Le risque d’infection des fleurs du pommier par la bactérie Erwinia amylovora dépend de plusieurs facteurs:

  1. Présence de bactéries: Plusieurs espèces indigènes et ornementales sont hôtes du feu bactérien. À moins d’une gestion agressive de la végétation dans les abords du verger, la bactérie est présente.
  2. Fleurs jeunes en éclosion: Tant que de nouvelles fleurs ouvrent, les insectes peuvent disséminer la bactérie sur les stigmates des fleurs. La colonisation des stigmates est importante seulement sur les fleurs plus jeunes.
  3. Température: La population bactérienne sur les fleurs augmente en fonction de la température. La montée actuelle de la température favorise la multiplication bactérienne.
  4. Pluie ou Rosée: Les bactéries pénètrent la plante par les nectaires situées au fond de la corolle des fleurs. Pour rejoindre les nectaires à partir des stigmates, il faut un film d’eau pour que les bactéries puissent nager jusqu’à destination.

Dans plusieurs vergers, toutes ces conditions seront remplies à partir d’aujourd’hui et au cours des prochains jours, au gré de la rosée et des averses. Un traitement bien ciblé de streptomycine ou de Blossom Protect protège adéquatement les fleurs ouvertes au moment du traitement. La streptomycine peut être appliquée jusqu’à 24h après le moment de l’infection. Blossom Protect doit cependant être appliqué 24h avant l’infection. La gestion du risque est décrite en détails dans la fiche 106 et en résumé dans un outil décisionnel. Le risque d’infection florale calculé par le modèle RIMpro est disponible en ligne.

DÉVELOPPEMENT DES POMMIERS
(S. Gervais)

 

Stade phénologique

  • Le stade « floraison » (cv. ‘McIntosh’) est atteint dans plusieurs vergers en Montérégie. Il reste des parcelles ou des vergers au stade « bouton rose avancé » et qui sont au tout début de leur floraison. Les poiriers sont toujours au stade « floraison » en Montérégie. Pour les poiriers, c’était le début de la chute des pétales dans certaines variétés hâtives la semaine dernière.
  • Dans les Laurentides et en Estrie, le stade atteint est « bouton rose ». Les poiriers sont en pleine floraison dans les Laurentides et en Estrie.
  • Pour la région de Québec, le stade « prébouton rose » est atteint. Dans les vergers de Chaudière-Appalaches, le stade varie entre « débourrement avancé » et « prébouton rose ».
  • Pour les régions du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie, le stade « débourrement avancé » est atteint. Certaines variétés en Gaspésie s’approchent du stade « prébouton rose ». Les poiriers sont au stade « prébouton rose », toujours en Gaspésie.

Stade « floraison» à Franklin (à gauche), et stade « bouton rose » à Compton (à droite) le 15 mai 2024

Photos : Caméra-Web (IRDA)

Stade « pleine floraison » des poiriers en Montérégie-Est le 10 mai 2024

Photo : IRDA

 

Gel :  Des dommages associés au gel d’avril lors du stade débourrement avancé sont observés dans plusieurs vergers en Montérégie. Des boutons avortés tombent, s’assèchent ou sont en retard de croissance comparés aux autres boutons. Il reste encore beaucoup de fleurs…

Dommages de gel sur les boutons floraux

Source : IRDA

TAVELURE ET FEU BACTÉRIEN
(V. Philion)

Tavelure
Présence de taches
Selon le modèle RIMpro, les premières taches de tavelure sur les feuilles de rosette (bouquet) en lien avec les infections du 12 au 19 avril sont visibles depuis moins d’une semaine. Au moins deux observations de tavelure confirment les prévisions du modèle, probablement en lien avec l’infection du 18 avril. Dans les vergers où des taches sont visibles, les infections de tavelure continueront après l’épuisement de la réserve d’ascospores.

Infections
Les infections primaires vont se poursuivre jusqu’à la fin mai dans le sud du Québec. Cependant, l’intensité du risque (RIM) va diminuer après la pluie du 19 ou 20 mai. La saison des « grosses infections » achève.

Suivi de résistance
Dans les vergers où des taches de tavelure sont apparentes, il est possible de tester l’efficacité des fongicides contre la population de tavelure présente localement. La procédure à suivre est simple : écrivez à louis.desrochers@irda.qc.ca pour l’aviser qu’un échantillon de feuilles sera acheminé. Ramassez dans un sac de papier un minimum de 15 feuilles de pommiers tavelées dans le bloc de verger à tester. Les feuilles doivent être cueillies et expédiées (à vos frais) le même jour par courrier rapide à l’IRDA à Saint-Bruno-de-Montarville. Les sacs avec des feuilles séchées, non tavelées, pas assez nombreuses, ou expédiées après le 30 juin 2024 ne seront pas utilisés. Les analyses seront faites en janvier 2025 et les résultats seront transmis aux producteurs participants à la fin février 2025. Les résultats globaux anonymisés seront utilisés pour comparer les différents sites. L’envoi d’un échantillon conforme ne garantit pas de résultats puisque certains aléas incontrôlables peuvent empêcher les analyses (ex. : absence de spores). Il est possible d’arrêter les traitements sur quelques arbres avant la fin des infections primaires pour assurer l’apparition de taches et améliorer les probabilités de réussite du test.

Feu bactérien
La gestion du risque est décrite en détails dans la fiche 106 et en résumé dans un outil décisionnel. Le risque d’infection florale calculé par le modèle RIMpro est disponible en ligne. Dans les cas où une intervention est jugée nécessaire, tenez compte des incompatibilités de mélange en cuve ou dans la séquence des traitements.

Streptomycine
Cette molécule résiste mal aux extrêmes de pH. Le mélange avec le bicarbonate est donc impossible, mais aussi l’application sur des résidus alcalins (bouillie bordelaise, bicarbonate, bouillie soufrée) ou acides (LI-700) serait problématique. Assurez-vous que la pluie a bien lessivé ce genre de résidus avant un traitement. La streptomycine est également incompatible avec les formulations EC (concentré émulsionnable) (ex. : APROVIA). Les mélanges avec d’autres types de formulation comme « SC » (suspension) n’est pas jugée problématique. Idéalement, laissez une fenêtre suffisante pour l’absorption de la streptomycine avant un traitement avec un produit incompatible.

BLOSSOM PROTECT
La levure contenue dans ce produit est tuée par la plupart des fongicides. La compatibilité en mélange est restreinte. Les fongicides incompatibles doivent être appliqués au moins un jour avant la levure ou au minimum deux jours après la levure pour laisser une fenêtre d’activité au BLOSSOM PROTECT. Dans le cas des engrais et régulateurs utilisés à la floraison, BLOSSOM PROTECT est compatible en mélange avec l’urée et APOGEE, mais incompatible avec SOLUBOR (ETIDOT).

Fongicides compatibles en mélange avec BLOSSOM PROTECT
Groupe 3 : CEVYA, KENJA 400SC
Groupe 7 : SERCADIS, FONTELIS
Groupe 9 : SCALA SC, VANGARD 75WG
Groupe 11 : FLINT
Mélanges : MERIVON, LUNA TRANQUILITY, LUNA SENSATION
Autres : Soufre (ex. : KUMULUS), Phosphonate.

ABEILLES : POLLINISATION ET PROTECTION
(S. Gervais)

La plupart des vergers sont en fleurs en Montérégie et les régions de l’Estrie et des Laurentides vont suivre très prochainement. Les ruches sont arrivées dans les vergers en Montérégie.

Pour des conseils sur la pollinisation (nombre de ruches, arbres pollinisateurs, etc.), consultez la fiche 42 Pollinisation et qualité du fruit du Guide de référence en production fruitière intégrée (Guide de PFI).

ATTENTION : Les bourdons, abeilles et autres pollinisateurs sauvages ont déjà été aperçus par les collaborateurs dans les vergers, soit sur les pommiers en fleurs ou sur les pissenlits. Il est de votre devoir en tant qu’utilisateur de pesticides de prévenir l’intoxication des abeilles et des autres pollinisateurs. Ceci inclut notamment l’obligation légale de ne pas pulvériser un pesticide toxique aux abeilles pendant la floraison.

S’il est indispensable d’appliquer des pesticides pendant la floraison, il faut se limiter aux produits peu toxiques ou inoffensifs et le faire entre 19 h et 7 h, moment où les abeilles sont à la ruche. La toxicité des pesticides envers les abeilles est disponible sur l’affiche PFI 2024, à la fiche 95 Les espèces utiles, une ressource à protéger du Guide de PFI de même que sur le site Web SAgE pesticides.

 

Abeille et ruchers

Source : IRDA

 

ÉCLAIRCISSAGE

L’éclaircissage commence dès maintenant en Montérégie.

Evelyne Barriault, conseillère en arboriculture fruitière et en viticulture du MAPAQ a mis à jour l’article RIMpro éclaircissage : un nouvel outil pour planifier l’éclaircissage. Cet article vous explique comment fonctionne le modèle RIMpro pour l’éclaircissage floral et comment l’utiliser dans votre stratégie d’éclaircissage.

 

TÉTRANYQUE ROUGE et COCHENILLES
(S. Gervais)

Pour les régions plus au nord, Québec, Chaudière-Appalaches, Bas-Saint-Laurent et Gaspésie, les œufs n’ont pas encore éclos et peuvent être encore traités à l’huile si le seuil d’intervention le justifie. Voir l’avertissement N° 2 du 10 avril 2024 pour plus de détails sur les techniques de dépistage et d’intervention.

Pour les autres régions dont les œufs de tétranyque rouge ont éclos et que l’intervention le justifie, un traitement en début de saison peut être possible. L’AGRI-MEK est efficace sur les formes mobiles des tétranyques et de l’ériophyide et possède une excellente activité résiduelle. Appliqué entre les stades « calice » et « nouaison », il permet habituellement un contrôle durant toute la saison. Ne pas appliquer plus d’une fois par saison et ne pas faire d’application pendant deux saisons consécutives. Si l’huile est utilisée en mélange, consultez les étiquettes des deux produits pour la gestion des risques de phytotoxicité et des précautions à prendre avec les fongicides à base de soufre, de captane et de folpet.

 

PUNAISE TERNE, TORDEUSE ET AUTRES CHENILLES

(S. Gervais)

Punaise terne
Très peu d’activité recensée pour la punaise terne pour l’ensemble des régions du Québec. Le stade idéal d’intervention soit du « prébouton rose » au « bouton rose » est passé pour la Montérégie et le sera très prochainement pour les Laurentides et l’Estrie. Pour les régions un peu plus au nord, ces stades seront atteints prochainement. Consultez la fiche 65 du Guide de PFI pour les seuils d’intervention.

Tordeuse et noctuelle
Les captures de papillons de la noctuelle du fruit vert, de la tordeuse à bandes rouges ainsi que de la mineuse marbrée se poursuivent dans les régions qui utilisent les pièges multiphers. On note une diminution des captures pour la noctuelle du fruit vert en Montérégie et la fin des captures approche selon le modèle prévisionnel CIPRA.

Les chenilles printanières sont toujours observées dans toutes les régions au sud de la province et leur présence est variable selon les collaborateurs. Pour le nord du Québec, les observations des larves sont en hausse pour la majorité des observateurs. Les larves de la tordeuse à bandes obliques continuent à être observées en Montérégie et commencent à être observées dans les Laurentides. Pour évaluer le risque posé par ces ravageurs et pour les seuils d’intervention, consultez la fiche 65 du Guide de PFI.

Carpocapse de la pomme
La pose des pièges contre le carpocapse de la pomme est commencée en Montérégie. La période de pose des pièges commence à la floraison pour le carpocapse de la pomme et au bouton rose pour le petit carpocapse. Les premières captures sont prévues au début juin selon le modèle CIPRA. Consultez la fiche 65 du Guide de PFI pour les seuils d’intervention.

 

AUTRES INSECTES PRÉSENTS EN VERGER
(S. Gervais)

Quelques captures d’hoplocampe des pommes ont eu lieu en Montérégie et dans les Laurentides. Aucun site n’atteint de seuil. La pose des pièges blancs pour le dépistage s’effectue au « bouton rose », qui arrive bientôt pour les régions du nord du Québec. Pour plus d’information sur le dépistage et le seuil d’intervention, consultez la fiche 65 du Guide de PFI.

