État de la situation

Les ascospores de Venturia inaequalis qui sont responsables des infections primaires de la tavelure du pommier doivent arriver à maturité avant d’être éjectées pendant les pluies et atteindre les feuilles du pommier. Cette année, la maturation des spores est fortement retardée par rapport au développement du pommier et les conditions chaudes et sèches que nous avons rencontré au cours de la dernière semaine retardent davantage cette maturation. Les éjections forcées au laboratoire à partir d’échantillons de litière très tavelée  ont peu progressé ou sont restées nulles alors qu’au stade du bouton rose les éjections devraient entrer dans une phase de progression rapide. Ces écarts sont fréquents dans les pays secs mais un retard aussi important est rarement observé au Québec. Une sécheresse qui perdure provoque même l’avortement d’une fraction de plus en plus importante des spores de l’année. L’arrêt de la maturation des spores par temps sec est intégré dans le modèle RIMpro et les simulations reflètent que l’inventaire des spores à maturité n’augmente que très faiblement. La prochaine pluie prévue ce soir va rétablir l’activité de ce champignon.

Stratégie d’intervention

La pluie toujours prévue au cours des prochains jours va vraisemblablement provoquer une infection de tavelure, mais la gravité de cette infection sera moindre que celle indiquée par les modèles. Si la pluie débute cette nuit, la ré-humectation de la litière facilitera une éjection plus importante demain, mais cette éjection ne sera pas très forte. En temps normal, la première journée de pluie contribue davantage à l’infection parce que la réserve de spores est éjectée le premier jour. Cette fois, les infections des jours suivants seront plus à craindre à mesure que les spores arriveront à maturité et votre stratégie d’intervention devrait en tenir compte. Une couverture marginale pour la pluie de demain mais optimisée en vue des prochaines pluie est donc préférable à l’inverse.

Le feu bactérien (Erwinia amylovora) est une maladie sporadique mais dont les conséquences sur la culture peuvent être très graves. Quand toutes les conditions sont favorables à cette maladie, elle peut détruire entièrement un verger en une seule saison. La fiche 104 du guide PFI décrit en détails la biologie de cet organisme et l’épidémiologie de la maladie.

La phase la plus critique du feu bactérien est l’infection florale (blossom blight). L’infection des fleurs est possible quand toutes les conditions suivantes sont réunies: présence de fleurs ouvertes récemment; la bactérie est présente dans l’environnement; la température est assez élevée pour permettre la multiplication des bactéries; les fleurs sont mouillées au moment où la population bactérienne atteint des seuils suffisants pour provoquer des symptômes. Différents modèles peuvent aider à déterminer si la population bactérienne atteint les seuils requis pour l’infection pour chaque cohorte quotidienne de fleurs.

Les stratégies d’interventions florale sont décrites dans la fiche 106 du guide PFI. Des traitements sont recommandés seulement quand une infection est prévue ou dans certains cas, dans les heures suivants l’infection. Comme les traitements ne sont efficaces que sur les fleurs ouvertes et que la floraison est étalée, les modèles peuvent aider à optimiser les moments d’application.

RIMpro-Erwinia est basé sur un modèle publié. Le graphique ci-dessous est constitué de 4 sections décrites du bas vers le haut: 1) la date et la météo; 2) la population bactérienne; 3) l’indice d’infection; 4) la prédiction de sortie des symptômes.

RIMpro Erwinia

Dans la première section, on trouve la date et l’heure selon l’échelle du graphique. Les prévisions météorologiques sont utilisées pour générer les données futures, soient celles qui apparaissent à droite de la ligne turquoise. La durée de mouillure des fleurs est représentée par un carré bleu pâle et la pluie par un carré bleu foncé.

Dans la deuxième section, l’ouverture des fleurs et leur contamination est décrite par l’apparition d’une nouvelle ligne noire pour chaque jour. Dans le modèle, chaque cohorte quotidienne de fleurs est d’importance égale pour l’estimation du risque. L’utilisateur doit tenir compte du nombre de fleurs ouvertes à chaque jour pour jauger du risque. Cette estimation n’est pas faite par le logiciel. L’apparition de la ligne noire est parfois décalée dans le temps quand la température est trop froide pour la contamination par les insectes. À mesure que la population bactérienne augmente pour les fleurs du jour, la ligne noire monte. La population prédite sur les fleurs contaminées est indiquée sur l’échelle de gauche (Epiphytic population CFU). Cette échelle est logarithmique. Chaque unité d’augmentation correspond à une multiplication par 10 de la population bactérienne. Le seuil minimal pour l’infection des fleurs (critical level) a été fixé à 5, soit 100,000 bactéries par fleur. En deçà de cette population seuil, les risques d’infection sont négligeables. Quand la population atteint la zone orange, l’infection de cette cohorte de fleurs devient possible en présence d’humectation.

