Archive d’étiquettes pour : Récolte

Fiche 117

Maude Richard et Paul Émile Yelle

 

Une bonne planification de la récolte permet de minimiser les pertes (pertes de qualité, de temps, d’argent, d’employés, etc.) et de maximiser la performance de votre entreprise en matière d’entreposage et de classification. Pour bien préparer sa récolte, il faut aussi commencer très tôt!

 

Lors de l’implantation du verger
  • L’installation d’un brise-vent du côté des vents dominants pourra réduire la chute de fruits à l’automne.
  • Lors de la plantation, le choix de cultivars dont les dates de récolte sont étalées sur une longue période facilitera la gestion de la cueillette et des besoins en main d’oeuvre.
  • L’implantation d’un système d’irrigation sera un avantage lors d’étés secs (et un incontournable en parcelles de porte-greffes nain !), car les fruits d’un arbre affecté par la sécheresse tendent à mûrir et à tomber plus rapidement. Pour de plus amples informations à ce sujet, consultez la fiche 36.
  • Valider également les besoins de certification auprès de votre acheteur de pommes comme CanadaGap ou une certification de régie biologique.

 

En saison
  • La pratique d’un suivi rigoureux des ravageurs du feuillage (ériophyides, tétranyques à deux points, tétranyques McDaniel et tétranyques rouges) permet d’intervenir avant qu’ils n’engendrent un trop grand stress aux arbres. Les tétranyques sont particulièrement à surveiller en cas de déficit hydrique, afin d’éviter des pertes de rendement et de qualité des fruits. Pour plus d’informations sur le dépistage des insectes et acariens, consultez d’abord les fiches 65, 66, 67 et 68 du présent guide.
  • Une taille d’été trop sévère et une charge trop élevée peuvent aussi avoir un impact sur le calibre des fruits, la maturation et la chute des fruits à la récolte. Pour plus d’information à ce sujet, consultez les fiches 41 et 43.

 

Un mois avant le début de la récolte
Traitements en vue de l’étalement de la récolte

Des traitements visant à retarder le mûrissement ou la chute des pommes peuvent être appliqués dans certaines parties du verger afin de planifier la récolte et de faciliter l’étalement de celle-ci. Ces produits agissent sur les mécanismes physiologiques du pommier.

Le RETAIN (amino-éthoxyvinylglycine) est un outil de gestion de récolte permettant l’étalement de la récolte  et d’avoir des lots avec une maturité plus homogène (réduction des plages de maturité). Le RETAIN est également intéressant pour les entreprises d’autocueillette, car il permet de maintenir les fruits sur les arbres plus longtemps. Son délai avant récolte est de 7 jours et le délai de ré-entrée est de 12 heures.

Il doit être appliqué en dilué (±1000 L/ha) avec un surfactant organo-siliconé, tel que Xiameter, à quatre semaines avant la date de début de maturité AC LT (Atmosphère Contrôlée Long Terme) pour chacune des variétés. Il  a été démontré sur McIntosh que le Retain est plus efficace à 4 semaines qu’à 3 semaines toutefois, même à 2 semaines avant la date de maturité prévue, il y aura un effet, mais moindre.

Le traitement doit être fait lorsque les conditions sont favorables à l’absorption (feuillage sain –exempt de dommages d’acariens, cicadelles ou autres-, température supérieure à  15 °C, humidité relative supérieure à  85% et au minimum  4 heures sans pluie. IMPORTANT : Référez-vous aux étiquettes de ces produits afin de connaitre les conditions d’application, les possibles mélanges et s’il y a lieu, les risques associés. Si le traitement est réalisé de jour, il doit être fait par temps couvert). Le ralentissement de la maturation peut également permettre aux fruits d’être exposés à quelques nuits froides supplémentaires et ainsi obtenir une meilleure coloration.

Le FRUITONE (acide alpha-naphtylacétique ou ANA) est aussi un agent éclaircissant pouvant être utilisé pour retarder la chute des pommes. Il est utilisé de huit à dix jours avant la chute anticipée des fruits, à un taux de 10 ppm (10 g par 1000 L d’eau) pour les variétés tardives. Un second traitement peut être fait au moins six jours plus tard, le délai avant la récolte étant de 5 jours. Le délai de ré-entrée est de 4 heures.

