État de la situation

Selon les prévisions actuelles,  il est probable que des conditions favorables au feu bactérien (voir fiche 104) soient observées pendant la floraison. Le modèle RIMpro permet de visualiser en continu les risques pour votre localité.
Stratégie d’intervention

Pour gérer efficacement le feu bactérien, il est inutile de se précipiter et traiter dès l’ouverture des fleurs. Seules les fleurs ouvertes au moment du traitement sont protégées adéquatement. Il est donc plus stratégique d’attendre le plus longtemps possible et traiter davantage de fleurs ouvertes en lien avec l’infection prédite. Les fleurs traitées seront protégées jusqu’à la fin de la floraison. Les antibiotiques peuvent être appliqués dans les 24 h précédant l’infection ou le jour même pour maximiser l’efficacité. Les traitements appliqués dans les 24 h suivant l’infection restent néanmoins efficaces. Les agents de lutte biologique (Blossom Protect) doivent être appliqués au moins 24 h avant l’infection prédite. Voir la fiche 106 pour plus de détails.

feu 2016

 

Pour comprendre le graphique:

Pour chaque jour, la population bactérienne est représentée par une ligne noire qui monte à mesure que les bactéries colonisent les fleurs ouvertes. Lorsque la ligne atteint un niveau critique de population, l’infection est possible suivant une période d’humectation courte. Par contre, les fleurs trop vieilles ne peuvent être infectées, même si leur population bactérienne est élevée. L’infection est représentée par une colonne rouge qui varie en hauteur et en épaisseur selon le nombre de fleurs à risque et l’intensité de l’infection. Lorsque l’infection est suffisamment importante et dépasse le seuil d’intervention (zone orange), le modèle fait apparaitre une  ligne rouge pour représenter les bactéries dans la plante (population endophyte). Les symptômes sont prévus quand la population endophyte dépasse le seuil (zone verte).

Exemple concret d’utilisation

Les fleurs qui vont ouvrir le 20 mai, seront à risque d’infection lors de la période d’humectation prévue le 24 mai. Par la suite, les fleurs qui vont s’ouvrir les 23 & 24 mai seront à risque d’infection le 26 mai. Selon le modèle, les fleurs qui vont éclore avant le 20 mai ne seront pas à risque. Celles qui s’ouvriront les 21 et 22 mai n’auront pas une population suffisante pour une infection notable le 24 et seront ensuite trop vieilles pour être infectées le 26 mai.

Vos traitements doivent s’ajuster selon la date réelle d’ouverture des fleurs. Dans les blocs où très peu de fleurs ouvriront le 20 mai, les traitements sont inutiles. Par contre, si les prévisions ne changent pas et que le nombre de fleurs en éclosion le 23 et le 24 mai prochains est important, un traitement le 24-25 mai (Blossom Protect ou antibiotique) OU le 26 mai (antibiotique) serait optimal.

État de la situation

Le blanc (oïdium) causé par le champignon Podosphaera leucotricha) demeure une maladie secondaire en PFI. Néanmoins, on observe un accroissement du nombre et de la sévérité des cas, notamment sur les cultivars les plus sensibles comme Cortland, Ginger Gold, Honeycrisp, Idared et Paulared.

Stratégie d’intervention

Des conditions très favorables au blanc sont prévues au cours des prochains jours et la maladie pourrait apparaitre rapidement. Or, pour une gestion optimale et à moindre cout du blanc, les interventions phytosanitaires doivent précéder l’apparition de la maladie. Comme les traitements normalement prévus pour la tavelure ne sont pas recommandés pour les prochains jours, un traitement spécifique contre le blanc aujourd’hui ou demain est recommandé dans les vergers où le blanc est un problème. Par exemple, une application de  3 à 5 kg/ha de soufre. Voir la fiche 109 pour plus de détails.

