DÉVELOPPEMENT DES POMMIERS

État de la situation (Francine Pelletier)

Pour le cultivar McIntosh, les derniers stades observés dans les différentes régions pomicoles sont les suivants :

  • La pleine floraison a été atteinte cette semaine dans la région de Québec.
  • Le stade calice a été atteint cette semaine dans la région des Laurentides et hier 26 mai en Estrie.
  • La nouaison a été atteinte le 25 mai en Montérégie et dans le sud-ouest de Montréal (sites les plus chauds) et aujourd’hui (27 mai) dans la région de Mississquoi.

Selon les prévisions du Réseau, le stade nouaison devrait être atteint le 29 mai dans les Laurentides et le 30 mai en Estrie. Les prévisions indiquent également que le stade calice sera atteint demain 28 mai dans certains secteurs de la région de Québec.

La semaine a été caractérisée par une baisse des températures, avec un épisode de gel observé dans certaines régions dans la nuit du 22 au 23 mai (voir tableau à la fin du communiqué).

Stratégies d’éclaircissage (rappel)

En plus de faciliter le travail des cueilleurs, l’éclaircissage permet de régulariser la récolte année après année et d’assurer un meilleur calibre des fruits. Consultez la fiche 43 du Guide de PFI.

Vous pouvez consulter les prévisions d’ajustement des doses pour l’éclaircissage (bilan glucides) pour Frelighsburg, Saint-Grégoire, Saint-Paul d’Abbotsford, Franklin, Saint-Antoine-de-Tilly et Sainte-Famille en cliquant ici. Merci à Paul-Émile Yelle, agronome, pour les calculs! Si vous êtes près de la frontière, vous pouvez aussi consulter des données pour des endroits comme Chazy, NY ou South Hero, VT, sur le site de NEWA où les mises à jour sont en continu; vous devrez y inscrire la date du débourrement et de la floraison chez vous.

 

INSECTES ET ACARIENS RAVAGEURS

État de la situation (Francine Pelletier)

Charançon de la prune 
Le charançon de la prune a été actif dans plusieurs régions de la province depuis dimanche dernier. Des adultes ont été observés en Montérégie et dans les Laurentides et quelques dégâts sur fruits ont été observés en Montérégie. Selon les prévisions météorologiques actuelles, les nuits du 27 et du 29 mai seront favorables à son activité, selon les régions pomicoles (voir le tableau en fin de communiqué).

photo: Y Morin

Carpocapse de la pomme
Après avoir débuté dans le Sud-ouest de Montréal, la semaine dernière, les premières captures ont été observées cette semaine en Montérégie et dans la région des Laurentides. 

Hoplocampe
De nombreuses captures ont été observées la semaine dernière en Estrie et le seuil d’intervention a été atteint dans la majorité des vergers de la région. Dans les Laurentides, les captures sont très variables d’un verger à l’autre. L’activité de l’hoplocampe est terminée dans le sud-ouest du Québec.

Tordeuse à bandes obliques
Les populations de chenilles sont observées en quantité variable d’un endroit à l’autre et dans quelques vergers, principalement en Montérégie, elle ont dépassé les seuils d’intervention. Les premières chrysalides de tordeuse à bandes obliques ont été observées le 22 mai en Montérégie.

Tétranyques
Des œufs et des formes mobiles de tétranyques rouges ont été observés, notamment en Montérégie, mais le seuil d’intervention contre ce ravageur a été atteint dans quelques blocs de vergers seulement (principalement là où les applications d’huile n’ont pas été faites). Quelques observations de tétranyques à deux points sont rapportées en Montérégie

Tordeuse orientale du pêcher
Le premier papillon de la saison a été capturé au verger pilote du Réseau situé dans le sud-ouest de Montréal

Autres ravageurs
Des adultes de charançon de la pomme ont été capturés par battage en vergers dans la région de l’Estrie. La présence de cet insecte est limitée pour le moment aux blocs de vergers où il n’y a pas de traitement au calice ou aux vergers à régie biologique.

Espèces utiles
Parmi les insectes bénéfiques observés en vergers au cours de la dernière semaine, on note entre autres plusieurs coccinelles et larves de syrphes ainsi que quelques acariens prédateurs (agistèmes et phytoséides), larves de punaises à molène et abeilles sauvages.

 

Stratégies d’intervention (cliquez sur les liens pour les détails)

Ce qui suit est d’ordre général. Pour des informations détaillées sur les produits utilisables, consultez l’affiche Production fruitière intégrée 2015 et cliquez sur les liens SAgE lorsque disponibles.

Charançon de la prune

Ne vous laissez pas surprendre par cet insecte. Deux nuits favorables à la ponte sont prévue au cours de la prochaine semaine dans la plupart des régions pomicoles. Suivez ainsi l’activité de cet insecte au cours des prochains jours:

  • commencez le dépistage à la nouaison: la seule méthode vraiment fiable pour le dépistage consiste à examiner les jeunes fruits afin de détecter les marques de ponte fraîche en forme de demi-lune ou de croissant (fiche 65 du Guide de PFI).
  • consultez le rapport des prévisions des modèles sur le site Web du Réseau-pommier pour suivre les « nuits favorables » pour l’activité du charançon (et donc pour les traitements). Un astérisque (“*”) marque les nuits favorables identifiées en fonction de prévisions météo disponibles.
  • La stratégie de lutte est détaillée à la fiche 72 du Guide de PFI. Des traitements de bordure peuvent être utilisés en remplacement de traitements complets dans certaines situations, comme à la suite d’un premier traitement complet.

Carpocapse (rappel)

Les populations bien établies peuvent être difficiles à contrôler, car les œufs éclosent sur une longue période et le développement de résistance aux insecticides a été démontré au Québec.  Il n’existe pas non plus de consensus parfait, au Québec comme ailleurs, sur les stratégies et les seuils d’intervention à utiliser. L’approche générale est décrite à la fiche 76 du Guide de PFI.

  • Dans le cas d’une application visant les œufs, il faut intervenir avant le début de l’éclosion des œufs qui survient approximativement lorsque 20 % des papillons ont émergé. Les prévisions du Réseau pour ce stade critique sont indiquées dans le tableau à la fin de ce communiqué (dans environ une semaine dans les sites chauds de la Montérégie) .
  • Dans le cas d’une application visant les jeunes chenilles, il faut intervenir au pic d’éclosion des œufs, qui se situe de 5 à 10 jours après le maximum de captures d’adultes de carpocapse dans les pièges. Les prévisions du Réseau pour ce stade critique sont indiquées dans le tableau à la fin de ce communiqué (la 4e semaine de juin dans les sites chauds de la Montérégie).
  • Le modèle d’Agropomme reproduit ci-après avec permission montre que pour Saint-Bruno, le début des éclosions (barres vertes) est prévu le 6 juin et le pic d’éclosion autour du 29 juin, ce qui correspond aussi aux prévisions du Réseau.