Le FRUITONE permet de lutter contre la chute prématurée des pommes mais celles-ci continuent à mûrir à un taux accéléré. Notez que l’effet sur la maturité des fruits augmente en fonction de la concentration appliquée ainsi que le nombre de traitements. De plus, les fruits (particulièrement de la variété Mcintosh) traités au FRUITONE pour limiter la chute des pommes se conserveront mal à long terme en entrepôt. Conséquemment, les pommes ayant reçu 2 traitements au FRUITONE devraient être mise en marché le plus rapidement possible.

Évaluation du volume de la récolte

Cette évaluation permettra de prévoir la main-d’œuvre, le matériel et la machinerie nécessaires au bon déroulement de la cueillette. Pour estimer le nombre de bennes nécessaires à la récolte, se reporter à la méthode décrite à la page 4 du Guide pour les superviseurs de cueillette des PPQ.

Prévisions pour le recrutement de la main-d’œuvre

Le producteur doit planifier dès que possible le recrutement de la main-d’œuvre dont il aura besoin. Pour estimer le nombre de cueilleurs requis, se référer à la page 5 du Guide pour les superviseurs de cueillette. Le producteur doit aussi prévoir du personnel pour le transport des bennes ainsi que des superviseurs pour le contrôle de qualité.

 

Quelques semaines avant le début de la récolte
Préparation du terrain

Éliminer les branches, les roches et niveler le terrain en remplissant les trous qui pourraient causer des blessures aux travailleurs ou des meurtrissures aux fruits lors de leur transport dans le verger. La fauche du gazon avant la cueillette permet de détecter facilement les obstacles nuisibles et facilite le ramassage des pommes laissées au sol.

Préparation du matériel

Le producteur doit inspecter ses bennes individuellement et s’assurer qu’elles sont en bon état (saines, solides, sans éclisses de bois ou clou, etc.). Il doit les réparer au besoin, puis les nettoyer.

Le nettoyage des bennes consiste d’abord à déloger tout déchet organique (résidus de culture, sol, excréments d’animaux (souris, raton laveurs, etc.), etc.) qui pourrait être une source potentielle de contamination d’origine microbienne. Ensuite, les parois doivent être nettoyées à l’eau savonneuse, idéalement à l’aide d’une laveuse à pression, puis rincées à l’eau claire et séchées au soleil au grand air. Si cette opération de nettoyage est bien faite, il n’y a pas lieu de désinfecter les bennes. Pour ce qui est des bennes de plastique, elles sont moins propices à la présence de bactéries, mais doivent néanmoins être nettoyées de la même façon chaque année. Les sacs de cueillette doivent aussi être nettoyés.

Les bennes ne doivent servir qu’à la manutention et à l’entreposage des fruits et à aucun autre usage (ex : entreposage d’outils, de produits d’entretien, de produits chimiques à usage agricole, etc.) Elles doivent être sorties à l’extérieur une à deux semaines avant la récolte afin d’être exposées à la pluie et ainsi réhumidifiées, sinon le bois risque de tirer l’humidité des pommes pendant l’entreposage.

Les jours précédant la récolte, les bennes et les échelles doivent être dispersées dans le verger en fonction de l’ordre prévu de la cueillette et des rendements anticipés.

 

Quelques jours avant le début de la récolte
Formation des cueilleurs

Une fois les cueilleurs et superviseurs choisis, le producteur doit les former afin de leur expliquer les bonnes méthodes de cueillette, l’utilisation adéquate du matériel, les critères de qualité à respecter, les méthodes d’évaluation de leur rendement et les notions de salubrité des aliments. Les formations doivent avoir lieu avant le début de la cueillette et doivent se poursuivre au fur et à mesure que la récolte progresse, car certaines notions peuvent nécessiter d’être renforcées et de nouveaux cueilleurs peuvent se joindre en cours de route. Vous pouvez vous référer à ce document pour vous aider à cette formation Outil de formation du cueilleur de pommes.

