Dans la plupart des vergers du sud du Québec, le risque de tavelure de la période de pluie du 23 au 27 avril est en lien avec les ascospores éjectées dimanche le 23. Une fois ces spores tuées, doit-on s’inquiéter? Cette réponse est unique à chaque verger, mais le risque de tavelure à venir est faible. L’image en annexe montre l’intensité de l’éjection et de l’infection pour les prochains jours. Le risque cumulé augmente très peu puisque la maturation des spores, l’éjection et l’infection sont ralenties. Comme la croissance sera aussi ralentie et que le cumul de pluie sera faible, un traitement en protection aujourd’hui pourrait suffire pour couvrir tout le risque à venir. Si vous avez opté pour un traitement de bicarbonate (avec soufre ou pas), l’effet en protection est marginal et il est préférable d’attendre la pluie pour juger de la pertinence d’intervenir à nouveau. L’absence de vent jusqu’à mercredi facilite toutes les stratégies envisagées.

 

L’éjection des ascospores de la tavelure s’arrête presque complètement la nuit et par temps froid. Dans plusieurs secteurs, la température demain ne permettra pas l’éjection des spores. Le risque pour l’infection en cours est donc en lien avec des spores déjà éjectées. Si vous avez tué ces spores par un traitement bien positionné, il est inutile de les traiter une seconde fois. Un prochain traitement n’est nécessaire que si d’autres spores sont éjectées. Si vous n’avez pas appliqué de traitement fongicide à date, il est toujours temps de tuer l’infection. Un traitement de bicarbonate (préférablement en mélange avec du soufre) appliqué d’ici à demain soir pourra tuer toutes les spores en cours d’infection. Le lessivage de ce traitement n’a aucune importance puisque les spores visées seront tuées.

La pluie abondante prévue pour demain est précédée de vent intense, mais la météo est beaucoup plus calme par la suite. La meilleure stratégie pour combattre l’infection prévue est peut-être d’éviter le vent et le lessivage et profiter du froid pour intervenir pendant l’infection.

Les traitements appliqués tôt après les éjections sont les plus efficaces, même si ils sont réalisés souvent pendant la pluie. Plusieurs traitements sont possibles, sans nécessairement nuire à votre budget et sans favoriser la résistance.

Le bicarbonate de potassium (préférablement en mélange avec du soufre*) est parfait pour l’occasion.

Consulter le tableau sur les caractéristiques des fongicides🔗 pour faciliter votre choix de produit. Tant que l’intervention est réalisée dans les délais prescrits dans la case orange présentée pour chaque produit, l’efficacité sera aussi bonne qu’un traitement en protection.

Les avantages de traiter pendant ou après la pluie:

  1. Le lessivage n’a pas d’impact.
  2. Les nouvelles feuilles sont toutes traitées.

Les désavantages sont en lien avec le temps requis pour traiter toutes les surfaces dans un temps raisonnable, la résistance, le coût de certains traitements et les risques que la météo ne vous permette pas d’intervenir rapidement. Cette approche n’est pas pour tout le monde et n’est pas applicable tout le temps… Mais l’avantage de la pluie de demain: une belle fenêtre de temps froid sans vent pour bien positionner votre traitement.

Le graphique en annexe présente un traitement de bicarbonate de potassium appliqué lundi matin. Rien n’empêche de l’appliquer plus tôt, tant que l’application est faite après l’éjection des ascospores. Ajouter du soufre* au bicarbonate augmente toujours considérablement l’efficacité.

* Dans les vergers où l’huile de dormance a été appliquée, les risques de phytotoxicité avec le soufre sont bien réels. Assurez-vous au minimum que l’huile est bien lessivée avant d’inclure du soufre dans vos interventions.

 

En moyenne, le débourrement du pommier survient au même moment que l’apparition des premières spores (ascospores) de la tavelure du pommier. Mais cette coïncidence est loin d’être parfaite. Les ascospores sont parfois prêtes à l’éjection 3 semaines avant et jusqu’à 3 semaines après le débourrement selon les années et les localités.