La troisième section sert à prédire le risque d’infection. Or, l’importance de l’infection dépend de la population bactérienne, mais aussi de l’âge des fleurs lors de leur contamination et lors de l’infection. Les rectangles rouges représentent cette modulation du risque. Le seuil (empirique) de risque a été établi à 0,2 (Infection threshold). Lorsque ce seuil est dépassé, une ligne rouge d’infection apparait dans la quatrième section du graphique.

La quatrième section du graphique sert à estimer la date de sortie des symptômes en lien avec l’infection. La ligne rouge représente l’augmentation de la concentration bactérienne dans la plante. L’apparition des symptômes est prédite quand la ligne entre dans la zone verte.

Il est possible de déplacer la période des prévisions et modifier l’échelle des dates avec les boutons situés immédiatement sous le graphique. Il suffit de sélectionner l’option voulue et cliquer dans le graphique. Sélectionner une zone dans le graphique permet un contrôle plus précis du niveau de zoom et de la période représentée.

L’accès sur internet aux modèles RIMpro est offert gratuitement à tous les producteurs du Québec grâce à l’aide financière du MAPAQ et une entente entre l’IRDA et BioFruitAdvies.

Les liens suivants mènent directement à la simulation pour chaque localité:

État de la situation

Plusieurs sites rapportent l’ouverture de fleurs de poiriers et de pommiers hâtifs. Comme le feu bactérien (Erwinia amylovora) est favorisé par la température élevée que nous constatons actuellement, la crainte de cette maladie augmente (Voir fiche 104). Or il semble que la peur grimpe plus rapidement que le risque réel. Différents modèles existent pour prédire le feu bactérien et aucun n’est parfait. Même si les modèles partagent des similarités, ils ne s’entendent pas toujours. De plus, aucun modèle ne couvre toutes les connaissances sur cette maladie. Les modèles empiriques utilisés dans certaines régions (ex: Cougar Blight), prédisent des risques d’infection importants avec la pluie prévue la nuit prochaine pour les fleurs ouvertes hier et aujourd’hui. Le simulateur RIMpro dont la courbe de réponse à la température et la source des prévisions est différente, ne prévoit pas de risque important d’ici à demain midi. Pour les deux modèles, l’infection prévue pourrait être modifiée selon la température observée et selon l’heure d’arrivée de la pluie. Les fleurs qui vont ouvrir demain et dans les jours suivants ne seront pas à risque puisque la température ne sera plus favorable à la maladie. Les graphiques de prédictions de RIMpro mis à jour en continu sont disponibles pour chaque localité en cliquant le lien.

Cipra Cougar Oka 2015

RIMpro Oka 2015 avec annotations

Sans égard aux modèles, la gravité du feu bactérien associée à l’infection sur les toutes premières journées de floraison de l’année est généralement faible pour différentes raisons:  les chancres ne sont pas encore tous actifs, le nombre de fleurs est faible et les rares insectes devenus porteurs de la bactérie ne peuvent donc pas causer beaucoup de dégâts. En fait, les bactéries sont rarement détectées sur fleurs en début de floraison. Le risque augmente fortement à mesure que le floraison progresse et c’est souvent le risque des dernières fleurs ouvertes qui est sous estimé. Le froid des prochains jours va limiter le risque associé aux bactéries qui seront transportées à partir des fleurs ouvertes. Notez cependant que même en absence de risque à la floraison, des symptômes de feu bactérien apparaissent à chaque année dans les vergers affectés au cours des années précédentes en lien avec les  invasions des chancres (canker blight). Aucun traitement floral ne peut limiter cet aspect de la maladie.

Stratégie d’intervention PFI

Dans les vergers où aucune fleur n’est ouverte ou dans les vergers avec fleurs ouvertes dans les secteurs sans antécédent de feu bactérien, aucune intervention n’est recommandée. Dans les secteurs avec fleurs ouvertes et un antécédent important de feu bactérien, les avis agronomiques divergent. Comme les conséquences éventuelles de cette maladie sont beaucoup plus importantes que les couts associés aux traitements et que les possibilités de traitement au cours des prochains jours peuvent être limitées par la pluie, des avis de traitement ont été publiés par des agronomes du réseau. Du strict point de vue de l’épidémiologie, le nombre de foyers de la maladie qui apparaitront en lien avec l’infection des fleurs ouvertes hier et/ou aujourd’hui sera très faible si peu de fleurs sont ouvertes et un traitement ne serait donc pas nécessaire. Dans les cas extrêmes où des traitements sont néanmoins jugés nécessaires, la fiche 106 du guide PFI couvre en détails les différentes interventions possibles en période florale. Ne traitez que les blocs (rangées) où des fleurs ouvertes jugées à risque sont présentes.

