Avertissement du 29 mai: fin de floraison, traitement du calice, maladies, insectes, éclaircissage

DÉVELOPPEMENT DES POMMIERS
(F. Pelletier et G. Chouinard)

Pour le cultivar McIntosh, les derniers stades observés (en date du 28 mai) dans les différentes régions pomicoles sont les suivants :

  • La pleine floraison a été atteint le 24 mai dans les sites les plus hâtifs au sud-ouest de Montréal et le 26 mai en Montérégie.
  • Le stade bouton rose avancé a été atteint le 27 mai en Estrie.
  • La floraison est à son début (quelques fleurs ouvertes) dans la région des Laurentides.
  • Les pommiers sont présentement au stade pré-bouton rose dans la région de Québec.

Selon le modèle prévisionnel, la pleine floraison est prévue pour le 30 mai (cv McIntosh) en Estrie et dans les Laurentides. Dans les régions les plus chaudes (sud-ouest de Montréal), le stade calice est prévu aujourd’hui (29 mai). Consultez le sommaire de la semaine pour l’ensemble des prévisions et des observations par région.

TAVELURE ET FEU BACTÉRIEN
(V. Philion)

Les plus récentes observations sur le développement de la tavelure  et les analyses de situation publiées récemment sur les premières taches de tavelure observées, les éjections de spores, les risques de feu bactérien et les modèles RIMpro sont disponibles en tout temps sur la plateforme PFI du Réseau-pommier (cliquez sur les liens pour y accéder).

INSECTES
(F. Pelletier et G. Chouinard)

En Montérégie, Estrie et Missisquoi, plusieurs vergers n’ont pas fait de traitement pré-floral car l’activité de la punaise terne est demeurée faible. De plus :

  • Quelques larves de tordeuses à bandes obliques ont été observées sur les pousses et bouquets mais une minorité de verger ont atteint le seuil d’intervention. La présence de diverses autres espèces de chenilles printanières est mentionnée par les collaborateurs (pique-bouton, arpenteuse, spongieuse, livrées).
  • En Montérégie (Est et Ouest) et dans la région de Missisquoi, seulement une minorité de vergers ont enregistré des captures d’hoplocampes alors que dans les Laurentides, plusieurs vergers ont déjà atteint le seuil d’intervention. En Estrie, les populations sont variables selon les secteurs et le début de l’activité de l’insecte est rapportée dans la région de Chaudière-Appalaches.
  • En Montérégie, des larves de punaises de la molène commencent à être observées sur les bouquets floraux.

Stratégie d’intervention globale en postfloral
Une seule application insecticide bien ciblée (ce qu’on appelle couramment letraitement du calice) est l’approche la plus profitable pour la gestion des insectes une fois la floraison terminée. C’est un traitement clé pour plusieurs ravageurs importants du pommier (charançon, punaise de la molène, tordeuses, cicadelles, hoplocampe, mineuses et cochenilles). Le moment exact de l’application (calice ou nouaison) dépendra toutefois des espèces présentes dans votre verger, déterminées par le dépistage. Consultez la fiche 69 du Guide de PFI pour les détails sur la stratégie à adopter. Les principes suivants s’appliquent toujours :

  • L’application de produits toxiques pour les espèces utiles doit être évitée après la floraison pour ne pas amplifier ou créer des problèmes d’acariens, de mineuses ou de pucerons.
  • Utilisez toujours la « dose minimale efficace » permettant de bien réprimer les ravageurs en minimisant l’impact sur les organismes utiles.

