Résumé

  • Développement des pommiers ralenti la semaine dernière pour toutes les régions.
  • Floraison à venir pour les régions plus froides. Éclaircissage : calibre moyen des fruits de 4 à 12 mm et outils disponibles.
  • Maladies : bientôt la fin des primaires pour la tavelure en Montérégie? Mais pas pour les traitements contre le blanc et les maladies estivales et contre le feu bactérien pour les fleurs non écloses.
  • Stratégie postflorale : traitements en voie d’être réalisés dans le sud du Québec.
  • Carpocapse de la pomme : début des captures pour plusieurs secteurs.
  • Acariens, puceron rose, punaise de la molène et autres : les auxiliaires se mettent au boulot.

 

SITUATION GÉNÉRALE
(S. Gervais)

Les températures plus froides de la dernière semaine ont ralenti, voire même arrêté, le développement des pommiers ainsi que l’activité des insectes dans plusieurs régions. Le tout reprend cette semaine avec les températures plus chaudes. L’étape de l’éclaircissage bat son plein cette semaine pour les régions du sud du Québec et des traitements insecticides postfloraux sont réalisés ou en voie de l’être.

Quelques fleurs subsistent (variétés tardives ou à cidre), mais le stade « nouaison » est bien atteint en Montérégie. La nouaison semble très bonne cette année, les fruits sont bien accrochés et les conditions d’éclaircissage sont bonnes. Le calibre moyen pour plusieurs variétés varie entre 4 et 8 mm. Pour les variétés plus hâtives comme ‘Paulared’, le calibre moyen se situe entre 6 et 10 mm.

En Estrie, les pommiers sont aux stades « calice » à « début nouaison ». Les poiriers sont au stade « nouaison ».

Dans les Laurentides, le stade des pommiers varie de « floraison » à « nouaison » avec des calibres moyens entre 8 et 12 mm. La nouaison est bonne en général.

Le stade « bouton rose avancé » (cv. ‘McIntosh’) est atteint dans la région de la Capitale-Nationale et de Chaudière-Appalaches. La floraison est débutée dans les variétés hâtives de pommiers pour ces deux régions et les poiriers sont en pleine floraison. Voir l’avertissement N° 5 du 7 mai 2025 pour la protection des pollinisateurs et des espèces utiles et des conseils sur la pollinisation.

C’est toujours le stade « pré-bouton rose » pour les pommiers au Bas-Saint-Laurent et en Gaspésie. Le début de la floraison des poiriers est imminent et les pruniers sont en pleine floraison. Voir l’avertissement N° 5 du 7 mai 2025 pour la protection des pollinisateurs et des espèces utiles et des conseils sur la pollinisation.

ÉCLAIRCISSAGE: Voir l’avertissement N° 6 du 14 mai 2025 pour connaitre les différents outils disponibles pour l’éclaircissage. Suivez votre conseiller régional du MAPAQ pour plus de détails dans les différentes régions.

 

TAVELURE, BLANC ET FEU BACTÉRIEN
(V. Philion)

Tavelure
Dans toutes les régions limitrophes à Montréal, la pluie prévue entre le 29 et le 31 mai marquera la fin de la période des infections primaires. Selon la simulation RIMpro, l’inventaire d’ascospores tire à sa fin et cette dernière infection n’atteindra pas le risque extrême. La fin des primaires ne signifie pas la fin des traitements fongicides. Dans les vergers dépistés où la tavelure est bien réprimée, il peut être tentant de ranger le pulvérisateur pour la saison. Malheureusement, l’intensification du blanc et de la suie-moucheture, l’apparition de Diplocarpon (Marssonina) et des pourritures estivales (ex: pourriture amère) forcent à la vigilance selon les cultivars et l’historique local. Quelques traitements localisés peuvent donc être utiles en cours d’été, notamment en juin. Le modèle RIMpro peut vous aider à cibler les infections importantes de suie-moucheture et Diplocarpon jusqu’à la mi-juillet. Par la suite, les traitements fongicides sont souvent inutiles au Québec.

 

Blanc
Dans les vergers où cette maladie est un problème, un traitement ciblé est certainement à considérer aujourd’hui. Ce traitement pourrait aussi servir de rempart à l’infection de tavelure prévue demain.