 

DÉVELOPPEMENT DES POMMIERS

État de la situation

Le temps chaud accélère le développement des pommiers. Pour le cultivar McIntosh, les derniers stades observés dans les différentes régions pomicoles sont les suivants :

  • Le débourrement a été atteint le 5-6 mai dans la région de Québec;
  • Le débourrement avancé a été atteint le 3 mais dans la région de Missisquoi et le 4 mai dans les Laurentides;
  • Le prébouton rose a été atteint le 5 mai dans quelques vergers de la Montérégie (est et ouest).

Les prévisions du Réseau indiquent que le stade bouton rose sera atteint le 8 mai et la pleine floraison le 13 mai dans les sites chauds de la Montérégie. Les premières fleurs du cultivar McIntosh devraient donc ouvrir dans moins d’une semaine dans le sud du Québec. Dans la région de Québec, le débourrement avancé est prévu pour le 7 mai. 

agromet1

Nouveau en 2015 :

Consultez en direct les prévisions des modèles du Réseau-pommier sur Agrometeo.org. Choisissez votre modèle, votre station météo, et voyez l’évolution de la phénologie, ou des risques actuels et à venir.

 

Stratégies d’intervention PFI (cliquez sur les liens pour les détails)

Il est déjà temps de réserver vos ruches! La liste des apiculteurs québécois qui offrent leurs services pour la pollinisation est disponible sur le site Web du CRAAQ.

Pour des conseils sur la pollinisation (nombre de ruches, arbres pollinisateurs, protection des abeilles) consultez le guide de PFI (fiche 42 et fiche 95).

 

CLINIQUES D’ÉCLAIRCISSAGE 

Le MAPAQ organise deux cliniques d’éclaircissage la semaine prochaine (en Montérégie-Est et Ouest) durant laquelle diverses alternatives d’éclaircissage seront discutées en fonction de la météo des derniers et prochains jours. De plus, il sera possible de voir à l’œuvre une éclaircisseuse mécanique Darwin. Formateur : Paul-Émile Yelle, agr.

Dates et lieux:

  • Mardi le 12 mai, 13h00: Vergers Gérald Lussier, 2536 Rte 202, Rockburn, J0S 1E0
  • Jeudi le 14 mai, 13h00: Pomme Atout, 59, rg de la montagne, Rougemont, J0L 1M0

L’activité est gratuite et se tiendra beau temps, mauvais temps. Aucune inscription nécessaire.

Au programme:  Comment les interventions hâtives peuvent améliorer la réussite de votre éclaircissage; Comment ajuster les doses avec le bilan des glucides; Comment évaluer la charge à viser sur chaque arbre; Comment évaluer la nécessité de traiter à nouveau; Présentation et démo de l’éclaircisseuse Darwin.

 

INSECTES ET ACARIENS

État de la situation

Tétranyque rouge:

La présence d’œufs d’hiver  a été observée à des niveaux variables selon les vergers. On peut également noter la présence de cochenilles (surtout la cochenille ostréiforme, mails parfois d’autres espèces) sur le bois dans plusieurs vergers, en hausse par rapport à l’année précédente.

Les prévisions du Réseau indiquent que les éclosions d’œufs ont débuté hier (5 mai) dans la plupart des sites de la Montérégie.  Ces éclosions devraient débuter aujourd’hui (6 mai) dans les régions des Laurentides et de Missisquoi, samedi 9 mai en Estrie, et vers la fin de la semaine prochaine dans la région de Québec.

Mineuse marbrée:

Le pic des captures de la première génération est prévu le 9 mai en Montérégie (est et ouest).

Punaise terne:

Captures et activité  en forte hausse depuis le 3 mai. Plusieurs punaises en activité ont été observées ainsi que la présence d’exsudat sur les bourgeons floraux.

Hoplocampe des pommes:

Encore aucune capture n’a été confirmée, mais selon les régions, les prévisions suggèrent les premières captures autour du 11 mai en Montérégie (est et ouest).

Espèces utiles:

Les premiers acariens prédateurs (phytoséides) de même que des coccinelles ont été observés lors du dépistage des œufs du tétranyque rouge, ce qui indique une bonne survie des prédateurs naturels à l’hiver malgré le froid.

Stratégies d’intervention PFI (cliquez sur les liens pour plus d’information)

Punaise terne : consultez l’avertissement du 29 avril 2015

Tétranyque rouge (rappel):

Si vous ne pouvez pas appliquer l’huile avant l’éclosion des oeufs, sachez qu’elle est très efficace également sur les jeunes stades larvaires du tétranyque lorsque la température reste élevée durant quelques jours après l’application et qu’il y a absence de pluie. Pour plus de détails sur le traitement à l’huile, consultez le guide de PFI (fiche 93).