DES WEBCAMS DANS LES VERGERS PILOTES (G. Chouinard et C. Turcotte)

Trois caméras sont en opération (Compton, Franklin, L’Acadie) et une autre le sera dans quelques semaines (Saint-Bruno). Les caméras prennent des photos de l’évolution des bourgeons/fleurs/pousses 24h/24, et transmettent une image sur le web 5 fois par jour (à 2h, 6h, 11h, 15h et 20h). Les caméras sont branchées aux stations météo pour leur alimentation et la transmission des photos sur le web.  Elles seront fonctionnelles toute la saison afin de vous permettre de facilement voir l’évolution du bourgeon, de la croissance végétative, de la floraison, des fruits, etc. Ce projet pilote est rendu possible grâce à la collaboration de plusieurs partenaires (Club agroenvironnemental de l’Estrie, AAC, MAPAQ, IRDA, Solutions Mésonet, Verger Gros Pierre, Verger Silverburn) et il pourra s’étendre à d’autres vergers selon la qualité et l’utilité des informations obtenues cette année.

Les images (comme celles plus bas) sont prises depuis la fin avril et elles sont disponibles  sur Agrometeo.org, de même que via le menu Webcams de la plateforme PFI.

webcamCompton11 mai

Compton -11 mai 11AM

webcamCompton16 mai 0600

Compton – 16 mai 6AM

DESTRUCTION DES RÉSERVOIRS DE RAVAGEURS PENDANT LA FLORAISON

État de la situation

Le début de la floraison est le temps idéal pour inspecter les alentours de votre verger afin de déceler les pommiers, pruniers sauvages et autres arbres de la famille des rosacées qui sont déjà ou seront sous peu en floraison, et donc faciles à repérer. Ces arbres servent de réservoir à des insectes nuisibles tels que l’hoplocampe des pommes, le charançon de la prune, la mouche de la pomme et plusieurs autres, sans compter les maladies. Si de tels arbres se trouvent sur votre propriété, évaluez ce qu’ils vous coûtent par rapport à ce qu’ils vous rapportent!

Stratégies d’intervention PFI (cliquez sur les liens pour plus de détails)

Pour en savoir plus sur l’éradication des foyers potentiels de contamination phytosanitaire, consultez le guide de PFI (fiche 34). La fiche 15 résume quant à elle les lois et règlements qui visent à protéger le droit de produire.

Les réservoirs à éliminer ne sont pas sur votre propriété? Déposer une plainte concernant la présence d’un foyer d’infection près d’un verger commercial, c’est possible. Vous pouvez déposer une plainte au MAPAQ pour les organismes nuisibles réglementés par la Loi sur la protection sanitaire des cultures à l’aide d’un formulaire en ligne sur le site du MAPAQ.

 

CONFUSION SEXUELLE DU CARPOCAPSE À L’ÉCHELLE DU QUÉBEC :
AVIS AUX 
PARTICIPANTS (A. Charbonneau, D. Cormier et G. Chouinard)

Le moment de la pose des diffuseurs, soit le stade du bouton-rose, a déjà été atteint dans plusieurs régions. Lors de l’installation des diffuseurs, il est important de porter des gants afin de ne pas obstruer les pores des diffuseurs et pour éviter d’irriter votre peau. Les diffuseurs doivent être installés dans le tiers supérieur des arbres et le nombre de diffuseurs en bordure doit être doublé. Les diffuseurs ne doivent pas être installés à l’extrémité des branches, ni sur des branches susceptibles de disparaître lors d’une taille en cours de saison.

  • Pour bien couvrir le verger, il faut installer les diffuseurs en quinconce sur les rangs adjacents et du même côté pour chaque rang. La figure 1 représente l’installation des diffuseurs au centre d’un verger pour un patron d’installation de 1 diffuseur par 2 arbres.
  • Lorsque plusieurs diffuseurs doivent être installés sur le même arbre, ils doivent être éloignés les uns des autres. La figure 2 représente la bonne et la mauvaise répartition des diffuseurs sur un arbre.
Plan-aerien-15-pommiers

Illustration : IRDA

Schema confusion 2

Illustration : Agropomme

 

 

 

 

 

 

 

La figure qui suit représente a bonne répartition des diffuseurs lorsqu’il y a un arbre manquant dans le verger ou un jeune arbre non productif.

trou

Illustration : Agropomme

Des questions: communiquez avec votre conseiller ou conseillère pomicole.

