Archive d’étiquettes pour : Lutte aux autres ravageurs

Fiche 111

Daniel Cormier, Robert Maheux, Danielle Bernier, Gérald Chouinard et Yvon Morin

 

Les mauvaises herbes sont en compétition avec les pommiers pour l’eau et les éléments nutritifs. Elles peuvent ralentir la croissance de vos arbres et nuire à l’accumulation de leurs réserves énergétiques, lesquelles assurent normalement une meilleure résistance au froid hivernal. De plus, elles peuvent également servir de plante hôtes à certains ravageurs du pommier (punaise terne, cérèse buffle, nématodes) qui sont ensuite en bonne position pour s’attaquer à cette culture. Pour contrer ce problème, la répression de la végétation à la base des pommiers est la solution désignée. Cette pratique a plusieurs fonctions : en plus d’éliminer la compétition, elle diminue les risques de dégâts causés par les campagnols et elle facilite la cueillette des pommes.

 

Dépistage

Le dépistage des mauvaises herbes est très rentable, car il permet de les identifier et au besoin, d’intervenir localement, bien avant qu’elles ne se reproduisent (montée en graines). Il permet également de détecter une nouvelle espèce avant qu’elle ne se propage dans le verger. Pour les nouvelles plantations, le dépistage doit être effectué de la plantation jusqu’à la fin juillet. Pour les parcelles en production, il doit être fait du débourrement du pommier jusqu’à 30 jours après la floraison et complété par un suivi à la fin juillet.

 

Stratégies de lutte

La lutte aux mauvaises herbes doit s’effectuer pendant la période critique de croissance du pommier, qui se situe du mois de mai à la mi-juillet. Durant cette période, le pommier en production traverse quatre stades importants, soit la floraison, la nouaison, le grossissement des fruits et l’initiation des boutons floraux pour l’année suivante. La présence des mauvaises herbes doit être réduite pendant ces quatre stades afin d’éviter des pertes significatives à la récolte (baisse de rendement et diminution du calibre des fruits, entre autres). Pour de jeunes pommiers non en production, la mise à fruit sera retardée et la productivité de votre verger sera mise en péril.

En PFI, la lutte aux mauvaises herbes ne signifie pas leur éradication complète. Ainsi, un verger avec un bon programme de fertilisation et d’irrigation (fertigation) obtenant d’excellents rendements et des pommes de qualité pourra tolérer une plus grande compétition de la part des mauvaises herbes comparativement à un verger sans irrigation qui a des lacunes en fertilisation et de faibles rendements.

L’année avant l’implantation

L’utilisation d’un engrais vert associé à un désherbage chimique un an avant la plantation sur une future parcelle permet de limiter la croissance des mauvaises herbes vivaces et d’améliorer la structure du sol. Un engrais vert, par exemple le ray-grass (ivraie) ou l’herbe de Soudan, augmente le taux de la matière organique du sol, tandis que l’utilisation d’un herbicide systémique est efficace pour lutter contre les mauvaises herbes vivaces. Par contre, il faut éviter d’appliquer des herbicides dont les résidus seront encore présents durant l’année de la plantation (consultez la description des herbicides, rodenticides, régulateurs de croissance et autres produits phytosanitaires homologués en pomiculture au Québec (fiche 53)).

parcelle engazonnée

La future parcelle peut être engazonnée (après l’enfouissement de l’engrais vert) l’automne précédant la plantation afin de limiter la croissance des mauvaises herbes. Un herbicide homologué à cette fin pourra ensuite être utilisé sur le rang.

Une bonne préparation du site évitera beaucoup de problèmes, surtout dans le cas des mauvaises herbes vivaces. Ceci contribuera à une bonne croissance du pommier, absolument essentielle pendant les premières années de sa vie.

L’année après la plantation

Après avoir effectué la plantation des arbres en avril, un herbicide résiduel spécialement conçu pour une jeune plantation (fiche 53) peut être utilisé si aucun paillis (voir les méthodes culturales ci-après) n’a été mis en place. Au début de l’été (juillet), l’apparition de mauvaises herbes doit être surveillée et une intervention locale au besoin permettra de maintenir les rangs de pommiers libres de mauvaises herbes jusqu’en août.

Dans le verger non en production

Durant les trois années suivant la plantation d’un verger standard, semi-nain ou nain, une bonne gestion des mauvaises herbes favorisera la croissance des pommiers et le développement d’une bonne structure des arbres.

Dans le verger standard en production

Dans ce type de plantation, il peut être essentiel d’utiliser localement des herbicides pour lutter contre des mauvaises herbes vivaces très envahissantes. Le fauchage à l’aide d’un taille-bordure ainsi que le sarclage manuel peuvent aussi remplacer l’utilisation des herbicides.

Dans le verger semi-nain et nain en production

Les porte-greffes utilisés dans ces plantations sont très sensibles à la compétition par les mauvaises herbes. Les méthodes de lutte décrites ci-après peuvent être utlisées en PFI.

 

Méthodes culturales
Application d’un paillis

Les paillis de plastique ou de matière organique (comme le bois raméal fragmenté) sont des matériaux efficaces pour enrayer à court terme (1-3 ans) et à moyen terme (3-5 ans) la croissance des mauvaises herbes, de manière non sélective. Selon sa nature, le paillis pourra nécessiter d’être renouvelé pour maintenir son efficacité. De plus, d’autres bénéfices pourront être obtenus :

  • Contrôle de l’évaporation de l’eau du sol menant à la diminution des besoins en irrigation;
  • Enrichissement du sol en matière organique (lorsqu’il s’agit de paillis organiques);
  • Diminution de la température du sol en été et protection partielle contre le gel en hiver (lorsqu’il s’agit de paillis organiques).

