État de la situation

Plusieurs conseillers rapportent des symptômes de feu bactérien dans différentes localités depuis environ une semaine. Dès l’apparition des premiers symptômes, il faut agir rapidement pour les éradiquer.

Stratégie d’intervention

La fiche 105 pourra vous aider à identifier les symptômes de la maladie et la fiche 106 comporte une section sur les stratégie d’intervention en été.

Règle générale, il est préférable d’éradiquer les symptômes du feu à mesure qu’ils se manifestent. Très souvent, l’ampleur de la tâche déborde les ressources disponibles et une aide additionnelle est souvent nécessaire pour en venir à bout. La clef de la réussite pour éradiquer le feu réside en quelques éléments incontournables et quelques règles de priorisation:

Moment de l’intervention:

Toutes les opérations d’éradication doivent être faites par temps SEC aussi tôt que possible dès l’apparition des symptômes. La taille ne devrait jamais être effectuée par temps pluvieux ou lorsque les arbres sont détrempés. Plus l’intervention sera rapide et complétée dans un court laps de temps, meilleures sont les chances de réussite. Idéalement, chaque passe de taille devrait être complétée en quelques jours et répétée jusqu’à la fin de l’apparition des symptômes.

fruits infectés erwinia

Symptômes de feu bactérien déjà bien établis. Idéalement, les interventions devraient débuter avant que les symptômes virent brun foncé.

Priorisation

Comme il n’est souvent pas possible d’éradiquer les foyers sur l’ensemble des vergers en quelques jours, la priorisation des blocs est importante.

1) Éradiquer les fleurs dans les blocs plantés dans l’année si ce n’est pas encore fait. Dans la mesure où les symptômes commencent tout juste à apparaitre dans les blocs avoisinants, il est possible de prévenir l’infection dans les nouveaux blocs en coupant les fleurs au niveau du pédoncule. Si les symptômes de feu environnant sont apparents depuis plusieurs jours et que des conditions d’infection ont déjà eu lieu dans les nouveaux blocs, l’opération ne sera pas 100% efficace, mais l’éradication des fleurs peut être faite tant que les fleurs ne présentent AUCUN symptôme. Dès qu’un symptôme est détecté dans les nouveaux blocs, cette opération doit être arrêtée et l’accent mis sur la taille d’éradication.

2) Les blocs de moins de 10 ans sont les plus sensibles au feu bactérien et la taille d’éradication dans ces parcelles est la plus rentable. Les blocs avec peu de symptômes devraient être taillés en premier. Les blocs présentant beaucoup de symptômes peuvent être sauvés, mais requièrent plus de travail et passent en second.

3) La mortalité dans les blocs de plus de 10 ans est plus rare et ces arbres sont donc moins prioritaires. La même stratégie s’applique: les blocs avec moins de symptômes sont plus prioritaires. Les blocs très affectés de plus de 10 ans sont les moins prioritaires et il est possible de retarder la taille à l’hiver sans craindre de perte d’arbres. Par contre, si ces blocs jouxtent des blocs à haute valeur économique ou si ils jouxtent des vergers de producteurs voisins, vous devez intervenir pour éviter la propagation.

Méthode de taille

La bactérie progresse dans l’arbre beaucoup plus rapidement que l’apparition des symptômes. Il faut donc toujours couper la branche dans du bois sain en amont des symptômes. L’important est de couper dans du bois qui a au moins 2 ans, au besoin jusqu’à l’axe central de l’arbre. L’arrachage à la main est préférable au sécateur. Quand le diamètre du bois à couper impose le sécateur ou la scie, évitez les belles coupes agronomiques et laissez un “moignon” d’environ 20cm. Il arrive qu’un chancre se forme dans ce moignon et son éradication est facilitée en hiver. Les très jeunes arbres peuvent être rabattus et sauvés, mais si les symptômes s’étirent loin dans la tige centrale ou jusqu’au porte greffe, ils sont condamnés.

Dans la littérature classique, on recommande souvent de stériliser les sécateurs et bruler les branches coupées pour éviter la propagation de la maladie pendant les interventions de taille en été. Or ces recommandations ont un impact majeur sur la vitesse des opérations et ne sont pas nécessaires quand les opérations sont faites correctement. Bien qu’il soit possible de transmettre la maladie avec des outils contaminés, les risques réels sont assez limités.

En autant que les coupes sont toujours faites par temps sec, dans du bois sain, que les équipes de travail sont conscientes des risques de propagation du feu et qu’elles évitent les contacts entre les symptômes, les sécateurs et les branches saines, l’utilisation de sécateurs stériles et l’élimination du bois de taille n’est pas nécessaire, puisque le risque de propagation est faible et a surtout pour effet de ralentir les opérations de nettoyage. Jetez simplement les branches atteintes au centre des rangées, où elles pourront sécher et éventuellement être fauchées. Par temps sec, la bactérie ne peut pas infecter l’arbre à partir d’un point de taille, puisque les plaies de coupes sèchent en quelques heures et deviennent résistantes. Le temps requis pour sortir les branches du verger et les brûler a probablement plus d’impact sur la propagation de la maladie que le risque lié à laisser ces branches au sol. Par ailleurs, lors du brulage il est possible que la “plume” de fumée puisse entrainer un nombre important de filaments bactériens pas consumés qui peuvent ensuite inoculer les arbres dans la trajectoire.

 

DÉVELOPPEMENT DES POMMIERS

État de la situation

Le stade calice a été atteint le 7 juin et la nouaison le 10 juin dans la région de Québec. Les fruits du cultivar McIntosh ont un diamètre moyen de 12 à 13 mm en Montérégie. Les conditions météo sont favorables à une bonne croissance, ce qui rend aussi l’éclaircissage des fruits plus difficile.

Stratégies d’intervention (cliquez sur les liens pour plus de détails)

Vous pouvez consulter les dernières prévisions du modèle à l’essai pour l’ajustement des doses d’éclaircissage pour Compton, Franklin, Frelighsburg, St-Paul d’Abbotsford et Mont-St-Grégoire, en cliquant ici. Merci à Paul-Émile Yelle, agronome, pour les calculs!

 

INSECTES ET ACARIENS RAVAGEURS

État de la situation

Charançon : recrudescence de dégâts sur fruits depuis le 5 juin dans les régions pomicoles du sud-ouest du Québec.

Dans la région de l’Estrie et de Québec, l’insecte est aussi présent et actif, mais la plupart du temps les dégâts se limitent aux pruniers.

Carpocapse :  En Montérégie, le nombre de captures est en augmentation depuis le 9 juin. Dans les Laurentides et en Montérégie, le seuil a été atteint dans quelques sites avec un historique de dégâts. Selon les modèles du Réseau, les premières éclosions d’oeufs sont prévues :

  • cette semaine en Montérégie et dans le sud-ouest de Montréal, et
  • la semaine prochaine dans les autres régions (le 17 juin en Estrie et dans les Laurentides et le 21 juin dans la région de Québec).

Tordeuse à bandes obliques : En Montérégie, les premières chrysalides ont été observées le 4 juin, et les premiers papillons de la génération estivale le 9 juin. Selon les prévisions, ces papillons devraient également apparaitre :

  • au courant de la semaine dans l’ensemble des vergers du sud-ouest du Québec, et
  • autour du 22 juin dans la région de Québec.

Mineuse marbrée:  Selon les prévisions, les premiers papillons de la deuxième génération devraient apparaitre :

  • entre le 21 et le 24 juin en Montérégie est et dans le sud-ouest de Montréal,
  • entre le 28 et le 29 juin dans les Laurentides et en Estrie, et
  • au début juillet dans la région de Québec.

Hoplocampe : En Estrie, en Montérégie et dans la région du sud-ouest, apparition des dégâts secondaires sur fruits (déjections semblables à celle du carpocapse).

Sésie du cornouiller: Aucune capture enregistrée cette semaine,  mais les premiers papillons sont attendus:

  • entre le 19 et le 26 juin dans le sud-ouest du Québec,
  • le 26 juin en Estrie et
  • au début juillet dans la région de Québec.

Cécidomyie du pommier: apparition de dommages sur les pousses en croissance dans certains vergers de la Montérégie est et ouest, et en Estrie.

photo 2_2

cécidomyie adulte en train de pondre sur une feuille de pommier. photo F. Vanoosthuyse, IRDA

Stratégies d’intervention (cliquez sur les liens pour plus de détails)

Charançon de la prune

Attention ! Trois des cinq prochaines nuits (le 12, 13 et 16 juin) seront favorables aux dégâts causés par cet insecte.

