DÉVELOPPEMENT DES POMMIERS

État de la situation (F. Pelletier et A. Charbonneau)

De façon générale, une forte nouaison est observée. En date du 7 juin, les fruits du cultivar McIntosh ont un diamètre qui dépasse les 15-18 mm en Montérégie et dans la région de Missisquoi. En Estrie et dans les Laurentides, le calibre moyen se situe autour de 7-10 mm.  Le stade nouaison a été atteint le 6 juin dans la région de Québec.

Stratégies d’éclaircissage : nouveaux bilan glucides et nouvelles  localités 

Consultez ici les prévisions d’ajustement des doses pour l’éclaircissage (bilan glucides) pour :

  • Frelighsburg,
  • Saint-Grégoire,
  • Saint-Paul d’Abbotsford,
  • Franklin,
  • Compton
  • Sainte-Famille, I.O.

Pour plus d’infos sur la gestion de la charge et de la qualité des fruits, consultez la fiche 43 du Guide de PFI.

INSECTES ET ACARIENS

État de la situation (F. Pelletier,  G. Chouinard, D. Cormier et A. Charbonneau)

Carpocapse de la pomme
La semaine étant plutôt froide et pluvieuse, l’activité des carpocapses sera ralentie au cours des prochains jours. En effet, le développement des œufs, des nymphes et des adultes nécessite une température seuil de 10°C, alors que le vol pour l’accouplement et l’activité de ponte nécessitent respectivement une température minimale de 12°C et de 14°C en soirée. 

Les captures actuelles du carpocapse de la pomme sont toutefois élevées dans la majorité des régions pomicoles, notamment en Montérégie et dans la région de Missisquoi. Quelques vergers ont déjà atteint le seuil.

Le modèle d’Agropomme de même que le modèle du Réseau montrent que, pour les sites les plus chauds de la Montérégie (voir tableau en fin de communiqué):

  • Le début des éclosions, moment idéal pour une intervention ovicide, est prévu à partir du 10 juin;
  • Le pic d’éclosion, moment idéal pour une intervention larvicide, est prévu à partir du 28 juin.  Cette date survient normalement de 7 à 10 jours après le pic de captures, lequel est prévu à partir du 23 juin.

Une première capture de carpocapse a également été rapportée pour la région de Québec.

Tordeuses à bandes obliques
Aucune capture confirmée de papillons de tordeuses à bandes obliques en date d’aujourd’hui mais observations de chrysalides dans plusieurs régions.

Charançon de la prune.
Des dommages sur fruits sont observés dans plusieurs régions mais pour l’instant les dégâts sont limités et présents surtout dans les vergers où il n’y a eu aucun traitement après la floraison où dans les vergers avec un historique élevé. Aucune nuit favorable à l’activité du charançon n’est prévue d’ici au 12 juin

Autres ravageurs 

La présence de puceron rose a été mentionnée dans quelques régions (Montérégie et Laurentides). Pour le moment, présence localisée et sous le seuil d’intervention. 

Faune auxiliaire
La présence de plusieurs prédateurs de tétranyques (agistèmes et phytoséides) a été mentionnée par les observateurs du Réseau.  Plusieurs coccinelles, chrysopes (œufs) et punaises pentatomides (œufs et larves) ont également été observés au cours de la dernière semaine Ces espèces se nourrissent surtout d’acariens et de pucerons, mais aussi de tordeuses.

 

Stratégies d’intervention (cliquez sur les liens pour les détails)

Ce qui suit est d’ordre général. Pour des informations détaillées sur les produits utilisables, consultez l’affiche Production fruitière intégrée 2016 et cliquez sur les liens SAgE lorsque disponibles.

Puceron rose (fiche 78 du Guide de PFI)

La  méthode de dépistage, décrite à la fiche 65 du Guide de PFI, consiste à observer 100 cicatrices de taille et gourmands par bloc (10 par arbre). Le seuil d’intervention est atteint si plus de 10 % des bouquets contiennent plus de 20 pucerons.

Si une intervention est nécessaire, choisissez le produit en fonction des espèces présentes au même moment, de façon à  préserver les espèces utiles et réprimer les espèces nuisibles.  Plusieurs produits sont disponibles, mais peu sont à la fois efficaces et admissibles en PFI! Le Réseau recommande l’utilisation d’aphicides sélectifs (MOVENTO, CLOSER ou BELEAF).

Caractéristiques des produits homologués contre le puceron rose en période estivale:  SAgE Pesticides.

 

Tétranyques (fiche 92  et 93 du Guide de PFI)

Avec l’arrivée du temps chaud vient aussi la nécessité de vérifier régulièrement les populations d’acariens présents sur le feuillage. La méthode nécessite une loupe et de 20 à 100 feuilles récoltées au hasard (20 feuilles dans chaque section de verger). Les seuils d’intervention proposés sont indiqués à la fiche 65.

La stratégie générale de lutte aux acariens est décrite à la fiche 91 du Guide de PFI. Des traitements acaricides peuvent être nécessaires en cette période dans les cas suivants :

  • Vergers dans lesquels les traitements à l’huile supérieure n’ont pas été effectués et dans lesquels les populations d’acariens dépassent les seuils d’intervention.
  • Vergers dans lesquels les traitements à l’huile supérieure n’ont pas eu l’effet escompté et dans lesquels les populations d’acariens dépassent les seuils d’intervention.

Caractéristiques des produits homologués contre le tétranyque rouge en période estivale:  SAgE Pesticides.