Des charançons de la prune ont été capturés dans la région de Québec. Ils se promènent déjà dans les vergers. Le modèle CIPRA prévoit de l’activité associée à la ponte pour le 19 mai pour la Montérégie. Il est possible que la floraison s’étire et qu’elle ne soit pas terminée le 19 mai. Ne pas appliquer d’insecticide pendant la floraison.

En Montérégie-Ouest, les observations de l’orchestre du pommier sont en diminution à la suite de traitements pré-floraux en vergers sous régie biologique. On note également la présence, toujours dans cette région et sous régie biologique, de la cicadelle blanche du pommier qui a nécessité une intervention localisée dans un seul verger.

Les premiers symptômes causés par la cécidomyie du pommier sont observés en Montérégie-Est.

Les coccinelles, les chrysopes et les syrphes, qui sont d’excellents prédateurs contre les pucerons, sont toujours observés en Montérégie. Des observations de coccinelles sont également rapportées dans la région de Chaudière-Appalaches. Les punaises prédatrices sont toujours observées en Montérégie. Nous avons reçu les premières mentions de la présence des punaises pentatomides en Montérégie et dans les Laurentides et de leur prédation contre les chenilles.

Quelques tentes ou larves de chenilles forestières sont observées en Montérégie et au Bas-Saint-Laurent. Les interventions chimiques sont rarement nécessaires et sont peu efficaces. La meilleure stratégie de lutte est de couper les branches affectées et les brûler.

Tente de livrée dans un pommier

Vicky Fillion, conseillère pomicole Montérégie-Ouest

 

LA GRANDE TOURNÉE POMICOLE

 

L’institut de recherche et de développement en agroenvironnement (IRDA) ainsi que les Producteurs de pommes du Québec (PPQ) vous invite en Montérégie, les 17 et 18 juillet prochain, pour un circuit de visites de 7 vergers visant à promouvoir l’innovation en pomiculture! Inscrivez-vous dès maintenant, c’est gratuit! http://lagrandetourneepomicole.ca/

Pour les réservations à l’Hôtel Atl aux quartier DIX30, il reste quelques jours pour profiter du tarif préférentiel (jusqu’au 17 mai) : https://bookings.travelclick.com/12910?groupID=4283848&languageid=3#/guestsandroom

 

OBSERVATIONS ET PRÉVISIONS DU RÉSEAU-POMMIER
(S. Gervais et S. Poirier)

Cliquez ici pour consulter le sommaire préparé chaque semaine pour les différentes régions pomicoles.

 

POUR EN SAVOIR PLUS

Cliquez ici pour les messages des conseillers du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ), les dernières prévisions et les observations en temps réel dans les vergers pilotes du Réseau-pommier.

 

Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques.

 

DÉVELOPPEMENT DES POMMIERS
(S. Gervais)

 

Stade phénologique

  • Le stade « bouton rose » (cv. ‘McIntosh’) est atteint en Montérégie. Le stade « bouton rose avancé » est atteint dans quelques sites en Montérégie plus chauds ainsi que le début de floraison de certaines variétés hâtives. Les poiriers ont atteint le stade « floraison » dans plusieurs sites en Montérégie.
  • Dans les Laurentides et en Estrie, le stade atteint est « pré-bouton rose », mais le « bouton rose » approche.
  • Pour les régions de Québec et de Chaudière-Appalaches, le stade « débourrement avancé » est atteint.
  • Pour la région du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie, le stade « débourrement » est atteint.

Stade « bouton rose» à Saint-Bruno-de-Montarville (à gauche), et stade « pré-bouton rose » à Compton (à droite) le 8 mai 2024

Photos : Caméra-Web, IRDA

Stade « floraison » du cultivar ‘Ure’ en Montérégie-Est le 3 mai 2024

Photo : IRDA

 

 

FEU BACTÉRIEN, OÏDIUM, TAVELURE, PULVÉRISATION ET FERTILISATION FOLIAIRE

(V. Philion)

 

Feu bactérien
La floraison des poiriers a débuté depuis quelques jours dans plusieurs secteurs. C’est aussi la période de floraison des nombreux arbres et arbustes indigènes et ornementaux qui peuvent servir de réservoir à la maladie.

Là où c’est possible, l’élimination des sorbiers, amélanchiers, aubépines (et autres) dans les abords de verger est certainement une mesure efficace pour réduire les risques de feu bactérien sur les pommiers et les poiriers (Fiche 106). Consultez la fiche 104 pour la liste des hôtes indésirables.

Floraison de l’amélanchier

Photo : IRDA

Les risques d’infection des fleurs de poiriers sont actuellement faibles et aucun traitement n’est recommandé en verger. Cependant, l’application du régulateur de croissance prohexadione-calcium (APOGEE, KUDOS) qui est recommandé dès le stade « bouton rose » peut être utile dans une stratégie complète de répression de la maladie (Fiche 106).

 

Blanc du pommier (oïdium)

 

Blanc du pommier

Photo : Véronique Decelles (Dura-Club)

Les symptômes commencent à apparaitre (photo) sur les bourgeons infectés l’an passé et la propagation de la maladie vers les nouvelles pousses sera donc possible dès que les conditions seront favorables au blanc. Dans les vergers avec un historique de cette maladie, des traitements spécifiques peuvent être nécessaires pour prévenir la propagation. Attendez que des conditions favorables à la maladie soient prévues avant de traiter. Le modèle Oïdium du pommier de RIMpro peut vous guider pour cibler les traitements.

 

Tavelure
L’efficacité et l’efficience de votre stratégie de traitement repose sur plusieurs facteurs. Même si l’efficacité contre les infections primaires est essentielle pour protéger votre récolte, l’efficience (optimisation des ressources) aura un impact sur votre portefeuille. Il est inutile et couteux d’essayer de tuer toutes les spores de toutes les infections. L’indice de risque « RIM » peut vous aider à guider vos actions. Par exemple, un traitement en protection un rang sur deux peut être excessif pour les infections à faible risque (RIM <30) mais jusqu’à deux traitements complets (protection + post infection) peuvent être nécessaires pour bien réprimer les infections à risque extrême (RIM >600). Le billet publié samedi présente un exemple. La tolérance au risque et la méthode utilisée pour adapter sa stratégie au risque est très variable d’un producteur à l’autre.

