État de la situation

Les premières spores de la tavelure du pommier (ascospores) sont à maturité, environ deux semaines avant le débourrement. Les tests d’éjection et les observations au microscope réalisées hier (12 avril) au laboratoire de l’IRDA ont révélé que des spores sont déjà prêtes. À moins que mère nature nous serve des conditions sèches prolongées; on peut déjà prévoir que la première pluie d’infection suivant le débourrement sera FORTEMENT à risque pour la tavelure du pommier. Pour plus de détails, consultez la fiche 100 du Guide de PFI.

Stratégies d’intervention PFI

D’ici au débourrement, investissez dans l’intervention la plus rentable de l’année : la prévention des éjections.

En effet, la stratégie la plus efficace pour réprimer la tavelure, mais aussi la plus négligée, est de prévenir une partie des éjections en éliminant la litière de feuilles au sol ou en favorisant sa dégradation. Différentes techniques sont possibles et près d’une dizaine sont décrites en détail dans le Guide de PFI (fiche 101). La plus populaire et la plus facile consiste à broyer autant que possible les feuilles mortes au moment du déchiquetage du bois de taille. L’application d’urée au sol est également préconisée en PFI, mais est interdite en production biologique. Toutes les mesures de réduction d’inoculum agissent comme une police d’assurance et réduiront le risque de voir apparaitre la tavelure malgré votre programme de traitements réguliers.

Soyez prêts à intervenir dès le stade pointe verte (débourrement), notamment dans les vergers tavelés l’an dernier. Cette année, une impasse en cas d’infection en début de saison aura des conséquences tachées. C’est donc un bon moment pour finaliser la préparation de votre pulvérisateur.

 

La pourriture amère (anthracnose ou bitter rot) est causée par différents champignons du genre Colletotrichum (C. acutatum, sensu lato) qui sont très fréquents en nature et qui s’attaquent à une gamme variée de plantes cultivées tant localement (fraises, bleuets, pommiers) qu’à l’étranger (citrus, amandes, mangues, pêches, etc). Ces champignons s’attaquent aussi parfois à des insectes et d’autres organismes. Différentes espèces de Colletotrichum existent (ex : C. fioriniae) mais leur spécialisation sur chaque plante est complexe.

Jusqu’à tout récemment, on trouvait cette maladie quasiment seulement dans les régions plus au sud et la pourriture amère sur pommes au Québec était anecdotique. Depuis quelques années, la maladie s’est propagée plus fréquemment au nord et est même devenue une maladie prioritaire en Ontario.

La pourriture des fruits est favorisée par les étés chauds et humides. Les fruits peuvent être infectés tout au long de la saison, de la floraison à la récolte. Cependant, la plupart des symptômes apparaissent en cours d’été souvent à la suite de conditions chaudes et orageuses. Les premiers symptômes sont assez discrets. De petites taches circulaires grises ou brunes et peu distinctives apparaissent d’abord sur les fruits. Ces premiers symptômes peuvent être facilement confondus avec d’autres dommages comme la cochenille de San Jose ou même une phytotoxicité au cuivre.

Par la suite, les lésions circulaires s’agrandissent et des cercles concentriques formés de petites structures noires appelées acervules apparaissent. Quand la pomme est tranchée, la progression de la pourriture vers le cœur est souvent en forme de « V ». Quoique caractéristique, ce symptôme n’est pas universel et n’est pas assez fiable pour établir un diagnostic précis. Quand la température est très élevée, les fruits peuvent se ratatiner, pourrir entièrement et tomber au sol.

Lorsque les conditions sont très favorables à la sporulation, soit une humidité très élevée et une température entre 20° et 30°C, une masse orangée gélatineuse libérée par les acervules peut apparaître à la surface des fruits. Cette masse de spores prend rapidement une allure plus croutée et racornie par temps sec. La sporulation est un signe caractéristique fiable de l’infection par Colletotrichum.

Les spores ainsi produites peuvent se propager aux autres fruits par éclaboussement, à la faveur des pluies. Parfois, les infections à la veille de la récolte peuvent provoquer l’apparition de symptômes durant l’entreposage. Par contre, comme les infections sont favorisées par une température élevée, la baisse de la température à l’approche de la récolte est habituellement un frein important pour la propagation de la maladie. La maladie ne serait pas transmise pendant l’entreposage. L’apparition des symptômes sur les fruits infectés juste avant l’entreposage a lieu quelques jours après la sortie des fruits de l’entrepôt.

Les détails de l’épidémiologie de cette maladie restent nébuleux. Par exemple, on sait que les fruits infectés laissés au sol, les fruits momifiés dans l’arbre, les chancres associés à plusieurs maladies (ex :feu bactérien, pourriture noire) peuvent être à la source des infections, mais d’autres réservoirs d’inoculum comme les pommiers pollinisateurs et d’autres hôtes pourraient être impliqués.

La seule présence de ce champignon assez commun ne suffit pas pour provoquer la maladie, mais les conditions qui favorisent l’infection sont assez mal connues. Par exemple, le stress hydrique et l’insolation pourraient rendre les fruits plus sensibles à l’infection. Ainsi, une taille estivale alliée à un déficit d’irrigation qui précéderait immédiatement une vague de chaleur pourraient stresser la peau des fruits et permettre l’infection du champignon alors les fruits non stressés peuvent demeurés exempts de maladie.

D’autres stress comme les applications répétées de certaines formulations de calcium ou de soufre pendant les périodes de stress sont possiblement impliqués, quoique les applications de calcium en dehors de ces périodes pourraient aussi s’avérer bénéfiques pour réduire la maladie.

Tous les cultivars semblent sensibles à cette maladie. Néanmoins, les attaques sont plus fréquentes sur les cultivars hâtifs (ex : Paulared), probablement parce que les fruits qui gagnent en maturité sont plus sensibles et que les conditions d’infections sont plus rares à l’automne. Des problèmes de pourriture amère sont parfois rapportés dans les cultivars tardifs (ex : Empire), mais le plus souvent dans des secteurs de vergers déjà affaiblis par d’autres facteurs (ex : gel hivernal).

