Grêle, canicule et autres calamités amères en été
La fin de la croissance du pommier en été (bourgeon terminal) réduit radicalement les risques de propagation des maladies comme le blanc, la tavelure et le feu bactérien. C’est pour favoriser la formation de ce bourgeon terminal que les applications contenant de l’azote (ex: WUXAL) qui sont parfois recommandées jusqu’à tardivement en juin devraient être éliminées de nos habitudes.
Dans les blocs où la croissance n’est pas terminée (ex: jeunes plantations), les risques de temps violent associés aux périodes caniculaires peuvent encore causer des dommages.
Quoi faire après la grêle et du temps violent?
- Les traitements antibiotiques (streptomycine) sont recommandés dans les vergers avec un historique de feu bactérien suite aux orages de grêle en juin et tant que la croissance est active en juillet. Cette application est utile seulement si elle est faite dans les quatre heures suivant la grêle. Le traitement n’est pas nécessaire si la parcelle a déjà été traitée avec Apogee/Kudos où le régulateur de croissance diminue déjà grandement les risques de propagation.
- Dans les vergers où Apogee/Kudos n’a pas été utilisé, un traitement avec le régulateur de croissance dans les jours suivants une tempête de grêle est recommandé pour trois raisons : Apogee peut ralentir la progression du feu, limiter la poussée de croissance des arbres qui survient quand les arbres sont endommagés et ainsi limiter la perte des bourgeons floraux sur le bois de 2 ans. Ce dernier effet permet de régulariser la production dans l’année suivant la grêle1.
- À moins que les dommages au bois soient importants, les traitements fongicides sur pommiers sont souvent inutiles après une grêle au Québec. Dans les vergers où les chancres européens sont nombreux, un traitement au cuivre pourrait être utile pour éviter la propagation. Pour d’autres cultures fruitières, (ex : pêche, prune2) et dans les régions où la pourriture brune3 (Monilinia) ou d’autres pourritures comme la pourriture amère (Colletotrichum) est fréquente sur pommier, un traitement fongicide est parfois bénéfique dans les heures suivants la tempête. Dans certaines cultures comme la canneberge, les traitements ne sont pas utiles.4
Certaines maladies plus rares au Québec comme la pourriture amère ne sont pas arrêtées avec la fin de la croissance et prennent leur élan pendant les périodes de canicules et de temps orageux. Dans les vergers avec un antécédent de cette maladie (qui coïncident souvent avec les vergers avec un historique de feu bactérien) et dans les blocs de cultivars très sensibles (ex: Ginger Gold, HoneyCrisp) il serait peut-être utile de prévenir les problèmes:
Réduire le stress: irrigation, kaolin, éviter la taille d’été
Traitement fongicide: les traitements sont peu efficaces une fois la maladie déclarée. Un traitement de Captan avant la pluie pourrait atténuer la pression. En production biologique, la prévention est beaucoup plus efficace que les fongicides homologués.
- Rademacher, W. & Kober, R. Efficient Use of Prohexadione-Ca in Pome Fruits. European Journal of Horticultural Science 68, 101–107 (2003).
- MITRE, V., MITRE, I., SESTRAS, A. F. & SESTRAS, R. E. The Use of Plant Protection Products in Healing Wounds Caused by Hail in Plum. Bulletin of University of Agricultural Sciences and Veterinary Medicine Cluj-Napoca. Horticulture 68, (2011).
- Hellmann, M. Monilia fructigena – fruit rot in apple after artificial infraction of fruit skin in the summertime. Acta Horticulturae 149–154 (1998) doi:10.17660/ActaHortic.1998.466.25.
- Wells, L. D. & McManus, P. S. Effects of Simulated Hail Events and Subsequent Fungicide Applications on Cranberry Fruit Rot Incidence and Yield. Plant Disease 97, 1207–1211 (2013).
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