Les utilisateurs de RIMpro savent déjà que la pluie en cours marque la fin des grosses infections primaires de tavelure cette année dans les vergers les plus chauds du Québec. Dans la plupart des sites “propres”, la pluie tombée hier a provoqué l’éjection des dernières spores capables de produire une infection mesurable. Pour les plus aguerris, la saison des traitements dirigés contre les infections primaires se termine donc avec la pluie en cours.

Pour les autres, la fréquence des traitements pourra diminuer graduellement, mais vaut mieux un traitement de “trop” au début de la saison qu’un abonnement estival et des taches sur fruits. Si vous n’êtes pas entièrement confiant de la qualité de vos pulvérisations, il vaut mieux continuer à traiter jusqu’à ce que la période d’apparition des taches soit terminée (d’ici la fin juin).

Dans les vergers où les infections de suie-moucheture ou de diplocarpon (Marssonina) ont été historiquement problématiques, les traitements devraient être dirigés contre ces maladies. Les modèles pour ces deux maladies sont en ligne et disponibles via le menu déroulant.

DÉVELOPPEMENT DES POMMIERS 

(S. Gervais)

 

En date du 7 juin, les derniers stades observés (cultivar ‘McIntosh’) dans les différentes régions pomicoles sont les suivants :

Le stade nouaison est atteint dans la majorité des régions, excepté dans quelques secteurs et pour quelques variétés tardives dans les régions de Québec, de la Chaudière-Appalaches et du Bas-Saint-Laurent qui sont au stade calice.

  • Calibre moyen : 5 à 17 mm pour les régions plus au sud et 5 à 7 mm pour Québec.
  • Gel : beaucoup de dommages de gel (citrouille, anneau de gel, craquelure) observés sur les fruits en Montérégie.
  • Dans les secteurs les plus affectés par le gel, le rendement est faible ou inexistant dans les 6 premiers pieds des pommiers.

Dans les secteurs affectés par le gel et/ou le stress hydrique, peu de traitements d’éclaircissage ont eu lieu. Pour les régions et les vergers moins affectés par l’épisode de gel et les régions plus au nord, consultez l’article : RIMpro, un nouvel outil pour planifier l’éclaircissage et la fiche 43 du Guide de PFI pour plus d’information sur l’éclaircissage.

 

IRRIGATION
(S. Gervais)

Les précipitations sont toujours inférieures à la normale saisonnière en date du 6 juin pour tout le Québec. Quelques averses et orages se sont développés au cours de la dernière semaine, mais l’apport en eau a été insuffisant et inférieur à 5 mm de pluie pour toute la semaine dans la majorité des régions, sauf Québec et un secteur des Laurentides qui ont eu plus de 15 mm de pluie. Pour plus d’information, voir l’avertissement N° 8 du 31 mai.

 

STRATÉGIE POSTFLORALE : pour une application bien ciblée

(S. Gervais)
Pour les régions de Québec, de la Chaudière-Appalaches et du Bas-Saint-Laurent : voir l’avertissement N° 7 du 24 mai.
RAVAGEURS
(S. Gervais)
Tordeuse à bandes obliques
Plusieurs traitements ont eu lieu en Montérégie et dans les Laurentides. La plupart des larves sont encore actives, mais plusieurs collaborateurs ont noté la présence de chrysalides. Si plusieurs larves se sont transformées en chrysalide, les interventions avec insecticides seront inefficaces. Plusieurs erreurs d’identification des papillons ont été rapportées dans les deux dernières semaines. Pour plus d’information, voir la fiche 74.
Charançon de la prune
La femelle charançon a profité de plusieurs soirées chaudes la semaine dernière en Montérégie, dans les Laurentides et en Estrie. Quelques collaborateurs ont noté des dommages récents en Montérégie et surtout en régie biologique. Aucune activité et aucun dégât n’ont été notés dans les régions de la Chaudière-Appalaches et de Québec. La prochaine activité de l’insecte est prévue vers le 12 juin pour certaines régions, selon CIPRA. Consultez le tableau sommaire (au bas de ce communiqué) pour de l’information par région. Pour les restrictions concernant l’IMIDAN, voir l’avertissement N° 7 du 24 mai.
Carpocapse de la pomme
Les captures du carpocapse de la pomme sont en hausse en Montérégie et dans les Laurentides tout comme celles du petit carpocapse de la pomme dans plusieurs régions. Quelques seuils d’intervention ont été atteints dans des sites avec un fort historique. Nous sommes au début de la ponte pour les régions de la Montérégie et des Laurentides et les premières éclosions des œufs sont attendues, selon CIPRA, pour la fin de la semaine prochaine pour la Montérégie et les Laurentides. Les captures du carpocapse de la pomme ont débuté en Estrie et à Québec. Pour plus d’information, voir la fiche 76 du Guide de PFI.
Sésie du cornouiller
Des captures sont toujours notées en Estrie et la présence de larves sur les troncs a été signalée en Montérégie-Ouest. Selon le modèle prévisionnel de CIPRA, les captures devraient débuter vers la mi-juin dans les régions les plus hâtives. La confusion sexuelle peut être possible contre cet insecte. Les diffuseurs pour cette espèce (ISOMATE DWB) doivent être installés avant l’apparition des papillons. Pour plus d’information, voir la fiche 84 du Guide de PFI.

 

Pucerons
Quelques colonies de pucerons roses ont nécessité des traitements dans les Laurentides, mais la présence est faible ou nulle en général dans les autres régions. Ce puceron peut causer d’importants dommages si les populations continuent à se développer lors de la formation des pommes. Pour plus d’information, voir la fiche 65  et la fiche 78 du guide de PFI.

