DÉVELOPPEMENT DES POMMIERS

État de la situation 

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Pour le cultivar McIntosh, les derniers stades observés dans les différentes régions pomicoles sont les suivants :

  • le pré-bouton rose a été atteint le 19 mai dans la région de Québec;
  • le bouton rose  a été atteint le 15 mai dans la région de la Montérégie.
  • le bouton rose avancé a été atteint le 16 mai en Montérégie, le 20 mai dans les Laurentides et le 21 mai en Estrie
  • la pleine floraison a été atteinte le 19 mai dans la région du sud-ouest de Montréal, et le 20 mi dans les autres régions de la Montérégie.

Les prévisions du Réseau pour ce même cultivar indiquent que le calice sera atteint dans 4  jours (le 25 mai) dans les sites chauds de la Montérégie, et que les premières fleurs devraient ouvrir le 26 mai dans la région de Québec.

 

Stratégies d’intervention (cliquez sur les liens pour les détails)

Contrôle de la vigueur

L’application d’un régulateur de croissance comme APOGEE (prohexadione de calcium) ralentit la croissance végétative, ce qui réduit les besoins de taille et favorise la coloration et la qualité des fruits. L’application peut être faite lorsqu’il y a suffisamment de feuillage pour permettre une bonne absorption, mais avant que les nouvelles pousses ne soient trop longues, soit lorsqu’elles mesurent de 2,5 à 7,5 cm de longueur, ce qui correspond généralement aux derniers jours de la floraison. Le traitement est sans effet sur les abeilles et, comme les traitements fongicides, il peut s’effectuer alors que les ruches sont encore au verger. Pour plus d’infos sur l’utilisation de ce produit, consultez le Guide de PFI (fiche 43 de même que la fiche 106 si vous l’utilisez aussi contre le feu bactérien).

Traitement insecticide du calice

D’un point de vue économique et environnemental, une seule pulvérisation d’insecticide postflorale bien ciblée représente l’approche la plus profitable pour la gestion des insectes ravageurs à cette époque de l’année. Ce qu’on appelle couramment « le traitement du calice » est un traitement clé pour plusieurs ravageurs importants du pommier : le charançon, les punaises (comme la punaise de la molène), les tordeuses et les cicadelles. Il contribue aussi à réprimer l’hoplocampe, la mineuse marbrée et les cochenilles.

Toutefois, dans la réalité, la période postflorale comprend deux stades de développement du pommier, soit le calice et la nouaison. Le moment exact de l’application dépendra donc des espèces présentes dans votre verger, telles que déterminées par le dépistage. Consultez la fiche 69 du Guide de PFI pour les détails sur la stratégie à adopter.

Le principes suivants s’appliquent toujours :

  • l’application des produits toxiques pour les espèces utiles doit être évitée après la floraison, si on veut empêcher l’amplification des problèmes d’acariens, de mineuses ou de pucerons. Consultez l’affiche ou la fiche 95 du Guide de PFI pour choisir un pesticide ayant un minimum d’impact sur vos insectes et vos acariens utiles.
  • Appliquez les pesticides de préférence au moment où les organismes utiles sont moins actifs ou vulnérables, pour qu’ils soient moins affectés.
  • Utilisez toujours la « dose minimale efficace » permettant de bien réprimer les ravageurs en minimisant l’impact sur les organismes utiles

Éclaircissage

En plus de faciliter le travail des cueilleurs, l’éclaircissage permet de régulariser la récolte année après année et d’assurer un meilleur calibre des fruits.  Selon les cultivars, les traitements d’éclaircissage peuvent commencer aussi tôt qu’au calice, et se poursuivre jusqu’à ce que les fruits atteignent 20 mm de diamètre. Consultez la fiche 43 du Guide de PFI.

Des cliniques d’éclaircissage se tiendront dans différentes régions pomicoles au cours des prochains jours. Nous reproduisons ci-dessous les coordonnées de celles dont nous avons été informés.

 

CLINIQUES D’ÉCLAIRCISSAGE EN MONTÉRÉGIE ET EN ESTRIE

Collaboration MAPAQ, Club Pro Pomme, Club de producteurs du Sud-Ouest, Club agroenvironnemental de l’Estrie et participation de Paul Émile Yelle, agronome

  • St-Paul d’Abbotsford:  vendredi 23 mai à 13 heures.
  • Havelock: lundi 26 mai à 13 heures.
  • Frelighsburg-Dunham: mardi 27 mai à 13 heures.
  • Estrie: date à préciser.

Réussissez votre éclaircissage!

Depuis quelques années, la question n’est plus si l’on doit éclaircir, mais plutôt comment bien réussir son éclaircissage. Un début de saison tardif et un développement lent jusqu’à il y a une semaine ont réduit les incidences de gel. On a une floraison exceptionnelle et de bonnes conditions de pollinisation avec enfin un peu moins de vent. Est-ce qu’il faut forcément avoir une approche agressive cette année? Ça reste à vérifier! Nous vous invitons assister à une de ces cliniques éclaircissage pour bien planifier votre stratégie.

Lors de ces cliniques nous discuterons des conditions pertinentes cette année et des informations les plus récentes sur les interventions multiples et l’évaluation précise des résultats pour faire un traitement additionnel au besoin. Nous réviserons aussi les stades et les options de traitements disponibles. Le tout sera suivi d’une évaluation au verger de la nouaison et de la charge à viser.

