Archive d’étiquettes pour : Lutte aux autres ravageurs

Auteurs de la première édition : Daniel Cormier, Robert Maheux, Danielle Bernier, Gérald Chouinard et Yvon Morin
Auteurs de la mise à jour 2023 : Marc-André Chaurette, Lauréline Boyer, Élyse Pelletier, Denis Giroux, Mathieu Gourdes-Vachon et Gaëlle Charpentier
Dernière mise à jour par les auteurs : 24 février 2023

 

Les mauvaises herbes sont en compétition avec les pommiers pour l’eau et les éléments nutritifs. Elles peuvent affecter le rendement, ralentir la croissance des arbres et nuire à l’accumulation de leurs réserves énergétiques, lesquelles assurent normalement une meilleure résistance au froid hivernal. Elles peuvent aussi retarder la productivité d’une parcelle en implantation et ainsi compromettre sa rentabilité. De plus, elles peuvent servir de plantes hôtes à certains ravageurs du pommier (punaise terne, cérèse buffle, nématodes) qui sont ensuite en bonne position pour s’attaquer à cette culture. Une mauvaise gestion des mauvaises herbes peut aussi favoriser la présence d’insectes s’attaquant au bois du pommier, comme la saperde du pommier et la sésie du cornouiller. Enfin, les mauvaises herbes peuvent servir d’abris aux rongeurs comme les campagnols. Pour contrer les effets indésirables des mauvaises herbes, des mesures de répression de la végétation à la base des pommiers doivent être mises en place.

Dépistage

Le dépistage des mauvaises herbes est très rentable, car il permet de les identifier et, au besoin, d’intervenir localement, bien avant qu’elles ne se reproduisent (montée en graines). Il permet aussi d’identifier les stades de vulnérabilité des mauvaises herbes aux herbicides et ainsi améliorer l’efficacité des traitements. Le dépistage permet aussi d’identifier les mauvaises herbes problématiques et d’utiliser un produit adéquat (voir la fiche Herbicides, rodenticides, régulateurs de croissance et autres produits phytosanitaires homologués en pomiculture au Québec et la fiche Efficacité potentielle des herbicides homologués en pomiculture au Québec, régulateurs de croissance et autres produits phytosanitaires homologués en pomiculture au Québec).

Il permet également de détecter une nouvelle espèce avant qu’elle ne se propage dans le verger. Pour les nouvelles plantations, le dépistage doit être effectué dès la plantation et jusqu’à la fin juillet. Pour les parcelles en production, il doit être fait du débourrement du pommier jusqu’à 30 jours après la floraison et complété par un suivi à la fin juillet.

Les espèces exotiques envahissantes:

Les espèces exotiques envahissantes (EEE) sont des plantes qui ont été introduites à l’extérieur de leur milieu naturel accidentellement par transport ou volontairement pour l’horticulture. Elles causent diverses problématiques pour l’environnement, l’économie ou la société comme la perte de biodiversité et la diminution des rendements agricoles. Souvent, elles sont capables de se propager rapidement et privent ainsi les autres plantes de leurs ressources en nourriture et en eau, ainsi que de leur espace. Plus souvent retrouvées en pourtour du verger dans les boisées et les champs, celles-ci risquent de s’introduire entre les pommiers.

Voici une liste des principales EEE présentes en agriculture :

  • Amarante tuberculée;
  • Berce du caucase / Berce commune;
  • Égilope cylindrique;
  • Ériochloé velue;
  • Galéga officinal;
  • Nerprun bourdaine / Nerprun cathartique;
  • Renouée japonaise;
  • Roseau commun;
  • Salicaire.

Pour plus d’informations, consultez :

Stratégies de lutte

La lutte aux mauvaises herbes doit s’effectuer pendant la période critique de croissance du pommier, entre le mois de mai à la mi-juillet. Durant cette période, le pommier en production traverse quatre stades importants, soit la floraison, la nouaison, le grossissement des fruits et l’initiation des boutons floraux pour l’année suivante. La présence des mauvaises herbes doit être réduite pendant ces quatre stades afin d’éviter des pertes significatives à la récolte (baisse de rendement et diminution du calibre des fruits, entre autres). Pour de jeunes pommiers non en production, la mise à fruit sera retardée et la productivité de du verger sera mise en péril.

En PFI, la lutte aux mauvaises herbes ne signifie pas leur éradication complète. Ainsi, un verger avec un bon programme de fertilisation et d’irrigation (fertigation) obtenant d’excellents rendements et des pommes de qualité pourra tolérer une plus grande compétition de la part des mauvaises herbes comparativement à un verger sans irrigation qui a des lacunes en fertilisation et de faibles rendements.

L’année avant l’implantation

L’utilisation d’un engrais vert associé à un désherbage chimique un an avant la plantation sur une future parcelle permet de limiter la croissance des mauvaises herbes vivaces. L’utilisation d’un herbicide systémique est efficace pour lutter contre les vivaces et permettra de préparer le terrain pour un engrais vert. Cependant, il faut éviter d’appliquer des herbicides dont les résidus seront encore présents durant l’année de la plantation. Consultez la fiche Herbicides, rodenticides, régulateurs de croissance et autres produits phytosanitaires homologués en pomiculture au Québec et la fiche Efficacité potentielle des herbicides homologués en pomiculture au Québec, régulateurs de croissance et autres produits phytosanitaires homologués en pomiculture au Québec.

L’utilisation d’un outil à dents (un cultivateur) ou d’un outil à disque (une herse) peut représenter une alternative aux herbicides pour les entreprises en régie biologique. Ces méthodes sont cependant moins efficaces et il peut être nécessaire de les répéter pendant deux années pour obtenir un contrôle satisfaisant.

L’utilisation d’un engrais vert comme le millet perlé augmente le taux de matière organique et améliore la structure du sol en plus d’avoir une action nématicide. Une densité adéquate va limiter l’arrivée de mauvaises herbes. On utilise habituellement un taux de semis d’environ 10 kg/ha pour le millet perlé.

Millet perlé (source : Agropomme).

En fin de saison, l’engrais vert sera enfoui afin d’incorporer la matière organique au sol avec un outil à disque (hersage).

Après enfouissement de l’engrais vert, la future parcelle peut être engazonnée l’automne précédant la plantation ou très tôt au printemps. L’objectif de l’engazonnement est de limiter le potentiel d’introduction et de propagation des mauvaises herbes dans le verger. De plus, cette méthode peut prévenir l’érosion causée par le vent et l’eau. Plusieurs mélanges sont disponibles commercialement et sont essentiellement constitués de graminées comme l’ivraie, la fétuque rouge, la fléole des prés et le pâturin du Kentucky. Certaines feuilles larges comme le trèfle sont aussi parfois utilisées. À noter que certaines sources mentionnent que le trèfle peut contribuer au cycle d’activité de la punaise terne.

Un herbicide pourra ensuite être utilisé sur le rang afin de créer une bande dénudée.

Futur rang dénudé (source:  Agropomme).

Une bonne préparation du site évitera beaucoup de problèmes, surtout dans le cas des mauvaises herbes vivaces. Ceci contribuera à une bonne croissance du pommier, absolument essentielle pendant les premières années de sa vie.

L’année après la plantation

Après avoir effectué la plantation des arbres en avril, un herbicide résiduel spécialement conçu pour une jeune plantation peut être utilisé si aucun paillis n’a été mis en place (voir les méthodes culturales ci-après). En juillet, l’apparition de mauvaises herbes doit être surveillée et une intervention locale, au besoin, permettra de maintenir les rangs de pommiers libres de mauvaises herbes jusqu’en août.

Dans le verger en implantation

Durant les trois années suivant la plantation d’un verger standard, semi-nain ou nain, une bonne gestion des mauvaises herbes favorisera la croissance des pommiers et le développement d’une bonne structure des arbres.