 

Carpocapse 

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photo: F. Vanoosthuyse

La période d’intervention possible avec des produits ovicides débute cette semaine dans le sud-ouest du Québec. Le moment précis des applications dépend du type de produit utilisé (ovicide appliqué avant la ponte, ovicide appliqué après la ponte, larvicide appliqué après l’éclosion des oeufs) et aussi de l’importance des populations. Consultez la fiche 76 du Guide de PFI pour les détails. Le recours à des modèles prévisionnels et aux services-conseils spécialisés est souvent requis pour les situations problématiques.

Vous vous demandiez…faut-il que j’intervienne dès cette semaine? 

Ce n’est pas ce que nous disons, et ce serait une mauvaise idée dans la grande majorité des cas. Les stratégies publiées par le RAP sont des guides généraux ; les recommandations données régionalement, localement ou au niveau de votre ferme doivent naturellement avoir préséance sur les recommandations à plus grande échelle. De plus, les avertissements du RAP ont pour but de vous informer à l’avance des risques à venir; nous rapportons donc très souvent les premières apparitions, les premiers vergers atteints, etc. Il est normal que la situation de votre verger soit moins hâtive que ce que nous rapportons. À retenir:

  • la lutte au carpocapse peut être complexe et il n’y a pas de consensus sur les stratégies de lutte utilisables ; les avis divergents sont donc inévitables ;
  • Il n’est pas conseillé d’intervenir dès qu’une période “propice” aux interventions débute! La décision d’agir doit être justifiée par l’historique de dommages dans VOTRE verger, et doit chercher à limiter les applications annuelles à un nombre raisonnable.
  • Chaque période “propice” a une date de début, mais aussi une durée, qui peut être très longue dans le cas du carpocapse: ainsi, selon les prévisions actuelles, l’éclosion des oeufs de la première génération s’étalera cette année sur une période de 8 semaines en Montérégie! Il importe donc de maximiser la durée d’action de chaque application d’un pesticide et de ne pas débuter les interventions dès le début d’une période propice, selon le produit utilisé et la météo.

Lorsque nous indiquons que la période d’intervention avec des produits ovicides débute le 10 juin dans le sud-ouest du Québec, cela ne constitue aucunement une recommandation générale de traitement le 10 juin dans cette région. Tout au plus, il importe d’être vigilant à partir de ce moment, car le verger le plus hâtif de cette région et se trouvant dans le pire des cas (un important historique de dommages et une stratégie imposant plusieurs interventions) pourrait devoir être protégé durant la semaine, si les conditions météo sont favorables à une bonne efficacité résiduelle.

Pour connaître les dates prévues pour vos régions, consultez le tableau en fin d’avertissement, ou consultez la page de prévisions des modèles du Réseau, mise à jour en continu avec les dernières prévisions météo.

Si vous avez aussi des populations de petit carpocapse (fiche 85 du Guide de PFI), sachez que les interventions contre cet insecte peuvent idéalement être faites quelques jours plus tôt que celles contre le carpocapse. Toutefois, les produits efficaces contre le carpocapse répriment également le petit carpocapse.

Pour des recommandations “carpocapse” adaptées à votre verger, soyez toujours à l’écoute de votre conseiller ou conseillère pomicole.

Charançon de la prune

Bien que le modèle prévisionnel d’activité ne prévoie pas de nuits “favorables” au cours des 5 prochains jours, nous vous invitons à la plus grande prudence car nous sommes en période critique pour les dégâts de cet insecte.

Tordeuse à bandes obliques (TBO)
Une fois les premières chrysalides observées, les interventions insecticides sont peu efficaces contre la TBO. La taille d’été est la première recommandation du Réseau pour la lutte contre cet insecte en période estivale. Nous vous reviendrons avec les recommandations dans quelques semaines. Pour infos: fiche 74 du Guide de PFI.

 

OBSERVATIONS ET PRÉVISIONS DU RÉSEAU EN DATE DU 7 JUIN
(F. Pelletier et A. Charbonneau)

Le tableau qui suit est un sommaire des observations et prévisions pour les principales régions du Québec, compilé à partir des données prises dans les vergers pilotes et des rapports des observateurs du Réseau.

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Comment lire ce tableau :

Sites : Les vergers pilotes considérés pour ce tableau sont: Québec (Sainte-Famille et Saint-Antoine-de-Tilly), Estrie (Compton), Montérégie (Rougemont, Mont-Saint-Grégoire, Saint-Paul, Saint-Hilaire, Saint-Bruno et Sainte-Cécile), Missisquoi (Dunham et Frelighsburg), Sud-ouest (Franklin et Hemmingford) et Laurentides (Oka et Saint-Joseph).

Prévisions : Les prévisions pour les ravageurs sont basées sur les modèles du Réseau, et les prévisions météo d’Environnement Canada des 7 prochains jours. Les normales sont utilisées pour compléter les prévisions. La date indiquée représente la plus hâtive des prévisions obtenues pour la région. Les prévisions ne doivent pas remplacer l’observation et le dépistage de votre verger!

Observations : informations rapportées par les observateurs du Réseau. La date indiquée représente la plus hâtive des observations rapportées pour la région.

Captures dans le verger du Réseau-pommier : captures moyennes par piège des 7 derniers jours, dans le bloc de pommiers sous gestion PFI du Réseau à Saint-Bruno.

Degrés-jours : Les degrés-jours base 5 °C sont cumulés depuis le 1er mars. La méthode Baskerville est utilisée par les modèles prévisionnels du Réseau en raison de sa plus grande précision, mais nécessite l’emploi d’outils informatiques (ex. : Cipra). La méthode standard nécessite uniquement de connaître la température maximale et la température minimale de chaque jour. Les deux méthodes ne sont pas interchangeables! Le débourrement du pommier, par exemple, correspond à 65 DJ5 « standards », mais à 79 DJ5 « Baskerville ».