La présence de cécidomyies prédatrices a été observée dans des colonies de pucerons verts en Montérégie-Ouest. Une cécidomyie prédatrice souvent rencontrée en verger au Québec est la cécidomyie du puceron, mais son identification au verger peut être facilement confondue avec les larves de syrphe et même avec celles de la cécidomyie du pommier. Pour plus d’information sur le seuil de lutte biologique, voir la fiche 97 du Guide PFI.

Larves de la cécidomyie du puceron

Source: New York State agricultural Experiment  Station (Guide d’identification – Maladies, ravageurs et organismes bénéfiques des arbres fruitiers)

 

Psylle du pommier
La présence de fortes infestations du psylle du pommier a été rapportée dans la région du Bas-Saint-Laurent. Ce psylle cause rarement des problèmes sévères aux pommiers, mais peut favoriser la chute du feuillage et la présence de fumagine. Pour plus d’information, voir la fiche sur le psylle du pommier dans le Guide d’identification – Maladies, ravageurs et organismes bénéfiques des arbres fruitiers disponible sur le réseau pommier.

Larves du psylle du pommier et miellat

Source: New York State agricultural Experiment Station (Guide d’identification – Maladies, ravageurs et organismes bénéfiques des arbres fruitiers)

 

FLASH RAVAGEURS ET PRÉDATEURS
(S. Gervais)
  • La présence des acariens (larves et œufs) sur le feuillage est toujours faible dans la majorité des régions.
  • Observation de punaises pentatomides en Montérégie, mais présence faible.
  • Les captures de la tordeuse à bandes rouges sont toujours nombreuses en Estrie, mais faibles ou nulles pour les autres régions.
  • Quelques dommages de la punaise de la molène ont été observés sur les fruits, mais ceux-ci sont faibles en général.
  • Quelques traitements localisés ont eu lieu en Montérégie-Est.
  • Les dommages sur feuille par la cécidomyie du pommier sont toujours visibles en Montérégie et dans les Laurentides, mais la situation est stable et faible.
  • Quelques dommages sur fruit d’arpenteuses sont rapportés en Estrie.
  • Quelques tordeuses pâles du pommier ont été observées par un collaborateur en Montérégie-Est.

FERTILISATION FOLIAIRE

 

Consultez la fiche 37A du Guide PFI : La fertilisation sans nuire à la phytoprotection.

 

OBSERVATIONS ET PRÉVISIONS DU RÉSEAU-POMMIER EN DATE DU 6 JUIN

(S. Gervais et O. Denis)

 

Cliquez ici pour consulter le sommaire préparé chaque semaine pour les différentes régions pomicoles.

 

POUR EN SAVOIR PLUS

Cliquez ici pour les messages des conseillers du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ), les dernières prévisions et les observations en temps réel dans les vergers pilotes du Réseau-pommier.

 

 

Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques.

 

DÉVELOPPEMENT DES POMMIERS 

(S. Gervais)

En date du 31 mai, les derniers stades observés (cultivar ‘McIntosh’) dans les différentes régions pomicoles sont les suivants :

  • Le stade de nouaison est atteint en Montérégie, en Estrie et dans les Laurentides.
  • Pour la région de Québec et celle de Chaudière-Appalaches, la floraison est en cours et l’on observe un début de chute des pétales.

La nouaison (diamètre moyen des fruits : 6 à 10 mm) semble faible en Montérégie, possiblement à cause du gel et également du temps froid pendant la pollinisation pour certaines variétés. Beaucoup de fruits tombent. Il est important de déterminer le pourcentage de dommages de gel dans vos parcelles afin d’évaluer la pertinence des traitements de pesticide. Voir l’avertissement N° 7 du 24 mai pour la méthode.

Pour la semaine prochaine, la nouaison est prévue pour la région de Québec et celle de la Chaudière-Appalaches. Consultez le tableau sommaire (au bas de ce communiqué) pour de l’information par région. Vous pouvez suivre le développement des pommiers en direct pour Compton, Franklin, Saint-Bruno-de-Montarville et Frelighsburg.

Stade phénologique : nouaison, 31 mai 2023

Caméra du Réseau-Pommier (Frelighsburg)

 

CHALEUR ET IRRIGATION
(S. Gervais)

Les précipitations sont inférieures à la normale saisonnière et peu de pluie est prévue dans les prochains jours. Le tout est jumelé à une vague de chaleur. Quelques orages pourront se développer, mais ils ne sont jamais suffisants pour bien humidifier le sol. La nouaison est une période critique pour les besoins physiologiques du pommier et le développement des fruits. Un manque d’eau peut accentuer la chute de juin et restreindre l’assimilation de certains éléments minéraux tels que le calcium.

Dans le guide technique Gestion raisonnée de l’irrigation, un chapitre concerne la culture des pommiers et plusieurs chapitres expliquent les outils d’aide à la décision, les différents systèmes d’irrigation, la qualité de l’eau, les consignes d’irrigation, etc.

Des règlements encadrent le prélèvement de l’eau pour le secteur agricole et incluent l’irrigation des cultures. Pour connaître la définition d’un prélèvement ou si vous avez besoin d’un registre et d’un formulaire d’autorisation et de conformité, consultez le Règlement sur le prélèvement des eaux et leur protection (RPEP) et le Règlement sur l’encadrement d’activités en fonction de leur impact sur l’environnement (REAFIE).

C’EST LA SEMAINE DU BLANC…
(V. Philion)

Les conditions météorologiques pendant la période du 28 mai au 4 juin inclusivement ont été et continueront d’être très favorables au blanc du pommier. Dans les blocs de cultivars sensibles (ex. : Cortland, Ginger Gold, HoneyCrisp, Gala) avec un historique récent de blanc, ou si des symptômes sont visibles actuellement, la propagation de cette maladie sera très rapide cette semaine.

