Fiche 22

Isabelle Turcotte, Sara-Jeanne B.Croteau et Gérald Chouinard

 

Voici quelques éléments qui peuvent vous aider à déterminer si un pesticide est périmé ou inutilisable (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture – FAO, 2009) :

La date d’expiration indiquée sur l’étiquette ou sur le contenant. C’est la façon la plus facile, mais, malheureusement, cette date n’apparait pas fréquemment, à l’exception des produits biologiques qui affichent tous une date de péremption.

La date de production du pesticide. Sauf indication différente sur l’étiquette, les pesticides ont normalement une durée de vie de deux ans à partir de leur date de production. Durant cette période, le fabricant garantit la qualité du produit à condition qu’il soit conservé selon les instructions indiquées sur l’étiquette. Votre détaillant de pesticides peut vous aider à déterminer la date de production des pesticides que vous achetez.

Les conditions d’entreposage à la ferme. Il n’est pas toujours facile de déterminer si des stocks de vieux pesticides sont devenus inutilisables. Le fait de dépasser la limite des deux ans d’entreposage ou la date d’expiration indiquée sur l’étiquette ne signifie pas automatiquement que les produits sont inutilisables. Ceux-ci peuvent souvent être conservés plus longtemps que leur durée de vie indiquée. En revanche, il peut arriver qu’un stockage inadéquat accélère la détérioration à tel point que les produits deviennent inutilisables bien avant leur date d’expiration. Lorsqu’un pesticide change d’apparence, il doit être considéré comme périmé. S’il s’agit d’un liquide transparent, il peut s’y être formé des écailles ou des cristaux et, s’il s’agit d’émulsions ou de poudres, elles peuvent s’être solidifiées. Les produits périmés les plus difficiles à détecter sont ceux dont les propriétés chimiques ont changé, alors que leur apparence est restée la même. Dans ce cas, à moins d’effectuer une analyse chimique en laboratoire pour établir si le produit est encore utilisable, un produit ayant plus de deux ans doit être considéré comme périmé.

Le retrait d’homologation et les autres interdictions légales d’utilisation. Pour des raisons visant à protéger la santé et l’environnement, certains pesticides achetés en toute légalité peuvent par la suite être visés par des interdictions d’utilisation. Ces pesticides sont également considérés comme périmés. Il est possible de vérifier si un produit est toujours homologué en consultant le site Internet de SAgE pesticides (www.sagepesticides.qc.ca) ou le site de l’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire (http://pr-rp.hc-sc.gc.ca/ls-re/index-fra.php).

De façon générale, la durée de vie des pesticides dépend de leurs ingrédients actifs et de leur formulation chimique. Si les pesticides sont conservés dans de bonnes conditions (sans gel, à l’abri de la chaleur excessive et de l’humidité), leur durée de vie sera prolongée.

 

Comment se départir des produits périmés?

Il est très important de procéder de façon sécuritaire étant donné que ces pesticides contiennent des ingrédients actifs concentrés et dangereux.

L’organisation AgriRÉCUP (aussi connue sous le nom de CleanFARMS) organise des collectes de pesticides périmés tous les trois ans. Habituellement, plusieurs lieux de collecte sont aménagés un peu partout dans la province. Ce moyen est probablement le meilleur pour se départir des pesticides périmés. Consultez leur site pour le calendrier des prochaines collectes : http://www.agrirecup.ca/.

logo AgriRÉCUP

Les fournisseurs reprennent parfois les produits périmés et les produits dont l’homologation a été annulée.

Les pesticides périmés peuvent être recyclés ou éliminés par des détenteurs de permis du ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MDDELCC). Vous pouvez obtenir leurs coordonnées aux bureaux régionaux du ministère (http://www.mddelcc.gouv.qc.ca/ministere/rejoindr/adr_reg.htm).

 

Élimination des contenants vides

Il est tout aussi important de se départir des contenants vides de façon sécuritaire pour les raisons invoquées plus haut.

Rincez les contenants trois fois et videz l’eau de rinçage dans le pulvérisateur. Effectuer le triple rinçage lors de la préparation de la bouillie permet de récupérer l’ensemble du pesticide. Le rinçage sera plus efficace si vous le faites immédiatement. N’attendez pas que les résidus aient commencé à sécher dans le contenant.

Rapportez les contenants vides à votre détaillant après les avoir égouttés et en avoir retiré le bouchon, le carnet d’instructions et, autant que possible, l’étiquette. Les détaillants pourront se départir des contenants via l’organisation AgriRÉCUP lors de l’une de leurs collectes.

Dans l’impossibilité de se rendre à un site de récupération, il faut perforer et écraser les contenants propres pour les rendre inutilisables et les jeter aux ordures.

Ne pas enterrer, brûler ni mettre de contenants de pesticides dans son bac à recyclage, même s’ils sont rincés trois fois!

Vous pouvez aussi réduire le volume de contenants à disposer en achetant plutôt des produits en sacs et des contenants hydrosolubles. Plusieurs compagnies offrent également des contenants de très grands volumes consignés et réutilisables. Ces grands contenants sont remplis et scellés en usine. Après leur utilisation, ils peuvent être retournés, non rincés, chez les détaillants.

