Fiche 82 La noctuelle du fruit vert
Dernière mise à jour le 20 mars 2024
Fiche 82
Gérald Chouinard et Yvon Morin
Description de comportement
La noctuelle du fruit vert (Orthosia hibisci) est un ravageur mineur en PFI. Elle hiberne dans le sol sous forme de nymphe et l’adulte émerge avant le débourrement du pommier. L’adulte est un papillon gris-brun de bonne dimension (20 mm), de couleur assez terne. Chacune de ses ailes porte deux taches gris-pourpre.
Adulte de noctuelle du fruit vert – photo J. Moisan-De Serres, MAPAQ
À la suite de l’accouplement, la femelle pond ses œufs un par un sur les branches. Les chenilles éclosent à partir du stade du pré-bouton-rose jusqu’à la chute des pétales. La larve est une chenille vert pâle marquée de trois lignes blanches longitudinales. Sa tête est verte comme le reste de son corps. Elle passe par six stades larvaires et sa taille à maturité peut atteindre 40 mm; c’est la plus grosse parmi celles qui affectent habituellement le pommier. Les premiers stades larvaires enroulent quelque peu les feuilles à l’éclosion. Sa présence nuisible se fait remarquer davantage à partir du stade bouton rose, période propice pour une intervention lorsque nécessaire (voir la section Stratégie d’intervention). Les chenilles se développent graduellement en s’attaquant aux feuilles et en creusant des cavités profondes dans les petites pommes. Elles se trouvent souvent dissimulées sous une feuille.
Larve de noctuelle du fruit vert – photo J. Moisan-De Serres, MAPAQ
Vers la fin de juin, les larves descendent au sol et s’enfouissent à une profondeur d’environ 5 cm pour se transformer en nymphe et passer l’hiver. Il n’y a qu’une génération par année.
Cycle de vie de la noctuelle du fruit vert – illustration J. Veilleux / IRDA
Dommages
La larve de noctuelle du fruit vert creuse de gros trous traversant parfois presque toute la pomme et pouvant, lorsque le cœur est affecté, causer la chute du fruit. Ces dégâts sont faciles à identifier au printemps, mais il est plus difficile de distinguer, sur un fruit mature, si les profondes lésions galeuses ont été causés par la noctuelle ou par les tordeuses actives à ce moment.
Dommage de larve de noctuelle sur pommette – photo IRDA
Dommage sur fruit mature pouvant être causé par une larve de noctuelle
Estimation du risque
Les noctuelles sont habituellement dépistées en fonction de leurs dégâts sur fruit. La méthode de dépistage des chenilles externes est décrite au tableau-synthèse Dépistage par observation des fruits ou du feuillage de la fiche 65.
Stratégie d’intervention
Bien que fort nuisible, cet insecte est peu fréquent dans les vergers commerciaux et ses populations sont normalement tenues en échec par les interventions préflorales effectuées avec des insecticides à large spectre. La décision de traiter doit tenir compte de l’historique des dégâts à la récolte. Si votre choix est de traiter particulièrement contre cette espèce, il faut agir contre les jeunes larves, soit environ cinq à dix jours après le maximum des captures (normalement observé autour du stade bouton rose). L’application d’un pyréthrinoïde avant la floraison constitue un traitement des plus efficaces, mais plusieurs autres produits sont utilisables (Bt, ALTACOR, DELEGATE, SUCESS, etc.) Les interventions effectuées au stade calice avec des organophosphorés (ex. : IMIDAN) sont toutefois peu efficaces en raison de la résistance/tolérance de cet insecte à ces produits.
Cette fiche est une mise à jour de la fiche originale du Guide de référence en production fruitière intégrée à l’intention des producteurs de pommes du Québec 2015. © Institut de recherche et de développement en agroenvironnement. Reproduction interdite sans autorisation.
Laisser un commentaire
Rejoindre la discussion?N’hésitez pas à contribuer !