Archive d’étiquettes pour : Lutte aux insectes

Fiche 85

Yvon Morin, Gérald Chouinard et Stéphanie Gervais

 

Petit carpocapse de la pomme

Le petit carpocapse de la pomme (Grapholita prunivora) est un ravageur mineur en PFI. Ses œufs blancs sont déposés à l’unité. Les larves (6-8 mm en fin de développement), à tête brune et au corps rosé, ressemblent à s’y méprendre aux jeunes chenilles du carpocapse. L’adulte est un petit papillon foncé (6 mm) portant quelques écailles dorées sur les ailes antérieures.

Dégâts observables : Galeries superficielles (jusqu’à 6 mm de profondeur) sous la pelure du fruit, dans lesquelles s’accumulent des excréments semblables à ceux du carpocapse. Situés surtout près du calice ou du pédoncule du fruit, ces dégâts ont une étendue similaire à ceux causés par la tordeuse à bandes rouges. Le cultivar Cortland est particulièrement sensible au petit carpocapse. À la différence de la larve du carpocapse, celle du petit carpocapse gruge directement sous la pelure et forme un dégât faisant penser à une mine sur le fruit.

dégât de petit carpocapse de la pomme

Stratégie de lutte : La méthode de dépistage de ce ravageur est décrite au tableau-synthèse Dépistage par pièges à phéromone de la fiche 65.

Les insecticides efficaces contre le carpocapse répriment également le petit carpocapse. Le synchronisme est légèrement différent car la première génération de chenilles du petit carpocapse est un peu plus hâtive que celle du carpocapse, alors que la seconde génération est un peu plus tardive (voir la fiche 76).

 

Tordeuse orientale du pêcher

La tordeuse orientale du pêcher (Grapholita molesta) est nouvellement arrivée dans les vergers du Québec et un ravageur mineur en PFI. D’apparence semblable au carpocapse, l’adulte peut être distingué de ce dernier par sa taille légèrement plus petite et l’absence de taches dorées sur les ailes antérieures. Les larves sont également semblables à celles du carpocapse, mais légèrement plus petites. Elles peuvent être distinguées des larves de carpocapse, mais encore une fois, l’aide d’un entomologiste et d’un microscope est recommandée.

tordeuse orientale du pêcher (adulte)

tordeuse orientale du pêcher (larve)

Dégâts observables : Les larves de tordeuse orientale peuvent causer des dégâts aux fruits qui ressemblent à ceux du carpocapse, c’est-à-dire des tunnels dans la chair, mais sans atteindre le cœur. Elle peuvent aussi se loger dans les pousses terminales.

Stratégie de lutte : Cet insecte étant encore très peu présent et sa biologie étant assez proche de celle du carpocapse, une stratégie de lutte spécifique à la tordeuse orientale n’est pas encore nécessaire (voir la fiche 76).

 

Cette fiche est une mise à jour de la fiche originale du Guide de référence en production fruitière intégrée à l’intention des producteurs de pommes du Québec 2015. © Institut de recherche et de développement en agroenvironnement. Reproduction interdite sans autorisation.

bannière des principaux partenaires de réalisation et commanditaires du Guide de PFI

Fiche 86

Yvon Morin, Gérald Chouinard et Stéphanie Gervais

 

Le scarabée japonais (Popillia japonica) et le scarabée du rosier (Macrodactylus subspinosus) sont des ravageurs mineurs en PFI. Les adultes de ce groupe sont facilement reconnaissables à leur gros corps (10-12 mm) portant des ailes durcies à la façon d’une carapace. Celles du scarabée du rosier sont gris-brun avec des teintes jaunâtres, alors que celles du scarabée japonais, brunes et vertes, présentent des reflets métalliques. Les larves ont l’apparence de gros vers blancs et vivent dans le sol, se nourrissant de racines de graminées. Ces insectes commencent à apparaître à la mi-juin et leur activité se poursuit jusqu’à la fin juillet – début août. Ils peuvent s’attaquer à une grande diversité de plantes, dont ils grignotent les feuilles et occasionnellement les fruits. Le scarabée japonais affectionne particulièrement la variété Honeycrisp.

scarabée du rosier (adulte)

Dégâts observables : Défoliation des tissus tendres de la feuille. Les très rares cas de dommages observés sur des pommiers proviennent de populations exceptionnellement élevées (dans certains cas, les adultes attaquent également des fruits des cultivars Honeycrisp et Cortland) se développant en certaines situations difficiles à prévoir.