Élimination des sacs de semences et de pesticides vides

Procurez-vous votre sac de recyclage gratuit chez votre représentant en semences ou votre détaillant. Assurez-vous de vider complètement les sacs et placez les petits sacs vides (jusqu’à 100kg) dans le sac de collecte en plastique et refermez-le bien. Les gros sacs de vrac (plus de 100kg, habituellement de 500 ou 1000 kg) sont attachés en paquets de six. Finalement, rapportez-les à votre centre de collecte locale.

https://agrirecup.ca/materiaux/sacs-et-sacs-silos-de-vrac/#av_section_6

 

Pour plus de renseignement sur la gestion des déchets de pesticides consultez: http://www.mddelcc.gouv.qc.ca/pesticides/dechets/

 

Cette fiche est une mise à jour de la fiche originale du Guide de référence en production fruitière intégrée à l’intention des producteurs de pommes du Québec 2015. © Institut de recherche et de développement en agroenvironnement. Reproduction interdite sans autorisation.

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Fiche 23

Isabelle Turcotte, Sara-Jeanne B.Croteau et Gérald Chouinard

 

Recyclage à la ferme des résidus végétaux

Le recyclage des résidus végétaux (gazon, bois de taille, feuilles, etc.) permet le retour au sol, par décomposition, des éléments minéraux qu’ils contiennent. Le recyclage de ces résidus peut se faire de plusieurs façons : laisser les résidus de gazon au sol après la tonte, déchiqueter les bois de taille sains au champ. Ces méthodes simples et peu coûteuses ont l’avantage de diminuer l’exportation d’éléments minéraux hors du verger et de réduire les besoins en fertilisants.

En se décomposant, cette matière organique va de plus créer de l’humus, un composé doté d’un bon pouvoir d’adsorption de l’eau et qui améliore la structure des sols. L’humus, en se jumelant à l’argile, crée un complexe argilo-humique qui a la propriété d’adsorber les éléments minéraux composant un réservoir d’éléments nutritifs pour les pommiers.

logo recyclage

 

Brûler ou ne pas brûler?

Brûler les résidus végétaux provoque une perte d’éléments nutritifs pour le verger. De plus, la combustion engendre un dégagement de gaz carbonique (CO2), un composé qui contribue à l’augmentation des gaz à effet de serre.

Toutefois, cette pratique peut être recommandée dans certains cas pour éliminer les branches malades. Consultez la fiche 110.

 

Recyclage et réutilisation des autres résidus agricoles

Plusieurs produits et matériaux utilisés dans l’entreprise pomicole peuvent être recyclés ou réutilisés à la ferme afin de réduire la production de déchets. La plupart des municipalités disposent d’écocentres ou de points de dépôt permanents qui permettent aux citoyens de se débarrasser de façon écologique de résidus divers. La presque totalité des résidus de construction est acceptée. Plusieurs de ces centres disposent de bacs de récupération pour les peintures et les vernis d’usage non commercial. Plusieurs quincailleries ainsi que certaines coopératives agricoles reprennent également les peintures. Pour ce qui est des huiles usées, certains garages les récupèrent.

La meilleure façon de se départir de ses résidus dangereux est de les rapporter aux différents points de cueillette ou lors des collectes spéciales organisées par les municipalités ou les MRC.

Il y a plusieurs façons de réutiliser les résidus et les contenants. Par exemple, les huiles usées peuvent servir de lubrifiant pour les outils et la machinerie, mais abstenez-vous de trop en utiliser afin d’éviter l’égouttement inutile. Certains contenants peuvent aussi être réutilisés. Toutefois, il faut prêter attention au contenu initial afin d’éviter la contamination lors du réemploi. Si des contenants sont utilisés à d’autres fins, il est important de bien les identifier afin d’éviter toute confusion. Ne jamais réutiliser les contenants de pesticides.

 

Réduction des autres formes de pollution et de nuisance

Les instances municipales voient à l’élaboration et à l’application des règlements propres aux nuisances (les odeurs, les bruits, les poussières et les empilements peuvent être considérés comme des nuisances). En tant qu’exploitant de verger, il importe de maintenir de bonnes relations avec tous en s’assurant que les activités de la ferme ne nuisent pas au bon voisinage et à l’environnement, et ce, en se conformant aux réglementations en vigueur (voir les fiches 12, 15, 16 et 20).

 

Pour en savoir plus

Pour obtenir plus d’informations sur la gestion des déchets de pesticides au Québec, consultez le site du MDDELCC : http://www.mddelcc.gouv.qc.ca/pesticides/dechets/.

Pour obtenir plus d’informations sur la prévention et la destruction de pesticides périmés dans le monde, consultez le site de la FAO (ONU pour l’alimentation et l’agriculture) : http://www.fao.org/agriculture/crops/obsolete-pesticides/prevention-and-disposal-of-obsolete-pesticides/fr/.

Pour obtenir plus d’informations sur les meilleures pratiques de gestion des différentes matières résiduelles produites à la ferme, consultez le guide La gestion des rebuts à la ferme, publié par le Conseil régional de l’environnement de l’Estrie (CREE) :

CREE
Courriel : cree@environnementestrie.ca
Téléphone : 819-821-4357

 

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Fiche 24

Isabelle Turcotte, Sara-Jeanne B.Croteau, Paul Émile Yelle, Francine Pelletier, Robert Maheux et Gérald Chouinard

 

Les dernières données publiées par le MELCC (L’utilisation des pesticides dans les vergers de pommiers) à propos de la présence de pesticides dans l’air, l’eau et le sol à proximité de vergers datent de 1998. Ces études, réalisées en Montérégie entre 1994 et 1996, ont révélé la présence de résidus de pesticides dans certains puits et cours d’eau voisins des vergers suivis, ainsi que dans l’air et sur le sol des terrains leur étant adjacents. Dans quelques occasions, les critères de qualité de l’eau pour la protection de la vie aquatique n’ont pas été satisfaits, mais le seuil des limites tolérables de pesticides dans l’eau potable a toujours été respecté.

 

Précautions lors de la préparation d’une bouillie contenant des pesticides
  • Respecter les distances minimales d’éloignement des plans d’eau, des cours d’eau ou des installations de captage d’eau de surface ou d’eau souterraine (voir zones tampons ci-après);
  • Prévenir tout risque de refoulement ou de contamination de la source d’eau. Pour ce faire, ne jamais plonger le tuyau utilisé pour le remplissage dans la bouillie à moins d’utiliser un réservoir auxiliaire ou une pompe munie d’un dispositif anti-retour. Si vous utilisez un dispositif anti-retour, sachez qu’il préviendra également le désamorçage de la pompe.

Pour plus de détails sur les exigences légales, consultez la fiche 12.

 

Respect des zones tampons lors de l’application des pesticides et des matières fertilisantes

Une zone tampon est une zone s’étendant au pourtour ou le long d’un lieu sensible et qui a pour but de protéger ce lieu des effets indésirables causés par l’application de pesticides ou de matières fertilisantes. Il existe deux types de zones tampons :

  • la bande ou aire de protection qui borde ou ceinture un territoire ou un immeuble à protéger, qui peut être aménagée, mais dans laquelle l’utilisation de pesticides ou de fertilisants est restreinte et encadrée par la loi. Elle est définie par différents règlements du Québec, dont le Code de gestion des pesticides, le Règlement sur les exploitations agricoles et le Règlement sur le prélèvement des eaux et leur protection;
  • la bande riveraine, une zone de végétation naturelle et non perturbée, qui s’étend le long d’un cours d’eau et qui le protège, dans laquelle l’application de matières fertilisantes est interdite. Elle comprend les arbres, les arbustes et la végétation au sol telle que les fougères, les graminées, les mousses et d’autres fleurs sauvages. Les arbres morts et les roches permettent également à la bande riveraine de mieux retenir et de filtrer les contaminants potentiels et de prévenir l’érosion des berges. La bande riveraine est définie par règlement municipal.
Zones tampons sans pesticide à respecter

(pour plus de détails, consultez la fiche 12) :

Lieu sensible à protéger Application Préparation Entreposage

Installation de captage d’eau :

  • Eau embouteillée
  • Débit > 75 000 litres/jour (alimentation d’un réseau d’aqueduc)
100 m 100 m 100 m

Autres installations de captage :

  • Eau de surface pour consommation humaine
  • Eau souterraine peu importe l’utilisation
30 m 30 m 30 m
Plan d’eau 3 m 30 m 30 m

Cours d’eau :

  • Aire d’écoulement <2 m2
  • Aire d’écoulement > 2 m2
1 m
3 m
30 m 30 m

Fossés :

  • Aire d’écoulement <2 m2
  • Aire d’écoulement > 2 m2
1 m
3 m

Immeuble protégé 1
Ne s’applique pas :

  • si l’application est effectuée par le propriétaire de l’immeuble protégé ou par l’exploitant qui l’habite
  • pour les pulvérisateurs à rampe horizontale ou les tunnels

Pulvérisateur à jet porté :

  • Pulvérisation dos à l’immeuble : 20 m
  • Pulvérisation en direction de l’immeuble : 30 m

(voir illustration sous le tableau)

1 Cet article du Code de gestion des pesticides est en cours de révision. Des mesures transitoires ont été établies qui peuvent permettre une réduction des distances d’éloignement à respecter selon les mesures prises pour réduire la dérive. Consultez la fiche 12.

Comment calculer la distance à respecter

(reproduit avec permission du MELCC) :

zone tampon pour immeuble protégé (exemple pulvérisation 1)

zone tampon pour immeuble protégé (exemple pulvérisation 2)

Zones tampons sans engrais, composts ou fumiers à respecter

(pour plus de détails, consultez la fiche 16Règlement sur les exploitations agricoles et Règlement sur le prélèvement des eaux et leur protection) :

Lieu sensible à protéger Épandage Stockage
(amas au champ)

Cours d’eau

  • Aire d’écoulement > 2 m2
3 m
Fossé 1 m

Installation de captage d’eau

  • Eau souterraine pour consommation humaine
30 m 300 m

En plus des lois et des règlements de compétence provinciale, les pomiculteurs sont tenus de vérifier auprès de leur municipalité si celle-ci a établi des règlements, car ils ont préséance.

 

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Fiche 25

Isabelle Turcotte, Sara-Jeanne B.Croteau, Paul Émile Yelle, Francine Pelletier, Robert Maheux et Gérald Chouinard

 

Les risques de contamination des puits présents sur la ferme par les pesticides et les matières fertilisantes (engrais, composts, fumiers) demeurent réels. Les mesures suivantes doivent être prises en PFI, afin de détecter d’éventuels problèmes et d’y remédier :

  • Vérifier annuellement le tubage, la pompe, les tuyaux et le couvercle des puits pour déceler des problèmes tels que des fissures, de la corrosion ou des dommages aux pièces, des couvercles brisés ou manquants, etc.
  • S’assurer que le coulisseau est solidement fixé et bien étanche et que l’évent est libre de toute obstruction.
  • S’assurer que le drainage des eaux de surface avoisinantes se fait dans la direction opposée des puits et qu’il n’y a pas d’eau stagnante à proximité. L’aménagement d’une pente près des puits permettra de régler facilement le problème.
  • S’assurer de l’absence de débris à la surface de l’eau des puits.
  • Faire effectuer régulièrement une analyse de l’eau pour déceler la présence de bactéries (minimum aux cinq ans) et de contaminants chimiques (minimum aux dix ans).
  • Pour les puits destinées à la consommation humaine, les analyses devraient être faites 2 fois par année, au printemps et à l’automne, pour les paramètres microbiologiques.

 

Une liste des laboratoires accrédités offrant des services d’analyse de l’eau potable est disponible auprès du MDDELCC ou à l’adresse suivante : www.ceaeq.gouv.qc.ca/accreditation/PALA/lla03.htm.

Pour informations sur les laboratoires:

Laboratoire de Québec: (418) 643-1301 option 1, Laboratoire de Laval : (450) 664-1750 option 1

Courriel : service.clientele@environnement.gouv.qc.ca

Pour obtenir plus d’informations sur vos responsabilités, si vous êtes propriétaire d’un puits, consultez le site La qualité de l’eau de mon puits (MDDELCC) :  http://www.mddelcc.gouv.qc.ca/eau/potable/depliant/index.htm

Pour obtenir plus d’informations sur les mesures à prendre pour préserver la sécurité de votre puits comme source d’approvisionnement en eau, consultez le dépliant Votre puits d’eau : quelques conseils de sécurité, disponible à : http://www2.gnb.ca/content/dam/gnb/Departments/env/pdf/Water-Eau/VotrePuitsEau.pdf.

 

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Fiche 26

Isabelle Turcotte, Sara-Jeanne B.Croteau, Paul Émile Yelle, Francine Pelletier, Robert Maheux et Gérald Chouinard

 

Précautions lors de l’entreposage des pesticides
  • Le lieu d’entreposage doit être doté d’un aménagement de rétention de manière à ne pas laisser les pesticides se répandre dans l’environnement en cas d’accident. Cela peut être un plancher, une plateforme ou un bassin étanche pouvant retenir toute fuite ou tout déversement de pesticides de manière à les récupérer entièrement. Une simple dalle de béton, si possible avec de l’époxy, qui remonte d’une dizaine de centimètres le long des murs, est suffisante (à défaut d’une dalle de béton, un plancher lisse peut faire l’affaire à condition que les contenants de pesticides liquides soient eux-mêmes déposés dans un autre contenant de plastique placé directement sur le plancher).
  • Respecter les distances minimales d’éloignement des plans d’eau, des cours d’eau ou des installations de captage d’eau de surface ou d’eau souterraine (voir la fiche 24).
  • Une affiche doit être installée à proximité de l’entrée du lieu d’entreposage et doit indiquer les numéros de téléphone des principaux services d’urgence des pesticides.

Pour plus de détails sur les exigences légales (comme la liste des services d’urgence à afficher sur un lieu d’entreposage), consultez la fiche 12. et http://www.mapaq.gouv.qc.ca/SiteCollectionDocuments/ProtectionCultures/Troussepesticides/Fiche3.pdf

Précautions lors de l’entreposage des hydrocarbures

Les réservoirs à hydrocarbures utilisés pour entreposer l’essence et le carburant diesel doivent être conçus, installés et entretenus de façon à prévenir les fuites et la contamination des sols, des eaux de surfaces et des eaux souterraines.

Pour plus de détails sur les exigences légales, consultez la fiche 21.

Pour obtenir plus d’informations sur les bonnes pratiques pour l’entreposage de produits pétroliers dans les exploitations agricoles, vous pouvez également consulter le feuillet d’information (Canada/Nouveau-Brunswick) disponible à l’adresse: https://www2.gnb.ca/content/dam/gnb/Departments/10/pdf/Agriculture/EntreposageProduitsPetroliers.pdf

 

Précautions lors de l’entreposage des fertilisants

Les mesures suivantes visent à assurer la protection de l’environnement, la sécurité de l’utilisateur et le maintien de l’efficacité des engrais en inventaire :

  • Maintenir les inventaires d’engrais au minimum en commandant les quantités nécessaires seulement.
  • S’assurer que le bâtiment ou la section de bâtiment où il y a entreposage des engrais a un plancher étanche et une bonne couverture à l’abri des intempéries. Idéalement, comme dans le cas des pesticides, le site d’entreposage doit être à plus de 30 m d’une installation de captage d’eau.
  • Pour éviter les contaminations ou les erreurs à l’application, entreposer les engrais dans un local différent de celui utilisé pour les pesticides.
  • Voir à ce que les produits soient toujours clairement identifiés, de façon durable et que les contenants entamés soient bien scellés (dans des sacs ou des bacs étanches).
  • Pour les engrais liquides, le plancher doit être pourvu d’un pourtour imperméable (béton ou doublure plastique sur structure de bois) adéquat pour contenir les fuites.
  • Les engrais réactifs comme les nitrates doivent être particulièrement bien scellés, isolés des autres et protégés de l’humidité.