Verger standard en production

Dans ce type de plantation, il peut être essentiel d’utiliser localement des herbicides pour lutter contre des mauvaises herbes vivaces très envahissantes. Le fauchage à l’aide d’un taille-bordure ainsi que le sarclage manuel peuvent aussi remplacer l’utilisation des herbicides.

Verger semi-nain et nain en production

Les porte-greffes utilisés dans ces plantations sont très sensibles à la compétition par les mauvaises herbes. Les méthodes de lutte décrites ci-après peuvent être utilisées en PFI.

Méthodes culturales

Application d’un paillis

Les paillis de plastique ou de matériaux organiques comme les copeaux de bois, sont efficaces pour enrayer à court terme (1-3 ans) et à moyen terme (3-5 ans) la croissance des mauvaises herbes de manière non sélective.

Pour le paillis de plastique, on utilise habituellement une épaisseur de 2.3 mil que ce soit en verger ou en pépinière. Bien installé et entretenu, il peut avoir une durée de 5 années. Des épaisseurs plus fines sont disponibles pour les pépinières mais les risques de déchirures sont plus élevés lors de l’installation de même que les bris par le passage de chevreuils.

Parmi les matériaux organiques testés comme paillis en Amérique du Nord, les copeaux de bois (essences d’arbres mixtes) sont ceux qui ont été les plus étudiés et qui se démarquent que ce soit pour leur effet de contrôle des mauvaises herbes ou pour leurs effets bénéfiques sur les propriétés du sol. Les paillis de copeaux de bois n’offrent pas un contrôle parfait des mauvaises herbes durant toute la saison. Toutefois, s’ils sont bien appliqués et de taille assez grosse (pas de la sciure), ils permettent de contrôler adéquatement les mauvaises herbes lors la période critique pour les pommiers, soit de mai à juillet. Leur utilisation est principalement recommandée dans les jeunes plantations.

Il est recommandé d’appliquer des copeaux de bois sur le rang de pommiers tôt au printemps et de manière à obtenir une couche de 10 à 15 cm d’épaisseur et d’environ 1 m de largeur. Pour un contrôle optimal des mauvaises herbes, le sol doit en être exempt avant d’appliquer le paillis. De plus, celui-ci devra être renouvelé chaque année ou chaque deux ans selon la rapidité de sa décomposition et selon la pression des mauvaises herbes dans la parcelle. Avec l’utilisation de paillis, en plus de la gestion des mauvaises herbes, d’autres bénéfices pourront être obtenus :

  • Contrôle de l’évaporation de l’eau du sol menant à la diminution des besoins en irrigation;
  • Enrichissement du sol en matière organique et bénéfice pour la santé du sol en général, lorsqu’il s’agit de paillis organiques (voir la fiche sur la Gestion du sol et du sous-sol);
  • Diminution de la température du sol en été et protection partielle contre le gel en hiver lorsqu’il s’agit de paillis organiques;
  • Croissance supérieure des pommiers en présence de paillis organiques en comparaison à ceux dans un rang désherbé à l’herbicide.

Cependant, les paillis peuvent avoir des inconvénients qui méritent d’être soulignés :

  • Avec l’utilisation de paillis, la population de campagnols des champs doit être surveillée étroitement, car les petits mammifères peuvent en profiter pour se multiplier sous le paillis, à l’abri des prédateurs;
  • Avec l’utilisation de paillis de plastique, il faut penser à l’irrigation. Au moment de la plantation, on peut passer le tuyau de goutte-à-goutte sous le paillis mais en cas de bris, l’accès peut être difficile. Si le tuyau est installé au-dessus, les apports en eau peuvent être limités par la barrière que représente ce paillis;
  • Lors de l’installation du paillis de plastique, si on veut limiter le temps de main d’œuvre, de l’équipement mécanique sera nécessaire;
  • Les paillis de copeaux de bois ont une faible efficacité contre les mauvaises herbes vivaces déjà établies;
  • Le coût des paillis organiques peut être élevé surtout en raison du transport. Trouver une source locale est la meilleure solution;
  • Pour les paillis organiques, leur application requiert un épandeur latéral adapté si on veut limiter le temps de main d’œuvre.

Paillis organique sur le rang (source : Lauréline Boyer).

Le contrôle mécanique des mauvaises herbes

Les mauvaises herbes compétitionnent les pommiers pour le prélèvement d’eau et d’éléments minéraux. Le désherbage est une opération nécessaire et il peut être basé sur l’utilisation d’herbicides combinée à certains outils mécaniques ou être basé sur le contrôle mécanique exclusivement. Le contrôle basé uniquement sur les outils mécaniques nécessite un suivi plus serré du verger et demande des passages plus fréquents que la méthode utilisant aussi des herbicides. Le producteur devra de plus envisager se procurer plus d’un outil pour effectuer le travail afin de miser sur les forces de chacun d’eux.

L’objectif du désherbage est de maintenir les zones situées sur le rang et de chaque côté du rang exemptes de mauvaises herbes pouvant nuire à la croissance des arbres. Les outils choisis doivent répondre à cet objectif pour s’assurer de l’atteinte des résultats voulus, ce qui représente un défi non négligeable pour persévérer dans cette régie. Avant de faire le choix des outils, il faut d’abord évaluer les particularités du verger : superficie en culture, espace entre les rangs, temps disponible pour faire cette opération durant la saison, impact financier de l’achat de ces équipements, etc.

Le choix des outils sera basé sur ces aspects de l’entreprise mais aussi sur les spécifications techniques des outils disponibles. Certains critères de base devront être pris en compte lors de la sélection des outils :

  • Vitesse de travail : importance relative selon la superficie à entretenir mais on doit viser des outils qui puissent opérer à bonne vitesse. Par exemple, un verger qui a un espacement entre les rangs de 5 mètres compte 2000 mètres de rangs par hectare; un outil qui travaillerait à 2 km/h nécessitera alors plus de 2 heures par hectare considérant le temps nécessaire pour retourner à chaque extrémité de rang.
  • Force de moteur nécessaire : l’outil peut-il être utilisé par les tracteurs de l’entreprise?
  • Précision du travail : nécessité d’avoir des outils qui vont bien travailler la zone entre les arbres sur le rang et autour de l’arbre (outils interceps).
  • Complémentarité des outils : miser sur la force de chacun des outils. Par exemple, certains outils plus agressifs vont être efficaces sur les vivaces fortement implantées mais peu précis pour travailler près de l’arbre. D’autres vont pouvoir être précis autour de l’arbre mais seront moins agressifs. La tondeuse travaille à une certaine distance du sol alors qu’un outil à fouet de nylon descend jusqu’au sol.
  • Méthode de contournement de l’arbre pour éviter les bris du tronc : 1) appui direct sur l’arbre; 2) bras senseur qui permet à l’outil de contourner l’arbre sans qu’il ne s’appuie directement dessus.
  • Envisager l’utilisation d’outils moins communs en verger : le pyrodésherbage basé sur l’utilisation d’un brûleur au propane, est éprouvé dans le secteur maraîcher et permet une méthode de contrôle différente des outils mécaniques, mais complémentaire en touchant les mauvaises herbes au sol ou près de l’arbre, difficilement accessibles mécaniquement.
  • Coût d’opération de l’outil : certains outils demandent l’utilisation d’intrants pour travailler. Les outils à fouet qui nécessitent l’ajout du fouet en nylon et le pyrodésherbeur qui demande l’utilisation de propane.

De façon générale, les outils qui travaillent le sol superficiellement ne sont pas recommandés en verger pour différentes raisons : risque de bris aux racines, éclaboussures de sol, particules de sol qui collent sur les fruits tombés, risque d’érosion dans les vergers en pente, etc.

Les outils possibles:

  • Tondeuse munie d’une extension latérale en forme d’assiette : outil présent dans plusieurs vergers, il complète bien le désherbage obtenu par les herbicides. La méthode de contournement de l’arbre par l’assiette est réalisée soit à l’aide d’un bras senseur qui s’appuie sur le tronc, soit par l’appui de l’assiette directement sur le tronc. Dans ce dernier cas, un ressort assure une pression de l’assiette vers l’avant.
  • Tondeuse à 3 lobes : cette tondeuse, baptisée Bypass, se compose de trois lames rotatives disposées en triangle. Jumelé à un tracteur, cet appareil pivote librement sur lui-même au gré du terrain de manière à tondre l’herbe à moins d’un quart de pouce de chaque obstacle. Autre avantage de la tondeuse Bypass : elle déchiquette les résidus plutôt que de les projeter dans l’allée. Elle crée ainsi un compost bénéfique pour les arbres, tout en réduisant en poussière les feuilles porteuses de maladie.
  • Tondeuse latérale à fouet : outil développé plus récemment mais qui démontre une bonne efficacité et une bonne complémentarité à la tondeuse rotative ou à fléaux. La rotation des fouets se fait à la verticale et non à l’horizontale. L’outil passe entre les arbres et est muni d’un bras senseur qui sert d’appui pour le contournement du tronc. Les fouets passent au ras du sol et font ainsi un fauchage plus ras que la tondeuse rotative ou à fléaux.
  • Pyrodésherbeur : méthode peu utilisée en verger mais qui gagne en popularité dans le secteur maraîcher. Différentes technologies sont utilisées pour assurer une bonne efficacité de l’outil : brûleur au propane liquide (comme les chariots élévateurs) plus performant que ceux utilisant le propane vapeur (comme les BBQ); allumeur automatique, contrôle du débit à partir du tracteur; tôle de protection de la flamme pour augmenter l’efficacité du feu; certains modèles ont deux brûleurs montés l’un derrière l’autre pour permettre une vitesse de travail plus élevée, etc.
  • Brûleur à l’eau chaude ou à la vapeur : encore peu utilisé peu importe la culture. Les données d’essais sont peu disponibles et la quantité d’énergie nécessaire pour générer la vapeur requise au bon fonctionnement de l’outil est plus élevée que celle requise pour l’utilisation simple des torches au propane. Le principal avantage en est un de sécurité, il n’y a pas de flamme directement en contact avec la culture et son utilisation est possible dans les vergers ayant un paillis organique en surface.

Tondeuse latérale à fouet (source : Agropomme).

Une capsule vidéo sur le désherbage mécanique a été produite en 2022 dans le cadre du projet Vitrines régionales de régies à moindres risques dans la pomme. Vous pouvez la visionner sur la chaîne YouTube de l’IRDA: https://www.youtube.com/watch?v=b8FV7PIzgRU&t.

Herbicides

L’utilisation d’herbicides demeure la méthode la plus courante et la plus simple pour empêcher la croissance de la végétation sur le rang. Les herbicides doivent cependant être utilisés de manière restreinte afin de limiter les risques qu’ils comportent :

 

 

  • Risque de phytotoxicité pour les pommiers et de toxicité pour l’applicateur en cas de dérive;
  • Risque de dommages aux organismes bénéfiques du sol, notamment les vers de terre;
  • Risque de pollution de la nappe phréatique et des cours d’eau.

Rang de pommier ayant reçu un traitement herbicide (source : Agropomme).

L’emploi de doses supérieures à l’étiquette est évidemment proscrit. Des doses élevées augmentent dramatiquement ces risques et peuvent aussi provoquer un déséquilibre physiologique préjudiciable aux pommiers. Dans des sols légers, des effets phytotoxiques peuvent se manifester.

Le choix des herbicides doit donc se faire selon les résultats du dépistage. En d’autres mots, les espèces à réprimer, leur stade de développement ainsi que leur localisation dans le verger doivent être considérés lors du choix de l’herbicide.

En présence d’infestations localisées ou de foyers de mauvaises herbes récalcitrantes, il faut traiter la zone infestée seulement. Un applicateur à dos ou une application manuelle à l’aide d’un humecteur à mèche sont des méthodes efficaces pour traiter près des arbres avec un herbicide systémique homologué à cette fin.

application manuelle d'herbicide à l'aide d'un humecteur à mèche

Humecteur à mèche (source : OMAFRA).

 

Dans les plantations de pommiers nains et semi-nains, les applications en bandes doivent être limitées à une largeur maximale. Cette largeur désherbée doit correspondre à moins du tiers de la superficie totale du verger, sans jamais dépasser 1,2 m de chaque côté du rang. Il est judicieux de limiter les applications à la largeur du rang de pommiers qui a été déterminée au moment de l’établissement de la parcelle.

Il n’est pas nécessaire de réprimer complètement les mauvaises herbes sur le rang au-delà de la période critique de croissance du pommier. Il est préférable de privilégier les traitements printaniers et d’éviter les traitements herbicides à l’automne afin de conserver de la végétation en fin de saison. Un couvert végétal pourra maintenir la neige autour des racines du pommier et assurer une meilleure protection hivernale. Il favorisera également l’hibernation des acariens prédateurs. Cependant, la hauteur du couvre-sol devra être minimale afin de ne pas favoriser l’établissement du campagnol des champs.

Certains herbicides peuvent être utilisés durant l’année de l’implantation du verger, avant ou après la plantation des pommiers. Dans les vergers établis, ils sont utilisés en fonction de l’apparition des mauvaises herbes : en prélevée ou en postlevée. Pour plus de détails sur les herbicides homologués en pomiculture au Québec, consultez la fiche Herbicides, rodenticides, régulateurs de croissance et autres produits phytosanitaires homologués en pomiculture au Québec et la fiche Efficacité potentielle des herbicides homologués en pomiculture au Québec, régulateurs de croissance et autres produits phytosanitaires homologués en pomiculture au Québec.

Herbicides de préplantation

Ces herbicides, appliqués avant l’implantation d’un verger, sont absorbés par les mauvaises herbes au moment de leur germination. L’application de ces herbicides doit donc se faire avant la levée des mauvaises herbes. Les conditions d’application (dose, % de matière organique, volume d’eau, etc.) de ces herbicides sont très variables d’un produit à l’autre. Assurez-vous de lire l’étiquette pour bien les utiliser.

Herbicides de prélevée

Les herbicides de prélevée, aussi appelé herbicides résiduels, sont appliqués avant la levée des mauvaises herbes. Ces produits agissent en nuisant à leur germination ou en créant à la surface ou sous la surface du sol une zone toxique pour les graines ou les plantules des mauvaises herbes visées. L’indaziflam (ALION), le flumioxazine (CHATEAU), la simazine (PRINCEP, SIMAZINE, SIMADEX), le dichlobénil (CASORON) et le terbacile (SINBAR) sont des exemples d’herbicides de prélevée. Pour la plupart, ces herbicides s’activent pleinement à la suite d’un apport d’eau minimum de 12 mm. Ces produits ont donc besoin d’humidité, soit par la pluie ou par irrigation, pour pouvoir être pleinement efficaces.

ATTENTION : Les risques de phytotoxicité de ces herbicides sont plus élevés sur des sols légers ayant moins de 2 % de matière organique. Pour diminuer ces risques, il est préférable d’éviter que les racines de pommiers de remplacement nouvellement plantés ne viennent en contact avec un sol traité depuis moins de trois ans avec un herbicide de prélevée.

Herbicides de postlevée

Les herbicides de postlevée s’utilisent après la levée des mauvaises herbes. Ces produits peuvent être systémiques ou de contact. Ces herbicides seront habituellement plus efficaces si les mauvaises herbes sont jeunes et en croissance active. Bref, ils ne doivent pas être utilisés trop tardivement en saison. Certains de ces herbicides seront plus efficaces sur les graminées et/ou sur les mauvaises herbes à feuilles larges. D’autres vont aussi permettre de cibler les vivaces ou seulement les annuelles. Il convient donc de dépister son verger pour cibler le moment d’application mais aussi afin de choisir le ou les produits adéquats (voir la fiche Herbicides, rodenticides, régulateurs de croissance et autres produits phytosanitaires homologués en pomiculture au Québec et la fiche Efficacité potentielle des herbicides homologués en pomiculture au Québec, régulateurs de croissance et autres produits phytosanitaires homologués en pomiculture au Québec.)