Des interventions ciblées et renouvelées en fonction de l’apparition du nouveau feuillage sont à considérer rapidement. N’attendez pas la pluie et n’attendez pas que la maladie se propage aux nouvelles pousses avant d’agir. Aucun traitement fongicide ne peut venir à bout de cette maladie une fois la propagation estivale commencée.

Traitements les plus efficaces après la floraison :

  • Non pénétrants : Bicarbonate de potassium (soufre non requis pour le blanc) Soufre (ex. : KUMULUS)
  • Groupe 7 : FONTELIS et SERCADIS
  • Groupe 11 : FLINT
  • Mélanges : MERIVON

 

Symptômes de foyer primaire du blanc (Fiche 109) du Guide PFI
Source : David Rosenberger (Cornell University)

 

STRATÉGIE POSTFLORALE : pour une application bien ciblée

(S. Gervais)

Pour la région de Québec et celle de la Chaudière-Appalaches : voir l’avertissement N° 7 du 24 mai.

RAVAGEURS
(S. Gervais)

Hoplocampe des pommes

Les captures sont faibles ou nulles pour l’ensemble des régions. Des premiers dommages sur fruit causés par l’hoplocampe ont été observés en Montérégie-Ouest. Si le seuil d’intervention (Fiche 65) est atteint, il faut attendre la fin de la floraison et intervenir au stade calice du pommier dès que 90 % des pétales sont tombés.

Tordeuse à bandes obliques
Beaucoup de larves sont observées dans plusieurs régions. La plupart des larves sont encore actives, mais quelques collaborateurs ont noté la présence de chrysalides, ce qui marque la fin de la génération hibernante. Si plusieurs larves se sont transformées en chrysalide, les interventions avec insecticides seront inefficaces. Des captures hâtives du papillon sont notées en Montérégie-Ouest. Pour plus d’information, voir la fiche 74.

Larves de la tordeuse à bandes obliques

Source : Francine Pelletier (IRDA)

Chrysalide de la tordeuse à bandes obliques

Source : Joseph Moisan-De Serres (MAPAQ)

Charançon de la prune
Quelques dommages de ponte et de nutrition ont été rapportés en Montérégie. La prochaine activité de l’insecte est prévue ce soir et dans les prochains jours, selon CIPRA. Consultez le tableau sommaire (au bas de ce communiqué) pour de l’information par région. Pour les restrictions concernant l’IMIDAN, voir l’avertissement N° 7 du 24 mai.

Carpocapse de la pomme
Les captures du carpocapse de la pomme sont en hausse en Montérégie-Est et dans les Laurentides, ainsi que les captures du petit carpocapse en Montérégie-Est. Les captures du carpocapse de la pomme sont en avance sur le modèle prévisionnel de CIPRA et au-dessus des normales attendues. Pour plus d’information, voir la fiche 76 du Guide de PFI.

Punaise de la molène (prédatrice et ravageur)
Quelques larves de la punaise de la molène ont été observées en Montérégie et les premiers dommages sur fruits ont été notés en Montérégie-Ouest. Aucun seuil d’intervention n’a été atteint selon les collaborateurs. Si plus de 1 à 5 % des fruits sont endommagés, une intervention efficace peut être possible tant que les fruits n’ont pas encore atteint un diamètre de 10 mm. La punaise de la molène est aussi un excellent prédateur d’acariens; il faut donc la protéger!

Sésie du cornouiller
Une première capture hâtive a été notée en Estrie, mais selon le modèle prévisionnel de CIPRA, les captures devraient débuter vers la mi-juin dans les régions les plus hâtives. La confusion sexuelle peut être possible contre cet insecte. Les diffuseurs pour cette espèce (ISOMATE DWB) doivent être installés avant l’apparition des papillons.

FLASH RAVAGEURS ET PRÉDATEURS
(S. Gervais)

  • Les captures de la tordeuse à bandes rouges et de la mineuse marbrée sont toujours très faibles et tendent à diminuer en Montérégie-Est et à Québec, sauf en Estrie pour la tordeuse à bandes rouges. À Québec, les captures de la noctuelle du fruit vert augmentent, mais sont inférieures à la normale.
  • La présence des acariens sur feuillage est toujours faible et un début de ponte du tétranyque rouge en Montérégie-Est a été observé par un collaborateur.
  • Quelques colonies de pucerons roses et de pucerons verts ont été observées en Montérégie et dans les Laurentides.
  • Observation de punaises pentatomides en Montérégie et des œufs (de punaises prédatrices et phytophages) en Montérégie-Ouest.
  • Une première observation d’un trombidiforme (acarien rouge prédateur) au verger pilote à Saint-Bruno.
  • Le pic de la cécidomyie du pommier est atteint dans les Laurentides et des dommages sur feuille sont visibles en Montérégie.

Dommage sur feuille par la cécidomyie du pommier
Source : IRDA

 

ÉCLAIRCISSAGE : ÇA COMMENCE DÈS LA FLORAISON!
(E. Barriault)

Relire ici le texte de l’avertissement N° 6 du 17 mai.

FERTILISATION FOLIAIRE

Consultez la fiche 37A du Guide PFI : La fertilisation sans nuire à la phytoprotection.

OBSERVATIONS ET PRÉVISIONS DU RÉSEAU-POMMIER EN DATE DU 31 MAI

(S. Gervais et O. Denis)

Cliquez ici pour consulter le sommaire préparé chaque semaine pour les différentes régions pomicoles.

 

POUR EN SAVOIR PLUS
Cliquez ici pour les messages des conseillers du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ), les dernières prévisions et les observations en temps réel dans les vergers pilotes du Réseau-pommier.

 

 

Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques.

 

Les infections florales de feu bactérien ne sont pas faciles à prévoir, mais la sortie des symptômes sur les fleurs infectées est beaucoup plus prévisible. La date d’apparition du feu bactérien est variable selon les stations mais devrait débuter cette semaine. N’attendez pas que les symptômes soient bruns pour les trouver. Un dépistage rapide pourrait vous éviter bien des problèmes. Le guide résumé des interventions est disponible ici

Les conditions météorologiques dans tous les vergers du sud du Québec seront exceptionnellement propices au blanc du pommier (oïdium). Dans les parcelles avec un historique de blanc, évitez une explosion de cette maladie en protégeant votre feuillage avant lundi 29 mai. N’attendez pas la pluie pour votre prochain traitement fongicide si vous avez des problèmes sérieux de blanc. Visez les blocs à risque (historique et cultivars sensibles). Parfois, il faut traiter les maladies séparément.

Le soufre, le bicarbonate de potassium et les produits systémiques (groupes 3, 7, 11) sont efficaces contre cette maladie. Comme il n’y aura pas de pluie ou de rosée pendant cette période, c’est une des rares occasions où le lessivage du bicarbonate ne sera pas un enjeu.

 

Consultez le modèle RIMpro pour votre localité en choisissant “oïdium du pommier” dans le menu déroulant. Le modèle a tendance à sous estimer les infections, mais les périodes de sporulation sont assez fiables.

La pluie aujourd’hui a provoqué une éjection massive d’ascospores de tavelure dans toutes les régions pomicoles du sud du Québec. Dans la quasi totalité des sites le séchage rapide après la pluie et la température assez basse a privé la tavelure d’une occasion parfaite d’infection. Le potentiel RIM (>2500) de l’infection “ratée” est immense; c’est près de la moitié du risque d’une saison complète.

Ne vous réjouissez pas trop vite et méfiez-vous des périodes d’humectation du feuillage d’ici à la fin de journée demain (jeudi 25 mai). Les spores éjectées ne meurent pas dès l’instant où le feuillage sèche. La survie des ascospores après 24 h de séchage a été plusieurs fois confirmée et est intégrée dans le modèle RIMpro. Dans la plupart des cas, à peine quelques heures de mouillure additionnelle (averse, rosée importante) seraient suffisantes pour provoquer une infection. RIMpro est un excellent modèle, mais les calculs sont basées sur les données des stations météorologiques. Si la station n’enregistre pas de mouillure, le modèle ne peut pas calculer une infection. La tavelure pourrait laisser des taches dans les secteurs humides des vergers.

DÉVELOPPEMENT DES POMMIERS 

(S. Gervais)

En date du 24 mai, les derniers stades observés (cultivar ‘McIntosh’) dans les différentes régions pomicoles sont les suivants :

  • Majoritairement au stade calice en Montérégie et dans les Laurentides.
  • La floraison est toujours en cours en Estrie, mais il y a un début de chute des pétales.
  • Pour la région de Québec et celle de la Chaudière-Appalaches, on se situe entre le stade bouton rose avancé et début de la floraison, selon les sites.
  • Pour le secteur de Kamouraska, le stade prébouton rose est atteint.

Pour la semaine prochaine, le stade nouaison est prévu pour la Montérégie, le stade calice pour l’Estrie et les Laurentides et la pleine floraison pour les régions de Québec et de la Chaudière-Appalaches. Certains cultivars tels que ‘Jersey Mac’ et ‘Paulared’ en Montérégie sont déjà au stade nouaison. Consultez le tableau sommaire (au bas de ce communiqué) pour de l’information par région. Vous pouvez suivre le développement des pommiers en direct pour Compton, Franklin, Saint-Bruno-de-Montarville et Frelighsburg.

Poiriers : calice et début nouaison en Montérégie-Est pour la majorité des cultivars.

UN GEL PRINTANIER, DU JAMAIS VU?
(S. Gervais)

Des collaborateurs rapportent que c’est la première fois qu’ils observent autant de dommages causés par le gel qui a sévi entre le 16 et le 18 mai dernier.

Des températures sous le point de congélation (-1,3 °C à -4,3 °C) ont été notées par les stations météo du réseau. Les stades de développement du pommier affectés allaient du stade bouton rose à la floraison.

Des températures ont été rapportées par des stations météo dans certains vergers et diffèrent de celles des stations météo du réseau. En Montérégie, les températures observées sont descendues jusqu’à -8 °C par endroits et, pour la région de la Chaudière-Appalaches, elles sont descendues jusqu’à -7 °C.

L’évaluation des dommages par le gel
Mortalité estimée des bourgeons floraux par les collaborateurs :
  • Montérégie-Ouest : 50 à 100 % selon les secteurs, jusqu’à 100 % pour les poires
  • Montérégie-Est : 40 à 100 % selon les secteurs, de 80 à 100 % pour les poires
  • Estrie : 35 à 100 % selon les secteurs.

Un texte, en version Web et en PDF, rédigé en anglais par H.J. Larsen du Colorado State University, est disponible afin d’évaluer les dommages de gel dans votre verger : cliquez ici.

Cette évaluation devra être complétée à nouveau avec le développement des fruits. Le gel peut avoir endommagé les tissus de surface des fruits sur lesquels se développeront des tâches liégeuses; ce qui mènera au déclassement des fruits.

L’évaluation permet de cibler les besoins à venir en protection fongicide, en éclaircissage et en insecticide pour les parcelles endommagées.