Hoplocampe:

Il est temps d’installer vos pièges si vous ne l’avez pas encore fait! Le dépistage est nécessaire afin de déterminer la nécessité et le moment des interventions. Consultez le guide de PFI (fiche 65) pour la méthode de dépistage.

Il est possible que populations dépassent les seuils d’intervention avant l’arrivée de la floraison; inconséquence:

  • Pour les stratégies générales de lutte, consultez le guide de PFI (fiche 71).
  • Pour un résumé des recommandations québécoises, incluant les doses recommandées, consultez l’affiche « Guide de PFI 2015 » ;
  • Pour toutes les options de traitements homologuées contre l’hoplocampe en préfloral, consultez la page suivante sur le site web Sagepesticides.

 

DESTRUCTION DES RÉSERVOIRS DE RAVAGEURS PENDANT LA FLORAISON

État de la situation

Le début de la floraison est le temps idéal pour inspecter les alentours de votre verger afin de déceler les pommiers, pruniers sauvages et autres arbres de la famille des rosacées qui sont déjà ou seront sous peu en floraison, et donc faciles à repérer. Ces arbres servent de réservoir à des insectes nuisibles tels que l’hoplocampe des pommes, le charançon de la prune, la mouche de la pomme et plusieurs autres, sans compter les maladies. Si de tels arbres se trouvent sur votre propriété, évaluez ce qu’ils vous coûtent par rapport à ce qu’ils vous rapportent!

Stratégies d’intervention PFI (cliquez sur les liens pour plus de détails)

Pour en savoir plus sur l’éradication des foyers potentiels de contamination phytosanitaire, consultez le guide de PFI (fiche 34). La fiche 15 résume, quant à elle, cette loi et d’autres lois et règlements qui visent à protéger le droit de produire.

Les réservoirs à éliminer ne sont pas sur votre propriété? Déposer une plainte concernant la présence d’un foyer d’infection près d’un verger commercial, c’est possible. Vous pouvez déposer une plainte au MAPAQ pour les organismes nuisibles réglementés par la Loi sur la protection sanitaire des cultures à l’aide d’un formulaire en ligne sur le site du MAPAQ.

 

OBSERVATIONS ET PRÉVISIONS DU RÉSEAU EN DATE DU 5 MAI

Le tableau qui suit est un sommaire des observations et prévisions pour les principales régions du Québec, compilé à partir des données prises dans les vergers pilotes et des rapports des observateurs du Réseau.

t3(cliquez sur le tableau pour l’agrandir). 

Comment lire ce tableau :

Sites : Les vergers pilotes considérés pour ce tableau sont: Québec (Sainte-Famille et Saint-Antoine-de-Tilly), Estrie (Compton), Montérégie (Rougemont, Mont-Saint-Grégoire, Saint-Paul, Saint-Hilaire, Saint-Bruno et Sainte-Cécile), Missisquoi (Dunham et Frelighsburg), Sud-ouest (Franklin et Hemmingford) et Laurentides (Oka et Saint-Joseph).

Prévisions : Les prévisions pour les ravageurs sont basées sur les modèles du Réseau, et les prévisions météo d’Environnement Canada des 7 prochains jours. Les normales sont utilisées pour compléter les prévisions. La date indiquée représente la plus hâtive des prévisions obtenues pour la région. Les prévisions ne doivent pas remplacer l’observation et le dépistage de votre verger!

Observations : informations rapportées par les observateurs du Réseau. La date indiquée représente la plus hâtive des observations rapportées pour la région.

Captures dans le verger du Réseau-pommier : captures moyennes par piège des 7 derniers jours, dans le bloc de pommiers sous gestion PFI du Réseau à Saint-Bruno.

Degrés-jours : Les degrés-jours base 5 °C sont cumulés depuis le 1er mars. La méthode Baskerville est utilisée par les modèles prévisionnels du Réseau en raison de sa plus grande précision, mais nécessite l’emploi d’outils informatiques (ex. : Cipra). La méthode standard nécessite uniquement de connaître la température maximale et la température minimale de chaque jour. Les deux méthodes ne sont pas interchangeables! Le débourrement du pommier, par exemple, correspond à 65 DJ5 « standards », mais à 79 DJ5 « Baskerville ».

Météo : Les données météo sont validées par Solutions Mesonet. Les DJ et les précipitations rapportées représentent la moyenne des valeurs obtenues pour tous les sites d’une région. Les flèches représentent l’écart à la normale pour cette région : ↑ = au-dessus de la normale; ↓ = au-dessous; ↔ = semblable.