Bien que ces facteurs ne soient pas confirmés, il est possible que l’utilisation de filets (ex : anti-grêle) qui limitent aussi les risques d’échaudure ou des applications de Kaolin puissent réduire la sévérité des attaques.

Moyens de lutte :

L’élimination des sources d’inoculum (chancres, fruits au sol et momifiés) demeure la méthode privilégiée pour réprimer cette maladie. Pendant les périodes de chaleur intense, la réduction du stress hydrique (irrigation), les stress chimiques (bouillies pesticides) et éviter la taille des cultivars à maturité pourraient aussi diminuer les problèmes. Certains fongicides (Allegro et Pristine) sont homologués pour des traitements estivaux, mais en l’absence de balises les traitements ne sont pas toujours efficaces. Une fois les fruits infectés, aucun traitement n’est efficace. De plus, ces deux produits sont proscrits en production PFI. Les traitements fongicides appliqués pour réprimer la tavelure réduisent partiellement la pourriture amère.

RAVAGEURS ESTIVAUX : MOUCHE, CARPOCAPSE ET ACARIENS 

État de la situation

Mouche de la pomme

Le pic d’activité est prévu cette semaine dans les vergers de la Montérégie. Dans l’ensemble, les populations ont été  jusqu’à maintenant de faibles à modérées et plusieurs vergers n’ont pas encore effectué d’interventions contre cet insecte.

Carpocapse

La première génération de chenilles s’est terminée la semaine dernière dans le sud-ouest du Québec, ce qui signifie que les jeunes larves de la deuxième génération commenceront à apparaître cette semaine en même temps qu’augmenteront les captures d’adultes. Malheureusement le carpocapse ne prend pas de vacances  et presque tous les stades pourront maintenant être présents simultanément dans les vergers qui comportent des populations appréciables.

Acariens

Les tétranyques rouges et à deux points bénéficient des journées chaudes pour se multiplier, mais les pluies fortes ont tendance à ralentir la montée des populations, surtout losque des prédateurs sont présents, ce qui est très souvent le cas dans les vergers à cette période (voir la section sur les espèces utiles)

Les ériophyides (rust mite) sont toutefois problématiques dans plusieurs vergers. Le pommier peut tolérer une grande quantité de ces acariens, mais le dépistage reste de rigueur.

Stratégies d’intervention (cliquez sur les liens pour plus d’information)

Les populations de mouche de la pomme devraient se stabiliser au cours des prochains jours puis baisser graduellement au cours du mois d’août.  Les traitements ne seront plus nécessaires à partir de la fin août, même si des captures sont présentes, car la ponte dans les fruits cesse normalement à partir de la mi-août (fin août dans les cultivars sensibles de fin de saison, comme Cortland).

Le dépistage est essentiel et critique pour le carpocapse, les acariens et la mouche, et des seuils d’intervention sont disponibles. Pour les détails sur le dépistage, consultez la fiche 65 du Guide de référence en production fruitière intégrée (guide de PFI). Consultez également les communiqués des semaines précédentes de même que les fiches appropriées du guide de PFI.

Coloration de la McIntosh à St-Bruno (1 août 2015)

 

Attention aux délais avant récolte! Vous trouverez une liste complète des délais à la fiche 47 (insecticides et acaricides) et à la fiche 48 (fongicides et bactéricides). L’étiquette demeure toutefois la seule source officielle, alors vérifiez toujours l’étiquette! Voici quelques exemples :

 

–      ACTARA : 60 jours –   RIPCORD, MATADOR, POUNCE: 7 jours
–      ACRAMITE : 7 jours –   ENVIDOR : 7 jours
–      ALTACOR : 5 jours –   IMIDAN : 14 jours
–      ADMIRE, CLUTCH : 7 jours –   INTREPID : 14 jours
–      ASSAIL : 7 jours –   KANEMITE : 14 jours
–      CALYPSO : 30 jours –   MOVENTO: 7 jours
–      CAPTAN : 7 jours  –  NEXTER : 25 jours
–      DELEGATE : 7 jours –   RIMON: 14 jours
–      CONFIRM : 14 jours –   SUCCESS, ENTRUST : 7 jours

 

PRÉDATEURS ET AUTRES ESPÈCES UTILES

État de la situation (cliquez sur les liens pour plus d’information)

Cette semaine est aussi le pic d’activité de plusieurs espèces utiles qui travaillent sans relâche à se nourrir de vos ravageurs. Voici quelques-uns de ceux qui ont été rapportés cette semaine par les observateurs du Réseau dans les vergers du Québec :

  • Phytoséiides (prédateurs d’ériophyides et de tétranyques)
  • Stigmaéides (prédateurs d’ériophyides et de tétranyques)
  • Coccinelles (prédateurs de pucerons et de tétranyques)
  • Syrphides (prédateurs d’ériophyides et de tétranyques)
  • Guêpes parasites (s’attaquant à la TBO et au puceron lanigère)

Stratégies d’intervention (cliquez sur les liens pour plus d’information)

Le choix de produits phytosanitaires sélectifs est la clé pour protéger les espèces présentes dans votre verger. Si vous devez intervenir contre un ravageur, choisissez un produit qui minimisera l’impact négatif sur vos prédateurs et parasitoïdes. Cette information est disponible de plusieurs façons:

  • l’affiche couleur sur la PFI (que vous avez reçu de votre fédération si vous êtes producteur)
  • la fiche 95 du guide de PFI
  • SAgE (la base d’information sur les pesticides agricoles du Québec)

 

GESTION DE LA MATURITÉ DES FRUITS ET DE LA RÉCOLTE

État de la situation

Des traitements visant à retarder le mûrissement des pommes pourront être appliqués bientôt dans certaines parties de votre verger sujettes à la chute prématurée ou pour faciliter l’étalement de la récolte.