 

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Fiche 27

Isabelle Turcotte, Sara-Jeanne B.Croteau et Gérald Chouinard

 

Le maintien de la biodiversité est nécessaire à la stabilité de tous les écosystèmes incluant les écosystèmes agricoles. C’est un principe reconnu par plus de 168 pays qui ont signé la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique (https://www.cbd.int/convention/). Pour l’entreprise pomicole, une plus grande stabilité écologique va de pair avec des éclosions de ravageurs moins fréquentes et moins soudaines et avec une récolte de qualité et d’importance moins variables.

logo Convention sur la diversité biologique (ONU)

La préservation de la biodiversité va du simple respect des normes environnementales et des zones tampons, à l’aménagement de bandes riveraines, de haies brise-vent et de couvre-sols. Il est aussi possible d’aménager en habitat faunique les terres (ou les parties de terrain) non propices à la culture, à condition d’éviter de traiter les abords des boisés pour protéger la faune auxiliaire bénéfique.

 

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Fiche 28

Isabelle Turcotte, Sara-Jeanne B.Croteau, Robert Maheux, Yvon Morin et Gérald Chouinard

 

Les questions de salubrité à la ferme sont au cœur de la PFI et l’hygiène est probablement le plus important point à respecter en la matière, notamment en s’assurant de fournir aux travailleurs des installations sanitaires appropriées et un accès à de l’eau potable. Le Guide de salubrité pour les fruits et légumes produit et mis à jour régulièrement par CanAgPlus dans le cadre de son Programme de certification CanadaGAP présente de façon détaillée les normes à respecter. Ce guide de salubrité fait partie intégrante du programme de PFI, et doit obligatoirement être consulté et respecté par tout producteur de pommes engagé en PFI.

Les dernières versions ainsi que les révisions du guide peuvent être téléchargées gratuitement sur le site du programme CanadaGAP à http://www.canadagap.ca/fr/manuals/manualdownloads/.

 

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Fiche 29

Isabelle Turcotte, Sara-Jeanne B.Croteau, Robert Maheux, Yvon Morin et Gérald Chouinard

 

Il est de la responsabilité de l’employeur de s’assurer que ses employés exécutent sans risque les tâches qui leur sont confiées. Si vous êtes exploitant de verger, vous devez faire en sorte de donner des consignes de sécurité claires à vos employés et vous assurer qu’elles soient respectées.

 

Sources d’information disponibles sur les règles de sécurité

Le site internet SAgE (http://www.sagepesticides.qc.ca) renferme une foule d’informations à jour sur les pesticides : toxicité, persistance, entreposage, délai de réentrée, délai avant récolte, risques pour la santé et l’environnement, etc. Consultez-le afin de trouver rapidement l’information dont vous avez besoin.

Plusieurs fiches d’information ont également été produites par la CSST pour aider les producteurs à assurer leur sécurité et celle de leurs employés à la ferme, en voici quelques-unes :

Plusieurs autres documents de la CSST sont offerts en ligne à http://www.csst.qc.ca/publications/Pages/ListePublications.aspx.

 

Formation et certification requises pour l’utilisation des pesticides

Toute personne qui applique des pesticides de classe 1, 2 et 3 (usage commercial, agricole ou industriel) doit détenir un certificat d’utilisation. Il faut avoir réussi un examen portant sur l’utilisation sécuritaire des pesticides pour se procurer les certificats et les permis nécessaires auprès du ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MDDELCC). La Société de formation à distance des commissions scolaires du Québec (SOFAD) est mandatée par le MDDELCC pour offrir la formation et l’examen s’y rattachant. La formation n’est pas obligatoire, mais elle permet d’acquérir les connaissances nécessaires à la réussite de l’examen de certification. Le Règlement sur les permis et les certificats pour la vente et l’utilisation de pesticides est traité en détail à la fiche 12.

Modes de formation offerts :
  • Formation à distance auprès de la SOFAD, incluant les guides d’apprentissage, les devoirs, l’assistance d’un tuteur et les examens. Pour information ou inscription, consultez le site de la SOFAD : www.sofad.qc.ca/ssm.
  • Formation en classe donnée par des institutions d’enseignement publiques et privées ainsi que par des formateurs privés : www.sofad.qc.ca/ssm ou www.formationagricole.com.
  • Les agriculteurs peuvent aussi joindre les répondants régionaux de la formation agricole. Pour obtenir les coordonnées des répondants des collectifs régionaux en formation agricole, consultez le www.formationagricole.com.