 

POUR EN SAVOIR PLUS

Répondeurs téléphoniques du MAPAQ : 1 888-799-9599 (Montérégie) ; 1 800 363-7461 ou 819 820-3001 poste 2 (Estrie) ; 418 643-0033 poste 4 (Québec); 450 971-5110 poste 6556 (Laurentides).

Plateforme  PFI : web2.irda.qc.ca/reseaupommier :   Guide de PFI,  Guide d’identification, Forum de discussion et accès prioritaire aux avertissements du RAP et à des messages supplémentaires des avertisseurs. Un abonnement est nécessaire (rabais de 60 % aux producteurs grâce au code promotionnel fourni par leur Fédération).

Prévisions et observations en temps réel dans les vergerswww.agrireseau.qc.ca/reseaupommier/documents/CentreAccesMeteoetModele.htm : Cette information est mise à jour une fois l’heure pour la tavelure et deux fois par jour pour les stades phénologiques du pommier, les insectes et les acariens. Les sommaires météorologiques sont mis à jour une fois par jour et les prévisions météo trois fois par jour.

Recommandations de produits phytosanitaires : www.sagepesticides.qc.ca.
sage

État de la situation

Les observations en laboratoire du 5 mai (hier) confirment que la maturation des ascospores de Venturia inaequalis est en retard par rapport à la phénologie des pommiers. Les rares ascospores prêtes à l’éjection ont été trouvées sur un nombre restreint d’échantillons de litière très tavelés du verger de l’IRDA à Saint-Bruno-de-Montarville. Les prévisions de maturation de RIMpro actuellement en ligne pour toutes les stations du Québec sont basées sur la première spore observée à Saint-Bruno et exagèrent donc certainement la gravité du risque prévu du 9 au 13 mai. Une correction plus réaliste de cette simulation sera mise en ligne vendredi le 8 mai en fin de journée. Néanmoins, cette période de pluie prévue marquera le début de la saison des infections primaires pour la majorité des régions de production pomicole du Québec.

Stratégie d’intervention

Différentes stratégies sont possibles pour réprimer les infections primaires de la tavelure (voir fiche 102). Un traitement préventif appliqué le plus près possible du début de la pluie permet de couvrir un maximum de surface foliaire. Ne sous-estimez pas la vitesse de croissance du feuillage. Lorsque la croissance est rapide, une période de 48h entre le traitement et l’arrivée des premières spores peut entrainer un risque selon la propreté du verger (tavelure l’an dernier) et la gravité des infections (fiche 100). Quand plusieurs facteurs de risque sont réunis, un deuxième traitement pendant la germination des ascospores ou en post-infection peuvent être nécessaires pour bien couvrir le risque. Le lessivage du produit par la pluie ne doit pas être le seul critère pour déterminer si un traitement additionnel est nécessaire. La mise à jour de la simulation RIMpro pourra vous guider dans votre stratégie d’intervention.

Exemples concrets:

1) Gravité faible à moyenne (RIM d’environ 300) pour les spores éjectées avant lessivage

– Renouveler les traitements en fonction des risques à venir après le lessivage probable du traitement. C’est le cas le plus simple: un seul traitement avant la pluie.

2) Gravité élevée à très élevée avant lessivage.

– Même si le feuillage était “couvert”, des taches peuvent survenir dans les vergers où la tavelure est un problème récurrent. Un seul traitement en protection ne permet pas une couverture parfaite et comme aucun traitement fongicide n’a été effectué cette année, aucune redistribution ne pourra combler les lacunes de votre couverture. Un traitement additionnel en post-infection pourrait être nécessaire, même sans lessivage du produit en place.

3) Gravité élevée avant lessivage et risque qui perdure.

– Plusieurs traitements peuvent être nécessaires pour bien contrecarrer une infection qui s’étire sur plusieurs jours. Selon les prévisions les plus pessimistes, environ le quart des taches de 2015 seront associées à la pluie prévue entre le 9 et le 13 mai. La clef d’une bonne gestion de la tavelure est d’ajuster la fréquence des traitements selon le risque, pas selon le calendrier.

