Avertissement du 1er juin: arrivée du carpocapse, départ de l’hoplocampe

DÉVELOPPEMENT DES POMMIERS (F. Pelletier et A. Charbonneau)

État de la situation

Pour le cultivar McIntosh, dans les sites les plus hâtifs, le stade nouaison a été atteint le 28 mai Montérégie, le 29 mai au sud-ouest de Montréal, le 31 mai dans les Laurentides et en Estrie ainsi que dans la région de Missisquoi. En date du 31 mai, les fruits du cultivar McIntosh avaient un diamètre moyen de 7-10 mm. Dans la région de Québec, le stade calice sera atteint aujourd’hui le 1er juin dans la majorité des vergers et la nouaison sur McIntosh est prévue en début de semaine prochaine (voir le tableau en fin de communiqué).

Stratégies d’éclaircissage (rappel)

En plus de faciliter le travail des cueilleurs, l’éclaircissage permet de régulariser la récolte année après année et d’assurer un meilleur calibre des fruits. Consultez les prévisions d’ajustement des doses pour l’éclaircissage (bilan glucides) pour Frelighsburg, Saint-Grégoire, Saint-Paul d’Abbotsford, Franklin et Compton en cliquant ici. Pour plus d’infos sur la gestion de la charge et de la qualité des fruits, consultez la fiche 43 du Guide de PFI.

 

INSECTES ET ACARIENS RAVAGEURS

État de la situation (Francine Pelletier)

Hoplocampe des pommes
Les captures d’hoplocampes sont maintenant terminées dans la plupart des régions. En Montérégie et dans la région de Missisquoi, on rapporte seulement quelques vergers ayant atteint le seuil de traitement alors que dans la région des Laurentides et du sud-ouest, la plupart des producteurs ont du intervenir contre cet insecte. En Estrie où les populations sont importantes, un nombre élevé de captures a été observé dans la dernière semaine et pratiquement tous les vergers ont atteint le seuil d’intervention. Les premiers dégâts primaires ont été observés dans des vergers du sud-ouest de Montréal et de la Montérégie.

Carpocapse de la pomme
Les premiers papillons ont été capturés dans l’ensemble des régions à l’exception de celle de Québec. Plusieurs observateurs rapportent un nombre élevé de captures pour un début de saison.

Tordeuses à bandes obliques
De façon générale, peu de larves de tordeuses à bandes obliques sont observées cette année selon les observateurs du Réseau et un nombre relativement restreint de vergers ont atteint le seuil d’intervention. Les toutes premières chrysalides ont été observées au verger du Réseau-pommier (Saint-Bruno) lors d’échantillonnage réalisés dans le cadre d’un projet de recherche. Les autres observateurs ne rapportent pas la présence de chrysalides pour le moment. Les premières captures de papillons sont prévues à partir de 10 juin (voir tableau en fin de communiqué).

Tétranyques rouges
Premières pontes d’œufs de tétranyques rouges en Montérégie et dans la région de Missisquoi.

Punaise de la molène
Des  larves de punaise de la molène sont présentes dans certains vergers, principalement dans les cultivars Spartan, Gala et Empire mais peu de dégâts ont été observés en date du 31 mai. Des indices de son action prédatrice sur le tétranyque rouge ont également été rapportés.

Charançon de la prune
Le charançon de la prune a été actif dans toutes les régions pomicoles depuis jeudi dernier. Des adultes ont été observés en bonne quantité dans les vergers négligés (sans insecticides) et les premiers dégâts sur fruits (nombre limité) ont été observés ces derniers jours en Montérégie et dans le sud-ouest de Montréal. Selon les prévisions météorologiques actuelles, le reste de la semaine s’annonce encore favorable à son activité (de 1 à 3 nuits favorables selon les régions pomicoles – voir le tableau en fin de communiqué).

photo: Y Morin

photo: Yvon Morin

 

Stratégies d’intervention (cliquez sur les liens pour les détails)

Tétranyques, hoplocampe, TBO et punaise de la molène

Consultez les communiqués des semaines précédentes. N’oubliez pas:

  • une fois le stade nouaison dépassé, il est trop tard pour intervenir contre l’hoplocampe et contre la génération actuelle de TBO.
  • une fois que les fruits atteignent un diamètre de 10 mm, la punaise de la molène perd sa nuisibilité mais demeure utile!

Charançon de la prune (rappel)

  • commencez le dépistage dès la nouaison: la seule méthode vraiment fiable pour le dépistage consiste à examiner les jeunes fruits afin de détecter les marques de ponte fraîche en forme de demi-lune ou de croissant (fiche 65 du Guide de PFI).
  • consultez le rapport des prévisions des modèles sur le site Web du Réseau-pommier pour suivre les « nuits favorables » pour l’activité du charançon (et donc pour les traitements). Un astérisque (“*”) marque les nuits favorables identifiées en fonction de prévisions météo disponibles.
  • La stratégie de lutte est détaillée à la fiche 72 du Guide de PFI. Des traitements de bordure peuvent être utilisés en remplacement de traitements complets dans certaines situations, comme à la suite d’un premier traitement.