Météo : Les données météo sont validées par Solutions Mesonet. Les DJ et les précipitations rapportées représentent la moyenne des valeurs obtenues pour tous les sites d’une région. Les flèches représentent l’écart à la normale pour cette région : ↑ = au-dessus de la normale; ↓ = au-dessous; ↔ = semblable.

POUR EN SAVOIR PLUS (cliquez sur les liens pour être redirigé)

Répondeurs téléphoniques du MAPAQ:

  • Montérégie : 1 888 799-9599
  • Estrie : 1 800 363-7461 ou 819 820-3001, poste 2
  • Québec : 418 643-0033, poste 4
  • Laurentides : 450 971-5110, poste 6556

Plateforme PFI (web2.irda.qc.ca/reseaupommier):
Guide de PFI, Guide d’identification, prévisions et modèles et accès prioritaire aux avertissements du RAP et à des messages supplémentaires des avertisseurs. Un abonnement est nécessaire (rabais de 60 % aux producteurs grâce au code promotionnel fourni par leur fédération).


Prévisions et observations en temps réel dans les vergers
:

Cette information est mise à jour une fois l’heure pour la tavelure, les stades phénologiques du pommier, les insectes et les acariens. Les sommaires météorologiques sont mis à jour une fois par jour et les prévisions météo trois fois par jour.

sagePour plus de détails sur les différents usages des pesticides agricoles et sur les risques qu’ils représentent pour la santé et l’environnement, vous êtes invité à consulter SAgE pesticides (www.sagepesticides.qc.ca).

logoqc_trans-2Pour un accès à davantage d’options en agrométéo, vous êtes invité à visiter Agrométéo Québec pour les pommiers (www.agrometeo.org).

Le feu bactérien est une maladie qui progresse rapidement. Quand des symptômes apparaissent dans le verger, il faut intervenir sans délai pour l’éradiquer. Malheureusement, certains mythes sur la taille d’éradication continuent d’être diffusés. Des fiches plus complètes sur le feu bactérien, le dépistage et les méthodes d’interventions sont incluses dans le guide PFI. Cependant, les questions les plus usuelles sur la taille ont été regroupées dans cette fiche.

  • Est-ce utile de tailler? On dirait que les symptômes continuent d’apparaitre malgré mes efforts

Oui. Les premières tailles sont décourageantes, mais une intervention rapide et fréquente permet de gagner la bataille assez rapidement.

  • Est-ce toujours nécessaire de couper au moins 30 cm de bois sain? Il ne resterait plus d’arbre!

Non. La profondeur des coupes doit s’ajuster aux circonstances. La bactérie est très agressive dans les pousses verticales, le bois jeune sur des arbres très poussants. À l’inverse, la bactérie est beaucoup moins mobile dans les branches horizontales, le bois plus âgé et les arbres moins poussants. Simplement enlever les bourgeons floraux et les pousses affectés suffisent quand la bactérie est peu mobile, alors que des coupes de plus de 60 cm peuvent être nécessaires quand les circonstances favorisent l’agressivité de la bactérie.

  • Est-ce nécessaire de stériliser les outils de taille?

Non. Tant que les sécateurs ne sont pas mis directement en contact avec l’exsudat bactérien (gouttelettes), le risque de propager la maladie pendant la taille est négligeable. La taille devrait toujours être faite dans du bois sain où la présence des bactéries est très faible, alors qu’il faut une bonne quantité de bactéries sur les outils pour infecter l’arbre. Évidemment, les outils fortement contaminés par une exposition accidentelle doivent être stérilisés.

  • Est-ce possible de propager le feu bactérien avec les outils de taille?

Oui. Des sécateurs inoculés sont régulièrement utilisés par les chercheurs pour provoquer la maladie. Évidemment cette pratique extrême n’est aucunement comparable à la taille faite par les producteurs. Tant que la taille est faite dans un souci de ne pas contaminer les outils, le risque est négligeable.

  • Est-ce possible de propager le feu bactérien en effleurant les arbres avec les vêtements ou en touchant les arbres?

Oui. La contamination accidentelle reste “possible”. Par contre, ce genre de contamination est négligeable quand les mesures de précaution de base sont en place. Par exemple, les travaux de taille ne doivent être faits que lors de périodes sèches. La contamination accidentelle est beaucoup plus fréquente quand les arbres sont mouillés.

  • J’ai très peur du feu et je préfère stériliser soigneusement mes outils après chaque coupe, est-ce une bonne idée?

Non. Le temps consacré à la stérilisation des outils a un impact sur la vitesse des équipes de taille. Une bonne formation sur les risques de contamination accidentelle et une intervention rapide sont certainement plus rentables qu’une intervention minutieuse et forcément lente. Plus le temps d’intervention est long, plus la bactérie progresse dans les arbres non taillés.

  • J’ai lu que la bactérie pouvait survivre assez longtemps sur les vêtements, les outils, etc. Dois-je m’en inquiéter?

Non. Une survie prolongée des bactéries ne change rien aux conditions requises pour l’infection. Même si des bactéries vivantes sont effectivement détectées pendant plusieurs mois selon les conditions et selon la surface contaminée, les risques de propagation de la maladie restent négligeables à moins d’une manipulation inappropriée.

  • Est-ce qu’il faut faire de belles coupes comme en hiver?

Non. En fait, on recommande souvent en été de laisser un moignon assez long pour être facilement repérable par la suite. Comme la bactérie n’est jamais entièrement éliminée, le moignon agit comme “pare feu”. On voit souvent un chancre superficiel se former au point de coupe. Il est donc préférable de laisser un moignon pour protéger le tronc. Le moignon peut ensuite être facilement repéré et éliminé lors de la taille hivernale. Cette technique du “ugly stub” a été développée par Paul Steiner.

  • Est-ce que je peux arracher les pousses au lieu d’utiliser un sécateur?