 

Pulvérisation
Les pulvérisateurs ne sont pas tous égaux et la couverture dans les endroits critiques n’est pas garantie. À moins d’investir dans un bon pulvérisateur, la couverture de la face inférieure des feuilles est toujours excessive et la tavelure, qui s’attaque davantage à la face supérieure, n’est pas toujours réprimée correctement, notamment dans le haut des arbres. Dans les vergers où la qualité de la pulvérisation est un enjeu, il est préférable de choisir des produits pénétrants qui pourront traverser la feuille de la face inférieure vers la face supérieure pour stopper l’infection. Le mélange de bicarbonate de potassium (B2K) et de soufre est très efficace pour réprimer la tavelure du pommier, mais ces produits ne pénètrent pas à l’intérieur des feuilles. Assurez-vous d’une bonne couverture de la face supérieure des feuilles, pour bien profiter des nombreux avantages du B2K.

 

Fertilisation
Au stade « bouton rose », une application foliaire du mélange Urée (3 kg/ha) + Bore (ex: ETIDOT, 0.6 kg/ha) est utile. Voir la fiche 37a à ce propos.

 

TÉTRANYQUE ROUGE et COCHENILLES
(S. Gervais)

Situation actuelle
On remarque l’éclosion des œufs de tétranyque rouge pour plusieurs secteurs en Montérégie-Est. Aucune éclosion n’est observée par les collaborateurs pour les régions de la Montérégie-Ouest et des Laurentides, même si le modèle prévisionnel de CIPRA indique que les œufs sont éclos. L’éclosion est prévue le 12 mai pour la région de l’Estrie, aux alentours du 17 mai pour les régions de Québec et Chaudière-Appalaches et à la fin du mois de mai pour les régions du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie.

Dépistage et intervention
Voir l’avertissement N° 2 du 10 avril 2024 pour plus de détails sur les techniques de dépistage et d’intervention.

Pour une intervention plus efficace contre le tétranyque rouge, il est préférable de tuer les œufs avant leur éclosion plutôt que d’attendre et traiter les formes mobiles. Surveillez le moment d’éclosion des œufs dans votre verger.

 

PUNAISE TERNE, TORDEUSE ET NOCTUELLE
(S. Gervais)

Situation actuelle
Les journées chaudes ont favorisé l’activité de la punaise terne dans les régions de la Montérégie et des Laurentides et le seuil d’intervention a été atteint pour quelques nouveaux secteurs. On note peu d’activité dans les régions de l’Estrie, de Québec et de Chaudière-Appalaches; le seuil d’intervention n’est pas atteint.

Les captures de papillons de la noctuelle du fruit vert, de la tordeuse à bandes rouges ainsi que la mineuse marbrée sont au-dessus de la normale dans les vergers pilotes de la Montérégie.

Les chenilles printanières sont observées dans toutes les régions au sud de la province et sont en augmentation dans quelques vergers en PFI ou biologiques. Les larves de la tordeuse à bandes obliques commencent également à être davantage notées en Montérégie.

 

Dépistage
Pour évaluer le risque posé par ces ravageurs, consultez la fiche 65 du Guide de PFI pour les seuils d’intervention.

 

Intervention
Le stade efficace pour intervenir contre la punaise terne, si le seuil d’intervention le justifie, commence au stade « pré-bouton rose » et se poursuit jusqu’au « bouton rose/bouton rose avancé ».

Pour les régions au sud de la province dont les stades « bouton rose » et « bouton rose avancé » sont atteints, le traitement pré-floral à ces stades phénologiques aura une meilleure efficacité contre plusieurs autres ravageurs pré-floraux, dont la punaise terne, la mineuse marbrée, l’hoplocampe, la noctuelle du fruit vert et la tordeuse à bandes obliques.

 

AUTRES INSECTES PRÉSENTS EN VERGER
(S. Gervais)

Début des observations de l’hoplocampe des pommes en Montérégie-Ouest dans un verger sous régie biologique. La pose des pièges blancs pour le dépistage s’effectue au « bouton rose ». Ce stade phénologique est atteint actuellement en Montérégie et le sera prochainement pour les Laurentides et l’Estrie. Pour plus d’information sur le dépistage et le seuil d’intervention, consultez la fiche 65 du Guide de PFI.

La présence du puceron vert, du thrips du poirier et de taupins sont toujours observés en Montérégie, il n’y a pas d’augmentation notée pour ces ravageurs. En Montérégie-Ouest, l’orchestre du pommier est toujours observé et tend à augmenter dans les vergers sous régie biologique.

Les coccinelles, les chrysopes et les hémérobes, qui sont des prédateurs, sont toujours observés en Montérégie. Les pucerons sont leurs proies préférées. On rapporte quelques observations supplémentaires cette semaine pour la punaise réduve en Montérégie-Ouest. Première mention de la présence de syrphes en Montérégie.

Coccinelle avec du pollen sur son dos sur un bouquet floral d’un poirier le 3 mai  2024

Photo : IRDA

 

ABEILLES : POLLINISATION ET PROTECTION
(S. Gervais)

La floraison est débutée dans certaines variétés hâtives de pommiers dans quelques secteurs en Montérégie ainsi que dans les poiriers et les pruniers. La floraison du cultivar ‘McIntosh’ est prévue au courant de la semaine prochaine pour les régions plus au sud.

Pour des conseils sur la pollinisation (nombre de ruches, arbres pollinisateurs, etc.), consultez la fiche 42 (Pollinisation et qualité du fruit) du Guide de PFI.

Les bourdons, abeilles et autres pollinisateurs sauvages ont déjà été aperçus par les collaborateurs dans les vergers. Il est de votre devoir en tant qu’utilisateur de pesticides de prévenir l’intoxication des abeilles et autres pollinisateurs. Ceci inclut notamment l’obligation légale de ne pas pulvériser un pesticide toxique aux abeilles dans un verger en fleurs.

S’il est indispensable d’appliquer des pesticides pendant la floraison, il faut se limiter aux produits peu toxiques ou inoffensifs et le faire entre 19 h et 7 h, moment où les abeilles sont à la ruche. La toxicité des pesticides envers les abeilles est disponible sur l’affiche PFI 2024, à la fiche 95 (Les espèces utilises, une ressource à protéger) du Guide de PFI de même que sur le site Web SAgE pesticides.

Photo : IRDA

 

OBSERVATIONS ET PRÉVISIONS DU RÉSEAU-POMMIER
(S. Gervais et S. Poirier)

Cliquez ici pour consulter le sommaire préparé chaque semaine pour les différentes régions pomicoles.

POUR EN SAVOIR PLUS

Cliquez ici pour les messages des conseillers du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ), les dernières prévisions et les observations en temps réel dans les vergers pilotes du Réseau-pommier.

 

Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques.

 

L’éjection des ascospores de la tavelure du pommier est fortement atténuée pendant la nuit. Dans RIMpro (figure jointe) on peut voir que les éjections de nuit sont encore possibles pendant la pluie, mais que le risque sur l’échelle de RIM est très faible par rapport aux pluies qui ont lieu durant le jour. La pluie prévue demain engendre un risque >1000 alors que le risque de la nuit passée ne dépasse pas un RIM de 10. Dans la gestion du risque, assurez-vous que votre couverture fongicide soit optimale quand ça vaut la peine. Une mauvaise couverture pendant un RIM faible n’a aucune conséquence en comparaison à un RIM élevé. Dans l’exemple, il arrive souvent qu’aucune couverture ne soit recommandée pour le RIM faible de la nuit passée. À l’autre extrême, il est possible que l’infection de demain soit la pire de l’année. Dans ces cas, une stratégie combinée est souvent optimale. Elle débute par un traitement un rang sur deux aujourd’hui (en protection) qui est suivi d’un traitement débutant pendant la pluie demain soir ou jusqu’à lundi matin sur les rangs n’ont pas été traités. Si vous optez pour une stratégie incluant un traitement après le début de l’infection, choisissez dans le tableau d’efficacité un fongicide encore efficace au moment du traitement. La durée d’efficacité approximative après le début de la pluie est inscrite en degrés-heures dans la case orange de la colonne “DH 100%”.  Le mélange de bicarbonate + Kumulus serait 100% efficace tant que le traitement est terminé lundi le 6 mai à midi, soit environ 405 degrés-heures (DH) depuis le début de la pluie (28 h @ 14.5°C = 405 DH).

DÉVELOPPEMENT DES POMMIERS
(S. Gervais)

 

Stade phénologique

  • Le stade « débourrement avancé » (cv. ‘McIntosh’) est complètement atteint en Montérégie, dans les Laurentides et en Estrie. Le stade « pré-bouton rose » est atteint dans certains sites en Montérégie.
  • Pour les régions de Québec et de Chaudière-Appalaches, le stade « débourrement » est atteint, mais le développement des pommiers ne progresse pas rapidement.
  • Pour la région du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie, le stade « débourrement » approche. Quelques pointes vertes sont observées.
  • Des poiriers hâtifs ont atteint le stade « ballon blanc » et quelques parcelles de poiriers ont commencé la floraison en Montérégie, dont pour les cultivars ‘Ure’ et ‘Golden spice’.

Stade « débourrement avancé » pour Saint-Bruno-de-Montarville, Franklin et Compton le 1er mai 2024

Caméra-Web, iRDA

Stade « bouton rose avancé » du cultivar ‘Ure’ en Montérégie-Est le 26 avril 2024

IRDA

Gel

Deux épisodes de gel consécutifs ont eu lieu dans les nuits du 25 et du 26 avril. Ce dernier a été beaucoup moins important que celui de la nuit du 25 avril.

Températures minimales observées selon les régions :

  • Laurentides 25 avril (-6,0 °C)
  • Montérégie 25 avril (-9,0 °C à -5,0 °C)
  • Québec-Chaudière Appalaches 25 avril (-8,0 °C à -4,0 °C)
  • Estrie 25 avril (-8,0 °C à -6,0 °C)

Les pommiers étaient au stade « débourrement » ou « débourrement avancé ». Quelques dommages ont été observés en Montérégie (brunissement ou mortalité de 1-2 boutons floraux). Les dommages observés sont très faibles en général.

Quelques producteurs avaient mis en place des mesures de protection contre le gel pendant la nuit du 25 avril.

Machine de protection contre le gel en action la nuit du 25 avril dans un verger en Montérégie-Est et feux observés dans le vignoble adjacent
Source : gracieuseté d’un producteur en Montérégie-Est

 

 

TAVELURE

(V. Philion)

 

La sévérité du risque d’infection à la tavelure pour chaque pluie est calculée avec l’indice RIM et représenté par une ligne rouge sur les graphiques de RIMpro. Dans les vergers où la tavelure est bien maîtrisée, les infections qui ne dépassent pas le seuil « faible » (RIM = 10) ne causent pas de problème, même en absence de traitement. La plupart des taches en verger sont associées aux infections avec un RIM > 300. Un traitement en protection une rangée sur deux suivi, dans les cas d’une infection à risque élevé, d’un traitement pendant ou après la pluie sur les rangées non traitées est une excellente stratégie pour s’adapter au risque.

RIMpro Venturia le 1er mai 2024 à Hemmingford

Source : RIMpro

 

FERTILISATION FOLIAIRE

 

Fertilisation = Les applications d’urée foliaire (3 kg/ha) peuvent commencer dès le stade du débourrement avancé. Ces traitements ont plusieurs bénéfices, incluant un effet contre la tavelure. Par contre, le mélange d’urée et de Penncozeb est moins efficace contre la tavelure que le Penncozeb ou l’urée utilisés séparément.

https://reseaupommier.irda.qc.ca/?p=19671

 

TÉTRANYQUE ROUGE ET COCHENILLES
(S. Gervais)

Situation actuelle
Aucune nouvelle donnée sur ces ravageurs. Voir l’avertissement N° 3 du 17 avril 2024.

 

Dépistage et intervention
Voir l’avertissement N° 2 du 10 avril 2024 pour plus de détails sur les techniques de dépistage et d’intervention. Davantage de vergers des régions de la Montérégie et des Laurentides dont le seuil d’intervention était atteint ont réalisé leur traitement à l’huile au cours des derniers jours, et ça se poursuit. Quelques vergers dans la région de Chaudière-Appalaches ont également débuté les traitements à l’huile.

PUNAISE TERNE
(S. Gervais)

Situation actuelle
Le retour de la chaleur a favorisé l’activité de la punaise terne dans les régions de la Montérégie et des Laurentides. Des dommages d’éclaircissage et de miellat sont observés en Montérégie et le seuil d’intervention a été atteint à quelques endroits dans la région des Laurentides et de la Montérégie.

 

Dépistage
Pour évaluer le risque posé par ce ravageur, il faut tenir compte non seulement des captures sur les pièges, mais aussi de l’activité observée sur les bourgeons, de l’historique de la parcelle, des variétés présentes, des conditions climatiques et du type de mise en marché (voir la fiche 65 du Guide de PFI pour les seuils d’intervention).

 

Intervention
Le stade efficace pour intervenir contre la punaise terne, si le seuil d’intervention le justifie, commence au stade « pré-bouton rose » et se poursuit jusqu’au « bouton rose/bouton rose avancé ». Selon CIPRA, le stade « pré-bouton rose » sera atteint possiblement en fin de semaine ou début de la semaine prochaine pour les régions plus au sud (Laurentides, Montérégie, Estrie).

 

AUTRES INSECTES PRÉSENTS EN VERGER
(S. Gervais)

La présence de chenilles printanières commence à être observées par les collaborateurs en Montérégie et quelques dommages sur les bourgeons ont été notés. Aucun seuil d’intervention n’est atteint. Les captures de papillons de la noctuelle du fruit vert et de la tordeuse à bandes rouges sont au-dessus de la normale dans les vergers pilotes de la Montérégie. Les captures de mineuses marbrées sont débutés en Montérégie et dans les Laurentides.

La présence du puceron vert, du thrips du poirier et de taupins sont toujours observés en Montérégie. Un collaborateur note une augmentation des observations de l’orchestre du pommier dans des vergers bio en Montérégie-Ouest.

Les coccinelles, les chrysopes et les hémérobes qui sont des prédateurs, sont toujours observés en Montérégie. Les pucerons sont les proies préférées pour ces prédateurs. Début des observations de la punaise réduve en Montérégie-Ouest.

Coccinelle et brunissement du bourgeon floral d’un poirier le 26 avril 2024

IRDA

 

OBSERVATIONS ET PRÉVISIONS DU RÉSEAU-POMMIER
(S. Gervais)

Cliquez ici pour consulter le sommaire préparé chaque semaine pour les différentes régions pomicoles.

 

POUR EN SAVOIR PLUS

Cliquez ici pour les messages des conseillers du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ), les dernières prévisions et les observations en temps réel dans les vergers pilotes du Réseau-pommier.

 

Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques.

 

DÉVELOPPEMENT DES POMMIERS
(S. Gervais)

 

Stade phénologique

Les stades « débourrement » et « débourrement avancé » (cv. ‘McIntosh’) se côtoient dans plusieurs secteurs en Montérégie. Le stade « débourrement avancé » sera très prochainement atteint complètement pour la Montérégie, les Laurentides et l’Estrie très bientôt. Pour les régions de Québec et de Chaudière-Appalaches, le « débourrement » est atteint.

Des variétés plus hâtives (‘Sunrise’, ‘Melba’) sont près du « pré-bouton rose » dans quelques secteurs plus chauds en Montérégie et stade « débourrement avancé » pour les poiriers en Montérégie.

 

À gauche : mélange des stades « débourrement avancé » et « débourrement » du cultivar ‘McIntosh’
À droite : stade « pré-bouton rose » presque atteint pour ‘Gingergold’
24 avril 2024 à St-Bruno-de-Montarville

Photo : IRDA

Gel

Dans la nuit du 21 au 22 avril 2024, la température est descendue sous le point de congélation dans la majorité des régions avec des températures moyennes observées autour de -4 °C. Un autre épisode de gel moins important est également survenu dans la nuit du 22 au 23 avril pour la région de l’Estrie (-0,5 °C), des Laurentides (-0,4 °C) et Québec (-2 °C). Les arbres n’étaient pas à un stade phénologique trop critique, ainsi il y aurait très peu ou pas du tout de dommages.

Un autre épisode de gel est prévu cette nuit pour plusieurs régions au Québec. Selon le Washington State University, il faut des températures critiques allant de -7,7 °C (10 % de mortalité) à -12,2 °C (90 % de mortalité) pour le stade débourrement et de -5 °C (10 % de mortalité) à -9,4 °C (90 % de mortalité) pour le stade « débourrement avancé ».

TRAITEMENTS PHYTOSANITAIRES ET GEL

(V. Philion)

Plusieurs produits phytosanitaires ne devraient pas être appliqués avant une période de gel ou pendant les heures de dégel des bourgeons. Le cuivre, l’huile le captan et probablement d’autres produits présents à la surface des bourgeons peuvent être absorbés par les cellules et accentuer le dommage du gel. Certaines hormones (PROMALIN), les fongicides à base de pyraclostrobine et le mélange de cuivre, zinc et bore peuvent atténuer les dommages du gel, mais les données demeurent anecdotiques. Le mélange de cuivre/zinc/bore pouvant même accentuer les dégâts. Vous pouvez consulter ces résultats d’un essai réalisé sur un an publié par Amanda Green du MAAARO dans l’article Frost Warnings and Tools for Frost Protection in Apples and Pears.

 

 

TÉTRANYQUE ROUGE ET COCHENILLES
(S. Gervais)

Situation actuelle
Aucune nouvelle donnée sur ces ravageurs. Voir l’avertissement N° 3 du 17 avril 2024.

Dépistage et intervention

Voir l’avertissement N° 2 du 10 avril 2024 pour plus de détails sur les techniques de dépistage et d’intervention. Les prévisions météo annoncent prochainement un retour de températures plus chaudes pour les régions plus au sud d’ici mercredi prochain et qui pourrait peut-être apporter une fenêtre d’intervention pour l’huile. Attention, car il y a encore des risques de gel prévus : il faut prévoir au minimum 48 heures suivant le gel.

PUNAISE TERNE
(S. Gervais)

Situation actuelle

Quelques captures et très peu d’activité pour ce ravageur en Montérégie et dans les Laurentides. Pas de seuil d’intervention atteint mentionné par les collaborateurs.

Dépistage

Pour évaluer le risque posé par ce ravageur, il faut tenir compte non seulement des captures sur les pièges, mais aussi de l’activité observée sur les bourgeons, de l’historique de la parcelle, des variétés présentes, des conditions climatiques et du type de mise en marché (voir la fiche 65 du Guide de PFI pour les seuils d’intervention).

Intervention

Ce n’est pas encore le moment pour intervenir, mais les régions plus au sud s’approchent du stade « pré-bouton rose », prévu la semaine prochaine selon CIPRA.

AUTRES INSECTES PRÉSENTS EN VERGER
(S. Gervais)

La présence faible du puceron vert, du thrips du poirier, de taupins et de l’orchestre du pommier dans des vergers bio a été mentionnée par quelques collaborateurs en Montérégie.

Les coccinelles et les chrysopes, qui sont des prédateurs, ont été aperçus en Montérégie. Les pucerons sont les proies préférées pour ces deux prédateurs.

 

OBSERVATIONS ET PRÉVISIONS DU RÉSEAU-POMMIER EN DATE DU 24 AVRIL
(S. Gervais)

Cliquez ici pour consulter le sommaire préparé chaque semaine pour les différentes régions pomicoles.

 

POUR EN SAVOIR PLUS

Cliquez ici pour les messages des conseillers du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ), les dernières prévisions et les observations en temps réel dans les vergers pilotes du Réseau-pommier.

 

Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques.

 

DÉVELOPPEMENT DES POMMIERS
(S. Gervais)

Le stade « débourrement » (cv. McIntosh) est atteint dans certains secteurs chauds en Montérégie selon des collaborateurs. CIPRA prévoit qu’il sera probablement atteint au cours des prochains jours et en fin de semaine pour la Montérégie. Les prévisions pointent vers la semaine prochaine pour l’Estrie et la région de Deux-Montagnes, mais pourrait être atteint beaucoup plus rapidement que prévu par le modèle prévisionnel. Surveillez vos pommiers! Vous pouvez sélectionner le modèle prévisionnel Phénologie McIntosh pour la station météo près de chez vous sur le site Agrométéo Québec.

TAVELURE 
(V. Philion)
Jusqu’au stade du débourrement, la seule intervention utile vise l’élimination des feuilles de la litière au sol qui servent de point de départ à la tavelure. L’urée dissoute dans l’eau appliquée au sol et le broyage des feuilles sont deux pratiques courantes et efficaces.

Plusieurs spores dans la litière sont à maturité depuis le 28 mars. Par conséquent, les premières pluies après le stade « débourrement » seront à risque pour la tavelure du pommier. Ne négligez pas la première infection de l’année à moins que votre verger soit absolument « propre ». Ne vous fiez pas sur l’idée que les spores arriveront plus tard, elles sont en avance. Le modèle RIMpro est ajusté pour la date d’arrivée des spores, et le risque prévu n’est pas négligeable pour la pluie annoncée à partir du 11 avril.

Il faut attendre que du tissu vert soit visible avant de traiter. Un traitement de cuivre peut certainement être appliqué pour combattre la première infection de l’année. Cependant, dans les vergers avec un antécédent de tavelure, un seul traitement ne pourra pas couvrir toute la période de pluie prévue du 11 au 16 avril.

Un traitement appliqué avant la pluie ne protège pas les feuilles apparues après l’application. Les traitements appliqués après la pluie sont efficaces sur toutes les feuilles en place, mais leur capacité à arrêter l’infection en cours est variable selon les produits. La durée d’efficacité après l’arrivée des spores est exprimé en « degrés-heures » (DH). Voir le tableau en ligne pour déterminer le temps que vous avez pour intervenir.

 

TÉTRANYQUE ROUGE ET COCHENILLES
(S. Gervais)

Situation actuelle
Quelques collaborateurs de la Montérégie-Est ont noté la présence d’œufs de tétranyque rouge allant de moyenne à élevée. Le dépistage n’est pas encore commencé partout.

Dépistage
Afin de déterminer le besoin d’une application d’huile par le comptage des œufs d’hiver de tétranyque rouge sur les lambourdes, la méthode de dépistage est décrite dans la fiche 92 du Guide de référence en production fruitière intégrée (Guide de PFI).

Pour la cochenille, les besoins en application d’huile ont été déterminés lors de la récolte 2023, la méthode de dépistage est décrite dans la fiche 65 du Guide de PFI.

Traitement : application de l’huile
Voici quelques précautions à prendre et conditions à surveiller pour une application d’huile :

  • Température chaude (idéalement 18 °C ou plus);
  • Vents faibles (<10 km/h) et application soignée de façon à bien couvrir les bourgeons;
  • Attention aux risques de gel dans les 2-3 jours suivant l’application;
  • Attention à la phytotoxicité : ne pas appliquer de fongicide à base de captane, de soufre ou de folpet de 10 à 14 jours avant ou après le traitement à l’huile.

L’AFFICHE 2024 « PRODUCTION FRUITIÈRE INTÉGRÉE » EST DISPONIBLE

(S. Gervais)

La version 2024 de l’affiche Production fruitière intégrée a été distribuée par les Producteurs de pommes du Québec à tous les producteurs membres cette semaine. Elle est également disponible dans la fiche 9 du Guide de PFI et il y a encore quelques affiches papier disponibles à l’IRDA.

 

QUATRE OUTILS POUR BIEN GÉRER VOS PESTICIDES DANS TOUTE SITUATION

Pour une information axée « pomiculture » : le Guide de référence en production fruitière intégrée contient plusieurs fiches d’information sur les pesticides et des stratégies d’intervention.

Pour une affiche-couleur grand format : l’affiche Production fruitière intégrée 2024 présente les principales recommandations du Comité de PFI et la classification PFI, ainsi que les cotes de toxicité et d’efficacité des pesticides (voir la section précédente pour les détails).

Pour une information axée « pesticides » : le site Web SAgE pesticides maintient à jour toute l’information officielle sur les produits utilisables au Québec, incluant les hyperliens vers les étiquettes. Il contient également une section « PFI » qui présente les cotes d’efficacité des pesticides contre les ravageurs et leur toxicité envers les espèces utiles.

Pour un registre d’utilisation de pesticides tenu à jour, essayez le registre gratuit en ligne IRPeQ-Express de SAgE pesticides (liste de pesticides préétablie, calculs automatisés, sauvegarde pour vos différents blocs de culture, etc.). Un compte est requis pour ce service.

POUR PLUS D’INFORMATION

Messages téléphoniques des conseillers du MAPAQ (répondeurs) :

  • Montérégie-Ouest : 1 888 799-9599 et messages sur Internet
  • Montérégie-Est : pas de répondeur, messages sur Internet seulement
  • Laurentides : pas de répondeur, messages sur Internet seulement
  • Estrie : pas de répondeur, messages sur Internet seulement
  • Québec : pas de répondeur, messages sur Internet seulement
  • Chaudière- Appalaches : pas de répondeur, messages sur Internet seulement.

La version écrite des messages téléphoniques est aussi disponible pour la plupart des régions sur Agri-Réseau. Choisissez une des régions qui apparaissent au haut de la page d’accueil de la section Arbres fruitiers

 

 

Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques.

 

Les ascospores du champignon responsable de la tavelure du pommier (Venturia inaequalis) sont à maturité et prêtes à l’éjection dans plusieurs régions du sud du Québec depuis le 28 mars. Même si aucun traitement fongicide n’est utile avant le stade du débourrement qui aura lieu dans environ 3 semaines (22 avril selon les prévisions), il est temps de penser à la tavelure. Dès qu’il est possible de circuler dans les vergers, le broyage des feuilles et / ou l’application d’urée au sol est fortement recommandé comme mesure préventive. Tous les efforts déployés pour se débarrasser des feuilles de la litière au sol se traduisent par un risque atténué pendant toute la saison. L’utilité de la prévention, c’est une marge de manoeuvre par la suite. Personne n’est à l’abri d’un bris d’équipement, d’une erreur de traitement, des pluies fortes qui nuisent aux opérations… Tous ces malheurs ont moins d’impact dans un verger “propre” que dans un verger où les spores sont nombreuses.

Lorsque la maturité des ascospores précède le débourrement de plusieurs semaines comme cette année, le risque d’infection est aggravé des les premières pluies. Le logiciel RIMpro disponible gratuitement en ligne vous permettra encore cette année d’estimer le risque d’infection de chaque pluie et de bien synchroniser vos traitements, notamment pour les traitements pendant la pluie. Si vous n’avez jamais utilisé ce logiciel, prenez le temps de vous familiariser avec cet outil et demander de l’aide à votre agronome. Profitez-en pour discuter du mélange de Bicarbonate de potassium et de soufre qui est une excellente alternative aux fongicides classiques. Bonne préparation pour la saison 2024!

Liens

Broyage des feuilles et urée au sol

RIMpro

Bicarbonate de potassium et soufre.

Les déluges de 100 mm de pluie restent assez rares, même si leur fréquence risque d’augmenter avec les changements climatiques. Les pluies intenses et prolongées éliminent efficacement tous les résidus fongicides du verger. Les produits “systémiques” qui échappent en principe au lessivage ne résistent pas beaucoup mieux. Dans tous les vergers, les traitements sont lessivés.

La pluie a aussi pour effet de bien éclabousser les spores de plusieurs maladies et offre des conditions d’infections optimales.

Dans les vergers tavelés, avec un historique de suie-moucheture, ou plus récemment de Diplocarpon et d’autres maladies comme la pourriture noire, le déluge va certainement provoquer une augmentation des maladies.

Si l’été continue d’être humide, chaque nouveau cycle d’infection augmente les risques de pertes économiques à la récolte. Si l’été s’assèche, l’utilité des traitements réalisés aujourd’hui baisse. Le problème est que la météo est moins prévisible que le climat.

Dans les vergers où les risques de perte futurs sont assez élevés pour justifier des traitements en été, quelle stratégie utiliser? Une intervention rapide pour stopper l’infection en cours est toujours préférable à celle d’attendre la sortie des symptômes. Les traitements tardifs peuvent difficilement freiner les épidémies déjà installées et augmentent les risques que la résistance s’installe pour de bon. Évidemment, les traitements rapides ne sont pas possibles dans les vergers fortement inondés.

Trois propositions:

  1. Bicarbonate le plus rapidement possible, en mélange avec du souffre si votre quota annuel n’est pas atteint. C’est la solution la moins chère, mais elle n’est efficace que dans les vergers où une intervention est possible aujourd’hui.
  2. Allegro: Relativement abordable et les risques de résistance sont assez faibles, mais le fluazinam est dangereux pour la santé humaine (IRS = 1480).
  3. Autre traitement systémique: Un traitement avec un produit efficace du groupe 3, 7, 11 (Cevya, Aprovia/Sercadis,Flint) n’est jamais optimal sur des symptômes déjà visibles ou appliqué tardivement après une infection. Cependant, une fois n’est pas coutume.

 

La dernière grosse infection primaire de la tavelure du pommier a eu lieu du 6 au 9 juin dans la plupart des vergers du sud du Québec. Entre l’infection et l’apparition de toutes les taches, l’incubation peut prendre jusqu’à un mois selon la température. Le logiciel RIMpro permet de prédire la date de sortie des taches et de les associer à la position des feuilles qui étaient sensibles à la maladie au moment de l’infection. Selon ce modèle, les dernières taches de cette infection sont devenues visibles pendant le weekend de la Saint-Jean et se trouvent sur les feuilles 12 et 13 de la pousse. En principe, c’est donc un bon moment pour un dépistage rigoureux de la tavelure. En pratique, il est préférable d’attendre que le feuillage soit sec et que la lumière soit bonne pour bien voir la tavelure.

Le dépistage permet deux choses:

1) Décider de votre stratégie de traitements pour l’été selon le nombre de feuilles tavelées (Fiche 103)

2) Comprendre ce qui n’a pas marché pendant la saison des infections pour mieux intervenir l’an prochain.

La position des feuilles tavelées sur les pousses infectées peut vous donner la date de l’infection ratée alors que la répartition et leur nombre dans l’arbre et dans la parcelle peuvent vous donner des indices sur la qualité de la pulvérisation. Très souvent les taches sont liées à une seule infection ratée et un agronome pourrait vous aider à partir de votre registre de traitements à comprendre ce qui s’est passé: feuillage à découvert? erreur de dosage? qualité de la pulvérisation? Prenez en considération que dans les vergers où l’inoculum est abondant, c’est presque impossible de combattre efficacement la tavelure avec un seul traitement quand les infections dépassent 1000 sur l’échelle de RIM.

Tache sur une vieille feuille issue d’une infection du mois d’avril (crédit Mikaël Larose)