Stratégies d’intervention (cliquez sur les liens pour plus d’information)

Le RETAIN et le FRUITONE sont deux régulateurs utilisables. Ils ont toutefois des propriétés très différentes : consultez la fiche 117 du guide de PFI pour plus de détails sur les opérations à prévoir en prévision de la récolte afin de minimiser les pertes et maximiser la performance de votre entreprise. Profitez-en aussi pour consulter la fiche 118 (suivi de la maturité et de la qualité des fruits).

 

OBSERVATIONS ET PRÉVISIONS DU RÉSEAU EN DATE DU 3 AOÛT 
(Francine Pelletier et Elen Dupuis)

Le tableau qui suit est un sommaire des observations et prévisions pour les principales régions du Québec, compilé à partir des données prises dans les vergers pilotes et des rapports des observateurs du Réseau.

t10(cliquez pour agrandir)

Comment lire ce tableau :

Sites : Les vergers pilotes considérés pour ce tableau sont: Québec (Sainte-Famille et Saint-Antoine-de-Tilly), Estrie (Compton), Montérégie (Rougemont, Mont-Saint-Grégoire, Saint-Paul, Saint-Hilaire, Saint-Bruno et Sainte-Cécile), Missisquoi (Dunham et Frelighsburg), Sud-ouest (Franklin et Hemmingford) et Laurentides (Oka et Saint-Joseph).

Prévisions : Les prévisions pour les ravageurs sont basées sur les modèles du Réseau, et les prévisions météo d’Environnement Canada des 7 prochains jours. Les normales sont utilisées pour compléter les prévisions. La date indiquée représente la plus hâtive des prévisions obtenues pour la région. Les prévisions ne doivent pas remplacer l’observation et le dépistage de votre verger!

Observations : informations rapportées par les observateurs du Réseau. La date indiquée représente la plus hâtive des observations rapportées pour la région.

Captures dans le verger du Réseau-pommier : captures moyennes par piège des 7 derniers jours, dans le bloc de pommiers sous gestion PFI du Réseau à Saint-Bruno.

Degrés-jours : Les degrés-jours base 5 °C sont cumulés depuis le 1er mars. La méthode Baskerville est utilisée par les modèles prévisionnels du Réseau en raison de sa plus grande précision, mais nécessite l’emploi d’outils informatiques (ex. : Cipra). La méthode standard nécessite uniquement de connaître la température maximale et la température minimale de chaque jour. Les deux méthodes ne sont pas interchangeables! Le débourrement du pommier, par exemple, correspond à 65 DJ5 « standards », mais à 79 DJ5 « Baskerville ».

Météo : Les données météo sont validées par Solutions Mesonet. Les DJ et les précipitations rapportées représentent la moyenne des valeurs obtenues pour tous les sites d’une région. Les flèches représentent l’écart à la normale pour cette région : ↑ = au-dessus de la normale; ↓ = au-dessous; ↔ = semblable.

 

POUR EN SAVOIR PLUS EN PÉRIODE ESTIVALE

Répondeurs téléphoniques du MAPAQ

  • Montérégie : 1 888 799-9599
  • Estrie : 1 800 363-7461 ou 819 820-3001, poste 2
  • Québec : 418 643-0033, poste 4
  • Laurentides : 450 971-5110, poste 6556

Plateforme PFI (web2.irda.qc.ca/reseaupommier)

Guide de PFI, Guide d’identification, prévisions et modèles, forum de discussion et accès prioritaire aux avertissements du RAP et à des messages supplémentaires des avertisseurs. Un abonnement est nécessaire (rabais de 60 % aux producteurs grâce au code promotionnel fourni par leur Fédération).

Prévisions et observations en temps réel dans les vergers

Cette information est mise à jour une fois l’heure pour la tavelure et deux fois par jour pour les stades phénologiques du pommier, les insectes et les acariens. Les sommaires météorologiques sont mis à jour une fois par jour et les prévisions météo trois fois par jour.

sagePour plus de détails sur les différents usages des pesticides agricoles et sur les risques qu’ils représentent pour la santé et l’environnement, vous êtes invité à consulter SAgE pesticides (www.sagepesticides.qc.ca).

 

BONNE RÉCOLTE!

CARPOCAPSE DE LA POMME

État de la situation

En Montérégie-Est, les captures varient beaucoup d’un site à l’autre mais ont connu une augmentation importante au cours de la dernière semaine dans plusieurs cas. Les captures sont encore à la hausse dans le sud-ouest de Montréal et relativement stables dans les Laurentides. Selon les modèles prévisionnels, le pic de capture de la 1ère génération devrait être atteint ces jours-ci dans les régions les plus chaudes (Montérégie et Sud-ouest) mais la ponte et l’éclosion s’étaleront encore sur une longue période. Dans la région de Québec, les premières captures de papillons ont été observées cette semaine. En Estrie, les vergers se situent également relativement au début du vol de la 1ère génération de papillons.

Stratégies d’intervention (fiche 76 du Guide de PFI)

Le modèle du Réseau (de même que celui d’Agropomme pour Saint-Bruno, qui montre ci-après en vert le pic du 28 juin pour les populations de jeunes larves) indique que les traitements ciblant un maximum de ces jeunes larves pourraient commencer la dernière semaine de juin (dans les secteurs les plus hâtifs de la province seulement).

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Notez combien la période de ponte et d’éclosion est longue : ceci explique pourquoi il est impossible d’atteindre en même temps toute une population de carpocapses avec un seul traitement. Cibler le meilleur moment permet toutefois de maximiser la portion de la population qui sera affectée, et donc réduire le besoin et le nombre d’interventions subséquentes. Ceci implique de tenir compte de la météo, du mode d’action du produit choisi et d’attendre le meilleur moment plutôt que d’intervenir dès les premières éclosions.

 

CHARANÇON DE LA PRUNE

État de la situation

Des dégâts frais de charançons ont été observés au courant de la dernière semaine, principalement en Montérégie. En se basant sur les prévisions météorologiques actuelles, les nuits du 20, 21 et 22 juin seraient favorables à l’activité du charançon de la prune, dans certaines régions pomicoles (voir le tableau en fin de communiqué).