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(cliquez pour agrandir)

RÉSEAU 2015 DE DÉPISTAGE DE LA PUNAISE MARBRÉE

État de la situation

Le MAPAQ, en collaboration avec l’IRDA, l’IQDHO et le CÉROM, poursuit cette année les opérations du réseau de surveillance de la punaise marbrée (Halyomorpha halys,  Brown marmorated stink bug) dans les cultures suivantes: pommes, horticulture ornementale et grandes cultures. À ce réseau québécois s’ajoutera un réseau canadien qui sera en opération au Québec et dans les maritimes, afin de détecter la présence éventuelle de l’insecte dans les milieux agricoles, urbains, ruraux, récréatifs et naturels.

La punaise marbrée est un insecte ravageur originaire d’Asie, observé pour la première fois en Amérique du Nord en 2001 (en Pennsylvanie), et dont la distribution s’étend graduellement depuis. Il est maintenant présent dans une quarantaine d’états américains (incluant les états limitrophes au Québec) de même qu’en Ontario.

L’insecte se nourrit de plusieurs plantes cultivées et ornementales (pomme, poire, framboise, mûre, haricot, tomate, maïs sucré, poivron, soya, érable, orme, lilas, hibiscus, etc.), possède une grande résistance aux insecticides, et aime passer l’hiver dans les habitations.

photo MAPAQ

photo MAPAQ

Stratégie d’intervention (cliquez sur les liens pour plus d’informations).

Aucune intervention de lutte n’est actuellement requise ni envisageable au Québec contre cet insecte. Bien que la punaise marbrée fasse parfois l’objet de reportages spectaculaires aux USA, elle est présente depuis 5 ans en Ontario sans avoir nécessité d’intervention en milieu agricole.

La punaise marbrée (à gauche ci-après) peut être confondue avec les autres “punaises à bouclier” qui sont fréquemment rencontrées en verger. Les autres espèces sont soit prédatrices, soit phytophages mais dans le dernier cas leurs dégâts peuvent généralement être évités par une bonne répression des mauvaises herbes sur le rang (spécialement les légumineuses).

idPM

Si vous avez des indications quant à la présence d’une telle punaise dans votre verger, acheminez un spécimen pour identification au Laboratoire de diagnostic du MAPAQ ou parlez-en à votre conseiller pomicole. Pour plus d’informations, consultez le bulletin d’information sur la punaise marbrée, préparé par le Laboratoire.

 

SOIGNEZ VOS EMPLOYÉS BÉNÉVOLES

Plusieurs espèces utiles d’insectes et d’acariens travaillent gratuitement pour vous à abaisser les populations de ravageurs dans votre verger:

  • Plusieurs s’attaquent aux acariens : acariens prédateurs, punaises translucides et punaises de la molène (fiche 96 du guide de PFI).
  • Certains insectes sont d’excellents consommateurs de pucerons : coccinelles, cécidomyies et syrphes (fiche 97 du guide de PFI)..
  • Certains parasitoïdes (fiche 98 du guide de PFI), sont de véritables spécialistes qui s’attaquent et répriment efficacement soit la mineuse marbrée, soit les pucerons verts ou lanigères, selon les espèces. D’autres sont spécialisés pour localiser et tuer les larves de la TBO. L’activité de ces parasitoïdes peut être spectaculaire. Par exemple, il n’est pas rare d’observer des taux de parasitisme de 75 % chez les mineuses, dans les vergers commerciaux du Québec qui pratiquent la PFI.

Plusieurs de ces espèces utiles sont toutefois très sensibles à l’application des pesticides. Le choix de ces produits est donc crucial si vous voulez favoriser leur présence. En les protégeant, vous bénéficierez ainsi de leur activité qui pourra vous faire épargner des traitements supplémentaires au cours de l’été. Consultez l’affiche “Production fruitière intégrée 2015, ou le tableau de la fiche 95 du guide de PFI pour choisir le bon produit et éviter de les décimer… faites-en plutôt l’élevage!

 

APPORTS EN CALCIUM

Le calcium contribue à la fermeté des fruits tout en réduisant l’apparition du point amer et du brunissement. Les pulvérisations de calcium (autres que le nitrate de calcium) devraient commencer au plus tard deux semaines après la chute des pétales. Les applications de nitrate de calcium, quant à elles, ne sont plus recommandées à partir de la mi-juin pour éviter tout risque de phytotoxicité sur le feuillage et sur les fruits. Pour plus d’information sur les produits et les doses recommandés, consultez le Guide des traitements foliaires du pommier 2014-2015.

 

OBSERVATIONS ET PRÉVISIONS DU RÉSEAU EN DATE DU 26 MAI 
(Francine Pelletier)

Le tableau qui suit est un sommaire des observations et prévisions pour les principales régions du Québec, compilé à partir des données prises dans les vergers pilotes et des rapports des observateurs du Réseau.

t6(cliquez pour agrandir)

Comment lire ce tableau :

Sites : Les vergers pilotes considérés pour ce tableau sont: Québec (Sainte-Famille et Saint-Antoine-de-Tilly), Estrie (Compton), Montérégie (Rougemont, Mont-Saint-Grégoire, Saint-Paul, Saint-Hilaire, Saint-Bruno et Sainte-Cécile), Missisquoi (Dunham et Frelighsburg), Sud-ouest (Franklin et Hemmingford) et Laurentides (Oka et Saint-Joseph).

Prévisions : Les prévisions pour les ravageurs sont basées sur les modèles du Réseau, et les prévisions météo d’Environnement Canada des 7 prochains jours. Les normales sont utilisées pour compléter les prévisions. La date indiquée représente la plus hâtive des prévisions obtenues pour la région. Les prévisions ne doivent pas remplacer l’observation et le dépistage de votre verger!

Observations : informations rapportées par les observateurs du Réseau. La date indiquée représente la plus hâtive des observations rapportées pour la région.

Captures dans le verger du Réseau-pommier : captures moyennes par piège des 7 derniers jours, dans le bloc de pommiers sous gestion PFI du Réseau à Saint-Bruno.

Degrés-jours : Les degrés-jours base 5 °C sont cumulés depuis le 1er mars. La méthode Baskerville est utilisée par les modèles prévisionnels du Réseau en raison de sa plus grande précision, mais nécessite l’emploi d’outils informatiques (ex. : Cipra). La méthode standard nécessite uniquement de connaître la température maximale et la température minimale de chaque jour. Les deux méthodes ne sont pas interchangeables! Le débourrement du pommier, par exemple, correspond à 65 DJ5 « standards », mais à 79 DJ5 « Baskerville ».

Météo : Les données météo sont validées par Solutions Mesonet. Les DJ et les précipitations rapportées représentent la moyenne des valeurs obtenues pour tous les sites d’une région. Les flèches représentent l’écart à la normale pour cette région : ↑ = au-dessus de la normale; ↓ = au-dessous; ↔ = semblable.

 

POUR EN SAVOIR PLUS (cliquez sur les liens pour être redirigé)

Répondeurs téléphoniques du MAPAQ

  • Montérégie : 1 888 799-9599
  • Estrie : 1 800 363-7461 ou 819 820-3001, poste 2
  • Québec : 418 643-0033, poste 4
  • Laurentides : 450 971-5110, poste 6556

Plateforme PFI

Guide de PFI, Guide d’identification, prévisions et modèles, forum de discussion et accès prioritaire aux avertissements du RAP et à des messages supplémentaires des avertisseurs. Un abonnement est nécessaire (rabais de 60 % aux producteurs grâce au code promotionnel fourni par leur Fédération).