Herbicides systémiques

Les herbicides systémiques sont absorbés et transportés à l’intérieur de la plante. Ils sont donc habituellement efficaces pour traiter les vivaces. En circulant dans la plante, ils perturbent différents processus comme la photosynthèse, la synthèse des acides aminés et le développement cellulaire. La croissance et le développement de la plante sont alors déréglés ou même arrêtés, ce qui la fait mourir. Le glyphosate (ROUNDUP, GLYFOS) fait partie de ce type d’herbicides et ne doit pas être appliqué après la mi-juillet puisque, selon certaines études, il pourrait contribuer au brunissement interne des fruits pour les cultivars sensibles comme Empire, entreposés à long terme (voir la fiche sur les Désordres physiologiques et maladies d’entrepôt). Lors de l’application de ces herbicides, il est important d’éviter que l’herbicide touche les feuilles du pommier, l’écorce récente et les drageons à la base du tronc. Ces parties peuvent absorber l’herbicide, développer des symptômes de phytotoxicité et être endommagées. Conséquemment, avant de traiter avec des herbicides systémiques, il est conseillé de couper les drageons des pommiers.

bouquets endommagés (phytotoxicité)

Exemple de phytotoxicité causé par des herbicides (source : OMAFRA).

Herbicides de contact

Au contraire des herbicides systémiques, les herbicides de contact ne sont pas transportés dans la plante. Ils détruisent seulement le feuillage avec lequel ils entrent en contact. Ils sont l’équivalent de réaliser une tonte chimique. Leur effet sur les vivaces est donc plus limité que les herbicides systémiques. Ils n’ont aucun effet sur les parties souterraines des mauvaises herbes. Avec ce type de produit, il est important de couvrir uniformément le feuillage des plantes à éliminer. Le carfentrazone-éthyle (AIM), le glufosinate d’ammonium (IGNITE) et le diquat (DESSICASH) font partie de ce groupe.  Les herbicides biologiques, comme ceux à base d’acide acétique (SERENE) ou d’acide caprique/caprylique (BIOLINK), font aussi partie de ce groupe.

Application des herbicides

Les appareils servant à la pulvérisation des herbicides sont les suivants :

  • Pulvérisateur conventionnel (aussi appelé rampe à herbicides);
  • Pulvérisateur à application contrôlée de gouttelettes, avec couvercle protecteur (aussi appelé CDA);
  • Humecteur à mèche pour application manuelle localisée;
  • Applicateur portatif manuel avec une buse simple pour application localisée.

Précautions à prendre avant tout traitement herbicide

Observations des conditions météorologiques

Il est possible de réduire la dérive lors des applications en prenant soin d’observer les conditions météorologiques suivantes : la vitesse du vent, la température pendant l’application et le taux d’humidité relative.

Dans le cas d’une application d’herbicide avec un pulvérisateur à rampe, les paramètres suivants sont recommandés : vitesse maximale du vent de 7-13 km/h avec une température inférieure à 25 °C et une humidité relative supérieure à 50 %. L’ensemble de ces conditions est souvent retrouvé en fin de journée (pour plus d’informations sur la dérive des pesticides, consultez la fiche sur Réduire la dérive de pesticides.

Vérification de l’état de votre pulvérisateur

Les applications d’herbicides doivent toujours être faites avec un pulvérisateur réservé à cette fin et les précautions suivantes doivent être prises :

  • Les pulvérisateurs sont des outils de précision, assurez-vous de les garder en bon état de fonctionnement et de les étalonner régulièrement. L’étalonnage doit être effectué une fois par année en respectant les paramètres suivants : la rampe doit être à une hauteur de 0,3 m par rapport au sol et la vitesse maximale du tracteur doit être réglée à moins de 6 km/h.
  • Les pulvérisateurs atomiseurs, portatifs ou non, ne doivent jamais servir pour l’application d’herbicides. Ce type d’appareil produit de très fines gouttelettes qui dérivent facilement et peuvent causer de la phytotoxicité sur vos pommiers ou sur toute autre plante non visée par le traitement.
  • Le pulvérisateur à herbicides doit être nettoyé avec soin. Il est préférable d’effectuer un triple rinçage du réservoir avant de remiser le pulvérisateur. De plus, il est recommandé d’utiliser des produits commerciaux destinés à cet usage et de vérifier les particularités du nettoyage sur l’étiquette du produit. Pour certains herbicides, une eau savonneuse et un rinçage à l’eau claire ne sont pas suffisants.

Le pulvérisateur CDA, un bon choix?

Présent au Québec depuis 2004, le pulvérisateur CDA offre plusieurs avantages comparativement à l’utilisation de la rampe à herbicides :

  • La dérive étant fortement réduite, il peut être utilisé lors de journées venteuses sans risque de dégâts aux feuilles et aux jeunes troncs.
  • Il permet d’appliquer les herbicides de contact en concentré et donc de traiter une plus grande superficie avec une même quantité d’eau.
  • En utilisant moins d’eau dans le rétservoir lors de l’arrosage, la compaction des allées du verger et le temps de remplissage sont réduits.
  • Les coûts d’application des herbicides sont bien moindres avec ce système qu’avec une rampe à herbicides classique.

Ses inconvénients sont les suivants :

  • Les problèmes d’application sont plus difficiles à détecter car l’arrosage en concentré laisse peu de traces de gouttelettes comparativement au traitement effectué avec une rampe.
  • L’appareil est délicat, particulièrement la buse qui ne doit pas entrer en contact avec des roches ou autres débris sur le parcours de l’arrosage.
  • Son coût d’achat est élevé par rapport à un pulvérisateur conventionnel.

Pour en savoir davantage

Pourquoi les espèces exotiques envahissantes sont nuisibles – Canada.ca

Lutte contre les mauvaises herbes dans les vergers | ontario.ca

Gestion du sol des vergers dans les nouveaux vergers de pommiers

Vitrines de régie à moindres risques dans la pomme : optimisation des pulvérisations et diversification des modes d’intervention pour la réduction de l’empreinte environnementale de la pomiculture québécoise – IRDA

La tondeuse ByPass pour réduire l’utilisation d’herbicides – Le magazine de l’équipement au Canada

Broyeur entre rangée ECOSPRINT EASY

Oeliatec : désherbage à eau chaude

 

Références

Aller, D., Zeppetella, D. & Veraldi, S. Orchard floor management under maritime climate conditions. Fruit Quaterly, 30 (3), 14-18. (2022).

Boyer, L. Revue de littérature systématique sur le potentiel d’utilisation des paillis organiques à améliorer la qualité du sol et la durabilité des vergers de pommes du Québec. Département des sols et de génie agroalimentaire de l’Université Laval. (2021).

Giroux, D. Le désherbage mécanique dans les productions maraîchères et de petits fruits. Agri-Réseau. (2019).

Leblanc, M. Lutte mécanique, thermique et produits désherbants. Institut de recherche et de développement en agroenvironnement. (2017).

Cette fiche est une mise à jour de la fiche originale du Guide de référence en production fruitière intégrée à l’intention des producteurs de pommes du Québec 2015. © Institut de recherche et de développement en agroenvironnement. Reproduction interdite sans autorisation.

Auteurs de la première édition : Daniel Cormier, Robert Maheux et Yvon Morin
Auteure de la mise à jour 2023 : Stéphanie Gervais
Dernière mise à jour par l’auteure : 8 mai 2023

Le cerf de Virginie, appelé aussi le chevreuil, peut causer des dommages considérables dans les vergers. Le ministère des Ressources naturelles et de la Faune ayant déjà rapporté que des populations élevées de cerfs de Virginie sont présentes dans les zones de chasse du sud et de l’ouest de la province, il n’est pas surprenant de constater une augmentation des dommages dans les vergers non clôturés de ces régions.