Dans plusieurs sites, la pluie tombée hier midi n’a pas entrainé d’infection. Des différences régionales ont été observées et la situation décrite ci-dessous ne s’applique donc pas partout. Le principe s’applique néanmoins dans tous les cas. Ce texte est accompagné de 3 illustrations de RIMpro pour la période du 9 au 24 mai, calculées le 14 mai à 9h30. Les données à droite de la ligne turquoise sont des prévisions. Le texte porte sur les pluies du 13 au 16 mai.

Les spores éjectées mettent du temps à infecter…

Les spores éjectées et qui germent sur les feuilles sont représentées par une zone blanche sur le graphique RIMpro. À mesure que les spores pénètrent sous la cuticule des feuilles,  l’infection (représentée par une ligne rouge) augmente. Dans l’exemple illustré (figure #1), on a une éjection le 13 mai et on constate que la zone blanche mène à une ligne rouge seulement le 14 mai en fin de soirée. La raison est simple: on a enregistré très peu d’heures de mouillure (périodes bleus) du 13 au 14 et l’infection n’est pas possible sur du feuillage sec. Cependant, les spores ne meurent pas immédiatement et la zone blanche persiste dans le temps. La période de mouillure qui devrait commencer ce soir du 14 mai permettra enfin aux spores d’infecter. Comme de nouvelles spores seront également éjectées avec la pluie prévue, la zone blanche de la germination augmente sur le graphique et éventuellement, la sévérité de l’infection (ligne rouge) augmente à son tour (voir 15 mai PM).

13 mai 2016 sans traitementsAprès l’infection, c’est la post-infection…

L’augmentation de la ligne rouge coincide avec l’apparition d’une zone orange, qui représente la période pendant laquelle certains traitements peuvent encore atteindre les spores. Dans le graphique, le point culminant de la zone orange a lieu à la fin de la journée du 16 mai (lundi). À mesure que la zone orange diminue, les traitements en post infection perdent de l’efficacité. Cette zone orange est utile pour bien cibler la période de traitement avec le bicarbonate de potassium (par exemple). Certains produits ont une efficacité plus longue que la durée affichée par la zone orange. Cependant, cibler les infections seulement en post infection n’est pas recommandé. Ce billet portera donc seulement sur les traitements de protection et de germination.

Voir rouge test Kumulus 12 mai 2016Stratégie en protection (Figure #2)

Un simple traitement au soufre (Kumulus 5kg/ha)) a été appliqué dans l’après midi du jeudi 12 mai. La baisse de la zone grise* représente la perte de couverture liée à la croissance et à la pluie. La couverture commence à 100% et baisse à 80% avec la croissance  (13 mai à midi). Avec la pluie, la couverture baisse rapidement à environ 30%. L’illustration permet de voir que les spores éjectées le 13 mai sont très bien “couvertes” par le traitement, mais que la pluie prévue plus tard aujourd’hui lessivera le traitement et qu’un nouveau traitement serait nécessaire pour bien couvrir le risque.

Stratégie en germination (Figure #3)

Les spores qui germent, ou qui sont en attente de conditions favorables à la germination, sont très sensibles aux fongicides et constituent la meilleure cible pour vos traitements.  Un seul traitement appliqué aujourd’hui (14 mai) serait synchronisé avec la zone blanche du graphique et atteindrait toutes les spores éjectées hier ET celles dont l’éjection est prévue aujourd’hui. Les traitements stratégiques (quand ils sont possibles) permettent des économies, sans augmenter le risque. Voir la section sur les “traitements de germination” dans le guide PFI.