Prévisions et observations en temps réel dans les vergers

Cette information est mise à jour une fois l’heure pour la tavelure et deux fois par jour pour les stades phénologiques du pommier, les insectes et les acariens. Les sommaires météorologiques sont mis à jour une fois par jour et les prévisions météo trois fois par jour.

sagePour plus de détails sur les différents usages des pesticides agricoles et sur les risques qu’ils représentent pour la santé et l’environnement, vous êtes invité à consulter SAgE pesticides (www.sagepesticides.qc.ca).

État de la situation

Les symptômes de feu bactérien en lien avec les infections florales prédites par les modèles devraient commencer à apparaitre dans les vergers à risque au cours des prochains jours.

Stratégie d’intervention PFI

L’élimination rapide des symptômes dès leur apparition limite les dégâts liés à cette maladie. Consultez la fiche 105 sur le dépistage de cette maladie. Un vidéo est également disponible (lien). Selon la date de votre première application d’Apogee, il est peut-être déjà temps de procéder à la deuxième application. Voir la fiche 106 pour les détails sur la taille d’éradication estivale.

 

État de la situation

Les taches en lien avec l’infection du 10-12 mai commencent à apparaitre. Voir le bulletin sur la plate-forme PFI (lien) pour une explication détaillée. Dans les vergers où des taches de tavelure sont visibles, les infections secondaires prennent le pas sur les infections primaires. Les indices de RIMpro n’ont pas de valeur dans ces vergers puisque RIMpro est conçu pour évaluer le risque des infections primaires, pas le risque des infections secondaires.

Stratégie d’intervention

Dans les vergers exempts de taches, une stratégie agressive de traitements dirigés contre les infections primaires vous épargnera bien des soucis plus tard. Dans les vergers déjà tavelés, des traitements réguliers avec des fongicides de contact (fiche #50 du guide PFI) devront continuer après la saison des infections primaires. (fiche #103 du guide PFI). L’utilisation des fongicides sujets à la résistance est à proscrire dans les vergers où des taches de tavelure sont apparentes. (fiche #51 du guide PFI)

Plusieurs observateurs du réseau rapportent des taches de tavelure en lien avec l’infection du 10 au 12 mai (floraison). Selon le simulateur RIMpro, les premières taches liées à cette infection sont visibles depuis quelques jours et leur sortie sera étalée sur environ 10 jours. Cette infection dépassait à certains endroits 1200 sur l’échelle de RIM et donc l’apparition de taches dans les vergers n’est pas surprenante. Quand le risque est élevé, un seul traitement en protection (même bien fait) peut difficilement réprimer tout le risque notamment dans les vergers où la tavelure était problématique l’année précédente. Dans les vergers commerciaux “très propres” (dépistés sans tavelure en 2014), une stratégie d’un seul traitement pour ce genre d’infection est possible seulement si le traitement couvre bien toutes les surfaces (ex: traitement à chaque rangée, cible atteinte sur toute la hauteur, etc). Autrement, il faut adapter l’intensité des traitements au risque à couvrir. Concrètement, une infection à moindre risque (ex: RIM de 100) ne nécessite pas une couverture aussi intense qu’une infection à risque élevé. L’analogie la plus “colorée” est celle des couches de peinture: une seule application de foncé sur du pâle est comme couvrir une infection à risque faible, un traitement suffit. Mais comme pour l’infection grave, il faut plusieurs couches pour bien masquer le foncé.

Différentes possibilités existent pour adapter les traitements en fonction du risque. Une description plus détaillée est disponible dans la fiche 101.

1) Traitement de protection: Même si la croissance et parfois le lessivage par la pluie après l’application réduisent l’efficacité du traitement, la protection reste la stratégie “de base” pour réprimer la tavelure. Cependant, un seul traitement de protection ne peut venir à bout des risques très élevées et à l’inverse peut sembler excessif quand le risque est faible. Pour s’ajuster au risque, Il est possible de traiter un rang sur deux en protection (rangées alternées), mais à condition que la stratégie de lutte soit ensuite complétée par un autre traitement pendant ou après la pluie quand le risque le justifie.

2) Traitement de germination: Les traitements durant la pluie, aussi appelés “traitements stop” sont très efficaces, mais ne sont pas toujours faciles à synchroniser. Ils constituent néanmoins une excellente façon de compléter une stratégie de protection. Il est possible de substituer les traitements de protection par un traitement de germination (en tout ou en partie) à condition que la logistique soit en place pour traiter les surfaces dans un laps de temps assez court. Les traitements en germination un rang sur deux sont possibles pour compléter une stratégie de protection.

3) Traitement en post-infection: Certains produits permettent de freiner les infections et la tentation est forte pour plusieurs producteurs d’attendre après les périodes de pluie pour traiter seulement en “post infection”. Cette stratégie a ses limites, notamment avec les produits absorbés par la plante (systémiques):

a) Une seule application imparfaite d’un produit très puissant et systémique ne pourra jamais réprimer la tavelure sur les feuilles qui n’ont pas été atteintes par le produit. Même la meilleure peinture ne couvre pas les surfaces mal peintes. Les traitements successifs (back to back) qui sont parfois préconisés par les vendeurs pour combler les failles du premier traitement sont couteux et sont moins efficaces que les stratégies combinées avec un traitement de protection. De plus, les traitements successifs avec la même molécule peuvent accélérer le problème de résistance.

b) Les produits systémiques sont tous sujets à la résistance et la rotation des produits est actuellement limitée. Seuls les SDHI (ex: Fontelis) et un IBS (Inspire Super) sont encore fiables quand les traitements sont faits plus de 480DH après le début de l’infection (48h après le début de la pluie). Mélanger les produits efficaces après la pluie (ex: Fontelis)  avec un produit efficace avant la pluie (ex: Polyram) est inutile pour ralentir la résistance (voir Fiche 52).

Pour ces raisons, il est préférable d’adopter une stratégie combinée avec deux moments de traitement (protection et/ou germination et/ou post-infection) pour les infections avec un RIM élevé. Pour économiser du temps et de l’argent pendant la période des infections primaires, il faut investir dans la gestion du risque et traiter davantage quand ça compte. “Short term pain for long term gain”. Malheureusement, les économies sur le court terme peuvent se traduire par des traitements tout l’été et même des pertes à la récolte.

 

(adapté d’un texte de Paul Émile Yelle, agr,)

Des chercheurs de l’Université Cornell ont démontré que les périodes où le pommier a un surplus ou un déficit en hydrates de carbone (glucides) sont déterminantes pour l’efficacité des traitements d’éclaircissage après la fleur.  Ils ont développé un modèle qui tient compte des conditions météo réalisées et prévues, ainsi que du développement du feuillage et des fruits, afin de suggérer des ajustements de doses des produits éclaircissants. Ces prévisions sont disponibles en saison sur Agriréseau pour quelques régions pomicoles.

