Éclosion de listériose et rappel de pommes par l’ACIA
Dernière mise à jour le 26 janvier 2015
Informations pratiques pour les producteurs de pommes
Le 7 janvier 2015, l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) annonçait le rappel de pommes Gala et Granny Smith en provenance de la Californie, dû à la présence possible de Listeria monocytogenes. Cette bactérie, à laquelle nous pouvons être exposés sans développer la maladie, appelée listériose, peut parfois entraîner des symptômes légers d’allure grippale et des troubles gastro-intestinaux. Dans sa forme plus sévère, qui est plus rare, elle peut causer des méningo-encéphalites chez les individus sensibles (enfants, personnes âgées et individus dont le système immunitaire est faible) ainsi que des avortements et des accouchements prématurés.
C’est en décembre 2014, aux États-Unis, que le Centers for Disease Control and Prevention (CDC) déclare une éclosion de listériose reliée à la consommation de pommes au caramel. Quelques jours plus tard, l’enquête révèle un lien entre les cas d’infection et l’origine des pommes, une station d’emballage située en Californie. Des échantillons y sont prélevés, révélant la présence de la bactérie dans l’usine et sur des pommes entières non-transformées. De nouveaux cas de listériose apparaissent, dont la majorité (25/28) sont liés à des pommes au caramel, les autres personnes ayant consommé des pommes entières ou tranchées de provenance inconnue. Un rappel préventif est alors fait sur les pommes entières provenant de l’usine californienne et destinées à la transformation. Des lots ont été exportés au Canada, menant au rappel de l’ACIA. Au moment d’écrire ces lignes, 32 cas de listériose et sept mortalités sont documentés. La certitude que Listeria monocytogenes est la cause directe de la mort est présente dans trois cas.
Listeria monocytogenes peut être trouvée chez plusieurs espèces animales d’élevage et sauvages telles que le bovin et le cerf. Elle est souvent présente dans l’environnement (sol, végétaux en décomposition) puisqu’elle s’y adapte plutôt bien. Elle peut survivre, voire parfois se multiplier, aux basses températures de réfrigération. On peut la trouver sur les surfaces dans les usines de transformation alimentaire, où elle est parfois difficile à contrôler, s’agglomérant dans une matrice adhésive et protectrice. Malgré cela, elle ne figure pas en tête de liste des causes de toxi-infections alimentaires répertoriées au Québec, derrière la salmonelle par exemple.
Les cas de toxi-infections alimentaires répertoriés en Amérique du Nord au cours des dernières années impliquant la pomme étaient causés par des produits transformés. La probabilité de retrouver Listeria monocytogenes sur une pomme dans l’arbre est très faible puisqu’elle n’est pas en contact avec le sol. Une eau contaminée utilisée pour les traitements phytosanitaires pourrait être une source de la bactérie, mais l’exposition subséquente de la pomme à des conditions adverses (sécheresse, exposition aux UV) réduit sa survie. Certaines opérations de récolte et de post-récolte peuvent toutefois représenter des voies potentielles de contamination, dont les manipulations et l’eau utilisées pour le convoyage lors de l’emballage. Impossible toutefois de déterminer pour le moment la cause exacte de l’épisode actuel, l’enquête étant toujours en cours.
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