C’est principalement au cours de l’hiver que les dommages sont observés, alors que la nourriture en milieu naturel est moins abondante et moins accessible. Le cerf se nourrit de bourgeons à fruits et de rameaux, ce qui peut mener à une perte importante de rendement pour un pommier en production ainsi qu’à des dommages irréparables, voire la mort, particulièrement pour de petits pommiers. Les attaques répétées sur de jeunes arbres non en production rendent aussi irréaliste toute replantation de la part du producteur.

Photos de cerf de virginie (source : Stéphanie Gervais, IRDA).

Dommage de broutement du cerf de virginie dans une jeune plantation (source : Vicky Filion).

La stratégie de lutte utilisée pour contrer les dommages causés par le cerf de Virginie dépend principalement du niveau de dommages observé dans votre verger. À l’apparition des premiers dommages, s’ils sont faibles et peu fréquents, il est possible d’utiliser des produits répulsifs. Cependant, s’il y a une augmentation constante des dégâts et que les dommages sont plus fréquents, il est plutôt recommandé d’opter pour une clôture dans le but d’obtenir une solution efficace à long terme.

Répulsion

Les répulsifs gustatifs et odorants

Ces répulsifs sont des substances dont l’odeur ou le goût possède la propriété de tenir les animaux à l’écart pour une période limitée. Ce moyen de lutte peut être efficace pour protéger quelques arbres, mais il est peu fiable pour protéger l’ensemble d’un verger. L’efficacité de plusieurs répulsifs est très variable selon le degré d’accoutumance développé par le cerf et il faut répéter souvent après les pluies. Ces produits doivent être utilisés en prévention, avant que les cerfs prennent l’habitude de visiter votre verger. De plus, lorsque les cerfs sont affamés, les répulsifs sont généralement inefficaces.

Les répulsifs sonores et visuels

Il existe sur le marché des produits qui servent à éloigner les cerfs à l’aide de bruits ou de sons émis par des appareils électroniques. Ces dispositifs n’ont qu’un effet temporaire, car les cerfs s’y habituent très rapidement et n’y portent plus aucune attention après quelques jours. Il est également important de s’informer auprès des autorités locales pour vérifier si la réglementation permet l’usage de tels systèmes.

Clôtures

L’installation d’une clôture peut assurer au verger un haut niveau de protection face au cerf de Virginie. La présence d’une clôture est le moyen le plus dissuasif pour empêcher sa présence dans le verger.

Lorsqu’une clôture est installée, il faut se rappeler que le cerf de Virginie est un excellent sauteur et qu’il peut également passer sous la clôture. Pour obtenir le maximum d’efficacité, il est donc important de respecter la hauteur recommandée pour chaque type de clôture et de s’assurer qu’elle soit fixée près du sol. Au Québec, la hauteur de la clôture doit notamment tenir compte de l’accumulation de neige.

Une étude approfondie des coûts, mais également de l’entretien que nécessite chaque type de clôture, peut éviter des dépenses inutiles. Avant de choisir l’une ou l’autre des clôtures, il faut être bien déterminé à l’entretenir de façon adéquate afin de maintenir son efficacité. À cet effet, un tableau comparatif des coûts* des clôtures a été compilé par le MRNF dans le document Le cerf de Virginie – Comment faire face aux dommages qu’il peut causer. Prendre note que le fascicule n’est pas daté et que les prix sont sujets à changement.

Page couverture du fascicule « Le cerf de Virginie – Comment faire face aux dommages qu’il peut causer » (source : MRNF).

 

Clôture en treillis

La clôture en treillis est actuellement très utilisée contre le cerf de Virginie au Québec. Il en existe différents modèles et chacun de ces modèles est caractérisé par un carrelage et des matériaux spécifiques. La hauteur de la clôture doit être établie en fonction du niveau d’accumulation de neige de votre région, sans jamais être inférieure à 2,4 m.

Clôture en treillis d’acier galvanisé 

L’utilisation de clôtures en broche carrelée d’acier galvanisé est la plus répandue. Deux types de carrelage (grosseur des mailles) sont disponibles : 10 ou 15 cm. Elle est disponible au Québec dans les coopératives agricoles en rouleaux de 1,2 m de hauteur par 100 m de longueur. Il est recommandé de placer un rouleau de 1,2 m avec des mailles de 10 cm dans le bas de la clôture, afin d’éviter que le panache du cerf s’y accroche. Un rouleau de 1,2 m est alors superposé avec des mailles de 15 cm dans le haut pour former une clôture de 2,4 m de hauteur. Il existe aussi des rouleaux de 2,4 m de hauteur, mais ils sont plus difficiles à trouver. Ce type de clôture possède une durée de vie de 20 à 30 ans selon la qualité de son entretien.

Un cerf courant à côté d’une clôture en treillis d’acier galvanisé (source : ceresAI).

Clôture en treillis de polypropylène

Cette clôture est faite d’un treillis de polypropylène résistant au froid et aux rayons ultraviolets. Elle offre l’avantage de s’installer et de se modifier facilement et elle nécessite moins de poteaux que la clôture de treillis en acier galvanisé pour la supporter à cause de sa légèreté. Elle est presque invisible lorsque comparée au modèle en acier, et par conséquent, elle n’a pas l’effet dissuasif de l’acier. Elle est également plus fragile à l’impact d’un cerf en comparaison avec l’acier galvanisé, mais elle est facilement réparable. Elle est disponible au Québec en rouleaux de 2,3 m de hauteur par 100 m de longueur. Un rouleau de polypropylène est environ deux fois moins dispendieux qu’un rouleau d’acier galvanisé. Elle possède une garantie de 10 ans de la part du fabricant.

Clôture en polypropylène. (source: Erin Benner, The Benner Deer Fence Co.)

Précautions et entretien des clôtures en treillis

Dans le cas d’une clôture de treillis, une inspection régulière permet de vérifier la présence de trous, la solidité des poteaux et de constater si la clôture se rend toujours jusqu’au sol. Ceci évitera de se retrouver avec des problèmes, car il est toujours difficile de sortir un cerf de Virginie d’un verger clôturé! Pour les mêmes raisons, il est recommandé de ne jamais laisser les portes d’un verger clôturé ouvertes.

Clôture électrique

La clôture électrique agit surtout comme une barrière psychologique pour le cerf. Son installation fait en sorte que les cerfs sont tentés de la traverser par-dessous ou entre les fils plutôt que par-dessus. Lorsque le cerf entre en contact avec la clôture, il ferme un circuit électrique qui déclenche un choc électrique dissuasif. Ce type de clôture demande plus d’entretien que celles en treillis, car les mauvaises herbes et l’accumulation de neige peuvent causer des mises à la terre nuisant à son bon fonctionnement. Elle est plus économique à l’achat et à la pose en comparaison avec une clôture de treillis. Cependant il est parfois nécessaire d’avoir recours à un spécialiste pour son installation, ce qui en augmente les frais. Il existe plusieurs types de clôture électrique, dont la clôture électrique verticale de 2,4 m de hauteur et la clôture électrique inclinée. Elles possèdent toutes une durée de vie de 20 à 30 ans.

clôture électrique contre le cerf de Virginie / chevreuil

Illustration d’une clôture électrique (source : Carbonneau, MRNF).

clôture contre le cerf de Virginie / chevreuil

Illustration d’une clôture électrique inclinée (source : Cécile Benoît, MRNF).

 

Pour en savoir davantage

Le cerf de Virginie – Comment faire face aux dommages qu’il peut causer

Guide à l’intention des propriétaires subissant des dommages causés par le cerf de Virginie

La Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune s’applique aussi à votre verger. Consultez la fiche sur Les animaux de chasse et la loi si vous prévoyez piéger ou chasser des animaux dans votre verger.

 

Cette fiche est une mise à jour de la fiche originale du Guide de référence en production fruitière intégrée à l’intention des producteurs de pommes du Québec 2015. © Institut de recherche et de développement en agroenvironnement. Reproduction interdite sans autorisation.

