Avertissement du 9 juin: Développement des pommiers et sécheresse. Forte réduction des risques de maladies avec la fin de la croissance. Insectes et acariens : charançons, carpocapse et autres. Fertilisation: pas d’azote en été. Observations et prévisions du Réseau.

DÉVELOPPEMENT DES POMMIERS ET SÉCHERESSE
(G. Chouinard)

En date du 7 juin, les fruits du cultivar ‘McIntosh’ ont un diamètre moyen d’environ 20 mm en Montérégie et d’environ 10 mm dans la région de Québec. La chute de juin est en cours dans les régions les plus hâtives. La croissance du feuillage est presque terminée (bourgeon terminal en formation sur plusieurs pousses).

Le manque d’eau à ce stade-ci de la saison est préoccupant pour l’ensemble des régions pomicoles et des signes de stress hydrique sont rapportés, en particulier pour les producteurs qui ne sont pas équipés pour irriguer. Parmi les conséquences possibles figurent une chute physiologique des fruits plus forte qu’à l’habitude et la réduction du nombre de bourgeons floraux pour l’an prochain.

LE SOLEIL ET LE BOURGEON TERMINAL SONT LES MEILLEURS OUTILS POUR ARRÊTER LES MALADIES 
(V. Philion)

Tavelure: En pratique, la pluie du 3 juin a mis fin à la période des infections primaires de la tavelure en 2021. Cette année, la fin des éjections est à peu près synchronisée avec la fin du cycle de croissance dans plusieurs vergers. L’épuisement de la réserve de spores et le ralentissement de l’apparition des nouvelles feuilles diminuent fortement le risque de propagation de cette maladie. Dans les vergers où il n’y a pas de taches apparentes et où le traitement pour l’infection du 3 juin est fiable, les traitements peuvent arrêter. Dans les vergers où des taches sont apparentes, la propagation est possible sur les pousses en croissance lors des pluies.

Mise à jour: ascospores tenaces. Lors du comptage des éjections d’ascospores cet après-midi nous avons observé un niveau d’éjection plus élevé qu’anticipé par RIMpro. Le logiciel a vraisemblablement 3-4 jours d’avance (trop rapide) par rapport à la réalité biologique. Il faudra donc attendre à la prochaine averse pour déclarer la fin des éjections dans les régions les plus chaudes du Québec. D’un point de vue agronomique, la fin de la croissance suffit à elle seule à arrêter la tavelure puisque seules les nouvelles feuilles des pousses en croissance peuvent être infectées.

Blanc: Dans les vergers où le blanc du pommier est un problème, la propagation reste possible sur les pousses en croissance. Les traitements dans les vergers où la croissance est terminée ne sont pas utiles.

Feu: Quelques cas de feu bactérien sont rapportés principalement dans des parcelles biologiques ou non traitées durant la floraison. Cependant, les états voisins rapportent des cas plus graves. Lorsque les symptômes ne sont pas trop nombreux, l’élimination rapide des pousses affectées reste l’intervention la plus appropriée. Cependant, l’apparition du bourgeon terminal demeure le meilleur frein à cette maladie. La fiche 105 peut vous aider à identifier la maladie et un outil décisionnel a été produit pour guider vos interventions. La fiche 106 peut servir de complément d’information. Le feu bactérien est une maladie communautaire, soyez vigilants et responsables.

 

INSECTES ET ACARIENS
(G. Chouinard et F. Pelletier)

Ravageurs:

  • Bien que la période de ponte du charançon de la prune soit sur le point de se terminer, quelques dégâts récents ont été observés dans les sites avec de fortes populations. Les soirées chaudes consécutives des derniers jours sont en cause. Dans la région de Québec, l’activité du charançon de la prune de même que celle du charançon de la pomme ont été rapportées par plusieurs collaborateurs du Réseau.
  • Les captures de carpocapses de la pomme sont encore faibles en général (à l’exception de quelques sites). Toutefois, selon le modèle prévisionnel, le pic de vol de la 1ère génération de papillons devrait être observé la semaine prochaine. Dans les régions les plus hâtives, on se situe actuellement au début des éclosions d’oeufs (correspond à environ 20% de la ponte). Voir le sommaire en fin de communiqué pour les prévisions par région.
  • Les premières captures de papillons de tordeuses à bandes obliques (TBO) ont été réalisées en Montérégie, au sud-ouest de Montréal et dans les Laurentides. Le pic de captures devrait être atteint dans la semaine du 14 juin dans les régions les plus chaudes. La ponte et l’éclosion s’étaleront sur une longue période (voir le sommaire par région à la fin de ce communiqué).
  • Les populations de tétranyques sont en augmentation, mais restent généralement sous les seuils d’intervention.
  • À la faveur des températures chaudes, les captures de sésie du cornouiller devraient commencer cette semaine dans les régions les plus chaudes du Québec, soit un peu à l’avance par rapport à son cycle habituel de développement.
  • La présence de spongieuse est encore signalée dans les secteurs boisés de quelques régions (Montérégie, sud-ouest de Montréal, Laurentides)

Espèces utiles:
Les populations d’ennemis naturels sont également en augmentation. Plusieurs collaborateurs rapportent la présence en grand nombre de coccinelles, de syrphes, de punaises de la molène et d’autres punaises prédatrices. Ces espèces se nourrissent de pucerons, d’acariens et de chenilles (selon les espèces). Pour plus de détails, consultez les fiches 96 et 97 du Guide de référence en production fruitière intégrée (Guide de PFI).

Stratégies d’intervention PFI

Charançon
La période critique de surveillance pour cet insecte est terminée en Montérégie, mais pas encore dans les autres régions. Demeurez vigilant jusqu’à la mi-juin et si des pulvérisations sont nécessaires, intervenez uniquement de façon localisée (ex. bordures). Le seuil d’intervention est de 2 % de dommages frais.

Carpocapse

  • Si vous n’utilisez pas la confusion sexuelle et qu’une intervention est nécessaire : selon les produits utilisés, l’application pourra viser les œufs ou les jeunes chenilles. Dans le premier cas, il faudra intervenir avant le début de l’éclosion (vérifier s’il n’est pas trop tard dans votre région). Dans le deuxième cas, il faudra intervenir avec un larvicide au pic d’éclosion des œufs (actuellement prévu à la fin juin dans les sites chauds de la Montérégie).
  • Si vous utilisez la confusion sexuelle : le seuil d’intervention recommandé sous confusion est de 0,5 % de fruits attaqués. Pour plus de détails, consultez la fiche 76 du Guide de PFI ou la fiche spéciale sur les traitements insecticides pour les utilisateurs de la confusion sexuelle.

Acariens
Poursuivez le dépistage sur le feuillage et consultez la fiche 91 du Guide de PFI pour établir votre stratégie de lutte. N’oubliez pas de tenir compte de la présence des prédateurs et d’augmenter votre seuil de tolérance en leur présence, sauf si vos arbres sont stressés par le manque d’eau.

Sésie
Un seuil d’intervention précis n’est pas disponible pour cet insecte. Toutefois, si l’examen des faux broussins (avec un couteau) révèle la présence de larves, des interventions préventives ou curatives sont recommandées. La confusion sexuelle est aussi disponible! Les détails sont à la fiche 84 du Guide de PFI.

Note:
Ces recommandations sont d’ordre général et doivent être utilisés de concert avec un programme de dépistage.  Pour des  informations  détaillées  sur  les  produits  homologués  et  utilisables en période post-florale, consultez la plus récente affiche Production fruitière intégrée ou le site SAgE Pesticides. Utilisez l’onglet PFI de SAgE Pesticides pour comparer les effets principaux et secondaires des outils disponibles, trier les options selon le critère de votre choix,  protéger les espèces utiles de votre verger et protéger votre portefeuille en choisissant le produit le plus approprié à votre situation.

 

FERTILISATION: PAS D’AZOTE EN ÉTÉ
(V. Philion et E. Barriault)

La saison de croissance est en avance cette année. La phase de multiplication cellulaire dans les fruits (environ 28 jours suivant la floraison) est terminée dans les régions les plus chaudes pour plusieurs cultivars. D’ici à la récolte, les cellules des fruits prendront du volume, mais ne seront pas plus nombreuses. Les engrais foliaires qui aident à la multiplication cellulaire (ex: nitrate et autres formes d’azote) ne sont donc pas utiles à ce stade et peuvent même engendrer une longue liste de problèmes (coloration, fermeté, chute prématurée, liège, point amer, « scald », brunissement vasculaire, sénescence, gel hivernal). Ils peuvent aussi augmenter les problèmes de maladies et d’insectes. Les applications de sel d’Epsom (magnésium), bore et zinc peuvent être justifiées, mais l’azote est à proscrire. Les applications de calcium les plus efficaces sont celles appliquées pendant la multiplication cellulaire, mais des applications régulières en été restent utiles. Un calendrier des apports foliaires est intégré à la fin de la fiche sur la fertilisation et la phytoprotection (Fiche 37A du Guide de PFI).

OBSERVATIONS ET PRÉVISIONS DU RÉSEAU EN DATE DU 8 JUIN
(F. Pelletier)

Cliquez ici pour consulter le sommaire préparé chaque semaine pour les différentes régions pomicoles.

POUR EN SAVOIR PLUS
(G. Chouinard)

Cliquez ici pour les messages des conseillers du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ), les dernières prévisions et les observations en temps réel dans les vergers pilotes du Réseau-pommier.

Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides.
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