  • Ce vendredi le 23 mai à 13 heures précises:  Les artisans du terroir, 1150, rang de la Montagne, St-Paul-d’Abbotsford. Info : Karine Bergeron, 450-347-8341, poste 4342 ; Karine.Bergeron@mapaq.gouv.qc.ca
  • Lundi le 26 mai à 13 heures précises:  À l’édifice historique de la Salle municipale de Havelock, 481, route 203, Havelock (juste au Sud de la route 202). Info : Evelyne Barriault, 450-347-8341, poste 4286; evelyne.barriault@mapaq.gouv.qc.ca
  • Mardi le 27 mai à 13 heures précises. À Frelighsburg, site à confirmer. Info : Karine Bergeron, 450-347-8341, poste 4342 ; Karine.Bergeron@mapaq.gouv.qc.ca

 

INSECTES ET ACARIENS RAVAGEURS

État de la situation (en date du 20 mai)

Punaise terne

Les captures sont fortes par endroits en Montérégie mais plutôt faibles de façon générale dans l’ensemble des régions pomicoles.

Tordeuse à bandes obliques

Généralisation des observations de larves en Montérégie, dépassement de seuils dans plusieurs exploitations.

Hoplocampe

Baisse de captures lors de la floraison. Une fois les pétales tombés, le piège à hoplocampe devient beaucoup plus attrayant pour cet insecte et un regain de captures est à prévoir.

Mineuse marbrée

En général, encore peu de captures sont rapportées dans l’ensemble des régions pomicoles.

Charançon de la prune

Aucune capture encore rapportée dans les pièges expérimentaux du Réseau.

 

Stratégies d’intervention (cliquez sur les liens pour les détails)

Punaise terne: consultez les communiqués précédents

Tordeuse à bandes obliques (TBO)

Un traitement spécifique est recommandé au calice lorsque le dépistage montre que le seuil d’intervention est dépassé. Pour la TBO seule, le seuil est de 3 % des bourgeons affectés. Si vous devez intervenir, consultez la fiche 74 du Guide de PFI et retenez les conseils suivants :

  • Limitez le recours aux insecticides. Les niveaux de résistance aux pesticides cessent d’augmenter et même chutent naturellement lorsque ces pesticides ne sont pas appliqués pendant quelques années. Afin de limiter l’utilisation des pesticides, effectuez le dépistage des adultes et des chenilles et n’intervenez que si les seuils sont atteints.
  • N’intervenez pas si de nombreuses chenilles se sont déjà transformées en chrysalides (ce qui est normalement le cas à la nouaison), car les interventions à ce stade sont inefficaces. Vous aurez l’opportunité d’intervenir à nouveau en juillet, si les populations de la prochaine génération dépassent les seuils.
  • Si des pulvérisations sont nécessaires, faites une rotation des produits suggérés, en utilisant une famille chimique différente lors de chaque intervention.
  • Lors de l’application d’un produit, utilisez la dose minimale efficace. Toute application inutile de pesticides augmente vos coûts et la pression de sélection. Toute application d’une dose insuffisante pourra vous forcer à intervenir une seconde fois, ce qui revient un peu au même! Ceci signifie aussi d’éviter les produits qui ne sont pas efficaces à la dose homologuée.
  • Si les conditions météorologiques ne se prêtent pas à une intervention chimique pendant la période idéale, il n’y a pas de solution magique. Cependant, rappelez-vous que les méthodes physiques de lutte (taille et éclaircissement manuel) pourront être utilisées en cours de saison, peu importe la température.
  • Consultez l’affiche «Guide des traitements foliaires du pommier 2014-2015» du CRAAQ pour un résumé des recommandations québécoises, incluant les doses recommandées.

Hoplocampe

Si le seuil n’est pas atteint au stade du calice, il est préférable de cibler le traitement postfloral contre le charançon de la prune, entre le stade du calice et celui de la nouaison. Consultez la fiche 71 du Guide de PFI.

Cessez le dépistage et évitez toute intervention contre l’hoplocampe à partir du stade nouaison (prévu le 29 mai pour la McIntosh dans les zones les plus hâtives).

Charançon
Même si les dégâts de charançon apparaissent rarement avant la nouaison des fruits, chaque femelle est un redoutable ravageur et il importe d’intervenir une première fois après la floraison, mais avant l’apparition des premiers dégâts.
Un modèle mathématique développé par le Réseau permet de prédire les « nuits favorables » pour l’activité du charançon (et donc pour les traitements). Consultez le rapport des prévisions des modèles sur le site Web du Réseau-pommier et faites dérouler la page jusqu’à « Pommier/Charançon de la prune », vous y verrez la liste des nuits favorables pour chaque région. Ce modèle ne remplace pas le dépistage, mais il peut quand même vous aider.

La stratégie de lutte est détaillée à la fiche 72 du Guide de PFI. Des traitements de bordure peuvent être utilisés en remplacement de traitements complets dans certaines situations.

Dépistage et traitements localisés à la suite d’un premier traitement

Il peut arriver, certaines années, que des populations importantes de charançon apparaissent dans les vergers jusqu’à cinq semaines après le stade du calice. Pour cette raison, il est recommandé de dépister vos vergers après le premier traitement pour détecter la réapparition de cet insecte jusqu’à la fin de juin. Le modèle prévisionnel peut vous aider à déterminer si le dépistage est à prévoir! La seule méthode vraiment fiable pour le dépistage consiste à examiner les jeunes fruits dans les secteurs à risque, afin de détecter les marques de ponte fraîche en forme de demi-lune ou de croissant. Intervenez au besoin dans les secteurs affectés, si le seuil d’intervention de 1 % de fruits présentant des marques de ponte est dépassé (2 % à partir de la mi-juin).