Lors des formations, le producteur doit prendre le temps de procéder à des démonstrations et de faire pratiquer les cueilleurs devant lui. Les formations doivent traiter, entre autres, des sujets suivants :

  • L’utilisation adéquate des échelles afin d’éviter des blessures.
  • La manipulation des échelles de manière à éviter le bris des arbres et les meurtrissures aux fruits.
  • L’utilisation de sacs de cueillette, en évitant de le déposer au sol afin de prévenir toute contamination.
  • L’ordre de cueillette et la technique de cueillette pour prévenir les meurtrissures, le bris des pédoncules et des bourgeons.
  • L’importance d’une manipulation délicate des fruits en tout temps : en les cueillant, en les déposant dans le sac, en se déplaçant avec le sac et en les transvidant dans les bennes.
  • L’importance de la salubrité, « comment » et « quand » se laver les mains : avant de manipuler les fruits, après être allé aux toilettes, après une pause, une cigarette ou un repas, après l’application de chasse-moustiques ou de crème solaire, après une manipulation d’objets autres que les fruits (ex : poubelles), etc.
  • Les autres obligations reliées à la salubrité : ne pas manger, boire ni fumer dans les vergers, utiliser les poubelles et les toilettes à la disposition des employés et l’obligation de leur part d’aviser leur superviseur lorsqu’ils sont malades.
  • Le niveau de qualité de cueillette exigé (sélection des fruits) et la façon dont leur rendement sera évalué. Les critères de qualité ainsi que les méthodes recommandées pour l’évaluation du rendement des cueilleurs et l’évaluation de la qualité des lots sont décrits à la sous-section « Contrôle de qualité » ci-après.

La façon dont les bennes doivent être identifiées : le producteur doit indiquer au personnel de supervision comment remplir l’étiquette de suivi proposée par les Producteurs Pommes ou une étiquette différente qu’il leur ait fournie. Cette information doit être inscrite même si la cueillette est faite à l’heure, car elle est essentielle pour le contrôle de la qualité. Voir la section « Tenue de registres par le producteur » ci-après pour plus de détails.

Engagements du producteur envers ses employés

Le producteur a la responsabilité de fournir le nombre suffisant d’installations sanitaires, soit une installation sanitaire pour 35 employés. Il doit s’assurer qu’elles sont convenablement équipées et entretenues : provisions de savon, eau potable, serviettes jetables et poubelle ou encore serviettes humides, désinfectant et poubelle. Il doit aussi s’assurer que les employés ont des endroits désignés pour manger, boire et fumer ainsi que pour ranger leurs effets personnels, qu’ils doivent garder loin des pommes. Pour de plus amples informations à ce sujet, se référer au Guide de salubrité des aliments pour les fruits et légumes frais de CanadaGAP.

Avant de commencer la cueillette, les attentes du producteur et les conditions de travail doivent être énoncées clairement (salaire, mode de paiement, horaire et conditions de travail, etc.) Pour s’assurer d’une bonne rétention de sa meilleure main-d’œuvre, le producteur pourrait prévoir des bonis pour une saison complète et des bonis pour un rendement de qualité.

 

Pendant la récolte

Le suivi de chantier est essentiel pour minimiser les pertes de rendement dues aux meurtrissures et éviter l’entreposage et la manutention de fruits non conformes. Une étude menée par Agropomme a révélé que les meurtrissures représentaient près de la moitié (45 %) des défauts observés sur sept chantiers de récolte québécois en 1999.

Par la supervision et la formation adéquate de ses cueilleurs, le producteur s’assure de bonifier la classification de ses pommes, car en plus d’apprendre comment réduire les meurtrissures, les cueilleurs apprennent à ne pas cueillir ou à ne pas conserver les fruits qui ne correspondent pas aux critères de qualité recherchés. Les défauts à éliminer peuvent être une coloration insuffisante, un calibre trop petit, des dégâts d’insectes, de maladies ou de grêle, des pourritures, des malformations, du roussissement, des marques de frottement, etc. Pour plus de détails, voici le Guide pour les superviseurs de cueillette.

Contrôle de qualité

Pour mettre en œuvre un système de contrôle de qualité rigoureux, le producteur doit prévoir une personne chargée de la supervision pour chaque groupe de 10 à 15 cueilleurs. Bien que cela représente des frais considérables, le système de contrôle est rapidement rentabilisé par une amélioration de la classification lors de l’emballage. Deux méthodes d’évaluation ont été développées :

  • L’évaluation individuelle des cueilleurs : cette méthode consiste à évaluer, pour chaque cueilleur, le pourcentage de pommes cueillies non conformes aux critères de qualité. Au total, de 17 à 24 pommes sont retirées au hasard selon la variété et à différents emplacements dans toutes les bennes ramassées par un même cueilleur (idéalement trois contrôles par benne : au fond, au milieu et en surface). Les fruits non conformes à un rendement de 90 % « Canada Fantaisie » sont mis de côté. De cette façon, le pourcentage de non-conformité est évalué et, en fonction des résultats obtenus, cette méthode permet d’ajuster le besoin d’encadrement de chaque cueilleur.
  • L’évaluation des lots : cette seconde méthode consiste à évaluer de façon similaire la fiabilité d’une équipe de cueilleurs à produire un rendement de 90 % « Canada Fantaisie ». Les lots inspectés doivent être homogènes et le nombre de pommes ainsi que la quantité de bennes à inspecter varient selon les variétés. Les pommes sont choisies au hasard et à différentes profondeurs dans les bennes sélectionnées. Les fruits qui ne correspondent pas aux critères de qualité sont mis de côté. Le pourcentage de fruits non conformes permet au producteur de juger du niveau d’encadrement requis par l’équipe évaluée. Cette méthode est complémentaire à la précédente et n’est valide que si l’évaluation individuelle des cueilleurs a été préalablement réalisée.

Ces deux méthodes sont expliquées en détail dans un extrait du Guide pratique pour la formation et l’évaluation des cueilleurs de pommes publié par Les Producteurs de Pommes du Québec.

À la suite de ces évaluations, le producteur doit examiner les pommes mises de côté pour déterminer la nature des défauts sur les fruits et la source des meurtrissures (prise en main des fruits, vidage inadéquat du sac de récolte, mauvais ajustement de la profondeur du sac, mauvaise manutention du sac, placement inadéquat de l’escabeau, etc.), puis il doit expliquer aux cueilleurs comment corriger les problèmes.

 

Après la récolte

Le producteur doit s’assurer que les pommes sont transportées de façon délicate afin d’éviter les meurtrissures. Une bonne façon d’y parvenir est de ne pas rouler trop vite lors du transport des pommes et de s’assurer que les pneus des plateformes de transport sont bien gonflés. Une attention particulière doit aussi être portée pendant le déchargement des bennes au site d’entreposage ou de manutention. Les pommes cueillies doivent être réfrigérées la même journée et toute exposition au soleil et à la chaleur doit être évitée avant la réfrigération. Chaque variété doit être entreposée en respectant certains critères de maturité, qui sont traités à la fiche 118. Par ailleurs, les entrepositaires doivent respecter les paramètres d’entreposage recommandés (se référer aux recommandations d’entreposages diffusées par Les Producteurs de Pommes du Québec).

Tenue de registres par le producteur

La tenue de registres permet au producteur d’améliorer l’organisation de sa récolte et optimise l’efficacité de son travail et la qualité des fruits récoltés.

Selon le Règlement sur la mise en marché des pommes du Québec, le producteur doit identifier ses bennes au moyen d’une étiquette apposée au moment de la récolte. Cette étiquette indique le nom du producteur, la date de cueillette, le numéro de lot standardisé, la variété de pommes et la parcelle. Les Producteurs de Pommes du Québec présente un exemple d’étiquette sur son site Internet et à la page 8 du Guide pour les superviseurs de cueillette. Le numéro de lot indiqué sur l’étiquette doit permettre au producteur de retracer facilement la provenance des pommes dans le verger.

Le producteur peut aussi tenir les registres suivants :

  • une fiche du rendement/qualité de chaque cueilleur;
  • un registre d’évaluation de la qualité des lots au verger;
  • un registre du nombre de bennes (coffres) par parcelle.

Des exemples de fiche du rendement/qualité des cueilleurs et d’un registre d’évaluation de la qualité des lots sont présentés dans le Guide pratique pour la formation et l’évaluation des cueilleurs de pommes.

 

Cette fiche est une mise à jour de la fiche originale du Guide de référence en production fruitière intégrée à l’intention des producteurs de pommes du Québec 2015. © Institut de recherche et de développement en agroenvironnement. Reproduction interdite sans autorisation.

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Fiche 118

Maude richard

Avant tout, l’évaluation de la maturité de lots de pommes lors de la récolte est un outil incontournable pour déterminer le type et la durée d’entreposage. Elle permet aux entreprises pomicoles de prendre des décisions éclairées quant à l’ordre de cueillette des différentes parcelles et à la destination des lots. Ils sont des outils essentiels pour déterminer le type d’entreposage approprié (vente immédiate, réfrigération,transformation ou atmosphère contrôlée) et la période de mise en marché visée (vente immédiate, court terme, moyen terme ou long terme). Les entreprises pomicoles limitent ainsi les pertes financières engendrées par l’entreposage de lots de pommes dans de mauvais termes (exemple : entreposage d’un lot rencontrant les critères de l’AC Court terme entreposé en AC Moyen terme). Ces techniques d’entreposage sont décrites à la fiche 119.

De plus, lorsque des régulateurs de croissance sont utilisés, il est très important de faire un suivi précis de la maturation afin d’en retirer tous les bénéfices souhaités soient les délais supplémentaires de récolte, la meilleure plage de maturité des lots et l’amélioration du potentiel de conservation.

Le test de régression à l’amidon et le test de fermeté sont les deux principales méthodes utilisées pour l’évaluation de la maturité et ils sont complétés par l’évaluation du nombre de pépins. Les tests doivent être répétés à un intervalle de trois à quatre jours jusqu’à la fin de la récolte pour toutes les variétés destinées à l’entreposage. Le même échantillon est utilisé pour ces trois tests. L’échantillonnage débute au moins une semaine avant la date prévue de récolte et commence par les secteurs les plus hâtifs du verger. Lors de gels en cours de récolte, un suivi de maturité est d’autant plus indispensable afin de bien orienter les lots de pommes en termes de conservation.

 

Test de la régression en amidon

Au fur et à mesure que la maturité des fruits progresse, l’amidon se transforme en sucres solubles et leur potentiel de conservation diminue. L’iode utilisé dans ce test colore en noir l’amidon, ce qui permet de suivre facilement sa régression et d’évaluer le potentiel d’entreposage des fruits.

Le test de la teneur en amidon, ainsi que les indices d’amidon à respecter pour chaque type et durée d’entreposage, sont décrits en détail dans le document Évaluer la maturité des pommes – Test de l’amidon publié par le CRAAQ. Les taux d’amidon sont catégorisés selon une appréciation visuelle ressemblant à celle illustrée ci-après utilisée par nos voisins du sud (image à gauche ci-bas) :

test de la teneur en amidon: charte

 

Test de fermeté

Ce test s’effectue sur des pommes entières tout juste cueillies et répondant aux critères de qualité pour la pommes de fantaisie. Pour obtenir une lecture juste :

  • La pomme doit être maintenue solidement en place contre une surface plate. Ne pas se servir de sa main comme appui solide !
  • La pelure doit être enlevée à l’aide d’un « peeler » (outil prévu à cette fin) à deux endroits opposés sur la pomme, où les mesures de fermeté seront prises, sur la face la plus colorée et sur la face la moins colorée du fruit. La mesure est prise à l’aide d’un pressuromètre (aussi nommé pénétromètre) avec une tige de 11 mm de longueur. La profondeur de pénétration de la tige doit être constante. La tige doit pénétrer dans la chair jusqu’à la marque incrustée dans la tige. Une pénétration insuffisamment profonde donnera une lecture trop faible versus une pénétration trop profonde, une lecture trop élevée.
  • Calibrer le pressuromètre minimalement 2 fois par saison.
  • La vitesse de pénétration de la tige doit être constante : un temps moyen d’ une seconde pour une pénétration jusqu’à la marque incrustée donnera une bonne lecture.