 

Feu bactérien
Dans les vergers où l’éclosion des fleurs n’est pas terminée, les risques d’infection ne sont pas négligeables. Les fleurs en éclosion hier (27 mai) sont à risque demain (29 mai). Les symptômes sur les fleurs devraient apparaitre à partir du 31 mai. Une intervention rapide avec du prohexadione-calcium (APOGEE, KUDOS) dès l’apparition des symptômes sur les fleurs est très efficace pour limiter les dégâts. Ne confondez pas les infections sur les fleurs (graves et moins fréquentes) et les infections à partir des chancres qui ont lieu à tous les ans. Des symptômes de chancres sont déjà visibles dans les vergers. L’élimination rapide des symptômes de feu bactérien limite les dégâts.

 

 

STRATÉGIE POSTFLORALE : pour une application bien ciblée contre le charançon de la prune, l’hoplocampe des pommes et la tordeuse à bandes obliques
(S. Gervais)

 

Voir l’avertissement du N° 7 du 21 mai 2025 pour la stratégie postflorale.

Les charançons de la prune n’étaient pas en activité la semaine dernière à cause des températures fraîches, mais certaines soirées un peu plus chaudes sont à venir pour certains secteurs. Suivez le modèle de l’insecte sur Agrométéo Québec pour les prévisions d’activité et de ponte de l’insecte.

La présence et l’activité des larves de tordeuses à bandes obliques (TBO) sont toujours observées et variables pour toutes les régions au Québec. Les premières chrysalides ont été observées en Montérégie-Est, ce qui sonne tranquillement la fin des traitements possibles sur les larves de ce ravageur.

 

Chrysalide de TBO sur un bouquet floral le 27 mai en Montérégie-Est

Source : conseillère pomicole M-E

 

CARPOCAPSE DE LA POMME
(S.Gervais)

 

Le carpocapse de la pomme est à nos portes. Les premières captures sont mentionnées par plusieurs conseillers dans plusieurs régions au sud. Les premières pontes sont prévues la semaine prochaine pour les secteurs plus chauds. Pour plus d’information, consultez la fiche 65 du Guide de référence en production fruitière intégrée (Guide de PFI) pour le dépistage et les seuils d’intervention, et cliquez sur le nom de l’insecte ci-dessus pour consulter les traitements possibles en PFI en fonction du stade de développement de l’insecte.

 

ACARIENS, PUCERON ROSE, PUNAISE DE LA MOLÈNE ET AUXILIAIRES
(S. Gervais)

 

Des formes mobiles du tétranyque rouge sont observées dans les vergers en Montérégie et les premiers tétranyques à deux points sont mentionnés en Montérégie-Est.

Quelques colonies de pucerons roses ont été observées dans toutes les régions sauf au Bas-Saint-Laurent et en Gaspésie. C’est un ravageur secondaire en PFI dont la présence est favorisée par des printemps frais et pluvieux. Ce puceron s’attaque aux bourgeons à fruits et végétatifs ainsi qu’aux fruits. Consultez la fiche 65 du Guide de PFI pour le dépistage et les seuils d’intervention et cliquez sur le nom de l’insecte ci-dessus pour consulter les traitements possibles en PFI. Cette section se retrouve à la toute fin de la fiche.

Pucerons roses sous une feuille d’une nouvelle pousse

Source : IRDA

 

Les ravageurs ne sont pas les seuls à être observés, les prédateurs font aussi leur apparition et sont déjà actifs en Montérégie. Des larves de la punaise de la molène ont été aperçues en train de se nourrir de larves de tordeuses à bandes obliques. Bien que la punaise de la molène soit un excellent auxiliaire au verger, elle peut parfois s’attaquer aux fruits, lorsque la population est importante, et les proies rares. Une méthode de dépistage par observation des bouquets floraux et des fruits est disponible pour estimer le risque économique posé par la punaise de la molène. Des larves de syrphe ont aussi été observées dans les colonies de pucerons roses en Montérégie.

Les premiers stigmaéides sont mentionnés en Montérégie et les punaises pentatomides sont davantage observées par les collaborateurs de cette région. Les stigmaéides sont d’importants alliés contre l’ériophyide et les tétranyques en verger. Leur présence justifie aussi un dépistage « serré » du tétranyque rouge et du tétranyque à deux points avant d’intervenir. Quant aux pentatomides, certaines espèces sont prédatrices et se nourrissent d’acariens, de pucerons, de chenilles, d’autres punaises et même de coléoptères (voir la fiche Description et efficacité des prédateurs de pucerons pour en savoir plus sur ces espèces prédatrices. Pour les espèces qui sont phytophages et qui peuvent occasionner parfois des dommages d’alimentation sur les fruits, c’est beaucoup tard en saison.

