DÉVELOPPEMENT DES POMMIERS (F. Pelletier)

Dans l’ensemble, une très bonne nouaison est observée dans la majorité des cultivars selon les rapports des différents collaborateurs du Réseau.  Actuellement, le diamètre des fruits pour le cultivar McIntosh varie entre 10-12 mm en Montérégie. Des calibres de 10 mm sont observées dans les Laurentides et de 9-10 mm pour la région de l’Estrie. Dans la région de Québec, le stade nouaison (cv. McIntosh)  devrait être atteint en fin de semaine dans les sites les plus chauds.

INSECTES RAVAGEURS (G. Chouinard et F. Pelletier)

État de la situation

Les conditions météorologiques ont été favorables à l’activité du charançon de la prune lors des journées chaudes de la semaine dernière et quelques dommages récents de ponte ont été observés de façon localisée par les collaborateurs dans les différentes régions.

Des captures plus soutenues du carpocapse de la pomme ont été observées lors des derniers relevés dans quelques vergers en Montérégie et au Sud-ouest de Montréal. Selon le modèle prévisionnel du Réseau, les toutes premières éclosions devraient débuter dans les prochains jours et s’étaler sur plusieurs semaines, le pic d’éclosion n’étant prévu qu’en juillet (voir le tableau sommaire de la semaine). Le pic de capture devrait être observé dans un peu plus de deux semaines pour les régions les plus chaudes.

Des chrysalides de tordeuse à bandes obliques (TBO) ont commencé à être observées en Montérégie et au sud-ouest de Montréal.  Selon le modèle prévisionnel, les premières captures d’adultes sont prévues pour la semaine prochaine dans les régions les plus chaudes (voir le tableau sommaire).

Quelques observateurs du Réseau ont mentionné  la présence de punaises de la molène en nombre variable selon le site notamment en Montérégie Est et en Estrie. Des colonies de pucerons roses ont également été observées dans une minorité de vergers en Montérégie. Des punaises pentatomides (adultes et masses d’œufs), certaines espèces phytophages et certaines prédatrices, ont également été observées dans quelques vergers notamment en Montégie et au sud-ouest de Montréal.

Stratégies d’intervention

Charançon de la prune: bien que le modèle prévisionnel d’activité ne prévoie pas de favorables » au cours des prochains jours, nous vous invitons à la plus grande attention lors du dépistage, car nous sommes en période critique pour les dégâts de cet insecte. Consultez les communiqués précédents pour plus d’informations.

Carpocapse: la période d’intervention possible avec des produits ovicides débute le 9 juin dans le sud-ouest du Québec. Ceci n’est pas une recommandation de traiter cette semaine dans votre région! Le moment précis des applications dépend de la région, du type de produit utilisé, et la décision d’agir doit être justifiée par l’historique de dommages dans votre verger et doit chercher à limiter les applications annuelles à un nombre raisonnable. Soyez toutefois vigilants à partir de maintenant. Consultez le tableau sommaire et la fiche 76 du Guide de PFI pour des détails. Retenez aussi:

  • Chaque période d’intervention « propice » a une date de début, mais aussi une durée, qui peut être très longue dans le cas du carpocapse. Ainsi, selon les prévisions actuelles, l’éclosion des œufs de la première génération pourrait s’étaler  sur  7 semaines en Montérégie. Il importe donc de maximiser la durée d’action de chaque application d’un pesticide et de ne pas commencer les interventions dès le début d’une période propice, selon le produit utilisé et la météo.
  • Bien entendu, un verger hâtif ayant un important historique de dommages et une stratégie imposant plusieurs interventions, pourrait devoir commencer à être protégé dés la fin de semaine, si les conditions météo sont favorables à une bonne efficacité résiduelle.
  • Si vous avez aussi du petit carpocapse (fiche 85 du Guide de PFI), les produits efficaces contre le carpocapse réprimeront également son “petit” cousin (même si idéalement les applications devraient être faites quelques jours plus tôt).
  • Les diffuseurs actuellement utilisés pour la confusion sexuelle du carpocapse sont aussi efficaces pour combattre le petit carpocapse.