  • Surveillez vos fruits (méthode de dépistage: voir la fiche 65 du Guide de PFI).
  • Suivez les prévisions de « nuits favorables » à l’activité du charançon
  • La stratégie de lutte est détaillée à la fiche 72 du Guide de PFI.
  • Consultez soit l’affiche sur la PFI 2013-2014 soit les fiches 47 et 95 du Guide de PFI pour choisir un produit en fonction des espèces nuisibles et utiles dans votre verger

Carpocapse

La période d’intervention avec des produits ovicides débute cette semaine dans le sud-ouest du Québec. Le moment précis des applications dépend du type de produit utilisé (ovicide appliqué avant ponte, ovicide appliqué après ponte, larvicide appliqué après l’éclosion des oeufs) et aussi de l’importance des populations. Consultez l’avertissement du 4 juin 2014 de même que la fiche 76 du Guide de PFI pour les détails. Toutefois, le recours à des modèles prévisionnels et aux services-conseils spécialisés est souvent requis pour les situations problématiques.

  • Le modèle d’Agropomme de même que le modèle du Réseau montrent que pour Rougemont, le début des éclosions (moment idéal pour une intervention ovicide) est prévu le 12 juin et le pic d’éclosion (moment idéal pour une intervention larvicide) autour du 29 juin.
  • Pour connaitre les dates prévues pour vos régions, consultez le tableau en fin d’avertissement, ou consultez la page de prévisions des modèles du Réseau, mise à jour en continu avec les dernières prévisions météo.

Si vous avez aussi des populations de petit carpocapse (fiche 85 du guide de PFI), sachez que les interventions contre cet insecte doivent être faites légèrement plus tôt que celles contre le carpocapse ; toutefois, les produits efficaces contre le carpocapse répriment également le petit carpocapse.

Punaise de la molène

Cet insecte est surtout utile, car il se nourrit de tétranyques et de pucerons. Cependant, en l’absence de cette nourriture et lorsque ses populations sont élevées, le risque de dommages sur les fruits est accentué. Les fruits deviennent moins sensibles aux piqûres de la punaise à mesure qu’ils se développent, de sorte que l’insecte devient «100% utile» dès que les fruits atteignent un diamètre d’environ 10 mm. Il importe alors de protéger cet insecte , qui est alors un excellent prédateur d’acariens. Évitez d’appliquer des pesticides qui lui sont toxiques, comme les pyréthrinoïdes, le carbaryl et les néonicotinoïdes, chaque fois que c’est possible.

Si les fruits n’ont pas encore atteint le stade de 10 mm et que la punaise de la molène est présente, une intervention doit être envisagée si plus de 1 à 5 % des fruits sont attaqués. Consultez la fiche 83 du Guide de PFI pour plus de détails.

Cicadelles, pucerons  

Consultez les communiqués des semaines précédentes.

Tordeuse à bandes obliques (rappel)

Il est trop tard pour une intervention lorsque les chenilles se transforment en chrysalides, ce qui est le cas partout sauf dans la région de Québec. Consultez l’avertissement du 4 juin 2014.

Sésie du cornouiller

Un bon entretien du couvert végétal près du tronc et une couche de peinture d’intérieur au latex sur la base du pommier préviennent généralement l’attaque de ce ravageur dans les plantations sur porte-greffe nanisants (M.26 est un porte-greffe qu’il affectionne). Les pommiers standard peuvent aussi être attaqués par ce ravageur, sans pour autant en être affectés de façon importante. Pour plus détails consultez la fiche 84 du guide de PFI.

Cécidomyie (adapté de la fiche 79 du Guide de PFI)

Autrefois une rareté, la cécidomyie du pommier est maintenant présente dans la plupart des vergers du sud du Québec. Les adultes de ce ravageur ressemblent à un moustique, mais les larves (asticots orangés) attaquent les pousses en croissance, ce qui entraine une déformation des feuilles. Les connaissances actuelles sont à l’effet que le pommier en production peut supporter de hautes populations sans que la récolte soit significativement affectée. Pour ces raisons les traitement contre ce ravageur sont habituellement réservés aux pépinières affectées.

Un projet de recherche de l’IRDA est toutefois en cours au Québec afin de déterminer plus précisément la tolérance des jeunes pommiers aux attaques de la cécidomyie et de proposer, au terme des trois années d’étude, des seuils d’intervention.

 

OBSERVATIONS ET PRÉVISIONS DU RÉSEAU EN DATE DU 10 JUIN

Le tableau qui suit est un sommaire des observations et prévisions pour les principales régions du Québec, compilé à partir des données prises dans les vergers pilotes et des rapports des observateurs du Réseau. Il est publié environ une fois par semaine dans les avertissements du Réseau-pommier.

t6(cliquez sur le tableau pour l’agrandir)

 

Comment lire ce tableau :

Sites : Les vergers pilotes sont situés dans les régions suivantes : Québec (Sainte-Famille et Saint-Antoine-de-Tilly), Estrie (Compton), Montérégie (Rougemont, Mont-Saint-Grégoire, Saint-Paul, Saint-Hilaire, Saint-Bruno et Sainte-Cécile), Missisquoi (Dunham et Frelighsburg), Sud-Ouest (Franklin et Hemmingford), Laurentides (Oka et Saint-Joseph) et Centre-du-Québec (Victoriaville).

Prévisions : Les prévisions pour les ravageurs sont basées sur les modèles du Réseau, les données des vergers pilotes et les prévisions d’Environnement Canada des 7 prochains jours. Les normales sont utilisées pour compléter les prévisions. La date indiquée représente la plus hâtive des prévisions obtenues pour tous les sites d’une région. Les prévisions ne doivent pas remplacer l’observation et le dépistage de votre verger!

Observations : Les observations sont rapportées par les observateurs du Réseau. Lorsque plusieurs observations sont rapportées, la date indiquée représente la plus hâtive des observations pour la région.

Captures dans le verger du Réseau-pommier : Captures moyennes par piège des 7 derniers jours, dans le bloc de pommiers sous gestion PFI du Réseau à Saint-Bruno.

Degrés-jours : Les degrés-jours base 5 °C sont cumulés depuis le 1er mars. La méthode Baskerville est utilisée par les modèles prévisionnels du Réseau en raison de sa plus grande précision, mais nécessite l’emploi d’outils informatiques (ex. : Cipra). La méthode standard nécessite uniquement de connaître la température maximale et la température minimale de chaque jour. Les deux méthodes ne sont pas interchangeables! Le débourrement du pommier, par exemple, correspond à 65 DJ5 «standards», mais à 79 DJ5 «Baskerville».

Météo : Les données météo sont validées par Mesonet-Québec. Les DJ et les précipitations rapportées représentent la moyenne des valeurs obtenues pour tous les sites d’une région. Les flèches représentent l’écart à la normale pour cette région : ↑ = au-dessus de la normale; ↓ = au-dessous; ↔ = semblable.

 

POUR EN SAVOIR PLUS

Répondeurs téléphoniques du MAPAQ: Consultez les communiqués précédents pour les numéros de téléphone.

Site internet du Réseau-pommier:  Pour les prévisions complètes en temps réel dans tous les sites pomicoles du Québec (vergers pilotes, postes d’observation et sites opérés par des partenaires du Réseau), consultez la page Web des prévisions et observations pour les vergers sur le site Web du Réseau-pommier. L’information est mise à jour une fois l’heure pour la tavelure et une fois par jour pour les stades phénologiques du pommier, les insectes et les acariens. Les observations et les prévisions météo sont aussi disponibles et mises à jour une fois par jour pour les sommaires météorologiques, et trois fois par jour pour les prévisions météorologiques adaptées à la pomiculture.

Plateforme d’information sur la PFI: Ce deuxième site du Réseau-pommier accueille le nouveau Guide de référence en production fruitière intégrée et il est le complément indispensable aux avertissements phytosanitaires. Consultez le bulletin d’information No 01 du RAP ou cliquez ici pour accéder directement au site. Un abonnement est nécessaire, mais les producteurs de pommes du Québec peuvent obtenir un rabais de 60% grâce au code promotionnel fourni par leur Fédération.

 

État de la situation

Contrairement à nos prévisions (modèles), nous constatons encore un potentiel éjectable appréciable dans les échantillons envoyés au laboratoire qui ont été analysés aujourd’hui. Les niveaux de spores éjectables débordent du cadre des modèles usuels (New Hampshire, RIMpro, etc) et la prudence élémentaire nous oblige à réviser nos pronostics, surtout à la veille de précipitations importantes. Évidemment, cette “anomalie” ne va pas perdurer et la pluie prévue mercredi, jeudi et vendredi va évacuer les spores récalcitrantes.