STRATÉGIE POSTFLORALE : pour une application bien ciblée

(S. Gervais)

À la fin de la floraison, entre le calice et la nouaison, plusieurs ravageurs sont à un stade de développement physiologique sensible aux insecticides et n’ont pas commencé à endommager les fruits. Le moment exact de l’intervention, soit le calice ou la nouaison, dépendra de la présence et de l’atteinte du seuil d’intervention du ravageur, ainsi que de l’historique du verger.
  • Si le seuil d’intervention d’hoplocampe des pommes est atteint, le traitement se rapprochera du calice.
  • Si le nombre de fruits portant des marques fraîches de ponte par le charançon de la prune atteint un seuil d’intervention (Fiche 65) ou si le verger a de forts antécédents de dommages de charançon de la prune, la ponte des femelles se produit généralement vers la nouaison.
  • Si le seuil des larves de tordeuses à bandes obliques est atteint, un traitement efficace doit être ciblé avant que les larves ne se transforment en chrysalides. Souvent, son traitement peut être jumelé avec un autre traitement contre un autre ravageur afin d’éviter des passages inutiles de tracteur.
ATTENTION : le traitement postfloral doit tenir compte des nouvelles restrictions concernant l’interdiction de l’éclaircissage manuel des fruits à la suite du traitement avec l’insecticide IMIDAN. La planification du traitement postfloral doit être réfléchie en fonction de votre historique de verger et des techniques d’intervention utilisées contre le carpocapse de la pomme et la mouche de la pomme (voir explication supplémentaire dans la section charançon de la prune).Hoplocampe des pommes
Quelques captures d’hoplocampe des pommes ont été notées en Montérégie. De nouveaux seuils ont été atteints pour deux vergers bio en Montérégie. Aucun nouveau seuil n’a été atteint dans la région des Laurentides. Aucune capture n’a été rapportée dans les régions de la Chaudière-Appalaches et de Québec. Si le seuil d’intervention (Fiche 65) est atteint, il faut attendre la fin de la floraison et intervenir au stade calice du pommier dès que 90 % des pétales sont tombés.

Tordeuse à bandes obliques
Beaucoup de vergers ont atteint un seuil de traitement dans plusieurs régions. Certains vergers en Montérégie ont commencé leur traitement contre cet insecte. Il est très difficile de prévoir l’estimation des dommages, c’est pourquoi le seuil varie de 0,5 à 3 %. Les traitements sont généralement prévus entre le calice et la nouaison, avant que le stade chrysalide de la larve ne soit atteint. Les premières captures du papillon de la tordeuse de la génération d’été ont été observées en Montérégie. Pour plus d’information, voir la fiche 74.

Charançon de la prune
Des dommages de ponte ont été observés par un seul collaborateur en Montérégie-Ouest. La prochaine activité de l’insecte est prévue, selon CIPRA, aux alentours des 28 et 29 mai pour la Montérégie et les Laurentides. Cette année, les restrictions concernant l’IMIDAN sont en vigueur. Si vous prévoyez utiliser l’IMIDAN comme traitement postfloral, son utilisation sera possible seulement dans les parcelles qui n’ont pas besoin d’éclaircissage manuel et le délai de réentrée est de 9 jours. Outre CALYPSO et THEME, qui sont souvent utilisés en traitement postfloral, certains produits de la famille des diamides (28) comme HARVANTA et EXIREL ont une cote d’efficacité semblable au CALYPSO ou légèrement inférieure (voir l’affiche PFI ou la fiche 47). Cependant, ce sont souvent des produits utilisés contre le carpocapse de la pomme et la mouche de la pomme. Il faut donc en tenir compte dans votre stratégie de traitement si vous n’utilisez pas la confusion sexuelle contre le carpocapse de la pomme ou que vous avez besoin d’un traitement supplémentaire avec cette technique et le GF-120 contre la mouche de la pomme.

Carpocapse de la pomme
Quelques captures ont été notées dans les vergers pilotes, ainsi que des captures du petit carpocapse en Montérégie et dans les Laurentides. Les captures sont en avance sur le modèle prévisionnel de CIPRA.

RAVAGEURS SECONDAIRES
(S. Gervais)
Les captures de la tordeuse à bandes rouges et de la mineuse marbrée sont toujours très faibles en Montérégie-Ouest et Montérégie-Est et inférieures à la normale saisonnière. Des larves de pique-bouton ont été observées en Montérégie-Est et dans les Laurentides par deux collaborateurs. Pour plus d’information, voir la fiche 81 du guide de PFI. Dans le secteur de Kamouraska, plusieurs vergers ont atteint des seuils d’intervention contre les chenilles printanières.
FLASH RAVAGEURS ET PRÉDATEURS
(S. Gervais)
Ravageurs et prédateurs
  • Quelques captures du charançon de la pomme en Estrie dans des pièges à phéromone.
  • Quelques larves de la punaise de la molène en Montérégie-Est, mais faible présence.
  • La présence des acariens sur feuillage est toujours faible.
  • Dans certains secteurs en Montérégie-Est, la population de pucerons verts est en augmentation.
  • Début des colonies de pucerons roses en Montérégie et dans les Laurentides.
  • Début des observations de la cicadelle blanche en Montérégie.
  • Les captures de la cécidomyie du pommier sont en hausse dans les Laurentides.
  • Quelques symptômes d’oïdium mentionnés en Montérégie-Est.
  • Première mention de la punaise réduve en Montérégie-Ouest.

RUCHES, POLLINISATEURS et POLLINISATION
(S. Gervais)

Pour les régions de Québec et de la Chaudière-Appalaches : la liste des apiculteurs qui offrent leurs services pour la pollinisation est disponible ici. Pour des conseils sur la pollinisation (nombre de ruches, arbres pollinisateurs, protection des abeilles, etc.), consultez la fiche 42 du Guide de PFI.