Cependant, les paillis peuvent avoir des inconvénients qui méritent d’être soulignés :

  • Avec l’utilisation de paillis, la population de campagnols des champs doit être surveillée étroitement, car les petits mammifères en profitent souvent pour se multiplier sous le paillis, à l’abri des prédateurs.
  • Les paillis organiques, selon leur nature, peuvent nécessiter des applications d’azote pour permettre leur décomposition, s’ils sont incorporés au sol. Sans application d’azote, ils peuvent affecter de manière négative la disponibilité en azote pour la culture. Dans d’autres cas, ils peuvent au contraire libérer de l’azote et nuire à l’aoûtement du pommier.
  • Les paillis de copeaux de bois ont une faible efficacité contre les mauvaises herbes vivaces déjà établies.

application d'un paillis

Fauchage et tonte du rang

Cette pratique ne permet pas d’éliminer complètement la compétition de la part des mauvaises herbes, mais elle réduira ses effets. Selon la croissance des mauvaises herbes, la tonte peut être requise de deux à trois fois durant l’été.

L’opération nécessite l’utilisation d’une faucheuse rotative munie d’une extension afin de faucher autour de chaque pommier. Elle doit être réalisée avant que le poids des pommes ne tire les branches trop près du sol. La fauche doit être effectuée avec vigilance dans le cas des jeunes arbres, afin d’éviter de causer des blessures au tronc.

 

Herbicides

L’utilisation d’herbicides demeure la méthode la plus courante et la plus simple pour empêcher la croissance de la végétation sur le rang. Les herbicides doivent cependant être utilisés de manière restreinte afin de limiter certains risques qu’ils comportent :

lutte aux mauvaises herbes à l'aide d'herbicides

  • Risque de phytotoxicité pour les pommiers et de toxicité pour l’applicateur en cas de dérive.
  • Risque de dommages aux organismes bénéfiques du sol, notamment les vers de terre
  • Risque de pollution de la nappe phréatique et des cours d’eau.

L’emploi de doses supérieures à l’étiquette est évidemment proscrit. Des doses élevées augmentent dramatiquement ces risques et peuvent aussi provoquer un déséquilibre physiologique préjudiciable aux pommiers. Dans des sols légers, des effets phytotoxiques peuvent se manifester.

Le choix des herbicides doit donc se faire selon les résultats du dépistage. En d’autres mots, les espèces à réprimer, leur stade de développement ainsi que leur localisation dans le verger doivent être considérés lors du choix de l’herbicide.

En présence d’infestations localisées ou de foyers de mauvaises herbes récalcitrantes, il faut traiter la zone infestée seulement. Une application manuelle à l’aide d’un humecteur à mèche est efficace pour traiter près des arbres avec un herbicide systémique homologué à cette fin.

application manuelle d'herbicide à l'aide d'un humecteur à mèche

Dans les plantations de pommiers nains et semi-nains, les applications en bandes doivent être limitées à une largeur maximale. Cette largeur désherbée doit correspondre à moins du tiers de la superficie totale du verger, sans jamais dépasser 1,2 m de chaque côté du rang. Il est judicieux de limiter les applications à la largeur du rang de pommiers qui a été déterminée au moment de l’établissement de la parcelle.

Il n’est pas nécessaire de réprimer complètement les mauvaises herbes sur le rang au-delà de la période critique de croissance du pommier. Il est préférable de privilégier les traitements printaniers et d’éviter les traitements herbicides à l’automne afin de conserver de la végétation en fin de saison. Un couvert végétal pourra maintenir la neige autour des racines du pommier et assurer une meilleure protection hivernale. Il favorisera également l’hibernation des acariens prédateurs. Cependant, la hauteur du couvre-sol devra être minimale afin de ne pas favoriser l’établissement du campagnol des champs.

Certains herbicides peuvent être utilisés durant l’année de l’implantation du verger, avant ou après la plantation des pommiers. Dans les vergers établis, ils sont utilisés en fonction de l’apparition des mauvaises herbes : en prélevée ou en postlevée. Pour plus de détails sur les herbicides, consultez la description des herbicides, rodenticides, régulateurs de croissance et autres produits phytosanitaires homologués en pomiculture au Québec (fiche 53).

Herbicides de préplantation

Ces herbicides, appliqués avant l’implantation d’un verger, sont absorbés par les mauvaises herbes au moment de leur germination. L’application de ces herbicides doit donc se faire avant la levée des mauvaises herbes. Les conditions d’application (dose, % de matière organique, volume d’eau, etc.) de ces herbicides sont très variables d’un produit à l’autre. Assurez-vous de lire l’étiquette pour bien les utiliser.

Herbicides de prélevée

Les herbicides de prélevée sont appliqués avant la levée des mauvaises herbes. Ces produits agissent en nuisant à leur germination ou en créant à la surface ou sous la surface du sol une zone toxique pour les graines ou les plantules des mauvaises herbes visées. Ces herbicides ont besoin d’humidité (ex. : sol humide, pluie, irrigation) pour offrir une excellente efficacité contre les mauvaises herbes. En l’absence d’humidité, un travail superficiel du sol peut être nécessaire. La simazine (ex. : PRINCEP, SIMAZINE, SIMADEX), le dichlobénil (CASORON) et le terbacile (SINBAR) sont des exemples d’herbicides de prélevée.

Attention! Les risques de phytotoxicité de ces herbicides sont plus élevés sur des sols ayant moins de 2 % de matière organique. Pour diminuer ces risques, il est préférable d’éviter que les racines de pommiers de remplacement nouvellement plantés ne viennent en contact avec un sol traité depuis moins de trois ans avec un herbicide de prélevée.

Herbicides de postlevée

Les herbicides de postlevée s’utilisent après la levée des mauvaises herbes. Ces produits peuvent être systémiques ou de contact.