Stratégies d’intervention (fiche 72 du Guide de PFI)

Bien qu’encore actif, cet insecte perdra graduellement de sa nuisibilité à mesure que s’achèvera la période de ponte. À partir du 26 juin, les risques seront ainsi grandement diminués dans les sites les plus chauds du Québec, et à partir du début juillet dans les autres grandes régions pomicoles.

D’ici la fin juin, il importe de maintenir la surveillance, mais le seuil d’intervention peut être augmenté à 2% de dégâts dans les secteurs affectés.

 

TORDEUSE À BANDES OBLIQUES

État de la situation

De nombreux papillons ont été capturés au cours de la dernière semaine en Montérégie et au sud-ouest de Montréal. Aucune masse d’œufs ou jeune chenille de la génération estivale n’est encore rapportée par les observateurs du Réseau.

Stratégies d’intervention

Aucune intervention recommandée à cette période. La taille d’été est la première recommandation du Réseau pour la lutte contre cet insecte en période estivale. Consultez l’avertissement du 3 juin pour les détails.

 

 

SÉSIE DU CORNOUILLER

État de la situation

Les premières captures de la sésie du cornouiller sont prévues ces jours-ci dans l’ensemble des régions du sud-ouest du Québec.

Stratégies d’intervention (fiche 84 du Guide de PFI)

Un bon entretien du couvert végétal près du tronc et une couche de peinture d’intérieur au latex sur la base du pommier préviennent généralement l’attaque de ce ravageur dans les plantations sur porte-greffe nanisant (en particulier M.26). Les pommiers standards peuvent aussi être attaqués par ce ravageur, sans pour autant en être affectés de façon importante.

Insecticides homologués et favorisés en PFI : DELEGATE, ALTACOR ET RIMON. Ces produits doivent être appliqués en dirigeant le jet de façon à couvrir la base du tronc de l’arbre, particulièrement le point de greffe et les points d’émondage. Effectuer 1 à 2 applications, à intervalle de 14 jours, visant le premier stade larvaire (débutant autour de la mi-juillet dans le sud-ouest du Québec).

Notez également que tout traitement insecticide effectué au cours de la saison avec un néonicotinoïde, et utilisé conformément à l’étiquette, aura une efficacité appréciable, selon nos voisins du Sud, contre les adultes et les larves si suffisamment d’eau est utilisée pour bien mouiller le feuillage et le tronc.

 

AUTRES RAVAGEURS

État de la situation 

Les populations d’acariens (tétranyques rouges et tétranyques à deux points) augmentent graduellement mais demeurent encore faibles dans la majorité des vergers dépistés par les observateurs du Réseau. Le seuil d’intervention pour le tétranyque rouge a été atteint dans quelques blocs de vergers notamment dans les régions de Missisquoi et de Québec.

Présence de punaises à molène rapportée dans plusieurs vergers en Montérégie avec observations de dégâts sur fruits, principalement dans les cultivars Spartan et Délicieuse.

Des dommages de cécidomyie du pommier sur les nouvelles pousses sont rapportés par les observateurs du Réseau pour l’ensemble des régions pomicoles. Dans les régions du Sud-ouest et de Missisquoi, la présence de l’insecte sur jeunes arbres et arbres plus âgés est généralisée à presque tous les vergers dépistés. 

Stratégies d’intervention

Tétranyques: 

Consultez les communiqués des semaines précédentes.

Punaise de la molène:

Cet insecte est surtout utile, car il se nourrit de tétranyques et de pucerons. Cependant, en l’absence de cette nourriture et lorsque ses populations sont élevées, le risque de dommages sur les fruits est accentué. Les fruits deviennent moins sensibles aux piqûres de la punaise à mesure qu’ils se développent, de sorte que l’insecte devient « 100 % utile » dès que les fruits atteignent un diamètre d’environ 10 mm. Une fois ce stade critique dépassé, il importe de protéger cet insecte, qui est alors un excellent prédateur d’acariens. Chaque fois que c’est possible, évitez d’appliquer des pesticides qui lui sont toxiques, comme les pyréthrinoïdes, le carbaryl et les néonicotinoïdes.

Si les fruits n’ont pas encore atteint le stade de 10 mm et que la punaise de la molène est présente, une intervention doit être envisagée si plus de 1 à 5 % des fruits sont attaqués. Consultez la fiche 83 du Guide de PFI pour plus de détails.

Cécidomyie:

Autrefois rare, la cécidomyie du pommier est maintenant présente dans la plupart des vergers du sud du Québec. Les adultes de ce ravageur ressemblent à un moustique, mais les larves (asticots orangés) attaquent les pousses en croissance, ce qui entraîne une déformation des feuilles. Les connaissances actuelles indiquent que le pommier en production peut supporter de hautes populations sans que la récolte soit significativement affectée. Pour ces raisons, les traitements contre ce ravageur sont habituellement réservés aux pépinières affectées. Un projet de recherche de l’IRDA est toutefois en cours au Québec afin de déterminer plus précisément la tolérance des jeunes pommiers aux attaques de la cécidomyie et de proposer, au terme des trois années d’étude, des seuils d’intervention.

 

LES MOUCHES À NOS PORTES

État de la situation

Même si le modèle du Réseau prévoit le début d’activité de la mouche de la pomme uniquement à partir de la mi-juillet, des captures sont possibles dès la fin juin dans les régions les plus hâtives et les vergers les plus affectés par cet insecte. Il est donc temps d’installer vos sphères rouges pour le dépistage.

 

Stratégies d’intervention (cliquez sur les liens pour plus de détails)

Dépistage (fiche 65 du Guide de PFI)

Le dépistage de la mouche de la pomme est une pratique incontournable en PFI, et ce, pour les deux raisons suivantes :

  • C’est rentable : Le dépistage permet d’éviter des traitements insecticides dans la plupart des exploitations. Les traitements évités en été permettent à leur tour la multiplication des espèces utiles qui effectuent la lutte biologique contre les tordeuses, les mineuses, les acariens et les autres ravageurs. Cette lutte biologique peut vous permettre de sauver chaque année, en moyenne, un autre traitement insecticide.
  • C’est écologique : La réduction du nombre de traitements insecticides vous permet de réduire les résidus sur les fruits, de préserver la biodiversité et d’élever votre performance environnementale.

Ne confondez pas la mouche de la pomme avec des espèces d’apparence semblable: 

Ailes de mouches de la famille des téphritides rencontrées dans les vergers du Québec ailes mouche

Traitements et seuils d’intervention (fiche 77 du Guide de PFI)

Plusieurs vergers dépistés n’atteignent pas le seuil d’intervention avant la récolte. Ce seuil est de 2 mouches par sphère rouge, sauf si vos pommes sont destinées à l’exportation (le seuil est de 1 mouche par sphère) ou si vous avez déjà effectué un traitement contre cet insecte au cours de la saison (le seuil grimpe alors à 4 à 5 mouches par sphère).

 

 INVITATION : VISITES ESTIVALES 2015 DU RECUPOM 
(S. Mantha)logo recupom 

Profitez de l’été et venez visiter les parcelles de nouveaux cultivars et porte-greffes de pommiers ainsi que les parcelles de la Pomme de Demain!

Au programme :

  • Parcelles du RECUPOM (les cultivars Ambrosia, Zestar, Rosinette, Topaz et de nombreux porte-greffes nains et semi-mains.
  • Parcelles de la Pomme de Demain (Rosinette, Passionata et autres nouveautés)
  • Projet de confusion sexuelle du carpocapse.

Date et lieu de rendez-vous:

  •  Mercredi le 22 juillet à 13:30,
  • Les fermes Pommix, 1288 Rue Principale, Saint-Joseph-du-Lac

Trouvez les réponses à toutes vos interrogations! Ces visites sont une occasion unique pour mieux vous informer!

Info : Nicholas Lauzon 514-619-5889

 

OBSERVATIONS ET PRÉVISIONS DU RÉSEAU EN DATE DU 16 JUIN 
(Francine Pelletier et Elen Dupuis)

Le tableau qui suit est un sommaire des observations et prévisions pour les principales régions du Québec, compilé à partir des données prises dans les vergers pilotes et des rapports des observateurs du Réseau.

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(cliquez pour agrandir)

Comment lire ce tableau :

Sites : Les vergers pilotes considérés pour ce tableau sont: Québec (Sainte-Famille et Saint-Antoine-de-Tilly), Estrie (Compton), Montérégie (Rougemont, Mont-Saint-Grégoire, Saint-Paul, Saint-Hilaire, Saint-Bruno et Sainte-Cécile), Missisquoi (Dunham et Frelighsburg), Sud-ouest (Franklin et Hemmingford) et Laurentides (Oka et Saint-Joseph).

Prévisions : Les prévisions pour les ravageurs sont basées sur les modèles du Réseau, et les prévisions météo d’Environnement Canada des 7 prochains jours. Les normales sont utilisées pour compléter les prévisions. La date indiquée représente la plus hâtive des prévisions obtenues pour la région. Les prévisions ne doivent pas remplacer l’observation et le dépistage de votre verger!

Observations : informations rapportées par les observateurs du Réseau. La date indiquée représente la plus hâtive des observations rapportées pour la région.

Captures dans le verger du Réseau-pommier : captures moyennes par piège des 7 derniers jours, dans le bloc de pommiers sous gestion PFI du Réseau à Saint-Bruno.

Degrés-jours : Les degrés-jours base 5 °C sont cumulés depuis le 1er mars. La méthode Baskerville est utilisée par les modèles prévisionnels du Réseau en raison de sa plus grande précision, mais nécessite l’emploi d’outils informatiques (ex. : Cipra). La méthode standard nécessite uniquement de connaître la température maximale et la température minimale de chaque jour. Les deux méthodes ne sont pas interchangeables! Le débourrement du pommier, par exemple, correspond à 65 DJ5 « standards », mais à 79 DJ5 « Baskerville ».

Météo : Les données météo sont validées par Solutions Mesonet. Les DJ et les précipitations rapportées représentent la moyenne des valeurs obtenues pour tous les sites d’une région. Les flèches représentent l’écart à la normale pour cette région : ↑ = au-dessus de la normale; ↓ = au-dessous; ↔ = semblable.

 

POUR EN SAVOIR PLUS EN PÉRIODE ESTIVALE

 Avec la fin de la période critique pour la tavelure et la majorité des interventions insecticides de base ayant été effectuées en période préflorale et postflorale, la fréquence de production des avertissements pourrait être réduite au cours des prochaines semaines. Néanmoins, le Réseau-pommier continue à suivre l’activité des insectes et des maladies dans les vergers et des avertissements seront émis lors de l’apparition de problèmes ou d’événements particuliers.

Nos sources d’information ci-après sont toujours mises à jour (cliquez sur les liens pour accéder aux ressources internet):

Répondeurs téléphoniques du MAPAQ

  • Montérégie : 1 888 799-9599
  • Estrie : 1 800 363-7461 ou 819 820-3001, poste 2
  • Québec : 418 643-0033, poste 4
  • Laurentides : 450 971-5110, poste 6556

Plateforme PFI (web2.irda.qc.ca/reseaupommier)

Guide de PFI, Guide d’identification, prévisions et modèles, forum de discussion et accès prioritaire aux avertissements du RAP et à des messages supplémentaires des avertisseurs. Un abonnement est nécessaire (rabais de 60 % aux producteurs grâce au code promotionnel fourni par leur Fédération).

Prévisions et observations en temps réel dans les vergers

Cette information est mise à jour une fois l’heure pour la tavelure et deux fois par jour pour les stades phénologiques du pommier, les insectes et les acariens. Les sommaires météorologiques sont mis à jour une fois par jour et les prévisions météo trois fois par jour.

sagePour plus de détails sur les différents usages des pesticides agricoles et sur les risques qu’ils représentent pour la santé et l’environnement, vous êtes invité à consulter SAgE pesticides (www.sagepesticides.qc.ca).

État de la situation

Des symptômes de feu sont apparus dans plusieurs vergers de la région d’Oka.

Stratégie d’intervention

Une fiche complète du guide PFI (106) est consacrée aux stratégies de lutte contre cette maladie. Après la floraison, les interventions possibles sont limitées à l’éradication rapide des pousses affectées (émondage) et en cas de grêle ou de tempête violente, un traitement d’urgence de streptomycine pour prévenir la phase traumatique de la maladie.

La clef de la réussite pour la taille d’éradication est d’intervenir par temps SEC, d’éliminer rapidement les pousses affectées dès l’apparition des symptômes. Une taille plus sévère lors de la première intervention peut vous éviter des passages additionnels. Au lieu de mesurer la distance à couper, pensez à éliminer la croissance de l’année et celle de l’année passée. La bactérie progresse beaucoup plus lentement dans le bois plus âgé. Dans tous les cas il faut couper dans le bois sain en amont des symptômes.

L’arrachage des pousses est préférable au sécateur parce qu’il est souvent plus rapide et meilleur pour la cicatrisation. Si un sécateur est nécessaire, ne perdez pas de temps à stériliser les outils. Par temps sec, la contamination par les outils est négligeable. Pour éviter la contamination, n’intervenez jamais quand les arbres sont mouillés.

Une fois la branche coupée ou arrachée, jetez simplement les ramifications atteintes au centre des rangées où elles pourront sécher et éventuellement être fauchées. Les efforts d’éradication rapides limitent la propagation de la maladie ET limitent la production des chancres porteurs de la bactérie. La campagne d’éradication doit être soutenue pendant quelques semaines et plusieurs passages sont nécessaires. La propagation de la maladie s’arrête dès la fin de la croissance des arbres.

 

 

 

État de la situation

Différents outils sont utilisés pour établir la date de la fin des éjections des ascospores qui sont responsables des infections primaires de la tavelure du pommier. Selon le modèle de maturation et d’éjection RIMpro, les éjections importantes sont terminées depuis une à deux semaines (selon les régions) et les dernières éjections significatives de l’année seront provoquées par les averses des 16 et 17 juin dans toutes les régions pomicoles (incluant Québec). Consultez le graphique RIMpro pour les détails de votre localité.

Il est bon de rappeler qu’aucun outil ne représente parfaitement la situation dans chaque verger. Par exemple, la dégradation des feuilles de la litière est plus rapide dans certains vergers sous l’action des vers de terre et/ou du fauchage et plus lent ailleurs. Dans les vergers sans historique de tavelure, les éjections se terminent toujours plus tôt que ce qui est prédit par les modèles. Par ailleurs, le ralentissement de la croissance et du nombre de  pousses en croissance diminue fortement les probabilités d’infection.

À l’inverse, dans les vergers où des symptômes de tavelure sont apparents les conidies qui sont responsables des infections secondaires sont produites jour et nuit et éclaboussées sur les feuilles lors des pluies. Dans ces vergers, la propagation de la tavelure peut continuer tout l’été jusqu’à la récolte, notamment lorsque l’été est pluvieux et frais.

Stratégie d’intervention

La fin des infections primaires ne signifie pas la fin de tous les traitements contre la tavelure, mais la fréquence des traitements peut certainement être diminuée dans les vergers exempts de taches. D’ici la fin de la sortie des symptômes des infections primaires, une couverture minimale est recommandée pour pallier à des sorties de taches inattendues. Les dernières taches apparaîtront d’ici la fin de juin, mais la plupart des taches issues des infections primaires sont déjà apparentes. Par la suite, la fréquence des traitements peut encore être diminuée.

Il n’est pas rentable ni utile, de maintenir des traitements à chaque 25 mm de pluie pendant tout l’été alors que les risques ne le justifient pas. En pratique, l’ajout d’une dose de 2 kg/ha de CAPTAN lors des applications de calcium est probablement déjà excessif dans les vergers dépistés et quasi exempts de tavelure. Néanmoins, comme la fréquence des traitements de calcium diminue aussi à mesure que l’été avance, joindre les deux opérations optimise les opérations. La stratégie de l’arrêt progressif des traitements est résumée dans la fiche 103 du Guide de référence en production fruitière intégrée (Guide de PFI).

Avertissement du 10 juin: ravageurs à surveiller

ÉCLAIRCISSAGE 

Vous pouvez consulter les prévisions du 8 juin pour l’ajustement des doses de produits éclaircissants (bilan glucides) pour Frelighsburg, Saint-Grégoire, Saint-Paul d’Abbotsford, Franklin, Saint-Antoine-de-Tilly et Sainte-Famille en cliquant ici. Merci à Paul-Émile Yelle, agronome, pour les calculs!

INSECTES ET ACARIENS RAVAGEURS

État de la situation (Francine Pelletier)

Tordeuses à bandes obliques

Les premières captures de papillons ont été observées en Montérégie.

Carpocapse de la pomme

Avec les températures froides du début de la semaine dernière, une baisse des captures a succédé aux relevés de pièges élevés observés plus tôt dans le sud-ouest de Montréal et les Laurentides où plusieurs vergers avaient déjà atteint les seuils de traitement. En Montérégie-Est, les captures se poursuivent mais sont encore faibles pour l’instant. Quelques vergers ont atteint ou sont sur le point d’atteindre le seuil.

Les modèles prévisionnels disponibles indiquent que des œufs ont déjà commencé à apparaître dans les régions les plus chaudes et que la ponte s’intensifie graduellement. Les toutes premières larves devraient commencer à apparaitre prochainement, selon la région.

Charançon de la prune

En se basant sur les prévisions météorologiques actuelles, plusieurs nuits entre le 10 et le 15 juin seront favorables à l’activité du charançon de la prune, selon les régions pomicoles (voir le tableau en fin de communiqué).

Autres ravageurs

Début des observations de pucerons lanigères dans certains vergers du sud-ouest de Montréal.

Des dommages de cécidomyie du pommier (feuilles enroulées) ont été observés sur les pousses en croissance dans plusieurs régions pomicoles.

Les populations d’acariens (tétranyques rouges et tétranyques à deux points) augmentent lentement en raison du temps relativement frais et pluvieux des dernières semaines.

Espèces utiles

Parmi les insectes bénéfiques observés en vergers au cours de la dernière semaine, on note entre autres plusieurs coccinelles, larves de syrphes, hémérobes et chrysope (œufs et adultes

 

Stratégies d’intervention (cliquez sur les liens pour les détails)

Ce qui suit est d’ordre général. Pour des informations détaillées sur les produits utilisables, consultez l’affiche Production fruitière intégrée 2015 et cliquez sur les liens SAgE lorsque disponibles.

Puceron lanigère (fiche 78 du Guide de PFI)

La  méthode de dépistage, décrite à la fiche 65 du Guide de PFI, consiste à observer 100 cicatrices de taille et gourmands par bloc (5 par arbre). Le seuil d’intervention est atteint si plus de 50 % des cicatrices ou gourmands sont affectés.

Si une intervention est nécessaire, choisissez le produit en fonction des espèces présentes au même moment, de façon à  préserver les espèces utiles et réprimer les espèces nuisibles. Cliquez ce lien menant à SAgE Pesticides pour visualiser la liste complète des produits homologués contre la mouche de la pomme. Plusieurs produits sont disponibles, mais peu sont à la fois efficaces et admissibles en PFI! Le Réseau recommande l’utilisation d’aphicides sélectifs (comme MOVENTO et BELEAF).

Tétranyques (fiche 92  et 93 du Guide de PFI)

Avec l’arrivée du temps chaud viendra aussi la nécessité de vérifier régulièrement les populations d’acariens présents sur le feuillage. La méthode nécessite une loupe et de 20 à 100 feuilles récoltées au hasard (20 feuilles dans chaque section de verger). Les seuils d’intervention proposés sont indiqués dans  la fiche 65.

Des traitements acaricides être nécessaires en cette période dans les cas suivants :

  • Vergers dans lesquels les traitements à l’huile supérieure n’ont pas été effectués et dans lesquels les populations d’acariens dépassent les seuils d’intervention.
  • Vergers dans lesquels les traitements à l’huile supérieure n’ont pas eu l’effet escompté et dans lesquels les populations d’acariens dépassent les seuils d’intervention.

Carpocapse 

Il vous semble que différentes stratégies de lutte sont diffusées par différents intervenants du milieu de la pomme? Évitez toute confusion (laissons-la au carpocapse!) en lisant ces précisions:

  1. la lutte au carpocapse peut être complexe et il n’y a pas de consensus sur les stratégies de lutte utilisables ; les avis divergents sont donc inévitables ;
  2. les stratégies publiées par le RAP sont des guides généraux ; les recommandations données régionalement, localement ou au niveau de votre ferme doivent naturellement avoir préséance sur les recommandations à plus grande échelle ;
  3. les avertissements du RAP ont pour but de vous informer à l’avance des risques à venir; nous rapportons donc très souvent les premières apparitions, les premiers vergers atteints, etc. Il est normal que la situation de votre verger soit moins hâtive que ce que nous rapportons;
  4. Il n’est pas conseillé d’intervenir dès qu’une période “propice” aux interventions débute! La décision d’agir doit être justifiée par l’historique de dommages dans VOTRE verger, et doit chercher à limiter les applications annuelles à un nombre raisonnable.
  5. Chaque période “propice” a une date de début, mais aussi une durée, qui peut être très longue dans le cas du carpocapse: ainsi, l’éclosion des oeufs de la première génération s’étalera cette année sur une période de 8 semaines en Montérégie! Il importe donc de maximiser la durée d’action de chaque application d’un pesticide et de ne pas débuter les interventions dès le début d’une période propice, selon le produit choisi et la météo.

Si nous indiquons, par exemple, que “la période d’intervention avec des produits ovicides débute le 4 juin dans le sud-ouest du Québec”, cela ne constitue aucunement une recommandation générale de traitement le 4 juin dans cette région. Plutôt, il importe d’être vigilant à partir de ce moment, car le verger le plus hâtif de cette région et se trouvant dans le pire des cas (un important historique de dommages et une stratégie imposant plusieurs interventions) pourrait devoir être protégé durant la semaine, si les conditions météo sont favorables à une bonne efficacité résiduelle.

Pour des recommandations adaptées à votre verger, soyez toujours à l’écoute de votre conseiller pomicole.

Charançon

Bien que le modèle prévisionnel d’activité ne prévoie pas de nuits “favorables” au cours des 5 prochains jours dans certaines régions, dans d’autres régions la quasi-totalité des journées seront considérées “favorables” aux dégâts. Pourquoi? Tout simplement parce que dans les régions plus froides, les nuits seront tout juste en deçà du seuil fixé par le modèle (qui est le même pour toutes les régions).

Un modèle n’étant qu’un modèle, nous vous invitons à la plus grande prudence car nous sommes en période critique pour les dégâts de cet insecte. Nous sommes d’avis que le risque sera important toute la semaine dans toutes les régions où cet insecte est présent.

TBO:

Consultez les communiqués des semaines précédentes

 

DEMI-JOURNÉE TECHNIQUE EN POMICULTURE LE 17 JUILLET EN ESTRIE 
(C. Turcotte)

À mettre à votre agenda: le Club agroenvironnemental de l’Estrie et le MAPAQ de l’Estrie organisent une demi-journée d’information en pomiculture le vendredi 17 juillet en après-midi.  L’activité, qui se tiendra au verger Les Jardins de Pommes, à Saint-Denis-de-Brompton, est ouverte à tous et gratuite. Au programme:

  • la taille d’été et la fertilisation seront présentées par Monique Audette, agronome et pomicultrice;
  • l’utilisation du GF-120 pour lutter contre la mouche de la pomme, présentée par François Gendron du Club agroenvironnemental de l’Estrie.

 

OBSERVATIONS ET PRÉVISIONS DU RÉSEAU EN DATE DU 9 JUIN 
(Francine Pelletier et Elen Dupuis)

Le tableau qui suit est un sommaire des observations et prévisions pour les principales régions du Québec, compilé à partir des données prises dans les vergers pilotes et des rapports des observateurs du Réseau.

t8(cliquez pour agrandir)

Comment lire ce tableau :

Sites : Les vergers pilotes considérés pour ce tableau sont: Québec (Sainte-Famille et Saint-Antoine-de-Tilly), Estrie (Compton), Montérégie (Rougemont, Mont-Saint-Grégoire, Saint-Paul, Saint-Hilaire, Saint-Bruno et Sainte-Cécile), Missisquoi (Dunham et Frelighsburg), Sud-ouest (Franklin et Hemmingford) et Laurentides (Oka et Saint-Joseph).

Prévisions : Les prévisions pour les ravageurs sont basées sur les modèles du Réseau, et les prévisions météo d’Environnement Canada des 7 prochains jours. Les normales sont utilisées pour compléter les prévisions. La date indiquée représente la plus hâtive des prévisions obtenues pour la région. Les prévisions ne doivent pas remplacer l’observation et le dépistage de votre verger!

Observations : informations rapportées par les observateurs du Réseau. La date indiquée représente la plus hâtive des observations rapportées pour la région.

Captures dans le verger du Réseau-pommier : captures moyennes par piège des 7 derniers jours, dans le bloc de pommiers sous gestion PFI du Réseau à Saint-Bruno.

Degrés-jours : Les degrés-jours base 5 °C sont cumulés depuis le 1er mars. La méthode Baskerville est utilisée par les modèles prévisionnels du Réseau en raison de sa plus grande précision, mais nécessite l’emploi d’outils informatiques (ex. : Cipra). La méthode standard nécessite uniquement de connaître la température maximale et la température minimale de chaque jour. Les deux méthodes ne sont pas interchangeables! Le débourrement du pommier, par exemple, correspond à 65 DJ5 « standards », mais à 79 DJ5 « Baskerville ».

Météo : Les données météo sont validées par Solutions Mesonet. Les DJ et les précipitations rapportées représentent la moyenne des valeurs obtenues pour tous les sites d’une région. Les flèches représentent l’écart à la normale pour cette région : ↑ = au-dessus de la normale; ↓ = au-dessous; ↔ = semblable.

 

POUR EN SAVOIR PLUS (cliquez sur les liens pour être redirigé)

Répondeurs téléphoniques du MAPAQ

  • Montérégie : 1 888 799-9599
  • Estrie : 1 800 363-7461 ou 819 820-3001, poste 2
  • Québec : 418 643-0033, poste 4
  • Laurentides : 450 971-5110, poste 6556

Plateforme PFI (web2.irda.qc.ca/reseaupommier)

Guide de PFI, Guide d’identification, prévisions et modèles, forum de discussion et accès prioritaire aux avertissements du RAP et à des messages supplémentaires des avertisseurs. Un abonnement est nécessaire (rabais de 60 % aux producteurs grâce au code promotionnel fourni par leur Fédération).

Prévisions et observations en temps réel dans les vergers

Cette information est mise à jour une fois l’heure pour la tavelure et deux fois par jour pour les stades phénologiques du pommier, les insectes et les acariens. Les sommaires météorologiques sont mis à jour une fois par jour et les prévisions météo trois fois par jour.

sagePour plus de détails sur les différents usages des pesticides agricoles et sur les risques qu’ils représentent pour la santé et l’environnement, vous êtes invité à consulter SAgE pesticides (www.sagepesticides.qc.ca).

À chaque année, le suivi de la maturation et de l’éjection des ascospores de Venturia inaequalis et l’estimation de la sévérité des infections primaires de la tavelure sont assurés par trois approches complémentaires. L’outil principal qui a été adopté pour estimer la gravité des infections est le simulateur RIMpro. Ce logiciel est utilisé dans la plupart des régions productrices de pomme en Europe et ailleurs dans le monde. Différentes validations ont démontré que le modèle est fiable pour un éventail très large de conditions climatiques incluant celles du Québec. En complément à RIMpro et pour des raisons historiques nous maintenons en parallèle des observations sur le potentiel éjectable en laboratoire d’échantillons de feuilles tavelées de la litière qui ont été hivernées dans les vergers du réseau. Finalement, certains conseillers et producteurs maintiennent des capteurs de spores volumétriques (rotorods) qui servent à estimer la concentration des ascospores dans l’air lors de chaque pluie. Leurs observations annuelles confirment la fiabilité de RIMpro.

Cette année, les éjections à partir des feuilles tavelées ont donné des résultats erratiques et nous n’avons pas d’explication à proposer. Les niveaux d’éjections très élevés obtenus cette année à partir d’échantillons des années antérieures conservés au congélateur confirment que notre protocole d’éjection n’est pas en cause. Pour une raison qui nous échappe, la production d’ascospores dans les feuilles tavelées de 2014 et hivernées dans les vergers pilotes a été très faible.

Nous savons cependant que les faibles éjections enregistrées à partir de ces feuilles ne reflètent pas le niveau réel des éjections en vergers. La tavelure observée sur les arbres non traités est à des niveaux similaires à ceux observés au cours des dernières années.

Conséquemment, nous avons avisé les conseillers du réseau pommier tout au long de la saison des infections primaires qu’il serait préférable cette année de ne pas utiliser les résultats d’éjections forcées pour les recommandations et nous avons ajusté les paramètres de RIMpro pour s’assurer que la simulation reflète le mieux possible la situation des vergers.