À chaque nouvelle pluie au printemps, de nouvelles spores sont libérées et peuvent infecter le nouveau feuillage. Dans un billet précédent, les notions de base sur le risque d’infection ont été présentées. Dans les questions non répondues, la plus fréquente est: “suis-je encore couvert ?”. Autrement dit, est-ce que mon dernier traitement est encore efficace ou dois-je traiter à nouveau compte tenu du nouveau risque?

Souvent, la réponse est donnée “en mm de pluie” ou en nombre de jours. La “doctrine” de traiter à tous les “7 à 10 jours” ou “après 25 mm de pluie” est fréquente, mais n’est pas sans faille ou optimale.

  1. Les traitements déjà faits ne protègent pas les nouvelles feuilles apparues après le traitement. Malheureusement, la pluie ne permet PAS de redistribuer les fongicides aux nouvelles feuilles. Comme la tavelure ne s’attaque qu’aux 3 feuilles les plus jeunes, chaque feuille qui sort fait perdre environ un tiers de l’efficacité.
  2. Le lessivage par la pluie est toujours beaucoup moins grave que l’apparition d’une nouvelle feuille. Par exemple, 25 mm de pluie sans nouveau feuillage est beaucoup moins risqué que 1 mm de pluie avec une nouvelle feuille depuis le traitement. C’est vrai pour tous les traitements, incluant le soufre.

Le suivi de la sortie des nouvelles feuilles est beaucoup plus pertinent que le suivi du pluviomètre pour décider de traiter à nouveau.


Le risque de voir des taches de tavelure apparaitre après une pluie au printemps dépend de bien des choses: la surface de feuillage jeune et sensible non protégée, la quantité de spores en réserve dans le verger (inoculum), le nombre de spores prêtes à l’éjection (maturité), le nombre de spores libérées par la pluie (éjection), le temps de mouillure (infection).

Heureusement, les modèles peuvent nous simplifier la vie en calculant pour nous la maturation, l’éjection et l’infection. Ces trois éléments ensemble donnent un indice de risque (RIM) qu’on peut visualiser dans RIMpro. L’indice RIM est utilisé partout dans le monde depuis plus de 20 ans et est un indice fiable du risque. Par contre, les logiciels ne savent pas combien de spores sont présentes dans votre verger ou la surface verte non protégée par vos traitements.

Simplifiez-vous la vie en répondant à ces questions:

  1. Est-ce que mon verger est propre? (tavelure sur feuillage l’an passé)
  2. Est-ce que du nouveau feuillage est apparu? Combien?
  3. Est-ce que le bloc est très sensible à la tavelure (ex: McIntosh ou HoneyCrisp)?

Ces trois questions vous donneront une idée du risque (RIM) que vous pouvez tolérer. Dans un verger propre de HoneyCrisp où très peu de feuillage est visible, ça prendrait un RIM élevé avant de s’inquiéter. Dans un verger tavelé de McIntosh, la moindre infection (RIM >0) peut donner des taches quand il y a du tissu vert.

Dans l’exemple illustré, la pluie du 30 avril au 1er mai a causé une infection (RIM >0), mais la ligne rouge du risque est restée très faible (<15). Selon votre réponse aux questions, il est fort possible qu’un traitement ne soit pas requis. Par contre la pluie prévue du 3 au 5 mai risque d’être beaucoup plus problématique (RIM = 200).

Si en répondant aux 3 questions vous jugez qu’un traitement est nécessaire, vous pouvez adapter votre intervention au risque. Par exemple, un traitement un rang sur deux quand le risque est faible et au contraire à chaque rang quand le risque est plus important.

SITUATION DANS LES VERGERS 
(F. Pelletier et G. Chouinard)

Pour le cultivar McIntosh, le stade « débourrement » (75 % des bourgeons ouverts) est atteint dans la région du sud-ouest de Montréal. En Montérégie et dans la région de Missisquoi, ce stade a été atteint le 27 avril dans les sites les plus hâtifs. Selon les prévisions du modèle de développement du pommier, le stade « débourrement » sera atteint à la fin de la semaine en Estrie et dans les Laurentides (voir le sommaire du RAP pour l’ensemble des prévisions par régions).

À peine quelques captures de punaise terne et très peu d’activités ont été observées jusqu’à maintenant par les observateurs du Réseau. Des captures de noctuelle du fruit vert sont rapportées dans les vergers pilotes du Réseau. Les premières captures de mineuse marbrée et de tordeuse à bandes rouges ont également été observées dans la région du sud-ouest de Montréal.