Voir rouge test Kumulus 14 mai 2016

*Avec un abonnement individuel payant, le graphique RIMpro permet de visualiser la période de couverture des traitements. Choisir l’option “invité d’un conseiller” (150 euros = 220$)

Suite à la réparation de la station de Franklin, nous avons réactivé la station dans RIMpro. La simulation est ici:

www.rimpro.eu/faces/location.xhtml?id=l2Brohv

Le champignon responsable de la tavelure du pommier (Venturia inaequalis) ne se développe que sur les feuilles mouillées. Bien que les conditions requises pour le développement de la tavelure soient bien connues, déterminer sur le terrain la période pendant laquelle le feuillage reste mouillé a toujours été difficile. La mesure de l’humectation n’est pas une science exacte et les stations météos ne permettent que des approximations grossières qui ne répondent pas toujours aux besoins.

L’IRDA a eu le privilège d’accueillir le chercheur Post-doctoral Alexandre LECA qui a développé pendant son séjour chez nous un modèle qui permet de calculer précisément la période d’humectation du feuillage. Au lieu d’utiliser les stations météos classiques, le système utilise les prévisions à haute résolution d’environnement Canada (SHRPD/HRDPS) ce qui permet de  prédire pour n’importe quel verger le temps de séchage et donc mieux calculer le risque d’infection.

Le modèle d’humectation LECA a été intégré dans RIMpro et dans des fichiers compatibles avec CIPRA.

Pour la saison 2016, le système est officiellement en rodage, mais avec les améliorations apportées lors de la mise à jour du logiciel déployée ce matin, nous sommes confiants que le projet approche du but.  Nous vous invitons donc à comparer vos observations sur le terrain aux prévisions du modèle.

La méthode la plus efficace pour nous communiquer vos observations consiste à utiliser RIMpro et simplement répondre “OUI” ou “NON” à la question “les feuilles sont-elles mouillées en ce moment?”.

Pour accéder aux simulations RIMpro/HRDPS avec le modèle LECA, choisissez votre localité sur la carte. Les fichiers CIPRA sont disponibles sur le site de l’IRDA

 

Depuis 2012, des produits fongicides de la familles des SDHI1 ont été homologués au Canada pour réprimer la tavelure du pommier. Le Fontelis (Dupont), Luna Tranquility (Bayer), Aprovia (Syngenta) et Sercadis (BASF) (FLAS) sont apparus successivement dans le marché. Ces produits sont des “descendants” du boscalide contenu dans Pristine (BASF). Les FLAS sont efficaces contre le blanc et la tavelure alors que le boscalide n’a pas d’efficacité contre la tavelure.

Les FLAS partagent plusieurs caractéristiques. Comme ils sont tous issus du même groupe (FRAC 7), ils sont tous sujets à une résistance croisée. La résistance à une molécule du groupe entrainera les autres dans son sillage. Déjà, des souches résistantes sont rapportées2. Dans ce contexte, il est important d’alterner entre les familles et choisir les molécules les plus efficaces de chaque groupe pour ralentir la progression des souches résistantes à cette famille. C’est pour cette raison que le Pristine n’est pas recommandé en PFI (voir fiche 52) et que seuls les trois meilleurs SDHI (Fontelis, Aprovia, Sercadis) sont privilégiés.

Pour ralentir la résistance, les manufacturiers proposent des mélanges avec des produits de contact ou en imposent en vendant un produit pré-mélangé (ex: Luna Tranquility). Cette approche n’est pas sans faille (Voir la fiche 52 du guide PFI). En plus de limiter vos options de rotation, la seule garantie des mélanges est que le cout de vos traitements sera augmenté.

Outre l’alternance entre les familles, la meilleure stratégie pour contrer la résistance consiste à utiliser les produits de façon optimale: à la dose recommandée, au meilleur moment et surtout: ne pas miser seulement sur des produits à risque de résistance.

Utilité des SDHI dans un programme PFI3

Une lutte à la fois efficace contre la tavelure et optimale du point de vue des couts, passe par une stratégie adaptative. Les traitements avant les pluies (protection) ou pendant la pluie (germination) doivent inhiber la germination des spores, alors que les traitements après les pluies (post-infection) doivent pouvoir arrêter le champignon en croissance.  Plusieurs produits sont efficaces en protection et en germination alors que très peu sont fiables en post-infection.

Les SDHI ne sont pas les meilleurs anti-germinatifs et sont efficaces en post infection.  Comme les produits sujets à la résistance devraient toujours être utilisés modérément et de façon optimale, les SDHI sont donc précieux dans les cas où la protection ne suffit pas et qu’un traitement en post infection est jugé nécessaire pour combattre une infection en cours. Même si le temps d’intervention en post infection des SDHI est limité, leur utilité dans cette stratégie est indéniable. Sur la base des résultats obtenus à l’IRDA en 20144 avec le Fontelis (Dupont) et Aprovia (Syngenta) nous proposons de limiter le moment d’application des traitements à environ 560 degrés-heures (DH) après le début de l’infection (ex: 40h à 14°C), soit environ 700DH après le début de la pluie (ex: 50h à 14°C).

Malgré ce fait, les manufacturiers privilégient l’utilisation des SDHI en protection. Or dans la plupart des cas, utiliser les SDHI en protection n’apporte pas d’avantage stratégique et s’avère plus cher que les produits usuels. Les tests réalisés à l’IRDA de 2011 à 2014 avec le Fontelis témoignent de ce fait. Notons néanmoins que le produit Aprovia (Syngenta) en protection s’est avéré en 2014 meilleur que le Captan alors que la molécule utilisée dans le Sercadis (BASF) était moins efficace dans les mêmes conditions. Ces données concordent avec l’expérience acquise avec tous les produits pénétrants: même si en principe les SDHI résistent mieux au lessivage, en pratique les spores déposées sur la croissance foliaire apparue après le traitement ont bien plus d’impact que celles déposées sur les feuilles déjà traitées et partiellement lessivées.

Comme les SDHI n’offrent qu’une protection marginale des feuilles non présentes au moment du traitement, la fréquence de vos traitements ne sera pas diminuée par le recours à ces produits en protection.

En conclusion: Un traitement en protection avec un produit “classique”, suivi d’un traitement en post infection avec un SDHI (appliqué seul), sera toujours plus efficace qu’un seul traitement en protection d’un mélange de SDHI et d’un produit classique. Une stratégie “à deux traitements” n’est nécessaire que pour les cas de risque élevé (RIM >300).

1SDHI: succinate dehydrogenase inhibitor.
2Production fruitière intégrée.
3Ishii, H., et D. W. Hollomon. 2015. Fungicide Resistance in Plant Pathogens: Principles and a Guide to Practical Management. Springer.
4Philion, V., et V. Joubert. 2015. Evaluation of SDHI fungicides for protection and post-infection strategies to control apple scab, 2014. Plant Disease Management Reports 9: PF006.

État de la situation

La tavelure s’attaque seulement pendant les pluies au jeune feuillage en croissance. La croissance rapide observée actuellement augmente rapidement la surface foliaire qui pourra être infectée lors de la prochaine pluie.

Stratégie d’intervention PFI

Pour bien protéger le feuillage, il faut retarder au maximum le traitement et attendre au dernier moment possible avant la pluie pour traiter. Les traitements réalisés trop tôt laissent à découvert le feuillage le plus jeune et le plus à risque d’infection. Pour bien couvrir le risque, Il est même préférable de traiter pendant la pluie que traiter trop tôt avant la pluie.

Les prévisions de pluie pour vendredi le 13 mai et samedi 14 laisse présager une infection importante selon les secteurs. Compte tenu de la température, les traitements réalisés plus de 24h avant le début de la pluie vont nécessairement laisser des surfaces à découvert. Ce problème sera aggravé si les éjections sont retardées. Des outils d’aide à la décision comme le logiciel RIMpro peuvent vous aider à déterminer si un traitement pourra suffire pour couvrir le risque associé aux spores éjectées le 13 et/ou le 14 mai.

