“Après nous, le déluge” ~ Madame de Pompadour

Les déluges de 100 mm de pluie restent assez rares, même si leur fréquence risque d’augmenter avec les changements climatiques. Les pluies intenses et prolongées éliminent efficacement tous les résidus fongicides du verger. Les produits “systémiques” qui échappent en principe au lessivage ne résistent pas beaucoup mieux. Dans tous les vergers, les traitements sont lessivés.

La pluie a aussi pour effet de bien éclabousser les spores de plusieurs maladies et offre des conditions d’infections optimales.

Dans les vergers tavelés, avec un historique de suie-moucheture, ou plus récemment de Diplocarpon et d’autres maladies comme la pourriture noire, le déluge va certainement provoquer une augmentation des maladies.

Si l’été continue d’être humide, chaque nouveau cycle d’infection augmente les risques de pertes économiques à la récolte. Si l’été s’assèche, l’utilité des traitements réalisés aujourd’hui baisse. Le problème est que la météo est moins prévisible que le climat.

Dans les vergers où les risques de perte futurs sont assez élevés pour justifier des traitements en été, quelle stratégie utiliser? Une intervention rapide pour stopper l’infection en cours est toujours préférable à celle d’attendre la sortie des symptômes. Les traitements tardifs peuvent difficilement freiner les épidémies déjà installées et augmentent les risques que la résistance s’installe pour de bon. Évidemment, les traitements rapides ne sont pas possibles dans les vergers fortement inondés.

Trois propositions:

  1. Bicarbonate le plus rapidement possible, en mélange avec du souffre si votre quota annuel n’est pas atteint. C’est la solution la moins chère, mais elle n’est efficace que dans les vergers où une intervention est possible aujourd’hui.
  2. Allegro: Relativement abordable et les risques de résistance sont assez faibles, mais le fluazinam est dangereux pour la santé humaine (IRS = 1480).
  3. Autre traitement systémique: Un traitement avec un produit efficace du groupe 3, 7, 11 (Cevya, Aprovia/Sercadis,Flint) n’est jamais optimal sur des symptômes déjà visibles ou appliqué tardivement après une infection. Cependant, une fois n’est pas coutume.

 

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