 

Punaise pentatomide adulte du genre Brochymena qui peut être à la fois phytopage et prédatrice

Source : IRDA

Pour plus d’information sur les seuils d’intervention et les traitements possibles de ces différents ravageurs, consultez la fiche 65 du Guide de PFI et cliquez sur le nom de l’insecte ci-dessus pour consulter les traitements possibles.

FERTILISATION FOLIAIRE
(S. Gervais)

Le calendrier de fertilisation foliaire selon la fiche La fertilisation sans nuire à la phytoprotection du Guide de PFI a été déposé sur Agri-Réseau : Calendrier de fertilisation foliaire des pommiers.

 

 

OBSERVATIONS ET PRÉVISIONS DU RÉSEAU-POMMIER
(S. Gervais)

Cliquez ici pour consulter le sommaire préparé chaque semaine pour les différentes régions pomicoles.

 

Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques.

 

Tavelure: Dans toutes les régions limitrophes à Montréal, la pluie du 29 au 31 mai marquera la fin de la période des infections primaires. Selon la simulation RIMpro, l’inventaire d’ascospore tire à sa fin et cette dernière infection n’atteindra pas le risque extrême. La fin des primaires ne signifie pas la fin des traitements fongicides. Dans les vergers dépistés où la tavelure est bien réprimée, il peut être tentant de ranger le pulvérisateur pour la saison. Malheureusement, l’intensification du blanc et de la suie-moucheture, l’apparition de diplocarpon (Marssonina) et des pourritures estivales  (ex: pourriture amère) forcent à la vigilance selon les cultivars et votre historique local. Quelques traitements localisés peuvent donc être utiles en cours d’été, notamment en juin. Le modèle RIMpro peut vous aider à cibler les infections importantes de suie-moucheture et diplocarpon jusqu’à la mi juillet. Par la suite, les traitements fongicides sont souvent inutiles au Québec.

Blanc: Dans les vergers où cette maladie est un problème, un traitement ciblé est certainement à considérer aujourd’hui. Ce traitement pourrait aussi servir de rempart à l’infection de tavelure prévue demain.

Feu bactérien: Dans les vergers où l’éclosion des fleurs n’est pas terminée, les risques d’infection ne sont pas négligeables. Les fleurs en éclosion hier (27 mai) sont à risque demain.  Les symptômes sur fleurs devraient apparaitre à partir du 31 mai. Une intervention rapide avec du prohexadione-Ca (Apogee, Kudos) dès l’apparition des symptômes sur fleur est très efficace pour limiter les dégâts. Ne confondez pas les infections sur fleurs (graves et moins fréquentes) et les infections à partir des chancres qui ont lieu à tous les ans. Des symptômes sur chancres sont déjà visibles dans les vergers. L’élimination rapide des symptômes de feu bactérien limite les dégâts.

 

Les producteurs accompagnés par des agronomes bénéficient d’un atout majeur : des yeux sur le terrain pour les aider à prendre des décisions éclairées. En l’absence de conseil professionnel, la peur prend souvent le dessus, menant à des interventions inutiles. Dans les vergers dépistés où la croissance des feuilles et des fruits est suivie régulièrement, cette information agronomique peut justifier de **ne pas** traiter aujourd’hui, malgré le risque d’infection. Par exemple, s’il n’y a eu ni croissance ni pluie depuis mardi 20 mai, les traitements appliqués plus tôt cette semaine suffisent contre les ascospores éjectées aujourd’hui ou les conidies dispersées par la pluie. Le logiciel RIMpro peut aussi vous confirmer que la protection en place est toujours efficace (avec abonnement).

Résumé

Stades « calice » et début de nouaison en Montérégie.

Éclaircissage : outils disponibles.

Premières taches de tavelure.

Stratégie post-florale : application ciblée contre le charançon de la prune, l’hoplocampe des pommes et la tordeuse à bandes obliques.

Cécidomyie du pommier : premiers symptômes sur les feuilles.

Acariens : deuxième fenêtre d’intervention contre le tétranyque rouge.

