Avertissement du 26 juin: sécheresse; acariens; mouche de la pomme; tavelure; feu bactérien; observations et prévisions du réseau.

 

SÉCHERESSE
(F. Pelletier)

Le manque d’eau est préoccupant pour l’ensemble des régions pomicoles en particulier pour les producteurs qui ne disposent pas de moyen pour irriguer.  Plusieurs collaborateurs du Réseau ont observé une chute physiologique des fruits plus forte qu’à l’habitude, occasionnée par la sécheresse.

LA FIN DES INFECTIONS PRIMAIRES
(V.Philion)

Les observations du 25 juin au laboratoire montrent une chute remarquable du potentiel éjectable alors que le modèle RIMpro indique que la pluie de samedi 27 juin serait nécessaire pour épuiser les spores de 2020. L’écart de quelques jours (ou l’équivalent d’une pluie) entre les observations et le modèle s’explique probablement par les périodes sèches prolongées qui ne sont pas encore parfaitement modélisées dans RIMpro.

L’effet combiné de a) la fin de la croissance végétative qui limite le risque d’infection; b) la chute observée du potentiel éjectable; et c) le fauchage de la litière qui n’est pas reflété par nos outils de prédiction, nous porte à conclure que les infections primaires sont déjà terminées au sud du Québec. Par prudence, la pluie du 27 juin pourrait être considérée comme la dernière infection primaire de l’année. D’autres observations suivront demain et la semaine prochaine pour les échantillons manquants. La fin des infections primaires dans les régions comme Québec sera confirmée ultérieurement.

Par contre, les taches provenant des infections primaires continueront à apparaître pendant environ 2 à 3 semaines et les infections par les conidies sont à redouter. La quasi-totalité des taches « primaires » sont attendues d’ici le 7 juillet.

La fin des éjections ne signifie pas la fin des traitements, mais marque la fin des risques de nouvelles infections primaires dans les vergers. La transition vers une stratégie de traitement allégée pour l’été peut être entamée dans les vergers sans taches apparentes. Cependant, l’arrêt complet des traitements fongicides n’est pas recommandé d’ici la fin de la sortie des taches et/ou la fin complète de la croissance.  Dans les vergers où des taches sont déjà apparentes, les traitements doivent continuer pour limiter la progression des infections secondaires, notamment la contamination des fruits. Dans les vergers peu ou pas tavelés, des traitements à intervalle régulier de bicarbonate en mélange avec du soufre est une possibilité réaliste qui garantit l’absence de résidus de fongicides de synthèse à la récolte. Le mélange ralentit la tavelure, mais aussi le blanc et la suie-moucheture.

 

LE FEU DE LA SAINT-JEAN
(V.Philion)

Plusieurs observateurs du réseau rapportent encore des symptômes de feu bactérien, notamment sur les cultivars à floraison tardive. Les symptômes sont surtout présents sur les pommes issues des fleurs latérales, ce qui confirme une infection tardive. Dans les vergers où les symptômes sont frais et que la croissance n’est pas terminée, une application de APOGEE/KUDOS (Prohexadione-Ca) pourrait limiter la propagation des symptômes.

INSECTES ET ACARIENS
(G. Chouinard et F. Pelletier)

Le temps chaud et sec favorise les acariens. Plusieurs observateurs du Réseau rapportent la montée des formes mobiles de tétranyques à deux points dans les pommiers dans certains secteurs de vergers notamment après le fauchage ou une application d’herbicide, parfois au-delà du seuil d’intervention.

Selon le modèle prévisionel, on se situe actuellement près du pic de captures de carpocapse de la pomme (1ère génération) pour les régions les plus hâtives. Le nombre observé de captures est variable selon les vergers. Quelques premiers dégâts ont été observés en début de semaine en Montérégie. Toujours selon le modèle, on se situe actuellement à environ 15-20 % des éclosions d’oeufs pour les régions les plus avancées et le pic d’éclosion serait atteint dans une dizaine de jours (voir sommaire du RAP).