Auteurs de la première édition : Daniel Cormier, Robert Maheux, Yvon Morin et Gérald Chouinard
Auteure de la mise à jour 2023 : Gaëlle Charpentier
Dernière mise à jour par l’auteure : 20 décembre 2022

 

Le campagnol des champs est une menace pour les jeunes pommiers, surtout lorsque les populations atteignent des densités élevées. Les populations de ce rongeur sont cycliques et atteignent un pic environ à tous les deux ans. Il se nourrit généralement de plantes herbacées, mais durant l’hiver, lorsque celles-ci se font rares, il peut se nourrir d’écorce et de racines. C’est donc durant la saison hivernale qu’il endommage les pommiers en grugeant l’écorce des troncs et des branches sous la couche de neige. L’écorce grugée laisse voir des marques de formes irrégulières et à angles variés, plus petites que celles causées par le lièvre ou la marmotte.

Dommages causés par un campagnol des champs (source: Gaëlle Charpentier, Agropomme et Animaux du Québec).

Le terme « mulot », en général, ne signifie pas toujours « campagnol », il est donc sage de dépister les petits mammifères à l’aide de trappes pour bien les identifier et intervenir au besoin. Parmi les autres petits mammifères présents dans le verger, il y a la taupe et la musaraigne qui causent peu ou pas de dégâts aux pommiers. Ils sont relativement faciles à différencier des campagnols par leur long museau étroit et leurs très petits yeux, parfois presque complètement dissimulés dans leur fourrure.

Photo de musaraigne (source : Animaux du Québec).

Dépistage

Le dépistage des campagnols est très peu réalisé et les interventions se basent sur l’historique du verger et l’observation d’indices dans le verger de la présence de campagnols (dommages sur le tronc au printemps, galeries présentes à la suite de la fonte des neiges, etc.). Étant donné le risque de mortalité pour les jeunes plantations, les protections et mesures de prévention contre les campagnols devraient être mises en place dès la première année de plantation, peu importe l’historique du verger. Pour les arbres plus âgés, une surveillance des dommages au printemps et l’observation de la population durant l’été et l’automne vous permettra de juger la nécessité d’implanter des méthodes de lutte. Soyez attentifs lors de vos différents travaux dans le verger, y compris le fauchage, vous pourriez observer des campagnols courir et ils vous permettront de déterminer vos secteurs à risque.

Galeries et dommage au tronc causé par des campagnols (Source : IRDA (gauche) et Agropomme (centre et droite)).

Stratégie de lutte

La stratégie de lutte contre le campagnol des champs consiste à éliminer les sites propices à l’établissement ou à la construction de terriers, à exposer les campagnols aux prédateurs et à empêcher qu’ils se nourrissent des pommiers. Si ces moyens de lutte (décrits ci-après) sont utilisés simultanément et que de l’activité ou de nouveaux dommages demeurent visibles, il est alors possible d’ajouter, aux moyens déjà mis en œuvre, l’utilisation de rodenticides afin d’abaisser la densité des populations. Avant d’appliquer ces produits, il est cependant important de s’assurer que les densités de population sont assez élevées pour justifier un tel traitement.

Il faut bien comprendre que l’utilisation de poisons pose un risque élevé pour plusieurs mammifères – incluant les humains – et que de nombreux animaux (rapaces, renards, belettes, mouffettes, chats, chiens, etc.) peuvent mourir d’avoir mangé des rongeurs, morts ou vivants, ayant ingéré des rodenticides. De plus, cette forme de lutte ne constitue pas un moyen de lutte durable contre les campagnols, puisque tout espace vide laissé par la mort de quelques-uns d’entre eux sera vite compensé par les femelles prolifiques qui peuvent se reproduire avant d’atteindre l’âge de deux mois. L’utilisation de stratégies comme la modification de l’habitat ou le recours au treillis est donc indispensable.

Modification de l’habitat

Lorsque le problème est identifié, il suffit souvent de modifier l’environnement du verger pour réduire les populations de campagnols des champs. Pour ce faire, il faut s’inspirer du comportement du campagnol pour mieux éliminer ses cachettes et ses sources de nourriture. Les campagnols se nourrissent généralement de plantes herbacées et détestent rester à découvert, devenant alors trop vulnérables à tous les prédateurs imaginables. Les producteurs et productrices veilleront donc à :

  • Éliminer tout fagot de branches issues de la taille des arbres, les murs de pierres situés à proximité des vergers ou tout amas de détritus.
  • Maintenir de façon régulière, et plus particulièrement à l’automne, le couvre-sol à une faible hauteur par un fauchage sur le rang et entre les rangs de pommiers. Attention lors de la fauche que votre équipement ne laisse pas de touffes de foin qui deviendraient alors des cachettes pour les campagnols. Idéalement pour les jeunes plantations, contrôlez toute végétation durant la saison complète par de l’herbicide ou autres méthodes. Consulter la fiche sur Les mauvaises herbes sur la lutte aux mauvaises herbes.
  • Ramassez les pommes au sol, lesquelles attirent fortement les campagnols.

Sur le long terme, éliminer les habitats et les sources de nourriture est la solution la plus efficace pour réduire les populations de campagnols dans les vergers.

Protection du tronc : utilisation de treillis

Utilisé de concert avec l’élimination des abris préférés du campagnol des champs, le treillis métallique ou de plastique constitue une autre technique pouvant offrir une bonne efficacité de lutte contre ce petit mammifère. Cette technique d’exclusion est particulièrement recommandée lorsque le verger se trouve à proximité d’un environnement favorable à la prolifération des rongeurs. Il s’agit de couvrir la base du tronc d’un treillis suffisamment haut pour qu’il s’élève à environ 10 cm au-dessus de la couverture de neige anticipée. Généralement une hauteur d’au moins 45 cm est visée. Le treillis doit être inséré dans le sol, idéalement à une profondeur d’au moins 5 cm, et être bien refermé pour ne pas laisser place à l’intrusion. Le maillage du treillis devra mesurer 0,6 cm tout au plus. Assurez-vous qu’il reste suffisamment d’espace au tronc pour son développement pendant la saison de croissance.

Tronc d’arbre protégé par un treillis métallique (source : MAPAQ).

Les spirales de plastique ne sont pas recommandées :

  • Elles fournissent un milieu favorable à l’établissement de certains insectes nuisibles telles la sésie du cornouiller et la cochenille de San José.
  • Elles deviennent inefficaces contre les rongeurs avec le grossissement du tronc, les languettes de la spirale s’écartant et des parties de tronc n’étant plus protégées.
  • Elles peuvent aussi favoriser certaines pourritures opportunistes si l’arbre est déjà affaibli.

Utilisation de rodenticides

Les rodenticides homologués en pomiculture consistent en des appâts empoisonnés à l’aide de produits anticoagulants (ex : diphacinone et chlorophacinone) ou des produits toxiques (ex : phosphure de zinc) pouvant être dangereux pour presque toutes les formes de vie. Ils doivent être appliqués avec la plus grande prudence afin d’éviter :

  • Que les animaux domestiques ou les jeunes enfants ingurgitent le produit et s’empoisonnent.
  • Que les prédateurs naturels des campagnols ingurgitent le produit et s’empoisonnent.

Un campagnol qui a survécu à un appât empoisonné après en avoir été malade évitera ensuite le premier appât venu. Il faut donc prendre toutes les précautions requises pour que le premier appât soit mortel! D’où l’importance d’utiliser le rodenticide en quantité suffisante pour provoquer un empoisonnement fatal (voir ci-après), tout en évitant d’exposer le produit de façon dangereuse aux autres mammifères. Dans ce but, il est fortement recommandé de regrouper les appâts dans des mangeoires permanentes.

Mangeoires permanentes : Plusieurs méthodes de distribution d’appâts empoisonnés peuvent être employées dans les vergers, mais l’utilisation de mangeoires permanentes est la seule recommandée en PFI en raison de son efficacité et de son plus haut niveau de sécurité. De plus, les mangeoires permanentes offrent une solution à long terme pour lutter contre les populations. La mangeoire en forme de T inversé est composée d’un tuyau vertical recevant les appâts empoisonnés et d’un tuyau horizontal reposant sur le sol, par lequel les campagnols pénètrent pour se nourrir des appâts. Ce type de mangeoire permet de protéger les appâts des intempéries et de conserver l’efficacité du produit plus longtemps. De plus, il est sécuritaire car il garde le poison hors de portée des humains, des gros mammifères et des oiseaux. Pour installer et utiliser des mangeoires permanentes, procédez comme suit :

mangeoire permanente pour campagnol

Schéma d’une mangeoire permanente (source : Marc Légaré, IQDHO).

  • Placez les mangeoires sur le sol non enneigé dans les rangées, entre deux pommiers. L’utilisation de 12 mangeoires par hectare, en doublant ce taux dans les secteurs à risque, permet de lutter efficacement contre les campagnols et d’éviter des dommages aux pommiers. Les secteurs à risques sont les rangs avec un historique de dommages et/ou avec des signes de présence de campagnols, et ceux situés à proximité d’endroits susceptibles d’en abriter (ex : les fossés, les amoncellements de pierres ou les terrains vacants). N’oubliez pas non plus vos jeunes plantations qui sont plus à risque de mortalité en cas de dommages.
  • Fixez la partie supérieure de la mangeoire à un tuteur en bois traité de 35 cm de longueur enfoncé à une profondeur de 15 cm dans le sol ou encore, attachez la mangeoire au tronc du pommier.
  • Remplissez le tuyau vertical de la mangeoire à l’aide d’appâts empoisonnés recommandés contre le campagnol des champs et fermez l’extrémité supérieure avec un capuchon.
  • En été et surtout à l’automne, vérifiez à quelques reprises le niveau de la réserve d’appâts empoisonnés dans le tuyau vertical des mangeoires et, au besoin, remplissez à nouveau. Ce suivi est particulièrement important dans les secteurs à risque du verger. À chaque automne, videz le contenu de la mangeoire et remplissez-la à nouveau avec du produit frais.

Seuls les rodenticides de première génération sont recommandés en PFI :

  • Phosphure de zinc (ex : RODENT BAIT ou RODENT PELLETS) : à utiliser avec toutes les précautions d’usage, en été ou de préférence après la récolte.
  • Chlorophacinone (ROZOL GRANULÉS À LA PARAFFINE) et diphacinone (RAMIK BRUN) : ces anticoagulants doivent être utilisés après la récolte, mais avant la première neige pour être directement et facilement accessibles aux campagnols pendant l’hiver.

Voir la fiche sur les Herbicides, rodenticides, régulateurs de croissance et autres produits phytosanitaires homologués en pomiculture au Québec pour la liste des rodenticides homologués en vergers.

Quelques précautions essentielles pour obtenir de bons résultats avec les rodenticides :

  • Utilisez ces produits de concert avec les autres méthodes et uniquement lorsque ces dernières ne permettent pas de maintenir les densités de population à des niveaux acceptables.
  • Ramassez toutes les pommes tombées avant d’utiliser un rodenticide contre les campagnols. En l’absence de pommes, l’animal s’intéressera davantage aux appâts.
  • Pour mieux protéger les autres espèces animales, évitez autant que possible les formulations cirées et les appâts à base de maïs, car ces types de produits les attirent davantage.
  • Intervenez avant les premières chutes importantes de neige car celles-ci procurent aux campagnols une protection additionnelle.

 

Cette fiche est une mise à jour de la fiche originale du Guide de référence en production fruitière intégrée à l’intention des producteurs de pommes du Québec 2015. © Institut de recherche et de développement en agroenvironnement. Reproduction interdite sans autorisation.

Auteurs de la première édition: Daniel Cormier, Robert Maheux et Yvon Morin
Auteures de la mise à jour 2023: Audrey Charbonneau et Stéphanie Gervais
Dernière mise à jour par les auteures : 9 mars 2023

 

Le lièvre d’Amérique et le lapin à queue blanche sont considérés comme des ravageurs mineurs en PFI. Pendant l’hiver, ils peuvent se nourrir de pommiers en rongeant les troncs, les branches basses et les bourgeons, principalement sur de jeunes arbres nains et semi-nains. Les dommages prennent la forme d’une coupe en biseau formant un angle de 45° nettement définie, située dans les premiers 50 cm au-dessus du sol.

Lièvre d’Amérique et Lapin à queue blanche (source : MELCCFP et IRDA).

Pour minimiser la présence de ces rongeurs, il faut tout d’abord éviter de créer des conditions propices à leur établissement et encourager la présence de prédateurs (voir ci-après). Toutefois, en cas de forte densité de lièvres ou de lapins, des mesures supplémentaires de lutte devront probablement être envisagées. Dans ce cas, la pose d’un cylindre grillagé (voir ci-après) protégera adéquatement les pommiers des zones à risque. La chasse et l’utilisation de répulsifs peuvent également être utilisées, mais ils ne constituent pas des moyens de lutte durables contre le lièvre et le lapin.

Modification de l’habitat

  • À l’intérieur et autour du verger, veillez à éliminer tout matériau susceptible d’être utilisé par ces rongeurs pour se construire un gîte (ex : amas de détritus, broussailles, ).
  • Encouragez la présence de prédateurs naturels tels que les renards, aigles et hiboux en ne détruisant pas les boisés naturels présents autour du verger. Les arbres matures ou de haute taille sur le pourtour du verger favoriseront également la présence des oiseaux de proie.

Protection des troncs : utilisation d’un cylindre grillagé

Les cylindres grillagés placés autour des troncs des pommiers offrent un niveau de protection élevé lorsque certaines règles sont respectées. Pour une protection contre le lièvre et le lapin, le treillis devra avoir des mailles d’une grosseur maximale de 2,5 à 5 cm et devra être assez éloigné du tronc pour empêcher l’animal de gruger à travers les mailles. Un maillage inférieur à 0,6 cm protégera aussi les pommiers contre le campagnol des champs. La hauteur minimale recommandée est de 50 cm. Pour une protection maximale, il est recommandé d’enfouir le bas du cylindre de 5 cm dans le sol. Au printemps, il faut s’assurer que le treillis laisse suffisamment d’espace au tronc pour son développement pendant la saison de croissance.

La Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune s’applique aussi à votre verger. Consultez la fiche sur  Les animaux de chasse et la loi si vous voulez piéger ou chasser des animaux dans votre verger.

Pour en apprendre davantage sur le lièvre d’Amérique et le lapin à queue blanche, consultez les fiches produites par le gouvernement du Québec disponibles sur les liens Internet suivants :

Lapin à queue blanche | Gouvernement du Québec

Lièvre d’Amérique | Gouvernement du Québec

 

Cette fiche est une mise à jour de la fiche originale du Guide de référence en production fruitière intégrée à l’intention des producteurs de pommes du Québec 2015. © Institut de recherche et de développement en agroenvironnement. Reproduction interdite sans autorisation.

Auteurs de la première édition : Daniel Cormier, Robert Maheu et Yvon Morin
Auteures de la mise à jour 2023 : Audrey Charbonneau et Stéphanie Gervais
Dernière mise à jour par les auteures : 9 mars 2023

 

La marmotte creuse des trous et des tunnels sous les arbres, ce qui entraîne le dessèchement des racines. La présence de ces trous à la surface du sol est également une source de danger pour les travailleurs et les cueilleurs, et cause parfois des bris de machinerie. La marmotte peut en outre endommager le tronc des pommiers. Il faut éviter de confondre le terrier de la marmotte avec celui du renard, à proximité duquel se trouvent souvent des animaux morts, ou celui de la mouffette, bordé de fèces contenant des carapaces d’insectes. L’ouverture du terrier de la marmotte possède un diamètre d’environ 25 cm. Les terriers désaffectés peuvent abriter certains gibiers pendant l’hiver : ratons laveurs, renards, lièvres, etc.

marmotte

Marmotte commune (source : Sylvie Bellerose, IRDA).

Stratégie de lutte

Treillis métallique et clôtures

  • Les cylindres grillagés protègent le bas des arbres, mais malheureusement pas les racines.
  • Les clôtures utilisées contre les cerfs de Virginie ne suffisent pas à éloigner les marmottes, qui creuseront simplement un tunnel en dessous.

Répulsion

Le piment fort ou le poivre noir moulus saupoudrés autour de son habitat peuvent s’avérer efficaces. Des répulsifs commerciaux peuvent également repousser les marmottes. Cependant, leur utilisation ne garantit pas que l’animal ne creusera pas un autre terrier dans le verger.

Piégeage

Pour un animal isolé, il faut placer une cage-trappe à bascule de type HAVAHART sur le sentier qu’il utilise régulièrement. Puis, il suffit de l’appâter avec du beurre d’arachide, de la laitue, du maïs sucré, des pommes ou des carottes. Ce type de trappe permet d’éviter la mort d’animaux domestiques ou sauvages non visés. L’animal doit être relocalisé à au moins 30 km de tout jardin ou culture. Les pièges CONIBEAR 120 (pour les jeunes) ou 220 sont déconseillés lorsqu’il existe un risque de capturer des animaux domestiques.

Chasse

Une chasse intensive au printemps peut constituer un moyen rapide et efficace pour réduire les populations de marmottes à un niveau acceptable. Le moment le plus propice pour s’y adonner est lors de journées ensoleillées lorsque la marmotte se tient immobile près de son terrier.

La Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune s’applique aussi à votre verger. Consultez la fiche sur Les animaux de chasse et la loi si vous voulez piéger ou chasser des animaux dans votre verger.

Pour vous procurer un permis de chasse aux petits gibiers, consultez le site Internet du gouvernement du Québec : https://www.quebec.ca/tourisme-et-loisirs/activites-sportives-et-de-plein-air/chasse-sportive. Il est également recommandé de vérifier la réglementation de votre municipalité concernant la possibilité d’utiliser une arme à feu, car il peut y avoir des interdictions.

Fumigation

La fumigation des tunnels de marmotte fonctionne efficacement, mais elle doit être utilisée avec les plus grandes précautions. Les produits homologués ne doivent pas être utilisés à proximité des bâtiments à cause des risques d’incendie et de propagation de la fumée. Il faut prendre bien soin de se placer dos au vent pour éviter de respirer les émanations.

Pour en apprendre davantage sur la marmotte commune, veuillez consulter la fiche produite par le gouvernement du Québec disponible sur le lien Internet suivant :

Marmotte commune | Gouvernement du Québec

 

Cette fiche est une mise à jour de la fiche originale du Guide de référence en production fruitière intégrée à l’intention des producteurs de pommes du Québec 2015. © Institut de recherche et de développement en agroenvironnement. Reproduction interdite sans autorisation.

Auteurs de la première édition : Daniel Cormier, Robert Maheux et Yvon Morin
Auteures de la mise à jour 2023 : Audrey Charbonneau et Stéphanie Gervais
Dernière mise à jour par les auteures : 9 mars 2023

 

Porc-épic

Le porc-épic gruge l’écorce du pommier, principalement dans le haut des arbres. Il ronge l’écorce en plaques aux formes irrégulières et affecte généralement plusieurs pommiers dans la même zone. Ces animaux causent rarement des dommages étendus. Cependant, si l’un d’eux ou toute une famille causent des problèmes, il est préférable de s’adresser à un agent de protection de la faune (voir la fiche sur Les animaux de chasse et la loi).

porc-épic
Porc-épic piégé (source : Gaétan Racette).

Écureuils

L’écureuil roux peut endommager les pommes contenues dans les coffres lors de la récolte en insérant ses dents dans plusieurs d’entre elles pour en prendre de petites bouchées. Ce phénomène est très localisé et ne se produit pas chaque année. L’écureuil gris affectionne quant à lui les pommes qu’il peut ramasser lui-même dans le haut des arbres. Les dommages sur fruits peuvent être plus importants lors de saisons plus sèches et chaudes.

Dommage d’écureuil sur une pomme prise au sommet du pommier (source : Stéphanie Gervais).

Oiseaux frugivores

Lors d’étés particulièrement secs, quelques oiseaux peuvent tenter de se désaltérer à même les fruits lorsque ceux-ci commencent à se colorer. Les dégâts qui en résultent sont causés surtout par les étourneaux et les corneilles.

Il existe sur le marché des systèmes qui servent à éloigner les oiseaux nuisibles à l’aide de sons puissants émis par des appareils électroniques. Cependant, les oiseaux s’y habituent très rapidement et l’efficacité de ces appareils diminue avec le temps. Il est également important de s’informer auprès des autorités locales pour vérifier si la réglementation permet l’usage de tels systèmes.

De gros ballons sur lesquels sont dessinés de grands yeux, semblables à ceux d’un hibou, sont aussi disponibles dans le commerce et peuvent également diminuer les visites dans les secteurs à risque.

Certains oiseaux peuvent aussi être chassés à condition de posséder le permis requis, mais ils sont particulièrement difficiles à atteindre (voir la remarque à la fin de cette fiche).

Gélinotte huppée

Dans les régions où sa population est abondante, la gélinotte huppée, communément appelée « perdrix », peut occasionner des dommages non négligeables aux pommiers en se nourrissant des bourgeons à fruits. Ces dégâts, parfois confondus avec ceux du cerf de Virginie, peuvent rarement causer des pertes importantes.

gélinotte huppée

Gélinotte huppée (source : Sylvie Bellerose, IRDA).

Entretien des abords du verger

Un entretien adéquat du verger et des sous-bois contigus prévient la multiplication de la gélinotte huppée, celle-ci n’y trouvant plus l’habitat requis pour la protection de sa couvée. Pour ne pas favoriser la présence de la gélinotte dans les vergers, il est donc utile d’éliminer fourrés, taillis, broussailles et haies aussi bien à l’intérieur qu’en bordure du verger. Il est en outre judicieux d’enlever les branches basses (situées à 2 m du sol et moins) des arbres des sous-bois bordant le verger.

Chasse

La gélinotte huppée étant un gibier très recherché, la chasse effectuée au moment prévu par la réglementation (avec un permis de chasse au petit gibier) permet de réduire considérablement les populations de cette espèce (voir la remarque à la fin de cette fiche).

Dindon sauvage

Cet oiseau, de plus en plus répandu dans le sud du Québec, cause des problèmes dans les régions de la Montérégie et de l’Estrie en se nourrissant des pommes situées dans le bas des arbres ou tombées au sol à la fin de l’été et en automne. Au printemps, il peut se nourrir des bourgeons dans le bas des arbres.

dindon sauvage

Dindon sauvage (source: mnr.gov.on.ca).

L’utilisation de répulsifs gustatifs et odorants n’est pas efficace contre ce ravageur, puisque le dindon sauvage possède peu de sens de l’odorat et du goût. Cependant, il existe sur le marché des produits qui servent à éloigner des oiseaux nuisibles à l’aide de sons émis par des appareils électroniques qui peuvent être efficaces. Il est important de s’informer auprès des autorités locales pour vérifier si la réglementation permet l’usage de tels systèmes. Le dindon sauvage peut aussi être chassé, à condition de posséder le permis requis.

La Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune s’applique aussi à votre verger. Consulter la fiche sur Les animaux de chasse et la loi  si vous prévoyez piéger ou chasser des animaux dans votre verger.

Pour en apprendre davantage sur les mammifères et les oiseaux traités dans cette section, veuillez consulter les fiches individuelles produites par le gouvernement du Québec traitant des animaux importuns en milieu agricole, disponibles sur le lien Internet suivant :

Liste des espèces fauniques | Gouvernement du Québec

 

Cette fiche est une mise à jour de la fiche originale du Guide de référence en production fruitière intégrée à l’intention des producteurs de pommes du Québec 2015. © Institut de recherche et de développement en agroenvironnement. Reproduction interdite sans autorisation.