Prévenir l’intoxication des abeilles

S’il est indispensable d’appliquer des pesticides pendant la floraison, il faut se limiter aux produits peu toxiques ou inoffensifs et le faire entre 19 h et 7 h, moment où les abeilles sont à la ruche (fiche 95). De plus, l’élimination dans le verger par la tonte ou la taille des plantes de couverture en fleurs comme les pissenlits et les trèfles diminue le risque d’intoxication lors du butinage. La toxicité des pesticides envers les abeilles est disponible sur l’affiche PFI, à la fiche 95 du Guide de PFI de même que sur le site Web de SAgE pesticides.

ÉCLAIRCISSAGE : ÇA COMMENCE DÈS LA FLORAISON!
(E. Barriault)
Relire ici le texte de l’avertissement de la semaine dernière.

 

ÇA SE POURSUIT EN 2023 ! Caravane et vitrine de régie à moindres risques
(S. Gervais)

Les prochains événements se dérouleront le 6 juillet à Hemmingford et  le 7 juillet à Saint-Paul-d’abbotsford.

D’autres événements sont à venir : PROGRAMME ET INSCRIPTION : cliquez ici

OBSERVATIONS ET PRÉVISIONS DU RÉSEAU-POMMIER EN DATE DU 24 MAI
(S. Gervais et O. Denis)

Cliquez ici pour consulter le sommaire préparé chaque semaine pour les différentes régions pomicoles.

POUR EN SAVOIR PLUS

Cliquez ici pour les messages des conseillers du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ), les dernières prévisions et les observations en temps réel dans les vergers pilotes du Réseau-pommier.

 

Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques.

 

Même si on trouve 80 propositions dans SAGE pesticide pour lutter contre la tavelure du pommier, la plupart ne sont “pas recommandables” pour plusieurs raisons (efficacité, prix, disponibilité commerciale, résistance généralisée, etc). Un premier criblage a permis de cibler une trentaine de produits pour lesquels un portrait plus détaillé était souhaité et une vingtaine parmi les produits testés ont été jugés assez utiles pour apparaitre dans le tableau de la fiche PFI 48. À part quelques exceptions notées sur la fiche (qui seront testées en 2023), ce portrait est assez complet.

D’un point de vue agronomique, certaines options qui apparaissent au tableau ne sont pas très intéressantes sur le terrain et les restrictions d’homologation limitent ce qui peut être appliqué après la floraison. Il reste quoi en été? Moins d’une dizaine d’options demeurent pertinentes. La liste courte :

Bicarbonate de potassium

Soufre (Kumulus ou Microthiol Disperss) (8 applications au total)

Captan (plusieurs marques) (2 ou 10 applications selon l’envergure des arbres)

Cevya (3 applications)

Aprovia/Sercadis

Allegro

Flint (en absence de résistance)

Les autres produits homologués n’avaient pas une efficacité satisfaisante à la dose prescrite, ou ont été jugés trop chers pour ce qu’ils offrent. Par exemple, le Folpan (84$/ha à la dose terrain) n’est pas très intéressant. À ce prix, il est préférable d’opter pour des produits systémiques (Cevya, Aprovia, Allegro). Par contre, résistez à la tentation de recourir toujours aux produits du Groupe 7 (Aprovia) et des précautions particulières doivent être prises pour appliquer Allegro. Allegro est sécuritaire pour l’environnement, mais très toxique pour l’applicateur.

 

Dans les vergers où le feu bactérien est présent à chaque année, un gel important pendant la fleur peut provoquer une infection de la maladie. Ces cas assez rares ne sont pas couverts dans les modèles usuels, mais sont bien décrits dans la littérature sur le “trauma blight” (1). L’infection a lieu par la “blessure” (tissu gelé) sans égard à la population bactérienne présente. Un traitement de streptomycine dès que possible le jour du gel ou le lendemain peut alors limiter les dégâts. Les dommages de feu en lien avec le gel vont devenir visibles dans approximativement 10 jours (72 degrés-jours base 12.7°C (2)).

1) Steiner, P. W. 2000. Integrated orchard and nursery management for the control of fire blight. In Fire blight: the disease and its causative agent, Erwinia amylovora, 339‑358. CABI Publishing, Wallingford, UK.
2) Turechek, W. W., et A. R. Biggs. 2015. Maryblyt v. 7.1 for Windows: an improved fire blight forecasting program for apples and pears. Plant Health Progress 16: 16:22. doi:10.1094/PHP-RS-14-0046.
DÉVELOPPEMENT DES POMMIERS 

(S. Gervais)

En date du 17 mai, les derniers stades observés (cultivar ‘McIntosh’) dans les différentes régions pomicoles sont les suivants :

La pleine floraison a été atteinte aux alentours du 13 mai en Montérégie, mais quelques fleurs étaient ouvertes à partir du 9-10 mai. Dans les Laurentides et l’Estrie, la floraison est commencée. Pour la région de Québec et celle de la Chaudière-Appalaches, on se situe entre le stade prébouton rose et bouton rose, selon les sites. Il y a un décalage en ce moment avec les prévisions du stade phénologique de CIPRA et le développement réel des pommiers sur le terrain de 2 à 3 jours pour la Montérégie et jusqu’à 7 jours pour Québec et Chaudière-Appalaches.

Selon les prévisions des prochains jours, le stade calice est prévu pour la fin de la semaine dans les régions les plus hâtives. Consultez le tableau sommaire (au bas de ce communiqué) pour de l’information par région. Vous pouvez suivre le développement des pommiers en direct pour Compton, Franklin, Saint-Bruno-de-Montarville et Frelighsburg.

Poiriers : début de chute de pétales et calice en Montérégie pour la majorité des cultivars en fin de semaine.  Début de floraison à Québec.

Stade phénologique : Floraison, 17 mai 2023

Caméra du Réseau-Pommier (Franklin)

Gel

Des températures sous le point de congélation (-1,3 °C- à -0,2 °C) ont été notées la nuit dernière dans quatre stations météo en Montérégie-Est, dans les Laurentides et en Estrie. D’autres prévisions de gel sont attendues cette semaine pendant la nuit et pourront peut-être occasionner des dommages de gel sur le bourgeon ou sur la fleur.Voici le tableau des températures critiques pour les dommages de gel.

