Avertissement No 7, 24 mai 2023: Développement des pommiers. Gel. Stratégie postfloral. Ravageurs secondaires. Flash ravageurs et prédateurs. Ruches, pollinisateurs et pollinisation. Éclaircissage. Observations et prévisions du Réseau-pommier.

DÉVELOPPEMENT DES POMMIERS 

(S. Gervais)

En date du 24 mai, les derniers stades observés (cultivar ‘McIntosh’) dans les différentes régions pomicoles sont les suivants :

  • Majoritairement au stade calice en Montérégie et dans les Laurentides.
  • La floraison est toujours en cours en Estrie, mais il y a un début de chute des pétales.
  • Pour la région de Québec et celle de la Chaudière-Appalaches, on se situe entre le stade bouton rose avancé et début de la floraison, selon les sites.
  • Pour le secteur de Kamouraska, le stade prébouton rose est atteint.

Pour la semaine prochaine, le stade nouaison est prévu pour la Montérégie, le stade calice pour l’Estrie et les Laurentides et la pleine floraison pour les régions de Québec et de la Chaudière-Appalaches. Certains cultivars tels que ‘Jersey Mac’ et ‘Paulared’ en Montérégie sont déjà au stade nouaison. Consultez le tableau sommaire (au bas de ce communiqué) pour de l’information par région. Vous pouvez suivre le développement des pommiers en direct pour Compton, Franklin, Saint-Bruno-de-Montarville et Frelighsburg.

Poiriers : calice et début nouaison en Montérégie-Est pour la majorité des cultivars.

UN GEL PRINTANIER, DU JAMAIS VU?
(S. Gervais)

Des collaborateurs rapportent que c’est la première fois qu’ils observent autant de dommages causés par le gel qui a sévi entre le 16 et le 18 mai dernier.

Des températures sous le point de congélation (-1,3 °C à -4,3 °C) ont été notées par les stations météo du réseau. Les stades de développement du pommier affectés allaient du stade bouton rose à la floraison.

Des températures ont été rapportées par des stations météo dans certains vergers et diffèrent de celles des stations météo du réseau. En Montérégie, les températures observées sont descendues jusqu’à -8 °C par endroits et, pour la région de la Chaudière-Appalaches, elles sont descendues jusqu’à -7 °C.

L’évaluation des dommages par le gel
Mortalité estimée des bourgeons floraux par les collaborateurs :
  • Montérégie-Ouest : 50 à 100 % selon les secteurs, jusqu’à 100 % pour les poires
  • Montérégie-Est : 40 à 100 % selon les secteurs, de 80 à 100 % pour les poires
  • Estrie : 35 à 100 % selon les secteurs.

Un texte, en version Web et en PDF, rédigé en anglais par H.J. Larsen du Colorado State University, est disponible afin d’évaluer les dommages de gel dans votre verger : cliquez ici.

Cette évaluation devra être complétée à nouveau avec le développement des fruits. Le gel peut avoir endommagé les tissus de surface des fruits sur lesquels se développeront des tâches liégeuses; ce qui mènera au déclassement des fruits.

L’évaluation permet de cibler les besoins à venir en protection fongicide, en éclaircissage et en insecticide pour les parcelles endommagées.

STRATÉGIE POSTFLORALE : pour une application bien ciblée

(S. Gervais)

À la fin de la floraison, entre le calice et la nouaison, plusieurs ravageurs sont à un stade de développement physiologique sensible aux insecticides et n’ont pas commencé à endommager les fruits. Le moment exact de l’intervention, soit le calice ou la nouaison, dépendra de la présence et de l’atteinte du seuil d’intervention du ravageur, ainsi que de l’historique du verger.
  • Si le seuil d’intervention d’hoplocampe des pommes est atteint, le traitement se rapprochera du calice.
  • Si le nombre de fruits portant des marques fraîches de ponte par le charançon de la prune atteint un seuil d’intervention (Fiche 65) ou si le verger a de forts antécédents de dommages de charançon de la prune, la ponte des femelles se produit généralement vers la nouaison.
  • Si le seuil des larves de tordeuses à bandes obliques est atteint, un traitement efficace doit être ciblé avant que les larves ne se transforment en chrysalides. Souvent, son traitement peut être jumelé avec un autre traitement contre un autre ravageur afin d’éviter des passages inutiles de tracteur.
ATTENTION : le traitement postfloral doit tenir compte des nouvelles restrictions concernant l’interdiction de l’éclaircissage manuel des fruits à la suite du traitement avec l’insecticide IMIDAN. La planification du traitement postfloral doit être réfléchie en fonction de votre historique de verger et des techniques d’intervention utilisées contre le carpocapse de la pomme et la mouche de la pomme (voir explication supplémentaire dans la section charançon de la prune).Hoplocampe des pommes
Quelques captures d’hoplocampe des pommes ont été notées en Montérégie. De nouveaux seuils ont été atteints pour deux vergers bio en Montérégie. Aucun nouveau seuil n’a été atteint dans la région des Laurentides. Aucune capture n’a été rapportée dans les régions de la Chaudière-Appalaches et de Québec. Si le seuil d’intervention (Fiche 65) est atteint, il faut attendre la fin de la floraison et intervenir au stade calice du pommier dès que 90 % des pétales sont tombés.

