Avertissement No 4, 3 mai 2023: Développement des pommiers. Tavelure. Tétranyque rouge. Punaise terne. Flash ravageurs et prédateurs. Ruches, pollinisateurs et pollinisation. Observations et prévisions du Réseau-pommier.

* Cet avertissement a été publié sur le réseau pommier avant la publication finale de la version sur Agri-réseau. Des corrections pourront être apportées ultérieurement.
DÉVELOPPEMENT DES POMMIERS 
(S. Gervais)

En date du 3 mai, les derniers stades observés (cultivar ‘McIntosh’) dans les différentes régions pomicoles sont les suivants :

Le stade prébouton rose a été atteint au début de la semaine pour plusieurs endroits en Montérégie, surtout en Montérégie-Est. La région de Franklin, qui est généralement en avance sur les autres régions, a pris un peu de retard. Dans les Laurentides et l’Estrie, le débourrement avancé a été atteint pour l’ensemble des sites et l’on se dirige très prochainement vers le prébouton rose. Pour la région de Québec et de la Chaudière-Appalaches, il y a un bon décalage entre les prévisions CIPRA et les observations réelles. Certains secteurs chauds de Chaudière-Appalaches sont déjà débourrés et certains sites à Québec ont atteint le débourrement avancé lundi dernier.

Selon les prévisions des prochains jours, le stade bouton rose est prévu pour le début de la semaine prochaine dans les régions les plus hâtives. Consultez le tableau sommaire (au bas de ce communiqué) pour de l’information par région. Vous pouvez suivre le développement des pommiers en direct pour Compton, Franklin, Saint-Bruno-de-Montarville et Frelighsburg.

Certaines variétés de poiriers sont en floraison en Montérégie et au stade ballon dans les Laurentides. Quelques arbres du genre Prunus débutent leur floraison dans les boisés en Montérégie-Est.

Image Agri-Réseau

Stade phénologique, 3 mai 2023
Caméra du Réseau-Pommier (Frelighsburg)

TAVELURE
(V. Philion)
Le temps gris finira-t-il en taches noires?
La période pluvieuse qui a débuté le samedi 29 avril va s’étirer jusqu’à demain (jeudi 4 mai) dans plusieurs secteurs. Cette pluie a certainement provoqué des éjections d’ascospores à répétition, mais pas toutes ont eu l’occasion de compléter le cycle d’infection. D’abord, la plupart des éjections ont lieu le jour. Les pluies au cours de la nuit contribuent à l’infection, mais n’ajoutent pas de spores dans l’équation. Les périodes sèches, de jour comme de nuit, tuent graduellement les spores qui germent, mais n’affectent pas les spores qui ont réussi l’infection. Cette danse compliquée est illustrée dans les graphiques de RIMpro. Avec un peu de pratique, un œil exercé peut lire le graphique et identifier les spores les plus problématiques pour s’assurer que les traitements atteignent bien leur cible. Par exemple, les spores éjectées et en attente d’infection sont représentées par une zone blanche. Cette zone augmente avec l’arrivée des nouvelles spores et baisse quand les spores meurent lorsqu’elles ont réussi l’infection. La ligne rouge qui monte témoigne des spores qui ont réussi l’infection.
Selon les endroits, les spores éjectées le 29 avril n’ont pas eu l’occasion de faire des dégâts. La période sèche de dimanche en a tué la majorité. Par contre, les spores éjectées en fin de journée dimanche et lundi ont connu des conditions très favorables à la maladie jusqu’à mardi matin. Ce sont ces spores qu’il faut craindre le plus. Comme la réserve de spores n’est pas infinie, la pluie de mardi n’a pas vraiment provoqué d’éjection additionnelle. Cependant, la pluie de la nuit de mardi à mercredi a facilité l’infection de toutes les spores encore vivantes sur les feuilles.

Dans la mesure où votre stratégie de traitement permettait de tuer les spores éjectées dimanche et lundi, l’infection ne devrait pas être problématique. Selon l’heure d’intervention, un traitement réalisé en postinfection aujourd’hui pourrait encore « effacer » une bonne partie de cette grosse infection, mais son effet sera moindre sur les spores éjectées dimanche. Ne tardez pas à intervenir. Les traitements tardifs sont souvent assez efficaces, mais cette stratégie n’est pas « durable ». La tavelure partiellement « échappée » pourrait vous hanter cet été, ou accélérer la résistance à long terme.

Image Agri-Réseau

La fiche 48 Caractéristiques des produits utilisés pour réprimer les maladies en pomiculture au Québec du Guide de référence en production fruitière intégrée (Guide de PFI) a été mise à jour récemment. Un nouveau tableau résumant les caractéristiques agronomiques principales des fongicides testés pour lutter contre la tavelure du pommier a été ajouté à la fiche. Ce tableau intègre les nouvelles restrictions quant à l’utilisation des fongicides et les données d’une étude publiée par l’IRDA sur les doses équivalentes efficaces. Aussi, la durée d’efficacité en postinfection est calculée en degrés-heures (DH) depuis le début de la pluie.
TÉTRANYQUE ROUGE 
(S. Gervais)
Situation actuelle

Plusieurs pomiculteurs ont profité de la chaleur de vendredi dernier pour faire leur intervention avec l’huile contre le tétranyque rouge. D’autres prévoient de la faire lors du retour de la chaleur prévue dans les prochains jours, si une fenêtre d’application s’annonce.

Les œufs de tétranyque rouge seraient éclos dans plusieurs secteurs de la Montérégie selon les prévisions CIPRA, mais aucun collaborateur n’a observé d’éclosion. L’éclosion des œufs de tétranyque rouge est prévue en fin de semaine pour le secteur de l’Estrie et des Laurentides (voir la section Observations et prévisions du Réseau-pommier ci-dessous pour plus de détails).

Dépistage

Pour déterminer le besoin d’appliquer ou non de l’huile par le comptage des œufs d’hiver de tétranyque rouge sur les lambourdes, la méthode de dépistage est décrite dans la fiche 92 du Guide de PFI.

Traitement : application de l’huile
Voici quelques précautions à prendre si des conditions favorables à l’application d’huile sont présentes :

  • Température chaude (idéalement 18 °C ou plus);
  • Vents faibles (<10 km/h) et application soignée de façon à bien couvrir les bourgeons;
  • Attention aux risques de gel dans les 2-3 jours suivant l’application;
  • Attention à la phytotoxicité : ne pas appliquer de fongicide à base de captane, de soufre ou de folpet de 8 à 10 jours avant ou après le traitement à l’huile.
Si l’éclosion arrive avant les bonnes conditions d’application? L’huile est encore très efficace si elle est appliquée dans de bonnes conditions sur les premiers stades mobiles du tétranyque plutôt que sur les œufs.
  • Pour éviter toute phytotoxicité sur les pommiers, utilisez la moitié de la dose d’huile au stade « prébouton rose » (max. 30 l/ha) et le quart de la dose au « bouton rose » (15-20 l/ha).

PUNAISE TERNE

(S. Gervais)
Situation actuelle
L’activité et les captures de la punaise terne sont très faibles pour l’ensemble des régions. Il est fort à parier que le temps chaud et ensoleillé prévu pour être de retour dans quelques jours favorisera sa présence et son activité dans les vergers.
Dépistage
Pour évaluer le risque posé par ce ravageur, il faut tenir compte non seulement des captures sur les pièges, mais aussi de l’activité observée sur les bourgeons, de l’historique de la parcelle, des variétés présentes, des conditions climatiques et du type de mise en marché (voir la fiche 65 du Guide de PFI pour les seuils d’intervention).

Intervention

Le moment de l’intervention est important et doit coïncider avec les conditions favorables à l’activité de la punaise (peu ou pas de vent, température au-dessus de 15 °C et pas de pluie). L’intervention doit également coïncider avec le stade de développement du pommier sur lequel les dommages d’alimentation de l’insecte marqueront les fruits, soit vers le « prébouton rose »; stade qui est atteint pour plusieurs secteurs de la Montérégie et qui le sera bientôt pour les Laurentides et l’Estrie.

RAVAGEURS SECONDAIRES
(S. Gervais)

Dans les vergers pilotes, les captures de la noctuelle du fruit vert diminuent et l’on s’approche de la fin des captures. Quelques chenilles de noctuelle du fruit vert ont été observées sur les bourgeons et pousses par quelques collaborateurs du Réseau. Cet insecte nécessite rarement des interventions. Pour plus d’information, consultez la fiche 82 du Guide de PFI. Quelques chenilles printanières ont été également aperçues en Estrie et dans la région de la Chaudière-Appalaches.  Les captures pour la tordeuse à bandes rouges et la mineuse marbrée sont toujours très faibles en Montérégie-Ouest et Montérégie-Est.

Des dommages par l’orcheste du pommier sont toujours observés cette semaine sur bourgeons et feuilles en Montérégie-Ouest dans un verger biologique. C’est un charançon plus présent et actif sous régie biologique. Des traitements ont été appliqués. Pour plus d’informations, consultez la fiche 88 du Guide de PFI.

FLASH RAVAGEURS ET PRÉDATEURS
(S. Gervais)

La présence faible de thrips sur bourgeons est observée en Montérégie dans quelques vergers, ainsi que la présence de taupins et de quelques pucerons. Le début des captures de la tordeuse à bande oblique a été noté en Montérégie-Est. Pour les tordeuses, le dépistage des bourgeons floraux commence généralement vers le stade « bouton rose » qui sera atteint au début de la semaine prochaine pour certains secteurs en Montérégie.

Certains collaborateurs ont commencé l’installation des pièges à hoplocampe du pommier. Les premières captures sont attendues pour le milieu et la fin de la semaine prochaine pour la Montérégie.

Tranquillement, pendant que les ravageurs apparaissent, les prédateurs tels que les phytoséides, les coccinelles et les araignées commencent eux aussi à être observés en Montérégie.

RUCHES, POLLINISATEURS et POLLINISATION
(S. Gervais)
Des abeilles sauvages ont été aperçues en Montérégie-Est. Les premières fleurs du cv. ‘McIntosh’ pourraient ouvrir dès le 16 mai en Montérégie, selon les prévisions CIPRA. La liste des apiculteurs qui offrent leurs services pour la pollinisation est disponible ici. Pour des conseils sur la pollinisation (nombre de ruches, arbres pollinisateurs, protection des abeilles, etc.), consultez la fiche 42 et la fiche 95 du Guide de PFI.
OBSERVATIONS ET PRÉVISIONS DU RÉSEAU-POMMIER EN DATE DU 25 AVRIL
(S. Gervais)

Cliquez ici pour consulter le sommaire préparé chaque semaine pour les différentes régions pomicoles.

POUR EN SAVOIR PLUS

Cliquez ici pour les messages des conseillers du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ), les dernières prévisions et les observations en temps réel dans les vergers pilotes du Réseau-pommier.

 

 

Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques.

 

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