Herbicides systémiques. Les herbicides systémiques sont absorbés et transportés à l’intérieur de la plante. En circulant dans la plante, ils perturbent différents processus comme la photosynthèse, la synthèse des acides aminés et le développement cellulaire. La croissance et le développement de la plante sont alors déréglés ou même arrêtés, ce qui la fait mourir. Ces herbicides doivent être appliqués en période de croissance active des mauvaises herbes. Le glyphosate (ex : ROUNDUP, GLYFOS) fait partie de ce type d’herbicides et ne doit pas être appliqué après la mi-juillet pour une raison supplémentaire: selon certaines études il contribue au brunissement interne des pommes sensibles comme Empire, entreposées à long terme (voir la fiche 119).

Lors de l’application de ces herbicides, il est important d’éviter que l’herbicide touche les feuilles du pommier, l’écorce récente et les drageons à la base du tronc. Ces parties peuvent absorber l’herbicide, développer des symptômes de phytotoxicité et être endommagées. Conséquemment, avant de traiter avec des herbicides systémiques, il est conseillé de couper les drageons des pommiers.

bouquets endommagés (phytotoxicité)

Herbicides de contact. Au contraire des herbicides systémiques, les herbicides de contact ne sont pas transportés dans la plante. Ils détruisent seulement le feuillage avec lequel ils entrent en contact. Avec ce type de produit, il est important de couvrir uniformément le feuillage des plantes à éliminer. Le paraquat (GRAMOXONE), le glufosinate d’ammonium (IGNITE) et le diquat (REGLONE) font partie de ce groupe. Ils n’ont aucun effet sur les parties souterraines des mauvaises herbes.

 

Application des herbicides

Les appareils servant à la pulvérisation des herbicides sont les suivants :

  • Pulvérisateur conventionnel (aussi appelé rampe à herbicides);
  • Pulvérisateur à application contrôlée de gouttelettes, avec couvercle protecteur (aussi appelé CDA);
  • Humecteur à mèche pour application manuelle localisée;
  • Applicateur portatif manuel avec une buse simple pour application localisée.
Précautions à prendre avant tout traitement herbicide

Observations des conditions météorologiques. Il est possible de réduire la dérive lors des applications en prenant soin d’observer les conditions météorologiques suivantes : la vitesse du vent, la température pendant l’application et le taux d’humidité relative.

Dans le cas d’une application d’un herbicide avec un pulvérisateur à rampe, les paramètres suivants sont recommandés : vitesse maximale du vent de 7-13 km/h avec une température inférieure à 25 °C et une humidité relative supérieure à 50 %. L’ensemble de ces conditions est souvent retrouvé en fin de journée (pour plus d’informations sur la dérive des pesticides, consultez la fiche 54).

Vérification de l’état de votre pulvérisateur. Les applications d’herbicides doivent toujours être faites avec un pulvérisateur réservé à cette fin et les précautions suivantes doivent être prises :

  • Les pulvérisateurs sont des outils de précision; assurez-vous de les garder en bon état de fonctionnement et de les étalonner régulièrement. L’étalonnage doit être effectué une fois par année en respectant les paramètres suivants : la rampe doit être à une hauteur de 0,3 m par rapport au sol et la vitesse maximale du tracteur doit être réglée à moins de 6 km/h.
  • Les pulvérisateurs atomiseurs, portatifs ou non, ne doivent jamais servir pour l’application d’herbicides. Ce type d’appareil produit de très fines gouttelettes qui dérivent facilement et peuvent causer de la phytotoxicité sur vos pommiers ou toute autre plante non visée par le traitement.
  • Le pulvérisateur à herbicides doit être nettoyé avec soin. Il est préférable d’effectuer un triple rinçage du réservoir avant de remiser le pulvérisateur. De plus, il est recommandé d’utiliser des produits commerciaux destinés à cet usage et de vérifier les particularités du nettoyage sur l’étiquette. Pour certains herbicides, une eau savonneuse et un rinçage à l’eau claire ne sont pas suffisants.
Le pulvérisateur CDA, un bon choix?

Présent au Québec depuis 2004, le pulvérisateur CDA offre plusieurs avantages comparativement à l’utilisation de la rampe à herbicides :

  • La dérive étant fortement réduite, il peut être utilisé lors de journées venteuses sans risque de dégâts aux feuilles et aux jeunes troncs;
  • Il permet d’appliquer les herbicides de contact en concentré et donc de traiter une plus grande superficie avec une même quantité d’eau;
  • En utilisant moins d’eau dans le réservoir lors de l’arrosage, la compaction des allées du verger et le temps de remplissage sont réduits;
  • Les coûts d’application des herbicides sont bien moindres avec ce système qu’avec une rampe à herbicides classique.

Ses inconvénients sont les suivants :

  • Les problèmes d’application sont plus difficiles à détecter, car l’arrosage en concentré laisse peu de traces de gouttelettes comparativement au traitement effectué avec une rampe;
  • L’appareil est délicat, particulièrement la buse qui ne doit pas entrer en contact avec des roches ou autres débris sur le parcours de l’arrosage;
  • Son coût d’achat est élevé par rapport à un pulvérisateur conventionnel.

 

Cette fiche est une mise à jour de la fiche originale du Guide de référence en production fruitière intégrée à l’intention des producteurs de pommes du Québec 2015. © Institut de recherche et de développement en agroenvironnement. Reproduction interdite sans autorisation.

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Fiche 112

Daniel Cormier, Robert Maheux et Yvon Morin

 

Le cerf de Virginie, appelé aussi le chevreuil, peut causer des dommages considérables dans les vergers. Le ministère des Ressources naturelles et de la Faune ayant déjà rapporté que des populations élevées de cerfs de Virginie sont présentes dans les zones de chasse du sud et de l’ouest de la province, il n’est pas surprenant de constater une augmentation des dommages dans les vergers non clôturés de ces régions.

