Avertissement du 20 mai 2020: développement des pommiers; clinique virtuelle sur la brûlure bactérienne et l’éclaircissage des pommiers; maladies, insectes et acariens; opérations durant la floraison; observations et prévisions du réseau.

DÉVELOPPEMENT DES POMMIERS 
(F. Pelletier et G. Chouinard)

Pour le cultivar McIntosh, en date du 19 mai, les stades observés dans les différentes régions pomicoles sont les suivants :

  • Le stade « bouton rose » est atteint dans la région du sud-ouest de Montréal;
  • Les pommiers sont encore au stade « pré-bouton rose » en Montérégie et dans Missisquoi, mais quelques sites plus hâtifs en Montérégie ont atteint le stade « bouton rose » le 18 mai;
  • Le stade « pré-bouton rose » a été atteint le 18 mai en Estrie et le 19 mai dans les Laurentides pour les sites les plus hâtifs de ces régions;
  • Le stade « débourrement avancé » a été atteint le 17 mai dans la région de Québec.

Selon le modèle phénologique et les prévisions météorologiques des prochains jours, la pleine floraison serait atteinte en fin de semaine dans la région du sud-ouest de Montréal. Veuillez consulter le sommaire du RAP pour l’ensemble des prévisions et observations par région.

CLINIQUE VIRTUELLE SUR LA BRÛLURE BACTÉRIENNE ET L’ÉCLAIRCISSAGE DES POMMIERS 
(E. Barriault)

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La pandémie forçant toujours vos conseillers à rester confinés, le Réseau-pommier vous convie le vendredi 22 mai à 13 h à son prochain webinaire, sous la forme d’une clinique virtuelle sur la brûlure bactérienne (feu bactérien) et l’éclaircissage des pommiers. Cliquez sur l’image ci-dessus pour vous inscrire. Si le lien ne fonctionne pas, envoyez un courriel à inscriptionswebinaires@gmail.com avec la mention « Inscrivez-moi » pour recevoir les informations de connexion.

Au programme de la clinique :

  • Stratégies de lutte contre le feu bactérien, par Vincent Philion (IRDA), Vicky Filion (Club de producteurs Sud-Ouest) et Evelyne Barriault (MAPAQ) : Présentation d’un guide décisionnel pour la gestion du feu bactérien;
  • Éclaircissage des pommiers, par Evelyne Barriault (MAPAQ) : Outils disponibles pour réussir votre éclaircissage, éclaircissage mécanique floral, stratégies d’éclaircissage sans SEVIN XLR (carbaryl).

Les webinaires du Réseau-pommier sont spécialement conçus pour les producteurs de pommes. Ils sont offerts gratuitement grâce au support du RAP et ne sont pas commandités par des intérêts commerciaux.

LE FEU BACTÉRIEN N’OSERA PAS SANS ROSÉE
(V. Philion)

Cette année, la floraison des pommiers commence avec une période de chaleur très favorable à la multiplication des bactéries. Cependant, l’humidité faible qui accompagnera cette chaleur va fortement réduire la probabilité que les bactéries pénètrent dans la fleur. Les épidémies importantes de feu bactérien sont possibles seulement que lorsque toutes les conditions suivantes sont réunies:

  1. Fleurs ouvertes (éclosion commencée);
  2. Source locale de feu bactérien (chancres dans les vergers ou sur les plantes hôtes à proximité);
  3. Transport des bactéries et contamination des fleurs par les insectes (inévitable);
  4. Multiplication des bactéries à la surface des organes femelles des fleurs (prévue toute la semaine);
  5. Transfert des bactéries vers les glandes à nectar (nécessite une rosée ou de la pluie) et infection du pommier.

Le modèle RIMpro prévoit une population de bactéries atteignant le niveau critique sur plusieurs cohortes de fleurs, mais aucune infection en absence d’humidité. De toutes les conditions mentionnées ci-dessus, la condition no5 est la seule qui ne serait pas rencontrée cette semaine. Cependant, la situation peut changer rapidement. À la moindre rosée en présence d’une forte population de bactéries, une infection importante pourrait avoir lieu.

Précautions à prendre :

  • Production fruitière intégrée (PFI) : Dans les blocs les plus à risque, une application de streptomycine dans les heures suivant l’apparition de la rosée est très efficace pour réprimer la maladie. Ayez d’avance le produit en main. La streptomycine est compatible avec les traitements fongicides et est très efficace dans les applications à volume réduit.
  • Régie biologique : Si vous prévoyez un éclaircissage, la bouillie soufrée doit être appliquée avant les autres interventions contre le feu bactérien. Des applications ciblées de BLOSSOM PROTECT peuvent être utiles pour limiter la multiplication bactérienne et prévenir une éventuelle infection. Attendez au minimum un jour ou deux après l’ouverture de la première fleur (ou après un traitement de bouillie soufrée) pour le premier traitement de BLOSSOM PROTECT et espacez vos traitements pour limiter le nombre de traitements requis. Comptabiliser la proportion de fleurs ouvertes est la seule façon de savoir réellement si toutes vos fleurs à risque ont été protégées. En cas de rosée, un traitement rapide avec OXIDATE 2.0 pourrait limiter les dégâts. Cependant, ne comptez pas seulement sur cette roue de secours. Le BLOSSOM PROTECT est certainement l’outil à privilégier. Les questions les plus fréquentes sur ce produit sont regroupées ici.
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LE SOUFRE DANS LE BLANC POUR ÉVITER LES MAUX DE TÊTE?

(V. Philion)

Le blanc du pommier est historiquement une maladie secondaire au Québec, mais dans certains vergers elle cause des dommages considérables.

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Bourgeon infecté par le blanc l’année précédente, qui constitue la source des infections primaires des nouvelles pousses.

À chaque année, les épidémies démarrent à partir de quelques bourgeons infectés l’année précédente. Lorsque les bourgeons infectés atteignent le stade « pré-bouton rose », ils deviennent facile à reconnaître, mais peuvent néanmoins passer inaperçus. Cet inoculum primaire peut être éliminé par la taille et l’arrachage, mais les traitements fongicides n’en viendront pas à bout.

Cependant, les spores libérées par ces foyers d’infection contaminent les nouvelles pousses et des traitements peuvent être nécessaires pour arrêter l’épidémie. Le modèle RIMpro permet de cibler les traitements en lien avec les nouvelles infections.

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Propagation du blanc sur les nouvelles pousses. Photo : Valentin Joubert (IRDA)

Actuellement, l’humidité relative prédite est faible et les spores qui atterrissent sur les nouvelles pousses n’ont pas les conditions requises pour infecter le feuillage. Évidemment, cette prévision peut changer.

Les traitements de soufre et/ou de bicarbonate appliqués juste avant les infections ou certains fongicides systémiques sont efficaces contre le blanc. Les traitements non ciblés avec des molécules coûteuses ne sont pas plus efficaces que des traitements de soufre bien positionnés.

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INSECTES
(F. Pelletier)

  • En général, les captures de punaise terne sont demeurées faibles au cours de la dernière semaine, bien qu’une augmentation de l’activité soit rapportée à certains endroits avec la chaleur qui s’installe.
  • Quelques dégâts de chenilles printanières sur les bourgeons sont observés par les collaborateurs du Réseau, attribuables à différentes espèces (tordeuse à bandes obliques, noctuelle du fruit vert et autres). Toutefois, peu de sites ont atteint à ce jour le seuil pour justifier un traitement.
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Bouton floral aperçu à St-Bruno le 19 mai dans une parcelle sans insecticide. L’agrandissement à gauche montre les deux chenilles présentes : le pique-bouton du pommier (de couleur brune) et l’eupithécie rectangulaire (« Green pug moth »), deux ravageurs mineurs. Photo : Francine Pelletier (IRDA)

  •  Aucune capture d’hoplocampe n’est rapportée pour le moment. Cependant, selon le modèle prévisionnel, les captures devraient commencer ces jours-ci dans l’ensemble des régions, à l’exception de celle de Québec.
  • Des observateurs du Réseau rapportent cette année la présence d’un plus grand nombre de thrips du poirier dans certains sites de différentes régions (Montérégie, Missisquoi et Québec).
  • La pose des diffuseurs pour la confusion sexuelle du carpocapse se poursuit dans les différentes régions.