Image Agri-RéseauLa noctuelle du fruit vert est facile à trouver avec un piège à phéromone, mais il s’agit d’un ravageur mineur en PFI

Francine Pelletier (IRDA)

Le nombre d’œufs du tétranyque rouge est variable parmi les vergers dépistés jusqu’à présent, mais des observateurs du Réseau rapportent que plusieurs sites ont atteint le seuil d’intervention pour l’huile. Des interventions ont également été recommandées dans certains blocs contre la cochenille virgule et la cochenille ostréiforme.

TAVELURE 
(V. Philion)

Dans les vergers où il y aura assez de feuillage exposé à la fin de la semaine, le modèle RIMpro prévoit une infection de tavelure :  Première infection de 2020 selon RIMpro. Même si les prévisions météorologiques peuvent changer d’ici là, soyez prêt à intervenir. Les rares éjections prédites avec la pluie dans la nuit de mercredi à jeudi ne sont pas à risque, mais la pluie prévue durant le jour le vendredi 1er mai s’annonce assez importante pour provoquer une bonne éjection. De plus, la durée d’humectation du feuillage risque d’être optimale pour l’infection des spores.

Si ce scénario se matérialise, privilégiez un traitement fongicide en protection jeudi avant la pluie. Si le vent empêche ce traitement, il est préférable de traiter vendredi durant la pluie que trop tôt avant l’infection. Les feuilles déployées après votre traitement ne sont jamais couvertes. Ne comptez pas sur la pluie pour redistribuer votre traitement aux nouvelles feuilles. Le cuivre est souvent recommandé comme premier traitement puisqu’il réprime en même temps une partie des bactéries responsables du feu bactérien, sans que la phytotoxicité du cuivre soit un enjeu.

 

INTERVENTIONS CONTRE LES INSECTES ET ACARIENS
(G. Chouinard)

Tétranyque rouge et cochenilles 
Surveillez les prévisions météo et préparez-vous pour une application d’huile supérieure (sauf si le dépistage des œufs vous indique qu’un traitement contre les œufs n’est pas nécessaire, il s’agit d’un cas moins fréquent mais possible). Consultez l’avertissement Nº 2 du 15 avril 2020 pour un résumé des conditions à respecter et la fiche 92 du Guide de référence en production fruitière intégrée (Guide de PFI) pour les détails. Quelques autres points à considérer :

  • les applications d’huile supérieure évitent le développement de problèmes de cochenilles;
  • lorsqu’elle est appliquée dans de bonnes conditions, l’huile est très efficace autant sur les œufs que sur les premiers stades du tétranyque;
  • pour éviter toute phytotoxicité :
    • ne pas utiliser de soufre, CAPTAN , MAESTRO  ou tout produit contenant du soufre à l’intérieur d’une dizaine de jours avant ou après une application d’huile;
    • ne pas appliquer l’huile lorsqu’il y a un risque de gel dans les 24 heures suivant l’application (48 heures pour les cultivars sensibles comme Empire, Gala et Délicieuse).
    • utiliser la moitié de la dose d’huile au stade « pré-bouton rose » (max 30 l/ha) et le quart de la dose au « bouton rose » (15-20 l/ha). Cette dose réduite perdra cependant son efficacité contre les cochenilles.

Punaise terne 
Pour évaluer le risque posé par ce ravageur, il faut tenir compte non seulement des captures sur les pièges (à installer maintenant si ce n’est déjà fait), mais aussi de l’activité observée sur les bourgeons, de l’historique de la parcelle, des variétés présentes, des conditions climatiques et du type de mise en marché (voir la fiche 70 du Guide de PFI). Seuils d’intervention : 2,5 à 4 captures par piège ou 10 à 15 % des bourgeons occupés par une punaise ou présentant de l’exsudat (jusqu’au stade « débourrement avancé »), 3 à 5 % au prébouton rose et 1 à 2 % au « bouton rose ». Le moment de l’intervention est important et doit coïncider avec les conditions favorables à l’activité de la punaise (peu ou pas de vent, température au-dessus de 15 °C et pas de pluie), ce qui se produit le plus souvent entre le « débourrement avancé » et le « prébouton rose ».

OBSERVATIONS ET PRÉVISIONS DU RÉSEAU EN DATE DU 28 AVRIL
(F. Pelletier)

Cliquez ici pour consulter le sommaire préparé chaque semaine pour les différentes régions pomicoles.