C’est principalement au cours de l’hiver que les dommages sont observés, alors que la nourriture en milieu naturel est moins abondante et moins accessible. Le cerf se nourrit de bourgeons à fruits et de rameaux, ce qui peut mener à une perte importante de rendement pour un pommier en production ainsi qu’à des dommages irréparables, voire la mort, particulièrement pour de petits pommiers. Les attaques répétées sur de jeunes arbres non en production rendent aussi irréaliste toute replantation de la part du producteur.

cerf de Virginie / chevreuil

La stratégie de lutte utilisée pour contrer les dommages causés par le cerf de Virginie dépend principalement du niveau de dommages observés dans votre verger. À l’apparition des premiers dommages, s’ils sont faibles et peu fréquents, il est possible d’utiliser des produits répulsifs. Cependant, s’il y a une augmentation constante des dégâts et que les dommages sont plus fréquents, il est plutôt recommandé d’opter pour une clôture dans le but d’obtenir une solution efficace à long terme.

Répulsion
Les répulsifs gustatifs et odorants

Ces répulsifs sont des substances dont l’odeur ou le goût possède la propriété de tenir les animaux à l’écart pour une période de temps limitée. Ce moyen de lutte peut être efficace pour protéger quelques arbres, mais il est peu fiable pour protéger l’ensemble d’un verger. L’efficacité de plusieurs répulsifs est très variable selon le degré d’accoutumance développé par le chevreuil. Ces produits doivent être utilisés en prévention, avant que les cerfs prennent l’habitude de visiter votre verger. De plus, lorsque les cerfs sont affamés, les répulsifs sont généralement inefficaces.

Les répulsifs sonores et visuels

Il existe sur le marché des produits qui servent à éloigner les cerfs à l’aide de bruits ou de sons émis par des appareils électroniques. Ces dispositifs n’ont qu’un effet temporaire, car les cerfs s’y habituent très rapidement et n’y portent plus aucune attention après quelques jours. Il est important de s’informer auprès des autorités locales pour vérifier si la réglementation permet l’usage de tels systèmes.

 

Clôtures

L’installation d’une clôture peut assurer au verger un haut niveau de protection face au cerf de Virginie. La présence d’une clôture est le moyen le plus dissuasif pour empêcher sa présence dans le verger.

Lorsqu’une clôture est installée, il faut se rappeler que le cerf de Virginie est un excellent sauteur et qu’il peut également passer sous la clôture. Pour obtenir le maximum d’efficacité, il est donc important de respecter la hauteur recommandée pour chaque type de clôture et de s’assurer qu’elle soit fixée près du sol. Au Québec, la hauteur de la clôture doit notamment tenir compte de l’accumulation de neige.

Une étude approfondie des coûts, mais également de l’entretien que nécessite chaque type de clôture, peut éviter des dépenses inutiles. Avant de choisir l’une ou l’autre des clôtures, il faut être bien déterminé à l’entretenir de façon adéquate afin de maintenir son efficacité. À cet effet, un tableau comparatif des coûts des clôtures a été compilé par le MRNF et est disponible à l’adresse Internet suivante : http://mffp.gouv.qc.ca/publications/faune/dommages-cerf-fascicule-3.pdf

 

Clôture en treillis

La clôture en treillis est actuellement très utilisée contre le cerf de Virginie au Québec. Il en existe différents modèles et chacun de ces modèles est caractérisé par un carrelage et des matériaux spécifiques. La hauteur de la clôture doit être établie en fonction du niveau d’accumulation de neige de votre région, sans jamais être inférieure à 2,4 m.

Clôture en treillis d’acier galvanisé. L’utilisation de clôtures en broche carrelée d’acier galvanisé est la plus répandue. Deux types de carrelage (grosseur des mailles) sont disponibles : 10 ou 15 cm. Elle est disponible au Québec dans les coopératives agricoles en rouleaux de 1,2 m de hauteur par 100 m de longueur. Il est recommandé de placer un rouleau de 1,2 m avec des mailles de 10 cm dans le bas de la clôture, afin d’éviter que le panache du cerf s’y accroche. Un rouleau de 1,2 m est alors superposé avec des mailles de 15 cm dans le haut pour former une clôture de 2,4 m de hauteur. Il existe aussi des rouleaux de 2,4 m de hauteur, mais ils sont plus difficiles à trouver. Ce type de clôture possède une durée de vie de 20 à 30 ans selon la qualité de son entretien.

clôture contre le cerf de Virginie / chevreuil

Clôture en treillis de polypropylène. Cette clôture est faite d’un treillis de polypropylène résistant au froid et aux rayons ultraviolets. Elle offre l’avantage de s’installer et de se modifier facilement et elle nécessite moins de poteaux que la clôture de treillis en acier galvanisé pour la supporter à cause de sa légèreté. Elle est presque invisible lorsque comparée au modèle en acier, et par conséquent, elle n’a pas l’effet dissuasif de l’acier. Elle est également plus fragile à l’impact d’un cerf en comparaison avec l’acier galvanisé, mais elle est facilement réparable. Elle est disponible au Québec en rouleaux de 2,3 m de hauteur par 100 m de longueur. Un rouleau de polypropylène est environ deux fois moins dispendieux qu’un rouleau d’acier galvanisé. Elle possède une garantie de 10 ans de la part du fabricant.

clôture en treillis contre le cerf de Virginie / chevreuil

Précautions et entretien des clôtures en treillis. Dans le cas d’une clôture de treillis, une inspection régulière permet de vérifier la présence de trous, la solidité des poteaux et de constater si la clôture se rend toujours jusqu’au sol. Ceci évitera de se retrouver avec des problèmes, car il est toujours difficile de sortir un cerf de Virginie d’un verger clôturé! Pour les mêmes raisons, il est recommandé de ne jamais laisser les portes ouvertes d’un verger clôturé .