Si vous êtes près de la frontière, vous pouvez aussi consulter des données pour des endroits comme Chazy, NY ou South Hero, VT, sur le site de NEWA où les mises à jour sont en continu; vous devrez y inscrire la date du débourrement et de la floraison chez vous.

Plus la mise à jour est récente et plus on considère une prévision sur quelques jours seulement, meilleure est la prédiction.

Merci à Paul Émile Yelle, agr., pour les calculs pour le Québec!

DÉVELOPPEMENT DES POMMIERS

État de la situation

Pour le cultivar McIntosh, les derniers stades observés dans les différentes régions pomicoles sont les suivants :

  • Le bouton-rose avancé a été atteint cette semaine dans la région de Québec
  • La pleine floraison a été atteinte le 18 mai dans la région de l’Estrie et le 19 mai dans la région des Laurentides.
  • La plupart des vergers sont au stade calice en Montérégie Est
  • Le stade calice a été atteint le 19 mai dans le Sud-Ouest de Montréal.

Les prévisions du réseau pour ce même cultivar indiquent que le calice sera atteint le 25 mai dans les Laurentides et le 29 mai en Estrie. Le stade pleine floraison devrait être atteint le 24 mai dans certains secteurs de la région de Québec.

Bien que le stade “officiel” de la nouaison ne soit pas prévu sur Macintosh avant le 25 mai en Montérégie (est et ouest), dans ces régions la plupart des cultivars ont déjà des fruits noués (diamètre de 3 à 5 mm en date du 19 mai)

Stratégies d’intervention PFI (extrait d’un bulletin de Paul Émile Yelle, agr.)

Éclaircissage

Le contexte actuel de production de pommes laisse peu de place à l’à-peu-près. Les marges bénéficiaires sont très serrées et il faut porter une grande attention à la récolte afin d’assurer une conservation et un classement supérieurs de ce qui constituera la grosse part de vos revenus. Cette récolte de qualité, c’est à partir de maintenant qu’on la prépare, avec l’éclaircissage.

L’éclaircissage peut être pratiqué à différentes périodes: à la floraison, au calice, à 5-6 mm, à 10-13 mm, à 16-20 mm. En général, l’effet éclaircissant est plus prononcé autour de 10 mm. Mais l’éclaircissage est aussi un art! La réaction d’éclaircissage ne varie pas uniquement en fonction de la dose, mais selon plusieurs autres facteurs, comme :

  • le cultivar, l’âge du pommier, son port;
  • le développement du feuillage et des fruits;
  • la météo lors de l’application (du temps ensoleillé, des températures fraîches et une humidité relative faible réduisent l’effet des produits utilisés pour l’éclaircissage; à l’inverse, des conditions météorologiques nuageuses, chaudes et humides amplifient l’effet)

Bilan glucides et éclaircissage. Les doses suggérées dans le tableau qui suit peuvent ainsi être ajustées en fonction du climat observé au moment de l’éclaircissage ainsi que durant les 5 jours suivants. Un modèle prévisionnel basé sur le bilan glucides peut être utilisé pour préciser cet ajustement.  Visitez régulièrement la page des prévisions et modèles de la plateforme PFI pour consulter les bilans disponibles (merci à Paul Émile Yelle, agr., pour cette initiative).

La fiche 43 du Guide de PFI vous donnera plus d’informations sur le pourquoi, le comment et toutes les autres questions reliées à l’éclaircissage chimique et manuel. C’est un outil essentiel à votre succès.

Principaux produits suggérés pour l’éclaircissage (extrait du Guide de PFI 2015)

Éclaircissants1, 2 Matière active Fenêtre d’utilisation Concentration Dose/ha maximale
FRUITONE N (3,1 PS)3 Acide naphtyl-1-acétlque 5 à 15 mm 5 à 15 ppm4
SEVIN XLR PLUS (42,8 SL)5 Carbaryl (dose PFI) Calice à 12mm 2 L
MAXCEL (1,9 L)6 6-benzyladénine 5 à 15 mm; 20 mm si 2e traitement 75 à 200 ppm4 22 L/an
CILIS PLUS (2,0 L)6 6-benzylaminopurine 5 à 10 mm 50 à 200 ppm4 3.62 L
  1. Produits d’usage plus commun; d’autres produits, le thiosulfate d’ammonium (ATS), Accel et Amid-Thin peuvent être utilisés dans des conditions particulières
  2. La concentration des ingrédients actifs (% ou g/L) et la formulation sont indiquées entre parenthèses. Formulations : L : liquide, PS : poudre soluble, SL : suspension liquide.
  3. Peut s’employer en mélange avec Sevin, mais pas avec Maxcel ni Cilis. De 5 à 20 ppm (5 à 20 g de matière active/1 000 L) selon les cultivars et les conditions d’application. Volume minimal de 500 L/ha jusqu’à un maximum de 1000 L/ha. ATTENTION : 20 ppm est excessif dans la majorité des situations.
  4. 1 ppm = 1 g de matière active/1 000 L d’eau.
  5. Peut être employé en mélange avec un des autres produits du tableau. 1 à 2 L dans 1 000 L d’eau/ha.
  6. Le 6 BA peut contribuer au grossissement des fruits en favorisant la multiplication cellulaire. Pour ce faire, il faut l’utiliser lorsque les fruits sont encore petits. Produit particulièrement approprié pour des cultivars tels Gala ou Empire.

 

CLINIQUE D’ÉCLAIRCISSAGE ET DE DÉSHERBAGE
DANS LA RÉGION DE QUÉBEC 
(Christian Lacroix)

Lundi le 25 mai 13h, Verger de Tilly, 4385 Terrasse des Chênes, St-Antoine-de-Tilly. L’activité est gratuite et se tiendra beau temps, mauvais temps. Aucune inscription nécessaire. Au programme :

1. Clinique d’éclaircissage (Paul-Émile Yelle):

  • Comment les interventions hâtives peuvent améliorer la réussite de votre éclaircissage;
  • Comment ajuster les doses avec le bilan des glucides;
  • Comment évaluer la charge à viser sur chaque arbre;
  • Comment évaluer la nécessité de traiter à nouveau.

2. Démonstration d’équipement:

  • Éclaircissage mécanique avec l’appareil Darwin (Tyler Waller, ProvideAgro);
  • Sarcleur pour désherbage mécanique (Emmanuel Maniadakis, Verger biologique Maniadakis).

INSECTES ET ACARIENS RAVAGEURS

État de la situation (Francine Pelletier)

Tétranyque rouge:
Le début de la ponte par des femelles de tétranyques rouges a été observée en Montérégie mais en général, les observateurs du Réseau rapportent des populations faibles. Les traitements à l’huile semblent avoir bien fonctionné.

Punaise terne:
En général, l’activité des punaises tire à sa fin dans la plupart des régions pomicoles du Québec.

Mineuse marbrée:
Encore peu de captures sont rapportées pour l’instant dans l’ensemble des régions pomicoles.

Hoplocampe des pommes:
Des adultes ont été capturés dans toutes les régions, sauf la région de Québec. Certains vergers ont déjà atteint le seuil d’intervention, principalement dans la région du Sud-Ouest de Montréal mais également en Montérégie et dans les Laurentides.