test de fermeté: pressuromètre

L’utilisation adéquate du pressuromètre est décrite plus en détail à l’annexe 1 du Cahier des charges pour l’amélioration de la qualité des pommes entreposées en atmosphère contrôlée publié par Les Producteurs de Pommes du Québec.

Entre le moment de l’entreposage et celui de la mise en marché, la fermeté des fruits diminue. Afin de respecter les normes de mise en marché qui permettent d’offrir aux consommateurs des fruits suffisamment fermes et moins sujets aux meurtrissures, les pommes doivent être entreposées selon les critères de fermeté recommandés dans le document Évaluer la maturité des pommes – Test de l’amidon publié par le CRAAQ.

 

Dénombrement de pépins

Les fruits comptant cinq pépins et plus ont un meilleur potentiel de conservation. Ainsi, même si les tests de teneur en amidon et de fermeté satisfont les critères de conservation, les fruits contenant moins de cinq pépins risquent de moins bien se conserver. En effet, il a été démontré que la perte de fermeté en entreposage est plus rapide pour les pommes de cinq pépins et moins, puisque ceux-ci ont une plus faible concentration interne en calcium, ce qui joue directement sur la fermeté du fruit (d’où l’importance des agents pollinisateurs en vergers durant la floraison).

Toutefois, depuis l’arrivée du SmartFresh (1-Méthylcyclopropène : 1-MCP), le nombre de pépins semble avoir moins d’incidence sur le potentiel de conservation.

nombre de pépins: pomme coupée en deux

Coloration des fruits

N’étant pas nécessairement un indice de maturité, la coloration fait impérativement partie des critères importants de qualité et doit être prise en compte lors de la planification de la cueillette. Sachez qu’il est possible de retarder le début de la cueillette d’une parcelle par manque de couleur, et ce, même si les critères de maturité indiquent le début de l’AC Long terme… Les documents suivants publiés par les PPQ contiennent les chartes de couleur pour les principaux cultivars du Québec, sous l’onglet Qualité :

Autres tests

Pour certains cultivars tels qu’Honeycrisp, le moment optimal de maturité est plus difficile à déterminer et nécessite plus d’une récolte. En plus des tests de teneur en amidon, de fermeté et de couleur, le développement du goût sucré et des arômes de la pomme doivent être pris en compte. L’aptitude à détecter les niveaux adéquats de sucre, d’acidité et les arômes recherchés se développe avec l’expérience de production et de récolte, bien qu’elle demeure subjective. Pour la Honeycrisp, les taux de sucre désirés selon l’indice de degré Brix se situent objectivement entre 12,5° et 14°.

Les photographies suivantes montrent des pommes « Honeycrisp » ayant deux patrons de coloration différents, mais des niveaux de maturité similaires à la récolte :

 

pommes Honeycrisp: patron de coloration a

 

Attention !

D’autres facteurs que ceux décrits ci-dessus doivent être pris en compte avant de considérer l’entreposage à long terme des pommes. Ainsi, il ne faut pas entreposer en atmosphère contrôlée :

  • les pommes qui proviennent de jeunes pommiers, d’arbres peu chargés ou taillés sévèrement;
  • les pommes très grosses, meurtries ou tavelées;
  • les pommes qui sont demeurées plus de 24 heures sans réfrigération (à l’extérieur ou à l’intérieur d’un bâtiment).

 

Cette fiche est une mise à jour de la fiche originale du Guide de référence en production fruitière intégrée à l’intention des producteurs de pommes du Québec 2015. © Institut de recherche et de développement en agroenvironnement. Reproduction interdite sans autorisation.

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