Pré-Bouton rose sur Honeycrisp à St-Bruno, 11 mai 2016

DÉVELOPPEMENT DES POMMIERS (G. Chouinard et F. Pelletier)

Etat de la situation 

Pour le cultivar McIntosh, les derniers stades observés dans les différentes régions pomicoles sont les suivants :

  • Pré-bouton rose sur GingerGold (St-Bruno, 11 mai 2016)

    Pré-bouton rose sur GingerGold (St-Bruno, 11 mai 2016)

    Le débourrement a été atteint le 8 mai dans la région de Québec.

  • Le débourrement avancé a été atteint le 7 mai en Estrie.
  • Le pré-bouton rose a été atteint le 10 mai en Montérégie et dans le sud-ouest de Montréal et devrait être atteint au début de la semaine prochaine dans la région des Laurentides.

 

Du temps plutôt froid a été encore observé en début de semaine avec des températures sous 0oC la nuit. En Montérégie, des signes que les feuilles ont été affectées par le froid (feuilles crispées sur certains bouquets floraux) sont rapportés par certains observateurs.

Stratégies d’intervention PFI (cliquez sur les liens pour les détails)

Il est déjà temps de réserver vos ruches! Les premières fleurs devraient s’ouvrir en Montérégie au courant de la semaine prochaine. La liste des apiculteurs québécois qui offrent leurs services pour la pollinisation est disponible sur le site Web du CRAAQ.

Pour des conseils sur la pollinisation (nombre de ruches, arbres pollinisateurs, protection des abeilles) consultez le guide de PFI (fiche 42 et fiche 95).

 

INSECTES ET ACARIENS (G. Chouinard et F. Pelletier)

Etat de la situation

Punaise terne
En général l’activité des punaises est restée faible dans la majorité des régions malgré un retour de l’activité des adultes et quelques dégâts observé localement lors des journées plus chaudes du 6 et 7 mai. La majorité des vergers n’ont pas encore atteint le seuil d’intervention, mis à part quelques secteurs notamment dans les régions de Missisquoi et des Laurentides. Des captures plus importantes pourraient être observées à partir d’aujourd’hui avec la remontée des températures.

Noctuelle du fruit vert
Le pic de captures est dépassé pour cet insecte dans l’ensemble des régions sauf celle de Québec. Dans le verger du Réseau, un nombre plus important de captures cumulées a été observé jusqu’à présent cette année comparativement au cumul normal.

Mineuse marbrée
Les premières captures de mineuses marbrées ont été rapportées cette semaine en Montérégie (Est et Ouest) ainsi que dans les régions des Laurentides et de Missisquoi.

Hoplocampe des pommes
Une première capture a été rapportée en Montérégie et au sud-ouest de Montréal. Selon le modèle de prévision, le début des captures pour l’hoplocampe des pommes est prévu seulement pour le début de la semaine prochaine pour les régions les plus hâtives.

Tétranyque rouge
Plusieurs vergers ayant atteint le seuil d’intervention suite au dépistage des œufs d’hiver sont déjà intervenu avec un traitement à l’huile. Selon le modèle de prévision, l’éclosion des œufs débutera dans les prochains jours (12-13-14 mai) dans plusieurs régions (Montérégie, Sud-ouest, Missisquoi) et est prévue le 21-22 mai pour les autres régions.

Stratégies d’intervention PFI (cliquez sur les liens pour des détails)

 

Stratégie globale de lutte aux insectes avant la floraison : rappelez-vous qu’en PFI, l’intention est de se limiter à une intervention ou encore de ne pas appliquer d’insecticide avant la floraison. Pour y parvenir, ciblez si nécessaire votre intervention préflorale sur la punaise terne, et consultez la fiche 69 du Guide de PFI pour plus de détails.

Punaise terne : Alors que les piqûres faites jusqu’au pré-bouton rose entraînent l’avortement en partie ou en totalité des boutons floraux (ce qui s’apparente à un « éclaircissage naturel »), les piqûres faites à partir du stade bouton rose provoquent soit la chute du bourgeon, soit l’apparition de dommages sur le fruit.

  • Pour un rappel du dépistage,  consultez l’avertissement du 27 avril.
  • Pour un résumé des recommandations québécoises, incluant les doses recommandées, consultez l’affiche « Production fruitière intégrée 2016 » ;
  • Pour les options de traitements homologuées contre la punaise terne en préfloral, consultez la page suivante sur le site web Sagepesticides.

Hoplocampe: Il est temps d’installer vos pièges. Le dépistage est nécessaire afin de déterminer la nécessité et le moment des interventions. Consultez le guide de PFI (fiche 65) pour la méthode de dépistage.

  • Pour les stratégies générales de lutte, consultez le guide de PFI (fiche 71).
  • Pour un résumé des recommandations québécoises, incluant les doses recommandées, consultez l’affiche « Production fruitière intégrée 2016 » ;
  • Pour les options de traitements homologuées contre l’hoplocampe en préfloral, consultez la page suivante sur le site web Sagepesticides.

Mineuse marbrée: cet insecte pose généralement peu de problèmes dans les vergers en PFI. Le dépistage permet de déterminer le besoin d’interventions.

  • Pour la méthode de dépistage et les seuils d’intervention,  consultez le guide de PFI (fiche 65)
  • Pour un résumé des recommandations québécoises, incluant les doses recommandées, consultez l’affiche « Production fruitière intégrée 2016 » ;
  • Pour les options de traitements homologuées contre la mineuse marbrée en préfloral, consultez la page suivante sur le site web Sagepesticides.
Tétranyque rouge: de bonnes conditions pour une intervention à l’huile sont prévues dans les prochaines heures (jeudi et vendredi de cette semaine). Lorsqu’appliquée dans de bonnes conditions, l’huile sera très efficace peu importe que les oeufs aient commencé ou non à éclore. L’huile sera très efficace également sur les jeunes stades larvaires du tétranyque si la température reste élevée durant quelques jours après l’application et qu’il y a absence de pluie. Pour plus de détails sur le traitement à l’huile, consultez le guide de PFI (fiche 93). N’oubliez pas de réduire la dose de moitié si le stade pré-bouton rose a été atteint, pour éviter les risques de phytoxicité.

CONFUSION SEXUELLE DU CARPOCAPSE À L’ÉCHELLE DU QUÉBEC :
AVIS AUX PRODUCTEURS 
PARTICIPANTS 
(A. Charbonneau et D. Cormier)

Le stade du pré-bouton rose a été atteint dans certaines régions. Il est recommandé d’installer les diffuseurs à partir du stade du bouton rose et avant celui de la floraison, mais il est possible de commencer la pose dès le pré-bouton rose. Nous suggérons d’installer les diffuseurs dernière un bouquet floral. Ce dernier, en grossissant, empêchera le diffuseur de s’envoler au vent et réduira les risques que la branche soit coupée lors de la taille d’été.

N’oubliez pas de terminer la taille d’hiver et l’application de l’huile avant de commencer la pose des diffuseurs.

Communiquez avec votre conseiller pomicole pour toute question.

 

OBSERVATIONS ET PRÉVISIONS DU RÉSEAU EN DATE DU 10 MAI
(F. Pelletier et A. Charbonneau)

Le tableau qui suit est un sommaire des observations et prévisions pour les principales régions du Québec, compilé à partir des données prises dans les vergers pilotes et des rapports des observateurs du Réseau.
t4(cliquez pour agrandir)

Comment lire ce tableau :

Sites : Les vergers pilotes considérés pour ce tableau sont: Québec (Sainte-Famille et Saint-Antoine-de-Tilly), Estrie (Compton), Montérégie (Rougemont, Mont-Saint-Grégoire, Saint-Paul, Saint-Hilaire, Saint-Bruno et Sainte-Cécile), Missisquoi (Dunham et Frelighsburg), Sud-ouest (Franklin et Hemmingford) et Laurentides (Oka et Saint-Joseph).