État de la situation

Le blanc causé par le champignon Podosphaera leucotricha demeure une maladie secondaire au Québec. Néanmoins, on observe un accroissement du nombre et de la sévérité des cas, notamment sur les cultivars les plus sensibles comme Cortland, Ginger Gold, Honeycrisp, Idared et Paulared. Or comme l’hiver 2015 a été très froid et qu’une exposition des bourgeons à des températures inférieures à -23 °C peut tuer jusqu’à 95 % des foyers de blanc, les problèmes de blanc devraient être moins importants cette année. Cependant, les journées chaudes sans pluie sont très favorables au blanc du pommier. Il est à craindre que les foyers subsistants dans les blocs très affectés l’an dernier suffiront pour réinfecter les parcelles cette année. Il est donc possible qu’un programme de traitement plus agressif soit nécessaire pour éviter une nouvelle épidémie. Les symptômes de cette maladie commencent à apparaitre au stade pré-bouton rose (voir fiche 109) et la stratégie d’intervention doit commencer à ce moment, avant la propagation de la maladie vers les nouvelles pousses.

Stratégie d’intervention PFI

La clef de la réussite pour réprimer le blanc est de commencer les traitements tôt en saison, soit au stade pré-bouton rose et de maintenir un programme de traitements quand les conditions sont favorables à la maladie. Plusieurs familles de produits sont efficaces contre le blanc (voir fiche 109). Quand une stratégie combinée contre la tavelure et le blanc n’est pas possible et que le traitement contre le blanc s’en trouve retardé, il est possible d’ajouter de 3 à 5 kg/ha de soufre avec les traitements foliaires (insecticides et engrais). Comme ces traitements sont réalisés par beau temps, le soufre sera moins lessivé et risque d’être plus efficace pour réprimer le blanc. Le principal désavantage du soufre est qu’il ne peut être appliqué sur des arbres traités à l’huile au cours des 14 jours précédant le soufre sans risquer une phytotoxicité.  De plus, l’usage répété et intensif du soufre a des effets négatifs sur les populations d’acariens prédateurs, ce qui entraine une montée des acariens ravageurs (mite flare). Les très faibles doses de soufre proposées pour réprimer le blanc devraient limiter ce problème. Le bicarbonate de potassium qui n’est pas encore homologué est également très efficace contre le blanc.

Le répondeur téléphonique du MAPAQ pour la pomiculture a été mis en fonction aujourd’hui. Les messages sont produits par Agropomme. Vous pouvez écouter ces messages au 1 888 799-9599 ou au 450 971-5110, poste 6556, ou les lire sur Agriréseau.

DÉVELOPPEMENT DES POMMIERS

État de la situation

Le stade du débourrement a été atteint dans plusieurs vergers de la Montérégie (est et ouest), et devrait être atteint d’ici le 5 mai dans l’ensemble des autres régions pomicoles.

Le débourrement avancé  est prévu dimanche le 3 mai dans les sites les plus hâtifs du sud-ouest de Montréal. Consultez le tableau des prévisions et observations en fin d’avertissement pour plus de détails.

Des dommages de gel hivernal sur le tronc des arbres (craquelures) ont été observés à certains endroits, principalement sur le cultivar Gala.

 

INSECTES ET ACARIENS

État de la situation

Le réchauffement prononcé des températures cette semaine permettra à plusieurs insectes de débuter leur activité. Les températures devraient aussi être favorables à l’application d’huile supérieure contre les oeufs hivernants du tétranyque rouge.

Les premières captures de papillons de la  noctuelle du fruit vert et de punaise terne ont été enregistrées respectivement le 22 et le 27 avril au verger du Réseau. Des populations plus importantes de ces insectes sont prévisibles cette semaine.

 

Stratégies d’intervention PFI (cliquez sur les liens pour plus d’information)

Tétranyque rouge:

  • Effectuez un comptage des œufs d’hiver du tétranyque rouge : la méthode de dépistage est décrite au guide de PFI (fiche 92). Si le seuil d’intervention est atteint, votre investissement en huile devrait être plus que rentable. L’huile a une efficacité redoutable contre les oeufs si elle est appliquée dans de bonnes conditions: température chaude (idéalement 18 °C ou plus), vents faibles, quantité suffisante de bouillie, dose adaptée au stade;
  • Si vous avez subi du déclassement de fruits par la cochenille l’an passé, une intervention à l’huile est recommandée même si le seuil du tétranyque rouge n’est pas atteint. Pour bien atteindre les cochenilles l’huile doit être appliquée au plus tard au stade du débourrement.

Punaise terne:

  • Pour estimer le risque que représente ce ravageur, il faut tenir compte non seulement des captures sur les pièges (à installer maintenant si ce n’est déjà fait!), mais aussi de l’activité observée sur les bourgeons, de l’historique de la parcelle, des variétés présentes, des conditions climatiques, et du type de mise en marché (voir le guide de PFI, fiche 70);
  • Pour les seuils basés sur les captures et les observations de punaises sur bourgeons, voir le guide de PFI (fiche 65);
  • Le moment de l’intervention est important, et se situe le plus souvent entre le stade du débourrement avancé et du pré-bouton rose. Toutefois, des conditions favorables à l’activité de la punaise (peu ou pas de vent, température au-dessus de 15 °C, pas de pluie) déterminent le plus souvent le moment de l’intervention.

Quant à la noctuelle du fruit vert, il s’agit d’un ravageur mineur en PFI, normalement tenu en échec par les interventions préflorales effectuées avec des insecticides à large spectre.  Pour plus d’informations consultez le guide de PFI (fiche 82).

 

PROGRAMME D’AIDE POUR RÉDUIRE LES RISQUES RELIÉS AUX PESTICIDES

Le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec offre un support financier aux entreprises agricoles qui voudraient acquérir certains équipements de pulvérisation en 2015 afin de réduire les risques posés par l’utilisation des pesticides. Pour plus d’informations, relisez le message publié il y a quelques semaines sur la plateforme PFI du Réseau (ici) ou contactez votre conseiller agricole.

RECOMMANDATIONS DE PRODUITS PHYTOSANITAIRES

Pour choisir le meilleur produit à utiliser dans une situation donnée, vous avez trois options:

  1. Pour une information générale : le Guide de PFI contient plusieurs fiches d’information sur les pesticides, et des stratégies d’interventions;
  2. Pour une information complète et détaillée : le site SAgE pesticides maintient à jour toute l’information officielle sur les produits utilisables au Québec, incluant les liens vers les étiquettes.  Depuis cette année, il contient également une nouvelle section “PFI” dédiée aux producteurs de pommes, qui présente les cotes d’efficacité et de toxicité des pesticides.
  3. Pour une affiche-couleur:  l’affiche “Production fruitière intégrée 2015”  présente depuis cette année les principales recommandations du Comité de PFI. Si vous ne l’avez pas reçue, consultez le Bulletin d’information N° 2 du 22 avril 2015 pour plus d’informations.

 

PESTICIDES INCOMPATIBLES AVEC LA PFI 

La plupart des programmes de PFI préconisent l’utilisation de certains pesticides et en défavorisent d’autres, selon leur compatibilité avec l’approche. La classification typique retenue pour le programme québécois de PFI distingue trois catégories de produits :

  •  « verts », à impact minimal, dont l’utilisation est privilégiée en PFI.
  •  « jaunes », à impact intermédiaire, dont l’utilisation est acceptable en PFI.
  •  « rouges », à impact important, dont l’utilisation n’est pas acceptable en PFI.

Les pesticides « rouges » apparaissent en rouge dans le guide et l’affiche de PFI. Selon la plus récente classification, ces produits rouges sont les suivants :

Insecticides : perméthrine (ex. : AMBUSH, POUNCE, PERM-UP et DRAGNET); cyperméthrine (CYMBUSH, RIPCORD et UP-CYDE); méthomyl (LANNATE); oxamyle (VYDATE); diazinon (ex. : DIAZINON 50EC et DIAZOL, DZN).

Fongicides : fluazinam (ALLEGRO); folpet (FOLPAN); sulfate de cuivre (POUDRE INSTANTANÉE DE SULFATE DE CUIVRE #24034 seulement).

Ces produits ne seront pas recommandés dans les communiqués du RAP, sauf pour de rares cas d’exception. Pour plus d’informations sur les caractéristiques générales du programme québécois de PFI, consultez la fiche 6 du guide de PFI.

 

OBSERVATIONS ET PRÉVISIONS DU RÉSEAU EN DATE DU 28 AVRIL

Le tableau qui suit est un sommaire des observations et prévisions pour les principales régions du Québec, compilé à partir des données prises dans les vergers pilotes et des rapports des observateurs du Réseau. Il sera publié environ une fois par semaine dans les avertissements du Réseau-pommier.

t2(cliquez sur le tableau pour l’agrandir). 

Comment lire ce tableau :

Sites : Les vergers pilotes considérés pour ce tableau sont: Québec (Sainte-Famille et Saint-Antoine-de-Tilly), Estrie (Compton), Montérégie (Rougemont, Mont-Saint-Grégoire, Saint-Paul, Saint-Hilaire, Saint-Bruno et Sainte-Cécile), Missisquoi (Dunham et Frelighsburg), Sud-ouest (Franklin et Hemmingford) et Laurentides (Oka et Saint-Joseph).

Prévisions : Les prévisions pour les ravageurs sont basées sur les modèles du Réseau, et les prévisions météo d’Environnement Canada des 7 prochains jours. Les normales sont utilisées pour compléter les prévisions. La date indiquée représente la plus hâtive des prévisions obtenues pour la région. Les prévisions ne doivent pas remplacer l’observation et le dépistage de votre verger!

Observations : informations rapportées par les observateurs du Réseau. La date indiquée représente la plus hâtive des observations rapportées pour la région.