Première mention de la punaise de la molène en Montérégie.

 

DÉVELOPPEMENT DES ARBRES FRUITIERS
(S. Gervais)

Le stade varie de « fin floraison » à « nouaison » (cv. ‘McIntosh’) en Montérégie. Le calibre moyen varie entre 5 et 6 mm. Quelques fleurs sont encore présentes.

En Estrie, les pommiers sont au stade « calice ».

Dans les Laurentides, on se situe entre « boutons roses avancés » à « pleine floraison ».

Le stade « bouton rose » (cv. ‘McIntosh’) est atteint dans la région de la Capitale-Nationale et de Chaudière-Appalaches. La floraison est débutée pour les poiriers dans la région de la Capitale-Nationale. Voir l’avertissement N° 5 du 7 mai pour la protection des pollinisateurs et des espèces utiles et des conseils sur la pollinisation.

Le stade « pré-bouton rose » est atteint au Bas-Saint-Laurent et en Gaspésie.

Fin de floraison et stade « calice » à St-Bruno le 20 mai 2025. Plusieurs stades de développement se côtoient pour un même cultivar dans certains vergers

Source : IRDA

 

ÉCLAIRCISSAGE: Voir l’avertissement N° 6 du 14 mai 2025 pour connaitre les différents outils disponibles pour l’éclaircissage. Suivez votre conseiller régional du MAPAQ pour plus de détails dans les différentes régions.

 

 

LES PREMIÈRES TACHES DE TAVELURE SONT SORTIES
(V. Philion)

Les observateurs du réseau confirment les prévisions de RIMpro : des taches de tavelure ont été observées cette semaine sur les feuilles de rosette (bouquet), en lien avec l’infection du 26-27 avril. Dans la plupart des régions du sud du Québec, la longue pluie des derniers jours correspond à la dernière infection primaire (ascospores) en l’absence de conidies. Dans les vergers où des taches sont déjà visibles, la sévérité des prochaines infections sera aggravée par la propagation des spores d’été (conidies). Là où aucun symptôme n’est détecté, les prévisions d’infections primaires de RIMpro demeurent pertinentes. En présence de taches, ce sont plutôt les risques d’infection secondaire — également modélisés dans RIMpro — qui deviennent pertinents.

Apparition des taches issues des infections primaires selon RIMpro (ce modèle n’est pas en ligne)

L’onglet Infections secondaires de RIMpro permet d’accéder au calcul d’infection secondaire (selon Mills et Schwabe)

 

 

STRATÉGIE POSTFLORALE : pour une application bien ciblée contre le charançon de la prune, l’hoplocampe des pommes et la tordeuse à bandes obliques
(S. Gervais)

Entre les stades « calice » et « nouaison », plusieurs ravageurs sont à un stade physiologique sensible aux insecticides et n’ont pas commencé à endommager les fruits. Le moment idéal de l’intervention, soit le calice ou la nouaison, dépendra de la présence et de l’atteinte du seuil d’intervention du ravageur, ainsi que de l’historique du verger.

Il est important de bien planifier la stratégie post-florale en tenant compte de la stratégie estivale; la majorité des produits homologués contre le charançon de la prune et de l’hoplocampe des pommes sont les mêmes que pour le carpocapse de la pomme et la mouche de la pomme. Il faut donc tenir compte de la gestion de la résistance aux pesticides, et ne pas utiliser plusieurs fois un produit du même groupe chimique. Consultez l’affiche PFI 2025 dans la section à droite de l’affiche (catégorie et groupe chimique) pour les catégories de pesticides.

Il n’y pas eu encore d’observation du charançon de la prune dans le sud du Québec. Le modèle prévisionnel de CIPRA ne prévoit pas non plus en ce moment une activité de cet insecte car les nuits à venir sont fraîches. Suivez le modèle de l’insecte sur Agrométéo Québec pour les prévisions d’activité de l’insecte et de ponte.

Charançon de la prune adulte et dommage sur un fruit

Source : LEDP (MAPAQ) et IRDA

Les premières captures d’hoplocampe des pommes ont débuté dans les Laurentides. Très peu présent en Montérégie-Est, il a été davantage observé dans les vergers biologiques en Montérégie-Ouest.

La présence des larves de tordeuses à bandes obliques est variable, mais elle est plus présente dans les vergers sous régie biologique. Aucune chrysalide n’a été observée pour le moment et il n’y a eu aucune capture du papillon dans les vergers pilotes. Un premier parasitoïde a été observé à proximité de larves de TBO en Montérégie.

Consultez la fiche 65 du Guide de référence en production fruitière intégrée (Guide de PFI) pour le dépistage et les seuils d’intervention et cliquez sur le nom de l’insecte ci-dessous pour consulter les traitements possibles en PFI :

  • Si le seuil d’intervention de l’hoplocampe des pommes est atteint, le traitement se rapprochera du stade « calice ». Régie biologique : intervention avec le trappage massif.
  • Si le nombre de fruits portant des marques fraîches de ponte par le charançon de la prune ou si le verger a un fort antécédent de dommages de charançon de la prune, la majorité de la ponte des femelles se produit généralement vers la nouaison. Régie biologique : intervention avec le SURROUND WP.
  • Si le seuil d’intervention des larves de tordeuse à bandes obliques est atteint, et pour que le traitement soit efficace, il doit être ciblé avant que les larves ne se transforment en chrysalides. Souvent, une intervention peut être jumelée avec un traitement contre un autre ravageur, afin d’éviter des passages inutiles de tracteur. Régie biologique et PFI : une intervention avec le Bt peut être possible pour les régions dont les pommiers sont en floraison ou en voie de l’être.

 

CECIDOMYIE DU POMMIER
(S. Gervais)

Les premiers symptômes sont apparus dans les vergers en Montérégie. La cécidomyie du pommier est un ravageur mineur en PFI. Un pommier bien développé peut supporter de grandes populations sans affecter la récolte de celui-ci. Cet insecte peut devenir plus problématique dans les jeunes plantations, en limitant la croissance, et peut nécessiter un traitement au stade « calice » sur la première génération de larves. Aucun seuil d’intervention n’existe en ce moment pour cet insecte.

Dommages des larves de cécidomyie du pommier

Source : IRDA

 

ACARIENS
(S. Gervais)

Des formes mobiles du tétranyque rouge  sont observées dans les vergers en Montérégie, mais ne sont pas mentionnées par tous les collaborateurs. Si le seuil d’intervention est atteint, voir Le dépistage sur feuillage et les seuils d’intervention synthétisé dans le tableau Dépistage par observation visuelle des fruits ou du feuillage (Fiche 65 sur les Grilles de dépistage pour les vergers). Une stratégie de traitement de début de saison avec AGRI-MEK peut être envisagée jusqu’à la nouaison.

L’éclosion des œufs de tétranyque rouge a été observée dans la région de Québec, mais pas encore dans la région du Bas-Saint-Laurent, ce qui laisse encore la chance d’intervenir avec l’huile de dormance dans cette région.

 

FERTILISATION FOLIAIRE
(S. Gervais)

Le calendrier de fertilisation foliaire selon la fiche La fertilisation sans nuire à la phytoprotection du Guide de PFI a été déposé sur Agri-Réseau : Calendrier de fertilisation foliaire des pommiers.

 

 

OBSERVATIONS ET PRÉVISIONS DU RÉSEAU-POMMIER
(S. Gervais)

Cliquez ici pour consulter le sommaire préparé chaque semaine pour les différentes régions pomicoles.

 

Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques.

 

Les observateurs du réseau confirment les prévisions de RIMpro : des taches de tavelure ont été observées cette semaine sur les feuilles de rosette (bouquet), en lien avec l’infection du 26-27 avril. Dans la plupart des régions du sud du Québec, la longue pluie des derniers jours correspond à la dernière infection primaire (ascospores) en l’absence de conidies. Dans les vergers où des taches sont déjà visibles, la sévérité des prochaines infections sera aggravée par la propagation des spores d’été (conidies). Là où aucun symptôme n’est détecté, les prévisions d’infections primaires de RIMpro demeurent pertinentes. En présence de taches, ce sont plutôt les risques d’infection secondaire — également modélisés dans RIMpro — qui deviennent pertinents.

Apparition des taches issues des infections primaires selon RIMpro (ce modèle n’est pas en ligne).