Oui. L’arrachage manuel des pousses est rapide et très efficace. Cependant, cette méthode ne laisse pas de moignon protecteur.

  • Est-ce que le bois de taille doit absolument être brûlé?

Non. Les branches coupées sèchent rapidement au sol. Même si la bactérie peut survivre assez longtemps, le risque de voir les bactéries éclaboussées à partir des branches au sol et ensuite causer une infection est marginal. Le temps consacré à sortir les branches affectées du verger est mieux investi à tailler les branches.

  • Est-ce que les mêmes consignes s’appliquent aux opérations de greffage?

Oui. En principe, les outils ne devraient pas être une source importante de contamination quand les opérations sont faites correctement. Cependant, la propagation lors de la greffe est fréquente. Comme le porte greffe et le scion peuvent être porteurs de la bactéries au moment de la greffe, il est difficile d’établir la source des contaminations.

 

  • Les traitements antibiotiques (streptomycine) sont recommandés dans les vergers avec un historique de feu bactérien suite aux orages de grêle en juin et juillet. Par contre, le traitement n’est pas nécessaire si la parcelle a été traitée avec Apogee. Voir la fiche 104 et la fiche 106 du guide PFI.
  • À moins que les dommages au bois soient importants, les traitements fongicides sur pommiers sont inutiles au Québec. Dans les vergers où les chancres européens sont nombreux, un traitement au cuivre pourrait être utile pour éviter la propagation.

Pour d’autres cultures fruitières, (ex : pêche, prune1) et dans les régions où la pourriture brune2 (Monilinia) ou la pourriture amère (Colletotrichum) est fréquente sur pommier, un traitement fongicide est parfois bénéfique dans les heures suivants la tempête. Dans certaines cultures comme la canneberge, les traitements ne sont pas utiles.3

  1. MITRE, V., MITRE, I., SESTRAS, A. F. & SESTRAS, R. E. The Use of Plant Protection Products in Healing Wounds Caused by Hail in Plum. Bulletin of University of Agricultural Sciences and Veterinary Medicine Cluj-Napoca. Horticulture 68, (2011).
  2. Hellmann, M. Monilia fructigena – fruit rot in apple after artificial infraction of fruit skin in the summertime. Acta Horticulturae 149–154 (1998). doi:10.17660/ActaHortic.1998.466.25
  3. Wells, L. D. & McManus, P. S. Effects of Simulated Hail Events and Subsequent Fungicide Applications on Cranberry Fruit Rot Incidence and Yield. Plant Disease 97, 1207–1211 (2013).

 

DÉVELOPPEMENT DES POMMIERS (F. Pelletier et A. Charbonneau)

État de la situation

Pour le cultivar McIntosh, dans les sites les plus hâtifs, le stade nouaison a été atteint le 28 mai Montérégie, le 29 mai au sud-ouest de Montréal, le 31 mai dans les Laurentides et en Estrie ainsi que dans la région de Missisquoi. En date du 31 mai, les fruits du cultivar McIntosh avaient un diamètre moyen de 7-10 mm. Dans la région de Québec, le stade calice sera atteint aujourd’hui le 1er juin dans la majorité des vergers et la nouaison sur McIntosh est prévue en début de semaine prochaine (voir le tableau en fin de communiqué).

Stratégies d’éclaircissage (rappel)

En plus de faciliter le travail des cueilleurs, l’éclaircissage permet de régulariser la récolte année après année et d’assurer un meilleur calibre des fruits. Consultez les prévisions d’ajustement des doses pour l’éclaircissage (bilan glucides) pour Frelighsburg, Saint-Grégoire, Saint-Paul d’Abbotsford, Franklin et Compton en cliquant ici. Pour plus d’infos sur la gestion de la charge et de la qualité des fruits, consultez la fiche 43 du Guide de PFI.

 

INSECTES ET ACARIENS RAVAGEURS

État de la situation (Francine Pelletier)

Hoplocampe des pommes
Les captures d’hoplocampes sont maintenant terminées dans la plupart des régions. En Montérégie et dans la région de Missisquoi, on rapporte seulement quelques vergers ayant atteint le seuil de traitement alors que dans la région des Laurentides et du sud-ouest, la plupart des producteurs ont du intervenir contre cet insecte. En Estrie où les populations sont importantes, un nombre élevé de captures a été observé dans la dernière semaine et pratiquement tous les vergers ont atteint le seuil d’intervention. Les premiers dégâts primaires ont été observés dans des vergers du sud-ouest de Montréal et de la Montérégie.

Carpocapse de la pomme
Les premiers papillons ont été capturés dans l’ensemble des régions à l’exception de celle de Québec. Plusieurs observateurs rapportent un nombre élevé de captures pour un début de saison.

Tordeuses à bandes obliques
De façon générale, peu de larves de tordeuses à bandes obliques sont observées cette année selon les observateurs du Réseau et un nombre relativement restreint de vergers ont atteint le seuil d’intervention. Les toutes premières chrysalides ont été observées au verger du Réseau-pommier (Saint-Bruno) lors d’échantillonnage réalisés dans le cadre d’un projet de recherche. Les autres observateurs ne rapportent pas la présence de chrysalides pour le moment. Les premières captures de papillons sont prévues à partir de 10 juin (voir tableau en fin de communiqué).

Tétranyques rouges
Premières pontes d’œufs de tétranyques rouges en Montérégie et dans la région de Missisquoi.

Punaise de la molène
Des  larves de punaise de la molène sont présentes dans certains vergers, principalement dans les cultivars Spartan, Gala et Empire mais peu de dégâts ont été observés en date du 31 mai. Des indices de son action prédatrice sur le tétranyque rouge ont également été rapportés.