Captures dans le verger du Réseau-pommier : captures moyennes par piège des 7 derniers jours, dans le bloc de pommiers sous gestion PFI du Réseau à Saint-Bruno.

Degrés-jours : Les degrés-jours base 5 °C sont cumulés depuis le 1er mars. La méthode Baskerville est utilisée par les modèles prévisionnels du Réseau en raison de sa plus grande précision, mais nécessite l’emploi d’outils informatiques (ex. : Cipra). La méthode standard nécessite uniquement de connaître la température maximale et la température minimale de chaque jour. Les deux méthodes ne sont pas interchangeables! Le débourrement du pommier, par exemple, correspond à 65 DJ5 « standards », mais à 79 DJ5 « Baskerville ».

Météo : Les données météo sont validées par Solutions Mesonet. Les DJ et les précipitations rapportées représentent la moyenne des valeurs obtenues pour tous les sites d’une région. Les flèches représentent l’écart à la normale pour cette région : ↑ = au-dessus de la normale; ↓ = au-dessous; ↔ = semblable.

 

POUR EN SAVOIR PLUS

Répondeurs téléphoniques du MAPAQ : 1 888-799-9599 (Montérégie) ; 1 800 363-7461 ou 819 820-3001 poste 2 (Estrie) ; 418 643-0033 poste 4 (Québec); 450 971-5110 poste 6556 (Laurentides).

Plateforme  PFI : web2.irda.qc.ca/reseaupommier :   Guide de PFI,  Guide d’identification, Forum de discussion et accès prioritaire aux avertissements du RAP et à des messages supplémentaires des avertisseurs. Un abonnement est nécessaire (rabais de 60 % aux producteurs grâce au code promotionnel fourni par leur Fédération).

Prévisions et observations en temps réel dans les vergerswww.agrireseau.qc.ca/reseaupommier/documents/CentreAccesMeteoetModele.htm : Hébergée par Agriréseau, cette information est mise à jour une fois l’heure pour la tavelure et quatre fois par jour pour les stades phénologiques du pommier, les insectes et les acariens. Les observations et les prévisions météo sont aussi disponibles et mises à jour une fois par jour pour les sommaires météorologiques, et trois fois par jour pour les prévisions météorologiques adaptées à la pomiculture.

Recommandations de produits phytosanitaires : www.sagepesticides.qc.ca.
sage

État de la situation

La première ascospore prête à l’éjection a été simultanément observée hier au Massachusetts (débourrement avancé) et au verger de l’IRDA à Saint-Bruno-de-Montarville (débourrement). La première spore capturée à Saint-Bruno était inattendue puisque les sacs de spores (asques) n’apparaissent pas matures (fiche 100). L’éjection observée est possiblement une valeur aberrante qui ne reflète pas la situation réelle. De plus, comme les éjections au laboratoire précèdent les risques au champ, cette première spore locale n’est pas inquiétante. Conséquemment, l’éjection des spores en verger ne commencera qu’après le débourrement.

Stratégies d’intervention PFI

Les risques qui gouvernent l’apparition des taches sont liés au cultivar, la propreté du verger (tavelure l’an dernier), la présence de tissu vert non protégé et la gravité des infections (fiche 100). Pour réduire vos couts et l’impact sur l’environnement, il est possible d’ajuster vos interventions en fonction de ces facteurs (fiche 101). La gravité des infections est estimée grâce à la valeur de RIM qui tient compte de la maturation des spores, des éjections et de l’infection. Cet indice est disponible en tout temps sur internet à partir de ce lien: carte . Les simulations en ligne actuellement exagèrent le risque puisqu’elles tiennent compte de la première spore observée au 27 avril. Ce choix très conservateur sera ajusté au cours des prochains jours selon les localités pour refléter l’état d’avancement réel de la tavelure. Avec cette approche (trop) conservatrice, le premier risque mesurable est prévu avec la pluie du 3-4 mai et l’indice RIM prévu est faible. Dans les vergers propres, les infections avec un indice RIM inférieur à 30 ne requièrent aucun traitement (fiche 102)

Venez en apprendre davantage au sujet de la taille printanière adaptée aux variétés de pommiers Cortland et Honeycrisp.  La formation sera donnée beau temps mauvais temps par Monique Audette, agronome, pommicultrice et  consultante en pomiculture et viticulture.

Lieu : Verger du Lac, Dunham
Date: Le mardi 28 avril 2015
Coordonnées : 4474, rue Principale, J0E 1M0
Information complémentaire : Télécharger
Prévoyez des vêtements adaptés ainsi que des sécateurs car les techniques de taille de formation et de fructification seront vues à l’aide de démonstrations et d’exercices en verger.