Stratégie de lutte : depuis quelques années, un important parasitoïde du scarabée s’implante au Québec, avec des taux de parasitisme pouvant atteindre 60%. La mouche du scarabée (Istocheta aldrichi) pond ses œufs derrière la tête, au niveau du thorax, principalement sur les femelles scarabées au moment de l’accouplement: ces oeufs blancs de bonne dimension sont très faciles à observer. À défaut de l’action de ce parasitoïde, des interventions chimiques locales peuvent être possibles avec ALTACOR, EXIREL, CALYPSO et IMIDAN si les dommages sont importants.

scarabée japonais (adulte)

 

Cette fiche est une mise à jour de la fiche originale du Guide de référence en production fruitière intégrée à l’intention des producteurs de pommes du Québec 2015. © Institut de recherche et de développement en agroenvironnement. Reproduction interdite sans autorisation.

bannière des principaux partenaires de réalisation et commanditaires du Guide de PFI

Fiche 87

Yvon Morin, Gérald Chouinard et Stéphanie Gervais

 

Les chenilles de ce groupe sont des ravageurs mineurs en PFI. Elles se rencontrent dans les vergers qui avoisinent des boisés et leur présence est le plus souvent limitée aux pommiers situés en périphérie des vergers. Pour connaître les noms latins des principales espèces rencontrées en vergers, consultez la fiche 10.

 

Arpenteuses du printemps

Les œufs vert jaunâtre et ovales de ces arpenteuses (Paleacrita sp.) sont déposés pêle-mêle par groupe d’environ 50 dans les crevasses ou sous les vieilles écorces. Les larves qui en sortent sont des chenilles (2,5 cm en fin de développement) vert pâle à brun foncé, pourvues de bandes jaunes longitudinales sur les flancs; elles ont souvent l’apparence d’une brindille. Elles possèdent à leur extrémité postérieure deux paires de fausses pattes, dont elles se servent pour se déplacer typiquement en faisant un U renversé, ou pour se redresser le long d’une branche. Les adultes sont des papillons d’apparence très différente selon leur sexe : le mâle (3 cm) est gris avec des lignes sinueuses sur les ailes antérieures alors que la femelle (1 cm) ne possède que des moignons d’ailes gris-brun.

arpenteuse du printemps (larve)

Dégâts observables : Les chenilles dévorent les feuilles, ne laissant que les nervures et le pétiole. Elles peuvent aussi ravager quantité de bourgeons à fruits. Parfois, il y a confusion entre ce genre de dégâts et ceux du pique-bouton.

arpenteuse du printemps (larve et dégâts)

Stratégie de lutte : Des interventions chimiques sont rarement nécessaires contre les arpenteuses, mais des applications localisées peuvent occasionnellement être recommandées jusqu’à la mi-juin. Produit homologué : IMIDAN).

 

Chenille à bosse rouge

Cette chenille (Schizura concinna) de bonne taille, soit 25 mm en fin de développement, est ornée de rayures jaunes, blanches et noires. Le quatrième segment porte une grosse protubérance caractéristique qui, avec la tête, est rouge corail. Cette chenille se retrouve en colonies de plusieurs dizaines d’individus de la mi-août à la mi-septembre sur de nombreuses espèces d’arbres forestiers, ornementaux et fruitiers.

chenille à bosse rouge (larve)

Dégâts observables : Défoliation à la manière des squeletteuses. Cependant, le dommage peut être beaucoup plus extensif en raison du grand nombre de chenilles pouvant être présentes simultanément sur un seul arbre. Les dégâts sont habituellement limités à quelques arbres en bordure des boisés.