Tordeuse à bandes obliques
Beaucoup de vergers ont atteint un seuil de traitement dans plusieurs régions. Certains vergers en Montérégie ont commencé leur traitement contre cet insecte. Il est très difficile de prévoir l’estimation des dommages, c’est pourquoi le seuil varie de 0,5 à 3 %. Les traitements sont généralement prévus entre le calice et la nouaison, avant que le stade chrysalide de la larve ne soit atteint. Les premières captures du papillon de la tordeuse de la génération d’été ont été observées en Montérégie. Pour plus d’information, voir la fiche 74.

Charançon de la prune
Des dommages de ponte ont été observés par un seul collaborateur en Montérégie-Ouest. La prochaine activité de l’insecte est prévue, selon CIPRA, aux alentours des 28 et 29 mai pour la Montérégie et les Laurentides. Cette année, les restrictions concernant l’IMIDAN sont en vigueur. Si vous prévoyez utiliser l’IMIDAN comme traitement postfloral, son utilisation sera possible seulement dans les parcelles qui n’ont pas besoin d’éclaircissage manuel et le délai de réentrée est de 9 jours. Outre CALYPSO et THEME, qui sont souvent utilisés en traitement postfloral, certains produits de la famille des diamides (28) comme HARVANTA et EXIREL ont une cote d’efficacité semblable au CALYPSO ou légèrement inférieure (voir l’affiche PFI ou la fiche 47). Cependant, ce sont souvent des produits utilisés contre le carpocapse de la pomme et la mouche de la pomme. Il faut donc en tenir compte dans votre stratégie de traitement si vous n’utilisez pas la confusion sexuelle contre le carpocapse de la pomme ou que vous avez besoin d’un traitement supplémentaire avec cette technique et le GF-120 contre la mouche de la pomme.

Carpocapse de la pomme
Quelques captures ont été notées dans les vergers pilotes, ainsi que des captures du petit carpocapse en Montérégie et dans les Laurentides. Les captures sont en avance sur le modèle prévisionnel de CIPRA.

RAVAGEURS SECONDAIRES
(S. Gervais)
Les captures de la tordeuse à bandes rouges et de la mineuse marbrée sont toujours très faibles en Montérégie-Ouest et Montérégie-Est et inférieures à la normale saisonnière. Des larves de pique-bouton ont été observées en Montérégie-Est et dans les Laurentides par deux collaborateurs. Pour plus d’information, voir la fiche 81 du guide de PFI. Dans le secteur de Kamouraska, plusieurs vergers ont atteint des seuils d’intervention contre les chenilles printanières.
FLASH RAVAGEURS ET PRÉDATEURS
(S. Gervais)
Ravageurs et prédateurs
  • Quelques captures du charançon de la pomme en Estrie dans des pièges à phéromone.
  • Quelques larves de la punaise de la molène en Montérégie-Est, mais faible présence.
  • La présence des acariens sur feuillage est toujours faible.
  • Dans certains secteurs en Montérégie-Est, la population de pucerons verts est en augmentation.
  • Début des colonies de pucerons roses en Montérégie et dans les Laurentides.
  • Début des observations de la cicadelle blanche en Montérégie.
  • Les captures de la cécidomyie du pommier sont en hausse dans les Laurentides.
  • Quelques symptômes d’oïdium mentionnés en Montérégie-Est.
  • Première mention de la punaise réduve en Montérégie-Ouest.

RUCHES, POLLINISATEURS et POLLINISATION
(S. Gervais)

Pour les régions de Québec et de la Chaudière-Appalaches : la liste des apiculteurs qui offrent leurs services pour la pollinisation est disponible ici. Pour des conseils sur la pollinisation (nombre de ruches, arbres pollinisateurs, protection des abeilles, etc.), consultez la fiche 42 du Guide de PFI.

Prévenir l’intoxication des abeilles

S’il est indispensable d’appliquer des pesticides pendant la floraison, il faut se limiter aux produits peu toxiques ou inoffensifs et le faire entre 19 h et 7 h, moment où les abeilles sont à la ruche (fiche 95). De plus, l’élimination dans le verger par la tonte ou la taille des plantes de couverture en fleurs comme les pissenlits et les trèfles diminue le risque d’intoxication lors du butinage. La toxicité des pesticides envers les abeilles est disponible sur l’affiche PFI, à la fiche 95 du Guide de PFI de même que sur le site Web de SAgE pesticides.

ÉCLAIRCISSAGE : ÇA COMMENCE DÈS LA FLORAISON!
(E. Barriault)
Relire ici le texte de l’avertissement de la semaine dernière.

 

ÇA SE POURSUIT EN 2023 ! Caravane et vitrine de régie à moindres risques
(S. Gervais)

Les prochains événements se dérouleront le 6 juillet à Hemmingford et  le 7 juillet à Saint-Paul-d’abbotsford.

D’autres événements sont à venir : PROGRAMME ET INSCRIPTION : cliquez ici

OBSERVATIONS ET PRÉVISIONS DU RÉSEAU-POMMIER EN DATE DU 24 MAI
(S. Gervais et O. Denis)

Cliquez ici pour consulter le sommaire préparé chaque semaine pour les différentes régions pomicoles.

POUR EN SAVOIR PLUS

Cliquez ici pour les messages des conseillers du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ), les dernières prévisions et les observations en temps réel dans les vergers pilotes du Réseau-pommier.

 

Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques.

 

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