Le charançon de la prune a été encore actif ces derniers jours dans les différentes régions et quelques dégâts frais ont été observés dans quelques sites à risque. La période d’activité de ponte tire à sa fin mais, selon les prévisions météorologiques actuelles, quelques nuits favorables à l’activité de cet insecte sont encore prévues dans les prochains jours parmi les nuits du 25 au 27 juin, dépendamment de la région (voir le sommaire par régions).

Après la Montérégie la semaine dernière, les captures de papillons de tordeuses à bandes obliques ont débuté dans l’ensemble des régions, incluant celle de Québec. Dans les régions les plus chaudes, on se situe actuellement au pic de captures.

Les premières captures de sésies du cornouiller ont été observées dans plusieurs régions (Montérégie, sud-ouest, Québec).

Aucune capture de mouche de la pomme n’a encore été rapportée mais les captures sont possibles dès la fin juin dans les régions les plus hâtives et les vergers les plus affectés par cet insecte.

La présence en verger de plusieurs espèces utiles est également rapportée par les collaborateurs du Réseau : coccinelles, œufs et larves de cécidomyies du puceron et de Leucopis (prédateurs de pucerons), punaises prédatrices (pentatomides, assassines et de la molène), acariens (agistèmes et phytoséides) et thrips prédateurs de tétranyques.

Stratégies d’intervention:

  • Mouche de la pomme: il est temps de nettoyer vos sphères rouges et de débuter le dépistage.
  • Acariens : poursuivez le dépistage sur le feuillage et consultez la fiche 91 du Guide de référence en production fruitière intégrée (Guide de PFI) pour connaître la stratégie globale de lutte. N’oubliez pas de tenir compte de la présence des prédateurs et d’augmenter votre seuil de tolérance en leur présence.
  • Autres ravageurs : consultez les communiqués précédents pour plus d’information, ou encore le Guide de PFI.

 

OBSERVATIONS ET PRÉVISIONS DU RÉSEAU EN DATE DU 25 JUIN
(F. Pelletier)

Cliquez ici pour consulter le sommaire préparé chaque semaine pour les différentes régions pomicoles.

POUR EN SAVOIR PLUS EN PÉRIODE ESTIVALE

Avec la fin de la période critique pour la tavelure et la majorité des interventions de base ayant été effectuées en période préflorale et postflorale, la fréquence des avertissements sera réduite au cours des prochaines semaines. Le Réseau-pommier continue toutefois à suivre l’activité des insectes et des maladies, et nos sources d’information ci-après sont toujours mises à jour:

  • Messages des conseillers du MAPAQ, prévisions et observations en temps réel : cliquez ici
  • Sommaire de la semaine par région : cliquez ici
  • Webcaméras : cliquez ici

 

Note spéciale du RAP: En raison de la crise de la COVID-19, le Québec pourrait faire face à une perturbation de son approvisionnement d’équipements de protection individuelle (EPI) au cours de l’été 2020, laquelle perturbation pourrait mener à une pénurie. En toute circonstance, le respect des étiquettes des pesticides et le port d’EPI approprié sont obligatoires (article 36 du Code de gestion des pesticides). La meilleure protection contre l’exposition aux pesticides est de porter un équipement de protection individuelle. Si vous n’êtes pas en mesure de vous procurer un EPI :

  • Ne pas appliquer de pesticides sans les EPI appropriés. Assurez-vous de porter les protections prescrites sur l’étiquette.
  • Si possible, retardez les applications jusqu’à l’obtention des bons EPI.
  • Utilisez des produits à moindre risque pour la santé (consultez SAgE pesticides) pour connaître les IRS des produits) ou pensez aux solutions de rechange.
  • Utilisez, s’il y a lieu, des pesticides qui pourraient être appliqués avec des EPI actuellement disponibles ou réutilisables, comme des gants lavables et réutilisables.

Advenant un manque dans l’approvisionnement des EPI, veuillez contacter votre fédération régionale de l’UPA pour les informer de la situation. Des démarches sont en cours pour assurer la disponibilité des équipements.

 

Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides.
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