 

Livrée d’Amérique et livrée des forêts

Les masses d’œufs de ces papillons (Malacosoma americanum et Malacosoma disstria) prennent la forme d’anneaux noirs et lustrés fixés aux brindilles. Les larves sont des chenilles noires (5 cm en fin de développement), souvent appelées « chenilles à tente », munies de bandes étroites ou encore de taches blanches ou jaunes alignées sur les flancs. Seules les chenilles de la livrée d’Amérique tissent des tentes de soie, lesquelles leur servent d’abri pendant la nuit et lors de périodes de pluie. Ces tentes sont construites aux fourches des arbres par les jeunes chenilles qui apparaissent avec l’ouverture des bourgeons. Les chenilles des deux espèces atteignent leur maturité à la fin juin. Les adultes sont des papillons rouge-brun (25 mm) portant en travers des ailes deux bandes parallèles, blanches chez la livrée d’Amérique et brunes chez la livrée des forêts.

livrée d'Amérique (adulte)

livrée d'Amérique (larve)

livrée des forêts (adulte)

Dégâts observables : Lorsque de nombreuses masses d’œufs sont pondues sur un même arbre, les fortes populations qui en résultent (jusqu’à 5000 chenilles par pommier) peuvent défolier complètement un arbre en quelques jours. Heureusement, les épidémies sont peu fréquentes. De plus, les dégâts sont rarement d’importance économique; les fruits ne sont pas affectés.

Stratégie de lutte : Des interventions chimiques avec des insecticides à large spectre (ex. : IMIDAN) sont rarement nécessaires et sont peu efficaces car les chenilles sont protégées à l’intérieur de la toile. Une meilleure stratégie consiste à couper les branches affectées, au besoin, au stade débourrement, et à les brûler.

 

Spongieuse

L’adulte de spongieuse (Lymantria dispar) est un papillon de bonne taille et d’apparence assez différente selon qu’il s’agit d’un mâle ou d’une femelle. Le mâle (25 mm) porte des ailes de couleur brun foncé, ornées de lignes ondulées et de mouchetures noires. Il est agile au vol. La femelle, qui est plus grosse (30 mm), ne vole pas mais possède quand même des ailes blanchâtres, ornées de façon semblable à celles du mâle, dans des teintes plus pâles. Les larves (50 mm) sont de jeunes chenilles noirâtres à tête jaune et dont le corps est orné de nombreuses verrues et de longs poils noirs. Elles apparaissent autour du stade pré-bouton rose. Elles se nourrissent surtout la nuit, s’attaquant de préférence à la face supérieure des feuilles et sont actives jusqu’à la mi-juin. Les amas d’œufs sont caractéristiques : de forme ovale et couverts de poils beiges provenant du corps de la femelle, ils sont habituellement déposés sur les troncs. Ils peuvent contenir jusqu’à 1500 œufs chacun.

spongieuse (adulte)

Dégâts observables : Les chenilles de la spongieuse se nourrissent de plus de 300 espèces d’arbres et d’arbustes. Lors d’épidémies, tous les arbres et arbrisseaux de la région envahie sont défoliés. Cependant, les pommiers sont rarement atteints, leur prolifération dans les vergers étant rarissime.

spongieuse (larve et dégâts)

Stratégie de lutte : Brosser les amas d’œufs afin de les déloger ou retirer les branches infestées. Des interventions chimiques à la phosmet (IMIDAN) sont rarement nécessaires, mais des interventions localisées peuvent parfois être recommandées au stade bouton rose sur les arbres très sévèrement affectés.

 

Squeletteuses

La squeletteuse du pommier et la squeletteuse du cenellier (Psorosina sp. et Choreutis sp.) sont des ravageurs mineurs en PFI. Ces insectes sont aussi appelés teignes des feuilles du pommier. Leurs œufs vert pâle sont difficilement perceptibles. La chenille (14 mm en fin de développement) jaune ou vert pâle possède des pattes relativement longues et très mobiles, ainsi que de nombreuses verrues noires sur chaque segment du corps. Le papillon (12-13 mm) est trapu, brun rougeâtre avec deux lignes noires transversales sur chaque aile antérieure. Les chenilles confectionnent un fourreau blanc en repliant le bord de la feuille avec des fils de soie. Plusieurs générations se développent durant l’été.

squeletteuse (larve)

Dégâts observables : Les chenilles dévorent la partie supérieure du limbe de la feuille, ne laissant que les nervures et l’épiderme inférieur. L’apparence de ce squelette de feuille de couleur rouille est très caractéristique. Si les populations sont très fortes, les chenilles peuvent s’aventurer à grignoter l’épiderme des fruits, causant de la roussissure. Les dégâts apparaissent principalement en juillet.

dégât de squeletteuse

 

Stratégie de lutte contre les chenilles forestières

Retirer les branches infestées ou intervenir au besoin sur les arbres affectés.

 

Cette fiche est une mise à jour de la fiche originale du Guide de référence en production fruitière intégrée à l’intention des producteurs de pommes du Québec 2015. © Institut de recherche et de développement en agroenvironnement. Reproduction interdite sans autorisation.

bannière des principaux partenaires de réalisation et commanditaires du Guide de PFI

Fiche 88

Yvon Morin, Gérald Chouinard et Stéphanie Gervais

 

Charançon de la pomme

Bien que de la même famille que le charançon de la prune, le charançon de la pomme (Anthonomus quadrigibbus) est un ravageur mineur en PFI. Il est plus petit (4-5 mm) et brun rougeâtre uniforme. Son bec est plus allongé et fin. Sa période d’activité coïncide toutefois avec celle du charançon de la prune.

Dégâts observables : Petits trous pratiqués par les adultes pour se nourrir et pondre leurs œufs. La croissance du fruit est arrêtée à proximité de ces trous, produisant des cavités au centre desquelles se trouvent de petites masses dures et vertes. La majorité des fruits atteints tombent prématurément. Le charançon de la pomme est peu abondant au Québec; ses dommages sont très rarement d’importance économique.

 

Phyllobes

Ces charançons (5-7 mm) aux reflets métalliques bruns ou verts appartiennent aux genres Polydrusus et Phyllobius. Ils se nourrissent principalement du feuillage d’arbres forestiers. Ils sont parfois présents en grand nombre sur le feuillage des pommiers de la mi-juin au début août. Ce sont des ravageurs mineurs en PFI.

phyllobe (adulte)

Dégâts observables : Occasionnellement sur des pommiers situés près de boisés, le feuillage peut apparaître comme découpé ou parsemé de trous de nutrition pouvant atteindre quelques centimètres. Le pommier peut supporter de fortes populations sans qu’il y ait de pertes économiques.

 

Orcheste du pommier

Consultez la fiche 89, Les ravageurs sporadiques ou nouvellement observés.

Cette fiche est une mise à jour de la fiche originale du Guide de référence en production fruitière intégrée à l’intention des producteurs de pommes du Québec 2015. © Institut de recherche et de développement en agroenvironnement. Reproduction interdite sans autorisation.

bannière des principaux partenaires de réalisation et commanditaires du Guide de PFI

Fiche 89

Yvon Morin, Gérald Chouinard et Stéphanie Gervais

 

Ces ravageurs sont présents certaines années. Ce sont des ravageurs mineurs en PFI.

 

Chalcis du pommier

Cette petite guêpe (Torymus varians) de 4 mm est vert brillant avec des reflets métalliques cuivrés ou bronzés. La femelle insère ses œufs dans la chair du jeune fruit en formation jusqu’à trois semaines suivant la nouaison. Les œufs donnent naissance à de petits asticots se nourrissant des pépins de la pomme.

chalcis du pommier (adulte)

chalcis du pommier (larve et dégât)

Dégâts observables : À la surface des fruits, les piqûres ressemblent à celles de la mouche de la pomme, mais elles sont localisées principalement dans la région du calice. À l’intérieur de la pomme attaquée, les traces de l’ovipositeur se traduisent par des lignes liégeuses brunâtres se dirigeant vers le centre du fruit. Il faut trancher les pépins pour découvrir les larves qui s’y cachent. La pomme légèrement attaquée continue à grossir et parvient à maturité. Par contre, lors d’une infestation abondante, les piqûres répétées à proximité d’un même point peuvent laisser toute une série de raies liégeuses et causer une malformation du fruit.

