Avertissement du 14 avril: développement des pommiers, tavelure, acariens, punaise terne, chancres. Observations, prévisions et autres services du réseau.

SITUATION DANS LES VERGERS (POMMIERS, INSECTES ET ACARIENS)
(F. Pelletier et G. Chouinard)

Avec le temps les températures chaudes observées ce début de saison, le développement des pommiers avance très rapidement. Pour le cultivar McIntosh, les derniers stades observés dans les différentes régions pomicoles sont les suivants :

  • Le débourrement avancé a été atteint le 11 avril en Montérégie et le 12 avril au sud-ouest de Montréal et dans la région de Missisquoi.
  • Le débourrement a été atteint le 9 avril dans les Laurentides et en Estrie pour les sites les plus hâtifs de ces régions.

Selon les prévisions des prochains jours, le stade pré-bouton rose est prévu pour le 15 avril dans les régions les plus hâtives et le stade débourrement, pour le 19 avril dans la région de Québec (voir le sommaire en fin de communiqué).

Image Agri-RéseauPunaise terne sur bourgeon de pommier, le 13 avril au verger de l’IRDA. Francine Pelletier

 

Plusieurs producteurs ont profité de la fenêtre d’application de la fin de semaine pour faire une application d’huile supérieure dans les sites où une intervention contre le tétranyque rouge et/ou les cochenilles était requise. Selon le modèle de prévision, l’éclosion des œufs débutera dans les prochains jours (15 avril) dans les régions les plus hâtives (Montérégie, Missisquoi, Sud-ouest).

Des captures de noctuelles du fruit vert ont été observées dans les vergers pilotes du Réseau. Selon le modèle prévisionnel, on se situe déjà au pic de captures de cet insecte dans l’ensemble des régions à l’exception de celles de Québec. Les captures de tordeuses à bandes rouges ont également débuté dans plusieurs vergers en Montérégie-Ouest.

Pour un suivi des prévisions en temps réel, consultez la page des modèles sur la plateforme PFI.

PREMIÈRE INFECTION DE LA TAVELURE DU POMMIER 
(V. Philion)

La pluie prévue demain en journée dans la plupart des régions pomicoles permettra l’éjection d’une bonne proportion des ascospores déjà à maturité. Si ces spores atterrissent sur des nouvelles feuilles non protégées, une infection est prévue parce que la pluie sera suffisamment longue pour permettre leur germination et ensuite la pénétration des spores dans la cuticule des feuilles.

La clef de la gestion optimale de la tavelure tout au long de la saison des infections primaires est d’estimer si le risque est plus important que l’intensité de votre intervention. Dans les vergers “propres”, l’apparition d’une nouvelle feuille entre votre traitement et la pluie est beaucoup moins problématique que dans un verger avec un historique de tavelure où la moindre feuille non traitée sera atteinte par une spore. De même, l’indice de risque des infections calculé par le logiciel RIMpro (RIM) vous permet de jauger si votre dernier traitement “est encore bon”. Un traitement partiellement lessivé suivi d’un RIM assez faible n’a pas de conséquence, alors que les infections avec un RIM élevé ne permettent pas de marge de manoeuvre. Encore cette année, RIMpro est disponible pour estimer le risque des infections. L’accès est réservé aux abonnés du Réseau Pommier, mais l’abonnement est gratuit.

Les traitements pour réprimer la tavelure peuvent être faits avant l’infection (protection), pendant la pluie (germination) ou après l’infection (post-infection). Pour tous les produits homologués, le feuillage qui apparait entre le traitement de protection et la pluie n’est jamais protégé. Attendre après l’infection force souvent l’utilisation de produits à risque pour la résistance.

 

CHANCRES 
(V. Philion)

Image Agri-RéseauExsudat bactérien à la surface d’un chancre de feu bactérien. Stade débourrement du pommier. Véronique Decelles Dura-club (10 avril 2021)

Les chancres porteurs du feu bactérien sont le lieu de survie hivernale de la maladie et la source de toutes les nouvelles infections au printemps. Dès que le temps se réchauffe, la multiplication bactérienne s’accélère à leur bordure et un exsudat spectaculaire nous rappelle parfois leur présence. Le rythme de multiplication des bactéries est lié à la température du bois. Lorsque les conditions sont ensoleillées, la température de l’écorce des arbres est supérieure à celle de l’air et cet effet est amplifié quand le bois du chancre est noirci.

L’écart de température entre l’air et le l’écorce est un phénomène dont tiennent compte certains modèles (ex: carpocapse) et qui pourrait aussi améliorer la prédiction des modèles du feu bactérien1.

Les traitements de cuivre au printemps tuent une portion des bactéries à la surface des chancres et constituent une première ligne de défense contre cette maladie.

 

INTERVENTIONS CONTRE LES INSECTES ET ACARIENS
(G. Chouinard)

Tétranyque rouge et cochenilles 
Surveillez les prévisions météo et préparez-vous pour une application d’huile supérieure (sauf si le dépistage des œufs vous indique qu’un traitement contre les œufs n’est pas nécessaire, il s’agit d’un cas moins fréquent mais possible). Consultez l’avertissement de la semaine dernière pour un résumé des conditions à respecter et la fiche 92 du guide de PFI pour les détails.

Un mot sur la quantité d’eau à utliser: il est bien sûr nécessaire d’appliquer suffisamment d’eau pour bien couvrir les arbres, mais il n’est ni nécessaire ni recommandé n’appliquer plus d’eau que nécessaire: une bonne couverture peut être réalisée de bien des façons, par exemple avec une application à faible volume réalisée à basse vitesse. Le succès des pulvérisations à faible volume dans les vergers-vitrines est d’aillleurs éloquent à ce sujet. Quelques autres points à considérer :

  • les applications d’huile supérieure évitent le développement de problèmes de cochenilles;
  • lorsqu’elle est appliquée dans de bonnes conditions, l’huile est très efficace autant sur les œufs que sur les premiers stades du tétranyque;
  • pour éviter toute phytotoxicité :
    • ne pas utiliser de soufre, CAPTAN , MAESTRO  ou tout produit contenant du soufre à l’intérieur de 10-14 jours avant ou après une application d’huile;
    • ne pas appliquer l’huile lorsqu’il y a un risque de gel dans les 24 heures suivant l’application (48 heures pour les cultivars sensibles comme Empire, Gala et Délicieuse).
    • utiliser la moitié de la dose d’huile au stade « prébouton rose » (max. 30 l/ha) et le quart de la dose au « bouton rose » (15-20 l/ha). Cette dose réduite perdra cependant son efficacité contre les cochenilles.

Punaise terne 
Pour évaluer le risque posé par ce ravageur, il faut tenir compte non seulement des captures sur les pièges mais aussi de l’activité observée sur les bourgeons, de l’historique de la parcelle, des variétés présentes, des conditions climatiques et du type de mise en marché (voir la fiche 65 du Guide de PFI pour les seuils d’intervention).  Le moment de l’intervention est important et doit coïncider avec les conditions favorables à l’activité de la punaise (peu ou pas de vent, température au-dessus de 15 °C et pas de pluie), ce qui se produit le plus souvent entre le « débourrement avancé et le « prébouton rose ».

 

OBSERVATIONS ET PRÉVISIONS DU RÉSEAU EN DATE DU 13 AVRIL
(F. Pelletier)

Cliquez ici pour consulter le sommaire préparé chaque semaine pour les différentes régions pomicoles.

LES SERVICES DU RÉSEAU-POMMIER EN 2021
(G. Chouinard)

Cliquez ici pour la présentation annuelle des vergers pilotes, des membres du Réseau, de nos plus récentes publications et plus encore!

 

POUR EN SAVOIR PLUS

Cliquez ici pour les messages des conseillers du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ), les dernières prévisions et les observations en temps réel dans les vergers pilotes du Réseau-pommier.

 

Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides.
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