Pour obtenir plus d’informations sur la certification, vous pouvez également contacter la direction régionale du MDDEFP au info@mddefp.gouv.qc.ca ou encore par téléphone au 1-800-561-1616.

 

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Fiche 30

Isabelle Turcotte, Sara-Jeanne B.Croteau, Robert Maheux, Yvon Morin et Gérald Chouinard

 

Tous les employeurs sont assujettis au respect de la Loi sur les normes du travail qui encadre les conditions de travail au sein de leur entreprise. Vous trouverez ci-dessous un aperçu des normes à respecter dans le cas d’une entreprise pomicole qui emploie des cueilleurs de pommes ou des travailleurs étrangers. Pour obtenir tous les renseignements concernant les normes du travail, les salaires, les horaires de travail, l’âge minimum requis et toute autre information essentielle au respect des droits des travailleurs, consultez le site de la Commission des normes du travail au http://www.cnt.gouv.qc.ca.

 

Salaire des cueilleurs de pommes

Les cueilleurs de pommes doivent être assurés de recevoir au moins le salaire minimum (exigence du Code du travail depuis 2010), mais la rémunération au rendement peut quand même être maintenue si elle ne contrevient pas au Code.

Si le salarié reçoit de son employeur des avantages ayant une valeur pécuniaire, comme l’usage d’une automobile ou d’un logement, cela ne doit pas abaisser son salaire sous le taux minimum.

Le travailleur agricole est toujours rémunéré à taux simple, même s’il travaille plus de 40 heures par semaine.

Pour vérifier le taux du salaire minimum, vous pouvez communiquer avec le service de renseignements de la Commission des normes du travail ou visitez le www.cnt.gouv.qc.ca/salaire-paie-et-travail/salaire/historique-du-salaire-minimum/index.html.

 

Âge minimum des travailleurs
  • Selon la Loi sur les normes du travail, un enfant est défini comme une personne ayant moins de 18 ans. Un enfant ne peut travailler pendant les heures de classe s’il a moins de 16 ans et n’a pas de diplôme de 5e secondaire.
  • Quand un employeur souhaite faire travailler un enfant de moins de 14 ans, il doit obtenir l’autorisation écrite d’un de ses parents ou de son tuteur.
  • L’employeur ne peut demander à un enfant de faire un travail qui dépasse ses capacités ou qui risque de compromettre son éducation, nuire à sa santé ou à son développement physique ou moral.
  • Un employeur ne peut non plus faire travailler un enfant entre 23 h et 6 h le lendemain, sauf si celui-ci n’est plus obligé de fréquenter l’école.

Pour plus d’information consultez:  http://www.cnt.gouv.qc.ca/salaire-paie-et-travail/travail-des-enfants/

 

Travailleurs étrangers

Un employeur doit offrir aux travailleurs étrangers au minimum 240 heures de travail sur une période de 6 semaines ou moins, pour une durée ne dépassant pas 8 mois entre le 1er janvier et le 15 décembre.

http://www.edsc.gc.ca/fra/emplois/travailleurs_etrangers/agricole/saisonniers/index.shtml

Chambre et pension

Si les conditions de travail obligent le salarié à prendre ses repas ou à loger à l’établissement ou au domicile de l’employeur, le montant maximum qui peut être exigé est de :

  • 2.06 $ par repas, jusqu’à concurrence de 26.79 $ par semaine;
  • 25.76 $ par semaine pour la chambre

http://www.cnt.gouv.qc.ca/fileadmin/pdf/publications/c_0267.pdf

Pour en savoir plus

Programme des travailleurs étrangers temporaires offert par le ministère Emploi et Développement social Canada (EDSC) : http://www.edsc.gc.ca/fra/emplois/travailleurs_etrangers/index.shtml.

Renseignements aux employeurs pour la rémunération des cueilleurs de pommes (Commission des normes du travail) : http://www.cnt.gouv.qc.ca/salaire-paie-et-travail/cueilleurs-de-fraises-de-framboises-ou-de-pommes/index.html.

Loi sur les normes du travail :   http://www2.publicationsduquebec.gouv.qc.ca/dynamicSearch/telecharge.php?type=2&file=/N_1_1/N1_1.html

 

Cette fiche est une mise à jour de la fiche originale du Guide de référence en production fruitière intégrée à l’intention des producteurs de pommes du Québec 2015. © Institut de recherche et de développement en agroenvironnement. Reproduction interdite sans autorisation.

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Fiche 31

Isabelle Turcotte, Sara-Jeanne B.Croteau, Robert Maheux, Yvon Morin et Gérald Chouinard

 

Le risque associé à l’utilisation d’un pesticide dépend de sa toxicité et de la probabilité d’y être exposé. L’exposition aux pesticides lors de la préparation des mélanges ou pendant et après l’application peut survenir par :

  • inhalation de vapeurs, de poudres ou de brouillards;
  • contact dermique avec des résidus;
  • contact oculaire avec des vapeurs, des poudres ou des brouillards;
  • contact oculaire par frottement des yeux avec la main, un gant ou un vêtement contaminé par des résidus de pesticide;
  • ingestion (manger, boire ou fumer sans se laver les mains auparavant ou manger des aliments contaminés).

Les précautions suivantes vous permettront de diminuer votre exposition et de protéger votre santé.

 

Délai de réentrée sécuritaire

Le délai de réentrée sécuritaire désigne la période minimale devant s’écouler entre l’application d’un pesticide sur un site et le moment où il est permis d’y reprendre les activités sans équipement de protection individuelle. Cette information figure sur l’étiquette de chaque produit. Pour une recherche rapide ou une comparaison des délais de réentrée parmi tous les pesticides homologués au Québec, vous pouvez également consulter SAgE à www.sagepesticides.qc.ca. Voir aussi le tableau sommaire des produits homologués dans la pomme plus loin sur cette fiche.

clipart de bonhomme qui plante un panneau

Pour la sécurité des travailleurs et de toute autre personne ayant accès au verger, un système d’affichage doit être installé afin de signaler l’application de pesticides dans toute zone de verger ainsi que le délai de sécurité à respecter avant la réentrée.

 

Équipement de protection individuelle

Lors de la préparation des pesticides, il est essentiel de porter des équipements de protection individuelle (EPI) appropriés. Le port de ces équipements est également nécessaire lors de pulvérisations (sauf si l’applicateur est situé dans une cabine étanche et dotée de filtres conformes) ou pour effectuer des travaux dans le verger avant la fin du délai de réentrée sécuritaire.

Reportez-vous aux informations figurant sur l’étiquette de chaque produit pour connaître de façon précise l’EPI à porter lors de l’utilisation d’un pesticide (voir le tableau ci-après pour des exemples). Selon le type de pesticide utilisé et le genre d’activités effectuées, différents équipements parmi les suivants seront recommandés :

Chemise à manches longues et pantalons longs. On conseille de porter des vêtements longs sous la combinaison de protection afin d’éviter tout contact direct du pesticide avec la peau en cas de perte d’efficacité de la combinaison. Selon la combinaison utilisée et la qualité de ses coutures, il est possible que certains pesticides (formulés avec solvant) traversent certains matériaux plus rapidement que d’autres.

symbole de sécurité: combinaison

Gants non doublés assez longs pour recouvrir une partie de l’avant-bras et résistants aux produits chimiques. Évitez les gants de coton, de laine, de cuir ou de latex; optez pour ceux fabriqués en nitrile ou en fluoroélastomère. De plus, les gants doivent toujours être portés sur des mains propres. Ceci permet de garder l’intérieur des gants propres et efficaces (sans résidus de contaminant).

symbole de sécurité: gants

Bottes résistantes aux produits chimiques ou bottes de travail recouvertes d’une membrane protectrice imperméable (couvre-chaussures). Attention : évitez le cuir, il absorbe les produits chimiques et il est impossible à décontaminer.

symbole de sécurité: bottes

Lunettes de protection ou visière complète.

symbole de sécurité: lunettessymbole de sécurité: visière complète

Chapeau à large rebord et imperméable.

chapeau à large rebordimperméable

Combinaison de protection, combinaison réutilisable en polyester munie d’une cagoule, combinaison jetable (ex. : combinaison en Tychem®) ou imperméable deux pièces. À noter : utiliser une combinaison contaminée par des pesticides est déjà un facteur de contamination donc, on doit toujours débuter une pulvérisation avec des combinaisons neuves (si à usage unique) ou propres et fonctionnelles (si elles sont réutilisables).

combinaison de protection

Masque respiratoire bien scellé avec filtres à cartouche approuvés par le NIOSH ou un casque à ventilation assistée pour l’application des pesticides (de type KASCO). Utilisez un masque adapté à votre visage et rappelez-vous qu’un masque ne protège pas efficacement lorsqu’il est porté sur une barbe.

symbole de sécurité: masque respiratoiresymbole de sécurité: masque respiratoiresymbole de sécurité: casque à ventilation assistée

Tablier de protection conçu spécialement pour la préparation de la bouillie : ceci permet d’éviter de souiller la combinaison de protection lors de la préparation de la bouillie, la même qui servira lors de la pulvérisation.

symbole de sécurité: tablier

Voici à titre d’exemple les équipements de protection individuelle (EPI) requis lors de l’utilisation de certains pesticides homologués en pomiculture

Produit DRT EPI applicateur EPI travailleur
MAESTRO 80 DF 2 à 24 j1 A, C, D, E, F, H, K A, C, D, E, F, H
DITHANE DG 75 12 h à 35 j1 A, C, D, E, F, H, K A, C, D, E, F
CALYPSO 480 SC 12 h A, C, D, E, F, H, J A, C, D, E, F
IMIDAN 50 W 7 j2 A, C, D, E, F, K A, C, E
MATADOR 120 EC 24 h A, C, D, E, F, H, J A, C, D, E, F
GRAMOXONE 24 h – 4 h3 A, C, D, E, F, H, K A, E
TOUCHDOWN TOTAL 24 h A, C, H A, E

Légende :
A : chemise à manches longues + pantalons longs
B : souliers de travail ou bottes de travail
C : gants résistants aux pesticides (nitriles)
D : combinaison avec capuchon résistante aux pesticides
E : bottes résistantes aux pesticides
F : chapeau résistant aux pesticides
G : chapeau de travail
H : lunette protectrice ou visière
I : simple masque respiratoire pour poussière et particules
J : masque respiratoire avec cartouches approuvées pour pesticides (NIOSH) avec préfiltre approuvé pour les pesticides (TC-3)
K : masque respiratoire avec filtre à poussière (N, R, P ou HE) approuvé NIOSH
DRT : délai de réentrée pour les travailleurs
EPI applicateur : EPI requis lors de la pulvérisation avec un tracteur sans cabine
EPI travailleur : EPI requis pour effectuer des travaux dans le verger avant la fin du DRT
1 : le délai varie selon l’activité qui doit être faire suite à l’application
2 : certaines activités sont interdites pour toute la saison après l’application

3 : attendre minimum 4 h après le traitement

 

Entretien et entreposage appropriés de l’équipement de protection

Les EPI offrent une protection efficace contre les pesticides mais il faut être conscient des limites de protection qu’ils peuvent nous offrir en fonction de leur entretien et du type utilisé (usage unique ou réutilisable).

Conseils généraux :
  • Une source d’eau propre et du savon doivent être présents sur les lieux où s’effectuent les manipulations de pesticides. Une douche devrait également se trouver à proximité. Ces équipements sont essentiels, non seulement en cas d’accident (voir la fiche 32), mais aussi pour bien se laver après chaque application de pesticides.
  • Les vêtements et équipements de protection doivent être placés à l’abri de tout risque de contamination dans un endroit séparé du lieu d’entreposage des pesticides.
  • Pour éviter les risques de contamination, retirez et rangez les vêtements de protection hors des aires de repos des employés et des aires d’habitation.
Vêtements :
  • Traitez tous les vêtements que vous avez portés pendant l’utilisation d’un pesticide comme s’ils étaient contaminés et manipulez les avec des gants résistants aux produits chimiques.
  • Si les vêtements ont été complètement saturés avec des pesticides en concentré (peu importe leur toxicité), ne les lavez pas, débarrassez-vous-en de façon sécuritaire.
  • Si possible et si vous désirez enlever le plus gros des contaminants, vous pouvez faire un pré-trempage dans une cuve extérieure avec de l’eau chaude et du savon.
  • Lavez les vêtements après chaque utilisation de pesticide séparément de toute autre lessive familiale et si possible dans une laveuse non utilisée pour la lessive familiale.
  • Utilisez de l’eau chaude et du détergent liquide pour grosse lessive, réglez la laveuse au niveau d’eau le plus élevé et au cycle de lavage le plus long incluant un cycle de pré-rinçage. N’utilisez pas d’eau de javel car elle est inefficace pour enlever les résidus de pesticides.
  • Si les vêtements sont très sales, lavez-les deux ou trois fois.
  • Une fois que le lavage est terminé, procédez à un cycle à vide avec du détergent pour enlever tout résidu de contaminants dans la laveuse.
  • Si possible, faites sécher les vêtements sur une corde à l’extérieur et non à la sécheuse. L’air extérieur aide à la décontamination des vêtements.
Cartouches et filtres :
  • Les filtres à cartouche de la cabine du tracteur ainsi que ceux des masques respiratoires ont une durée limitée. Pour prolonger leur durée de vie, rangez les cartouches dans un sac hermétique (de type Ziploc) après chaque utilisation, sinon ils continueront de réagir aux contaminants contenus dans l’air ambiant. Entre les traitements, remplacez les cartouches de la cabine du tracteur par des filtres à poussière, mais assurez-vous que les cartouches soient remises en place lorsqu’il y a risque d’exposition!
  • Remplacez régulièrement les cartouches et n’utilisez jamais une cartouche déjà déballée dont vous ne connaissez pas la date de début d’utilisation. Si vous notez une odeur, un goût suspect ou un symptôme d’irritation, remplacez les cartouches, peu importe leur âge.
Autres pièces de l’équipement de protection (casque, bottes, gants, etc.) :
  • Si votre équipement de protection est réutilisable, nettoyez-le après chaque utilisation avec de l’eau propre et du savon et laissez-le sécher avant de le remiser.
  • Inspectez régulièrement votre équipement et remplacez obligatoirement les pièces déchirées ou endommagées. Testez l’étanchéité des gants en les remplissant d’eau propre et en vérifiant s’il y a des fuites au bout des doigts ou ailleurs.

 

Pour plus d’informations

Fiche DS-1000 – Pesticides – Pratiques sécuritaires et équipements de protection individuelle (EPI) produite par l’IRSST. Disponible à http://www.irsst.qc.ca/media/documents/PubIRSST/DS-1000.pdf 

Fiche H114-19/4-2009F – Équipement de protection individuelle produite par Santé Canada, disponible à http://www.hc-sc.gc.ca/cps-spc/alt_formats/pdf/pubs/pest/_fact-fiche/protective-equipment-protection-fra.pdf.

Service d’informations sur la lutte antiparasitaire : posez vos questions, Santé Canada y répondra:

Consultez également la fiche 29.

 

Cette fiche est une mise à jour de la fiche originale du Guide de référence en production fruitière intégrée à l’intention des producteurs de pommes du Québec 2015. © Institut de recherche et de développement en agroenvironnement. Reproduction interdite sans autorisation.

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