 

Phytopte du poirier

L’adulte de cet acarien de la famille des ériophyides (Eriophyes pyri) est blanc ou rouge pâle (0,16-0,25 mm). Son corps allongé, s’amincissant à l’extrémité, porte de longues soies. L’activité du phytopte débute lors de l’ouverture des bourgeons, mais s’arrête pendant les mois de juin à août.

phytopte du poirier

Dégâts observables : Tôt au printemps (stades pré-bouton rose à bouton rose), ce ravageur cause des cloques aux feuilles affectées et, un peu plus tard, des taches du même genre sur les fruits. En plus d’être rarement rencontré sur le pommier, le phytopte n’est présent qu’occasionnellement sur le poirier.

dégât de phytopte du poirier

Stratégie de lutte : En vergers commerciaux, les traitements appliqués contre les principaux ravageurs du pommiers répriment adéquatement ce ravageur.  Cependant, en l’absence de traitement, des applications localisées peuvent être recommandées au besoin au stade débourrement avancé.

 

Tenthrède de l’oseille

La tenthrède (Ametastegia glabrata) s’apparente à l’hoplocampe des pommes. L’adulte (6-8 mm) est noir bleuté avec des pattes rouges, alors que la chenille (15-16 mm en fin de développement) est verte avec les pattes blanches et la tête brun pâle. Celle-ci se nourrit presque exclusivement de plantes herbacées comme l’oseille, la renouée, le rumex et le sarrasin. À la fin de l’été, les chenilles partent à la recherche de sites protégés pour passer l’hiver et explorent parfois les arbres fruitiers dans ce but.

tenthrède de l'oseille (larve et dégât)

Dégâts observables : Uniquement lorsque des plantes hôtes sont présentes dans le verger ou en bordure et lorsque les fruits arrivent à maturité (septembre-octobre). La chenille creuse dans le fruit de petits trous ronds, autour desquels se développe en quelques jours un halo brunâtre.

dégât de tenthrède de l'oseille

Elle creuse une galerie en direction du cœur pour hiberner et est facilement retrouvée si l’on effectue une coupe du fruit. Plusieurs galeries peuvent être creusées par la larve avant qu’elle ne trouve satisfaction. La luzerne, les tiges de maïs et les brindilles d’arbres fruitiers sont aussi utilisées comme sites d’hibernation.

Stratégie de lutte : Cet insecte cause peu de problèmes. Un désherbage visant particulièrement les plantes de la famille des polygonacées (rumex, oseille, etc.) constitue une bonne mesure de prévention.

 

Thrips du poirier

Le thrips du poirier (Taeniothrips inconsequens) est un insecte suceur, aux ailes frangées et au corps en forme de cigare. Les jeunes stades sont blancs aux yeux rouges, alors que les adultes sont noirs. Il mesure un peu moins de 2 mm à maturité.

Dégâts observables : Les adultes entrent dans les bourgeons à fruits au stade bouton rose avancé et s’en nourrissent, causant leur rabougrissement, leur brunissement et parfois même leur chute. Lors d’attaques sévères, les thrips se nourrissent aussi des feuilles, lesquelles se recroquevillent alors et deviennent brunâtres. La couronne de l’arbre peut s’en trouver clairsemée et le pommier peut souffrir de stress et perdre ses feuilles prématurément. Les attaques sont presque uniquement limitées aux vergers situés près d’érablières.

thrips du poirier (larve)

thrips du poirier (adulte)

 

Porte-cases

Le porte-case du cerisier, le porte-case fuselé du pommier et le porte-case virgule du pommier (Coleophora sp.) sont de petits papillons (environ 1 cm) aux ailes frangées. Les larves sont des chenilles (9 mm) ayant comme particularité de passer une grande période de leur vie à l’intérieur d’une case, genre d’enveloppe en forme de pistolet (porte-case virgule) ou de cigare leur servant d’abri et étant attachée aux feuilles ou aux branches de pommier. Ces chenilles sont le plus souvent jaunâtres.

porte-case (adulte)

Dégâts observables : Les chenilles hivernantes se nourrissent des jeunes feuilles entourant les bourgeons. Plus tard, les jeunes chenilles s’attaquent plutôt aux tissus tendres ou à l’épiderme des feuilles, provoquant ainsi le roussissement du feuillage. D’autres espèces découpent des morceaux de tissus sur les feuilles ou peuvent y percer de petits trous à la fin de l’été. Les porte-cases sont peu fréquents dans les vergers commerciaux du Québec et leurs dommages sont très rarement d’importance économique. Les populations se développent surtout dans les vergers négligés ou abandonnés.

 

Mineuse du pommier

Les adultes de cette mineuse (Lyonetia speculella) sont de taille semblable à ceux de la mineuse marbrée, mais la couleur prédominante est le gris argenté. Les larves sont des chenilles creusant des mines dans les feuilles en croissance, particulièrement celles des gourmands.

Dégâts observables : La mine prend d’abord la forme d’un serpentin puis évolue en une tache brune. La même chenille peut creuser plusieurs mines sur une même feuille. Jusqu’à maintenant, les densités de populations enregistrées au Québec ont toujours été insuffisantes pour causer des pertes économiques.

 

Mineuse des bourgeons du pommier (apple pith moth)

Ce papillon (Blastodacna atra) d’environ 10 mm est de couleur noire ou brun foncé avec des taches blanches. La chenille est le stade nuisible : à son plein développement, elle est de couleur brun-rose avec une tête brun foncé. Elle peut atteindre 8 mm de longueur, et est recouverte de centaines de petits poils.

Elle se développe à l’intérieur des pousses en croissance, pouvant provoquer la mort du bourgeon terminal. Les dommages sont visibles surtout au printemps, et peuvent être confondus avec les dommages aux pousses causés par le feu bactérien (fiche 105) ou la tordeuse orientale du pêcher (fiche 85). La croissance du pommier peut être sévèrement affectée dans les jeunes plantations, qui sont les plus affectées par cet insecte. Pour l’instant, on la retrouve uniquement en Montérégie et dans les Laurentides.

 

Orcheste du pommier

Ce charançon (Rhynchaenus pallicornis) de toute petite taille (2 à 3 mm) est présent depuis quelques années dans certains vergers (à régie biologique ou utilisant un programme de lutte minimal). Les adultes débutent leur activité extrêmement tôt au printemps (dès le débourrement), causant dans un premier temps des dégâts aux bourgeons qui ressemblent à des dégâts de gel ou de phytotoxicité, mais situés principalement au centre de l’arbre. À mesure que le feuillage se développe, celui-ci est également attaqué d’une part par les larves, qui provoquent l’apparition de cloques de couleur brun foncé à la marge des feuilles (ressemblant à de la phytoxicité), et d’autre part par les adultes, qui le criblent de petits trous un peu comme le font les chrysomèles dans les cultures maraichères. L’insecte cesse toute activité au plus tard à la mi-juillet, pour ne reprendre qu’au printemps suivant.

De fortes populations sont nécessaires pour causer un dommage économique, mais à défaut d’interventions, les populations présentes peuvent augmenter graduellement d’année en année pour atteindre des seuils dommageables (au Michigan, plus de 1000 individus par arbre ou plus de 20% de la surface foliaire dévorée sont des nombres fréquemment rencontrés dans les vergers bio affectés). À noter que les interventions insecticides effectuées contre d’autres ravageurs, tels la punaise terne et le charançon de la prune, maintiennent l’orcheste en échec (sans tambour ni trompette) dans la plupart des situations.

 

Cette fiche est une mise à jour de la fiche originale du Guide de référence en production fruitière intégrée à l’intention des producteurs de pommes du Québec 2015. © Institut de recherche et de développement en agroenvironnement. Reproduction interdite sans autorisation.

bannière des principaux partenaires de réalisation et commanditaires du Guide de PFI

Fiche 90

Yvon Morin, Gérald Chouinard et Stéphanie Gervais

 

Aussi appelé forficule (Forficula auricularia), cet insecte brun foncé, de forme allongée, est muni d’une sorte de pinces, appelées cerques, situées tout au bout de son long corps articulé (16 mm). Il peut être particulièrement abondant vers la fin de la saison dans certaines régions.

perce-oreille

Dégâts observables : Cet insecte se nourrit généralement d’autres insectes (dont le puceron lanigère), mais peut également affecter le fruit si celui-ci est déjà endommagé (parfois des taches de tavelure mangées par cet insecte sont observables). Il ne cause pas de dégâts aux fruits intacts, sauf à ceux du cultivar Golden Russet qui peut parfois être affecté.

 

Cette fiche est une mise à jour de la fiche originale du Guide de référence en production fruitière intégrée à l’intention des producteurs de pommes du Québec 2015. © Institut de recherche et de développement en agroenvironnement. Reproduction interdite sans autorisation.

bannière des principaux partenaires de réalisation et commanditaires du Guide de PFI