Puceron rose: il importe de dépister les éventuelles populations, qui peuvent endommager les fruits en formation et réduire le potentiel de récolte de l’année prochaine (voir la fiche 65 et la fiche 78 du Guide de PFI).  Si une intervention est nécessaire, choisissez le produit en fonction des espèces présentes au même moment, de façon à  préserver les espèces utiles et réprimer les espèces nuisibles.  Plusieurs produits sont disponibles, mais peu sont à la fois efficaces et admissibles en PFI. Le Réseau recommande l’utilisation d’aphicides sélectifs (SIVANTO PRIME, MOVENTO, CLOSER ou BELEAF). Caractéristiques des produits homologués contre le puceron rose en période estivale : SAgE pesticides.

Pucerons roses sur pousses

Dégâts sur pommes (source INRA)

 

 

 

 

 

 

Punaise de la molène et TBO: consultez les communiqués des semaines précédentes.

POUR EN SAVOIR PLUS 

  • Cliquez ici pour le sommaire hebdomadaire par région (observations et prévisions)
  • Cliquez ici pour les messages des conseillers du MAPAQ, les dernières prévisions et les observations en temps réel dans les vergers-pilotes du Réseau.

Dans les vergers avec un historique de feu bactérien (brûlure bactérienne), les premiers symptômes sur fleurs sont apparus hier (4 juin).Consultez la fiche 105 du guide PFI pour apprendre à reconnaitre les premiers symptômes et signes de la maladie.

Dans les vergers où des symptômes sont présentes, le temps de réponse est déterminant:

  1. L’éradication (émondage) doit débuter le plus vite possible, mais ne doit jamais être faite sur des arbres mouillés. Les opérations devraient être faites par temps sec. Toutes les opérations manuelles (ex: éclaircissage manuel) peuvent propager le feu. Soyez vigilants.
  2. Toute forme d’irrigation (incluant le goutte à goutte) doit être limitée au strict minimum pour ralentir la propagation. Il faut également cesser tout apport d’azote.
  3. Des traitements réguliers de cuivre (ex: Cueva, 5L/ha) peuvent atténuer la propagation en été sur les cultivars tolérants à la phytotoxicité liée au cuivre (ex: Gala). Sur les autres cultivars, une rugosité des fruits souvent inacceptable selon le marché visé peut apparaitre. Un séchage rapide diminue les risques (ex: volume réduit de bouillie et éviter les traitements sur des arbres mouillés).
  4. Des applications du régulateur de croissance APOGEE/KUDOS (ex:  500-1000g/ha) pourraient aussi atténuer la propagation des symptômes, mais cette pratique n’est pas validée.

La fiche 106 du guide PFI passe en revue les méthodes de lutte. Les doses mentionnées dans ce texte proviennent de résultats d’essais et sont plus faibles que celles indiquées sur les étiquettes.

Dans les régions pomicoles du sud du Québec, le début de la sortie des symptômes de la tavelure du pommier et du feu bactérien aura lieu d’ici la prochaine semaine. La fin de la saison des infections primaires de la tavelure aura lieu dans 7 à 10 jours selon les localités.

Tavelure : Si des symptômes apparaissent dans votre verger, vous devez adopter une stratégie de traitements en fonction des infections dites “secondaires”. La dernière infection primaire à risque élevé aura lieu vendredi selon les prévisions actuelles.

Feu: Dépistez régulièrement vos vergers. Apprenez à identifier les symptômes dès qu’ils apparaissent. Voir la fiche 105 sur ce sujet. Une intervention rapide pour couper les branches atteintes dès leur apparition est la meilleure stratégie dans la plupart des cas. Voir la fiche 106 pour plus de détails

DÉVELOPPEMENT DES POMMIERS (F. Pelletier et G. Chouinard)

État de la situation

Pour le cultivar McIntosh, le stade nouaison est atteint dans la majorité des sites en Montérégie et au sud-ouest de Montréal et, en date du 29 mai, les fruits (cv McIntosh) ont un diamètre moyen de 5-7 mm dans ces régions. Ce stade est également atteint dans certains sites plus chauds dans la région des Laurentides. En Estrie, le stade calice a été atteint le 26 mai. Dans la région de Québec, les pommiers sont au stade pleine floraison et le calice devrait être atteint durant la fin de semaine.

Stratégies d’intervention

  • Éclaircissage chimique: consultez au besoin les informations données dans le communiqué de la semaine précédente.
  • Éclaicissage manuel: après avoir utilisé les agents ou appareils éclaircissants, il faudra attendre la chute physiologique des fruits (fin juin à début juillet) pour évaluer les besoins d’éclaircissage manuel.

