Avertissement du 5 aout: ravageurs de fin de saison; taille d’été et lutte contre les ravageurs secondaires; calcium et protection phytosanitaire; attention aux pommes au sol; observations et prévisions du réseau.

RAVAGEURS DE FIN DE SAISON 
(F. Pelletier et G. Chouinard)

Les captures de mouches de la pomme étaient en hausse au cours des deux dernières semaines, et plusieurs vergers ou secteurs de vergers ont atteint le seuil d’intervention. Un petit nombre de parcelles ont atteint le seuil pour un deuxième traitement au cours des derniers jours, en Montérégie. Selon le modèle prévisionnel, on a passé le pic de capture dans les régions les plus hâtives, alors qu’il devrait être observé, ces jours-ci, en Estrie et dans la région de Québec (voir le sommaire en fin de communiqué). Les populations de mouches devraient donc baisser graduellement au cours du mois d’août. Les traitements ne seront plus nécessaires à partir de la fin août, même si des captures sont présentes, car la ponte dans les fruits cesse graduellement à partir de la mi-août.

Le vol de la 2e génération de carpocapse a débuté dans certains sites, mais les captures demeurent faibles pour le moment et, en général, peu de nouveaux de dommages sont rapportés par les collaborateurs du Réseau, à l’exception de quelques sites, notamment dans la région de l’Estrie.

Plusieurs observateurs du Réseau rapportent la présence localisée de scarabées japonais, avec une proportion importante de scarabées parasités (petits œufs blancs pondus sur l’insecte par la mouche Istocheta aldrichi). Les dommages observés sont principalement sur feuilles. Seuls quelques collaborateurs ont rapporté la présence de dommages sur fruits, dans des secteurs localisés, notamment dans les cultivars Sunrise ou Honeycrisp.

La présence localisée de punaises pentatomides, et quelques dommages sur fruits sont également rapportés par différents observateurs du Réseau.

Image Agri-RéseauPunaise pentatomide, dite la « punaise brune » (Euschistus servus euschistoides). Attention, il ne s’agit pas de la punaise marbrée tant redoutée! Source : F Pelletier (IRDA)

Pour tous ces ravageurs, LA question en ce moment est de déterminer s’il y a un réel besoin d’intervenir, car les populations varient d’un verger à l’autre, la faune auxiliaire (espèces utiles) est très active, la date de la récolte approche et certains insectes commencent à réduire leur activité. Le dépistage est donc essentiel et critique pour le carpocapse, les acariens et la mouche de la pomme. De plus, des seuils d’intervention sont disponibles pour chacun de ces ravageurs. Pour les détails sur le dépistage, consultez la fiche 65 du Guide de production fruitière intégrée (Guide de PFI). Regardez également les communiqués des semaines précédentes et les fiches spécifiques du Guide sur les espèces présentes chez vous, et consultez la section suivante.

 

TAILLE D’ÉTÉ ET LUTTE AUX RAVAGEURS SECONDAIRES

La taille d’été est la première recommandation du Réseau pour la lutte contre la tordeuse à bandes obliques (TBO) en période estivale. Nécessaire afin d’augmenter la qualité des fruits et l’équilibre des arbres trop vigoureux, la taille d’été constitue aussi une très bonne méthode de lutte contre la TBO et les pucerons verts. La période idéale pour cette opération débute au moment où les pousses annuelles terminent leur croissance, et elle peut se prolonger jusqu’à 15 jours avant la récolte. Vous pouvez effectuer un dépistage des chenilles sur les pousses afin de déterminer s’il est temps d’entreprendre l’élagage des gourmands pour la répression des tordeuses.

  • Élaguez tous les gourmands ainsi que les rameaux semi-dressés qui sont en surnombre, mais en conservant un nombre suffisant de rameaux pour le renouvellement de la récolte.
  • Attention : selon son degré de sévérité, la taille d’été peut diminuer de façon importante la vigueur de l’arbre! Évitez d’affaiblir davantage des pommiers qui manquent déjà de vigueur.
  • Profitez de la taille d’été pour supprimer les fruits en surnombre (voir la fiche 43 du Guide de PFI pour les méthodes d’éclaircissage manuel), ce qui permettra de réduire encore plus les dégâts de tordeuses et d’augmenter la qualité de votre production.

Vous voyez des cicadelles? Lorsque celles-ci occupent uniquement les gourmands, aucune perte économique n’est à craindre (c’est souvent le cas de la cicadelle de la pomme de terre). Si les cicadelles sont présentes sur les feuilles de plusieurs autres pousses, un décompte sur 100 feuilles (3 à 5 feuilles par arbre) peut être fait. Le seuil d’intervention suggéré est en moyenne une cicadelle par feuille (excluant les gourmands). Attention, les produits efficaces contre les cicadelles peuvent décimer les populations d’acariens prédateurs, sans être très efficaces sur les cicadelles adultes!

Vous voyez des scarabées ou des punaises pentatomides? Consultez les communiqués précédents ou le Guide de PFI pour des recommandations.

CALCIUM ET PROTECTION PHYTOSANITAIRE

Même si les applications de calcium à cette période-ci sont moins efficaces pour réprimer le point amer que celles effectuées plus tôt, les apports foliaires en août et en septembre peuvent rehausser le niveau de cet élément dans les fruits, si les conditions d’absorption sont bonnes. De toutes les formulations de calcium, le chlorure (CaCl2) sous forme de flocons (77 % CaCl2, soit 28-29 % Ca) est la plus efficace et la moins chère. En bonus, le chlorure de calcium (mais pas les autres formes de calcium) réprimera en partie la tavelure (feuilles et fruits), le blanc, la suie-moucheture et la pourriture amère. Évitez la forme « nitrate » sur les fruits si vous souhaitez améliorer leur fermeté. Attention : le chlorure de calcium est toutefois délicat à appliquer en fin de saison! Il est incompatible avec le sel d’Epsom, le POLYRAM (métirame), le bicarbonate de potassium et le soufre de type « poudre mouillable ». Pour réduire les risques de phytotoxicité, ne pas l’appliquer lors de conditions de séchage très lentes, lorsque la température dépasse 26-27 °C ou que le feuillage est déjà fragilisé par des ravageurs (ex. : acariens). Ajustez alors la dose de chlorure de calcium à la baisse et attendez que la température diminue en soirée, avant de traiter.

  • Pour plus d’information sur le calcium en phytoprotection, cliquez ici.
  • Consultez également la fiche 117 du Guide de PFI pour plus de détails sur les applications de FRUITONE et de RETAIN à effectuer afin de minimiser les pertes à la récolte.
  • Profitez-en aussi pour consulter la fiche 118 sur le suivi de la maturité et de la qualité des fruits.

POMMES AU SOL

Ne laissez pas de fruits au sol pour une période prolongée. Tout fruit laissé au sol favorise le développement de ravageurs dans votre verger et augmente le risque de devoir intervenir davantage l’an prochain contre les insectes suivants :

  • La mouche de la pomme, car les fruits au sol mûrissent rapidement et dégagent des arômes qui attirent cet insecte dans le secteur en question.
  • Le carpocapse et les tordeuses, car les chenilles ou les vers présents dans les fruits en question pourront compléter facilement leur cycle de développement et réapparaître la saison prochaine, dans le verger.

OBSERVATIONS ET PRÉVISIONS DU RÉSEAU EN DATE DU 4 AOÛT

(F. Pelletier)
Cliquez ici pour consulter le sommaire hebdomadaire préparé pour les différentes régions pomicoles.
POUR EN SAVOIR PLUS EN PÉRIODE ESTIVALE
Avec la fin de la période critique pour la tavelure et la majorité des interventions de base ayant été effectuées en période préflorale et postflorale, la fréquence des avertissements est réduite.

Le Réseau-pommier continue toutefois de suivre l’activité des insectes et des maladies, et nos sources d’information ci-après sont toujours mises à jour :

  • Messages des conseillers du MAPAQ, prévisions et observations en temps réel : cliquez ici.
  • Sommaire de la semaine par région : cliquez ici.
Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides.
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