L’accumulation hâtive des spores a pour conséquence que la première pluie suivant le débourrement provoque une éjection plus intense et donc souvent une infection plus grave qu’attendue et dont on ne se méfie pas assez. Historiquement, les “années à tavelure” commencent par des spores précoces.

Mieux vaut prévenir que guérir :

Les traitements fongicides ne sont pas utiles avant l’apparition des premières feuilles (stade débourrement), mais c’est actuellement un bon moment pour finaliser la préparation de votre pulvérisateur. Ne planifiez pas en fonction de « sauter » le premier traitement de l’année, surtout dans les vergers avec un historique de problèmes.

Broyage de la litière et urée en complémentarité :
Le broyage des feuilles de la litière avant le début de la saison permet de détruire une grande partie des spores qui sont à l’origine des infections de tavelure au printemps. En principe, l’application d’urée au sol a le même objectif, mais les résultats sont moins « visibles » puisque la dégradation de la litière prend plusieurs jours. Selon l’équipement disponible, il peut être techniquement plus simple de broyer au centre des rangées et appliquer l’urée sur le rang. Dans les deux cas, l’effort investi pour rejoindre un maximum de feuilles est déterminant.

La recette à pulvériser  :

Pour l’urée, le traitement « classique » est fait avec une solution de 50 kg par hectare dans un volume d’eau suffisant pour dissoudre l’urée. Il est possible de dissoudre 50 kg d’urée dans aussi peu que 75 litres d’eau à 0 °C, mais c’est plus facile avec les volumes usuels (ex. : 250 l/ha). La préparation est donc facile à faire à n’importe quelle température. L’efficacité est proportionnelle à la quantité d’urée appliquée; diminuer la quantité d’urée par hectare diminue l’efficacité de la technique. À 50$/ha, c’est pas cher et la fertilisation est en “prime”.

Pour les traitements au sol, vous pouvez l’appliquer avec votre pulvérisateur conventionnel de deux manières : soit en utilisant seulement les jets du bas ou, mieux, en branchant une simple rampe horizontale (style herbicide) avec des buses qui couvrent toute la largeur de la rangée.

Il est également possible d’utiliser votre pulvérisateur d’herbicide et de le modifier pour couvrir plus large. Cette dernière solution est moins intéressante parce que le réservoir est souvent trop petit. L’objectif est de bien couvrir la zone où l’on trouve les feuilles de litière, souvent le long du rang. L’application d’urée après le déchiquetage donne les meilleurs résultats. Évitez d’appliquer l’urée juste avant une pluie. Comme l’urée est très soluble, elle serait alors rapidement éliminée par ruissellement. Cependant, le temps de contact requis entre l’urée et les feuilles de litière pour maximiser l’efficacité n’a pas été étudié spécifiquement. L’urée appliquée à la volée en granules n’est pas absorbée également par la litière et n’est donc pas aussi efficace.

Urée au débourrement comme source d’azote :

 Comme l’azote appliqué au sol n’est pas immédiatement disponible pour l’arbre, il est préférable d’appliquer l’engrais le plus tôt possible en saison. L’application de 50 kg/ha d’urée au stade débourrement donne 23 unités d’azote assez tôt pour que l’arbre en bénéficie au moment opportun. Les autres formes d’azote appliquées au sol plus tardivement sont assimilées trop tard pour l’arbre et peuvent entrainer différents problèmes. L’azote appliqué au sol sous forme de nitrate n’a aucun effet sur la tavelure.

Les traitements d’urée foliaire peuvent combler une partie des besoins en azote de l’arbre après le stade débourrement et sont partiellement efficaces contre la tavelure. Consultez la fiche sur la fertilisation et la phytoprotection pour les détails.

Au cours des derniers jours les symptômes des différentes rouilles du pommier sont rapportés par les conseillers. Les 3 rouilles présentes sur pommier au Québec (rouille du cognassier, Rouille-tumeur du genévrier, Rouille de l’aubépine) sont bien connues et rapportées dans la littérature au Québec depuis au moins 40 ans (1). Les symptômes orangés sont parfois spectaculaires, mais les pertes de rendement sont assez faibles; notamment parce que les attaques sur fruits sont assez rares au Québec.

Les différentes rouilles qui attaquent le pommier ont en commun le genévrier (Juniperus sp.) comme hôte alterne. Autrement dit, toutes les taches visibles sur le pommier sont issues de spores qui ont été libérées par un genévrier, très souvent à proximité. Éliminer les genévrier aux abords des vergers incluant dans les aménagements paysagers est certainement la stratégie la plus efficace pour réprimer la maladie.

Le genévrier libère ses spores au printemps, environ à la période des infections primaires de tavelure. Les traitements dirigés contre la tavelure empêchent aussi l’infection des rouilles. Par contre, les fongicides ne sont pas tous efficaces contre les rouilles et des symptômes peuvent apparaitre, comme cette année.

Une fois les symptômes visibles, les traitements fongicides sur pommiers sont absolument inutiles. Les nouvelles infections sont impossibles parce que la production de spores sur les genévriers est terminée et la rouille déjà présente sur le pommier ne se propage pas aux autres feuilles ou aux fruits. Les traitements sur pommiers ne peuvent pas empêcher l’infection des genévriers et le traitement des genévriers est compliqué par leur dimension et le nombre de traitements requis.

rouille sur pommier et genévrier (Aménagement paysager de l’Édifice de Radio-Canada à Montréal)

  1. Louis J. Coulombe et al., “Observations sur la rouille du cognassier chez le pommier a La Pocatiere, Quebec,” Canadian Plant Disease Survey 61, no. 2 (1981).

La pluie tombée au cours de la nuit et qui s’étire aujourd’hui a certainement causé le lessivage des traitements fongicides dans la plupart des vergers. La tavelure et la suie-moucheture sont favorisées par ce type de météo.

Tavelure: Les taches issues des infections primaires devraient être quasiment toutes visibles maintenant. Selon les modèles, il reste environ 10% des taches à apparaitre, toutes en lien avec l’infection du 8-10 juin. Les quelques taches encore en gestation seront visibles d’ici au maximum 10 jours. Dans les vergers dépistés où la tavelure n’était pas visible avant la pluie en cours, il n’est pas nécessaire de traiter. Dans les vergers où on pouvait trouver des taches, les conditions sont actuellement idéales pour la propagation (repiquage) et un traitement aujourd’hui serait très efficace pour “casser” l’infection.

Suie-moucheture: Dans les vergers problématiques en 2021, la pluie en cours est certainement à risque. Comme aucun fongicide ne peut arrêter une infection installée, il est important d’intervenir rapidement.

Traitements: Faites d’une pierre deux coups et traitez simultanément contre les deux maladies. Une intervention rapide avec du bicarbonate de potassium en mélange avec le soufre (ex: Kumulus) serait idéale. Le traitement doit être complété au maximum 350 DH depuis le début de la pluie. Dans les localités où la pluie a débuté à minuit et sous une température moyenne de 16°C, ça laisse jusqu’à 22h ce soir. Contrairement à une recommandation fréquemment diffusée, il n’est pas nécessaire que le feuillage soit mouillé ou sec pour ce traitement. Les tests sur feuillage sec ou mouillés réalisés depuis plus de 10 ans (!) n’ont jamais montré d’avantage mesurable aux traitements dans un cas comme dans l’autre. Par contre, tous les tests ont montré l’avantage du mélange de bicarbonate et soufre et qu’il est préférable d’intervenir rapidement, que le feuillage soit sec ou pas.

Considérations légales: La loi sur les produits anti parasitaires ne permet pas de recommander un engrais comme traitement fongicide à moins que cet engrais  soit homologué avec une étiquette de l’ARLA. Le bicarbonate de potassium vendu avec l’étiquette portant le numéro 32451 est homologué seulement pour la tavelure du pommier, même si il est efficace contre la suie-moucheture. Le bicarbonate de potassium vendu dans l’industrie alimentaire ou comme engrais avec la formulation 0-0-47 est identique, mais n’est pas homologué contre les maladies.

Fongicides classiques: Plusieurs fongicides sont efficaces à la fois contre la tavelure et la suie-moucheture. Par exemple, un traitement de Captan appliqué dans la même fenêtre d’intervention que le bicarbonate sera efficace contre les deux maladies et pourra empêcher l’apparition des symptômes. Si vous choisissez un traitement “pénétrant”, n’étirez pas l’élastique de la post infection. Pour la tavelure, TOUS les traitements perdent de leur efficacité lorsqu’ils sont effectués plus de 48h après le début de la pluie. Pour la suie-moucheture, c’est possiblement moins. Les traitements pénétrants appliqués “trop tard” ne tuent pas les colonies de suie-moucheture mais peuvent retarder l’apparition des symptômes dans la mesure où les traitements sont renouvelés tout l’été.

 

La suie (complexe suie-moucheture)est une maladie secondaire du pommier mais qui prend de l’ampleur. Dans les vergers avec un historique de la maladie, des traitements peuvent être nécessaires après la saison des infections primaires de la tavelure pour éviter des pertes à la récolte. Le modèle RIMpro a été conçu pour mieux cibler les traitements en fonction des infections. Les traitements avant ou immédiatement après l’infection sont efficaces, mais les traitements plusieurs jours après l’infection avec des fongicides pénétrants ne font que ralentir la sortie des symptômes. Le bicarbonate (B2K) en mélange avec du soufre formulé (ex: Kumulus) est efficace contre cette maladie lorsque les traitements sont bien ciblés. La fenêtre précise d’intervention du mélange B2K et Kumulus après l’infection n’est pas connue, mais n’excède probablement pas celle préconisée pour la tavelure.

Les options sont donc:

  1. Protection avant l’infection: Plusieurs produits possibles; mais pas B2K, ni le soufre.
  2. Post infection “rapide”: B2K + Kumulus ou fongicides de type pénétrant.

Les stratégies de type “calendrier” fonctionnent assez bien, mais entrainent un plus grand nombre de traitements

 

Les dernières ascospores de la saison arrivent à maturité et les éjections suffisamment importantes pour provoquer une infection achèvent. À partir des relevés d’éjections forcées en laboratoire publiées en ligne et du simulateur RIMpro, nous pouvons établir un pronostic:

Dans toutes les régions limitrophes à Montréal incluant l’Estrie, la première ascospore de la saison est arrivée à maturité entre le 9 et le 14 avril. Dans tous les cas, la dernière éjection devrait coïncider avec la pluie du 9 juin. Même si les éjections forcées du 3 juin étaient importantes, elles devraient s’estomper rapidement. Selon RIMpro, la légère incertitude sur la date du début des éjections ne devrait pas avoir d’impact sur la date de la dernière éjection, mais pourrait affecter son intensité.

Québec: Les échantillons ne sont pas envoyés au laboratoire aussi fréquemment et il est donc plus difficile d’établir la tendance pour cette région. Avec une première ascospore à maturité vers le 29 avril, la fin des éjections mesurables devrait avoir lieu vers le 20 juin.

Les dernières éjections prévues sont associées à un indice de risque (RIM) assez faible. Dans les vergers très propres où la litière est broyée, ce risque est probablement insuffisant pour mener à des taches. La fin des éjections ne signifie pas nécessairement la fin des traitements, mais marque la fin des risques de nouvelles infections primaires dans les vergers.  D’ici la fin de la sortie des taches, une couverture moins stricte en fonction de la croissance est conseillée. Dans les vergers où des taches sont apparentes, l’indice RIM n’a aucune utilité et les traitements doivent continuer sans relâche au moins jusqu’à la fin de la croissance pour limiter la progression des infections secondaires.

Les prévisions météorologiques ne sont pas toujours fiables, mais celles du moment semblent nous diriger vers une infection de tavelure d’une gravité appréciable. Tous les ingrédients y sont: Les spores sont abondantes, le feuillage pousse rapidement et la pluie s’annonce idéale pour favoriser l’infection.

Les traitements sous la pluie pendant la germination des spores et au cours des premières heures suivant le début de l’infection (ligne rouge de RIMpro) sont aussi efficaces que ceux réalisés avant la pluie.

Il est souvent utile de combiner deux stratégies: Traiter en rangs alternés avant la pluie et traiter à nouveau pendant la pluie les rangées non traitées. Un traitement en sens inverse du premier augmentera votre couverture.

DÉVELOPPEMENT DES POMMIERS
(F. Pelletier)

 

En date du 24 mai, les derniers stades observés (cultivar ‘McIntosh’) dans les différentes régions pomicoles sont les suivants :
  • Le stade « nouaison » a été atteint le 23 mai dans les sites les plus hâtifs de la Montérégie.
  • Le « calice » a été atteint le 21 mai dans la région du sud-ouest de Montréal et le 23 mai dans les Laurentides et dans les sites les plus chauds en Estrie.
  • La « pleine floraison » a été atteinte le 23 mai dans la région de Québec.

La nouaison sera atteinte dans les prochains jours (27 au 29 mai) dans l’ensemble des régions du sud-ouest du Québec. En Montérégie, les variétés hâtives ont déjà un calibre de 7-8 mm. Dans la région de Québec, le stade « calice » devrait être atteint le 28 mai (voir le sommaire en fin de communiqué pour l’ensemble des prévisions et observations par région).

SORTIE DES MALADIES
(V. Philion)

Des conseillers pomicoles rapportent la sortie des premiers symptômes de tavelure du pommier. Les premiers symptômes de feu bactérien, quant à eux, sont prévus d’ici vendredi.

Tavelure
Les taches en lien avec l’infection du 4 mai sont apparues au cours des derniers jours sur les feuilles de la rosette. Selon le modèle RIMpro, la sortie des symptômes pour cette pluie s’achève au cours des prochains jours. Les symptômes de l’infection du 15 mai sont attendus d’ici quelques jours.

Dans les vergers où des symptômes sont visibles, la quantité d’ascospores en inventaire et les valeurs d’infection de RIMpro ne sont pas pertinentes. La protection des fruits doit alors être faite pour chaque infection selon l’apparition des nouvelles feuilles depuis le dernier traitement.

Feu bactérien
Les symptômes en lien avec l’infection des fleurs écloses le 13 mai devraient commencer à apparaître d’ici vendredi. Dans les vergers où des symptômes frais sont visibles, il est possible d’entamer immédiatement un programme de traitements avec le régulateur de croissance APOGEE/KUDOS pour contenir l’infection.

INSECTES RAVAGEURS
(F. Pelletier)

Quelques individus de charançon de la prune ont été observés en verger par les collaborateurs du Réseau et les premiers dégâts ont été rapportés dans des blocs de pruniers et de cerisiers. Selon les prévisions météorologiques actuelles, plusieurs soirées seront favorables à l’activité de cet insecte dans les prochains jours (voir le sommaire par région).

 

Image Agri-Réseau

Quiz : Qui est-ce? Cliquez ici pour la réponse. Photo : F. Pelletier (IRDA), le 25 mai 2022 à Saint-Bruno

Les captures d’hoplocampe des pommes sont faibles ou nulles dans la plupart des régions, sauf dans les Laurentides où le seuil d’intervention a été atteint dans quelques vergers, dont ceux avec un historique de dommages.

Les premières captures de carpocapse de la pomme ont été observées dans différentes régions (Montérégie, sud-ouest de Montréal, Laurentides et Estrie).

Le seuil d’intervention pour les chenilles printanières a été atteint dans quelques vergers en régie biologique et également dans certaines parcelles en régie conventionnelle. En plus de la tordeuse à bandes obliques, plusieurs espèces sont observées : noctuelles, arpenteuses, spongieuses, eupithécie rectangulaire, pique-bouton et autres tordeuses.

Les collaborateurs du Réseau ont également rapporté les premières observations de dommages de cécidomyie du pommier, de larves de punaise de la molène et de punaise de la pomme, d’adulte de charançon de la pomme et les premières pontes de tétranyque rouge.

 

STRATÉGIES D’INTERVENTION CONTRE LES INSECTES 
(G. Chouinard)

Hoplocampe et Tordeuse à bandes obliques

Une fois le stade « nouaison » dépassé, il sera trop tard pour intervenir contre l’hoplocampe et la génération hivernante de tordeuse à bandes obliques (TBO). Une autre fenêtre d’intervention contre la TBO s’ouvrira durant l’été, lorsque la prochaine génération de chenilles apparaîtra, si les seuils d’intervention sont atteints.

Charançon

Si votre verger comporte un historique de dégâts et qu’aucune intervention postflorale efficace contre cet insecte n’a encore été appliquée, il faut prévoir une intervention à la faveur des prochaines journées favorables (consultez le sommaire de la semaine pour connaître la situation par région). Autrement, commencez le dépistage dès la nouaison afin de prévoir le besoin d’interventions additionnelles qui pourront être localisées.

Cécidomyie et punaises

Ces espèces doivent être dépistées sur votre entreprise afin de déterminer s’il y a nuisibilité réelle. Les punaises pentatomides sont faciles à voir. Même si elles peuvent être problématiques en fin de saison, c’est très rarement le cas à cette période-ci.

Carpocapse

Les populations peuvent être difficiles à contrôler, car les œufs éclosent sur une longue période et le développement de résistance aux insecticides a été démontré au Québec. Les insecticides recommandés viseront soit les œufs, soit les larves tout juste sorties des œufs. Votre historique de dommages est la donnée la plus importante pour estimer le risque. L’approche générale est décrite à la fiche 76 du Guide de production fruitière intégrée (Guide de PFI). Toutefois, le recours à la confusion sexuelle et/ou à des modèles prévisionnels et aux services-conseils spécialisés est suggéré pour les situations problématiques. Si vous avez aussi du petit carpocapse (fiche 85 du Guide de PFI), sachez que les diffuseurs actuellement utilisés pour la confusion sexuelle du carpocapse sont aussi efficaces pour combattre son « petit » cousin.

Punaise de la molène

Tant que les fruits n’ont pas encore atteint un diamètre de 10 mm, une intervention peut être envisagée si la punaise de la molène est présente et si plus de 1 à 5 % des fruits sont attaqués. Une fois que les fruits ont atteint ce diamètre, la punaise de la molène n’est plus nuisible. Elle demeure même un excellent prédateur d’acariens; il faut donc la protéger!

Note

Ces recommandations sont d’ordre général. Pour des informations détaillées sur les produits homologués et utilisables en période postflorale, consultez la plus récente affiche Production fruitière intégrée ou le site Web SAgE pesticides (liens directs : charançon de la prunepunaise de la molène). Utilisez l’onglet PFI de SAgE pesticides pour comparer les effets principaux et secondaires des outils disponibles, trier les options selon le critère de votre choix et pour protéger les espèces utiles de votre verger (et votre portefeuille) en choisissant le produit le plus approprié à votre situation.

 

APPORTS EN CALCIUM 

Le calcium contribue à la fermeté des fruits tout en réduisant plusieurs problèmes phytosanitaires (point amer, brunissement, tavelure, blanc, etc.). Dès le stade calice, il est temps de commencer les applications de calcium, dont la première peut être faite en mélange avec du bore et avec de l’urée foliaire.

  • Trio du calice ABC (Azote, Bore, Calcium) : Urée (3 kg/ha) + Borax (0,6 kg/ha) + Chlorure de calcium (4 kg/ha)

Bientôt, il sera temps de penser à ranger l’azote et donc d’éviter le nitrate de calcium. La fiche 37a du Guide de PFI vous présente l’ABC de la fertilisation en azote, bore et calcium, en lien avec la phytoprotection : La fertilisation sans nuire à la phytoprotection.

 

OBSERVATIONS ET PRÉVISIONS DU RÉSEAU EN DATE DU 24 MAI
(F. Pelletier)

Cliquez ici pour consulter le sommaire préparé chaque semaine pour les différentes régions pomicoles.

POUR EN SAVOIR PLUS

Cliquez ici pour les messages téléphoniques des conseillers du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ), les dernières prévisions et les observations en temps réel dans les vergers pilotes du Réseau-pommier.

Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques.