Dans les vergers où des fleurs étaient encore en éclosion dans le sud du Québec au cours des derniers jours (ex: Gala), le retour aux températures plus élevées ouvre la possibilité d’une infection pour les fleurs écloses dimanche le 21 mai dernier. Pour certaines stations (ex: St-Paul), les fleurs écloses le 20 mai sont également visées. Dans les vergers où un traitement a été appliqué depuis cette date, les fleurs sont déjà protégées et aucun traitement additionnel n’est requis pour l’infection prédite demain (25 mai). Cependant, dans les blocs à risque où ces fleurs n’ont pas été traitées, un traitement est à envisager pour réprimer l’infection. Selon la source des données de prévision et la localité, le risque ne dépasse pas toujours le seuil empirique pour la recommandation d’un traitement. Votre situation locale (historique de feu, intensité de la floraison selon date d’éclosion) peuvent guider votre décision de traiter.

La température assez froide au cours des derniers jours a diminué fortement le risque de feu bactérien. Cependant, le retour aux températures plus élevées ouvre la possibilité d’une infection pour les fleurs écloses le jeudi 18 mai dernier. Dans les vergers où un traitement a été appliqué jeudi le 18 (ou plus tard), les fleurs sont déjà protégées et aucun traitement additionnel n’est requis pour l’infection prédite demain (22 mai). Cependant, dans les blocs à risque où des fleurs étaient en éclosion jeudi et qui n’ont pas été traitées, un traitement est à envisager pour réprimer l’infection. Les fleurs ouvertes vendredi 19 mai ou plus tard ne sont pas à risque demain.

L’ouverture massive de fleurs entamée dans plusieurs vergers hier (mercredI) et qui continuera aujourd’hui (jeudi) soulève plusieurs questions sur le feu bactérien. Au moment de l’éclosion, les fleurs ne sont pas contaminées par les bactéries. Il faut plusieurs heures pour que les insectes contaminent les fleurs ouvertes et que la population bactérienne atteigne le seuil de risque pour l’infection.

Lorsque les conditions sont optimales, il faut un minimum de 36h pour compléter toutes les étapes avant l’infection. Ainsi, les fleurs ouvertes à midi mercredi sont à risque d’infection dans la nuit de jeudi à vendredi, mais les fleurs ouvertes en après midi hier et celle qui vont éclore aujourd’hui ne sont pas à risque parce que les températures fraiches prévues demain vont considérablement ralentir la multiplication bactérienne.

Gestion des Interventions selon l’éclosion des fleurs dans vos blocs à risque:

Si l’éclosion des fleurs a commencé tôt (ex lundi le 15), une infection est possible ce matin en présence de rosée. Un traitement d’ici à midi pourrait arrêter l’infection en cours.

Dans les blocs où des fleurs étaient ouvertes hier à midi, un traitement bactéricide d’ici vendredi midi serait optimal.

Dans les blocs où la floraison a commencé seulement en après midi hier ou aujourd’hui, la baisse graduelle de la température prévue ce soir va ralentir la multiplication bactérienne et abaisser fortement le risque.

Les applications de streptomycine en mélange avec d’autres pesticides (ex : fongicides) sont fréquentes aux États-Unis, malgré une étude qui démontre une perte d’efficacité potentielle notamment pour des mélanges avec le Captan, la dodine, le zineb, le et le soufre [1].

[1]        W. H. Shaffer et R. N. Goodman, « Compatibility of streptomycin with some fungicides and insecticides », Plant Disease Reporter, vol. 48, no 3, p. 180‑181, 1964.

DÉVELOPPEMENT DES POMMIERS (F. Pelletier et G. Chouinard)

État de la situation

Pour le cultivar McIntosh, les derniers stades observés dans les différentes régions pomicoles sont les suivants :

  • Le débourrement avancé a été atteint le 11 mai dans la région de Québec.
  • Le bouton rose a été atteint le 13 mai en Montérégie, le 16 mai en Estrie, et le 15 mai dans les Laurentides pour les sites les plus hâtifs.
  • Le bouton rose avancé a été atteint le 14 mai en Montérégie Ouest et le 15 mai en Montérégie Est dans les sites les plus chauds.

Avec le temps chaud qui se poursuit, la progression s’accélère et les prévisions indiquent que la pleine floraison pour le cultivar McIntosh serait atteinte dès aujourd’hui (17 mai) en Montérégie Ouest et demain (18 mai) en Montérégie Est et dans la région de Missisquoi. Certaines fleurs ouvertes sur le cultivar McIntosh ont été observées dès hier (16 mai) dans les sites les plus chauds en Montérégie.