Tordeuse à bandes obliques:
Observations de chenilles en Montérégie, dans la région de Missisquoi et des Laurentides, en quantités variables d’un endroit à l’autre, incluant quelques blocs où les seuils ont été atteints.

Carpocapse de la pomme:
Une première capture a été enregistrée cette semaine dans le Sud-Ouest de Montréal. Selon les prévisions, les autres régions devraient également enregistrer prochainement leurs premières captures (consultez le tableau en fin de communiqué).

Charançon de la prune:
Un premier adulte a été observé en verger en date du 15 mai dans le Sud-Ouest de Montréal. Bien que des nuits favorables à l’activité du charançon aient été observées durant la fin de semaine dernière, les prévisions météorologiques des prochains jours ne prévoient pas de bonnes conditions pour le charançon avant lundi.

Autres ravageurs:
Apparition en vergers du petit carpocapse, de la cicadelle blanche, du puceron vert et de la cécidomyie du pommier

Espèces utiles:
Différents insectes prédateurs ont été observés, notamment un grand nombre de coccinelles, chrysopes et syrphes. Parmi les prédateurs d’acariens, la présence de plusieurs agistèmes ainsi que de phytoséiides et de punaises à molène a été rapportée.

 

Stratégies d’intervention (cliquez sur les liens pour les détails)

Ce qui suit est d’ordre général. Pour des informations détaillées sur les produits utilisables, consultez l’affiche Production fruitière intégrée 2015 et cliquez sur les liens Sage lorsque disponibles.

Charançon de la prune:

Consultez l’avertissement de la semaine dernière. De plus:

Dépistage et traitements localisés à la suite d’un premier traitement. Il peut arriver, certaines années, que des populations importantes de charançon apparaissent dans les vergers jusqu’à cinq semaines après le stade du calice. Pour cette raison, il est recommandé de dépister vos vergers après le premier traitement pour détecter la réapparition de cet insecte jusqu’à la fin de juin. Le modèle prévisionnel peut vous aider à déterminer si le dépistage est à prévoir! La seule méthode vraiment fiable pour le dépistage consiste à examiner les jeunes fruits dans les secteurs à risque afin de détecter les marques de ponte fraîche en forme de demi-lune ou de croissant. Intervenez au besoin dans les secteurs affectés, si le seuil d’intervention de 1 % de fruits présentant des marques de ponte est dépassé (2 % à partir de la mi-juin).

Propriétés des produits utilisables au calice : Sage.

Carpocapse:

Si cela n’a pas déjà été fait, il est temps d’installer votre ou vos pièges à carpocapse. Le dépistage est une nécessité économique!

La méthode de dépistage est décrite à la fiche 65 du Guide de PFI. Le dépistage visuel des fruits devra débuter à la mi-juin, afin de détecter la présence de dégâts causés par cet insecte ainsi que d’autres « chenilles internes ».

La stratégie de lutte à adopter variera selon la situation. Les insecticides recommandés viseront soit les œufs, soit les larves tout juste sorties des œufs. Il n’existe pas de consensus parfait, au Québec comme ailleurs, sur les seuils d’intervention à utiliser. Pour cette raison, votre historique de dommages sera une donnée essentielle pour estimer le risque. L’approche générale est décrite à la fiche 76 du Guide de PFI. Toutefois, le recours à des modèles prévisionnels et aux services-conseils spécialisés est souvent requis pour les situations problématiques.

Propriétés des produits utilisables à partir de la mi-juin : Sage.

Nous vous informerons des prévisions sur le carpocapse au cours des prochaines semaines.

Tordeuse à bandes obliques:

Il n’est pas trop tard pour intervenir contre les chenilles (si les seuils d’intervention sont atteints) tant que celles-ci n’ont pas commencé à se transformer en chrysalides, ce qui se produit environ une semaine après la chute des pétales (autour de la nouaison).

Si vos pommiers ont atteint le stade nouaison, vous avez la possibilité d’intervenir plus tard en juillet si les populations de la prochaine génération dépassent à nouveau les seuils de traitement (ce qui n’est pas toujours le cas). Consultez la fiche 74 du Guide de PFI pour les détails sur les stratégies de lutte.

Propriétés des produits utilisables au calice : Sage.

Cicadelle blanche du pommier:

Il est temps de commencer le dépistage de cet insecte. La méthode est décrite à la fiche 65 du Guide de PFI. La stratégie de lutte est détaillée à la fiche 75.

N’intervenez pas contre les adultes, qui sont peu sensibles aux insecticides, et rappelez-vous que l’action néfaste des cicadelles se manifeste surtout lorsque leur effet est conjugué à d’autres stress (hydriques, acariens, etc.).

Pucerons:

De tous les pucerons pouvant être présents à cette période de l’année, c’est le puceron rose que l’on doit surveiller le plus. Il peut passer inaperçu en période préflorale, mais causer d’importants dommages si les populations continuent à se développer lors de la formation des pommes.

  • La méthode de dépistage est décrite à la fiche 65 du Guide de PFI, et la stratégie de lutte est détaillée à la fiche 78.
  • Si une intervention est nécessaire, choisissez le produit en fonction des espèces présentes au même moment, de façon à préserver les espèces utiles et réprimer les espèces nuisibles.

Hoplocampe (rappel):

Cessez le dépistage et évitez toute intervention contre l’hoplocampe à partir du stade nouaison. Les prochains jours représentent l’ultime fenêtre de traitement en Montérégie  (la nouaison est prévue pour le 25 mai pour la McIntosh dans les zones les plus hâtives), mais il reste plus de temps dans les autres régions.

Autres espèces:

Consultez l’avertissement de la semaine dernière.

 

OBSERVATIONS ET PRÉVISIONS DU RÉSEAU EN DATE DU 19 MAI 
(Francine Pelletier)

Le tableau qui suit est un sommaire des observations et prévisions pour les principales régions du Québec, compilé à partir des données prises dans les vergers pilotes et des rapports des observateurs du Réseau.

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(cliquez pour agrandir)

Comment lire ce tableau :

Sites : Les vergers pilotes considérés pour ce tableau sont: Québec (Sainte-Famille et Saint-Antoine-de-Tilly), Estrie (Compton), Montérégie (Rougemont, Mont-Saint-Grégoire, Saint-Paul, Saint-Hilaire, Saint-Bruno et Sainte-Cécile), Missisquoi (Dunham et Frelighsburg), Sud-ouest (Franklin et Hemmingford) et Laurentides (Oka et Saint-Joseph).

Prévisions : Les prévisions pour les ravageurs sont basées sur les modèles du Réseau, et les prévisions météo d’Environnement Canada des 7 prochains jours. Les normales sont utilisées pour compléter les prévisions. La date indiquée représente la plus hâtive des prévisions obtenues pour la région. Les prévisions ne doivent pas remplacer l’observation et le dépistage de votre verger!

Observations : informations rapportées par les observateurs du Réseau. La date indiquée représente la plus hâtive des observations rapportées pour la région.

Captures dans le verger du Réseau-pommier : captures moyennes par piège des 7 derniers jours, dans le bloc de pommiers sous gestion PFI du Réseau à Saint-Bruno.

Degrés-jours : Les degrés-jours base 5 °C sont cumulés depuis le 1er mars. La méthode Baskerville est utilisée par les modèles prévisionnels du Réseau en raison de sa plus grande précision, mais nécessite l’emploi d’outils informatiques (ex. : Cipra). La méthode standard nécessite uniquement de connaître la température maximale et la température minimale de chaque jour. Les deux méthodes ne sont pas interchangeables! Le débourrement du pommier, par exemple, correspond à 65 DJ5 « standards », mais à 79 DJ5 « Baskerville ».

Météo : Les données météo sont validées par Solutions Mesonet. Les DJ et les précipitations rapportées représentent la moyenne des valeurs obtenues pour tous les sites d’une région. Les flèches représentent l’écart à la normale pour cette région : ↑ = au-dessus de la normale; ↓ = au-dessous; ↔ = semblable.

 

POUR EN SAVOIR PLUS (cliquez sur les liens pour être redirigé)

Répondeurs téléphoniques du MAPAQ

  • Montérégie : 1 888 799-9599
  • Estrie : 1 800 363-7461 ou 819 820-3001, poste 2
  • Québec : 418 643-0033, poste 4
  • Laurentides : 450 971-5110, poste 6556

Plateforme PFI

Guide de PFI, Guide d’identification, prévisions et modèles, forum de discussion et accès prioritaire aux avertissements du RAP et à des messages supplémentaires des avertisseurs. Un abonnement est nécessaire (rabais de 60 % aux producteurs grâce au code promotionnel fourni par leur Fédération).

Prévisions et observations en temps réel dans les vergers

Cette information est mise à jour une fois l’heure pour la tavelure et deux fois par jour pour les stades phénologiques du pommier, les insectes et les acariens. Les sommaires météorologiques sont mis à jour une fois par jour et les prévisions météo trois fois par jour.

sagePour plus de détails sur les différents usages des pesticides agricoles et sur les risques qu’ils représentent pour la santé et l’environnement, vous êtes invité à consulter SAgE pesticides (www.sagepesticides.qc.ca).

État de la situation

Dans les vergers où de nouvelles fleurs étaient en éclosion le 14,15 ou selon les localités le samedi 16 mai dernier, le risque d’infection par le feu bactérien (fiche 104) sera très élevé lors de la pluie prévue dans la nuit du lundi 18 au mardi 19 mai. Les prévisions pour votre localité sont disponibles sur internet à partir de ce lien.

Dunham Feu 2015

Prévision d’infection du feu bactérien pour Dunham pour mardi le 19 mai.

 

 

 

Stratégie d’intervention PFI

Dans tous les vergers avoisinants des arbres porteurs de cette maladie, une intervention est requise pour contrer cette infection. Consultez la fiche 106 du guide PFI. Une intervention avec le Blossom protect est possible en soirée aujourd’hui, mais doit avoir lieu au moins 24h avant la période d’infection. Les traitements avec un antibiotique peuvent être effectués demain. Il est possible d’appliquer la streptomycine mardi, dans les heures suivant l’infection, mais cette stratégie est risquée compte tenu des prévisions météorologiques défavorables pour un traitement à ce moment.

Il est encore possible de commencer des traitements avec le régulateur de croissance APOGEE qui est très efficace pour limiter les dégâts du feu bactérien sur pousses. Cependant, si la pousse annuelle dépasse déjà 7,5cm l’effet sera moindre et diminue rapidement lorsque la pousse est plus avancée. Au moins deux applications d’APOGEE espacées d’environ deux semaines sont requises pour maximiser l’effet. Une dose d’APOGEE plus importante lors de la première application est préconisée pour réprimer le feu. APOGEE n’est pas recommandé sur les très jeunes arbres ou sur le cultivar empire. De plus, l’utilisation d’APOGEE réduit l’effet de vos traitements d’éclaircissage et votre stratégie de contrôle de charge devra en tenir compte.

La maturité des ascospores de Venturia inaequalis (tavelure du pommier) est estimée au laboratoire en provoquant l’éjection des spores 2x par semaine selon un protocole standardisé en usage depuis plusieurs années. Nous avons observé cette année un écart de 10 jours pour la récolte de la première spore mature entre des sites au sein du verger pilote de l’IRDA (28 avril vs 8 mai). Cette disparité à l’échelle locale est également constatée à l’échelle régionale. Dans les vergers des régions limitrophes à Montréal, nous n’avons toujours pas d’éjection à Franklin et Rougemont alors que des éjections sont enregistrés depuis un certain temps à Dunham (6 mai) et Oka/Saint-Joseph. Dans ces conditions, nous avons décidé de fixer au 28 avril la date de première spore “éjectable” (biofix),  un choix très conservateur qui a eu pour effet d’exagérer à certains endroits la prédiction (RIMpro) du risque d’infection pour la première pluie de l’année. Comme il n’est pas possible pour plusieurs site d’établir une date plus précise en 2015 et que la disparité locale observée à Saint-Bruno n’est probablement pas un cas isolé,  les ajustements du “biofix” pour chaque localité resteront conservateurs.

DÉVELOPPEMENT DES POMMIERS

État de la situation

Pour le cultivar McIntosh, les derniers stades observés dans les différentes régions pomicoles sont les suivants :

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  • Le pré-bouton rose a été atteint le 12 mai dans la région de Québec.
  • Le bouton rose a été atteint le 12 mai dans la région de l’Estrie.
  • Le bouton rose avancé a été atteint le 10 mai en Montérégie.
  • La pleine floraison a été atteinte le 12 au sud-ouest de Montréal et devrait être atteinte aujourd’hui (13 mai) dans les sites les plus chauds de la Montérégie.

Les prévisions du réseau pour ce même cultivar indiquent que le calice sera atteint dans 6 jours (le 19 mai) en Montérégie et dans le Sud-Ouest de Montréal. Dans les régions de Missisquoi et des Laurentides, la pleine floraison devrait être atteinte dans environ 4 jours (17 mai), et les premières fleurs devraient ouvrir  le 21 mai dans les sites hâtifs de la région de Québec.

 

Stratégies d’intervention  (cliquez sur les liens pour les détails)

Contrôle de la vigueur

L’application d’un régulateur de croissance comme APOGEE (prohexadione de calcium) ralentit la croissance végétative, ce qui réduit les besoins de taille et favorise la coloration et la qualité des fruits. L’application peut être faite lorsqu’il y a suffisamment de feuillage pour permettre une bonne absorption, mais avant que les nouvelles pousses ne soient trop longues, soit lorsqu’elles mesurent de 2,5 à 7,5 cm de longueur, ce qui correspond généralement aux derniers jours de la floraison. Le traitement est sans effet sur les abeilles et, comme les traitements fongicides, il peut s’effectuer alors que les ruches sont encore au verger. Pour plus d’information sur l’utilisation de ce produit, consultez le guide de PFI (fiche 43 de même que la fiche 106 si vous l’utilisez aussi contre le feu bactérien).

Éclaircissage

En plus de faciliter le travail des cueilleurs, l’éclaircissage permet de régulariser la récolte année après année et d’assurer un meilleur calibre des fruits. Selon les cultivars, les traitements d’éclaircissage peuvent commencer aussi tôt qu’au calice, et se poursuivre jusqu’à ce que les fruits atteignent 20 mm de diamètre. À ce sujet, consultez la fiche 43 du guide de PFI.

 

INSECTES ET ACARIENS RAVAGEURS

État de la situation (Francine Pelletier)

Tétranyques
Des larves de tétranyques rouges ont été observées sur feuillage en date du 6 mai en Montérégie. Selon le modèle prévisionnel du Réseau, l’éclosion des œufs est amorcée dans l’ensemble des régions incluant certains secteurs de la région de Québec. La présence de femelles hivernantes de tétranyques à deux points a également été rapportée.

Punaise terne
Les punaises ternes ont été très actives la semaine dernière avec les températures chaudes. Le seuil d’intervention a été atteint dans un grand nombre de verger des différentes régions pomicoles.

Noctuelle du fruit vert
Le pic de captures est dépassé pour cet insecte.

Mineuse marbrée
De peu à très de captures sont rapportées pour l’instant dans l’ensemble des régions pomicoles.

Hoplocampe des pommes
Les premières captures de cet insecte ont été observées au cours des derniers jours en Montérégie et dans le sud-ouest de Montréal.

Tordeuse à bandes obliques
Des larves ont été observées sur bouquets floraux en Montérégie et dans les Laurentides.

Carpocapse de la pomme
Les premières captures de papillons sont prévues pour le 27 mai en Montérégie (est et ouest). Plusieurs producteurs qui utilisent la confusion sexuelle pour lutter contre cet insecte ont donc déjà installé les diffuseurs à phéromones ou le feront dans les prochains jours.

Espèces utiles
Différents insectes prédateurs ont été observés, notamment un grand nombre de coccinelles ainsi que des chrysopes et des syrphes. Vous ne vous rappelez plus ce que mangent ces espèces utiles? Consultez les fiches 95, 96 et 97 du guide de PFI.

Stratégies d’intervention (cliquez sur les liens pour les détails)

“Traitement du calice”:

D’un point de vue économique et environnemental, une seule pulvérisation d’insecticide postflorale bien ciblée représente l’approche la plus profitable pour la gestion des insectes ravageurs à cette période. Ce qu’on appelle couramment « le traitement du calice » est un traitement clé pour plusieurs ravageurs importants du pommier : le charançon, les punaises (comme la punaise de la molène), les tordeuses et les cicadelles. Il contribue aussi à réprimer l’hoplocampe, la mineuse marbrée et les cochenilles.

Toutefois, dans la réalité, la période postflorale comprend deux stades de développement du pommier, soit le calice et la nouaison. Le moment exact de l’application dépendra donc des espèces présentes dans votre verger, telles que déterminées par le dépistage. Consultez la fiche 69 du guide de PFI pour les détails sur la stratégie à adopter. Les principes suivants s’appliquent toujours :

  • L’application des produits toxiques pour les espèces utiles doit être évitée après la floraison si on veut empêcher l’amplification des problèmes d’acariens, de mineuses ou de pucerons. Consultez l’affiche “Production fruitière intégrée 2015” ou la fiche 95 du guide de PFI pour choisir un pesticide ayant un minimum d’impact sur vos insectes et vos acariens utiles.
  • Appliquez les pesticides de préférence au moment où les organismes utiles sont moins actifs ou vulnérables, pour qu’ils soient moins affectés.
  • Utilisez toujours la « dose minimale efficace » permettant de bien réprimer les ravageurs en minimisant l’impact sur les organismes utiles.

La stratégie du traitement unique ne peut pas cependant pas répondre à toutes les situations. Voici donc quelques conseils spécifiques aux principaux ravageurs actuellement  présents et à venir:

Tordeuse à bandes obliques (TBO):

Un traitement spécifique est recommandé au calice lorsque le dépistage montre que le seuil d’intervention est dépassé. Pour la TBO seule, le seuil est de 3 % des bourgeons affectés. Si vous devez intervenir, consultez la fiche 74 du guide de PFI et retenez les conseils suivants :

  • Limitez le recours aux insecticides. Les niveaux de résistance aux pesticides cessent d’augmenter et chutent même naturellement lorsque ces pesticides ne sont pas appliqués pendant quelques années.
  • Afin de limiter l’utilisation des pesticides, effectuez le dépistage des adultes et des chenilles et n’intervenez que si les seuils sont atteints.
  • N’intervenez pas si de nombreuses chenilles se sont déjà transformées en chrysalides (ce qui est normalement le cas à la nouaison) car les interventions à ce stade sont inefficaces. Vous aurez l’opportunité d’intervenir à nouveau en juillet si les populations de la prochaine génération dépassent les seuils.
  • Si des pulvérisations sont nécessaires, faites une rotation des produits suggérés, en utilisant une famille chimique différente lors de chaque intervention.
  • Lors de l’application d’un produit, utilisez la dose minimale efficace. Une surdose  augmente vos coûts et la pression de sélection. Une dose insuffisante pourra vous forcer à intervenir une seconde fois, ce qui revient un peu au même! Ceci signifie aussi qu’il faut éviter les produits qui ne sont pas efficaces à la dose homologuée.
  • Si les conditions météorologiques ne se prêtent pas à une intervention chimique pendant la période idéale, il n’y a pas de solution magique. Cependant, rappelez-vous que les méthodes physiques de lutte (taille et éclaircissement manuel) pourront être utilisées en cours de saison, peu importe la température.
  • Consultez l’affiche «Production fruitière intégrée 2015» du Réseau-pommier pour un résumé des recommandations québécoises, incluant les doses recommandées.

Hoplocampe:

Si le seuil n’est pas atteint au stade du calice, il est préférable de cibler le traitement postfloral contre le charançon de la prune entre le stade du calice et celui de la nouaison. Consultez la fiche 71 du guide de PFI.

Cessez le dépistage et évitez toute intervention contre l’hoplocampe à partir du stade nouaison (prévu le 25 mai pour la McIntosh dans les zones les plus hâtives).

Tétranyque rouge :

Huile supérieure :  Il est maintenant trop tard pour une application d’huile supérieure, mis à part dans certains sites de la région de Québec. Pour les producteurs de cette région, si vous ne pouvez pas appliquer l’huile avant l’éclosion des oeufs, sachez qu’elle est très efficace également sur les jeunes stades larvaires du tétranyque lorsque la température reste élevée durant quelques jours après l’application et qu’il y a absence de pluie. Pour plus de détails sur le traitement à l’huile, consultez le guide de PFI (fiche 93).

Dépistage des acariens sur feuillage : si vous n’avez pas pu ou ne comptez pas appliquer d’huile, ou si vous désirez mesurer le succès de votre intervention, vous devrez effectuer le dépistage des acariens sur le feuillage dès l’éclosion des oeufs. Le dépistage des acariens est une opération de base en protection des vergers. La méthode nécessite une loupe et 20  feuilles récoltées au hasard dans chaque section de verger. Les seuils d’intervention proposés dans le guide de PFI (voir la fiche 65) peuvent être modulés en fonction du nombre d’œufs, de la vigueur des arbres, de l’importance de la récolte, de tout stress hydrique ou climatique.