POUR EN SAVOIR PLUS
(G. Chouinard)

Cliquez ici pour les messages des conseillers du MAPAQ, les dernières prévisions et les observations en temps réel dans les vergers pilotes du Réseau-pommier.

Dans les vergers où il y aura assez de feuillage exposé à la fin de la semaine, le modèle RIMpro prévoit une infection de tavelure. Même si les prévisions météorologiques peuvent changer d’ici là, soyez prêts à intervenir. Les rares éjections prédites avec la pluie dans la nuit de mercredi à jeudi ne sont pas à risque, mais la pluie prévue durant le jour vendredi le 1er mai s’annonce assez importante pour provoquer une bonne éjection et la durée d’humectation du feuillage risque d’être optimale pour l’infection des spores.

Si ce scénario se matérialise, privilégiez un traitement fongicide en protection jeudi avant la pluie. Si le vent empêche ce traitement, il est préférable de traiter vendredi durant la pluie que trop tôt avant l’infection. Les feuilles déployées après votre traitement ne sont jamais couvertes. Ne comptez pas sur la pluie pour redistribuer votre traitement aux nouvelles feuilles.  Le cuivre est souvent recommandé comme premier traitement puisqu’il réprime en même temps une partie des bactéries responsables du feu bactérien, sans que la phytotoxicité du cuivre ne soit un enjeu.  Première infection de 2020 selon RIMpro

Recette. Le traitement « classique » est fait avec une solution de 50 kg d’urée par ha dans un volume suffisant pour dissoudre l’urée. Les américains préconisent près de 1000 litres d’eau par hectare (40 lbs d’urée dans 100 gallons par acre), mais il n’est pas nécessaire d’utiliser un volume aussi élevé. En fait, les résultats sont probablement meilleurs quand l’urée est appliqué dans un volume plus faible de bouillie. Il est possible de dissoudre 50 kg d’urée dans 75 L d’eau à 0°C, mais c’est plus facile avec les volumes usuels (ex : 250 L/ha). Il n’y a donc pas de problème de préparation, même par temps froid. L’efficacité est proportionnelle à la quantité d’urée appliquée et donc diminuer la quantité d’urée par hectare diminue l’efficacité.

Pour les traitements au sol, vous pouvez l’appliquer avec votre pulvérisateur conventionnel de deux manières : soit en utilisant seulement les jets du bas, ou mieux encore en branchant une simple rampe horizontale (style herbicide) avec des buses qui couvrent au mieux la largeur de la rangée. Il est également possible d’utiliser votre pulvérisateur d’herbicide conventionnel et de le modifier pour couvrir plus large. Cette dernière solution est moins intéressante à cause des volumes d’eau importants à transporter. L’objectif est de bien mouiller la zone où on trouve les feuilles de litière, souvent le long du rang. Il est aussi préférable d’éviter d’atteindre le bois dans les vergers avec des problèmes de chancres. Utilisez 200-400 L/ha au maximum pour éviter le ruissellement. L’urée après le déchiquetage donne les meilleurs résultats. Évitez d’appliquer l’urée juste avant une pluie. Comme l’urée est très soluble, il serait alors rapidement éliminé par ruissellement. Cependant, le temps de contact requis entre l’urée et les feuilles de litières pour maximiser l’efficacité n’a pas été étudié spécifiquement. L’urée appliquée à la volée en granules n’est pas absorbée également par la litière et n’est donc pas aussi efficace.

L’urée de grade « foliaire » a une faible teneur en « biuret », un composé azoté phytotoxique. Ce grade de qualité n’est évidemment pas nécessaire pour des traitements au sol, mais c’est ce qui est proposé pour éviter de confondre les deux grades et abîmer le feuillage lors des traitements d’engrais à base d’urée foliaire.

Fertilisation en prime. Les apports d’urée pour réprimer la tavelure doivent être comptabilisés. L’apport de 50 kg d’urée (46 % N) représente 23 kg d’azote par hectare. Cet apport est modeste, mais il faut en tenir compte avant d’intégrer cette approche à vos pratiques. Consultez le bulletin sur la fertilisation et la phytoprotection.

 

Les applications d’urée sur la litière accélèrent la décomposition des feuilles et diminuent la production des ascospores de tavelure. Cependant, une partie de l’urée pourrait toucher au bois des pommiers selon la méthode d’application. L’urée à cette dose (ex: 50 kg/ha dans 250 L) ne cause habituellement pas de problème, sauf dans les vergers atteints par les chancres à Nectria (Neonectria sp. chancre européen et/ou maladie du corail). Pour cette raison, les applications foliaires à l’automne ne sont pas recommandées dans les vergers avec des problèmes de chancre. Dans ces vergers, il est probablement préférable d’utiliser un pulvérisateur qui vise le sol et éviter dans la mesure du possible d’atteindre le bois, même pour l’application au printemps. Ce qui compte, c’est d’éviter que l’urée atteigne les surfaces de coupe (taille hivernale) et favorise l’infection des spores de Neonectria.

DÉVELOPPEMENT DES POMMIERS ET APPARITION DES INSECTES
(G. Chouinard)

En date du 21 avril, la quasi-totalité des pommiers est toujours au stade dormant même si des pointes vertes sont visibles par endroits. Rappelez-vous que l’on considère que le stade débourrement est atteint lorsque 75 % des bourgeons présentent des pointes vertes. Selon les modèles, le stade débourrement sera atteint à la fin de la semaine dans les régions les plus hâtives (sud-ouest) et seulement après le milieu de la semaine prochaine pour la Montérégie-Est et la région de Missisquoi (voir le sommaire pour l’ensemble des prévisions par régions). Le temps froid retarde donc le débourrement, mais la tavelure est prête à agir; alors suivez le développement de près.

Malgré le temps frais des derniers temps, quelques captures de noctuelles du fruit vert ont été observées dans les vergers-pilotes du Réseau. Des punaises ternes ont également été capturées au cours des deux dernières semaines en Montérégie et dans la région de Missisquoi.

TAVELURE 
(V. Philion)

L’information la plus récente sur le développement de la tavelure est disponible sur la plateforme PFI du Réseau-pommier.

Des ascospores sont prêtes à l’éjection dans les cinq régions pomicoles autour de Montréal (Sud-Ouest, Laurentides, Montérégie, Missisquoi et même en Estrie). Cependant, les infections de tavelure ne sont possibles que si la météo les favorise et que la « cible » verte est assez grande pour que les spores puissent l’atteindre. Avant le débourrement, il n’y a pas de cible à infecter. Dans les vergers commerciaux, la première petite pointe verte n’offre pas une surface suffisante pour s’inquiéter. Par la suite, la situation évolue plus rapidement. Le fait que plusieurs spores soient prêtes en avance augmente les chances d’atteindre la cible, mais comme les spores ne sont pas très nombreuses dans les vergers propres et tant que la cible reste petite, les risques restent limités. Il est encore temps d’agir pour limiter la production des spores.

AIDE FINANCIÈRE POUVANT ATTEINDRE 90 % POUR LA LUTTE AU CARPOCAPSE PAR CONFUSION SEXUELLE
(A. Charbonneau et D. Cormier)

Les frais d’achat des diffuseurs et des pièges Delta sont subventionnés à 70 % par le volet 1 du Programme Prime-Vert. Une aide financière de 90 % est possible pour les entreprises qui répondent à l’un des critères suivants : 1) l’intervention est liée à un projet d’approche de mobilisation collective reconnue par le Ministère; 2) un ou des producteurs de l’entreprise agricole sont de la relève agricole; 3) l’entreprise détient une précertification ou une certification biologique pour son verger ou un cahier des charges en matière de production durable reconnu par le MAPAQ. Le Programme permet une aide financière maximale de 12 000 $/année par exploitation agricole. Consultez  les détails (incluant les nouveautés pour 2020 surlignées en jaune) ou parlez-en à votre conseiller pomicole. L’utilisation de la confusion sexuelle pour lutter contre le carpocapse de la pomme permet de réduire le nombre d’applications d’insecticides dans les vergers ainsi que les risques pour l’environnement et la santé. Dès la deuxième année d’utilisation de la confusion sexuelle, la diminution du nombre d’applications d’insecticides visant le carpocapse de la pomme et les risques qui y sont associés diminuent de plus de 50 %. Au Québec, en 2019, 132 entreprises pomicoles ont utilisé la confusion sexuelle sur plus de 1 549 hectares de vergers, ce qui représente 31 % des entreprises pomicoles et 34 % de la surface en production de pommes du Québec. Pour plus d’information sur la confusion sexuelle contre le carpocapse, consultez la page dédiée à cette méthode sur la plateforme PFI , de même que les fiches suivantes : « Principes de base et aide financière disponible », « Calcul du patron d’installation des diffuseurs », « Installation des diffuseurs (ISOMATE®-CM/OFM TT) », « Observation hebdomadaire et traitement insecticide » et « Comment fabriquer soi-même les outils nécessaires à la pose des diffuseurs et des pièges ». Ne manquez pas cette belle occasion de réduire votre utilisation d’insecticides et de protéger l’environnement et la santé ! Commandez dès maintenant vos diffuseurs à phéromones pour lutter contre le carpocapse de la pomme!

LES VERGERS-VITRINE, TOUJOURS EN ACTIVITÉ
(G. Chouinard)

 Pour ceux qui se demandent ce que signifie « vergers-vitrine », il s’agit d’un groupe de cinq vergers commerciaux répartis à travers le Québec, dans lesquels sont concrètement mises en oeuvre différentes pratiques innovantes en pomiculture. Ces pratiques visent la lutte contre les mauvaises herbes, la tavelure, la mouche de la pomme, le carpocapse, les acariens et le feu bactérien. Elles ont les caractéristiques suivantes : 1) elles sont dites « à moindres risques » (pour la santé et/ou l’environnement); 2) elles sont « pour tous » et 3) elles sont éprouvées et très prometteuses, mais pas utilisées autant qu’elles le devraient ou le pourraient.

Pour en savoir plus, consultez la page dédiée aux vitrines sur la plateforme PFI du Réseau-pommier (ici) : vous y trouvez de courts textes illustrés sur les principales pratiques en démonstration dans les vitrines, par exemple :

  • bicarbonate contre la tavelure;
  • confusion sexuelle contre le carpocapse;
  • GF-120 contre la mouche de la pomme;
  • d’autres viendront s’y ajouter en cours de saison!

Bien que la pandémie virale actuelle compromette la tenue d’événements de groupe sur les sites en 2020, nous tournerons des capsules vidéo et les rendrons disponibles sur la page des vitrines. Et SVP, restez connectés, car des événements seront organisés dès que cela redeviendra possible!

OBSERVATIONS ET PRÉVISIONS DU RÉSEAU EN DATE DU 21 AVRIL
(F. Pelletier)

Cliquez ici pour consulter le sommaire préparé chaque semaine pour les différentes régions pomicoles.

POUR EN SAVOIR PLUS
(G. Chouinard)

Cliquez ici pour les messages des conseillers du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ), les dernières prévisions et les observations en temps réel dans les vergers pilotes du Réseau-pommier.

 

Des ascopores sont prêtes à l’éjection dans les 5 régions pomicoles autour de Montréal (Sud-Ouest, Laurentides, Montérégie, Missisquoi et même en Estrie). Cependant, les infections de tavelure ne sont possibles que si la météo favorise les infections et que la “cible” verte est assez grande pour que les spores puissent l’atteindre.

Avant le débourrement, il n’y a pas de cible à infecter. Dans les vergers commerciaux, la première petite pointe verte n’offre pas une surface suffisante pour s’inquiéter. Par la suite, la situation évolue plus rapidement.

Le fait que plusieurs spores soient prêtes en avance augmente les chances d’atteindre la cible, mais comme les spores ne sont pas très nombreuses dans les vergers propres et tant que la cible reste petite, les risques restent limités.

Il est encore temps d’agir pour limiter la production des spores.

Les tests d’éjection réalisés à l’IRDA aujourd’hui montrent que des ascospores sont prêtes à l’éjection en Montérégie, baie Missisquoi et dans les Laurentides (Oka et Saint-Joseph). Dans ces régions, les premières spores sont probablement matures depuis 1 semaine. Les échantillons des autres régions ne sont pas arrivés au laboratoire.

Le temps froid retarde le débourrement, mais tant que la température est au dessus du point de congélation, la maturation des spores continue. Les conditions restent donc favorables à la tavelure et la première pluie suivant le débourrement pourrait certainement causer une infection d’importance, notamment dans les vergers où la tavelure est récurrente.

L’élimination des feuilles de la litière est utile dans tous les vergers (PFI et BIO) et l’application d’urée au sol est un complément à considérer en PFI.

 

DÉVELOPPEMENT DES POMMIERS 
(G. Chouinard)

En date du 14 avril, les pommiers sont encore au stade dormant (cv. McIntosh), mais le stade débourrement devrait être atteint dans environ une semaine dans le sud-ouest du Québec. Consultez le tableau sommaire (au bas de ce communiqué) pour des informations région par région.

TAVELURE
(V. Philion)

Les premières spores de la tavelure du pommier (ascospores) sont arrivées à maturité et certaines sont prêtes à l’éjection depuis le jeudi 9 avril. Les spores sont donc très en avance sur le débourrement.

1. Mieux vaut prévenir que guérir :
Consultez le billet publié sur la plateforme PFI le 14 avril : ici.  Les traitements fongicides ne sont pas utiles avant l’apparition des premières feuilles (stade débourrement), mais c’est actuellement un bon moment pour finaliser la préparation de votre pulvérisateur. Ne planifiez pas en fonction de « sauter » le premier traitement de l’année.

2. Broyage de la litière et urée en complémentarité :
Le broyage des feuilles de la litière avant le début de la saison permet de détruire une grande partie des spores qui sont à l’origine des infections de tavelure au printemps. En principe, l’application d’urée au sol a le même objectif, mais les résultats sont moins « visibles » puisque la dégradation de la litière prend plusieurs jours. Selon l’équipement disponible, il peut être techniquement plus simple de broyer au centre des rangées et appliquer l’urée sur le rang. Dans les deux cas, l’effort investi pour rejoindre un maximum de feuilles est déterminant.

Pour l’urée, le traitement « classique » est fait avec une solution de 50 kg par hectare dans un volume d’eau suffisant pour dissoudre l’urée. Les Américains préconisent près de 1 000 litres d’eau par hectare (40 lb d’urée dans 100 gallons par acre), mais il n’est pas nécessaire d’utiliser un volume aussi élevé. Il est possible de dissoudre 50 kg d’urée dans 75 litres d’eau à 0 °C, mais c’est plus facile avec les volumes usuels (ex. : 250 l/ha). Il n’y a donc pas de problème de préparation. L’efficacité est proportionnelle à la quantité d’urée appliquée. Donc diminuer la quantité d’urée par hectare diminue l’efficacité de la technique.

Pour les traitements au sol, vous pouvez l’appliquer avec votre pulvérisateur conventionnel de deux manières : soit en utilisant seulement les jets du bas ou, mieux encore, en branchant une simple rampe horizontale (style herbicide) avec des buses qui couvrent au mieux la largeur de la rangée. Il est également possible d’utiliser votre pulvérisateur d’herbicide conventionnel et de le modifier pour couvrir plus large. Cette dernière solution est moins intéressante à cause des volumes d’eau importants à transporter. L’objectif est de bien mouiller la zone où l’on trouve les feuilles de litière, souvent le long du rang. Utilisez 200 à 400 l/ha au maximum pour éviter le ruissellement. L’application d’urée après le déchiquetage donne les meilleurs résultats. Évitez d’appliquer l’urée juste avant une pluie. Comme l’urée est très soluble, elle serait alors rapidement éliminée par ruissellement. Cependant, le temps de contact requis entre l’urée et les feuilles de litière pour maximiser l’efficacité n’a pas été étudié spécifiquement. L’urée appliquée à la volée en granules n’est pas absorbée également par la litière et n’est donc pas aussi efficace.

TÉTRANYQUE ROUGE
(G. Chouinard)

La période actuelle est un bon moment pour effectuer un comptage des œufs d’hiver de tétranyque rouge, qui vous permettra de déterminer le besoin d’une application d’huile.  La méthode de dépistage est décrite dans le Guide de PFI (fiche 92). Si le seuil d’intervention est atteint, votre investissement en huile sera plus que rentable. Toutefois :

  • N’appliquez pas l’huile avant le réchauffement des températures. L’huile a une efficacité redoutable contre les œufs si elle est appliquée dans de bonnes conditions : température chaude (idéalement 18 °C ou plus), vents faibles et application soignée de façon à bien couvrir les bourgeons. Typiquement, l’application est effectuée entre les stades débourrement avancé et prébouton rose, mais des applications au débourrement ou au bouton rose peuvent s’avérer tout aussi, voire plus efficaces, si les conditions météo sont plus favorables à ce moment.
  • Deux passages à demi-dose peuvent être nécessaires pour bien couvrir les arbres  selon les conditions d’application.
  • Attention à la phytotoxicité : ne pas utiliser du soufre ou du captane moins de 10 jours avant et après une application d’huile, et éviter d’appliquer si du gel est prévu dans les 2 jours qui suivent le traitement.

 

LES SERVICES DU RÉSEAU-POMMIER EN 2020
(G. Chouinard)

Cliquez ici pour la présentation annuelle des vergers pilotes, des membres du Réseau, de nos plus récentes publications et plus encore!

 

OBSERVATIONS ET PRÉVISIONS DU RÉSEAU EN DATE DU 14 AVRIL
(F. Pelletier)

Cliquez ici pour consulter le sommaire préparé chaque semaine pour les différentes régions pomicoles.