INSECTES RAVAGEURS (G. Chouinard et F. Pelletier)

État de la situation

Les conditions météorologiques ont été favorables à l’activité du charançon de la prune au cours des derniers jours dans différentes régions. Les premiers dégâts sur fruits ont été observés dans des variétés d’été en Montérégie.

Les captures du carpocapse ont débuté en Montérégie et dans les régions du sud-ouest de Montréal et de Missisquoi.

Les premières captures d’hoplocampes ont été observées au cours des derniers jours dans la région de Québec. Des captures importantes ont été rapportées par les collaborateurs du Réseau pour les régions de l’Estrie, des Laurentides ainsi que dans quelques sites au sud-ouest de Montréal. Dans les autres cas, les captures sont demeurées faibles en général.

En général, les populations de chenilles de tordeuses à bandes obliques sur les nouvelles pousses sont assez faibles selon les observateurs du Réseau des différentes régions.

Les premiers œufs pondus cette saison par le tétranyque rouge ont été observés en Montérégie, mais les populations, ainsi que celles du tétranyque à deux points, demeurent faibles actuellement dans la majorité des vergers.

Les observateurs du Réseau mentionnent  aussi l’apparition en vergers de différents ravageurs (en général sous les seuils d’intervention) : cécidomyie du pommier, punaise de la molène, pucerons verts, mineuse des bourgeons du pommier.

Stratégies d’intervention

  • Charançon de la prune: les prochaines nuits (30 et ou 31 mai selon les régions) seront très favorables à l’activité de cet insecte (consultez le tableau sommaire pour connaitre la situation par région). Commencez le dépistage dès la nouaison. Au besoin, consultez le communiqué de la semaine précédente.
  • Carpocapse: Les populations peuvent être difficiles à contrôler, car les œufs éclosent sur une longue période et le développement de résistance aux insecticides a été démontré au Québec. Les insecticides recommandés viseront soit les œufs, soit les larves tout juste sorties des œufs. Comme il n’existe pas de consensus sur les seuils d’intervention à utiliser, votre historique de dommages sera une donnée essentielle pour estimer le risque. L’approche générale est décrite à la fiche 76 du Guide de PFI. Toutefois, le recours à des modèles prévisionnels et aux services-conseils spécialisés est suggéré pour les situations problématiques.

    Carpocapse: le début des éclosions (barres vertes) est prévu autour du 9 juin et le pic d’éclosion du 26 au 29 juin dans le verger de Saint-Bruno (source: Agropomme).  Cliquez pour grossir.

    • Si vous n’utilisez pas la confusion sexuelle, et qu’une intervention est nécessaire: selon les produits utilisés, l’application pourra viser les œufs ou les jeunes chenilles. Dans le premier cas, il faudra intervenir avant le début de l’éclosion de ces derniers (dès le 9 juin dans les sites les plus chauds de la Montérégie selon les prévisions du Réseau), et dans le deuxième cas, il faudra intervenir au pic d’éclosion des œufs (à partir du 26 juin dans les sites chauds de la Montérégie).
    • Si vous utilisez la confusion sexuelle: installez vos diffuseurs et vos pièges Delta dès aujourd’hui si ce n’est déjà fait! Le seuil d’intervention recommandé sous confusion est de 0.5% de fruits attaqués. Plus de détails dans les fiches techniques sur la confusion: Principes de base et aide financière disponible, Calcul du patron d’installation des diffuseurs, Installation des diffuseurs (ISOMATE®-CM/OFM TT) et Observation hebdomadaire et traitement insecticide.
  • Hoplocampe et TBO: une fois le stade nouaison dépassé, il est trop tard pour intervenir contre l’hoplocampe et la génération hivernante de TBO. Consultez au besoin les informations données dans les communiqués précédents.
  • Punaise de la molène: les températures chaudes et sèches sont favorables à l’apparition de dégâts sur les cultivars sensibles (surtout Spartan, Gala et Délicieuse). Si les fruits n’ont pas encore atteint le stade de 10 mm et que plus de 1 à 5 % des fruits sont attaqués, une intervention doit être envisagée (consultez la fiche 83 du Guide de PFI).

 

DES EMPLOYÉS À L’OEUVRE GRATUITEMENT DANS VOTRE VERGER

État de la situation 

Les observateurs du Réseau mentionnent cette semaine la présence de plusieurs prédateurs de tétranyques   (phytoséides et agistèmes) et prédateurs de pucerons (syrphes, hémérobes, chrysopes et coccinelles).

Stratégies d’intervention

Le choix de produits non toxiques pour vos employés gratuits est crucial si vous voulez favoriser leur présence et épargner des traitements supplémentaires au courant de l’été. Consultez l’affiche “Production fruitière intégrée” , le tableau de la fiche 95 du guide de PFI ou encore le site Web SAgE pesticides.

APPORTS EN CALCIUM

Le calcium contribue à la fermeté des fruits tout en réduisant plusieurs problèmes phytosanitaires (point amer, brunissement, tavelure, blanc, etc.). Les pulvérisations de calcium (autres que le nitrate de calcium) devraient commencer au plus tard deux semaines après la chute des pétales. Les applications de nitrate de calcium, quant à elles, ne sont plus recommandées après la floraison. Consultez le texte de Vincent Philion sur la fertilisation sans nuire à la phytoprotection.

POUR EN SAVOIR PLUS 

  • Cliquez ici pour le sommaire hebdomadaire par région (observations et prévisions)
  • Cliquez ici pour les messages des conseillers du MAPAQ, les dernières prévisions et les observations en temps réel dans les vergers-pilotes du Réseau.

Le modèle RIMpro est en constante évolution. Pour faciliter l’interprétation du graphique du modèle feu bactérien, les jours d’infection sont maintenant visuellement liés au sorties de fleurs. Dans l’exemple joint, on peut voir que l’infection prédite le 25 mai est en lien avec les fleurs écloses le 22 mai. Les fleurs écloses le 23 mai n’atteignent pas tout à fait le seuil d’infection et sont trop vieilles pour une infection le 27 mai. Finalement, les fleurs en éclosion le 24 mai seraient à risque d’infection le 28 mai.

Ce calendrier général a pour but de regrouper les options de traitement dans un contexte de production biologique. Pour comprendre l’épidémiologie du feu bactérien et les méthodes de lutte générales, consultez les fiches du guide PFI. Deux fiches (49 et 50) décrivent également en détail les produits suggérés. Le modèle RIMpro peut vous aider à cibler les fleurs à risque.

Comme les traitements en production biologique sont en général moins efficace ou plus difficiles à bien positionner, plusieurs approches doivent être combinées. Aucune des interventions suggérée ne devrait être utilisée seule.

  1. Débourrement: Cuivre en mélange ou non avec l’huile de dormance. Permet d’atténuer les populations bactériennes présentes sur les chancres.
  2. Début de floraison: Brulage des fleurs selon les besoins d’éclaircissage (ex: bouillie soufrée, bicarbonate de potassium)
  3. Milieu de floraison: Dès que les fleurs sont brûlées, un premier traitement de Blossom Protect est possible.
  4. 24h avant une infection prédite: Dernière possibilité d’appliquer Blossom Protect. C’est le traitement le plus efficace disponible. N’appliquez pas de bouillie soufrée après un traitement de Blossom Protect pendant la fleur.
  5. Moins de 24h avant l’infection ou le jour de l’infection:
    1. Les bactéries antagonistes (ex: Serenade ou Double Nickel) peuvent atténuer l’infection des fleurs mais leur efficacité est variable.
    2. Cuivre: Les traitements de cuivre sont relativement efficaces durant la floraison  mais à dose élevée ils provoquent souvent une rugosité commercialement inacceptable sur les cultivars sensibles au cuivre. Cette phytotoxicité est atténuée selon la formulation et en abaissant la dose (ex: Cueva 5L/ha), en réduisant le volume de bouillie (ex: <300 L/ha) et lorsque le séchage est rapide. Le mélange du cuivre avec Double Nickel atténue aussi la phytotoxicité mais l’efficacité n’est pas toujours augmentée par le mélange. Il n’est pas possible d’abaisser la dose davantage sans nuire à l’efficacité.
  6. À partir du stade calice et jusqu’à la fin de la croissance annuelle: Un programme régulier de Cueva  (5 L/ha) aux 10 jours atténue la propagation du feu en été. Sur les cultivars sujets à la rugosité, Cueva en mélange avec Double Nickel est moins phytotoxique que le cuivre utilisé seul. Le mélange peut aussi augmenter l’efficacité selon 2 rapports de recherche, mais cet effet n’est pas confirmé par d’autres tests. (K. Peter, comm. pers.)