Stratégies d’intervention

Pollinisation: pour maximiser le travail de pollinisation, il faut installer les ruches en priorité dans un emplacement protégé des vents. Le vent transportant toutefois l’arôme des fleurs, l’emplacement doit être en aval de la direction des vents dominants, pour favoriser une identification plus rapide de l’odeur des fleurs à butiner. De plus, du point de vue de la dépense d’énergie des abeilles, le fait de voler à vide contre le vent pour l’allée et de revenir le vent dans le dos pour le retour à la ruche lorsqu’elles sont chargées de pollen est plus avantageux. L’abeille domestique a un rayon de butinage relativement grand (plus que plusieurs espèces d’abeilles indigènes) et il n’est pas nécessaire de répartir les ruches uniformément. Quelques études sur la pollinisation montrent qu’il faut que les groupes de ruches soient placés à des distances de l’ordre de 200 à 300 m, puisque le rayon de butinage le plus efficace se situe entre 100 et 150 m de la ruche. En pratique, des regroupements vont jusqu’à 400 m, mais au-delà de cette distance, il y a une perte d’efficacité. Il faut cependant respecter une distance de 2 à 3 mètres entre les ruches et alterner l’orientation des entrées de ruches pour éviter la « dérive » des abeilles (leur entrée dans les mauvaises ruches).

L’emplacement doit être sec, puisqu’un site humide est propice au développement de certaines maladies et à une détérioration accélérée du matériel. Un point d’eau doit toutefois être présent dans un rayon de moins de 500 m ou encore, un réservoir d’eau d’environ 1 m de diamètre peut être placé à proximité du rucher, accompagné de lattes de bois ou autre matériel flottant pour éviter la noyade des abeilles. L’eau stagnante devrait être renouvelée 1 ou 2 fois par semaine pour éviter la contamination et assurer un approvisionnement constant.

Contrôle de la vigueur: l’’application d’un régulateur de croissance comme APOGEE (prohexadione de calcium) ralentit la croissance végétative, ce qui réduit les besoins de taille et favorise la coloration et la qualité des fruits. L’application peut être faite lorsqu’il y a suffisamment de feuillage pour permettre une bonne absorption, mais avant que les nouvelles pousses ne soient trop longues, soit lorsqu’elles mesurent de 2,5 à 7,5 cm de longueur, ce qui correspond généralement aux derniers jours de la floraison. Le traitement est sans effet sur les abeilles et, comme les traitements fongicides, il peut s’effectuer alors que les ruches sont encore au verger. Pour plus d’information sur l’utilisation de ce produit, consultez le Guide de référence en production fruitière intégrée (Guide de PFI) (fiche 43 de même que la fiche 106 si vous l’utilisez aussi contre le feu bactérien).

 

CLINIQUE D’ÉCLAIRCISSAGE (E. Barriault)

Il y aura une clinique d’éclaircissage jeudi le 18 mai à 13h au verger M&J Bourdeau
(4307 Montée Sharpe, Franklin, Qc, J0S 1E0 ). Au programme:

  • ce qu’il faut savoir sur le SEVIN et l’Apogee pour la saison 2017
  • conseils pour l’éclaircissage chimique,
  • présentation d’essais en cours avec ATS et Ethrel
  • démonstration  d’éclaircissage mécanique avec l’appareil Darwin.

La clinique sera animée par Paul Émile Yelle, Vicky Filion et Evelyne Barriault.  Pour plus d’info, voir l’invitation sur Agriréseau. Bienvenue à tous!

 

INSECTES (F. Pelletier et G. Chouinard)

État de la situation

L’activité de la punaise terne tire à sa fin dans la plupart des régions. À l’exception de quelques sites, peu ou pas de captures récentes ont été rapportées pour la dernière semaine. Un dernier sursaut d’activité pourrait être observé lors des journées chaudes de cette semaine.

Selon les modèles prévisionnels, nous sommes présentement au pic de captures pour la 1ere génération de la mineuse marbrée. Les observateurs du Réseau rapportent cependant que captures demeurent faibles et nettement sous le seuil d’intervention.

L’hoplocampe a débuté son activité cette semaine en Montérégie et dans les régions de Missisquoi et des Laurentides. Les captures sont en général sous les seuils d’intervention à l’exception de certains vergers en Montérégie Ouest.

La présence de chenilles de tordeuses à bandes obliques sur les nouvelles pousses est observée en Montérégie et dans les régions de Missisquoi et des Laurentides mais aucun verger n’a atteint le seuil d’intervention.

Des captures de charançons de la prune ont été rapportées le 15 mai dans le cadre d’essais sur cet insecte.

Stratégies d’intervention

Hoplocampe, punaise terne et mineuse: consultez les communiqués précédents.

Tordeuse à bandes obliques: il est possible d’intervenir contre les chenilles (si les seuils d’intervention sont atteints) tant que celles-ci n’ont pas commencé à se transformer en chrysalides, ce qui se produit environ une semaine après la chute des pétales (autour de la nouaison).

Si vos pommiers atteignent le stade nouaison avant que le seuil ne soit atteint, ou avant que des conditions propices pour un traitement se présentent, vous aurez la possibilité d’intervenir plus tard en juillet si les populations de la prochaine génération dépassent à nouveau les seuils de traitement (ce qui n’est pas toujours le cas). Consultez la fiche 74 du Guide de PFI pour les détails sur les stratégies de lutte.

Propriétés des produits utilisables au calice : SAgE.

Charançon de la prune: aucune intervention n’est requise actuellement, les dégâts de charançon apparaissant rarement avant la nouaison des fruits. Toutefois, il s’agit d’un redoutable ravageur et il importera d’intervenir avant l’apparition des premiers dégâts, soit une première fois au stade calice et en applications localisées par la suite, selon les résultats du dépistage.  La stratégie de dépistage est résumée à la fiche 65 du Guide de PFI et la stratégie de lutte à la fiche 72.  Nous vous tiendrons informés des périodes propices pour les interventions dès la semaine prochaine.

DESTRUCTION DES RÉSERVOIRS DE RAVAGEURS PENDANT LA FLORAISON
État de la situation
Le début de la floraison est le temps idéal pour inspecter les alentours de votre verger afin de déceler les pommiers, pruniers sauvages et autres arbres de la famille des rosacées qui sont déjà ou seront sous peu en floraison, et donc faciles à repérer. Ces arbres servent de réservoir à des insectes nuisibles tels que l’hoplocampe des pommes, le charançon de la prune, la mouche de la pomme et plusieurs autres, sans compter les maladies. Si de tels arbres se trouvent sur votre propriété, évaluez ce qu’ils vous coûtent par rapport à ce qu’ils vous rapportent!
Stratégies d’intervention PFI
Pour en savoir plus sur l’éradication des foyers potentiels de contamination phytosanitaire, consultez le guide de PFI (fiche 34). La fiche 15 résume quant à elle les lois et règlements qui visent à protéger le droit de produire. Les réservoirs à éliminer ne sont pas sur votre propriété? Déposer une plainte concernant la présence d’un foyer d’infection près d’un verger commercial, c’est possible. Vous pouvez déposer une plainte pour les organismes nuisibles réglementés par la Loi sur la protection sanitaire des cultures à l’aide d’un formulaire en ligne sur le site du MAPAQ.

PRÉVENIR L’INTOXICATION DES ABEILLES

L’agriculteur qui utilise des pesticides dans ses cultures a le devoir de prendre les mesures préventives suivantes pour ne pas intoxiquer les abeilles :

  • Avant d’épandre un pesticide, prévenir les apiculteurs des environs afin qu’ils mettent leurs colonies à l’abri. Communiquer avec un centre de services du MAPAQ pour obtenir la liste des apiculteurs voisins.
  • Ne pas pulvériser de pesticides toxiques aux abeilles sur des cultures en fleurs fréquentées par des abeilles. S’il est indispensable d’appliquer des pesticides pendant la floraison, se limiter aux produits relativement peu toxiques ou inoffensifs, et le faire entre 19 h et 7 h, moment où les abeilles sont rentrées à la ruche. La toxicité des pesticides envers les abeilles est disponible sur le site Web de SAgE pesticides (sagepesticides.qc.ca) de même que sur l’affiche PFI 2017 et à la fiche 95 du Guide de PFI. En cas de divergences entre les sources, privilégier l’interprétation légale, soit l’étiquette des pesticides concernés.
  • Ne pas traiter par temps venteux pour éviter que les embruns de pesticides soient emportés vers les ruches avoisinantes.
  • Les abeilles s’intoxiquent souvent en butinant les plantes de couverture, comme le pissenlit ou le trèfle, qui sont en fleurs dans le verger. La tonte ou la taille de ces plantes avant la pulvérisation d’insecticides protégera les abeilles.
  • La pulvérisation d’un pesticide toxique aux abeilles dans un verger en fleurs est un délit au regard de la Loi sur la protection sanitaire des animaux.
  • Retirer les colonies d’abeilles mellifères aussitôt que la pollinisation est terminée et avant l’application des insecticides en postfloraison.
  • Lire l’étiquette de chaque pesticide pour connaître les précautions à prendre pour protéger les abeilles.

TÉTRANYQUES

État de la situation

L’éclosion des œufs du tétranyque rouge est observée dans la majorité des régions et la présence de quelques larves a été rapportée par les observateurs du Réseau.   Pour la région de Québec, il reste encore quelques jours avant le début de l’éclosion.

Stratégie d’intervention

Consultez les communiqués précédents

 

OBSERVATIONS ET PRÉVISIONS DU RÉSEAU EN DATE DU 16 MAI  (S. Gervais)

(cliquez pour grossir le tableau) Ce sommaire des observations et prévisions est compilé à partir des données prises dans les vergers pilotes et des rapports des observateurs du Réseau-pommier.

Sites : Les vergers pilotes considérés sont : Québec (Sainte-Famille et Saint-Antoine-de-Tilly), Estrie (Compton), Montérégie (Rougemont, Mont-Saint-Grégoire, Saint-Paul, Saint-Hilaire, Saint-Bruno et Sainte-Cécile), Missisquoi (Dunham et Frelighsburg), Sud-ouest (Franklin et Hemmingford) et Laurentides (Oka et Saint-Joseph).

Prévisions : Les prévisions pour les ravageurs sont basées sur les modèles du Réseau, et les prévisions météo d’Environnement Canada des 7 prochains jours. Les normales sont utilisées pour compléter les prévisions. La date indiquée représente la plus hâtive des prévisions obtenues pour la région. Les prévisions ne doivent jamais remplacer l’observation et le dépistage de votre verger!

Observations : Informations rapportées par les observateurs du Réseau. La date indiquée représente la plus hâtive des observations rapportées pour la région.

Captures dans le verger du Réseau-pommier : captures moyennes par piège des 7 derniers jours, dans le bloc de pommiers sous gestion PFI de Saint-Bruno.

Degrés-jours : Cumulés en base 5 °C depuis le 1er mars, selon la méthode Baskerville en raison de sa plus grande précision (ce qui nécessite l’emploi d’outils informatiques comme Cipra). La méthode standard (qui nécessite uniquement de connaître la température maximale et minimale de chaque jour) n’est pas interchangeable avec la méthode utilisée par Cipra! Le débourrement du pommier, par exemple, correspond à 65 DJ5 « standards », mais à 79 DJ5 « Baskerville ».

Météo : Les données météo sont validées par Solutions Mesonet. Les DJ et les précipitations rapportées représentent la moyenne des valeurs obtenues pour tous les sites d’une région. Les flèches représentent l’écart à la normale pour cette région : ↑ = au-dessus de la normale; ↓ = au-dessous; ↔ = semblable.

 

POUR EN SAVOIR PLUS

Répondeurs téléphoniques du MAPAQ

  • Montérégie: un message distinct est disponible pour chacune des régions suivantes: Sud-ouest (français et anglais), Rougemont, Missisquoi: 1-888-799-9599
  • Laurentides : 450 971-5110, poste 6556
  • Estrie : 819 820-3001 / 1 800 363-7461, poste 2
  • Québec (Rive-Nord, Île d’Orléans et Chaudière–Appalaches): 418 643-0033, poste 4

La version « Internet » des messages téléphoniques est aussi disponible pour la plupart des régions; voir la page suivante ou écoutez le message de votre région pour en savoir plus.

Plateforme PFI 

Guide de PFI, Guide d’identification, prévisions et modèles et accès prioritaire aux avertissements du RAP et à des messages supplémentaires des avertisseurs. Un abonnement est nécessaire (rabais de 60 % aux producteurs grâce au code promotionnel fourni par les Producteurs de pomme du Québec).

Prévisions et observations en temps réel dans les vergers

Cette information est mise à jour une fois l’heure pour la tavelure et quatre fois par jour pour les stades phénologiques du pommier, les insectes et les acariens. Les sommaires météorologiques sont mis à jour une fois par jour et les prévisions météo trois fois par jour.

sagePour plus de détails sur les différents usages des pesticides agricoles et sur les risques qu’ils représentent pour la santé et l’environnement, vous êtes invité à consulter SAgE pesticides (www.sagepesticides.qc.ca).

logoqc_trans-2Pour un accès à davantage d’options en agrométéo, vous êtes invité à visiter Agrométéo Québec pour les pommiers (www.agrometeo.org).

Dans les vergers où des fleurs sont en éclosion le 15, 16 ou 17 mai et que ces arbres peuvent être contaminés par une source de bactéries locales (ex: historique de feu), une infection est prédite en lien avec la période d’humectation (pluie) du 18 ou 19 mai selon les localités. Les dates d’éclosion sujettes à l’infection et les prévisions doivent être prises en considération selon les localités.

Dans les blocs de vergers où une infection est possible (bactéries présentes et fleurs en éclosion aux dates désignées), un traitement doit être envisagé:

La levure Blossom Protect doit être appliquée au minimum 24h avant l’infection. Par contre, traiter les fleurs dès leur éclosion n’est pas optimal parce que ça multiplie le nombre de traitements requis (couts) sans nécessairement augmenter l’efficacité. De plus, les applications multiples de Blossom Protect dans un même bloc (ex: 4 traitements) augmentent considérablement les probabilités de roussissure qui peuvent rendre vos fruits invendables.

Les bactéricides (Streptomycine et Kasumin) peuvent être appliqués avant, pendant ou après l’infection. Cependant, les traitements plus de 48h avant l’infection ne protègent pas toutes les fleurs à risque et les traitements après l’infection peuvent perdre rapidement leur efficacité selon la dose appliquée et la température. L’optimum est donc de viser la fenêtre de 24h avant l’infection et jusqu’à environ 12h après l’infection.

 

Une rosée imprévisible peut mener à des infections graves lorsque les conditions sont optimales pour la maladie. Lorsque les sources de bactéries sont multiples, que le nombre de fleurs sujettes à l’infection est élevée et que la population bactérienne prédite pour plusieurs jours d’éclosion dépasse le seuil critique, il peut être préférable de planifier 2 applications de Blossom Protect ou de bactéricide espacées de 48h que se fier aux appareils météorologiques qui ne sont pas conçus pour détecter la rosée.

Les prévisions de feu bactérien sont disponibles sur internet et sont mises à jour à chaque heure pour toutes les localités. Cliquez sur le lien

Feu bactérien et éclaircissage mécanique (ex: Darwin): Une seule étude publiée sur le sujet arrive à la conclusion que cette pratique est risquée. Or, cette étude soufre de nombreuses failles méthodologiques qui rendent leur conclusion inapplicable sur le terrain. Dans des conditions normales d’utilisation, l’éclaircissage mécanique pendant la floraison n’augmente probablement pas les risques de feu bactérien et il est même possible que son usage réduise les risques en diminuant le nombre de sites d’infection.

 

Selon les prévisions actuelles, des conditions favorables à une infection par le feu bactérien (voir fiche 104) sont possibles à partir du 18 mai pour les fleurs écloses le 13 mai.  Encore en 2017, le modèle RIMpro vous permet de visualiser en continu les risques pour votre localité.

Pour gérer efficacement le feu bactérien, il est inutile de se précipiter et traiter dès l’ouverture des fleurs. Seules les fleurs ouvertes au moment du traitement sont protégées adéquatement. Il est donc plus stratégique d’attendre le plus longtemps possible et traiter davantage de fleurs ouvertes en lien avec l’infection prédite. Les fleurs traitées seront protégées jusqu’à la fin de la floraison. Les bactéricides* peuvent être appliqués dans les 24-48 h précédant l’infection ou le jour même pour maximiser l’efficacité. Les traitements appliqués dans les 24 h suivant l’infection restent néanmoins efficaces selon la dose appliquée ( >1 kg/ha) et si la température n’est pas très élevée. Les agents de lutte biologique (Blossom Protect) doivent être appliqués au moins 24 h avant l’infection prédite. Voir la fiche 106 pour plus de détails.

Pour comprendre le graphique:

Pour chaque jour d’éclosion de fleurs, la population bactérienne est représentée par une ligne noire qui monte à mesure que les bactéries colonisent les fleurs ouvertes. Lorsque la température est trop froide, la ligne n’est pas représentée. Lorsque la ligne noire atteint un niveau critique de population (zone orange), l’infection est possible suivant une période d’humectation courte. Les lignes noires arrêtent après un certain temps parce que les fleurs trop vieilles ne peuvent être infectées, même si leur population bactérienne est élevée. L’infection est représentée par une colonne rouge qui varie en hauteur et en épaisseur selon le nombre de fleurs à risque et l’intensité de l’infection. Lorsque l’infection est suffisamment importante et dépasse le seuil d’intervention, le modèle fait apparaitre une  ligne rouge pour représenter les bactéries dans la plante (population endophyte). Les symptômes sont prévus quand la population endophyte dépasse le seuil (zone verte).

Exemple concret d’utilisation

Les fleurs qui vont ouvrir le 13 mai (ex: poirier), seront à risque d’infection lors de la période d’humectation prévue le 18 mai. Selon le modèle, les fleurs écloses avant le 13 mai ne sont pas à risque. La température actuellement prévue pour le 14 et le 15 mai est trop froide pour que les fleurs en éclosion ces jours là soient à risque d’infection avant le 19 mai.

Vos traitements doivent s’ajuster selon la date réelle d’ouverture des fleurs. Dans les blocs où très peu de fleurs sont en éclosion le 13 mai, les traitements pour l’infection du 18 mai sont inutiles. Par contre, si les prévisions ne changent pas et que le nombre de fleurs en éclosion le 13 mai est important, un traitement entre le 14 et le 17 mai (Blossom Protect ou bactéricide*) OU le 17-18 mai (bactéricide*) serait optimal.

Les traitements subséquents seront faits en fonction des fleurs ouvertes depuis votre dernier traitement et le risque pour ces fleurs non traitées.

*Bactéricide = Streptomycine ou Kasumine

Tavelure

Dans la plupart des vergers, les infections en lien avec les pluies du 5 au 7 mai ont été surtout réprimées par un traitement avant la pluie (4 mai) et/ou selon les régions pendant une accalmie (ex: samedi le 6 mai). Dans la plupart des vergers, les spores éjectées le 7 mai n’ont pas eu les conditions nécessaires pour l’infection (à cause du froid) et sont graduellement mortes pendant les périodes sèches prolongées (Voir le graphique pour Rougemont plus bas). Cependant, des différences régionales ont été constatées et les spores éjectées Dimanche ont pu infecter le feuillage au gré des pluies intermittentes depuis cette date. Les spores peuvent survivre à des périodes prolongées de séchage lorsque les conditions météos le permettent. Le logiciel RIMpro tient compte de cette survie pour calculer l’infection (Voir figures jointes). Dans les vergers où les traitements étaient lessivés avant l’éjection de dimanche et où cette infection sournoise est possible, un traitement avec un fongicide pénétrant est encore possible au moins jusqu’à demain soir. Les traitements en post infection sont décrits dans le guide PFI.

La pluie importante (>35 mm) prévue dans toutes les régions pour le weekend de la fête des mères (14 mai), s’annonce plus à risque que celle du weekend dernier. Tant que le lessivage de votre traitement de protection a lieu après l’éjection des spores, il n’est pas nécessaire d’intervenir à nouveau. Le logiciel RIMpro peut vous aider à déterminer le moment du lessivage du traitement et si les spores étaient toutes éjectées à ce moment.

Les spores éjectées après le lessivage ne sont pas problématique si elles n’ont pas le temps d’infecter avant le séchage. Cependant, si le lessivage a lieu alors que les éjections ne sont pas finies et que le feuillage reste humide assez longtemps pour permettre à ces spores d’infecter, alors un autre traitement sera requis.

Dans ces cas, la stratégie la plus efficace consiste à traiter sous la pluie, pendant la fenêtre de germination. Les traitements de germination sont décrits en détail dans le guide PFI.

Blanc du pommier

Les conditions froides et pluvieuses ne sont pas propices au blanc du pommier. Il n’est donc pas utile de choisir vos traitements en fonction de cette maladie. Un nouveau modèle de la plateforme RIMpro sera utilisé pour des recommandations spécifiques si les conditions deviennent favorables à la maladie. Cependant, le graphique de ce modèle est en rodage et ne sera pas publié cette année.

DÉVELOPPEMENT DES POMMIERS (F. Pelletier et G. Chouinard)

État de la situation

Pour le cultivar McIntosh, les derniers stades observés dans les différentes régions pomicoles sont les suivants :

  • Le débourrement a été atteint le 5 mai dans la région de Québec.
  • Le pré-bouton rose a été atteint le 4 mai en Montérégie, le 7 mai en Estrie, et le 9 mai dans les Laurentides pour les sites les plus hâtifs.
  • Le bouton rose est atteint le 7 mai dans les sites les plus chauds au sud-ouest de Montréal. 

Pré-bouton rose sur Honeycrisp, le 9 mai à Saint-Bruno

Des températures sous le point de congélation ont été enregistrés la nuit du 8 au 9 mai (jusqu’à -1 °C dans la région des Laurentides).

Stratégies d’intervention :

Gel. Compte tenu du stade de développement actuel (bouton rose dans les vergers les plus avancés), les températures critiques n’ont pas été atteintes. Les températures critiques de gel aux différents stades de développement du pommier sont les suivantes :

 

Contrôle de la vigueur

L’application d’un régulateur de croissance comme APOGEE ralentit la croissance végétative, ce qui réduit les besoins de taille et favorise la coloration et la qualité des fruits. La première application doit être faite lorsque les nouvelles pousses mesurent de 2,5 à 7,5 cm (ce qui correspond au stade de la floraison). Le traitement est sans effet sur les abeilles et, comme les traitements fongicides, il peut s’effectuer alors que les ruches sont encore au verger. Pour plus d’information sur l’utilisation de ce produit, consultez votre conseiller ou conseillère pomicole (des informations générales sont présentées à la fiche 43 et la fiche 106 du Guide de PFI).

 

INSECTES (F. Pelletier et G. Chouinard)

État de la situation

Le temps frais et pluvieux des derniers jours a ralenti l’activité des insectes. L’activité des punaises ternes a été très faible ou même nulle dans la plupart des régions. Des captures de mineuses marbrées et de tordeuses à bandes rouges ont été rapportées mais à des niveaux faibles. Les premières chenilles de tordeuses à bandes obliques ont été observées en Montérégie et dans la région de Missisquoi.

Les captures d’hoplocampes des pommes devraient débuter sous peu dans les régions les plus hâtives et la semaine prochaine en Montérégie, en Estrie et dans les Laurentides (voir le tableau en fin de communiqué pour les prévisions du Réseau).

Stratégies d’intervention

Hoplocampe, punaise terne et mineuse

Consultez l’avertissement de la semaine dernière

Carpocapse

La floraison est le moment idéal pour installer votre ou vos pièges à carpocapse. Le dépistage est une nécessité économique! La méthode de dépistage est décrite à la fiche 65 du Guide de PFI.

TBO

Le dépistage des bourgeons floraux peut débuter au bouton rose, mais un traitement spécifique ne sera recommandé au calice que si le dépistage montre que le seuil d’intervention est dépassé. Pour la TBO seule, le seuil est de 3 % des bourgeons affectés. Consultez la fiche 74 du Guide de PFI et retenez les conseils suivants :

  • Limitez le recours aux insecticides. Les niveaux de résistance aux pesticides cessent d’augmenter et chutent même naturellement lorsque ces pesticides ne sont pas appliqués pendant quelques années.
  • N’intervenez pas si de nombreuses chenilles se sont déjà transformées en chrysalides (ce qui est normalement le cas à la nouaison), car les interventions à ce stade sont inefficaces. Vous aurez l’opportunité d’intervenir à nouveau en juillet si les populations de la prochaine génération dépassent les seuils.
  • Si des pulvérisations sont nécessaires, faites une rotation des produits suggérés en utilisant une famille chimique différente lors de chaque intervention.
  • Lors de l’application d’un produit, utilisez la dose minimale efficace homologuée. Une surdose augmente vos coûts et la pression de sélection. Une dose insuffisante pourra vous forcer à intervenir une seconde fois, ce qui revient un peu au même! Ceci signifie aussi qu’il faut éviter les produits qui ne sont pas efficaces à la dose homologuée.
  • Si les conditions météorologiques ne se prêtent pas à une intervention chimique pendant la période idéale, les méthodes physiques de lutte (taille et éclaircissement manuel) pourront être utilisées plus tard en cours de saison.
  • Consultez l’affiche « Production fruitière intégrée 2017 »  pour un résumé des recommandations québécoises, incluant les doses recommandées.

 

TÉTRANYQUE ROUGE  (F. Pelletier et G. Chouinard)

État de la situation

Le début de l’éclosion des œufs de tétranyques rouges a été constaté en Montérégie et dans la région de Missisquoi au milieu de la semaine dernière. Selon les modèles prévisionnels, les premières éclosions devraient également débuter dans les prochains jours en Estrie et dans les Laurentides (voir le tableau en fin de communiqué).

Les premières observations de tétranyques à deux points (femelles hivernantes et quelques larves) ont été rapportées en Montérégie. Des acariens prédateurs (agistèmes et phytoséides) commencent également à être observés dans les vergers où ils sont normalement bien installés.

Stratégies d’intervention

Huile supérieure : Il est maintenant trop tard pour une application d’huile supérieure en Montérégie. Pour les producteurs des autres régions, si vous ne pouvez pas appliquer l’huile avant l’éclosion des œufs, sachez qu’elle est très efficace également sur les jeunes stades larvaires du tétranyque lorsque la température reste élevée durant quelques jours après l’application et qu’il y a absence de pluie. Pour plus de détails sur le traitement à l’huile, consultez le guide de PFI (fiche 93).

Dépistage des acariens sur feuillage : si vous n’avez pas pu ou ne comptez pas appliquer d’huile, ou si vous désirez mesurer le succès de votre intervention, vous devrez effectuer le dépistage des acariens sur le feuillage dès l’éclosion des œufs. Le dépistage des acariens est une opération de base en protection des vergers. La méthode nécessite une loupe et 20 feuilles récoltées au hasard dans chaque section de verger. Les seuils d’intervention proposés dans le guide de PFI (voir la fiche 65) peuvent être modulés en fonction du nombre d’œufs, de la vigueur des arbres, de l’importance de la récolte, de tout stress hydrique ou climatique.

 

OBSERVATIONS ET PRÉVISIONS DU RÉSEAU EN DATE DU 9 MAI  (S. Gervais)

(cliquez pour grossir le tableau) Ce sommaire des observations et prévisions est compilé à partir des données prises dans les vergers pilotes et des rapports des observateurs du Réseau-pommier.

Sites : Les vergers pilotes considérés sont : Québec (Sainte-Famille et Saint-Antoine-de-Tilly), Estrie (Compton), Montérégie (Rougemont, Mont-Saint-Grégoire, Saint-Paul, Saint-Hilaire, Saint-Bruno et Sainte-Cécile), Missisquoi (Dunham et Frelighsburg), Sud-ouest (Franklin et Hemmingford) et Laurentides (Oka et Saint-Joseph).

Prévisions : Les prévisions pour les ravageurs sont basées sur les modèles du Réseau, et les prévisions météo d’Environnement Canada des 7 prochains jours. Les normales sont utilisées pour compléter les prévisions. La date indiquée représente la plus hâtive des prévisions obtenues pour la région. Les prévisions ne doivent jamais remplacer l’observation et le dépistage de votre verger!

Observations : Informations rapportées par les observateurs du Réseau. La date indiquée représente la plus hâtive des observations rapportées pour la région.

Captures dans le verger du Réseau-pommier : captures moyennes par piège des 7 derniers jours, dans le bloc de pommiers sous gestion PFI de Saint-Bruno.

Degrés-jours : Cumulés en base 5 °C depuis le 1er mars, selon la méthode Baskerville en raison de sa plus grande précision (ce qui nécessite l’emploi d’outils informatiques comme Cipra). La méthode standard (qui nécessite uniquement de connaître la température maximale et minimale de chaque jour) n’est pas interchangeable avec la méthode utilisée par Cipra! Le débourrement du pommier, par exemple, correspond à 65 DJ5 « standards », mais à 79 DJ5 « Baskerville ».

Météo : Les données météo sont validées par Solutions Mesonet. Les DJ et les précipitations rapportées représentent la moyenne des valeurs obtenues pour tous les sites d’une région. Les flèches représentent l’écart à la normale pour cette région : ↑ = au-dessus de la normale; ↓ = au-dessous; ↔ = semblable.

POUR EN SAVOIR PLUS

Répondeurs téléphoniques du MAPAQ

  • Montérégie: un message distinct est disponible pour chacune des régions suivantes: Sud-ouest (français et anglais), Rougemont, Missisquoi: 1-888-799-9599
  • Laurentides : 450 971-5110, poste 6556
  • Estrie : 819 820-3001 / 1 800 363-7461, poste 2
  • Québec (Rive-Nord, Île d’Orléans et Chaudière–Appalaches): 418 643-0033, poste 4

La version « Internet » des messages téléphoniques est aussi disponible pour la plupart des régions; voir la page suivante ou écoutez le message de votre région pour en savoir plus.

Plateforme PFI 

Guide de PFI, Guide d’identification, prévisions et modèles et accès prioritaire aux avertissements du RAP et à des messages supplémentaires des avertisseurs. Un abonnement est nécessaire (rabais de 60 % aux producteurs grâce au code promotionnel fourni par les Producteurs de pomme du Québec).

Prévisions et observations en temps réel dans les vergers

Cette information est mise à jour une fois l’heure pour la tavelure et quatre fois par jour pour les stades phénologiques du pommier, les insectes et les acariens. Les sommaires météorologiques sont mis à jour une fois par jour et les prévisions météo trois fois par jour.

sagePour plus de détails sur les différents usages des pesticides agricoles et sur les risques qu’ils représentent pour la santé et l’environnement, vous êtes invité à consulter SAgE pesticides (www.sagepesticides.qc.ca).

logoqc_trans-2Pour un accès à davantage d’options en agrométéo, vous êtes invité à visiter Agrométéo Québec pour les pommiers (www.agrometeo.org).

État de la situation

Dans la grande région de Montréal, les pluies du 5 et 6 mai ont provoqué l’éjection d’une forte proportion des ascospores de la saison 2017. Le feuillage est resté mouillé assez longtemps pour permettre des infections dont le risque cumulé dépassait 1000 sur l’échelle de RIMpro. Les infections avec un RIM aussi élevé ne sont pas fréquentes et causent toujours plus de taches que les pluies moins favorables à la tavelure. Selon les prévisions actuelles (7 mai à 10h00), les éjections de Dimanche ne sont pas à risque puisque la température froide ne leur laissera pas assez de temps pour infecter le feuillage.

Stratégie d’intervention

Selon les prévisions, si vos interventions du jeudi 4 mai au samedi 6 mai étaient suffisantes pour tuer les spores éjectées jusqu’à hier soir, il est inutile de traiter à nouveau aujourd’hui, même si vos traitements ont été lessivés. De plus, les traitements réalisés aujourd’hui ne protégeraient pas le feuillage à venir d’ici la prochaine pluie.