 TAVELURE
(V. Philion)

Les premières taches de tavelure sont visibles Les observateurs du réseau rapportent des cas de tavelure dans la région de Missisquoi depuis quelques jours. Les taches sont concentrées sur les feuilles 3 et 4 du bouquet floral. Cette observation confirme que les ascospores étaient en avance sur la végétation cette année. Selon le modèle RIMpro (voir image), les taches visibles depuis le 12 mai sont associées aux infections du 18, 23-24 avril et possiblement du 2-3 mai. Lors de ces infections, les feuilles du bouquet étaient déployées et sensibles à la maladie. Les taches de la feuille 5 du bouquet (fin de l’infection du 3 mai) devraient commencer à apparaitre cette semaine. Les prochaines infections de tavelure seront visibles sur les feuilles de la pousse végétative, puisque les feuilles du bouquet sont maintenant résistantes à l’infection. La position des taches peut vous aider à identifier le moment où votre stratégie fongicide était déficiente. Dans les vergers où des taches de tavelure sont visibles, les infections associées aux ascospores ne sont plus aussi pertinentes puisque la tavelure peut se propager avec les spores d’été (conidies).

Modèle de sorties de taches (Dunham)

RIMpro-IRDA

Apparition des taches de tavelure selon le simulateur RIMpro. Pour chaque étage foliaire (numéro de feuille), le logiciel affiche la date d’apparition (vert pâle), la date où la feuille devient naturellement résistante à la tavelure (vert foncé) et la sortie des symptômes (noir progressif). Les infections de tavelure qui coïncident avec la présence d’une feuille sensible sont représentées par un point rouge.


FERTILISATION, simple comme ABC
(V. Philion)

Même si le truc mnémotechnique ne correspond pas aux symboles chimiques, le mélange d’Azote (N), de Bore (B) et de Calcium (Ca) (ABC) est un cocktail très utile en pomiculture au stade calice. Profitez de votre intervention au stade calice pour incorporer Urée (3 kg/ha) + Borax (0,6 kg/ha) + Chlorure de calcium (4 kg/ha). Les bénéfices nombreux sont décrits en détail dans la fiche sur la fertilisation foliaire.

Dans les vergers où APOGEE ou KUDOS sont appliqués à la floraison, assurez-vous d’attendre quelques jours et laisser l’hormone agir avant d’appliquer du chlorure de calcium.

Fiche 37A : La fertilisation sans nuire à la phytoprotection
reseaupommier.irda.qc.ca

STRATÉGIE POSTFLORALE : pour une application bien ciblée

(S. Gervais)

À la fin de la floraison, entre le calice et la nouaison, plusieurs ravageurs sont à un stade de développement physiologique sensible aux insecticides et n’ont pas commencé à endommager les fruits. Le moment exact de l’intervention, soit le calice ou la nouaison, dépendra de la présence et de l’atteinte du seuil d’intervention du ravageur, ainsi que de l’historique du verger.
  • Si le seuil d’intervention d’hoplocampe des pommes est atteint, le traitement se rapprochera du calice.
  • Si le nombre de fruits portant des marques fraîches de ponte par le charançon de la prune atteint un seuil d’intervention (Fiche 65) ou si le verger a de forts antécédents de dommages de charançon de la prune, la ponte des femelles se produit généralement vers la nouaison.
  • Si le seuil des larves de tordeuses à bandes obliques est atteint, un traitement efficace doit être ciblé avant que les larves ne se transforment en chrysalides. Souvent, son traitement peut être jumelé avec un autre traitement contre un autre ravageur afin d’éviter des passages inutiles de tracteur.

ATTENTION : le traitement postfloral doit tenir compte des nouvelles restrictions concernant l’interdiction de l’éclaircissage manuel des fruits à la suite du traitement avec l’insecticide IMIDAN. La planification du traitement postfloral doit être réfléchie en fonction de votre historique de verger et des techniques d’intervention utilisées contre le carpocapse de la pomme et la mouche de la pomme (voir explication supplémentaire dans la section charançon de la prune).Hoplocampe des pommes

Quelques captures d’hoplocampe des pommes ont été notées en Montérégie. C’est encore très faible et aucun seuil d’intervention n’est atteint actuellement pour cette région. Pour le secteur des Laurentides, quelques seuils d’intervention sont atteints dans au moins une parcelle pour plusieurs des vergers. Si le seuil d’intervention (Fiche 65) est atteint, il faut attendre la fin de la floraison et intervenir au stade calice du pommier dès que 90 % des pétales sont tombés.

Tordeuse à bandes obliques

Les observations de larves sont de plus en plus nombreuses et quelques vergers ont déjà atteint le seuil d’intervention nécessitant un traitement en Montérégie seulement. Il est très difficile de prévoir l’estimation des dommages, c’est pourquoi le seuil varie de 0,5 à 3 %. Les traitements sont généralement prévus entre le calice et la nouaison avant que le stade chrysalide de la larve ne soit atteint. Pour plus d’information, voir la fiche 74.