FEU BACTERIEN

Dans la majorité des vergers actuellement en fleurs, les risques les plus sérieux sont prédits vers la fin de la semaine: soit le 25-26 mai pour pour les fleurs en éclosion entre le 21 et le 23 mai selon les stations. Un traitement le 24 mai (24 heures avant l’infection) permettrait de traiter efficacement toutes les fleurs d’un coup. Un bactéricide (ex: streptomycine) ou un antagoniste (ex: Blossom Protect) sont des avenues possibles. Si le traitement est fait moins de 24h avant l’infection, ou dans les heures suivants l’infection, seul un traitement bactéricide est possible. Il est important d’aller compter les fleurs encore à l’état de boutons roses et de ballons au moment du traitement pour estimer le risque associé aux fleurs qui vont éclore plus tard.

Consultez le modèle en ligne pour votre localité. Les risques calculés par les modèles ne concernent que les vergers où des cultivars sensibles ont des fleurs en éclosion aux dates visées et où des bactéries sont présentes.

TAVELURE (pluie prévue du 25 au 27 mai)

La pluie prévue au cours des prochains jours provoquera vraisemblablement une infection à risque élevé. De plus, la chaleur prévue pendant la pluie fera sortir de nouvelles feuilles après les traitements de protection. Finalement, l’accumulation de pluie risque de lessiver vos traitements pendant la journée de samedi. Concrètement, les spores qui seront éjectées samedi ne seront pas tuées par votre traitement de protection. Il faudra probablement intervenir à nouveau pendant la période de germination des spores ou le plus vite possible en post-infection

L’utilisation d’un logiciel comme RIMpro facilite la décision sur la nécessité d’un second ou d’un troisième traitement en illustrant si les spores éjectées sur la croissance après traitement ou après le lessivage peuvent ou non infecter le feuillage. Si un second traitement est appliqué (ex: pendant la période de germination ou en post-infection), pensez à le faire dans le sens contraire de celui fait avant la pluie. Un traitement en sens inverse permet d’atteindre des feuilles non ou mal couvertes la première fois.

BLANC DU POMMIER

Selon le modèle en usage (RIMpro blanc), les conditions prévues vendredi le 25 mai avant la pluie seront très propices à une infection par le blanc du pommier. Voir la fiche 109 du guide PFI pour plus de détails. Dans les vergers où cette maladie est un problème, un traitement fongicide à la fois efficace contre la tavelure et le blanc serait optimal. Par exemple, les fongicides du groupe 7 (SDHI) (ex: APROVIA, FONTELIS).

FERTILISATION, IRRIGATION, RÉGULATEURS DE CROISSANCE ET PHYTOPROTECTION (V. Philion et G. Chouinard)

L’urée foliaire utilisé comme engrais est partiellement efficace contre la tavelure. Fractionnez vos apports d’urée en mélange avec vos traitements réguliers (ex: 5 traitements à raison de 3kg/ha) entre le stade pré bouton rose et la fin mai (première semaine de juin Max). Voir la nouvelle fiche sur la fertilisation sans nuire à la phytoprotection pour plus de détails.

L’application du régulateur de croissance Prohexadione-Ca (APOGEE, KUDOS) ralentit la croissance végétative, ce qui réduit les besoins de taille et favorise la coloration et la qualité des fruits. Ce produit limite aussi fortement la propagation du feu bactérien en été. Les traitements peuvent débuter très tôt durant la floraison. APOGEE ou KUDOS sont sans effet sur les abeilles. Voir la fiche 49 pour les détails sur ces produits et la fiche 106 pour les stratégies de lutte contre le feu bactérien.

Pendant la période de la floraison, la disponibilité de l’eau dans le sol a un impact important sur la sévérité du feu bactérien. Limitez l’irrigation (goutte à goutte, etc) au minimum. Voir la fiche 106

DÉVELOPPEMENT DES POMMIERS (F. Pelletier et G. Chouinard)

Le stade pleine floraison (cv McIntosh) a été atteinte au cours des derniers jours dans l’ensemble des régions à l’exception de la région de Québec où, en date du 22 mai, les pommiers sont au stade bouton rose dans les secteurs les plus chauds.  Pour les régions actuellement en fleurs, le stade calice est prévu entre le 25 et le 30 mai selon la région, et la nouaison environ 5 jours plus tard (voir le tableau sommaire pour des infos région par région).

Éclaircissage

Les bénéfices (physiologiques et phytosanitaires) de l’éclaircissage sont bien connus (voir la fiche 43 du Guide de PFI) de même que les défis que cette opération peut représenter. Selon les cultivars, les traitements d’éclaircissage peuvent commencer dès le stade calice (bien que l’effet éclaircissant soit plus prononcé autour de 10 mm)  et les cultivars difficiles à éclaircir comme Gala et Honeycrisp peuvent nécessiter plusieurs passages et différents produits. Consultez le tableau de la fiche 43  pour les principales suggestions. Les doses peuvent aussi être ajustées en fonction du climat observé au moment du traitement ainsi que durant les jours suivants. Un modèle prévisionnel (basé sur le bilan des glucides et le calibre des fruits) peut être utilisé pour vous guider dans cet ajustement.  Visitez régulièrement la page des prévisions et modèles de la plateforme PFI pour consulter les prévisions disponibles. Consultez également le guide d’Evelyne Barriault sur l’utilisation de ce nouvel outil du Réseau en 2018.

 

INSECTES RAVAGEURS (G. Chouinard et F. Pelletier)

État de la situation

  • Les premières captures du carpocapse ont été observées le 22 mai dans le verger du Réseau à Saint-Bruno.
  • Les températures chaudes observées certaines nuits durant la dernière semaine ont permis au charançon de la prune d’amorcer sa migration vers les pommiers. Des captures ont été enregistrées les 18 et le 22 mai dans le verger du Réseau à Saint-Bruno. Le charançon débute sa période de ponte au stade de la nouaison qui, selon les prévisions actuelles, serait atteint le 30 mai (cv. McIntosh) dans les régions les plus hâtives. Voir le tableau sommaire pour les nuits favorables actuellement prédites par le modèle du Réseau
  • La présence de chenilles de tordeuses à bandes obliques sur les nouvelles pousses est rapportée par les collaborateurs des différentes régions mais en date du 22 mai, peu de vergers ont atteint le seuil d’intervention.
  • Les captures d’hoplocampes ont débuté la semaine dernière dans les différentes régions, à l’exception de celle de Québec où les premières captures sont prévues pour la fin de cette semaine.

Pouvez-vous localiser et reconnaitre l’intrus dans ce bourgeon à fruits photographié la semaine dernière à l’IRDA? (cliquez pour grossir). Réponse ici

Stratégie d’intervention globale en post-floral

D’un point de vue économique et environnemental, une seule application insecticide bien ciblée représente l’approche la plus profitable pour la gestion des insectes une fois la floraison terminée. Ce qu’on appelle couramment « le traitement du calice » est un traitement clé pour plusieurs ravageurs importants du pommier (charançon, punaise de la molène, tordeuses, cicadelles, hoplocampe, mineuses et cochenilles). Le moment exact de l’application (calice ou nouaison) dépendra toutefois des espèces présentes dans votre verger, telles que déterminées par le dépistage. Consultez la fiche 69 du guide de PFI pour les détails sur la stratégie à adopter. Les principes suivants s’appliquent toujours :

  • L’application des produits toxiques pour les espèces utiles doit être évitée après la floraison pour ne pas amplifier ou créer des problèmes d’acariens, de mineuses ou de pucerons.
  • Utilisez toujours la « dose minimale efficace » permettant de bien réprimer les ravageurs en minimisant l’impact sur les organismes utiles.

La stratégie du traitement unique ne peut pas répondre à toutes les situations. Voici donc quelques conseils spécifiques aux principaux ravageurs actuellement présents et à venir.

  • Carpocapse: pas d’interventions possibles avant l’éclosion des oeufs (pas avant 2 à 3 semaines) sauf pour la confusion sexuelle, qui elle doit être mise en place avant l’éclosion. Nous vous tiendrons informés des périodes propices pour les pulvérisations à partir de la semaine prochaine.
  • Charançon de la prune:  il s’agit d’un redoutable ravageur et il importera d’intervenir avant l’apparition des dégâts, soit une première fois entre la calice et la nouaison et en applications localisées par la suite, selon les résultats du dépistage.  La stratégie de dépistage est résumée à la fiche 65 du Guide de PFI et la stratégie de lutte à la fiche 72.  Consultez le tableau sommaire pour connaitre les “nuits favorables à l’activité du charançon” prédites par le modèle du Réseau.
  • Hoplocampe. Il est normal que vos pièges à hoplocampe soient peu efficaces durant la floraison. Continuez la surveillance jusqu’à la nouaison et consultez au besoin les informations données dans les communiqués précédents.
  • Tordeuse à bandes obliques :  consultez les informations données dans les communiqués précédents.

ACARIENS (F. Pelletier et G. Chouinard)

État de la situation

Selon le modèle prévisionnel, l’éclosion des œufs d’hiver du tétranyque rouge est maintenant amorcée dans la région de Québec et complétée dans les régions plus au sud.  Un faible nombre de larves sont observées pour l’instant (principalement là où les applications d’huile n’ont pas été faites). Des œufs et des adultes de tétranyques à deux points ont aussi été observés par les collaborateurs du Réseau. La présence de leurs prédateurs naturels est également rapportée : les acariens prédateurs (agistèmes et phytoséides) ainsi que la punaise de la molène.

Stratégies d’intervention 

Il est maintenant trop tard pour l’application d’huile dans la quasi totalité des vergers. Pour le dépistage sur feuillage, consultez les communiqués des semaines précédentes).

CLINIQUE D’ÉCLAIRCISSAGE LE 25 MAI EN MONTÉRÉGIE OUEST (E. Barriault)

Ce vendredi à 10h00 au verger Faille (2232 Montée Brooks à Franklin ). Au programme : le nouveau modèle RIMpro pour l’éclaircissage des fleurs et des fruits ; Bilan des glucides; suivi de l’éclaircissage des fruits ; changements sur l’étiquette des produits SEVIN et ETHREL . Bienvenue à tous! L’activité est rendue possible grâce à un appui financier du réseau Agri-conseils Montérégie.

POUR EN SAVOIR PLUS 

Cliquez ici pour les messages des conseillers du MAPAQ, les dernières prévisions et les observations en temps réel dans les vergers-pilotes du Réseau.

Une infection a eu lieu aujourd’hui dans certaines localités en lien avec les fleurs en éclosion le vendredi 18 mai et pour quelques stations celles du 19 mai.  Les populations bactériennes des fleurs en éclosion le 19 mai ou plus tard ne sont pas encore menaçantes pour la majorité des stations.

Dans la majorité des cas, les risques les plus sérieux sont prédits vers la fin de la semaine: soit le 25 mai pour pour les fleurs en éclosion hier le 21 ou aujourd’hui le 22 mai selon les stations. Comme les fleurs en éclosion le 23 mai seront aussi probablement à risque, un traitement le 24 mai permettrait de traiter efficacement toutes les fleurs d’un coup.

Dans les vergers avec un antécédant important de brulure bactérienne et où des fleurs se sont ouvertes vendredi, il est encore temps d’intervenir avec un bactéricide (ex: Streptomycine). Il est important d’aller compter les fleurs encore à l’état de boutons roses et de ballons au moment du traitement pour estimer le risque associé aux fleurs qui vont éclore plus tard. Il est inutile de traiter deux fois les mêmes fleurs. Un traitement réalisé ce soir ou tôt demain pourrait couvrir une bonne partie du risque prévu vendredi, mais ne protégerait que partiellement les fleurs en éclosion durant la journée du 23 mai.

Consultez le modèle en ligne pour votre localité.

Les risques calculés par les modèles ne concernent que les vergers où des cultivars sensibles ont des fleurs en éclosion aux dates visées et où des bactéries sont présentes.

 

Avec le retour de la chaleur, les risques de feu bactérien augmentent. Dans la majorité des cas, les risques les plus sérieux sont prédits vers la fin de la semaine: soit le 25 mai pour pour les fleurs en éclosion aujourd’hui le 21 ou demain le 22 mai selon les stations. Il est donc encore trop tôt pour s’en inquiéter, mais un traitement le 24 mai est à considérer si les risques persistent.

Cependant, pour certaines localités (ex: Saint-Grégoire, Saint-Paul d’Abbotsford), une infection est possible demain (22 mai) en lien avec les fleurs en éclosion le vendredi 18 mai.

Consultez le modèle en ligne pour votre localité.

Les risques calculés par les modèles ne concernent que les vergers où des cultivars sensibles ont des fleurs en éclosion aux dates visées et où des bactéries sont présentes. Les risques sont actuellement localisés et restreints. Les pires cas de feu bactérien ont lieu seulement quand le risque est généralisé sur toutes les stations d’un secteur pour plus d’une date d’éclosion.