 

L’onglet “infections secondaires” de RIMpro permet d’accéder au calcul d’infection secondaire (selon Mills et Schwabe)

 

Les pluies successives qui ont débuté vendredi soir (16 mai) à plusieurs endroits ont favorisé de fortes éjections vendredi, samedi et il en reste encore pour aujourd’hui (dimanche). Le risque RIM a atteint le niveau extrême pour les éjections de vendredi (>500) et samedi (>1000) et atteindra un niveau de risque important pour les spores d’aujourd’hui (300) si la pluie continue toute la journée demain comme c’est prévu. Les traitements appliqués jeudi sont délavés dans la plupart des cas. La croissance importante depuis votre dernier traitement et le risque cumulé de toute cette pluie commande certainement un deuxième passage. La seule bonne nouvelle est que le temps froid va ralentir l’infection et permettre un traitement de bicarbonate + soufre jusqu’à lundi en soirée pour tuer les spores éjectées aujourd’hui. Pour les spores éjectés hier, il est déjà trop tard pour le bicarbonate.

Résumé

Stades « bouton rose avancé » et « floraison » en Montérégie.

Éclaircissage : outils disponibles.

Protection des espèces utiles.

Risques de blanc et de tavelure du pommier.

Hoplocampe des pommes : premières captures.

Chenilles, tordeuses et carpocapse de la pomme : premières captures du carpocapse de la pomme.

 

DÉVELOPPEMENT DES ARBRES FRUITIERS
(S. Gervais)

Le stade varie de « bouton rose avancé » à « pleine floraison » (cv. ‘McIntosh’) en Montérégie.

En Estrie, le stade varie de « pré-bouton rose » à « bouton rose ».

Dans les Laurentides, les premières fleurs sont apparues dans les cultivars hâtifs de pommier.

Le stade « débourrement avancé » est atteint dans la région de la Capitale-Nationale, de Chaudière-Appalaches, du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie.

La pleine floraison débutera sous peu pour l’Estrie, les Laurentides et certains secteurs de la Montérégie. Pour des conseils sur la pollinisation (nombre de ruches, période d’introduction des ruches, emplacement des ruches, approvisionnement en eau pour les abeilles), consulter la fiche Conduite pour un développement et une mise à fruit optimaux du Guide de référence en production fruitière intégrée (Guide de PFI).

Floraison à Franklin le 12 mai 2025

Source : IRDA

Les pruniers et les poiriers sont en floraison en Montérégie et dans les Laurentides et sont presque au stade « bouton blanc » en Gaspésie.

Surveillez vos pommiers! Vous pouvez sélectionner le modèle prévisionnel Phénologie McIntosh pour la station météo près de chez vous sur le site Agrométéo Québec.

 

 ÉCLAIRCISSAGE

   (S. Gervais)

Le contrôle de la charge fruitière des pommiers est une étape essentielle dans la régie PFI afin de favoriser la qualité de la récolte, une meilleure gestion du rendement et améliorer la stratégie de lutte contre certains insectes. Plusieurs larves comme la tordeuse à bandes obliques ou le petit carpocapse adorent les paquets de pommes. Ce sont d’excellents abris pour eux contre les prédateurs, en plus de restreindre la portée des traitements phytosanitaires.

Pour un éclaircissage réussi, il faut intervenir à plusieurs reprises à différents stades du pommier. Plusieurs outils sont disponibles :

 


RIMpro éclaircissage le 14 mai 2025 pour Hemmingford

 

  • Une nouvelle fiche, Mode d’emploi des agents éclaircissants, a également été créée et explique les règles générales à suivre, la description des agents éclaircissants et une suggestion de programme d’éclaircissage.

 

PROTECTION DES POLLINISATEURS ET DES ESPÈCES UTILES
(S. Gervais)

La floraison est en cours ou en voie de l’être pour le sud du Québec. Bourdons, abeilles, pollinisateurs sauvages, araignées, punaises réduves, coccinelles et chrysopes ont été aperçus dans les vergers. Il est de votre devoir en tant qu’utilisateur de pesticides de prévenir l’intoxication des abeilles, des pollinisateurs indigènes et autres espèces utiles. Ceci inclut notamment l’obligation légale de ne pas pulvériser un pesticide toxique aux abeilles pendant la floraison.

S’il est indispensable d’appliquer des pesticides pendant la floraison, il faut se limiter aux produits peu toxiques ou inoffensifs et le faire entre 19 h et 7 h, moment où les abeilles sont normalement à la ruche. La toxicité des pesticides envers les abeilles et les autres espèces utiles est disponible sur l’affiche PFI 2025 et dans la fiche Les espèces utiles, une ressource à protéger du Guide de PFI.