Charançon de la prune
Le charançon de la prune a été actif dans toutes les régions pomicoles depuis jeudi dernier. Des adultes ont été observés en bonne quantité dans les vergers négligés (sans insecticides) et les premiers dégâts sur fruits (nombre limité) ont été observés ces derniers jours en Montérégie et dans le sud-ouest de Montréal. Selon les prévisions météorologiques actuelles, le reste de la semaine s’annonce encore favorable à son activité (de 1 à 3 nuits favorables selon les régions pomicoles – voir le tableau en fin de communiqué).

photo: Y Morin

photo: Yvon Morin

 

Stratégies d’intervention (cliquez sur les liens pour les détails)

Tétranyques, hoplocampe, TBO et punaise de la molène

Consultez les communiqués des semaines précédentes. N’oubliez pas:

  • une fois le stade nouaison dépassé, il est trop tard pour intervenir contre l’hoplocampe et contre la génération actuelle de TBO.
  • une fois que les fruits atteignent un diamètre de 10 mm, la punaise de la molène perd sa nuisibilité mais demeure utile!

Charançon de la prune (rappel)

  • commencez le dépistage dès la nouaison: la seule méthode vraiment fiable pour le dépistage consiste à examiner les jeunes fruits afin de détecter les marques de ponte fraîche en forme de demi-lune ou de croissant (fiche 65 du Guide de PFI).
  • consultez le rapport des prévisions des modèles sur le site Web du Réseau-pommier pour suivre les « nuits favorables » pour l’activité du charançon (et donc pour les traitements). Un astérisque (“*”) marque les nuits favorables identifiées en fonction de prévisions météo disponibles.
  • La stratégie de lutte est détaillée à la fiche 72 du Guide de PFI. Des traitements de bordure peuvent être utilisés en remplacement de traitements complets dans certaines situations, comme à la suite d’un premier traitement.

Carpocapse

Les populations bien établies peuvent être difficiles à contrôler, car les œufs éclosent sur une longue période et le développement de résistance aux insecticides a été démontré au Québec.  Il n’existe pas non plus de consensus parfait, au Québec comme ailleurs, sur les stratégies et les seuils d’intervention à utiliser. L’approche générale est décrite à la fiche 76 du Guide de PFI, en voici un résumé:

  • Dans le cas d’une application visant les œufs, il faut intervenir avant le début de l’éclosion des œufs qui survient approximativement lorsque 20 % des papillons ont émergé. Les prévisions du Réseau pour ce stade critique sont indiquées dans le tableau à la fin de ce communiqué (dès le 8 juin dans les sites chauds de la Montérégie) .
  • Dans le cas d’une application visant les jeunes chenilles, il faut intervenir au pic d’éclosion des œufs, qui se situe de 5 à 10 jours après le maximum de captures d’adultes de carpocapse dans les pièges. Les prévisions du Réseau pour ce stade critique sont actuellement au 21 juin dans les sites chauds de la Montérégie).
  • Le modèle d’Agropomme reproduit ci-après avec permission montre que pour le verger pilote actuellement le plus avancé (Saint-Bruno), le début des éclosions (barres vertes) est prévu autour du 7 juin (ce qui correspond aussi aux prévisions du Réseau) et le pic d’éclosion autour du 28 juin (un peu plus plus tard que les prévisions du Réseau).

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SOIGNEZ VOS EMPLOYÉS BÉNÉVOLES

État de la situation 

En plus de la punaise de la molène, la présence de plusieurs autres prédateurs de tétranyques a été mentionnée par les observateurs du Réseau  (phytoséides et agistèmes). Plusieurs prédateurs de pucerons (syrphes, hémérobes, chrysopes et coccinelles) ont également été observés.

Chaque année, plusieurs espèces utiles d’insectes et d’acariens travaillent gratuitement pour vous à abaisser les populations de ravageurs dans votre verger. En plus des espèces mentionnées plus haut, vous pourrez retrouver plus tard en saison:

  • d’autres prédateurs d’acariens, comme la punaise translucide (voir la fiche 96 du guide de PFI).
  • des parasitoïdes,  véritables spécialistes qui s’attaquent et répriment efficacement soit la mineuse marbrée, soit les pucerons verts ou lanigères, selon les espèces. D’autres sont spécialisés pour localiser et tuer les larves de la TBO. L’activité de ces parasitoïdes peut être spectaculaire. Par exemple, il n’est pas rare d’observer des taux de parasitisme de 75 % chez les mineuses, dans les vergers commerciaux du Québec qui pratiquent la PFI (voir la fiche 98 du guide de PFI).

Stratégies d’intervention

Plusieurs de ces espèces utiles sont très sensibles à l’application des pesticides. Le choix de ces produits est donc crucial si vous voulez favoriser leur présence. En les protégeant, vous bénéficierez ainsi de leur activité qui pourra vous faire épargner des traitements supplémentaires au cours de l’été. Consultez l’affiche “Production fruitière intégrée 2016, le tableau de la fiche 95 du guide de PFI ou encore le site web Sagepesticides pour choisir le bon produit et éviter de les décimer… faites-en plutôt l’élevage!

 

APPORTS EN CALCIUM

Le calcium contribue à la fermeté des fruits tout en réduisant l’apparition du point amer et du brunissement. Les pulvérisations de calcium (autres que le nitrate de calcium) devraient commencer au plus tard deux semaines après la chute des pétales. Les applications de nitrate de calcium, quant à elles, ne sont plus recommandées à partir de la mi-juin pour éviter tout risque de phytotoxicité sur le feuillage et sur les fruits.