 

Clôture électrique

La clôture électrique agit surtout comme une barrière psychologique pour le cerf. Son installation fait en sorte que les cerfs soient tentés de la traverser par-dessous ou entre les fils plutôt que par-dessus. Lorsque le cerf entre en contact avec la clôture, il ferme un circuit électrique qui déclenche un choc électrique dissuasif. Ce type de clôture demande plus d’entretien que celles en treillis, car les mauvaises herbes et l’accumulation de neige peuvent causer des mises à la terre nuisant à son bon fonctionnement. Elle est plus économique à l’achat et à la pose en comparaison avec une clôture de treillis. Cependant il est parfois nécessaire d’avoir recours à un spécialiste pour son installation, ce qui en augmente les frais. Il existe plusieurs types de clôture électrique, dont la clôture électrique verticale de 2,4 m de hauteur et la clôture électrique inclinée. Elles possèdent toutes une durée de vie de 20 à 30 ans.

clôture électrique contre le cerf de Virginie / chevreuil

 

Pour en savoir plus

Le cerf de Virginie – Comment faire face aux dommages qu’il peut causer (fascicule 3) disponible au MFFP :

Cliquer pour accéder à Fascicule_3.pdf

Guide à l’intention des propriétaires subissant des dommages causés par le cerf de Virginie : www.agrireseau.qc.ca/reseaupommier/Documents/cerf.pdf.

La Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune s’applique aussi à votre verger. Consultez la fiche 20 si vous entrevoyez piéger ou chasser des animaux dans votre verger.

 

Cette fiche est une mise à jour de la fiche originale du Guide de référence en production fruitière intégrée à l’intention des producteurs de pommes du Québec 2015. © Institut de recherche et de développement en agroenvironnement. Reproduction interdite sans autorisation.

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Fiche 113

Daniel Cormier, Robert Maheux, Yvon Morin et Gérald Chouinard

 

Les campagnols des champs sont une menace pour les jeunes pommiers, surtout lorsque leurs populations atteignent des densités élevées. Les populations de ce rongeur sont cycliques et atteignent un pic environ à tous les deux ans. C’est durant la saison hivernale que le campagnol des champs endommage les pommiers en grugeant l’écorce des troncs et des branches sous la couche de neige. L’écorce grugée laisse voir des marques de formes irrégulières et à angles variés, plus petites que celles causées par le lièvre ou la marmotte.

Qui dit « mulot », en général, ne dit pas toujours « campagnol », il est donc sage de dépister les petits mammifères à l’aide de trappes pour bien les identifier et d’intervenir au besoin. Parmi les autres petits mammifères présents dans le verger, il y a la taupe et la musaraigne qui causent peu ou pas de dégâts aux pommiers.

campagnol

 

Dépistage

Il est recommandé d’installer à la mi-octobre 20 pièges à souris standards appâtés de beurre d’arachide dans chacune des cinq zones à risque par section de 10 ha de verger. Les zones à risque sont déterminées selon l’activité du campagnol enregistrée les années antérieures dans les mangeoires (niveau de consommation des appâts empoisonnés) et l’historique des dégâts. Dans chaque zone, les pièges sont placés sous les arbres, à raison de quatre rangées de cinq pièges à une distance d’environ 8 m l’un de l’autre. Relever ces pièges tous les jours durant cinq jours consécutifs suivant leur pose. Un nombre de captures égal ou supérieur à 25 pour 100 pièges indique que les populations nécessitent une stratégie de lutte (voir ci-après).

Une modification de cette méthode permet le dépistage du campagnol des champs sans avoir à recourir à des pièges à souris. Celle-ci consiste à remplacer les pièges par des abris à campagnol (galets, planches, morceaux de pneus, etc.) d’environ 20-30 cm de longueur, qui seront disposés dans l’herbe sous les arbres ou en bordure de la bande herbicide, au début de l’été. Après la récolte, vérifier la présence de chemins ou tunnels dans ces postes d’observation en soulevant les pièces utilisées et identifier de façon visible les postes visités par des campagnols. Dans chaque poste identifié, déposer une tranche de pomme de 2,5 cm d’épaisseur, près du tunnel ou dans un chemin et couvrir avec la pièce utilisée. Le seuil d’intervention est atteint si plus de 25 % des pommes sont manquantes ou présentent des marques de dents 24 heures après la pose.

 

Stratégies de lutte

La stratégie de lutte contre le campagnol des champs consiste à éliminer les sites propices à l’établissement ou à la construction de terriers, à exposer les campagnols aux prédateurs et à empêcher qu’ils se nourrissent des pommiers. Si ces moyens de lutte (décrits ci-après) sont utilisés simultanément et que de l’activité ou de nouveaux dommages demeurent visibles, il est alors possible d’ajouter aux moyens déjà mis en œuvre l’utilisation de rodenticides afin d’abaisser la densité des populations. Avant d’appliquer ces produits, il est cependant important de s’assurer que les densités de population sont assez élevées pour justifier un tel traitement.

Il faut bien comprendre que l’utilisation de poisons pose un risque élevé pour plusieurs mammifères – incluant les humains – et que de nombreux animaux (rapaces, renards, belettes, mouffettes, chats, chiens, etc.) peuvent mourir d’avoir mangé des rongeurs, morts ou vivants, ayant ingéré des rodenticides. De plus, cette forme de lutte ne constitue pas un moyen de lutte durable contre les campagnols, puisque tout espace vide laissé par la mort de quelques-uns d’entre eux sera vite compensé par les femelles prolifiques qui peuvent se reproduire avant d’atteindre l’âge de deux mois. L’utilisation de stratégies comme la modification de l’habitat ou le recours au treillis est donc indispensable.

 

Modification de l’habitat

Lorsque le problème est identifié, il suffit souvent de modifier l’environnement du verger pour réduire les populations de campagnols des champs. Pour ce faire, il faut s’inspirer du comportement du campagnol pour mieux éliminer ses cachettes. Les campagnols détestent rester à découvert, devenant alors trop vulnérables à tous les prédateurs imaginables. Les producteurs et productrices veilleront donc à :

  • éliminer tout fagot de branches issues de la taille des arbres, les murs de pierres situés à proximité des vergers ou tout amas de détritus;
  • maintenir de façon régulière, et plus particulièrement à l’automne, le couvre-sol à une faible hauteur par un fauchage sur le rang et entre les rangs de pommiers.