RISQUES DE BLANC ET DE TAVELURE DU POMMIER
(V. Philion)

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RISQUES DE FEU BACTÉRIEN

(V.Philion)

Cliquez ici

 

HOPLOCAMPE DES POMMES
(S. Gervais)

Hoplocampe des pommes adulte

Source : Bernard Drouin (MAPAQ)

 

Les premiers adultes ont été observés sur les fleurs et capturés en Montérégie, en Estrie et dans les Laurentides. La population devrait atteindre son « pic » cette semaine pour ces régions. Les œufs éclosent au stade « calice », en moyenne 10 à 12 jours après la ponte.

Pour l’estimation du risque : la méthode de dépistage de ce ravageur est décrite au tableau-synthèse Dépistage par pièges visuels de la fiche Grilles de dépistage pour les vergers. Les pièges doivent être installés au stade « bouton rose ».
Pour la stratégie d’intervention, si le seuil d’intervention est atteint, consultez la fiche l’Hoplocampe des pommes. Il arrive souvent que le seuil d’intervention soit atteint pendant la floraison, alors que l’usage des insecticides est interdit pendant cette période. Il faudra attendre l’émergence des larves du réceptacle de la fleur au stade « calice » et aussi la sortie des ruches du verger pour le traitement post-floral.

Un œuf d’hoplocampe des pommes pondu à la base du réceptacle, visible après dissection de la fleur

Source : IRDA

PAPILLONS PRINTANIERS, TORDEUSES ET CARPOCAPSE
(S. Gervais)

Les papillons de la noctuelle du fruit vert sont en forte baisse et la tordeuse à bandes rouges est en augmentation en Estrie et en Montérégie. La présence de larves (toutes espèces confondues) est variable mais plus présente dans les vergers sous régie biologique.

Premières mentions de la présence de larves de la tordeuse à bandes obliques dans les Laurentides.

Premières captures du carpocapse de la pomme dans les Laurentides.

La méthode de dépistage des tordeuses sur le feuillage est décrite au tableau-synthèse Dépistage par observation des fruits ou du feuillage de la fiche 65 (Grilles de dépistage pour les vergers).

 

 

COCHENILLE, TÉTRANYQUE ROUGE, PUNAISE TERNE ET PSYLLE
(S. Gervais)

Dans les régions plus au nord (Québec, Chaudière-Appalaches, Bas-Saint-Laurent et Gaspésie), les pommiers sont au stade « débourrement avancé ».

Voir l’avertissement N° 2 du 16 avril 2025 pour les méthodes de dépistage et les traitements à réaliser si le seuil d’intervention est atteint pour la cochenille et le tétranyque rouge. Les œufs de tétranyques rouges ne sont pas encore éclos selon les collaborateurs. L’éclosion des œufs est prévue cette semaine, selon CIPRA, pour la région de la Capitale-Nationale et de Chaudière-Appalaches et vers la fin de la semaine prochaine pour le Bas-Saint-Laurent et la Gaspésie.

Pour la punaise terne, l’activité est variable selon les secteurs : les stratégies de dépistage et les méthodes d’intervention sont décrites dans la fiche La punaise terne du Guide de PFI.

La présence de larves du psylle du pommier a été observée dans la région de la Gaspésie et possiblement au Bas-Saint-Laurent. Il n’existe pas de seuil d’intervention validé pour cet insecte. Les psylles du poirier peuvent causer un flétrissement et une chute précoce des feuilles, mais sont aussi des proies pour les prédateurs.

 

FERTILISATION FOLIAIRE
(S. Gervais)

Le calendrier de fertilisation foliaire selon la fiche La fertilisation sans nuire à la phytoprotection du Guide de PFI a été déposé sur Agri-Réseau : Calendrier de fertilisation foliaire des pommiers.

 

 

OBSERVATIONS ET PRÉVISIONS DU RÉSEAU-POMMIER
(S. Gervais)

Cliquez ici pour consulter le sommaire préparé chaque semaine pour les différentes régions pomicoles.

 

Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques.

 

Dans les vergers où le blanc était problématique l’an dernier, la chaleur et l’humidité prévue cette semaine vont certainement favoriser la maladie. (Voir RIMpro). Le modèle identifie bien les périodes de sporulation, mais l’infection n’est pas toujours prédite correctement. N’attendez pas une ligne rouge pour agir.