Carpocapse

Les populations bien établies peuvent être difficiles à contrôler, car les œufs éclosent sur une longue période et le développement de résistance aux insecticides a été démontré au Québec.  Il n’existe pas non plus de consensus parfait, au Québec comme ailleurs, sur les stratégies et les seuils d’intervention à utiliser. L’approche générale est décrite à la fiche 76 du Guide de PFI, en voici un résumé:

  • Dans le cas d’une application visant les œufs, il faut intervenir avant le début de l’éclosion des œufs qui survient approximativement lorsque 20 % des papillons ont émergé. Les prévisions du Réseau pour ce stade critique sont indiquées dans le tableau à la fin de ce communiqué (dès le 8 juin dans les sites chauds de la Montérégie) .
  • Dans le cas d’une application visant les jeunes chenilles, il faut intervenir au pic d’éclosion des œufs, qui se situe de 5 à 10 jours après le maximum de captures d’adultes de carpocapse dans les pièges. Les prévisions du Réseau pour ce stade critique sont actuellement au 21 juin dans les sites chauds de la Montérégie).
  • Le modèle d’Agropomme reproduit ci-après avec permission montre que pour le verger pilote actuellement le plus avancé (Saint-Bruno), le début des éclosions (barres vertes) est prévu autour du 7 juin (ce qui correspond aussi aux prévisions du Réseau) et le pic d’éclosion autour du 28 juin (un peu plus plus tard que les prévisions du Réseau).

carpo1(cliquez pour agrandir)

SOIGNEZ VOS EMPLOYÉS BÉNÉVOLES

État de la situation 

En plus de la punaise de la molène, la présence de plusieurs autres prédateurs de tétranyques a été mentionnée par les observateurs du Réseau  (phytoséides et agistèmes). Plusieurs prédateurs de pucerons (syrphes, hémérobes, chrysopes et coccinelles) ont également été observés.

Chaque année, plusieurs espèces utiles d’insectes et d’acariens travaillent gratuitement pour vous à abaisser les populations de ravageurs dans votre verger. En plus des espèces mentionnées plus haut, vous pourrez retrouver plus tard en saison:

  • d’autres prédateurs d’acariens, comme la punaise translucide (voir la fiche 96 du guide de PFI).
  • des parasitoïdes,  véritables spécialistes qui s’attaquent et répriment efficacement soit la mineuse marbrée, soit les pucerons verts ou lanigères, selon les espèces. D’autres sont spécialisés pour localiser et tuer les larves de la TBO. L’activité de ces parasitoïdes peut être spectaculaire. Par exemple, il n’est pas rare d’observer des taux de parasitisme de 75 % chez les mineuses, dans les vergers commerciaux du Québec qui pratiquent la PFI (voir la fiche 98 du guide de PFI).

Stratégies d’intervention

Plusieurs de ces espèces utiles sont très sensibles à l’application des pesticides. Le choix de ces produits est donc crucial si vous voulez favoriser leur présence. En les protégeant, vous bénéficierez ainsi de leur activité qui pourra vous faire épargner des traitements supplémentaires au cours de l’été. Consultez l’affiche “Production fruitière intégrée 2016, le tableau de la fiche 95 du guide de PFI ou encore le site web Sagepesticides pour choisir le bon produit et éviter de les décimer… faites-en plutôt l’élevage!

 

APPORTS EN CALCIUM

Le calcium contribue à la fermeté des fruits tout en réduisant l’apparition du point amer et du brunissement. Les pulvérisations de calcium (autres que le nitrate de calcium) devraient commencer au plus tard deux semaines après la chute des pétales. Les applications de nitrate de calcium, quant à elles, ne sont plus recommandées à partir de la mi-juin pour éviter tout risque de phytotoxicité sur le feuillage et sur les fruits.

 

CONFUSION SEXUELLE DU CARPOCAPSE À L’ÉCHELLE DU QUÉBEC : AVIS AUX PRODUCTEURS PARTICIPANTS

Multi-pher lLes pièges Multi-Pher I peuvent être utilisés dans un verger sous confusion sexuelle afin d’évaluer l’efficacité de la méthode. Puisque la phéromone utilisée dans ces pièges est similaire à celle qui émane des diffuseurs qui ont été installés dans le verger, les captures d’adultes devraient être très faibles voire nulles durant toute la saison. Référez-vous à la fiche 65 du Guide de PFI pour plus de détail.