 

Protection du tronc : utilisation de treillis

Utilisé de concert avec l’élimination des abris préférés du campagnol des champs, le treillis métallique ou de plastique constitue une autre technique pouvant offrir une bonne efficacité contre ce petit mammifère. Cette technique d’exclusion est particulièrement recommandée lorsque le verger se trouve à proximité d’un environnement favorable à la prolifération des rongeurs. Il s’agit de couvrir la base du tronc d’un treillis de 30 à 40 cm de haut, qui s’insère dans le sol et de bien le refermer pour ne pas laisser place à l’intrusion. Le maillage du treillis devra mesurer 0,6 cm tout au plus. Le treillis métallique peut aussi servir à repousser les lièvres et les lapins. Dans ce cas, il doit s’élever à 50 cm au-dessus du sol et s’enfoncer d’au moins 5 cm dans le sol. Assurez-vous qu’il laisse suffisamment d’espace au tronc pour son développement pendant la saison de croissance.

utilisation de treillis pour la protection du tronc contre le campagnol

Les spirales de plastique ne sont pas recommandées :

  • Elles fournissent un milieu favorable à l’établissement de certains insectes nuisibles telles la sésie du cornouiller et la cochenille de San José;
  • Elles deviennent inefficaces contre les rongeurs avec le grossissement du tronc; les languettes de la spirale s’écartent et des parties de tronc ne sont plus protégées;
  • Elles peuvent aussi favoriser certaines pourritures opportunistes si l’arbre est déjà affaibli.

 

Protection du tronc : utilisation de répulsif

L’utilisation d’un répulsif à base de thirame protège les pommiers en éloignant le campagnol ainsi que les lapins et les lièvres du tronc des arbres traités. Cependant ces répulsifs ne sont plus homologués dans la pomme. Seule la préparation commerciale SKOOT est encore homologuée jusqu’au 9 octobre 2024 mais non disponible à la vente depuis 2020.

Utilisation de rodenticides

Les rodenticides homologués en pomiculture consistent en des appâts empoisonnés à l’aide de produits anticoagulants (ex : diphacinone et chlorophacinone) ou des produits toxiques (ex : phosphure de zinc) pouvant être dangereux pour presque toutes les formes de vie. Ils doivent être appliqués avec la plus grande prudence afin d’éviter :

  • que les animaux domestiques ou les jeunes enfants n’ingurgitent le produit et s’empoisonnent;
  • que les prédateurs naturels des campagnols n’ingurgitent le produit et s’empoisonnent.

Un campagnol qui a survécu à un appât empoisonné après en avoir été malade évitera ensuite le premier appât venu. Il faut donc prendre toutes les précautions requises pour que le premier appât soit mortel! D’où l’importance d’utiliser le rodenticide en quantité suffisante pour provoquer un empoisonnement fatal (voir ci-après), tout en évitant d’exposer le produit de façon dangereuse aux autres mammifères. Dans ce but, il est fortement recommandé de regrouper les appâts dans des mangeoires permanentes.

Mangeoires permanentes. Plusieurs méthodes de distribution d’appâts empoisonnés peuvent être employées dans les vergers, mais l’utilisation de mangeoires permanentes est la seule recommandée en PFI en raison de leur efficacité et de leur plus haut niveau de sécurité. De plus, elles offrent une solution à long terme pour lutter contre les populations. La mangeoire en forme de T inversé est composée d’un tuyau vertical recevant les appâts empoisonnés et d’un tuyau horizontal reposant sur le sol, par lequel les campagnols pénètrent pour se nourrir des appâts. Ce type de mangeoire permet de protéger les appâts des intempéries et de conserver l’efficacité du produit plus longtemps. De plus, il est sécuritaire car il garde le poison hors de portée des humains, des gros mammifères et des oiseaux. Pour installer et utiliser des mangeoires permanentes, procédez comme suit :

mangeoire permanente pour campagnol

  • Placer les mangeoires sur le sol non enneigé dans les rangées, entre deux pommiers. L’utilisation de 12 mangeoires par hectare permet de lutter efficacement contre les campagnols et d’éviter des dommages aux pommiers. Des mangeoires supplémentaires peuvent être disposées dans les secteurs du verger situés à proximité d’endroits susceptibles d’abriter des campagnols (ex : les fossés, les amoncèlements de pierres ou les terrains vacants).
  • Fixer la partie supérieure de la mangeoire à un tuteur en bois traité de 35 cm de longueur enfoncé à une profondeur de 15 cm dans le sol ou encore, attacher la mangeoire au tronc du pommier.
  • Remplir le tuyau vertical de la mangeoire à l’aide d’appâts empoisonnés recommandés contre le campagnol des champs et en fermer l’extrémité supérieure avec un capuchon.
  • En été et surtout à l’automne, vérifier à quelques reprises le niveau de la réserve d’appâts empoisonnés dans le tuyau vertical des mangeoires et, au besoin, remplir à nouveau. Ce suivi est particulièrement important dans les secteurs du verger dont l’historique témoigne de la présence d’une forte activité de campagnols des champs. À chaque automne, vider le contenu de la mangeoire et la remplir à nouveau avec du produit frais.

Seuls les rodenticides de première génération sont recommandés en PFI :

  • Phosphure de zinc (ex : RODENT BAIT ou RODENT PELLETS) : à utiliser avec toutes les précautions d’usage, en été ou de préférence après la récolte.
  • Chlorophacinone (ROZOL) et diphacinone (RAMIK) : ces anticoagulants doivent être utilisés après la récolte, mais avant la première neige pour être directement et facilement accessibles aux campagnols pendant l’hiver.

Quelques précautions essentielles pour obtenir de bons résultats avec les rodenticides :

  • Utiliser ces produits de concert avec les autres méthodes et uniquement lorsque ces dernières ne permettent pas de maintenir les densités de population à des niveaux acceptables.
  • Ramasser toutes les pommes tombées avant d’utiliser un rodenticide contre les campagnols. En l’absence de pommes, l’animal s’intéressera davantage aux appâts.
  • Pour mieux protéger les autres espèces animales, éviter autant que possible les formulations cirées et les appâts à base de maïs, car ces types de produits les attirent davantage.
  • Intervenir avant les premières chutes importantes de neige, qui procurent aux campagnols une protection additionnelle.