Les sorties des modèles RIMpro publiées sur internet ont été ajustées le 10 juin en fonction des observations du laboratoire pour mieux refléter la situation actuelle,

Stratégie d’interventions

La fin des éjections ne signifie pas la fin des traitements, mais marque la fin des risques de nouvelles infections primaires dans les vergers. Dans la région de Montréal, un dernier traitement pour l’infection à venir cette semaine ne sera pas superflu.

Dans les vergers sans taches mais où l’historique de tavelure est important, il est possible que les éjections s’étirent sur plus qu’une journée et que le lessivage survienne avant la fin des éjections. Deux stratégies s’offrent à vous: un traitement en protection avec un produit pénétrant et donc à l’abri du lessivage (ex: Flint, Fontelis), ou alors renouveler le traitement pendant la pluie ou durant une accalmie avec un produit de contact (ex: Captan). Dans le cas du renouvellement, il n’est pas utile de se précipiter pour traiter dès que le lessivage est survenu. Au contraire, il est préférable d’attendre le moment opportun pour un traitement de germination (traitement Stop). Le moment optimal du traitement peut être déterminé avec RIMpro.

Dans les vergers sans taches et sans historique de tavelure, il est vraisemblable que la première journée d’éjection épuise le potentiel de spores. Dans ces vergers, un seul traitement sera probablement suffisant, puisque les spores à craindre seront éjectées avant le lessivage.

Dans les vergers où des taches sont apparentes, les traitements doivent continuer sans relâche pour limiter la progression des infections secondaires.

État de la situation

La maturation des ascospores de Venturia inaequalis est graduelle et les éjections passent habituellement par 3 étapes: des éjections assez faibles au début, très importantes en milieu de saison et elles s’estompent graduellement par la suite au gré des pluies. Cette année, les premières ascospores étaient prêtes à l’éjection avant le débourrement dans plusieurs régions et donc les éjections étaient importantes dès le stade du débourrement.

La dernière phase des éjections a débuté il y a un peu plus d’une semaine et se terminera d’ici une semaine selon les sites. Notez qu’en absence de pluie, les spores qui restent à éjecter s’accumulent et contribuent aux captures de laboratoire qui sont publiées en ligne (éjections forcées). À partir des relevés du laboratoire et du simulateur RIMpro, nous pouvons établir un profil pour chaque secteur:

Estrie (Compton): En considérant que la première ascospore était mature le 1er mai, la dernière éjection devrait coïncider avec la pluie du 9 au 12 juin. Comme il n’y a pas eu de pluie depuis le 3 juin sur ce site et que les conditions de maturation sont optimales, cette éjection pourrait être assez importante.

Montérégie Est (incluant Frelighsburg): Les premières ascopores étaient matures entre le 17 et le 23 avril. Dans la région de Dunham, la pluie prévue le 9 juin sera vraisemblablement la dernière de la saison. Plus au nord (Rougemont), l’éjection du 6 juin (aujourd’hui) était probablement la dernière qui pouvait contribuer à la tavelure de l’année. L’échantillon éjecté aujourd’hui ne reflète pas la pluie du jour, le potentiel éjectable actuellement est probablement assez faible. Par précaution, il serait néanmoins préférable d’attendre la pluie du 9 juin avant de considérer les éjections entièrement terminées.

Montérégie Ouest: Selon les relevés d’éjection, il semble que les éjections étaient plus tardives qu’ailleurs, avec une première ascospore à maturité vers le 5 mai. La dernière éjection mesurable sera donc vraisemblablement vers le 9 ou 10 juin.

Oka/Deux-Montagnes: La date du 30 avril a été utilisée comme date de première spore mature pour prédire la fin des éjections.  La dernière éjection mesurable était probablement en lien avec la pluie du 5 juin. Néanmoins, comme le potentiel éjectable mesuré aujourd’hui est supérieur à celui attendu, il serait préférable d’attendre la pluie du 9 avant de considérer les éjections entièrement terminées.

Québec: Les échantillons ne sont pas envoyés au laboratoire aussi fréquemment et il est donc plus difficile d’établir la tendance pour cette région. Avec une première ascospore à maturité vers le 5 mai et un maximum de potentiel éjectable à la fin mai, la fin des éjections mesurables devrait avoir lieu avec une pluie vers le 15-18 juin.

Les taches en lien avec les infections importantes de la mi mai sont de plus en plus apparentes. Dans ces vergers, les éjections d’ascospores n’ont pas d’impact puisque les conidies (spores d’été) sont éclaboussées à partir des taches à chaque pluie.

Stratégie d’interventions

La fin des éjections ne signifie pas la fin des traitements, mais marque la fin des risques de nouvelles infections primaires dans les vergers. Dans la région de Montréal, un dernier traitement pourrait être utile à la veille de la dernière infection du 9 juin, mais les considérations de lessivage ou de croissance peuvent être moins strictes à mesure que la transition est faite vers les traitements de couverture estivale. Dans les vergers où des taches sont apparentes, les traitements doivent continuer sans relâche pour limiter la progression des infections secondaires.

Feu bactérien:

État de la situation
La floraison est étalée dans plusieurs vergers cette année et les fleurs des nouvelles parcelles éclosent toujours à plusieurs endroits. Selon l’importance du nombre de fleurs qui ouvrent actuellement, le risque de feu bactérien peut être assez important puisque les conditions météorologiques sont parfaites pour la multiplication bactérienne. La simulation RIMpro-erwinia pour votre localité peut vous guider pour déterminer les risques en lien avec chaque jour d’éclosion.

Stratégie d’intervention
Une intervention avec Blossom Protect ou un antibiotique peut être requise dans les blocs à risque. Consultez la fiche #106 du nouveau guide PFI. Dans les nouveaux blocs de verger, l’enlèvement manuel des fleurs est fastidueux, mais moins couteux que d’arracher les mêmes arbres si ils sont infectés.

Tavelure:

État de la situation
Tel qu’indiqué dans le message précédant, les éjections d’ascospores ne sont pas terminées mais la période des grands risques est passée, sauf dans les régions plus froides comme Québec où le potentiel d’éjection est encore élevé pour l’infection prévue demain. Les éjections forcées sont actuellement à des niveaux plus élevés qu’anticipé mais la tendance est à la baisse.

Stratégie d’intervention
Dans les vergers très propres (sans historique de tavelure), la fréquence des traitements peut être diminuée. Il est donc possible de tolérer un certain risque (RIM) avec un traitement de protection partiellement délavé ou avec un peu de croissance. Par contre, dans les vergers avec un historique de tavelure et/ou avec des symptômes déjà apparents le renouvellement des traitements doit continuer sans laisser de faille. Les fongicides “pénétrants” (Flint, Fontelis) ne s’illustrent habituellement pas pour la protection des fruits. C’est encore pire pour les produits comme Scala, Vangard et Inspire Super.

DÉVELOPPEMENT DES POMMIERS (coll. Paul-Émile Yelle)

État de la situation

  • Le stade de la pleine floraison a été atteint le 26 mai dans la région de Québec.
  • Le stade du calice a été atteint le 3 juin en Estrie.
  • Le stade de la nouaison a été atteint le 29 mai en Montérégie et le 2 juin dans le sud-ouest de Montréal. Selon les prévisions, ce stade devrait être atteint le 4 juin en Estrie et dans les Laurentides et le 8 juin dans la région de Québec. Les prévisions pour la région de Québec et de l’Estrie sont toutefois en avance de quelques jours sur la réalité de cette année.

Stratégies d’intervention (cliquez sur les liens pour plus de détails)

Éclaircissage :

Consultez la fiche 43 du Guide de PFI pour les recommandations d’agents éclaircissants. Les doses suggérées peuvent être ajustées en fonction du climat observé au moment de l’éclaircissage ainsi que durant les 5 jours suivants, car:

  • du temps ensoleillé, des températures fraîches et une humidité relative faible  réduisent l’effet des produits utilisés pour l’éclaircissage;
  • à l’inverse, des conditions météorologiques nuageuses, chaudes et humides amplifient l’effet des produits utilisés pour l’éclaircissage.

Pourquoi? Plus le feuillage se développe, que la température est fraîche et le temps ensoleillé, mieux le pommier réussit à produire par photosynthèse les hydrates de carbones nécessaires à la croissance des pousses et à la nouaison des fruits. En situation de déficit, les pommes tiennent moins bien et les doses de produits utilisés pour éclaircir doivent être réduites. En situation de surplus, c’est l’inverse.

Des chercheurs de l’université Cornell en ont tiré un modèle qui tient compte des conditions météo réalisées et prévues, ainsi que du développement du feuillage et des fruits, pour suggérer un ajustement de dose en % selon la journée d’application. Vous pouvez voir ce que ce modèle suggère comme ajustement de doses pour Compton, Franklin, Frelighsburg, St-Paul d’Abbotsford et Mont-St-Grégoire, en cliquant ici.

Plus la mise à jour est récente et plus on considère une prévision sur quelques jours seulement, meilleure est la prédiction. Merci à Paul-Émile Yelle, agronome, pour les calculs!

 

INSECTES RAVAGEURS

État de la situation

Charançon : les premiers dégâts sur fruits ont été observés en Montérégie.

photo: Y Morin

Carpocapse : une forte émergence de papillons a été notée cette semaine en Montérégie (quelques vergers ont atteint plus de 20 captures cumulées) et une moindre émergence dans la région du sud-ouest. Les premières captures ont également été enregistrées le 2 juin dans les Laurentides.

Tordeuse à bandes obliques : Dans toutes les régions pomicoles, très peu de vergers ont atteint le seuil d’intervention pour les chenilles. Aucune pupe n’a été encore observée, ce qui signifie que les traitements sont encore possibles si le seuil est atteint. Selon les prévisions, les premières captures de papillons de la prochaine génération devraient être observées la semaine prochaine (semaine du 8 juin) en Montérégie et dans le sud-ouest de Montréal, et la semaine suivante (semaine du 15 juin) dans les Laurentides et dans la région de Québec.

Hoplocampe :  Quelques rares dégâts primaires ont été observés en Montérégie le 31 et le 2 juin. Dans les Laurentides et en Estrie, le seuil a été atteint dans la plupart des vergers.

Mineuse marbrée : Peu de captures dans la région de la Montérégie, des Laurentides et en Estrie.

Tétranyques: ponte d’œufs de tétranyques rouges en Montérégie. Augmentation des populations de tétranyque à deux points dans le sud-ouest de Montréal.

 

Stratégies d’intervention (cliquez sur les liens pour plus de détails)

Charançon de la prune (rappel):

Ne vous laissez pas surprendre par cet insecte. Une autre nuit favorable à la ponte est prévue le 8 juin dans la plupart des régions pomicoles où l’insecte est présent. Suivez ainsi l’activité de cet insecte au cours des prochains jours:

  • continuez le dépistage: des marques de ponte fraîche en forme de demi-lune ou de croissant (consultez la fiche 65 du Guide de PFI).
  • consultez le rapport des prévisions des modèles pour suivre les « nuits favorables » à l’activité du charançon
  • La stratégie de lutte est détaillée à la fiche 72 du Guide de PFI.

Carpocapse :

Le dépistage de cet insecte est une nécessité en PFI. La méthode de dépistage est décrite à la fiche 65 du guide de PFI. Le dépistage visuel des fruits devra débuter à la mi-juin, afin de détecter la présence de dégâts causés cet insecte ainsi que d’autres “chenilles internes”.

Les populations bien établies peuvent être difficiles à contrôler, car les œufs éclosent sur une longue période et le développement de résistance aux insecticides a été démontré au Québec.  Il n’existe pas non plus de consensus parfait, au Québec comme ailleurs, sur les stratégies et les seuils d’intervention à utiliser. L’approche générale est décrite à la fiche 76 du Guide de PFI.

  • Dans le cas d’une application visant les œufs, il faut intervenir avant le début de l’éclosion des œufs qui survient approximativement lorsque 20 % des papillons ont émergé. Les prévisions du Réseau pour ce stade critique sont indiquées dans le tableau à la fin de ce communiqué (dans environ une semaine dans les sites chauds de la Montérégie) .
  • Dans le cas d’une application visant les jeunes chenilles, il faut intervenir au pic d’éclosion des œufs qui se situe de 5 à 10 jours après le maximum de captures d’adultes de carpocapse dans les pièges. Les prévisions du Réseau pour ce stade critique sont indiquées dans le tableau à la fin de ce communiqué (les derniers jours de juin dans les sites chauds de la Montérégie).
  • Le modèle d’Agropomme reproduit ci-après avec permission montre que pour Rougemont, le début des éclosions (barres vertes) est prévu le 12 juin et le pic d’éclosion autour du 29 juin, ce qui correspond aussi aux prévisions du Réseau.

t5

Tordeuse à bandes obliques (rappel) : 

Il n’est pas trop tard pour intervenir contre les chenilles (si les seuils d’intervention sont atteints) tant que celles-ci n’ont pas commencé à se transformer en chrysalides. Sinon, vous pourrez intervenir en juillet si les populations dépassent les seuils. Consultez la fiche 74 du Guide de PFI pour les détails sur les stratégies de lutte.

 

FAITES L’ÉLEVAGE DE VOS PRÉDATEURS ET PARASITES

 

Plusieurs espèces utiles d’insectes et d’acariens travaillent gratuitement pour vous à abaisser les populations de ravageurs. Par exemple :

  • Plusieurs s’attaquent aux acariens : acariens prédateurs, punaises translucides et punaises de la molène (pour des photos consultez la fiche 96 du guide de PFI).
  • Certains insectes sont d’excellents consommateurs de pucerons : coccinelles, cécidomyies et syrphes (fiche 97 du guide de PFI)..
  • Enfin, certains insectes sont très spécialisés et s’attaquent à un nombre restreint d’espèces et à des stades très précis; ce sont les parasitoïdes (fiche 98 du guide de PFI). Les plus connus s’attaquent et répriment efficacement la mineuse marbrée, d’autres s’attaquent aux pucerons verts ou aux pucerons lanigères et plus d’une dizaine d’espèces localisent et tuent les larves de la TBO. L’activité de ces parasitoïdes peut être spectaculaire. Par exemple, il n’est pas rare d’observer des taux de parasitisme de 75 % chez les mineuses, dans les vergers commerciaux du Québec qui pratiquent la PFI.

Plusieurs de ces espèces utiles sont très sensibles à l’application des pesticides. Le choix de ces produits est donc crucial si vous voulez favoriser leur présence. En les protégeant, vous bénéficierez ainsi de leur activité qui pourra vous faire épargner des traitements supplémentaires au cours de l’été. Pour ne pas nuire à leur travail de répression, consultez le tableau de la fiche 95 du guide de PFI pour choisir le bon produit tout en évitant de les décimer…et faites-en plutôt l’élevage!

 

APPORTS EN CALCIUM

 

Le calcium contribue à la fermeté des fruits tout en réduisant l’apparition du point amer et du brunissement. Les pulvérisations de calcium (autres que le nitrate de calcium) devraient commencer au plus tard deux semaines après la chute des pétales. Les applications de nitrate de calcium, quant à elles, ne sont plus recommandées à partir de la mi-juin pour éviter tout risque de phytotoxicité sur le feuillage et sur les fruits. Pour plus d’information sur les produits et les doses recommandés, consultez le Guide des traitements foliaires du pommier 2014-2015.

 

OBSERVATIONS ET PRÉVISIONS DU RÉSEAU EN DATE DU 4 JUIN

Le tableau qui suit est un sommaire des observations et prévisions pour les principales régions du Québec, compilé à partir des données prises dans les vergers pilotes et des rapports des observateurs du Réseau. Il est publié environ une fois par semaine dans les avertissements du Réseau-pommier.

t5(cliquez sur le tableau pour l’agrandir)

 

Comment lire ce tableau :

Sites : Les vergers pilotes sont situés dans les régions suivantes : Québec (Sainte-Famille et Saint-Antoine-de-Tilly), Estrie (Compton), Montérégie (Rougemont, Mont-Saint-Grégoire, Saint-Paul, Saint-Hilaire, Saint-Bruno et Sainte-Cécile), Missisquoi (Dunham et Frelighsburg), Sud-Ouest (Franklin et Hemmingford), Laurentides (Oka et Saint-Joseph) et Centre-du-Québec (Victoriaville).

Prévisions : Les prévisions pour les ravageurs sont basées sur les modèles du Réseau, les données des vergers pilotes et les prévisions d’Environnement Canada des 7 prochains jours. Les normales sont utilisées pour compléter les prévisions. La date indiquée représente la plus hâtive des prévisions obtenues pour tous les sites d’une région. Les prévisions ne doivent pas remplacer l’observation et le dépistage de votre verger!

Observations : Les observations sont rapportées par les observateurs du Réseau. Lorsque plusieurs observations sont rapportées, la date indiquée représente la plus hâtive des observations pour la région.

Captures dans le verger du Réseau-pommier : Captures moyennes par piège des 7 derniers jours, dans le bloc de pommiers sous gestion PFI du Réseau à Saint-Bruno.

Degrés-jours : Les degrés-jours base 5 °C sont cumulés depuis le 1er mars. La méthode Baskerville est utilisée par les modèles prévisionnels du Réseau en raison de sa plus grande précision, mais nécessite l’emploi d’outils informatiques (ex. : Cipra). La méthode standard nécessite uniquement de connaître la température maximale et la température minimale de chaque jour. Les deux méthodes ne sont pas interchangeables! Le débourrement du pommier, par exemple, correspond à 65 DJ5 «standards», mais à 79 DJ5 «Baskerville».

Météo : Les données météo sont validées par Mesonet-Québec. Les DJ et les précipitations rapportées représentent la moyenne des valeurs obtenues pour tous les sites d’une région. Les flèches représentent l’écart à la normale pour cette région : ↑ = au-dessus de la normale; ↓ = au-dessous; ↔ = semblable.

 

POUR EN SAVOIR PLUS

Répondeurs téléphoniques du MAPAQ: Consultez les communiqués précédents pour les numéros de téléphone.

Site internet du Réseau-pommier:  Pour les prévisions complètes en temps réel dans tous les sites pomicoles du Québec (vergers pilotes, postes d’observation et sites opérés par des partenaires du Réseau), consultez la page Web des prévisions et observations pour les vergers sur le site Web du Réseau-pommier. L’information est mise à jour une fois l’heure pour la tavelure et une fois par jour pour les stades phénologiques du pommier, les insectes et les acariens. Les observations et les prévisions météo sont aussi disponibles et mises à jour une fois par jour pour les sommaires météorologiques, et trois fois par jour pour les prévisions météorologiques adaptées à la pomiculture.

Plateforme d’information sur la PFI: Ce deuxième site du Réseau-pommier accueille le nouveau Guide de référence en production fruitière intégrée et il est le complément indispensable aux avertissements phytosanitaires. Consultez le bulletin d’information No 01 du RAP ou cliquez ici pour accéder directement au site. Un abonnement est nécessaire, mais les producteurs de pommes du Québec peuvent obtenir un rabais de 60% grâce au code promotionnel fourni par leur Fédération.

État de la situation

Dans les régions limitrophes à Montréal, la pluie qui s’est terminée hier marque la fin d’une autre étape dans le cycle de la tavelure, soit la fin des éjections importantes. Les éjections d’ascospores ne sont pas terminées, mais d’ici à la fin des infections primaires les éjections ne seront pas aussi intenses que celles observées depuis le début de la saison. L’accalmie relative des éjections coïncident aussi avec un ralentissement progressif de la sortie des nouvelles feuilles. Les 2/3 des feuilles de l’année sont déjà déployées et la sortie des nouvelles feuilles sera plus lente d’ici la formation du bourgeon terminal.

Stratégie d’intervention

La stratégie visant à adapter les traitements au risque implique une réduction graduelle de la fréquence des traitements à mesure que le risque diminue.  Les traitements “ceinture et bretelles” ne sont plus nécessaires, mais garder l’une des deux options est encore nécessaire pour éviter ce que vous imaginez. Les traitements “doubles” (avant, pendant et/ou après) les infections ne sont plus nécessaires parce que les éjections “ratées” suite au lessivage des traitements ne représentent qu’un risque marginal. C’est encore plus vrai dans les vergers naturellement “propres” où les intervalles entre les traitements peuvent être augmentés.

À l’inverse, dans les vergers où des taches sont déjà visibles suite à une sous estimation du risque au stade débourrement et à la mi mai, un renouvellement régulier de la protection sera nécessaire jusqu’à la récolte.

DÉVELOPPEMENT DES POMMIERS

État de la situation

  • Le stade du bouton rose avancé a été atteint cette semaine dans la région de Québec.
  • Le stade de la pleine floraison a été atteint le 26 mai en Estrie. Selon les prévisions, il sera atteint le 29 mai dans la région de Québec.
  • Le stade du calice a été atteint le 25 mai en Montérégie et le 26 mai dans le sud-ouest de Montréal. Selon les prévisions, ce stade devrait être atteint le 29 mai en Estrie, le 31 mai dans les Laurentides et le 4 juin dans la région de Québec.
  • Le stade nouaison (75% des fruits noués) est prévu le 30 mai dans les sites chauds de la Montérégie.

 

Stratégies d’intervention (cliquez sur les liens pour plus de détails)

Éclaircissage :

En plus de faciliter le travail des cueilleurs, l’éclaircissage permet de régulariser la récolte année après année et d’assurer un meilleur calibre des fruits.  Consultez la fiche 43 du Guide de PFI pour les recommandations générales. Des cliniques d’éclaircissage se tiennent chaque année dans différentes régions pomicoles Nous reproduisons ci-dessous les coordonnées de celles dont nous avons été informés pour la semaine qui vient:

  • Une clinique d’éclaircissage animée par l’agronome Paul-Émile Yelle aura lieu en Estrie vendredi le 30 mai à 13h30, au Verger Gros Pierre, 6335 Route Louis S. St Laurent, Compton, QC J0B 1L0. En cas de fortes pluies, la démo sera remise au lundi 2 juin pm. La formation prendra la même forme que les cliniques de la semaine dernière en Montérégie. Info: François Gendron, 819-820-8620, poste 29; fgendron@cae-estrie.com.

 

INSECTES RAVAGEURS

État de la situation

Tordeuse à bandes obliques : les populations de larves ont dépassé le seuil d’intervention dans certains vergers de la Montérégie est. Quelques larves d’autres chenilles comme le “green pug moth” et le pique-bouton ont aussi été observées.

Mineuse marbrée : cette semaine, très peu de captures dans la région de la Montérégie et des Laurentides.

Tétranyques : les populations de tétranyques rouge sont en augmentation et le seuil a été atteint dans quelques blocs de vergers en Montérégie (principalement là où les applications d’huile n’ont pas été faites). Premières observations de tétranyques à deux points dans le sud-ouest de Montréal et en Montérégie.

Hoplocampe : un regain de captures a été observé au cours de la dernière semaine dans le sud-ouest du Québec. La région de Québec a par ailleurs enregistré ses premières captures  le 23 mai. Le pic de captures devrait être atteint autour du 2 juin dans cette région.

Charançon de la prune: une première capture a été enregistrée le 23 mai dans un piège expérimental en place dans le verger du Réseau à St-Bruno.

Carpocapse : Une première capture a été enregistrée le 24 mai en Montérégie et le 27 mai dans le sud-ouest de Montréal. Selon les prévisions, les autres régions devraient également enregistrer prochainement leurs premières captures, soit le 8 juin dans les Laurentides, le 9 juin en Estrie et le 15 juin dans la région de Québec.

Autres ravageurs : apparition de la cécidomyie du pommier, de la punaise de la molène et du puceron lanigère dans la région de la Montérégie.

 

Stratégies d’intervention (cliquez sur les liens pour plus de détails)

Charançon de la prune (rappel):

Ne vous laissez pas surprendre par cet insecte. Une première nuit favorable à la ponte est prévue le 1er juin en Montérégie. Suivez ainsi l’activité de cet insecte au cours des prochains jours:

  • commencez le dépistage: la seule méthode vraiment fiable pour le dépistage consiste à examiner les jeunes fruits afin de détecter les marques de ponte fraîche en forme de demi-lune ou de croissant. Pour plus de détails, consultez la fiche 65 du Guide de PFI.
  • consultez le rapport des prévisions des modèles sur le site Web du Réseau-pommier pour suivre les « nuits favorables » pour l’activité du charançon (et donc pour les traitements).
  • La stratégie de lutte est détaillée à la fiche 72 du Guide de PFI. Des traitements de bordure peuvent être utilisés en remplacement de traitements complets dans certaines situations.

Carpocapse :

Si cela n’a pas déjà été fait, il est temps d’installer votre ou vos pièges à carpocapse. Les populations de carpocapse sont en augmentation constante depuis une quinzaine d’années au Québec, et le dépistage est maintenant une nécessité.

La méthode de dépistage est décrite à la fiche 65 du guide de PFI. Le dépistage visuel des fruits devra débuter à la mi-juin, afin de détecter la présence de dégâts causés cet insecte ainsi que d’autres “chenilles internes”.

La stratégie de lutte à adopter variera selon la situation. Les insecticides recommandés viseront soit les oeufs, soit les larves tout juste sorties des oeufs. Il n’existe pas de consensus parfait, au Québec comme ailleurs, sur les seuils d’intervention à utiliser. Pour cette raison, votre historique de dommages sera une donnée essentielle pour estimer le risque. L’approche générale est décrite à la fiche 76 du Guide de PFI ; toutefois, le recours à des modèles prévisionnels et aux services-conseils spécialisés est souvent requis pour les situations problématiques.

Nous vous informerons des prévisions carpocapse au cours des prochaines semaines.

Cicadelle blanche du pommier :

  • Il est temps de commencer le dépistage de cet insecte. La  méthode est décrite à la fiche 65 du Guide de PFI.
  • La stratégie de lutte est détaillée à la fiche 75 du Guide de PFI.
  •  N’intervenez pas contre les adultes, qui sont peu sensibles aux insecticides.

Notez que les recherches tendent à démontrer que l’action néfaste des cicadelles se manifeste surtout lorsque leur effet est conjugué à d’autres stress (hydriques, acariens, etc.).

 

Pucerons :

De tous les pucerons pouvant être présenta à cette période de l’année, le puceron rose est le plus à surveiller. Il peut passer inaperçu en période préflorale mais causer d’importants dommages si les populations continuent à se développer lors de la formation des pommes.

  • La  méthode de dépistage est décrite à la fiche 65 du Guide de PFI, et la stratégie de lutte est détaillée à la fiche 78.
  • Si une intervention est nécessaire, choisissez le produit en fonction des espèces présentes au même moment, de façon à  préserver les espèces utiles et réprimer les espèces nuisibles. Différents outils sont disponibles pour vous aider à faire votre choix: consultez la section RECOMMANDATIONS DE PRODUITS PHYTOSANITAIRES ci-après.

Hoplocampe (rappel) :

Cessez le dépistage et évitez toute intervention contre l’hoplocampe à partir du stade nouaison. Les 2 prochains jours représentent l’ultime fenêtre de traitement en Montérégie  (la nouaison est prévue le 30 mai pour la McIntosh dans les zones les plus hâtives), mais il reste plus de temps dans les autres régions. Consultez les communiqués des semaines précédentes pour les détails.

Tordeuse à bandes obliques (rappel) : 

Il n’est pas trop tard pour intervenir contre les chenilles (si les seuils d’intervention sont atteints) tant que celles-ci n’ont pas commencé à se transformer en chrysalides, ce qui se produit environ une semaine après la chute des pétales (autour de la nouaison).

Si vos pommiers ont atteint le stade nouaison, vous avez la possibilité d’intervenir plus tard en juillet si les populations de la prochaine génération dépassent à nouveau les seuils de traitement (ce qui n’est pas toujours le cas). Consultez la fiche 74 du Guide de PFI pour les détails sur les stratégies de lutte.

 

RECOMMANDATIONS DE PRODUITS PHYTOSANITAIRES

patrimoine1
Québec 1939

 

Les communiqués du Réseau-pommier ont pour principal but de vous informer des risques posés par les ravageurs du pommier (insectes, maladies, et autres) et de vous donner les moyens de réduire votre utilisation de pesticides.  Bien du chemin a été parcouru depuis les premières cartes-avis du Service d’arrosage des vergers des années 30!

Pour y parvenir, le Réseau-pommier a toujours préconisé l’utilisation judicieuse de produits phytosanitaires à moindre risque, en vue de produire une récolte de qualité. Pour choisir le meilleur produit à utiliser dans une situation donnée, vous avez deux options :

  1. Le Guide de PFI contient plusieurs fiches d’information sur les pesticides, dont une partie est reprise par les deux affiches suivantes :
    • Le «Guide des traitements foliaires du pommier 2014-2015», qui présente un résumé des recommandations québécoises, incluant les doses recommandées.
    • L’affiche “Production fruitière intégrée 2013-2014”, qui présente les cotes de toxicité pour les espèces utiles et nuisibles au pommier
  2. Le site web sagepesticides  maintien à jour toute l’information officielle sur les produits utilisables au Québec, incluant les liens vers les étiquettes. C’est l’outil que recommande le Réseau pour des infos détaillées sur chaque pesticide. De plus, il sera bientôt bonifié d’une toute nouvelle section sur la PFI! Nous vous tiendrons informés.

 

OBSERVATIONS ET PRÉVISIONS DU RÉSEAU EN DATE DU 27 MAI

Le tableau qui suit est un sommaire des observations et prévisions pour les principales régions du Québec, compilé à partir des données prises dans les vergers pilotes et des rapports des observateurs du Réseau. Il est publié environ une fois par semaine dans les avertissements du Réseau-pommier.

t4

(cliquez sur le tableau pour l’agrandir)

 

Comment lire ce tableau :

Sites : Les vergers pilotes sont situés dans les régions suivantes : Québec (Sainte-Famille et Saint-Antoine-de-Tilly), Estrie (Compton), Montérégie (Rougemont, Mont-Saint-Grégoire, Saint-Paul, Saint-Hilaire, Saint-Bruno et Sainte-Cécile), Missisquoi (Dunham et Frelighsburg), Sud-Ouest (Franklin et Hemmingford), Laurentides (Oka et Saint-Joseph) et Centre-du-Québec (Victoriaville).

Prévisions : Les prévisions pour les ravageurs sont basées sur les modèles du Réseau, les données des vergers pilotes et les prévisions d’Environnement Canada des 7 prochains jours. Les normales sont utilisées pour compléter les prévisions. La date indiquée représente la plus hâtive des prévisions obtenues pour tous les sites d’une région. Les prévisions ne doivent pas remplacer l’observation et le dépistage de votre verger!

Observations : Les observations sont rapportées par les observateurs du Réseau. Lorsque plusieurs observations sont rapportées, la date indiquée représente la plus hâtive des observations pour la région.

Captures dans le verger du Réseau-pommier : Captures moyennes par piège des 7 derniers jours, dans le bloc de pommiers sous gestion PFI du Réseau à Saint-Bruno.

Degrés-jours : Les degrés-jours base 5 °C sont cumulés depuis le 1er mars. La méthode Baskerville est utilisée par les modèles prévisionnels du Réseau en raison de sa plus grande précision, mais nécessite l’emploi d’outils informatiques (ex. : Cipra). La méthode standard nécessite uniquement de connaître la température maximale et la température minimale de chaque jour. Les deux méthodes ne sont pas interchangeables! Le débourrement du pommier, par exemple, correspond à 65 DJ5 «standards», mais à 79 DJ5 «Baskerville».

Météo : Les données météo sont validées par Mesonet-Québec. Les DJ et les précipitations rapportées représentent la moyenne des valeurs obtenues pour tous les sites d’une région. Les flèches représentent l’écart à la normale pour cette région : ↑ = au-dessus de la normale; ↓ = au-dessous; ↔ = semblable.

 

POUR EN SAVOIR PLUS

Répondeurs téléphoniques du MAPAQ: Consultez les communiqués précédents pour les numéros de téléphone. Site internet du Réseau-pommier:  Pour les prévisions complètes en temps réel dans tous les sites pomicoles du Québec (vergers pilotes, postes d’observation et sites opérés par des partenaires du Réseau), consultez la page Web des prévisions et observations pour les vergers sur le site Web du Réseau-pommier. L’information est mise à jour une fois l’heure pour la tavelure et une fois par jour pour les stades phénologiques du pommier, les insectes et les acariens. Les observations et les prévisions météo sont aussi disponibles et mises à jour une fois par jour pour les sommaires météorologiques, et trois fois par jour pour les prévisions météorologiques adaptées à la pomiculture. Plateforme d’information sur la PFI: Ce deuxième site du Réseau-pommier accueille le nouveau Guide de référence en production fruitière intégrée et il est le complément indispensable aux avertissements phytosanitaires. Consultez le bulletin d’information No 01 du RAP ou cliquez ici pour accéder directement au site. Un abonnement est nécessaire, mais les producteurs de pommes du Québec peuvent obtenir un rabais de 60% grâce au code promotionnel fourni par leur Fédération.

État de la situation

Différents modèles sont utilisés pour prédire les risques de feu bactérien et les modèles n’arrivent pas toujours aux mêmes conclusions. Quand le risque est très élevé ou quand le risque est très faible, les modèles s’accordent. Par contre, quand les conditions de risque sont plus marginales (comme cette année) les modèles peuvent diverger de façon parfois importante, mettant en relief leur spécificité. Du point de vue de la biologie, la température élevée des derniers jours était suffisante pour qu’une population bactérienne déjà en place puisse se multiplier à des niveaux élevés sur les fleurs à temps pour l’infection aujourd’hui. Par contre, selon les sites les risques étaient limités à quelques cohortes de fleurs (ouverture 23-24 mai) dans les vergers où une source de bactéries était à proximité (dans le même verger). Les épidémies de feu sont normalement observées quand plusieurs cohortes de fleurs rencontrent tous les critères, ce qui n’est donc pas le cas cette année.

Dans l’exemple affiché ci-bas, une seule cohorte (ouverture 23 mai) était à risque d’infection aujourd’hui (27 mai), soit une seule cohorte pour 9 journées d’éclosions présumées de fleurs . En 2012, nous avons enregistré 5 cohortes à risque en 9 jours qui ont résulté en une épidémie grave dans plusieurs vergers. Les années avec plusieurs cohortes à risque donnent plus d’occasions aux insectes pour contaminer les fleurs et transporter les bactéries sur d’autres sites.

Stratégie d’intervention

Dans la plupart des vergers, les risques d’infection sont nuls et aucun traitement n’est requis en lien avec la pluie observée aujourd’hui. Par contre, dans les vergers très à risque où des symptômes de feu ont été observés l’an dernier et où une éclosion des fleurs avait encore lieu le 23 et le 24, un traitement antibiotique pourrait être nécessaire.

OkaErwinia2014

 

DÉVELOPPEMENT DES POMMIERS

État de la situation 

photo 1_1

Pour le cultivar McIntosh, les derniers stades observés dans les différentes régions pomicoles sont les suivants :

  • le pré-bouton rose a été atteint le 19 mai dans la région de Québec;
  • le bouton rose  a été atteint le 15 mai dans la région de la Montérégie.
  • le bouton rose avancé a été atteint le 16 mai en Montérégie, le 20 mai dans les Laurentides et le 21 mai en Estrie
  • la pleine floraison a été atteinte le 19 mai dans la région du sud-ouest de Montréal, et le 20 mi dans les autres régions de la Montérégie.

Les prévisions du Réseau pour ce même cultivar indiquent que le calice sera atteint dans 4  jours (le 25 mai) dans les sites chauds de la Montérégie, et que les premières fleurs devraient ouvrir le 26 mai dans la région de Québec.

 

Stratégies d’intervention (cliquez sur les liens pour les détails)

Contrôle de la vigueur

L’application d’un régulateur de croissance comme APOGEE (prohexadione de calcium) ralentit la croissance végétative, ce qui réduit les besoins de taille et favorise la coloration et la qualité des fruits. L’application peut être faite lorsqu’il y a suffisamment de feuillage pour permettre une bonne absorption, mais avant que les nouvelles pousses ne soient trop longues, soit lorsqu’elles mesurent de 2,5 à 7,5 cm de longueur, ce qui correspond généralement aux derniers jours de la floraison. Le traitement est sans effet sur les abeilles et, comme les traitements fongicides, il peut s’effectuer alors que les ruches sont encore au verger. Pour plus d’infos sur l’utilisation de ce produit, consultez le Guide de PFI (fiche 43 de même que la fiche 106 si vous l’utilisez aussi contre le feu bactérien).

Traitement insecticide du calice

D’un point de vue économique et environnemental, une seule pulvérisation d’insecticide postflorale bien ciblée représente l’approche la plus profitable pour la gestion des insectes ravageurs à cette époque de l’année. Ce qu’on appelle couramment « le traitement du calice » est un traitement clé pour plusieurs ravageurs importants du pommier : le charançon, les punaises (comme la punaise de la molène), les tordeuses et les cicadelles. Il contribue aussi à réprimer l’hoplocampe, la mineuse marbrée et les cochenilles.

Toutefois, dans la réalité, la période postflorale comprend deux stades de développement du pommier, soit le calice et la nouaison. Le moment exact de l’application dépendra donc des espèces présentes dans votre verger, telles que déterminées par le dépistage. Consultez la fiche 69 du Guide de PFI pour les détails sur la stratégie à adopter.

Le principes suivants s’appliquent toujours :

  • l’application des produits toxiques pour les espèces utiles doit être évitée après la floraison, si on veut empêcher l’amplification des problèmes d’acariens, de mineuses ou de pucerons. Consultez l’affiche ou la fiche 95 du Guide de PFI pour choisir un pesticide ayant un minimum d’impact sur vos insectes et vos acariens utiles.
  • Appliquez les pesticides de préférence au moment où les organismes utiles sont moins actifs ou vulnérables, pour qu’ils soient moins affectés.
  • Utilisez toujours la « dose minimale efficace » permettant de bien réprimer les ravageurs en minimisant l’impact sur les organismes utiles

Éclaircissage

En plus de faciliter le travail des cueilleurs, l’éclaircissage permet de régulariser la récolte année après année et d’assurer un meilleur calibre des fruits.  Selon les cultivars, les traitements d’éclaircissage peuvent commencer aussi tôt qu’au calice, et se poursuivre jusqu’à ce que les fruits atteignent 20 mm de diamètre. Consultez la fiche 43 du Guide de PFI.

Des cliniques d’éclaircissage se tiendront dans différentes régions pomicoles au cours des prochains jours. Nous reproduisons ci-dessous les coordonnées de celles dont nous avons été informés.

 

CLINIQUES D’ÉCLAIRCISSAGE EN MONTÉRÉGIE ET EN ESTRIE

Collaboration MAPAQ, Club Pro Pomme, Club de producteurs du Sud-Ouest, Club agroenvironnemental de l’Estrie et participation de Paul Émile Yelle, agronome

  • St-Paul d’Abbotsford:  vendredi 23 mai à 13 heures.
  • Havelock: lundi 26 mai à 13 heures.
  • Frelighsburg-Dunham: mardi 27 mai à 13 heures.
  • Estrie: date à préciser.

Réussissez votre éclaircissage!

Depuis quelques années, la question n’est plus si l’on doit éclaircir, mais plutôt comment bien réussir son éclaircissage. Un début de saison tardif et un développement lent jusqu’à il y a une semaine ont réduit les incidences de gel. On a une floraison exceptionnelle et de bonnes conditions de pollinisation avec enfin un peu moins de vent. Est-ce qu’il faut forcément avoir une approche agressive cette année? Ça reste à vérifier! Nous vous invitons assister à une de ces cliniques éclaircissage pour bien planifier votre stratégie.

Lors de ces cliniques nous discuterons des conditions pertinentes cette année et des informations les plus récentes sur les interventions multiples et l’évaluation précise des résultats pour faire un traitement additionnel au besoin. Nous réviserons aussi les stades et les options de traitements disponibles. Le tout sera suivi d’une évaluation au verger de la nouaison et de la charge à viser.

  • Ce vendredi le 23 mai à 13 heures précises:  Les artisans du terroir, 1150, rang de la Montagne, St-Paul-d’Abbotsford. Info : Karine Bergeron, 450-347-8341, poste 4342 ; Karine.Bergeron@mapaq.gouv.qc.ca
  • Lundi le 26 mai à 13 heures précises:  À l’édifice historique de la Salle municipale de Havelock, 481, route 203, Havelock (juste au Sud de la route 202). Info : Evelyne Barriault, 450-347-8341, poste 4286; evelyne.barriault@mapaq.gouv.qc.ca
  • Mardi le 27 mai à 13 heures précises. À Frelighsburg, site à confirmer. Info : Karine Bergeron, 450-347-8341, poste 4342 ; Karine.Bergeron@mapaq.gouv.qc.ca

 

INSECTES ET ACARIENS RAVAGEURS

État de la situation (en date du 20 mai)

Punaise terne

Les captures sont fortes par endroits en Montérégie mais plutôt faibles de façon générale dans l’ensemble des régions pomicoles.

Tordeuse à bandes obliques

Généralisation des observations de larves en Montérégie, dépassement de seuils dans plusieurs exploitations.

Hoplocampe

Baisse de captures lors de la floraison. Une fois les pétales tombés, le piège à hoplocampe devient beaucoup plus attrayant pour cet insecte et un regain de captures est à prévoir.

Mineuse marbrée

En général, encore peu de captures sont rapportées dans l’ensemble des régions pomicoles.

Charançon de la prune

Aucune capture encore rapportée dans les pièges expérimentaux du Réseau.

 

Stratégies d’intervention (cliquez sur les liens pour les détails)

Punaise terne: consultez les communiqués précédents

Tordeuse à bandes obliques (TBO)

Un traitement spécifique est recommandé au calice lorsque le dépistage montre que le seuil d’intervention est dépassé. Pour la TBO seule, le seuil est de 3 % des bourgeons affectés. Si vous devez intervenir, consultez la fiche 74 du Guide de PFI et retenez les conseils suivants :

  • Limitez le recours aux insecticides. Les niveaux de résistance aux pesticides cessent d’augmenter et même chutent naturellement lorsque ces pesticides ne sont pas appliqués pendant quelques années. Afin de limiter l’utilisation des pesticides, effectuez le dépistage des adultes et des chenilles et n’intervenez que si les seuils sont atteints.
  • N’intervenez pas si de nombreuses chenilles se sont déjà transformées en chrysalides (ce qui est normalement le cas à la nouaison), car les interventions à ce stade sont inefficaces. Vous aurez l’opportunité d’intervenir à nouveau en juillet, si les populations de la prochaine génération dépassent les seuils.
  • Si des pulvérisations sont nécessaires, faites une rotation des produits suggérés, en utilisant une famille chimique différente lors de chaque intervention.
  • Lors de l’application d’un produit, utilisez la dose minimale efficace. Toute application inutile de pesticides augmente vos coûts et la pression de sélection. Toute application d’une dose insuffisante pourra vous forcer à intervenir une seconde fois, ce qui revient un peu au même! Ceci signifie aussi d’éviter les produits qui ne sont pas efficaces à la dose homologuée.
  • Si les conditions météorologiques ne se prêtent pas à une intervention chimique pendant la période idéale, il n’y a pas de solution magique. Cependant, rappelez-vous que les méthodes physiques de lutte (taille et éclaircissement manuel) pourront être utilisées en cours de saison, peu importe la température.
  • Consultez l’affiche «Guide des traitements foliaires du pommier 2014-2015» du CRAAQ pour un résumé des recommandations québécoises, incluant les doses recommandées.

Hoplocampe

Si le seuil n’est pas atteint au stade du calice, il est préférable de cibler le traitement postfloral contre le charançon de la prune, entre le stade du calice et celui de la nouaison. Consultez la fiche 71 du Guide de PFI.

Cessez le dépistage et évitez toute intervention contre l’hoplocampe à partir du stade nouaison (prévu le 29 mai pour la McIntosh dans les zones les plus hâtives).

Charançon
Même si les dégâts de charançon apparaissent rarement avant la nouaison des fruits, chaque femelle est un redoutable ravageur et il importe d’intervenir une première fois après la floraison, mais avant l’apparition des premiers dégâts.
Un modèle mathématique développé par le Réseau permet de prédire les « nuits favorables » pour l’activité du charançon (et donc pour les traitements). Consultez le rapport des prévisions des modèles sur le site Web du Réseau-pommier et faites dérouler la page jusqu’à « Pommier/Charançon de la prune », vous y verrez la liste des nuits favorables pour chaque région. Ce modèle ne remplace pas le dépistage, mais il peut quand même vous aider.

La stratégie de lutte est détaillée à la fiche 72 du Guide de PFI. Des traitements de bordure peuvent être utilisés en remplacement de traitements complets dans certaines situations.

Dépistage et traitements localisés à la suite d’un premier traitement

Il peut arriver, certaines années, que des populations importantes de charançon apparaissent dans les vergers jusqu’à cinq semaines après le stade du calice. Pour cette raison, il est recommandé de dépister vos vergers après le premier traitement pour détecter la réapparition de cet insecte jusqu’à la fin de juin. Le modèle prévisionnel peut vous aider à déterminer si le dépistage est à prévoir! La seule méthode vraiment fiable pour le dépistage consiste à examiner les jeunes fruits dans les secteurs à risque, afin de détecter les marques de ponte fraîche en forme de demi-lune ou de croissant. Intervenez au besoin dans les secteurs affectés, si le seuil d’intervention de 1 % de fruits présentant des marques de ponte est dépassé (2 % à partir de la mi-juin).

Pour plus de détails, consultez la fiche 65 du Guide de PFI. Consultez aussi l’affiche «Guide des traitements foliaires du pommier 2014-2015» du CRAAQ pour un résumé des recommandations québécoises, incluant les doses recommandées.

 

MAGNÉSIUM

Le magnésium est un élément chimique essentiel à la synthèse de la chlorophylle et il favorise l’absorption de l’azote et du phosphore. Dans les vergers du Québec, particulièrement ceux situés sur des sols acides, on peut parfois observer une carence de magnésium. Si c’est le cas dans votre verger, une première pulvérisation foliaire de magnésium est recommandée au stade du calice. Consultez le Guide des traitements foliaires du pommier 2014-2015 pour connaître l’éventail des éléments nutritifs et les doses qui peuvent être utilisés.

 

OBSERVATIONS ET PRÉVISIONS DU RÉSEAU EN DATE DU 20 MAI

Le tableau qui suit est un sommaire des observations et prévisions pour les principales régions du Québec, compilé à partir des données prises dans les vergers pilotes et des rapports des observateurs du Réseau. Il est publié environ une fois par semaine dans les avertissements du Réseau-pommier.

t2

(cliquez sur le tableau pour l’agrandir)

Comment lire ce tableau :

Sites : Les vergers pilotes sont situés dans les régions suivantes : Québec (Sainte-Famille et Saint-Antoine-de-Tilly), Estrie (Compton), Montérégie (Rougemont, Mont-Saint-Grégoire, Saint-Paul, Saint-Hilaire, Saint-Bruno et Sainte-Cécile), Missisquoi (Dunham et Frelighsburg), Sud-Ouest (Franklin et Hemmingford), Laurentides (Oka et Saint-Joseph) et Centre-du-Québec (Victoriaville).

Prévisions : Les prévisions pour les ravageurs sont basées sur les modèles du Réseau, les données des vergers pilotes et les prévisions d’Environnement Canada des 7 prochains jours. Les normales sont utilisées pour compléter les prévisions. La date indiquée représente la plus hâtive des prévisions obtenues pour tous les sites d’une région. Les prévisions ne doivent pas remplacer l’observation et le dépistage de votre verger!

Observations : Les observations sont rapportées par les observateurs du Réseau. Lorsque plusieurs observations sont rapportées, la date indiquée représente la plus hâtive des observations pour la région.

Captures dans le verger du Réseau-pommier : Captures moyennes par piège des 7 derniers jours, dans le bloc de pommiers sous gestion PFI du Réseau à Saint-Bruno.

Degrés-jours : Les degrés-jours base 5 °C sont cumulés depuis le 1er mars. La méthode Baskerville est utilisée par les modèles prévisionnels du Réseau en raison de sa plus grande précision, mais nécessite l’emploi d’outils informatiques (ex. : Cipra). La méthode standard nécessite uniquement de connaître la température maximale et la température minimale de chaque jour. Les deux méthodes ne sont pas interchangeables! Le débourrement du pommier, par exemple, correspond à 65 DJ5 «standards», mais à 79 DJ5 «Baskerville».

Météo : Les données météo sont validées par Mesonet-Québec. Les DJ et les précipitations rapportées représentent la moyenne des valeurs obtenues pour tous les sites d’une région. Les flèches représentent l’écart à la normale pour cette région : ↑ = au-dessus de la normale; ↓ = au-dessous; ↔ = semblable.

 

POUR EN SAVOIR PLUS

Répondeurs téléphoniques du MAPAQ: Consultez les communiqués précédents pour les numéros de téléphone.

Site internet du Réseau-pommier:  Pour les prévisions complètes en temps réel dans tous les sites pomicoles du Québec (vergers pilotes, postes d’observation et sites opérés par des partenaires du Réseau), consultez la page Web des prévisions et observations pour les vergers sur le site Web du Réseau-pommier. L’information est mise à jour une fois l’heure pour la tavelure et une fois par jour pour les stades phénologiques du pommier, les insectes et les acariens. Les observations et les prévisions météo sont aussi disponibles et mises à jour une fois par jour pour les sommaires météorologiques, et trois fois par jour pour les prévisions météorologiques adaptées à la pomiculture.

Plateforme d’information sur la PFI: Ce deuxième site du Réseau-pommier accueille le nouveau Guide de référence en production fruitière intégrée et il est le complément indispensable aux avertissements phytosanitaires. Consultez le bulletin d’information No 01 du RAP ou cliquez ici pour accéder directement au site. Un abonnement est nécessaire, mais les producteurs de pommes du Québec peuvent obtenir un rabais de 60% grâce au code promotionnel fourni par leur Fédération.