Avertissement No 2, 19 avril 2023: Développement des pommiers. Tavelure. Tétranyque rouge et cochenilles. Punaise terne. Observations et prévisions du Réseau-pommier.

DÉVELOPPEMENT DES POMMIERS 

(S. Gervais)

En date du 18 avril, les derniers stades observés (cultivar ‘McIntosh’) dans les différentes régions pomicoles sont les suivants :

Le débourrement a été atteint le 15-16 avril pour l’ensemble de la Montérégie et dans les Laurentides ainsi que le 17 avril dans les sites les plus chauds en Estrie. Pour la région de Québec, le débourrement semble prévu selon les normales, au mois de mai.

Selon les prévisions des prochains jours, le stade débourrement avancé est prévu pour la fin de semaine dans les régions les plus hâtives. Consultez le tableau sommaire (au bas de ce communiqué) pour de l’information par région. Vous pouvez suivre le développement des pommiers en direct pour Compton, Franklin, Frelighsburg et Saint-Bruno-de-Montarville.

 

TAVELURE

(V. Philion)

Une première période propice à l’infection de tavelure du pommier a été enregistrée par RIMpro entre le 17 et le 18 avril dans la plupart des régions où le débourrement a précédé la pluie.

L’inventaire relativement faible de spores à maturité a limité la gravité de l’infection. Ce genre de petite infection ne nécessite pas un arsenal compliqué, mais peut laisser des taches dans les vergers tavelés l’an dernier où aucune intervention n’a eu lieu.

À cette période de l’année, l’incompatibilité avec l’huile de dormance limite les produits disponibles pour réprimer la tavelure. À notre connaissance, il n’existe pas de données pour établir si une faible quantité de soufre (4 kg/ha) en mélange avec le bicarbonate pourrait suffire pour provoquer une phytotoxicité. Cette approche est donc considérée comme risquée.

Dans les vergers où l’huile n’est pas appliquée, le mélange bicarbonate de potassium/soufre formulé (KUMULUS, MICROTHIOL DISPERSS, etc.) appliqué après l’infection est une excellente stratégie pour réprimer les infections « simples », soient celles où les éjections sont circonscrites à une journée.

Le graphique RIMpro ci-dessous permet de visualiser l’infection passée. L’effet d’un traitement de bicarbonate appliqué à 8 h ce matin (ligne verticale noire) est superposé à l’infection*. La zone grise indique la période couverte en postinfection. Le traitement a une portée rétroactive maximale jusqu’au 17 avril à 10 h, soit avant le début de l’infection. Les traitements appliqués plus tard ne permettraient pas d’arrêter les premières spores éjectées.

*Cette option est disponible seulement avec la version payante de RIMpro et n’apparait pas sur les liens fournis par l’IRDA.

Il n’est pas trop tard pour acheter du bicarbonate de potassium pour cette saison. Bien utilisé, ce produit est très efficace, économique et sécuritaire pour la santé et l’environnement.

Il n’est pas trop tard non plus pour broyer les feuilles au sol et appliquer de l’urée en solution (50 kg/ha) pour bien couvrir la litière. L’urée augmente l’activité des vers de terre, favorise la décomposition des feuilles et apporte de l’azote aux arbres.

 

 

TÉTRANYQUE ROUGE ET COCHENILLES

(S. Gervais)

Situation actuelle

Le premier dépistage de la saison n’a pas été complété partout. La présence d’œufs de tétranyque rouge est variable d’un verger à l’autre. Le seuil d’intervention pour les applications d’huile est atteint dans certains blocs. Des traitements d’huile ont été recommandés par quelques collaborateurs dans les vergers avec des historiques de dommage de cochenilles. Certains vergers ont profité de la chaleur la semaine dernière pour faire leur intervention avec l’huile. Un collaborateur a mentionné la présence de la cochenille de Comstock (Pseudococcus comstocki) sur un site localisé en Montérégie.

Dépistage
Afin de déterminer le besoin d’une application d’huile par le comptage des œufs d’hiver de tétranyque rouge sur les lambourdes, la méthode de dépistage est décrite dans la fiche 92 du Guide de référence en production fruitière intégrée (Guide de PFI).

Traitement : application de l’huile

Voici quelques précautions à prendre si des conditions favorables à l’application d’huile reviennent dans les prochains jours :

  • Température chaude (idéalement 18 °C ou plus);
  • Vents faibles (<10 km/h) et application soignée de façon à bien couvrir les bourgeons;
  • Attention aux risques de gel dans les 2-3 jours suivant l’application;
  • Attention à la phytotoxicité : ne pas appliquer de fongicide à base de captane, soufre et folpet de 8 à 10 jours avant ou après le traitement à l’huile.

 

PUNAISE TERNE

(S. Gervais)

Situation actuelle

L’installation des pièges a débuté la semaine dernière et se poursuit cette semaine pour plusieurs régions. Les journées chaudes de la semaine dernière ont favorisé l’activité de la punaise terne en Montérégie (Est et Ouest). Quelques captures ont été faites dans les sites où les pièges étaient installés.

Dépistage
Pour évaluer le risque posé par ce ravageur, il faut tenir compte non seulement des captures sur les pièges, mais aussi de l’activité observée sur les bourgeons, de l’historique de la parcelle, des variétés présentes, des conditions climatiques et du type de mise en marché (voir la fiche 65 du Guide de PFI pour les seuils d’intervention).

 

Intervention
Le moment de l’intervention est important et doit coïncider avec les conditions favorables à l’activité de la punaise (peu ou pas de vent, température au-dessus de 15 °C et pas de pluie) et également avec un stade de développement du pommier dont les dommages restent sur les fruits, ce qui se produit le plus souvent vers le « prébouton rose ».

 

 

OBSERVATIONS ET PRÉVISIONS DU RÉSEAU-POMMIER EN DATE DU 18 AVRIL

(S. Gervais et F. Pelletier)

Cliquez ici pour consulter le sommaire préparé chaque semaine pour les différentes régions pomicoles.

 

 

POUR EN SAVOIR PLUS

Cliquez ici pour les messages des conseillers du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ), les dernières prévisions et les observations en temps réel dans les vergers pilotes du Réseau-pommier.

 

 

Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques.

 

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