 

Cette fiche est une mise à jour de la fiche originale du Guide de référence en production fruitière intégrée à l’intention des producteurs de pommes du Québec 2015. © Institut de recherche et de développement en agroenvironnement. Reproduction interdite sans autorisation.

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Fiche 114

Daniel Cormier, Robert Maheux et Yvon Morin

 

Le lièvre d’Amérique est considéré un ravageur mineur en PFI. Pendant l’hiver, il peut se nourrir de pommiers en rongeant les troncs, les branches basses et les bourgeons, principalement sur de jeunes arbres nains et semi-nains. Les dommages prennent la forme d’une coupe en biseau formant un angle de 45° nettement définie, située dans les premiers 50 cm au-dessus du sol.

lièvre d'Amérique

Pour minimiser sa présence, il faut tout d’abord éviter de créer des conditions propices à son établissement et encourager la présence de prédateurs (voir ci-après). Toutefois, si votre verger est situé près d’une zone boisée à forte densité de lièvres, des mesures supplémentaires de lutte devront probablement être envisagées. Dans ce cas, la pose d’un cylindre grillagé (voir ci-après) protégera adéquatement les pommiers des zones à risque. La chasse, le piégeage et l’utilisation de répulsifs peuvent être également utilisés, mais ils ne constituent pas des moyens de lutte durables vis-à-vis du lièvre.

 

Modification de l’habitat
  • À l’intérieur et autour du verger, veiller à éliminer tout matériau susceptible d’être utilisé par ces rongeurs pour se construire un gîte (ex : amas de détritus, broussailles, etc.).
  • Encourager la présence de prédateurs naturels tels que les renards, aigles et hiboux en ne détruisant pas les boisés naturels présents autour du verger. Les arbres matures ou de haute taille sur le pourtour du verger favoriseront également la présence des oiseaux de proie.

 

Protection des troncs : utilisation d’un cylindre grillagé

Les cylindres grillagés placés autour des pommiers offrent un niveau de protection élevé lorsque certaines règles sont respectées. Pour une protection contre le lièvre, le treillis devra avoir des mailles d’une grosseur maximale de 2,5 à 5 cm. Un maillage inférieur à 0,6 cm protégera aussi les pommiers contre le campagnol des champs. La hauteur minimale recommandée est de 50 cm. Pour une protection maximale, il est recommandé d’enfouir le bas du cylindre de 5 cm dans le sol. Au printemps, il faut s’assurer que le treillis laisse suffisamment d’espace au tronc pour son développement pendant la saison de croissance.

La Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune s’applique aussi à votre verger. Il est recommandé de consulter la fiche 20 si vous entrevoyez piéger ou chasser des animaux dans votre verger.

 

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Fiche 115

Daniel Cormier, Robert Maheux et Yvon Morin

 

La marmotte creuse des trous et des tunnels sous les arbres, ce qui entraîne le dessèchement des racines. La présence de ces trous à la surface du sol est également une source de danger pour les travailleurs et les cueilleurs, et cause parfois des bris de machinerie. La marmotte peut en outre endommager le tronc des pommiers. Il faut éviter de confondre le terrier de la marmotte avec celui du renard (à proximité duquel se trouvent souvent des animaux morts) ou celui de la mouffette (bordé de fèces contenant des carapaces d’insectes). L’ouverture du terrier de la marmotte possède un diamètre d’environ 25 cm).

marmotte

ATTENTION! Les terriers désaffectés peuvent abriter certains gibiers pendant l’hiver : ratons laveurs, renards, lièvres, etc.

 

Stratégie de lutte
Treillis métallique et clôtures
  • Les cylindres grillagés protègent le bas des arbres, mais malheureusement pas les racines.
  • Les clôtures utilisées contre les cerfs de Virginie ne suffisent pas à éloigner les marmottes, qui creuseront simplement un tunnel en-dessous.
Répulsion

Le piment fort ou le poivre noir moulus saupoudrés autour de son habitat peuvent s’avérer efficace. Des répulsifs commerciaux tels que ROPEL peuvent également repousser les marmottes. Cependant, leur utilisation ne garantit pas que l’animal ne creusera pas un autre terrier dans le verger.

Piégeage

Pour un animal isolé, il faut placer une cage-trappe à bascule de type HAVAHART sur le sentier qu’il utilise régulièrement. Puis, il suffit de l’appâter avec du beurre d’arachide, de la laitue, du maïs sucré, des pommes ou des carottes. Ce type de trappe permet d’éviter la mort d’animaux domestiques ou sauvages non visés. L’animal doit être relocalisé à au moins 30 km de tout jardin ou culture. Les pièges CONIBEAR 120 (pour les jeunes) ou 220 sont déconseillés lorsqu’il existe un risque de capturer des animaux domestiques.

Chasse

Une chasse intensive au printemps peut constituer un moyen rapide et efficace pour réduire les populations de marmottes à un niveau acceptable. Le moment le plus propice pour s’y adonner est lors de journées ensoleillées lorsque la marmotte se tient immobile près de son terrier. Il est recommandé de vérifier la réglementation de votre municipalité concernant la possibilité d’utiliser une arme à feu, car il peut y avoir des interdictions. La Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune s’applique aussi à votre verger. Consultez la fiche 20, et pour vous procurer un permis de chasse aux petits gibiers, consultez le site Internet du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs du Québec (MFFP) : www.mffp.gouv.qc.ca sous la rubrique «&nbspLa faune/Chasse ».