Pour plus de détails, consultez la fiche 65 du Guide de PFI. Consultez aussi l’affiche «Guide des traitements foliaires du pommier 2014-2015» du CRAAQ pour un résumé des recommandations québécoises, incluant les doses recommandées.

 

MAGNÉSIUM

Le magnésium est un élément chimique essentiel à la synthèse de la chlorophylle et il favorise l’absorption de l’azote et du phosphore. Dans les vergers du Québec, particulièrement ceux situés sur des sols acides, on peut parfois observer une carence de magnésium. Si c’est le cas dans votre verger, une première pulvérisation foliaire de magnésium est recommandée au stade du calice. Consultez le Guide des traitements foliaires du pommier 2014-2015 pour connaître l’éventail des éléments nutritifs et les doses qui peuvent être utilisés.

 

OBSERVATIONS ET PRÉVISIONS DU RÉSEAU EN DATE DU 20 MAI

Le tableau qui suit est un sommaire des observations et prévisions pour les principales régions du Québec, compilé à partir des données prises dans les vergers pilotes et des rapports des observateurs du Réseau. Il est publié environ une fois par semaine dans les avertissements du Réseau-pommier.

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(cliquez sur le tableau pour l’agrandir)

Comment lire ce tableau :

Sites : Les vergers pilotes sont situés dans les régions suivantes : Québec (Sainte-Famille et Saint-Antoine-de-Tilly), Estrie (Compton), Montérégie (Rougemont, Mont-Saint-Grégoire, Saint-Paul, Saint-Hilaire, Saint-Bruno et Sainte-Cécile), Missisquoi (Dunham et Frelighsburg), Sud-Ouest (Franklin et Hemmingford), Laurentides (Oka et Saint-Joseph) et Centre-du-Québec (Victoriaville).

Prévisions : Les prévisions pour les ravageurs sont basées sur les modèles du Réseau, les données des vergers pilotes et les prévisions d’Environnement Canada des 7 prochains jours. Les normales sont utilisées pour compléter les prévisions. La date indiquée représente la plus hâtive des prévisions obtenues pour tous les sites d’une région. Les prévisions ne doivent pas remplacer l’observation et le dépistage de votre verger!

Observations : Les observations sont rapportées par les observateurs du Réseau. Lorsque plusieurs observations sont rapportées, la date indiquée représente la plus hâtive des observations pour la région.

Captures dans le verger du Réseau-pommier : Captures moyennes par piège des 7 derniers jours, dans le bloc de pommiers sous gestion PFI du Réseau à Saint-Bruno.

Degrés-jours : Les degrés-jours base 5 °C sont cumulés depuis le 1er mars. La méthode Baskerville est utilisée par les modèles prévisionnels du Réseau en raison de sa plus grande précision, mais nécessite l’emploi d’outils informatiques (ex. : Cipra). La méthode standard nécessite uniquement de connaître la température maximale et la température minimale de chaque jour. Les deux méthodes ne sont pas interchangeables! Le débourrement du pommier, par exemple, correspond à 65 DJ5 «standards», mais à 79 DJ5 «Baskerville».

Météo : Les données météo sont validées par Mesonet-Québec. Les DJ et les précipitations rapportées représentent la moyenne des valeurs obtenues pour tous les sites d’une région. Les flèches représentent l’écart à la normale pour cette région : ↑ = au-dessus de la normale; ↓ = au-dessous; ↔ = semblable.

 

POUR EN SAVOIR PLUS

Répondeurs téléphoniques du MAPAQ: Consultez les communiqués précédents pour les numéros de téléphone.

Site internet du Réseau-pommier:  Pour les prévisions complètes en temps réel dans tous les sites pomicoles du Québec (vergers pilotes, postes d’observation et sites opérés par des partenaires du Réseau), consultez la page Web des prévisions et observations pour les vergers sur le site Web du Réseau-pommier. L’information est mise à jour une fois l’heure pour la tavelure et une fois par jour pour les stades phénologiques du pommier, les insectes et les acariens. Les observations et les prévisions météo sont aussi disponibles et mises à jour une fois par jour pour les sommaires météorologiques, et trois fois par jour pour les prévisions météorologiques adaptées à la pomiculture.

Plateforme d’information sur la PFI: Ce deuxième site du Réseau-pommier accueille le nouveau Guide de référence en production fruitière intégrée et il est le complément indispensable aux avertissements phytosanitaires. Consultez le bulletin d’information No 01 du RAP ou cliquez ici pour accéder directement au site. Un abonnement est nécessaire, mais les producteurs de pommes du Québec peuvent obtenir un rabais de 60% grâce au code promotionnel fourni par leur Fédération.

 

État de la situation

Lorsque la température peine à dépasser 18°C, les risques de feu bactérien sont assez faible. Néanmoins, les prévisions actuelles laissent présager que les fleurs qui ouvrent aujourd’hui (20 mai) rencontreront des conditions favorables à la multiplication des bactéries et qu’elles seront sujettes à une infection samedi le 24 mai. Évidemment, la situation pourra évoluer d’ici là.

Stratégie d’intervention PFI

Les conseillers pomicoles suivent de près les indices de risques (RIMpro, CougarBlight) pendant la période de floraison. Le feu bactérien n’arrive pas qu’aux autres. Soyez prêts.

Dans les vergers à risque (cultivar ou porte greffe sensible) et où des fleurs s’ouvrent aujourd’hui, une intervention de Blossom Protect pourrait être requise le 22 ou le 23 mai. Les traitements antibiotiques (Streptomycine ou Kasumin) peuvent être appliqués sur les fleurs ouvertes, idéalement jusqu’au jour de l’infection. Les traitements durant la fleur ne sont pas efficaces à 100% et s’inscrivent dans une stratégie globale pour réprimer cette maladie.