ACARIENS
(F. Pelletier)

Le début de l’éclosion des œufs du tétranyque rouge a été rapporté par un grand nombre de collaborateurs du Réseau pour les régions du sud-ouest de Montréal, de la Montérégie et de Missisquoi. Selon le modèle prévisionnel, l’éclosion devrait s’amorcer dans les prochains jours dans les Laurentides et en Estrie et la semaine prochaine dans la région de Québec. Veuillez consulter le sommaire du RAP pour l’ensemble des prévisions et observations par région.

La présence hâtive de tétranyques à deux points (adultes, larves et oeufs) ainsi que de tétranyques de McDaniel (une espèce très semblable) est rapportée par plusieurs collaborateurs du Réseau dans les régions de la Montérégie et de Missisquoi. Des acariens prédateurs (phytoséides et agistèmes) sont également présents.

OPÉRATIONS DURANT LA FLORAISON
(G. Chouinard)
Prévenir l’intoxication des abeilles
Tout utilisateur de pesticides a le devoir de prendre les mesures nécessaires pour ne pas intoxiquer les abeilles. Ceci inclut notamment l’obligation légale de ne pas pulvériser un pesticide toxique aux abeilles dans un verger en fleurs, mais bien d’autres choses aussi, mentionnées à la fiche 95 du Guide de PFI. S’il est indispensable d’appliquer des pesticides pendant la floraison, il faut se limiter aux produits peu toxiques ou inoffensifs et le faire entre 19 h et 7 h, moment où les abeilles sont à la ruche. La toxicité des pesticides envers les abeilles est disponible sur le site Web de SAgE pesticides de même que sur l’affiche PFI.

Destruction des réservoirs de ravageurs pendant la floraison 
Le début de la floraison est le temps idéal pour inspecter les alentours de votre verger afin de déceler les pommiers, les pruniers sauvages et les autres plantes de la famille des rosacées qui sont en fleurs et faciles à repérer. La plupart servent de réservoir à des insectes nuisibles tels que l’hoplocampe des pommes, le charançon de la prune, la mouche de la pomme et plusieurs autres, sans compter les maladies.  Pour en savoir plus, consultez la fiche 34 du Guide de PFI.

Les réservoirs à éliminer ne sont pas sur votre propriété?  Vous pouvez déposer une plainte pour les organismes nuisibles réglementés par la Loi sur la protection sanitaire des cultures à l’aide d’un formulaire en ligne sur le site Web du MAPAQ.

Contrôle de la vigueur
Que vous utilisiez APOGEE pour contrôler la vigueur de vos arbres ou pour mieux gérer le feu bactérien, n’oubliez pas que la première application se fait généralement à la floraison.

Carpocapse
La floraison est le moment idéal pour installer votre ou vos pièges à carpocapse. Le dépistage est une nécessité économique. La méthode de dépistage est décrite à la fiche 65 du Guide de PFI. Rappel concernant la confusion sexuelle: l’installation des diffuseurs doit se faire au plus tard à la floraison. Consultez les communiqués précédents pour les détails.

Tordeuse à bandes obliques et autres tordeuses
Pour les tordeuses, le dépistage des bourgeons floraux peut commencer au stade « bouton rose », mais un traitement spécifique contre la tordeuse à bandes obliques (TBO) ne sera recommandé au stade « calice » que si le seuil d’intervention est dépassé selon le dépistage effectué. Pour la TBO seule, le seuil est de 3 % des bourgeons affectés. Consultez la fiche 74 du Guide de PFI.

Acariens
Si vous n’avez pas pu ou ne prévoyez pas faire une application d’huile, il est temps de commencer le dépistage sur le feuillage. Les seuils d’intervention proposés dans le Guide de PFI (fiche 65) peuvent être modulés en fonction du nombre d’œufs, de la vigueur des arbres, de l’importance de la récolte et de tout stress hydrique ou climatique.

OBSERVATIONS ET PRÉVISIONS DU RÉSEAU EN DATE DU 19 MAI
(F. Pelletier)

Cliquez ici pour consulter le sommaire préparé chaque semaine pour les différentes régions pomicoles.

POUR EN SAVOIR PLUS
(G. Chouinard)

Cliquez ici pour les messages des conseillers du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ), les dernières prévisions et les observations en temps réel dans les vergers pilotes du Réseau-pommier.

 

Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides.
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