Punaise terne :

Consultez les communiqués précédents.

Charançon de la prune:

Même si les dégâts de charançon apparaissent rarement avant la nouaison des fruits, chaque femelle est un redoutable ravageur et il importe d’intervenir une première fois après la floraison, mais avant l’apparition des premiers dégâts.

Utilisation du modèle prévisionnel. Un modèle mathématique développé par le réseau permet de prédire les « nuits favorables » pour l’activité du charançon (et donc pour les traitements). Consultez le rapport de prévisions des modèles sur le site Web du Réseau-Pommier et faites dérouler la page jusqu’à « Pommier/Charançon de la prune », vous y verrez sous peu la liste des nuits favorables pour chaque région. Ce modèle ne remplace pas le dépistage, mais il peut quand même vous aider. La stratégie de lutte est détaillée à la fiche 72 du guide de PFI. Des traitements de bordure peuvent être utilisés en remplacement de traitements complets dans certaines situations.

Pour plus de détails, consultez la fiche 65 du guide de PFI. Consultez aussi l’affiche Production fruitière intégrée 2015  pour un résumé des recommandations québécoises, incluant les doses recommandées.

 

APPORTS NUTRITIFS DE BORE ET DE MAGNÉSIUM

Le magnésium est un élément chimique essentiel à la synthèse de la chlorophylle et il favorise l’absorption de l’azote et du phosphore. Dans les vergers du Québec, particulièrement ceux situés sur des sols acides, on peut parfois observer une carence de magnésium. Si c’est le cas dans votre verger, une première pulvérisation foliaire de magnésium est recommandée au stade du calice.

Il est également recommandé de faire au moins deux applications d’azote (URÉE) et de bore (SOLUBOR, THIS-B) par an, une au stade du bouton rose et l’autre au stade du calice. L’azote aide à la nouaison des fruits et le bore prévient la formation de tissus liégeux.

 

RAPPEL: CLINIQUE D’ÉCLAIRCISSAGE EN MONTÉRÉGIE EST 
(Karine Bergeron)

  • Jeudi 14 mai, 13 h : Pomme Atout, 59, Rang de la montagne, Rougemont J0L 1M0

L’activité est gratuite et se tiendra beau temps, mauvais temps. Aucune inscription nécessaire. Diverses méthodes d’éclaircissage seront discutées en fonction de la météo des derniers et prochains jours. De plus, il sera possible de voir à l’œuvre une éclaircisseuse mécanique Darwin.

 

OBSERVATIONS ET PRÉVISIONS DU RÉSEAU EN DATE DU 12 MAI 
(Francine Pelletier)

Le tableau qui suit est un sommaire des observations et prévisions pour les principales régions du Québec, compilé à partir des données prises dans les vergers pilotes et des rapports des observateurs du Réseau.

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(cliquez pour agrandir)

Comment lire ce tableau :

Sites : Les vergers pilotes considérés pour ce tableau sont: Québec (Sainte-Famille et Saint-Antoine-de-Tilly), Estrie (Compton), Montérégie (Rougemont, Mont-Saint-Grégoire, Saint-Paul, Saint-Hilaire, Saint-Bruno et Sainte-Cécile), Missisquoi (Dunham et Frelighsburg), Sud-ouest (Franklin et Hemmingford) et Laurentides (Oka et Saint-Joseph).

Prévisions : Les prévisions pour les ravageurs sont basées sur les modèles du Réseau, et les prévisions météo d’Environnement Canada des 7 prochains jours. Les normales sont utilisées pour compléter les prévisions. La date indiquée représente la plus hâtive des prévisions obtenues pour la région. Les prévisions ne doivent pas remplacer l’observation et le dépistage de votre verger!

Observations : informations rapportées par les observateurs du Réseau. La date indiquée représente la plus hâtive des observations rapportées pour la région.

Captures dans le verger du Réseau-pommier : captures moyennes par piège des 7 derniers jours, dans le bloc de pommiers sous gestion PFI du Réseau à Saint-Bruno.

Degrés-jours : Les degrés-jours base 5 °C sont cumulés depuis le 1er mars. La méthode Baskerville est utilisée par les modèles prévisionnels du Réseau en raison de sa plus grande précision, mais nécessite l’emploi d’outils informatiques (ex. : Cipra). La méthode standard nécessite uniquement de connaître la température maximale et la température minimale de chaque jour. Les deux méthodes ne sont pas interchangeables! Le débourrement du pommier, par exemple, correspond à 65 DJ5 « standards », mais à 79 DJ5 « Baskerville ».

Météo : Les données météo sont validées par Solutions Mesonet. Les DJ et les précipitations rapportées représentent la moyenne des valeurs obtenues pour tous les sites d’une région. Les flèches représentent l’écart à la normale pour cette région : ↑ = au-dessus de la normale; ↓ = au-dessous; ↔ = semblable.

 

POUR EN SAVOIR PLUS 

Répondeurs téléphoniques du MAPAQ

  • Montérégie : 1 888 799-9599
  • Estrie : 1 800 363-7461 ou 819 820-3001, poste 2
  • Québec : 418 643-0033, poste 4
  • Laurentides : 450 971-5110, poste 6556

Plateforme PFI

Guide de PFI, Guide d’identification, Forum de discussion et accès prioritaire aux avertissements du RAP et à des messages supplémentaires des avertisseurs. Un abonnement est nécessaire (rabais de 60 % aux producteurs grâce au code promotionnel fourni par leur Fédération).

Prévisions et observations en temps réel dans les vergers

Cette information est mise à jour une fois l’heure pour la tavelure et deux fois par jour pour les stades phénologiques du pommier, les insectes et les acariens. Les sommaires météorologiques sont mis à jour une fois par jour et les prévisions météo trois fois par jour.

sagePour plus de détails sur les différents usages des pesticides agricoles et sur les risques qu’ils représentent pour la santé et l’environnement, vous êtes invité à consulter SAgE pesticides (www.sagepesticides.qc.ca).

État de la situation

À l’exception de quelques cultivars résistants comme la série “Harrow”, le poirier est généralement beaucoup plus sensible au feu bactérien que le pommier. Selon les observateurs du réseau, une bonne partie de la floraison sur poiriers est survenue au cours de la nuit de vendredi à samedi (9 mai) tant en montérégie Est qu’en montérégie Ouest. Ces fleurs ont vraisemblablement été visitées par les insectes hier matin et si ces insectes étaient porteurs de la bactérie responsable du feu bactérien (Erwinia amylovora), la population bactérienne sur les fleurs atteindra les seuils nécessaires à l’infection demain le 11 mai. Les quelques fleurs du 8 mai pourraient être infectées aujourd’hui. Les prévisions du modèle sont accessibles en ligne.

Stratégie d’intervention

Une intervention sur poiriers aujourd’hui ou demain (voir fiche 106) est nécessaire dans les vergers pour couvrir adéquatement le risque.