Par exemple, l’élimination des arbres hôtes en bordure des vergers, l’éclaircissage pendant la floraison (ATS, bouillie soufrée + huile) et le retrait des abeilles dès que la fleur reine est pollinisée sont des stratégies éprouvées pour limiter les risques d’infection. Les traitements d’Apogee pendant la floraison peuvent aussi aider. Consultez la fiche #106 du guide PFI pour plus de détails. Chaque stratégie ne suffit pas individuellement à éliminer tout le risque, mais peuvent conjointement quasiment l’éliminer.

 

 

 

 

 

État de la situation

Selon nos modèles, à peu près 70% des spores de la saison sont déjà éjectées dans la grande région de Montréal et nous sommes encore dans la période avec un potentiel maximal d’éjection. Les collaborateurs du “réseau pommier” ont observé les premières taches issues probablement de l’infection provoquée par la pluie du 4 mai. Les conidies produites par ces taches contribueront fortement au risque d’infection. Dans les vergers où des taches apparaissent, les indices de RIMpro n’ont pas de valeur puisque RIMpro est conçu pour évaluer le risque des infections primaires, pas le risque des infections secondaires.

Stratégie d’intervention

Dans les vergers exempts de taches, une stratégie agressive de traitements dirigés contre les infections primaires vous épargnera bien des soucis plus tard. Dans les vergers déjà tavelés, des traitements réguliers avec des fongicides de contact (fiche #50 du guide PFI) devront continuer après la saison des infections primaires. (fiche #103 du guide PFI). L’utilisation des fongicides sujets à la résistance est à proscrire dans les vergers où des taches de tavelure sont apparentes. (fiche #51 du guide PFI)

État de la situation

“Prédire est un art difficile, surtout en ce qui concerne l’avenir.” ~ Niels BOHR”

Contrairement aux prévisions unanimes, la pluie du 14 mai a seulement causé quelques infections localisées et comme la durée de la pluie et de l’humectation étaient courtes, les valeurs de risque (RIM) n’ont généralement pas atteint les niveaux appréhendés. Par contre, chaque averse engendre une forte éjection et les spores déposées sur le feuillage peuvent survivre jusqu’à l’averse suivante, ce qui aggrave l’infection. Le graphique de RIM permet de visualiser les spores survivantes par un “nuage blanc”. Les périodes d’humectation qui s’additionnent font grimper la gravité de l’infection. Selon la localité, le RIM pour la pluie du 14 variait donc entre 0 (ex: Rougemont) et 1500 (ex: Compton).

En absence de pluie pendant plusieurs jours, l’accumulation des spores matures cesse. Ce n’est pas le cas cette année, puisque les pluies faibles enregistrées sont favorables à la maturation. Les éjections réalisées au laboratoire et les captures en verger confirment les prédictions de RIMpro: une immense réserve de spores est mature et prête pour l’éjection et l’infection lorsque la pluie le permettra. Si toutes les conditions sont réunies, le RIM attendu pour la prochaine pluie pourrait dépasser 3000, ce qui fracasserait tous les records pour cet indice. Historiquement, l’indice cumulé pour toute l’année est de l’ordre d’environ 5000.

Stratégie d’intervention

La plupart des vergers ont été traités préventativement mardi le 13 mai. Dans les vergers où une infection “record” a été enregistrée, une intervention en post infection pourrait s’avérer nécessaire.

Malheureusement, la croissance depuis mardi et anticipée d’ici la pluie prévue laisseront une surface importante à découvert lors de l’infection. La stratégie proposée dans l’avis #6 du 12 mai reste valable: un seul traitement même bien positionné avant un risque qui dépassera peut-être 3000 à l’échelle de RIM risque de laisser passer des taches. Il serait opportun de considérer une stratégie intensive pour l’infection qui sera déterminante de la saison.

La simulation de RIMpro est mise à jour pour chaque station à chaque heure avec les dernières prévisions disponibles à l’adresse: http://www.agrireseau.qc.ca/references/8/CentralPrevision/PrevMaladie.htm

État de la situation

Le feu bactérien est une maladie sporadique, mais dont les conséquences peuvent être catastrophiques quand les conditions sont favorables à cette maladie durant la floraison. Une vigilance élevée est donc nécessaire à chaque année, même si les attaques de feu bactérien ne sont pas fréquentes.

En présence de bactéries, les modèles climatiques de prévision du feu sont très fiables. Malheureusement, il n’est pas toujours possible de savoir si des bactéries sont présentes et les prévisions météorologiques qui alimentent les modèles ne sont pas toujours fiables. Il est évidemment trop tôt pour prédire si la floraison 2014 sera favorable ou non à cette maladie.

Néanmoins,  lorsque les conditions deviennent favorables au feu bactérien, il vaut toujours mieux prévenir que guérir. Pour plus de détails, les fiches 104, 105 et 106 du guide PFI sont consacrées à cette maladie.