Piege Delta Photo 109Pour évaluer l’activité de vol des carpocapses on a recours aux pièges Delta appâtés de Pherocon® CM-DA COMBO™. Cet appât est un mélange  de la phéromone du carpocapse et d’un ester de poire. Il attire à la fois les mâles et les femelles. Placé dans les pièges Delta, cet appât les rend  plus efficaces que les pièges Multi-Pher pour la capture de papillons.

 

Piege Delta Photo 112

Il est préférable d’installer les pièges Delta dans les zones problématiques ou en bordure (5e‑6e rangée).  À l’aide d’une pôle, installer‑les dans le tiers supérieur de l’arbre, à la même hauteur que les diffuseurs à phéromone et idéalement dans un arbre qui ne contient pas de diffuseur. Placer les pièges de sorte à éviter l’obstruction (branches, feuilles) à l’entrée des carpocapses. Qu’on utilise les pièges Multi-Pher ou Delta, il faut les installer dès la floraison.

 

 

OBSERVATIONS ET PRÉVISIONS DU RÉSEAU EN DATE DU 31 MAI
(F. Pelletier et A. Charbonneau)

Le tableau qui suit est un sommaire des observations et prévisions pour les principales régions du Québec, compilé à partir des données prises dans les vergers pilotes et des rapports des observateurs du Réseau.
Avertissement 2016-06-01
(cliquez pour agrandir)

Comment lire ce tableau :

Sites : Les vergers pilotes considérés pour ce tableau sont: Québec (Sainte-Famille et Saint-Antoine-de-Tilly), Estrie (Compton), Montérégie (Rougemont, Mont-Saint-Grégoire, Saint-Paul, Saint-Hilaire, Saint-Bruno et Sainte-Cécile), Missisquoi (Dunham et Frelighsburg), Sud-ouest (Franklin et Hemmingford) et Laurentides (Oka et Saint-Joseph).

Prévisions : Les prévisions pour les ravageurs sont basées sur les modèles du Réseau, et les prévisions météo d’Environnement Canada des 7 prochains jours. Les normales sont utilisées pour compléter les prévisions. La date indiquée représente la plus hâtive des prévisions obtenues pour la région. Les prévisions ne doivent pas remplacer l’observation et le dépistage de votre verger!

Observations : informations rapportées par les observateurs du Réseau. La date indiquée représente la plus hâtive des observations rapportées pour la région.

Captures dans le verger du Réseau-pommier : captures moyennes par piège des 7 derniers jours, dans le bloc de pommiers sous gestion PFI du Réseau à Saint-Bruno.

Degrés-jours : Les degrés-jours base 5 °C sont cumulés depuis le 1er mars. La méthode Baskerville est utilisée par les modèles prévisionnels du Réseau en raison de sa plus grande précision, mais nécessite l’emploi d’outils informatiques (ex. : Cipra). La méthode standard nécessite uniquement de connaître la température maximale et la température minimale de chaque jour. Les deux méthodes ne sont pas interchangeables! Le débourrement du pommier, par exemple, correspond à 65 DJ5 « standards », mais à 79 DJ5 « Baskerville ».

Météo : Les données météo sont validées par Solutions Mesonet. Les DJ et les précipitations rapportées représentent la moyenne des valeurs obtenues pour tous les sites d’une région. Les flèches représentent l’écart à la normale pour cette région : ↑ = au-dessus de la normale; ↓ = au-dessous; ↔ = semblable.

POUR EN SAVOIR PLUS (cliquez sur les liens pour être redirigé)

Répondeurs téléphoniques du MAPAQ:

  • Montérégie : 1 888 799-9599
  • Estrie : 1 800 363-7461 ou 819 820-3001, poste 2
  • Québec : 418 643-0033, poste 4
  • Laurentides : 450 971-5110, poste 6556

Plateforme PFI (web2.irda.qc.ca/reseaupommier):
Guide de PFI, Guide d’identification, prévisions et modèles et accès prioritaire aux avertissements du RAP et à des messages supplémentaires des avertisseurs. Un abonnement est nécessaire (rabais de 60 % aux producteurs grâce au code promotionnel fourni par leur fédération).


Prévisions et observations en temps réel dans les vergers
:

Cette information est mise à jour une fois l’heure pour la tavelure, les stades phénologiques du pommier, les insectes et les acariens. Les sommaires météorologiques sont mis à jour une fois par jour et les prévisions météo trois fois par jour.

sagePour plus de détails sur les différents usages des pesticides agricoles et sur les risques qu’ils représentent pour la santé et l’environnement, vous êtes invité à consulter SAgE pesticides (www.sagepesticides.qc.ca).

logoqc_trans-2Pour un accès à davantage d’options en agrométéo, vous êtes invité à visiter Agrométéo Québec pour les pommiers (www.agrometeo.org).

0 réponses

Laisser un commentaire

Rejoindre la discussion?
N’hésitez pas à contribuer !

Laisser un commentaire