Prévisions : Les prévisions pour les ravageurs sont basées sur les modèles du Réseau, et les prévisions météo d’Environnement Canada des 7 prochains jours. Les normales sont utilisées pour compléter les prévisions. La date indiquée représente la plus hâtive des prévisions obtenues pour la région. Les prévisions ne doivent pas remplacer l’observation et le dépistage de votre verger!

Observations : informations rapportées par les observateurs du Réseau. La date indiquée représente la plus hâtive des observations rapportées pour la région.

Captures dans le verger du Réseau-pommier : captures moyennes par piège des 7 derniers jours, dans le bloc de pommiers sous gestion PFI du Réseau à Saint-Bruno.

Degrés-jours : Les degrés-jours base 5 °C sont cumulés depuis le 1er mars. La méthode Baskerville est utilisée par les modèles prévisionnels du Réseau en raison de sa plus grande précision, mais nécessite l’emploi d’outils informatiques (ex. : Cipra). La méthode standard nécessite uniquement de connaître la température maximale et la température minimale de chaque jour. Les deux méthodes ne sont pas interchangeables! Le débourrement du pommier, par exemple, correspond à 65 DJ5 « standards », mais à 79 DJ5 « Baskerville ».

Météo : Les données météo sont validées par Solutions Mesonet. Les DJ et les précipitations rapportées représentent la moyenne des valeurs obtenues pour tous les sites d’une région. Les flèches représentent l’écart à la normale pour cette région : ↑ = au-dessus de la normale; ↓ = au-dessous; ↔ = semblable.

POUR EN SAVOIR PLUS (cliquez sur les liens pour être redirigé)

Répondeurs téléphoniques du MAPAQ:

  • Montérégie : 1 888 799-9599
  • Estrie : 1 800 363-7461 ou 819 820-3001, poste 2
  • Québec : 418 643-0033, poste 4
  • Laurentides : 450 971-5110, poste 6556

Plateforme PFI (web2.irda.qc.ca/reseaupommier):
Guide de PFI, Guide d’identification, prévisions et modèles et accès prioritaire aux avertissements du RAP et à des messages supplémentaires des avertisseurs. Un abonnement est nécessaire (rabais de 60 % aux producteurs grâce au code promotionnel fourni par leur fédération).


Prévisions et observations en temps réel dans les vergers
:

Cette information est mise à jour une fois l’heure pour la tavelure, les stades phénologiques du pommier, les insectes et les acariens. Les sommaires météorologiques sont mis à jour une fois par jour et les prévisions météo trois fois par jour.

sagePour plus de détails sur les différents usages des pesticides agricoles et sur les risques qu’ils représentent pour la santé et l’environnement, vous êtes invité à consulter SAgE pesticides (www.sagepesticides.qc.ca).

logoqc_trans-2Pour un accès à davantage d’options en agrométéo, vous êtes invité à visiter Agrométéo Québec pour les pommiers (www.agrometeo.org).

État de la situation

Pour les vergers dans la grande région de Montréal, les risques de tavelure liés aux pluies de la fin de semaine (7 & 8 mai) sont restés nuls ou très faibles selon les localités et la source de données météos utilisée. La chute brutale de température avec l’arrivée de la pluie et l’obscurité ont inhibé les éjections. De plus, le temps d’humectation n’était généralement pas assez long pour permettre l’infection des spores éjectées depuis ce matin.

Stratégie d’intervention

L’indice RIM est très utile pour gérer l’intensité de vos stratégies de lutte. Dans les cas où le risque est faible comme c’est le cas actuellement, un traitement réalisé juste avant la pluie est largement suffisant pour couvrir le risque. Le risque est couvert par le traitement même en cas de lessivage, en autant que le produit était présent au moment des éjections. Le graphique RIM permet de visualiser le moment des éjections.