Stratégies d’interventions spécifiques

  • Carpocapse : voir les communiqués précédents. Nous vous tiendrons informés des périodes propices pour les pulvérisations à partir de la semaine prochaine.
  • Charançon de la prune : il s’agit d’un redoutable ravageur et il importera d’intervenir avant l’apparition des dégâts, soit une première fois entre le calice et la nouaison et en applications localisées par la suite, selon les résultats du dépistage. La stratégie de dépistage est résumée à la fiche 65 du Guide de PFI et la stratégie de lutte à la fiche 72. Aucune nuit favorable à cet insecte n’est actuellement prédite par modèle du Réseau jusqu’au 3 juin. À partir de la semaine prochaine, notre tableau sommaire donnera les détails par région concernant ces risques; d’ici là consultez le modèle en direct au besoin.
  • Hoplocampe : Il est normal que vos pièges à hoplocampe soient peu efficaces durant la floraison. Continuez la suveillance jusqu’à la nouaison.
  • Punaise de la molène : Si les fruits n’ont pas encore atteint le stade 10 mm et que la punaise de la molène est présente, une intervention doit toutefois être envisagée si plus de 1 à 5 % des fruits sont attaqués. Toutefois, une fois que les fruits atteidront ce diamètre, la punaise de la molène perdra sa nuisibilité mais demeurera un excellent prédateur d’acariens, à protéger!
  • Tordeuse à bandes obliques : consultez les communiqués précédents.

ACARIENS ET PRÉDATEURS D’ACARIENS
(F. Pelletier et G. Chouinard)

Des larves de tétranyques rouges sont observées en petit nombre dans quelques vergers et la présence des premiers tétranyques à deux points a été rapportée. Selon le modèle prévisionnel, l’éclosion des œufs du tétranyque rouge dans la région de Québec devrait avoir débuté en début de semaine.

Les premières observations d’agistèmes et de phytoséiides sont rapportées par quelques collaborateurs du Réseau. Outre ces acariens prédateurs, la présence de coccinelles, punaises pentatomides prédatrices (oui ça existe!), syrphes et chrysopes est aussi mentionnée parmi la faune auxiliaire observée à cette période en verger.

Stratégies d’intervention

Il est maintenant trop tard pour l’application d’huile, et si vous deviez faire un traitement il est temps d’initier le dépistage sur feuillage. Les seuils d’intervention proposés dans le guide de PFI (fiche 65) peuvent être modulés en fonction du nombre d’œufs, de la vigueur des arbres, de l’importance de la récolte, et de tout stress hydrique ou climatique.

ÉCLAIRCISSAGE
(E. Barriault)

Les bénéfices (physiologiques et phytosanitaires) de l’éclaircissage sont bien connus (voir la fiche 43 du Guide de PFI) de même que les défis que cette opération peut représenter. Selon les cultivars, les traitements d’éclaircissage peuvent commencer dès le stade calice (bien que l’effet éclaircissant soit plus prononcé autour de 10 mm) et les cultivars difficiles à éclaircir, comme Gala et Honeycrisp, peuvent nécessiter plusieurs passages et différents produits. Consultez le tableau de la fiche 43  pour les principales suggestions.

Saviez-vous que les doses de ces produits peuvent être ajustées en fonction du climat observé au moment du traitement ainsi que durant les jours suivants?En effet, un modèle bioclimatique qui prédit la réponse des pommiers aux traitements d’éclaircissage en fonction du bilan glucidique des arbres a été développé à l’Université Cornell (NY) par Alan Lakso et Terence Robinson. Ce modèle a fait l’objet de plus de 20 ans d’analyse et de suivi. Il tient compte de la météo des 2 jours précédents et des 4 jours qui suivent le traitement et de la possibilité pour les arbres d’accumuler des glucides par la photosynthèse. Depuis 2012, l’agronome Paul-Émile Yelle préparait les bilans glucidiques pour les principales régions pomicoles du Québec. Après un an d’absence, les bilans glucides sont de retour cette année. Ces derniers vous permettent d’estimer la sensibilité des arbres aux traitements d’éclaircissage après fleur et d’ajuster la dose des produits à base d’hormone en conséquence. Ces bilans seront mis à jour plusieurs fois par semaine et publiés sur Agri-réseau ICI. Les développeurs du modèle RIMpro ont également adapté une version qui est disponible en ligne ICI. Ces modèles, et les explications nécessaires, sont maintenant accessibles également via la page des données et prévisions de tous les modèles, sur la plateforme PFI du Réseau-pommier.

POUR EN SAVOIR PLUS 
(G. Chouinard et F. Pelletier)

Cet avertissement a été préparé par Gérald Chouinard, Ph. D., agronome, et Vincent Philion, M. Sc., agronome (IRDA). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter les avertisseurs du réseau Pommier ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d’en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.

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