Fumigation

La fumigation des tunnels de marmottes fonctionne efficacement, mais elle doit être utilisée avec les plus grandes précautions. Les produits homologués, à base de sulfate de soufre, ne doivent pas être utilisés à proximité des bâtiments à cause des risques d’incendie et de propagation de la fumée. Cette technique consiste, lorsque l’animal est dans son terrier, à boucher toutes les entrées avec de grosses pierres, sauf une et d’allumer la mèche de la « bombe à marmottes » (ex. : SANEX WOODCHUCK BOMB ou GIANT DESTROYER) puis de la lancer au fond du trou en le rebouchant promptement. Il faut prendre bien soin de se placer dos au vent pour éviter de respirer les émanations.

 

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Fiche 116

Daniel Cormier, Robert Maheux et Yvon Morin

 

Porc-épic

Le porc-épic gruge l’écorce du pommier, principalement dans le haut des arbres. Il affecte généralement plusieurs pommiers dans la même zone.

porc-épic

Ces animaux causent rarement des dommages étendus. Cependant, si l’un d’eux ou toute une famille causent des problèmes, il est préférable de s’adresser à un agent de protection de la faune (voir la fiche 20). Si vous désirez vous en occuper vous-même, la chasse est une option envisageable à condition de posséder le permis requis (voir la remarque à la fin de cette fiche).

 

Écureuils

L’écureuil roux peut endommager les pommes contenues dans les coffres lors de la récolte en insérant ses dents dans plusieurs d’entre elles pour se procurer de petites bouchées. Ce phénomène est très localisé et ne se produit pas à chaque année. L’écureuil gris affectionne quant à lui les pommes qu’il peut ramasser lui-même dans le haut des arbres.

Le piégeage ou la chasse peut régler temporairement un problème causé par les écureuils, mais la méthode reste peu efficace, même si elle est répétée périodiquement, en raison du taux élevé de fécondité de l’écureuil et de l’occupation presque immédiate d’un territoire laissé vacant. Un permis conforme est nécessaire (voir la remarque à la fin de cette fiche).

 

Oiseaux frugivores

Lors d’étés particulièrement secs, quelques oiseaux peuvent tenter de se désaltérer à même les fruits lorsque ceux-ci commencent à se colorer. Les dégâts qui en résultent sont causés surtout par les étourneaux et les corneilles.

Il existe présentement sur le marché des systèmes qui servent à éloigner les oiseaux nuisibles à l’aide de sons puissants émis par des appareils électroniques. Cependant les oiseaux s’y habituent très rapidement et l’efficacité de ces appareils diminue avec le temps. Il est important de s’informer également auprès des autorités locales pour vérifier si la réglementation permet l’usage de tels systèmes.

De gros ballons sur lesquels sont dessinés de grands yeux (semblables à ceux d’un hibou) sont aussi disponibles dans le commerce et peuvent également diminuer les visites dans les secteurs à risque.

Certains oiseaux peuvent aussi être chassés à condition de posséder le permis requis, mais ils sont particulièrement difficiles à atteindre (voir la remarque à la fin de cette fiche).

 

Gélinotte huppée

Dans les régions où sa population est abondante, la gélinotte huppée, communément appelée « perdrix », peut occasionner des dommages non négligeables aux pommiers en se nourrissant des bourgeons à fruits. Ces dégâts, parfois confondus avec ceux du cerf de Virginie, peuvent rarement causer des pertes importantes.

gélinotte huppée

Entretien des abords du verger

Un entretien adéquat du verger et des sous-bois contigus prévient la multiplication de la gélinotte huppée, celle-ci n’y trouvant plus l’habitat requis pour la protection de sa couvée. Pour ne pas favoriser la présence de la gélinotte dans les vergers, il est donc utile d’éliminer fourrés, taillis, broussailles et haies aussi bien à l’intérieur qu’en bordure du verger. Il est en outre judicieux d’enlever les branches basses (situées à 2 m du sol et moins) des arbres des sous-bois bordant le verger.

Chasse

La gélinotte huppée étant un gibier très recherché, la chasse effectuée au moment prévu par la réglementation (avec un permis de chasse au petit gibier) permet de réduire considérablement les populations de cette espèce (voir la remarque à la fin de cette fiche).

 

Dindon sauvage

Cet oiseau de plus en plus répandu dans le sud-ouest du Québec cause des problèmes dans la région de Missisquoi en s’attaquant aux pommes localisées dans le bas des arbres ou tombées au sol à la fin de l’été et en automne. Au printemps, il peut se nourrir des bourgeons dans le bas des arbres.

dindon sauvage

L’utilisation de répulsifs gustatifs et odorants n’est pas efficace contre ce ravageur, puisque le dindon sauvage possède un faible sens de l’odorat et du goûter. Cependant, il existe sur le marché des produits qui servent à éloigner des oiseaux nuisibles à l’aide de sons émis par des appareils électroniques qui peuvent être efficaces.

Il est aussi permis à un chasseur d’abattre chaque année un dindon sauvage porteur d’une barbe (une touffe de plumes sur la poitrine qui s’allonge avec les années). Au printemps 2010, la chasse au dindon sauvage a été uniformisée à une période de 12 jours dans toutes les zones du Québec. La chasse au dindon sauvage est toujours interdite en automne. En plus d’être détenteur d’un certificat, le chasseur doit obtenir un permis de chasse spécifique au dindon sauvage.

La Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune s’applique aussi à votre verger. Il est recommandé de consulter la fiche 20 si vous entrevoyez piéger ou chasser des animaux dans votre verger.

Pour en apprendre davantage sur les mammifères et les oiseaux traités dans cette section, veuillez consulter les fiches individuelles produites par le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs du Québec (MFFP) traitant des animaux importuns en milieu agricole, disponibles sur le lien Internet suivant : http://www3.mffp.gouv.qc.ca/faune/importuns/index.asp.

 

Cette fiche est une mise à jour de la fiche originale du Guide de référence en production fruitière intégrée à l’intention des producteurs de pommes du Québec 2015. © Institut de recherche et de développement en agroenvironnement. Reproduction interdite sans autorisation.

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