Charançon de la prune

Aucune observation n’est rapportée par les collaborateurs et aucune activité n’est prévue pour les prochains jours, selon CIPRA. Cette année, les restrictions concernant l’IMIDAN sont en vigueur. Si vous prévoyez utiliser l’IMIDAN comme traitement post floral, son utilisation sera possible seulement dans les parcelles qui n’ont pas besoin d’éclaircissage manuel et le délai de réentrée est de 9 jours. Outre, CALYPSO et THEME qui sont souvent utilisés en traitement postfloral, certains produits de la famille des diamides (28) comme HARVANTA et EXIREL ont une cote d’efficacité semblable au CALYPSO ou légèrement inférieure (voir l’affiche PFI ou la fiche 47). Cependant, ce sont souvent des produits utilisés contre le carpocapse de la pomme et la mouche de la pomme. Il faut donc en tenir compte dans votre stratégie de traitement si vous n’utilisez pas la confusion sexuelle contre le carpocapse de la pomme ou que vous avez besoin d’un traitement supplémentaire avec cette technique et le GF-120 contre la mouche de la pomme.

Carpocapse de la pomme

La pose des diffuseurs pour la lutte de la confusion sexuelle contre le carpocapse de la pomme est pratiquement terminée dans plusieurs régions. Une première capture a été notée en Montérégie-Est dans un verger sans confusion sexuelle. Il faut donc se dépêcher pour terminer la pose des diffuseurs.

RAVAGEURS SECONDAIRES
(S. Gervais)

 

Dans les vergers pilotes, les captures de la noctuelle du fruit vert sont toujours en baisse et s’approchent de la fin. Les observations de chenilles de la noctuelle du fruit sur les bourgeons et les pousses sont toujours faibles. Cet insecte nécessite rarement des interventions. Pour plus d’information, consultez la fiche 82 du Guide de PFI.

Les captures de la tordeuse à bandes rouges et de la mineuse marbrée sont toujours très faibles en Montérégie-Ouest et Montérégie-Est et inférieures à la normale saisonnière.

Des dommages par l’orcheste du pommier sont toujours mentionnés cette semaine sur bourgeons et feuilles en Montérégie par quelques collaborateurs, mais leur présence est minime. Il s’agit d’un charançon plus présent et actif sous régie biologique. Pour plus d’information, consultez la fiche 88 du Guide de PFI.

FLASH RAVAGEURS ET PRÉDATEURS
(S. Gervais)

Ravageurs 
  • Début des observations de taches galeuses causées par le phytopte du poirier sur des poiriers en Montérégie-Est. Pour plus d’information, voir la fiche du phytopte sur poirier dans le guide d’identification sur le réseau pommier.
  • Quelques chenilles arpenteuses notées dans les Laurentides, mais elles ne sont pas problématiques.
  • Quelques pucerons verts aperçus sur le feuillage.
  • Première mention des observations des larves de la punaise de la molène en Montérégie-Est.
  • Quelques tétranyques de McDaniel et à deux points ont été observés et quelques larves de tétranyque rouge dans toutes les régions. La présence des acariens sur feuillage est toujours faible.
  • Quelques symptômes d’oïdium mentionnés en Montérégie-Est.
Prédateurs
  • Exceptée la coccinelle qui se retrouve dans plusieurs vergers, les phytoséides et les agistèmes commencent à faire tranquillement leur première apparition dans les vergers.

RUCHES, POLLINISATEURS et POLLINISATION
(S. Gervais)

Pour la région de Montérégie : il est temps de sortir les ruches.

Pour la région de Québec et de la Chaudière-Appalaches : la liste des apiculteurs qui offrent leurs services pour la pollinisation est disponible ici. Pour des conseils sur la pollinisation (nombre de ruches, arbres pollinisateurs, protection des abeilles, etc.), consultez la fiche 42 du Guide de PFI.

Prévenir l’intoxication des abeilles

S’il est indispensable d’appliquer des pesticides pendant la floraison, il faut se limiter aux produits peu toxiques ou inoffensifs et le faire entre 19 h et 7 h, moment où les abeilles sont à la ruche (fiche 95). De plus, l’élimination dans le verger par la tonte ou la taille des plantes de couverture en fleurs comme les pissenlits et les trèfles diminue le risque d’intoxication lors du butinage. La toxicité des pesticides envers les abeilles est disponible sur l’affiche PFI, à la fiche 95 du Guide de PFI de même que sur le site Web de SAgE pesticides.

ÉCLAIRCISSAGE : ÇA COMMENCE DÈS LA FLORAISON!
(E. Barriault)
Pour bien réussir votre éclaircissage des variétés difficiles à éclaircir (‘Paulared’, ‘Gingergold’, ‘Gala’, ‘Honeycrisp’, ‘Spartan’, ‘Empire’, etc.), il est recommandé de faire plusieurs traitements et d’utiliser toutes les fenêtres d’opportunités disponibles, en commençant dès la floraison. En effet, des traitements mécaniques avec des appareils comme Darwin sont possibles dès le stade 20 à 50 % de la pleine floraison (1 à 2 fleurs ouvertes). Il est également possible de débuter les éclaircissages chimiques durant la floraison avec l’ANA (FRUITONE) ou la chaux soufrée. Les traitements de fertilisation foliaire à base d’azote avec ATS ont aussi un effet éclaircissant lorsqu’ils sont appliqués durant la floraison. Dans le cadre de projets sur l’éclaircissage, nous avons obtenu de très bons résultats, même sans l’usage du carbaryl (SEVIN), en commençant dès la floraison et en planifiant la date des traitements et la dose des produits selon les modèles prévisionnels. Pour plus d’information sur l’éclaircissage et les modèles, consultez l’article : RIMpro, un nouvel outil pour planifier l’éclaircissage et la fiche 43 du Guide de PFI.

 

OBSERVATIONS ET PRÉVISIONS DU RÉSEAU-POMMIER EN DATE DU 17 MAI
(S. Gervais et O.Denis)

Cliquez ici pour consulter le sommaire préparé chaque semaine pour les différentes régions pomicoles.

POUR EN SAVOIR PLUS

Cliquez ici pour les messages des conseillers du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ), les dernières prévisions et les observations en temps réel dans les vergers pilotes du Réseau-pommier.

 

Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques.