Avertissement du 28 mai 2025
Résumé
- Développement des pommiers ralenti la semaine dernière pour toutes les régions.
- Floraison à venir pour les régions plus froides. Éclaircissage : calibre moyen des fruits de 4 à 12 mm et outils disponibles.
- Maladies : bientôt la fin des primaires pour la tavelure en Montérégie? Mais pas pour les traitements contre le blanc et les maladies estivales et contre le feu bactérien pour les fleurs non écloses.
- Stratégie postflorale : traitements en voie d’être réalisés dans le sud du Québec.
- Carpocapse de la pomme : début des captures pour plusieurs secteurs.
- Acariens, puceron rose, punaise de la molène et autres : les auxiliaires se mettent au boulot.
SITUATION GÉNÉRALE
(S. Gervais)
Les températures plus froides de la dernière semaine ont ralenti, voire même arrêté, le développement des pommiers ainsi que l’activité des insectes dans plusieurs régions. Le tout reprend cette semaine avec les températures plus chaudes. L’étape de l’éclaircissage bat son plein cette semaine pour les régions du sud du Québec et des traitements insecticides postfloraux sont réalisés ou en voie de l’être.
Quelques fleurs subsistent (variétés tardives ou à cidre), mais le stade « nouaison » est bien atteint en Montérégie. La nouaison semble très bonne cette année, les fruits sont bien accrochés et les conditions d’éclaircissage sont bonnes. Le calibre moyen pour plusieurs variétés varie entre 4 et 8 mm. Pour les variétés plus hâtives comme ‘Paulared’, le calibre moyen se situe entre 6 et 10 mm.
En Estrie, les pommiers sont aux stades « calice » à « début nouaison ». Les poiriers sont au stade « nouaison ».
Dans les Laurentides, le stade des pommiers varie de « floraison » à « nouaison » avec des calibres moyens entre 8 et 12 mm. La nouaison est bonne en général.
Le stade « bouton rose avancé » (cv. ‘McIntosh’) est atteint dans la région de la Capitale-Nationale et de Chaudière-Appalaches. La floraison est débutée dans les variétés hâtives de pommiers pour ces deux régions et les poiriers sont en pleine floraison. Voir l’avertissement N° 5 du 7 mai 2025 pour la protection des pollinisateurs et des espèces utiles et des conseils sur la pollinisation.
C’est toujours le stade « pré-bouton rose » pour les pommiers au Bas-Saint-Laurent et en Gaspésie. Le début de la floraison des poiriers est imminent et les pruniers sont en pleine floraison. Voir l’avertissement N° 5 du 7 mai 2025 pour la protection des pollinisateurs et des espèces utiles et des conseils sur la pollinisation.
ÉCLAIRCISSAGE: Voir l’avertissement N° 6 du 14 mai 2025 pour connaitre les différents outils disponibles pour l’éclaircissage. Suivez votre conseiller régional du MAPAQ pour plus de détails dans les différentes régions.
TAVELURE, BLANC ET FEU BACTÉRIEN
(V. Philion)
Tavelure
Dans toutes les régions limitrophes à Montréal, la pluie prévue entre le 29 et le 31 mai marquera la fin de la période des infections primaires. Selon la simulation RIMpro, l’inventaire d’ascospores tire à sa fin et cette dernière infection n’atteindra pas le risque extrême. La fin des primaires ne signifie pas la fin des traitements fongicides. Dans les vergers dépistés où la tavelure est bien réprimée, il peut être tentant de ranger le pulvérisateur pour la saison. Malheureusement, l’intensification du blanc et de la suie-moucheture, l’apparition de Diplocarpon (Marssonina) et des pourritures estivales (ex: pourriture amère) forcent à la vigilance selon les cultivars et l’historique local. Quelques traitements localisés peuvent donc être utiles en cours d’été, notamment en juin. Le modèle RIMpro peut vous aider à cibler les infections importantes de suie-moucheture et Diplocarpon jusqu’à la mi-juillet. Par la suite, les traitements fongicides sont souvent inutiles au Québec.
Blanc
Dans les vergers où cette maladie est un problème, un traitement ciblé est certainement à considérer aujourd’hui. Ce traitement pourrait aussi servir de rempart à l’infection de tavelure prévue demain.
Feu bactérien
Dans les vergers où l’éclosion des fleurs n’est pas terminée, les risques d’infection ne sont pas négligeables. Les fleurs en éclosion hier (27 mai) sont à risque demain (29 mai). Les symptômes sur les fleurs devraient apparaitre à partir du 31 mai. Une intervention rapide avec du prohexadione-calcium (APOGEE, KUDOS) dès l’apparition des symptômes sur les fleurs est très efficace pour limiter les dégâts. Ne confondez pas les infections sur les fleurs (graves et moins fréquentes) et les infections à partir des chancres qui ont lieu à tous les ans. Des symptômes de chancres sont déjà visibles dans les vergers. L’élimination rapide des symptômes de feu bactérien limite les dégâts.
STRATÉGIE POSTFLORALE : pour une application bien ciblée contre le charançon de la prune, l’hoplocampe des pommes et la tordeuse à bandes obliques
(S. Gervais)
Voir l’avertissement du N° 7 du 21 mai 2025 pour la stratégie postflorale.
Les charançons de la prune n’étaient pas en activité la semaine dernière à cause des températures fraîches, mais certaines soirées un peu plus chaudes sont à venir pour certains secteurs. Suivez le modèle de l’insecte sur Agrométéo Québec pour les prévisions d’activité et de ponte de l’insecte.
La présence et l’activité des larves de tordeuses à bandes obliques (TBO) sont toujours observées et variables pour toutes les régions au Québec. Les premières chrysalides ont été observées en Montérégie-Est, ce qui sonne tranquillement la fin des traitements possibles sur les larves de ce ravageur.
Chrysalide de TBO sur un bouquet floral le 27 mai en Montérégie-Est
Source : conseillère pomicole M-E
CARPOCAPSE DE LA POMME
(S.Gervais)
Le carpocapse de la pomme est à nos portes. Les premières captures sont mentionnées par plusieurs conseillers dans plusieurs régions au sud. Les premières pontes sont prévues la semaine prochaine pour les secteurs plus chauds. Pour plus d’information, consultez la fiche 65 du Guide de référence en production fruitière intégrée (Guide de PFI) pour le dépistage et les seuils d’intervention, et cliquez sur le nom de l’insecte ci-dessus pour consulter les traitements possibles en PFI en fonction du stade de développement de l’insecte.
ACARIENS, PUCERON ROSE, PUNAISE DE LA MOLÈNE ET AUXILIAIRES
(S. Gervais)
Des formes mobiles du tétranyque rouge sont observées dans les vergers en Montérégie et les premiers tétranyques à deux points sont mentionnés en Montérégie-Est.
Quelques colonies de pucerons roses ont été observées dans toutes les régions sauf au Bas-Saint-Laurent et en Gaspésie. C’est un ravageur secondaire en PFI dont la présence est favorisée par des printemps frais et pluvieux. Ce puceron s’attaque aux bourgeons à fruits et végétatifs ainsi qu’aux fruits. Consultez la fiche 65 du Guide de PFI pour le dépistage et les seuils d’intervention et cliquez sur le nom de l’insecte ci-dessus pour consulter les traitements possibles en PFI. Cette section se retrouve à la toute fin de la fiche.
Pucerons roses sous une feuille d’une nouvelle pousse
Source : IRDA
Les ravageurs ne sont pas les seuls à être observés, les prédateurs font aussi leur apparition et sont déjà actifs en Montérégie. Des larves de la punaise de la molène ont été aperçues en train de se nourrir de larves de tordeuses à bandes obliques. Bien que la punaise de la molène soit un excellent auxiliaire au verger, elle peut parfois s’attaquer aux fruits, lorsque la population est importante, et les proies rares. Une méthode de dépistage par observation des bouquets floraux et des fruits est disponible pour estimer le risque économique posé par la punaise de la molène. Des larves de syrphe ont aussi été observées dans les colonies de pucerons roses en Montérégie.
Les premiers stigmaéides sont mentionnés en Montérégie et les punaises pentatomides sont davantage observées par les collaborateurs de cette région. Les stigmaéides sont d’importants alliés contre l’ériophyide et les tétranyques en verger. Leur présence justifie aussi un dépistage « serré » du tétranyque rouge et du tétranyque à deux points avant d’intervenir. Quant aux pentatomides, certaines espèces sont prédatrices et se nourrissent d’acariens, de pucerons, de chenilles, d’autres punaises et même de coléoptères (voir la fiche Description et efficacité des prédateurs de pucerons pour en savoir plus sur ces espèces prédatrices. Pour les espèces qui sont phytophages et qui peuvent occasionner parfois des dommages d’alimentation sur les fruits, c’est beaucoup tard en saison.
Punaise pentatomide adulte du genre Brochymena qui peut être à la fois phytopage et prédatrice
Source : IRDA
Pour plus d’information sur les seuils d’intervention et les traitements possibles de ces différents ravageurs, consultez la fiche 65 du Guide de PFI et cliquez sur le nom de l’insecte ci-dessus pour consulter les traitements possibles.
FERTILISATION FOLIAIRE
(S. Gervais)
Le calendrier de fertilisation foliaire selon la fiche La fertilisation sans nuire à la phytoprotection du Guide de PFI a été déposé sur Agri-Réseau : Calendrier de fertilisation foliaire des pommiers.
OBSERVATIONS ET PRÉVISIONS DU RÉSEAU-POMMIER
(S. Gervais)
Cliquez ici pour consulter le sommaire préparé chaque semaine pour les différentes régions pomicoles.
| Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques. |





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