ÇA SE POURSUIT EN 2023 ! Caravane et vitrine de régie à moindre risques
(S. Gervais)

Prochains évènements :

  • Caravanes de santé des sols :
    • 6 juillet au verger Petch à Hemmingford.
    • 13 juillet au verger Le Gros Pierre à Compton.
    • 19 juillet au verger Pommix SENC à Saint-Joseph-du-Lac.
  • Journée de démonstration dans les vergers-vitrines :
    • 7 juillet au verger MJM à Saint-Paul-d’abbotsford.
    • 17 juillet au Verger Orée des bois à Saint-Antoine-de-Tilly.
    • 20 juillet au verger Hillspring à Franklin.

 

PROGRAMME ET INSCRIPTION cliquez ici

DÉVELOPPEMENT DES POMMIERS 

(S. Gervais)

En date du 21 juin, pour le cultivar ‘McIntosh’, le calibre moyen est de 20-30 mm pour les régions plus au sud et de 14 à 18 mm pour la région de Québec. Un épisode de grêle serait survenu dans la région Missisquoi (Montérégie-Est) la semaine dernière..

 

 

RAVAGEURS
(S. Gervais)

Carpocapse de la pomme
Les captures du carpocapse de la pomme sont faibles en général ou en baisse, excepté dans quelques secteurs en Montérégie où il y a soit une légère augmentation ou quelques seuils atteints, et dans la région de Québec où il y a une hausse des captures. En Montérégie et dans les Laurentides, la ponte se poursuit et selon CIPRA, les premières éclosions des œufs sont commencées ou attendues pour cette semaine. Aucun dommage n’est rapporté par les collaborateurs pour l’instant. Le début de l’éclosion est attendue cette fin de semaine pour l’Estrie et dans deux semaines pour la région de Québec. Les seuils d’intervention diffèrent si vous utilisez la confusion sexuelle. Pour plus d’information, voir la fiche 76 du Guide de référence en production fruitière intégrée (Guide de PFI).

 

Mouche de la pomme
Dépistage : La pose des pièges commence cette semaine en Montérégie et la semaine prochaine en Estrie. Une première mouche de la pomme a été capturée en Montérégie-Est. Lors du relevé des pièges, la mouche de la pomme peut se confondre avec des espèces d’apparence semblable qui ne sont pas nuisibles pour le pommier. À l’état adulte, les ailes de la mouche de la pomme sont traversées de bandes noires en zigzag formant un « F » pointant vers l’extérieur.

Mouche de la pomme adulte avec son point blanc caractéristique à la pointe du thorax et ses ailes avec des bandes noires formant un « F»

LEDP (MAPAQ)

Intervention : Le GF-120 est une pratique à moindres risques qui vise à lutter contre la mouche de la pomme sans utiliser d’insecticides à large spectre. Elle sera en démonstration au verger MJM à Saint-Paul-d’Abbotsford le 7 juillet et au verger Hillspring à Franklin le 20 juillet. Pour plus d’information, consultez la fiche d’information GF-120 sur le site Web des vergers-vitrines et pour l’inscription aux journées vitrines, voir plus bas dans l’avertissement.

Tordeuse à bandes obliques (TBO)
Quelques larves sont toujours observées et certains collaborateurs notent une augmentation des captures du papillon en Montérégie, excepté en Estrie où les captures sont faibles, et nulles dans la région de Québec et de Chaudière-Appalaches. On capture toujours des papillons Pandemis sp. dans les pièges de TBO en Montérégie. Pour plus d’information, voir la fiche 74 du Guide de PFI et l’avertissement N° 10 du 14 juin 2023.

 

 

FLASH RAVAGEURS ET PRÉDATEURS
(S. Gervais)

 

  • La présence des acariens tétranyque rouge et du tétranyque à deux points (larves et œufs) sur le feuillage est toujours faible dans la majorité des régions.
  • Quelques dommages sur fruit par la larve de la punaise de la molène sont notés en Montérégie-Est. Des adultes et des larves sont observés en Montérégie-Est. Des larves sont également observées dans la région de Chaudière-Appalaches et de Québec.
  • Quelques dommages frais du charançon de la prune ont été observés en Montérégie, dans quelques secteurs seulement.
  • Plusieurs œufs et nymphes de punaises pentatomides sont observés dans plusieurs secteurs en Montérégie-Ouest.
  • Des chenilles de tordeuse à bandes rouges et des spongieuses sont mentionnés en Montérégie-Ouest dans quelques secteurs.
  • Autres prédateurs observés : coccinelles, syrphes, stigmaéides et œufs, phytoséides, œufs et adultes de punaises réduves
  • De plus, des symptômes récents de feu bactérien ont été observés dans des bouquets floraux de Gala dont la floraison a été tardive en Montérégie et également dans une plantation 2023 en Montérégie.

 

FERTILISATION FOLIAIRE

Consultez la fiche 37A du Guide PFI : La fertilisation sans nuire à la phytoprotection.

 

OBSERVATIONS ET PRÉVISIONS DU RÉSEAU-POMMIER EN DATE DU 14 JUIN

(S. Gervais et O. Denis)

Cliquez ici pour consulter le sommaire préparé chaque semaine pour les différentes régions pomicoles.

 

POUR PLUS D’INFORMATION EN PÉRIODE ESTIVALE

Étant donné que la période critique pour la tavelure est terminée et que la majorité des interventions de base ont été effectuées en période préflorale et postflorale, la fréquence des avertissements sera réduite au cours des prochaines semaines.

Le Réseau-pommier continue toutefois de suivre l’activité des insectes et des maladies, et nos sources d’information ci-dessous sont toujours mises à jour :

  • Messages des conseillers du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ), prévisions et observations en temps réel : cliquez ici.
  • Portail des prévisions du Réseau-pommier : cliquez ici.
  • Observations et prévisions du Réseau-pommier : cliquez ici.

 

 

POUR EN SAVOIR PLUS

Cliquez ici pour les messages des conseillers du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ), les dernières prévisions et les observations en temps réel dans les vergers pilotes du Réseau-pommier.

 

 

Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques.

 

Pendant des décennies il était possible de prévoir un dernier traitement fongicide avant la Saint-Jean-Baptiste, avec le seul souci d’avoir laissé passer quelques taches de tavelure. Les traitements contre la tavelure en été étaient un peu comme les cours de rattrapage au lieu de passer du temps sur la plage: Une leçon dont il fallait se rappeler pour mieux traiter au lieu de sécher. Malheureusement, une gestion serrée de la tavelure primaire n’est plus une garantie de vacances dans les vergers où les maladies d’été causent des ennuis.

Qui sont les trouble-fêtes?

L’essor des maladies secondaires comme la suie-moucheture, la pourriture amère et Diplocarpon (Marssonina) forcent pour plusieurs un changement des habitudes de traitement. Différents cas de figure sont possibles. Dans les vergers où la tavelure primaire a été bien réprimée et où on a jamais observé de maladies secondaires,  les traitements fongicides en été demeurent inutiles. Ces vergers existent! Les vergers isolés qui ne jouxtent pas les forêts ou des cultures qui peuvent abriter les maladies d’été peuvent se passer entièrement de traitements fongicides. Pour tous les autres, c’est du cas par cas.

La suie-moucheture est une maladie assez fréquente, surtout problématique dans les cultivars tardifs qui donnent du temps aux champignons pour s’installer à la surface des fruits. Diplocarpon (Marssonina) est encore rare, mais cette maladie peut rapidement défolier les vergers atteints. Les cas spectaculaires sont limités aux vergers en production biologique, mais la maladie est occasionnellement présente dans les vergers où les stratégies fongicides sont allégées. Finalement, la pourriture amère est encore rare au Québec, mais peut exploser subitement lors des canicules, notamment dans les vergers où le feu bactérien est historiquement présent.

La modération a bien meilleur coût

Pour éviter de multiplier les traitements, différentes stratégies sont possibles. Pour la tavelure d’été, la pression de la maladie ne justifie pas toujours de traiter à chaque nouvelle infection. Selon l’intensité des traitements requis pour la tavelure, les autres maladies seront réprimées en même temps. En absence de tavelure, les traitements spécifiques contre les maladies secondaires ne sont justifiés que dans les vergers avec un historique. Pour la suie-moucheture et Diplocarpon, des modèles RIMpro peuvent vous aider à déterminer les périodes critiques d’intervention et de viser seulement les infections les plus graves. Il n’existe pas de modèle spécifique pour la pourriture amère, mais des stratégies de prévention incluant des traitements fongicides sont décrites dans la fiche.

Quel cocktail servir?

À une époque pas si lointaine, différentes options abordables étaient disponibles pendant la saison estivale pour protéger les fruits. La disparition du metiram (Polyram), les restrictions du délai avant récolte pour les traitements de mancozèbe (ex: Dithane) et pour le nombre d’applications permises de captan (ex: Maestro) et de soufre (ex: Kumulus) ont sérieusement compliqué la gestion des traitements d’été. En parallèle aux contraintes règlementaires, la résistance généralisée de la tavelure face au groupe 1 (ex: Senator) et les nombreux cas de résistance à la dodine (Syllit) qui étaient liés dans ce cas aux applications sur taches en été nous rappellent que le choix des produits peut avoir des conséquences à long terme sur la gestion des maladies. Dans un billet précédant les fongicides les plus utiles (coûts/bénéfices) et homologués après la floraison ont été présentés. En été, on peut ajouter à cette liste le cuivre. Comme le cuivre est phytotoxique sur fruits, ce fongicide est difficilement recommandable pendant la période de floraison et de la multiplication cellulaire des fruits. La période critique varie beaucoup, mais elle se termine entre 4 et 7 semaines après la pleine floraison. Par la suite, le cuivre redevient un outil à considérer en été. Les modifications récentes à l’étiquette de l’oxychlorure de cuivre permettent en été une alternative au Cueva. À la dose équivalente sous forme de cuivre métallique, les deux produits ont une efficacité égale et un risque de phytotoxicité similaire, mais l’oxychlorure est moins cher. L’effet du cuivre sur le ‘fini’ sur fruits rend cette option plus risquée, mais néanmoins acceptable pour plusieurs cultivars et quand les volumes de bouillie sont faible (ex: 250 L/ha). Les traitements de cuivre demeurent controversés puisqu’ils s’accumulent dans l’environnement et qu’ils sont nocifs aux vers de terre.

Fongicides en été: Si vous avez épuisé votre quota admissible de Captan et de soufre, les options intéressantes en été pour maintenir les 4 maladies sous contrôle (tavelure, suie-moucheture, Diplocarpon et pourriture amère) sont rares.

Le cuivre (oxychlorure, 500 g/ha, <10$/ha) appliqué en protection peut ralentir les maladies d’été, mais ne sera pas aussi efficace que le Captan (24$/ha) ou le Folpan (84$/ha) aux doses proposées sur la fiche 48.  Avec 8 applications admissibles, l’accumulation de cuivre dans l’environnement reste assez limité (4 kg/ha).

Allegro (0,73 L/ha, 89$/ha) est à la fois systémique (donc mieux réparti lors des traitements), efficace avant et après les pluies et peut aussi contribuer à la gestion des acariens. Ce produit est cependant critiqué pour deux aspects: Le fluazinam est dangereux pour la santé humaine (IRS = 1480) et sujet à la résistance (FRAC 29). Les risques de résistance sont cependant faibles par rapport aux autres groupes. Le délai admissible avant récolte est de 28 jours.

Le bicarbonate de potassium appliqué après les pluies (4 kg/ha, 15$/ha) demeure une option à privilégier, même sans soufre ajouté. Dans la mesure où les traitements sont réalisés rapidement après les pluies, soit 16 h après le début d’une pluie à 22 °C, cette approche est imbattable: abordable, sécuritaire, efficace.

Plusieurs fongicides homologués usuels (Cevya, Aprovia/Sercadis,Flint) ne sont pas proposés en été puisque les traitements sur des taches apparentes de tavelure accélère fortement la progression de la résistance. Il est préférable de garder les groupes 3, 7, 11 pour les traitements contre les infections primaires. Le phosphonate (phostrol) est efficace contre la tavelure et la suie, mais pas contre la pourriture amère. De plus, les résidus de phosphonate s’accumulent dans les arbres pendant des années.

 

Les utilisateurs de RIMpro savent déjà que la pluie en cours marque la fin des grosses infections primaires de tavelure cette année dans les vergers les plus chauds du Québec. Dans la plupart des sites “propres”, la pluie tombée hier a provoqué l’éjection des dernières spores capables de produire une infection mesurable. Pour les plus aguerris, la saison des traitements dirigés contre les infections primaires se termine donc avec la pluie en cours.

Pour les autres, la fréquence des traitements pourra diminuer graduellement, mais vaut mieux un traitement de “trop” au début de la saison qu’un abonnement estival et des taches sur fruits. Si vous n’êtes pas entièrement confiant de la qualité de vos pulvérisations, il vaut mieux continuer à traiter jusqu’à ce que la période d’apparition des taches soit terminée (d’ici la fin juin).

Dans les vergers où les infections de suie-moucheture ou de diplocarpon (Marssonina) ont été historiquement problématiques, les traitements devraient être dirigés contre ces maladies. Les modèles pour ces deux maladies sont en ligne et disponibles via le menu déroulant.

Les infections florales de feu bactérien ne sont pas faciles à prévoir, mais la sortie des symptômes sur les fleurs infectées est beaucoup plus prévisible. La date d’apparition du feu bactérien est variable selon les stations mais devrait débuter cette semaine. N’attendez pas que les symptômes soient bruns pour les trouver. Un dépistage rapide pourrait vous éviter bien des problèmes. Le guide résumé des interventions est disponible ici

Les conditions météorologiques dans tous les vergers du sud du Québec seront exceptionnellement propices au blanc du pommier (oïdium). Dans les parcelles avec un historique de blanc, évitez une explosion de cette maladie en protégeant votre feuillage avant lundi 29 mai. N’attendez pas la pluie pour votre prochain traitement fongicide si vous avez des problèmes sérieux de blanc. Visez les blocs à risque (historique et cultivars sensibles). Parfois, il faut traiter les maladies séparément.

Le soufre, le bicarbonate de potassium et les produits systémiques (groupes 3, 7, 11) sont efficaces contre cette maladie. Comme il n’y aura pas de pluie ou de rosée pendant cette période, c’est une des rares occasions où le lessivage du bicarbonate ne sera pas un enjeu.

 

Consultez le modèle RIMpro pour votre localité en choisissant “oïdium du pommier” dans le menu déroulant. Le modèle a tendance à sous estimer les infections, mais les périodes de sporulation sont assez fiables.

La pluie aujourd’hui a provoqué une éjection massive d’ascospores de tavelure dans toutes les régions pomicoles du sud du Québec. Dans la quasi totalité des sites le séchage rapide après la pluie et la température assez basse a privé la tavelure d’une occasion parfaite d’infection. Le potentiel RIM (>2500) de l’infection “ratée” est immense; c’est près de la moitié du risque d’une saison complète.

Ne vous réjouissez pas trop vite et méfiez-vous des périodes d’humectation du feuillage d’ici à la fin de journée demain (jeudi 25 mai). Les spores éjectées ne meurent pas dès l’instant où le feuillage sèche. La survie des ascospores après 24 h de séchage a été plusieurs fois confirmée et est intégrée dans le modèle RIMpro. Dans la plupart des cas, à peine quelques heures de mouillure additionnelle (averse, rosée importante) seraient suffisantes pour provoquer une infection. RIMpro est un excellent modèle, mais les calculs sont basées sur les données des stations météorologiques. Si la station n’enregistre pas de mouillure, le modèle ne peut pas calculer une infection. La tavelure pourrait laisser des taches dans les secteurs humides des vergers.

Même si on trouve 80 propositions dans SAGE pesticide pour lutter contre la tavelure du pommier, la plupart ne sont “pas recommandables” pour plusieurs raisons (efficacité, prix, disponibilité commerciale, résistance généralisée, etc). Un premier criblage a permis de cibler une trentaine de produits pour lesquels un portrait plus détaillé était souhaité et une vingtaine parmi les produits testés ont été jugés assez utiles pour apparaitre dans le tableau de la fiche PFI 48. À part quelques exceptions notées sur la fiche (qui seront testées en 2023), ce portrait est assez complet.

D’un point de vue agronomique, certaines options qui apparaissent au tableau ne sont pas très intéressantes sur le terrain et les restrictions d’homologation limitent ce qui peut être appliqué après la floraison. Il reste quoi en été? Moins d’une dizaine d’options demeurent pertinentes. La liste courte :

Bicarbonate de potassium

Soufre (Kumulus ou Microthiol Disperss) (8 applications au total)

Captan (plusieurs marques) (2 ou 10 applications selon l’envergure des arbres)

Cevya (3 applications)

Aprovia/Sercadis

Allegro

Flint (en absence de résistance)

Les autres produits homologués n’avaient pas une efficacité satisfaisante à la dose prescrite, ou ont été jugés trop chers pour ce qu’ils offrent. Par exemple, le Folpan (84$/ha à la dose terrain) n’est pas très intéressant. À ce prix, il est préférable d’opter pour des produits systémiques (Cevya, Aprovia, Allegro). Par contre, résistez à la tentation de recourir toujours aux produits du Groupe 7 (Aprovia) et des précautions particulières doivent être prises pour appliquer Allegro. Allegro est sécuritaire pour l’environnement, mais très toxique pour l’applicateur.

 

Dans les vergers où le feu bactérien est présent à chaque année, un gel important pendant la fleur peut provoquer une infection de la maladie. Ces cas assez rares ne sont pas couverts dans les modèles usuels, mais sont bien décrits dans la littérature sur le “trauma blight” (1). L’infection a lieu par la “blessure” (tissu gelé) sans égard à la population bactérienne présente. Un traitement de streptomycine dès que possible le jour du gel ou le lendemain peut alors limiter les dégâts. Les dommages de feu en lien avec le gel vont devenir visibles dans approximativement 10 jours (72 degrés-jours base 12.7°C (2)).

1) Steiner, P. W. 2000. Integrated orchard and nursery management for the control of fire blight. In Fire blight: the disease and its causative agent, Erwinia amylovora, 339‑358. CABI Publishing, Wallingford, UK.
2) Turechek, W. W., et A. R. Biggs. 2015. Maryblyt v. 7.1 for Windows: an improved fire blight forecasting program for apples and pears. Plant Health Progress 16: 16:22. doi:10.1094/PHP-RS-14-0046.

La pluie prévue demain provoquera une forte éjection des spores de tavelure dans toutes les régions pomicoles du sud du Québec, jusqu’à un quart de toutes les ascospores de la saison seront éjectées. Cependant, la chute de la température pendant la pluie et le séchage assez rapide pourraient complètement annuler les risques d’infection. Dans la plupart des scénarios, le risque associé à cette pluie est donc faible (RIM < 30) et cette infection sera facile à réprimer. Le risque “léger” de l’ancienne échelle de Mills ne sera même pas atteint. Le froid et l’absence de vent après l’infection rendent possible une stratégie de traitement après la pluie (en post infection) facilement jusqu’à jeudi en cours de journée. Encore une fois, un seul traitement bien positionné d’un mélange de bicarbonate et de soufre est tout ce qu’il faut pour réprimer la tavelure.

Le feu bactérien du pommier (Erwinia amylovora) est une maladie qui a un potentiel dévastateur immense. Cette maladie peut tuer les pommiers infectés en quelques semaines quand les conditions sont propices.

La plupart des infections ont lieu lors de la floraison quand tous les facteurs sont réunis:

  1. Historique de feu bactérien ou arbres porteurs à proximité du verger
  2. Fleurs écloses récemment visitées par des insectes porteurs
  3. Température suffisante pour la multiplication des bactéries
  4. Légère humectation qui permet l’infection.

Dans les vergers qui sont à risque parce que la bactérie est présente (#1), plusieurs fleurs commencent à éclore dans le sud du Québec aujourd’hui (#2) et la température au cours des prochains jours sera favorable aux bactéries (#3). Selon le modèle RIMpro, la période d’humectation prévue le vendredi 12 mai en fin de soirée pourrait permettre l’infection des fleurs (#4). Dans les vergers où tous les facteurs de risque sont réunis, un traitement pourrait être requis. Ce traitement doit être fait idéalement avant l’infection, mais pour minimiser le nombre d’interventions il est préférable d’attendre l’ouverture d’un maximum de fleurs avant de traiter. Les fleurs traitées demeurent protégées pour toutes les périodes d’infection qui suivront.