Les dommages liés au feu sont en général beaucoup plus graves sur les cultivars sensibles de poiriers que sur les pommiers. Or, la floraison débute bientôt sur les poiriers et les prévisions actuelles indiquent un risque d’infection à partir de vendredi pour les fleurs qui ouvrent aujourd’hui. La simulation RIMpro peut vous aider à déterminer si les conditions d’infection s’appliquent à votre localité:

http://www.agrireseau.qc.ca/references/8/CentralPrevision/PrevMaladie.htm

Stratégie d’intervention

Toutes les conditions doivent être remplies dans l’ordre pour que le feu affecte vos arbres:

1) fleurs ouvertes

2) Contamination (surtout par des insectes qui transportent des bactéries à partir d’une source environnante)

3) Conditions favorables à la multiplication des bactéries (température)

4) Infection (rosée, pluie)

Les traitements doivent être appliqués sur les fleurs ouvertes visées par l’infection. Dans le cas de la levure antagoniste Blossom protect,  doit être appliqué au minimum 24h et préférablement 48h avant l’infection. Les  antibiotiques (streptomycine ou Kasumin) peuvent être appliqués jusqu’à 24h après l’infection, mais les traitements avant l’infection sont plus efficaces.

État de la situation

Le blanc demeure une maladie secondaire en PFI. Néanmoins, on observe un accroissement du nombre et de la sévérité des cas, notamment sur les cultivars les plus sensibles comme Cortland, Ginger Gold, Honeycrisp, Idared et Paulared. Quand les conditions sont propices à cette maladie, les symptômes peuvent progresser rapidement. La température chaude prévue demain et vendredi sont donc à craindre

Stratégie d’intervention

La fiche 109 du guide PFI explique en détails la stratégie pour réprimer efficacement le blanc. Brièvement, si les produits utilisés pour réprimer la tavelure ne sont pas efficaces contre le blanc (ex: Captan, Polyram) et que le climat est favorable, des traitements additionnels sont nécessaires dans les blocs de vergers problématiques à partir du stade du pré bouton rose.

L’ajout de 3-5kg/ha de soufre sur une base régulière est une alternative économique et efficace aux fongicides spécialisés contre le blanc. Le principal désavantage du soufre est qu’il ne peut être appliqué sur des arbres traités à l’huile depuis moins de 7 à 10 jours sans risquer une phytotoxicité.

DÉVELOPPEMENT DES POMMIERS

État de la situation 

Pour le cultivar McIntosh, les derniers stades observés dans les différentes régions pomicoles sont les suivants :

  • le débourrement a été atteint le 12 mai dans la région de Québec;
  • le débourrement avancé a été atteint le 11 mai dans les Laurentides;
  • le pré-bouton rose a été atteint le 11 mai en Montérégie, le 12 mai dans le sud-ouest de Montréal, et le 13 mai en Estrie et dans la région de Missisquoi.

Le temps chaud accélère le développement des pommiers. Les prévisions du Réseau indiquent que le bouton rose sera atteint aujourd’hui (14 mai) et la pleine floraison dans cinq jours seulement (le 19 mai) dans les sites chauds de la Montérégie. Les premières fleurs du cultivar McIntosh pourraient donc ouvrir le 17 mai.

 

Stratégies d’intervention (cliquez sur les liens pour les détails)

Il est temps de réserver vos ruches.  La liste des apiculteurs québécois qui offrent leurs services pour la pollinisation est disponible sur le site web du CRAAQ.

Pour des conseils sur la pollinisation (nombre de ruches, arbres pollinisateurs, protection des abeilles) consultez le Guide de PFI (fiche 42 et fiche 95)

 

INSECTES ET ACARIENS RAVAGEURS

État de la situation 

Tétranyque rouge : pour les vergers de la région de Deux-Montagnes, il reste encore quelques jours avant l’éclosion des oeufs. Pour la région de Québec, il reste moins d’une semaine (consultez le tableau en fin de communiqué). Dans la région de la Montérégie cependant , des larves de tétranyques rouges ont déjà été observées sur le jeune feuillage en date du 12 mai.

Punaise terne : en général, avec le temps plus chaud des derniers jours et celui à venir, l’activité des punaises ternes est à la hausse dans tous les vergers.

Hoplocampe : encore aucune capture n’a été confirmée, mais selon les régions, les prévisions suggèrent les premières captures dans quelques jours – autour du 16 mai en Montérégie.

Noctuelle du fruit vert : le pic de captures est dépassé pour cet insecte (consultez le tableau en fin de communiqué).

Espèces utiles:  présence d’insectes prédateurs, tels que la coccinelle et on note la présence de quelques pollinisateurs, comme le bourdon, et ce, dans la plupart des régions.

 

Stratégies d’intervention  (cliquez sur les liens pour plus de détails)

Tétranyque rouge :

Huile supérieure. Il est maintenant trop tard pour une application d’huile supérieure en Montérégie est, dans le Sud-ouest de Montréal et dans la région de Missisquoi.

Pour les producteurs des autres régions: si vous ne pouvez pas appliquer l’huile avant l’éclosion des oeufs, sachez qu’elle est très efficace également sur les jeunes stades larvaires du tétranyque lorsque la température reste élevée durant quelques jours après l’application et qu’il y a absence de pluie.

Pour plus de détails sur le traitement à l’huile, consultez le guide de PFI (fiche 93).

Dépistage des acariens sur feuillage. Si vous ne pouvez ou ne comptez pas appliquer d’huile, ou si vous désirez mesurer le succès de votre intervention, vous devrez effectuer le dépistage des acariens sur le feuillage dès l’éclosion des oeufs. Le dépistage des acariens est une opération de base en protection des vergers. La méthode nécessite une loupe et de 20 à 100 feuilles récoltées au hasard (20 feuilles dans chaque section de verger). Les seuils d’intervention proposés dans le guide de PFI (voir la mise à jour de la fiche 65) doivent être considérés comme des guides pour la prise de décision. La présence d’un nombre important d’œufs, la vigueur des arbres, l’importance de la récolte, le stress hydrique et les conditions climatiques peuvent influencer la résistance des pommiers aux attaques des acariens ainsi que l’efficacité des interventions.

Autres interventions contre les acariens

  • Pour les recommandations générales de lutte aux acariens, consultez la stratégie globale présentée dans le guide de PFI (fiche 71).
  • Consultez l’affiche «Production fruitière intégrée 2013-2014» pour un résumé des caractéristiques de tous les acaricides, incluant les cotes d’efficacité et de toxicité envers les espèces utiles. Cette information est aussi disponible à la fiche 47 (cotes d’efficacité) et à la fiche 95 (cotes de toxicité envers les espèces utiles) du guide de PFI.

Hoplocampe :

Il est temps d’installer vos pièges si vous ne l’avez pas encore fait! Le dépistage est nécessaire afin de déterminer la nécessité et le moment des interventions. Consultez le guide de PFI (fiche 65) pour la méthode de dépistage. Notez que les pièges à hoplocampe ne sont pas performants pendant la floraison, puisque cet insecte est fortement attiré par les fleurs afin d’y pondre ses œufs.

  • Pour les recommandations générales de lutte à l’hoplocampe, consultez le guide de PFI (fiche 71).
  • Consultez l’affiche «Guide des traitements foliaires du pommier 2014-2015» du CRAAQ pour un résumé des recommandations québécoises, incluant les doses recommandées.

Punaise terne:

Consultez les communiqués précédents.

 

SERVICES-CONSEILS PERSONNALISÉS EN POMICULTURE

Si vous souhaitez profiter des visites et des conseils personnalisés d’un expert en pomiculture ou si vous manquez tout simplement d’expérience dans le domaine du dépistage ou de tout autres domaines important pour votre entreprise, le réseau Agriconseils de votre région peut vous référer les services d’un club d’encadrement technique ou d’un club agroenvironnemental en pomiculture. Pour profiter de ces services et de la subvention offerte par Agriconseils, contactez un conseiller pomicole du MAPAQ ou encore communiquez directement avec le réseau Agriconseils de votre région (http://www.agriconseils.qc.ca).

Si vous comptez effectuer le dépistage par vous-même, lisez bien les communiqués du RAP de même que la fiche 9 (Ressources essentielles en PFI) et toutes les fiches appropriées du Guide de référence en PFI et procurez-vous le matériel requis. Voici une liste partielle de détaillants de produits de dépistage (les ajouts à cette liste sont les bienvenus) :

    • Centre agricole Bienvenue (Rougemont) : 450 469-4945
    • Distributions Solida inc. (Saint-Ferréol) : 418 826-0900
    • Distribution Husereau (Oka) : 450 258-4510

 

DESTRUCTION DES RÉSERVOIRS DE RAVAGEURS PENDANT LA FLORAISON 

État de la situation

Le début de la floraison est le temps idéal pour commencer à inspecter les alentours de votre verger afin de déceler les pommiers,  pruniers sauvages et  autres arbres de la famille des rosacées qui sont déjà ou seront sous peu en floraison et donc faciles à repérer. Ces arbres servent de réservoir à des insectes nuisibles tels que l’hoplocampe des pommes, le charançon de la prune, la mouche de la pomme et plusieurs autres, sans compter les maladies. Si de tels arbres se trouvent sur votre propriété, évaluez ce qu’ils vous coûtent par rapport à ce qu’ils vous rapportent! 

 

Stratégies d’intervention  (cliquez sur les liens pour plus de détails)

Pour en savoir plus sur l’éradication des foyers potentiels de contamination phytosanitaire, consultez le guide de PFI (fiche 34). La fiche 15 résume quant à elle cette loi et d’autres lois et règlements qui visent à protéger le droit de produire.

Les réservoirs à éliminer ne sont pas sur votre propriété? Déposer une plainte concernant la présence d’un foyer d’infection près d’un verger commercial, c’est possible. Vous pouvez déposer une plainte au MAPAQ pour les organismes nuisibles réglementés par la Loi sur la protection sanitaire des cultures à l’aide d’un formulaire en ligne sur le site du MAPAQ.

 

PESTICIDES INCOMPATIBLES AVEC LA PFI

État de la situation

La plupart des programmes de PFI préconisent l’utilisation de certains pesticides et en défavorisent d’autres, selon leur compatibilité avec l’approche. La classification typique retenue pour le programme québécois de PFI distingue trois catégories de produits :

  1. les produits « verts », à impact minimal, dont l’utilisation est privilégiée en PFI;
  2. les produits « jaunes », à impact intermédiaire, dont l’utilisation est acceptable en PFI;
  3. les produits « rouges », à impact important, dont l’utilisation n’est pas acceptable en PFI.

La classification québécoise est établie annuellement en comparant les impacts de chaque pesticide, tels que mesurés par trois indices : l’indice de risque pour la santé (IRS), l’indice de risque pour l’environnement (IRE) et l’indice de risque pour les espèces bénéfiques du verger (IRB). Elle a été développée par l’IRDA et se base sur une analyse statistique annuelle des données fournies sur le site www.irpeqexpress.qc.ca et dans les communiqués du Réseau d’avertissements phytosanitaires du pommier.

 

Stratégies d’intervention  (cliquez sur les liens pour plus de détails)

Les pesticides « rouges » (incompatibles avec la PFI) apparaissent en rouge dans le Guide et l’affiche de PFI et ils sont précédés d’une pastille rouge dans l’affiche “Guide des traitements foliaires du pommier. Selon la plus récente classification, ces produits rouges sont les suivants :

Insecticides : perméthrine (ex. AMBUSH, POUNCE, PERM-UP, DRAGNET); cyperméthrine (CYMBUSH, RIPCORD, UP-CYDE); méthomyl (LANNATE) ; oxamyle (VYDATE) ; diazinon (ex DIAZINON 50EC, DIAZOL, DZN);

Fongicides: fluazinam (ALLEGRO) ; thirame (THIRAME); folpet (FOLPAN 80WDG, 50WP); zirame (ZIRAM 85W); sulfate de cuivre (POUDRE INSTANTANÉE DE SULFATE DE CUIVRE #24034 seulement)

Herbicides: dichlobénil (CASORON G-4); linuron (LINURON, AFOLAN, LOROX); propyzamide (KERB 50 WSP, KERB SC); amitrole (AMITROL)

Ces produits ne seront pas recommandés dans les communiqués du RAP, sauf pour de rares cas d’exception. Pour plus d’infos sur les caractéristiques générales du programme québécois de PFI, consultez la fiche 6 du guide de PFI

 

OBSERVATIONS ET PRÉVISIONS DU RÉSEAU EN DATE DU 13 MAI

Le tableau qui suit est un sommaire des observations et prévisions pour les principales régions du Québec, compilé à partir des données prises dans les vergers pilotes et des rapports des observateurs du Réseau. Il est publié environ une fois par semaine dans les avertissements du Réseau-pommier.

t(cliquez sur le tableau pour l’agrandir)

Comment lire ce tableau :

Sites : Les vergers pilotes sont situés dans les régions suivantes : Québec (Sainte-Famille et Saint-Antoine-de-Tilly), Estrie (Compton), Montérégie (Rougemont, Mont-Saint-Grégoire, Saint-Paul, Saint-Hilaire, Saint-Bruno et Sainte-Cécile), Missisquoi (Dunham et Frelighsburg), Sud-Ouest (Franklin et Hemmingford), Laurentides (Oka et Saint-Joseph) et Centre-du-Québec (Victoriaville).

Prévisions : Les prévisions pour les ravageurs sont basées sur les modèles du Réseau, les données des vergers pilotes et les prévisions d’Environnement Canada des 7 prochains jours. Les normales sont utilisées pour compléter les prévisions. La date indiquée représente la plus hâtive des prévisions obtenues pour tous les sites d’une région. Les prévisions ne doivent pas remplacer l’observation et le dépistage de votre verger!

Observations : Les observations sont rapportées par les observateurs du Réseau. Lorsque plusieurs observations sont rapportées, la date indiquée représente la plus hâtive des observations pour la région.

Captures dans le verger du Réseau-pommier : Captures moyennes par piège des 7 derniers jours, dans le bloc de pommiers sous gestion PFI du Réseau à Saint-Bruno.

Degrés-jours : Les degrés-jours base 5 °C sont cumulés depuis le 1er mars. La méthode Baskerville est utilisée par les modèles prévisionnels du Réseau en raison de sa plus grande précision, mais nécessite l’emploi d’outils informatiques (ex. : Cipra). La méthode standard nécessite uniquement de connaître la température maximale et la température minimale de chaque jour. Les deux méthodes ne sont pas interchangeables! Le débourrement du pommier, par exemple, correspond à 65 DJ5 «standards», mais à 79 DJ5 «Baskerville».

Météo : Les données météo sont validées par Mesonet-Québec. Les DJ et les précipitations rapportées représentent la moyenne des valeurs obtenues pour tous les sites d’une région. Les flèches représentent l’écart à la normale pour cette région : ↑ = au-dessus de la normale; ↓ = au-dessous; ↔ = semblable.

 

POUR EN SAVOIR PLUS

Répondeurs téléphoniques du MAPAQ: Consultez les communiqués précédents pour les numéros de téléphone.

Site internet du Réseau-pommier:  Pour les prévisions complètes en temps réel dans tous les sites pomicoles du Québec (vergers pilotes, postes d’observation et sites opérés par des partenaires du Réseau), consultez la page Web des prévisions et observations pour les vergers sur le site Web du Réseau-pommier. L’information est mise à jour une fois l’heure pour la tavelure et une fois par jour pour les stades phénologiques du pommier, les insectes et les acariens. Les observations et les prévisions météo sont aussi disponibles et mises à jour une fois par jour pour les sommaires météorologiques, et trois fois par jour pour les prévisions météorologiques adaptées à la pomiculture.

Plateforme d’information sur la PFI: Ce deuxième site du Réseau-pommier accueille le nouveau Guide de référence en production fruitière intégrée et il est le complément indispensable aux avertissements phytosanitaires. Consultez le bulletin d’information No 01 du RAP ou cliquez ici pour accéder directement au site. Un abonnement est nécessaire, mais les producteurs de pommes du Québec peuvent obtenir un rabais de 60% grâce au code promotionnel fourni par leur Fédération.

 

État de la situation

Le temps chaud accélère le développement des pommiers. Le rattrapage de cette semaine indique que les première fleurs du cultivar McIntosh ouvriront dès ce samedi (17 mai) dans les sites chauds de la Montérégie.

 

Stratégies d’intervention (cliquez sur les liens pour les détails)

Il est temps de penser à vous ruches.  La liste des apiculteurs québécois qui offrent leurs services pour la pollinisation est disponible au CRAAQ.

Pour des conseils sur la pollinisation (nombre de ruches, arbres pollinisateurs, protection des abeilles) consultez le Guide de PFI (fiche 42 et fiche 95)

État de la situation

L’accumulation des spores matures joue un rôle déterminant dans la gestion du risque des infections primaires de la tavelure du pommier. Un inventaire élevé de spores prêtes à l’éjection peut provoquer une infection très grave même quand la pluie est relativement courte.  Or, cette évidence n’est pas prise en compte dans les “vieux” calculs d’infection élaborés par Mills dans les années 40′ qui étaient basés sur le temps d’infection, mais pas sur la quantité de spores éjectées. Plusieurs travaux ont souligné les failles de Mills, mais cette approche “simpliste” est encore malheureusement proposée et risque d’entrainer une faille dans votre gestion de la tavelure.

Nous observons actuellement une accumulation record de spores et nous anticipons un risque très élevé pour l’infection à venir. Selon les prévisions météoroloqiques actuelles, le simulateur RIMpro prévoie que l’infection de mercredi va dépasser 2000 à l’échelle de RIM, soit un record absolu. Si cette prévision s’avère exacte, une stratégie de traitement sans faille sera nécessaire pour éviter l’apparition de taches de tavelure.

Stratégie d’intervention

Quand le RIM est assez faible et que le verger est historiquement exempt de tavelure, un simple traitement en protection même imparfait suffit très souvent pour contenir le risque.  À l’inverse, un seul traitement avant un risque (RIM) élevé a de forte chances de laisser passer des taches, notamment dans les vergers à problème. Les vergers “toujours propres” ont donc toujours une marge de manoeuvre additionnelle et sont moins affectés par les infections à RIM élevé que les vergers historiquement tavelés (inoculum élevé).

Cette marge de manoeuvre est précieuse puisque les traitements ne sont jamais parfaits. D’abord, même le meilleur pulvérisateur au monde laisse de grandes surfaces de feuilles sans aucun traitement (voir photo). Par la suite, la couverture se dégrade rapidement avec la croissance et le lessivage. Les fongicides pénétrants qui sont absorbés par la cuticule de la feuille compensent seulement en partie pour les lacunes dans la couverture.

couverture foliaire

Dépôts colorés qui illustrent les surfaces traitées lors d’une pulvérisation en vergers.

Comme la couverture n’est JAMAIS parfaite, la probabilité de voir apparaitre des taches augmente avec les 2 facteurs de risque: l’inoculum et le RIM.

Quand le risque RIM est très élevé et atteint comme cette semaine un niveau record, la stratégie de traitement doit être adaptée en conséquence. Concrètement, un seul traitement en protection appliqué mardi (demain) ne sera probablement pas suffisant pour bien protéger le feuillage, sauf (peut-être) dans les vergers absolument exempts de tavelure l’an dernier.

Pour cette infection record, une stratégie sécuritaire pour bien couvrir consiste à traiter “deux fois pour les mêmes spores”. Il existe différentes façons de procéder:

1) Dans tous les cas, un premier traitement en protection doit être en place pour couvrir une bonne partie du feuillage. C’est le traitement usuel de base, appliqué la plus tard possible mais avant la pluie pour couvrir au mieux la croissance.

Pour cette infection majeure, il est possible de substituer les produits de contact usuels par un fongicide de type “pénétrant” mais qui doit être efficace en protection. Voir fiche 51 du guide PFI. En absence de résistance, les produits comme par exemple FLINT (QoI) et FONTELIS (SDHI) sont efficaces en protection puisqu’ils peuvent empêcher la germination des spores. Dans cet esprit, évitez le NOVA qui n’est pas efficace pour empêcher la germination et pour lequel la résistance est maintenant généralisée.

2) Une intervention pendant la pluie (germination) ou en post infection risque d’être nécessaire. Ce traitement doit être positionné de sorte qu’il puisse combler les lacunes du premier traitement, donc assez tôt pour frapper les spores qui auraient échappées au lacunes premier traitement. Dans l’image de RIMpro en attaché, le traitement de germination optimal correspond à la position de la flèche mauve (mercredi 14 mai en après midi, après l’éjection).

Rougemont12mai pour 14-15

L’idée de traiter 2x les mêmes spores peut sembler excessive, mais la moitié du risque de la saison 2014 serait concentré selon les prévisions dans la même éjection. Dans la lutte contre la tavelure, les meilleurs résultats sont obtenus quand la fréquence et le moment des traitements sont ajustés en fonction du risque (RIM), et non seulement en se fiant sur la jauge de pluie.

État de la situation

Pour la plupart des secteurs, la pluie et parfois l’infection du 9-10 mai a été marginale et ne devrait pas causer de problèmes. Mais à certains endroits comme à Rougemont, une éjection pas négligeable pendant la soirée de vendredi pourrait causer des surprises.

La pluie d’environ 1mm vers 18h00 vendredi était certainement suffisante pour provoquer l’éjection d’une portion de l’immense réserve de spores à maturité. Même si le feuillage a séché en soirée, il est certain que les spores ont survécu jusqu’à la pluie et que les conditions d’infection durant la nuit étaient parfaites. Au bilan, nous avons enregistré un  RIM de 231, un risque non négligeable.

Stratégie d’intervention

La plupart des vergers étaient couverts pour cette infection, mais la croissance entre le moment du traitement et l’éjection a probablement laissé des surfaces non couvertes si le traitement a été fait jeudi. Le risque que ces surfaces non couvertes soient infectées est plus grand dans les vergers tavelés l’an dernier.

Il est encore possible d’intervenir avec des produits comme la bouillie soufrée ou la dodine, mais les traitements doivent être terminés avant la baisse de la zone orange du graphique RIMpro  (300DH), soit jusqu’à 23h ce soir.  Les produits comme Scala ou Fontelis seront efficaces demain, mais il n’est pas recommandé de trop retarder les interventions en post infection.

 

Rougemont10mai2014