 

CONFUSION SEXUELLE DU CARPOCAPSE À L’ÉCHELLE DU QUÉBEC : AVIS AUX PRODUCTEURS PARTICIPANTS

Multi-pher lLes pièges Multi-Pher I peuvent être utilisés dans un verger sous confusion sexuelle afin d’évaluer l’efficacité de la méthode. Puisque la phéromone utilisée dans ces pièges est similaire à celle qui émane des diffuseurs qui ont été installés dans le verger, les captures d’adultes devraient être très faibles voire nulles durant toute la saison. Référez-vous à la fiche 65 du Guide de PFI pour plus de détail.

Piege Delta Photo 109Pour évaluer l’activité de vol des carpocapses on a recours aux pièges Delta appâtés de Pherocon® CM-DA COMBO™. Cet appât est un mélange  de la phéromone du carpocapse et d’un ester de poire. Il attire à la fois les mâles et les femelles. Placé dans les pièges Delta, cet appât les rend  plus efficaces que les pièges Multi-Pher pour la capture de papillons.

 

Piege Delta Photo 112

Il est préférable d’installer les pièges Delta dans les zones problématiques ou en bordure (5e‑6e rangée).  À l’aide d’une pôle, installer‑les dans le tiers supérieur de l’arbre, à la même hauteur que les diffuseurs à phéromone et idéalement dans un arbre qui ne contient pas de diffuseur. Placer les pièges de sorte à éviter l’obstruction (branches, feuilles) à l’entrée des carpocapses. Qu’on utilise les pièges Multi-Pher ou Delta, il faut les installer dès la floraison.

 

 

OBSERVATIONS ET PRÉVISIONS DU RÉSEAU EN DATE DU 31 MAI
(F. Pelletier et A. Charbonneau)

Le tableau qui suit est un sommaire des observations et prévisions pour les principales régions du Québec, compilé à partir des données prises dans les vergers pilotes et des rapports des observateurs du Réseau.
Avertissement 2016-06-01
(cliquez pour agrandir)

Comment lire ce tableau :

Sites : Les vergers pilotes considérés pour ce tableau sont: Québec (Sainte-Famille et Saint-Antoine-de-Tilly), Estrie (Compton), Montérégie (Rougemont, Mont-Saint-Grégoire, Saint-Paul, Saint-Hilaire, Saint-Bruno et Sainte-Cécile), Missisquoi (Dunham et Frelighsburg), Sud-ouest (Franklin et Hemmingford) et Laurentides (Oka et Saint-Joseph).

Prévisions : Les prévisions pour les ravageurs sont basées sur les modèles du Réseau, et les prévisions météo d’Environnement Canada des 7 prochains jours. Les normales sont utilisées pour compléter les prévisions. La date indiquée représente la plus hâtive des prévisions obtenues pour la région. Les prévisions ne doivent pas remplacer l’observation et le dépistage de votre verger!

Observations : informations rapportées par les observateurs du Réseau. La date indiquée représente la plus hâtive des observations rapportées pour la région.

Captures dans le verger du Réseau-pommier : captures moyennes par piège des 7 derniers jours, dans le bloc de pommiers sous gestion PFI du Réseau à Saint-Bruno.

Degrés-jours : Les degrés-jours base 5 °C sont cumulés depuis le 1er mars. La méthode Baskerville est utilisée par les modèles prévisionnels du Réseau en raison de sa plus grande précision, mais nécessite l’emploi d’outils informatiques (ex. : Cipra). La méthode standard nécessite uniquement de connaître la température maximale et la température minimale de chaque jour. Les deux méthodes ne sont pas interchangeables! Le débourrement du pommier, par exemple, correspond à 65 DJ5 « standards », mais à 79 DJ5 « Baskerville ».

Météo : Les données météo sont validées par Solutions Mesonet. Les DJ et les précipitations rapportées représentent la moyenne des valeurs obtenues pour tous les sites d’une région. Les flèches représentent l’écart à la normale pour cette région : ↑ = au-dessus de la normale; ↓ = au-dessous; ↔ = semblable.

POUR EN SAVOIR PLUS (cliquez sur les liens pour être redirigé)

Répondeurs téléphoniques du MAPAQ:

  • Montérégie : 1 888 799-9599
  • Estrie : 1 800 363-7461 ou 819 820-3001, poste 2
  • Québec : 418 643-0033, poste 4
  • Laurentides : 450 971-5110, poste 6556

Plateforme PFI (web2.irda.qc.ca/reseaupommier):
Guide de PFI, Guide d’identification, prévisions et modèles et accès prioritaire aux avertissements du RAP et à des messages supplémentaires des avertisseurs. Un abonnement est nécessaire (rabais de 60 % aux producteurs grâce au code promotionnel fourni par leur fédération).


Prévisions et observations en temps réel dans les vergers
:

Cette information est mise à jour une fois l’heure pour la tavelure, les stades phénologiques du pommier, les insectes et les acariens. Les sommaires météorologiques sont mis à jour une fois par jour et les prévisions météo trois fois par jour.

sagePour plus de détails sur les différents usages des pesticides agricoles et sur les risques qu’ils représentent pour la santé et l’environnement, vous êtes invité à consulter SAgE pesticides (www.sagepesticides.qc.ca).

logoqc_trans-2Pour un accès à davantage d’options en agrométéo, vous êtes invité à visiter Agrométéo Québec pour les pommiers (www.agrometeo.org).

État de la situation

Les ascospores de la tavelure du pommier ont de mode de vie qui n’est pas toujours parfaitement synchronisé avec celui du pommier. Cette année, les premières spores sont arrivées environ deux semaines avant le débourrement et la dernière éjection arrivera vers la fin de juin. Contrairement à une année “normale”, les infections les plus graves sont à venir et auront lieu pendant la période de croissance rapide des fruits. Les tests d’éjection réalisés au laboratoire de l’IRDA hier (31 mai) confirment que l’intensité des éjections potentielles est encore très élevée.  Pour plus de détails, consultez la fiche 100 du Guide de PFI. Malgré les rares périodes de pluie en mai, les premières taches sont apparues en lien avec l’infection du 12-13 mai. Une éjection importante était prévue lors de cette pluie, mais le temps de séchage a peut-être été sous estimé selon la localité.

Stratégies d’intervention PFI

Des infections importantes pendant la croissance des fruits se traduisent rapidement par des pertes économiques. Maintenez une stratégie de gestion agressive de la tavelure jusqu’à la fin des éjections. Dans les sites où des taches sont déjà apparentes, chaque infection multiplie le problème. Un traitement en protection ne suffit pas toujours quand le risque est très élevé. Une stratégie combinée de traitements (avant + pendant) ou (avant + après) ou (pendant + après) la pluie est parfois nécessaire pour obtenir une meilleure couverture des nouvelles feuilles exposées, notamment quand l’inoculum est élevé et que l’infection est à RIM élevé.  (fiche 102). Le risque d’infection par les ascospores est estimé en continu par le logiciel RIMpro.

Un atelier sur la pulvérisation aura lieu à l’IRDA du 8 au 11 juillet prochain. Venez faire tester votre pulvérisateur gratuitement par un appareil Allemand qui établira précisément le portée efficace de l’air soufflé. Tous les détails et l’inscription sont en ligne.

 

 

 

État de la situation

Dans les vergers à risque où des conditions d’infection ont eut lieu pendant la floraison, les premiers symptômes de feu bactérien apparaitront d’ici quelques jours. Selon les sites, certains symptômes sont peut-être déjà visibles. Le modèle RIMpro permet de prévoir la sortie des symptômes. La fiche 105 (gratuite) du guide PFI pourra vous aider à bien identifier les premiers symptômes.

Stratégie d’intervention

L’élimination rapide et agressive des pousses affectées est recommandée dans la plupart des cas. Consultez la fiche 106 du guide PFI sous la section “taille d’éradication”.

DÉVELOPPEMENT DES POMMIERS

État de la situation

Après une semaine spéciale, durant laquelle certains vergers (ex à Compton) sont passés d’enneigés à fleuris…voici la situation actuelle pour le cultivar Macintosh dans les différentes régions pomicoles:

  • Le bouton rose a été atteint le 24 mai dans la région de Québec.
  • La pleine floraison a été atteinte le 22 mai dans les Laurentides et le 24 mai en Estrie.
  • Le début de la chute des pétales est déjà amorcé dans la région du sud-ouest de Montréal et le stade calice a été atteint le 25 mai dans les sites les plus hâtifs en Montérégie.
  • La nouaison est prévue pour le 29 mai en Montérégie.

Dans les régions en floraison, les conditions météorologiques sont excellentes pour la pollinisation, mais font également en sorte que la période de floraison sera très courte.

Les précipitations reçues depuis le début mai sont faibles. Si vous n’avez pas de tensiomètres installés dans votre verger, vous pouvez constater sur la carte produite par Agrométéo.org  que le déficit hydrique est de 40 à 60 mm depuis le 1er mai dans la plupart des régions pomicoles, ce qui rend l’irrigation nécessaire dès maintenant dans plusieurs vergers.

 

Stratégies d’intervention (cliquez sur les liens pour des détails)

Éclaircissage 
L’éclaircissage peut (et même doit) être pratiqué à différentes périodes: à la floraison, au calice, à 5-6 mm, à 10-13 mm, à 16-20 mm. En général, l’effet éclaircissant est plus prononcé autour de 10 mm, mais les cultivars difficiles à éclaircir (ex Gala et Honeycrisp) peuvent nécessiter plusieurs passages à différentes époques et avec différents produits. L’éclaircissage est un art et chaque bloc peut avoir un plan d’éclaircissage distinct ! La réaction d’éclaircissage ne varie pas uniquement en fonction de la dose, mais selon plusieurs autres facteurs, comme le cultivar, l’âge du pommier, son port, le développement du feuillage et des fruits et la météo lors de l’application :

  • du temps ensoleillé, des températures fraîches et une humidité relative faible réduisent l’effet des produits utilisés pour l’éclaircissage;
  • à l’inverse, des conditions météorologiques nuageuses, chaudes et humides amplifient l’effet

N’hésitez pas à consulter votre conseiller / conseillère pomicole pour des conseils adaptés à votre situation.

Bilan glucides et éclaircissage. Les doses suggérées dans le tableau qui suit peuvent ainsi être ajustées en fonction du climat observé au moment de l’éclaircissage ainsi que durant les 5 jours suivants. Un modèle prévisionnel basé sur le bilan glucides peut être utilisé pour préciser cet ajustement.  Visitez régulièrement la page des prévisions et modèles de la plateforme PFI pour consulter les bilans disponibles (merci à Paul Émile Yelle, agr., pour cette initiative).

La fiche 43 du Guide de PFI vous donnera plus d’informations sur le pourquoi, le comment et toutes les autres questions reliées à l’éclaircissage chimique et manuel. C’est un outil essentiel à votre succès.

Principaux produits suggérés pour l’éclaircissage (extrait du Guide de PFI 2016)

Éclaircissants1, 2 Matière active Fenêtre d’utilisation Concentration Dose/ha maximale
FRUITONE N ou L (3,1 PS)3,7 Acide naphtyl-1-acétlque (ANA) 5 à 15 mm 5 à 15 ppm4
SEVIN XLR PLUS (42,8 SL)5 Carbaryl (dose PFI) Calice à 12mm 2 L
MAXCEL (1,9 L)6 6-benzyladénine 5 à 15 mm; 20 mm si 2e traitement 75 à 200 ppm4 22 L/an
CILIS PLUS (2,0 L)6 6-benzylaminopurine 5 à 10 mm 50 à 200 ppm4 3.62 L
  1. Produits d’usage plus commun seulement. D’autres produits, homologués pour cet usage ou pour d’autres usages (ex.  thiosulfate d’ammonium (ATS), Ethrel, Accel et Amid-Thin) ont aussi des effets éclaircissants et peuvent être utilisés dans des conditions particulières.
  2. La concentration des ingrédients actifs (% ou g/L) et la formulation sont indiquées entre parenthèses. Formulations : L : liquide, PS : poudre soluble, SL : suspension liquide.
  3. Peut s’employer en mélange avec Sevin, mais pas avec Maxcel ni Cilis. De 5 à 20 ppm (5 à 20 g de matière active/1 000 L) selon les cultivars et les conditions d’application. Volume minimal de 500 L/ha jusqu’à un maximum de 1000 L/ha. ATTENTION : 20 ppm est excessif dans la majorité des situations.
  4. 1 ppm = 1 g de matière active/1 000 L d’eau.
  5. Peut être employé en mélange avec un des autres produits du tableau. 1 à 2 L dans 1 000 L d’eau/ha.
  6. Le 6 BA peut contribuer au grossissement des fruits en favorisant la multiplication cellulaire. Pour ce faire, il faut l’utiliser lorsque les fruits sont encore petits. Produit particulièrement approprié pour des cultivars tels Gala ou Empire.
  7. Le régulateur de croissance APOGEE favorise une nouaison accrue; s’il est employé, il faut augmenter d’environ un tiers la dose des produits utilisés en éclaircissage. Ne pas utiliser FRUITONE dans les quatre jours qui précèdent ou qui suivent un traitement avec APOGEE.

Eclaircissage mécanique

Bien qu’encore peu utilisées au Québec, des machineries développées et d’usage courant en Europe peuvent également être utilisées ici pour effectuer rapidement une partie du travail d’éclaircissage à chaque année. Ces équipements (ex DARWIN) sont utilisables avant ou au moment de la floraison. Des essais sont actuellement en cours au Québec afin de valider leur potentiel d’un point de vue économique et environnemental.

Photo: Bartlett

Photo: Bartlett

INSECTES ET ACARIENS

État de la situation

Mineuse marbrée
Bien que le pic de captures de la 1ère génération devrait avoir été atteint au cours de la dernière semaine, seule une minorité de vergers ont actuellement des populations significatives.

Tétranyques
L’éclosion des œufs du tétranyque rouge devrait être amorcée et/ou complétée dans l’ensemble des régions incluant celle de Québec. En Montérégie, certains vergers ont atteint le seuil pour les formes mobiles. L’apparition du tétranyques à deux points, parfois en nombre important, a également été signalée dans certains vergers du sud-ouest.

Espèces utiles :
La présence de plusieurs prédateurs (agistèmes et phytoséides) a été signalée par les observateurs du Réseau.

Hoplocampe des pommes
Le seuil d’intervention a été atteint dans un nombre variable de vergers selon les régions.

Tordeuses à bandes obliques
Des chenilles de tordeuses à bandes obliques sont observées sur les bouquets mais pour le moment, à l’exception d’un petit nombre de vergers en Montérégie et dans la région de Missisquoi, les populations ne dépassent pas le seuil d’intervention.

Charançon de la prune
Les adultes ont profité des températures chaudes des derniers jours pour effectuer leur migration printanière vers les pommiers. Le charançon débute sa période de ponte dès l’atteinte du stade de la nouaison. Cette ponte peut être importante si les conditions climatiques sont favorables, ce qui sera effectivement le cas, selon la région, pour les nuits du 26 au 30 mai prochains (voir le tableau en fin de communiqué).

Punaise de la molène
Éclosion des oeufs de la punaise de la molène dans quelques vergers de la Montérégie.

Carpocapse
Pas de captures en date du 24 mai, mais les premiers papillons sont attendus le 31 mai en Montérégie (voir le tableau en fin de communiqué).

Stratégies d’intervention (cliquez sur les liens pour des détails)

Punaise de la molène
Cet insecte est surtout utile, car il se nourrit de tétranyques et de pucerons. Cependant, les températures actuelles (chaudes et sèches) sont favorables a l’apparition de dégâts sur les cultivars sensibles (Spartan, Gala, Délicieuse). Si les fruits n’ont pas encore atteint le stade de 10 mm et que la punaise de la molène est présente, une intervention doit être envisagée si plus de 1 à 5 % des fruits sont attaqués. Consultez la fiche 83 du Guide de PFI pour plus de détails.

Propriétés des produits utilisables au calice : Sage.

Tordeuse à bandes obliques (TBO):
Un traitement spécifique est recommandé au calice lorsque le dépistage des larves montre que le seuil d’intervention est dépassé. Pour la TBO seule, le seuil est de 3 % des bourgeons affectés. Si vous devez intervenir, consultez la fiche 74 du guide de PFI et retenez les conseils suivants :

  • Limitez le recours aux insecticides car cet insecte est très sujet au développement de résistance. Les niveaux de résistance aux pesticides cessent d’augmenter et chutent même naturellement lorsque ces pesticides ne sont pas appliqués pendant quelques années.
  • N’intervenez pas si de nombreuses chenilles se sont déjà transformées en chrysalides (ce qui est normalement le cas à la nouaison) car les interventions à ce stade sont inefficaces. Vous aurez l’opportunité d’intervenir à nouveau en juillet si les populations de la prochaine génération dépassent les seuils.
  • Si des pulvérisations sont nécessaires, faites une rotation des produits suggérés, en utilisant une famille chimique différente lors de chaque intervention.
  • Lors de l’application d’un produit, utilisez la dose minimale efficace. