État de la situation

Le feu bactérien est une maladie sporadique, mais dont les conséquences peuvent être catastrophiques quand les conditions sont favorables à cette maladie durant la floraison. Une vigilance élevée est donc nécessaire à chaque année, même si les attaques de feu bactérien ne sont pas fréquentes.

En présence de bactéries, les modèles climatiques de prévision du feu sont très fiables. Malheureusement, il n’est pas toujours possible de savoir si des bactéries sont présentes et les prévisions météorologiques qui alimentent les modèles ne sont pas toujours fiables. Il est évidemment trop tôt pour prédire si la floraison 2014 sera favorable ou non à cette maladie.

Néanmoins,  lorsque les conditions deviennent favorables au feu bactérien, il vaut toujours mieux prévenir que guérir. Pour plus de détails, les fiches 104, 105 et 106 du guide PFI sont consacrées à cette maladie.

Les dommages liés au feu sont en général beaucoup plus graves sur les cultivars sensibles de poiriers que sur les pommiers. Or, la floraison débute bientôt sur les poiriers et les prévisions actuelles indiquent un risque d’infection à partir de vendredi pour les fleurs qui ouvrent aujourd’hui. La simulation RIMpro peut vous aider à déterminer si les conditions d’infection s’appliquent à votre localité:

http://www.agrireseau.qc.ca/references/8/CentralPrevision/PrevMaladie.htm

Stratégie d’intervention

Toutes les conditions doivent être remplies dans l’ordre pour que le feu affecte vos arbres:

1) fleurs ouvertes

2) Contamination (surtout par des insectes qui transportent des bactéries à partir d’une source environnante)

3) Conditions favorables à la multiplication des bactéries (température)

4) Infection (rosée, pluie)

Les traitements doivent être appliqués sur les fleurs ouvertes visées par l’infection. Dans le cas de la levure antagoniste Blossom protect,  doit être appliqué au minimum 24h et préférablement 48h avant l’infection. Les  antibiotiques (streptomycine ou Kasumin) peuvent être appliqués jusqu’à 24h après l’infection, mais les traitements avant l’infection sont plus efficaces.

État de la situation

Le temps chaud accélère le développement des pommiers. Le rattrapage de cette semaine indique que les première fleurs du cultivar McIntosh ouvriront dès ce samedi (17 mai) dans les sites chauds de la Montérégie.

 

Stratégies d’intervention (cliquez sur les liens pour les détails)

Il est temps de penser à vous ruches.  La liste des apiculteurs québécois qui offrent leurs services pour la pollinisation est disponible au CRAAQ.

Pour des conseils sur la pollinisation (nombre de ruches, arbres pollinisateurs, protection des abeilles) consultez le Guide de PFI (fiche 42 et fiche 95)

État de la situation

L’accumulation des spores matures joue un rôle déterminant dans la gestion du risque des infections primaires de la tavelure du pommier. Un inventaire élevé de spores prêtes à l’éjection peut provoquer une infection très grave même quand la pluie est relativement courte.  Or, cette évidence n’est pas prise en compte dans les “vieux” calculs d’infection élaborés par Mills dans les années 40′ qui étaient basés sur le temps d’infection, mais pas sur la quantité de spores éjectées. Plusieurs travaux ont souligné les failles de Mills, mais cette approche “simpliste” est encore malheureusement proposée et risque d’entrainer une faille dans votre gestion de la tavelure.

Nous observons actuellement une accumulation record de spores et nous anticipons un risque très élevé pour l’infection à venir. Selon les prévisions météoroloqiques actuelles, le simulateur RIMpro prévoie que l’infection de mercredi va dépasser 2000 à l’échelle de RIM, soit un record absolu. Si cette prévision s’avère exacte, une stratégie de traitement sans faille sera nécessaire pour éviter l’apparition de taches de tavelure.

Stratégie d’intervention

Quand le RIM est assez faible et que le verger est historiquement exempt de tavelure, un simple traitement en protection même imparfait suffit très souvent pour contenir le risque.  À l’inverse, un seul traitement avant un risque (RIM) élevé a de forte chances de laisser passer des taches, notamment dans les vergers à problème. Les vergers “toujours propres” ont donc toujours une marge de manoeuvre additionnelle et sont moins affectés par les infections à RIM élevé que les vergers historiquement tavelés (inoculum élevé).

Cette marge de manoeuvre est précieuse puisque les traitements ne sont jamais parfaits. D’abord, même le meilleur pulvérisateur au monde laisse de grandes surfaces de feuilles sans aucun traitement (voir photo). Par la suite, la couverture se dégrade rapidement avec la croissance et le lessivage. Les fongicides pénétrants qui sont absorbés par la cuticule de la feuille compensent seulement en partie pour les lacunes dans la couverture.

couverture foliaire

Dépôts colorés qui illustrent les surfaces traitées lors d’une pulvérisation en vergers.

Comme la couverture n’est JAMAIS parfaite, la probabilité de voir apparaitre des taches augmente avec les 2 facteurs de risque: l’inoculum et le RIM.

Quand le risque RIM est très élevé et atteint comme cette semaine un niveau record, la stratégie de traitement doit être adaptée en conséquence. Concrètement, un seul traitement en protection appliqué mardi (demain) ne sera probablement pas suffisant pour bien protéger le feuillage, sauf (peut-être) dans les vergers absolument exempts de tavelure l’an dernier.

Pour cette infection record, une stratégie sécuritaire pour bien couvrir consiste à traiter “deux fois pour les mêmes spores”. Il existe différentes façons de procéder:

1) Dans tous les cas, un premier traitement en protection doit être en place pour couvrir une bonne partie du feuillage. C’est le traitement usuel de base, appliqué la plus tard possible mais avant la pluie pour couvrir au mieux la croissance.

Pour cette infection majeure, il est possible de substituer les produits de contact usuels par un fongicide de type “pénétrant” mais qui doit être efficace en protection. Voir fiche 51 du guide PFI. En absence de résistance, les produits comme par exemple FLINT (QoI) et FONTELIS (SDHI) sont efficaces en protection puisqu’ils peuvent empêcher la germination des spores. Dans cet esprit, évitez le NOVA qui n’est pas efficace pour empêcher la germination et pour lequel la résistance est maintenant généralisée.

2) Une intervention pendant la pluie (germination) ou en post infection risque d’être nécessaire. Ce traitement doit être positionné de sorte qu’il puisse combler les lacunes du premier traitement, donc assez tôt pour frapper les spores qui auraient échappées au lacunes premier traitement. Dans l’image de RIMpro en attaché, le traitement de germination optimal correspond à la position de la flèche mauve (mercredi 14 mai en après midi, après l’éjection).

Rougemont12mai pour 14-15

L’idée de traiter 2x les mêmes spores peut sembler excessive, mais la moitié du risque de la saison 2014 serait concentré selon les prévisions dans la même éjection. Dans la lutte contre la tavelure, les meilleurs résultats sont obtenus quand la fréquence et le moment des traitements sont ajustés en fonction du risque (RIM), et non seulement en se fiant sur la jauge de pluie.

Données météorologiques et prévisions pour les maladies et ravageurs du pommier

Cliquez sur les liens en bleu ci-après pour accéder aux données ou prévisions disponibles.

Les données ne sont pas à jour? Essayez de vider le cache de votre navigateur, ou d’accéder aux prévisions via les sites web d’Agrométéo Québec et d’Agri-Réseau.

Modes d’emploi de RIMpro :

Mise en garde

Les prévisions ne sont que des outils complémentaires à l’observation et au dépistage de votre verger et ne devraient pas être utilisées comme uniques outils de décision pour les interventions dans votre verger.

Crédits

Les rapports de prévisions météorologiques proviennent des données prévisionnelles d’Environnement Canada pour cinq jours ciblées pour les régions pomicoles. Les prévisions météo et des modèles sont générées grâce à CIPRA, développé par Agriculture Agroalimentaire Canada en collaboration avec Environnement Canada, l’Institut de recherche et de développement en agroenvironnement (IRDA) et par RIMpro développé par Marc Trapman de Bio Fruit Advies (Pays-Bas). Les données utilisées pour les rapport-CIPRA et les sorties graphiques RIMpro proviennent des stations météorologiques automatisées du Réseau-pommier, qui sont actuellement gérées et entretenues par la Financière agricole du Québec alors que Solutions MESONET assure la validation des données.

Liste des stations météorologiques du Réseau-pommier en vergers :

Compton, Dunham, Franklin, Frelishburg, Hemmingford, Henryville, Mont-Saint-Hilaire, Oka, Rougemont, Saint-Antoine-de-Tilly, Saint-Bruno-de-Montarville, Sainte-Cécile-de-Milton, Sainte-Famille (l’Île d’Orléans), Saint-Grégoire, Saint-Joseph-du-lac, Saint-Paul-d’Abbotsford

Listes des modèles :

  • pour les maladies : tavelure du pommier (RIMpro), brûlure bactérienne (RIMpro-Erwinia);
  • pour les insectes ravageurs : carpocapse de la pomme (CIPRA-pommier et RIMpro-Cydia), charançon de la prune, hoplocampe des pommes, mineuse marbrée, mouche de la pomme, noctuelle du fruit vert, punaise terne, sésie du cornouiller, tétranyque rouge du pommier, tordeuse à bandes obliques, tordeuse à bandes rouges, cécidomyie du pommier;
  • pour le développement des pommiers : (CIPRA-pommier cv. McIntosh et RIMpro éclaircissage).

Le printemps est arrivé!!! C’est le temps de préparer votre pulvérisateur. Voici un lien vers 3 capsules vidéo qui montrent tout ce qu’il faut savoir sur le réglage des appareils à jet porté. Une réalisation de AgYours et du club ProPomme.

Cliquez sur ce lien: http://www.agyours.com/?portfolio=ajustement-des-pulverisateurs