Une intervention avec un produit efficace contre le blanc est à envisager le 14 ou le 15 mai. Selon son positionnement, ce traitement agira également comme première ligne de défense contre l’infection de tavelure prévue pour le vendredi 16 mai. Dans les vergers où le blanc est plus problématique que la tavelure (ex: HoneyCrisp), un traitement le 14 est préférable.

 

Les fongicides des groupes 3 (ex. : Cevya) et 7 (ex. : Sercadis) sont à privilégier. Les produits « spécialisés » contre le blanc (ex. : Fullback) sont généralement déconseillés au Québec, car ils peuvent nuire à la gestion de la résistance de la tavelure. Dans le même esprit, le groupe 11 (ex. : Flint) est déjà compromis par la résistance, et son utilisation contre la tavelure est risquée. Le groupe 11 est plus utile pour des traitements en été (Vidéo) Le soufre et le bicarbonate de potassium sont efficaces contre le blanc, mais un traitement appliqué mercredi serait délavé avant l’infection de tavelure.

Plusieurs fongicides n’ont aucune efficacité contre le blanc. Évitez le Captan, Folpan, Mancozeb, Scala, Allegro, Cuivre dans les traitements qui ciblent le blanc.

 

Ne ratez pas cette occasion d’intervenir si le blanc est un problème dans votre verger : en l’absence de traitement, la propagation est rapide et des symptômes seront visibles en moins d’une semaine.

La ligne d’infection (en rouge) n’est pas fiable pour le modèle du blanc. N’attendez pas son apparition pour agir.

 

Dans plusieurs cas, un traitement visant à la fois le blanc et la tavelure est possible. Des traitements spécifiques pour le blanc ou la tavelure peuvent être justifiés si le blanc est très problématique.

Dans les vergers où les fleurs ont commencé à éclore à partir du 12 mai (poiriers et pommiers), une infection de feu bactérien est possible notamment jeudi (15) et vendredi (16). Entre l’éclosion et l’infection, il faut 48 h pour que la bactérie atteigne la fleur et développe une population importante. Les modèles qui prédisent une infection le lendemain de l’éclosion sont trop alarmistes et entraînent des traitements fréquents qui ne sont pas utiles. Ciblez votre énergie là où ça compte. Un traitement de streptomycine appliqué le 14 mai couvre les fleurs écloses au moment du traitement et à risque pour cette semaine. Les fleurs en éclosion le 15 mai pourraient être à risque vers le 17 ou 18 mai selon l’évolution de la température. Un deuxième traitement est donc à prévoir vers le 17 mai (ou plus tard). Il est impossible de couvrir toute la floraison avec un seul traitement, mais il est également épuisant et inutile de traiter tous les deux jours. Ciblez vos interventions.

Le produit bio le plus efficace contre le feu (Blossom Protect) est indisponible cette année. Exceptionnellement, la streptomycine a été autorisée en production biologique pour pallier à ce problème. Selon la littérature scientifique disponible, les autres options certifiées biologiques ne sont pas aussi fiables que Blossom Protect.

La pluie du vendredi 9 mai a provoqué une éjection très importante (Potentiel RIM > 1000). Au moment d’écrire ce billet (10 mai à 11 h), l’infection de tavelure a déjà dépassé le seuil « extrême » (> 500). Selon le moment où surviendra le séchage des feuilles aujourd’hui, il est possible que le risque atteigne son plein potentiel. La pluie du samedi 10 mai a permis l’infection des spores éjectées hier, mais le séchage empêchera l’infection de celles éjectées aujourd’hui (voir l’image de RIMpro pour Rougemont).

Si les arbres étaient complètement protégés hier, le lessivage ne pose pas de problème : le traitement a fait son œuvre en éliminant les spores susceptibles d’infecter.

Dans les vergers protégés « à moitié » hier, la situation est différente. Si vous avez traité un rang sur deux avant la pluie, il est temps de compléter votre intervention. Un risque « extrême » exige une stratégie sans faille.

Dans les vergers ayant un historique de blanc du pommier, le retour du beau temps favorisera la maladie. Il est préférable d’attendre à lundi ou mardi pour intervenir afin de bien couvrir le nouveau feuillage, mais ne ratez pas cette occasion de traiter avant que la maladie ne se propage.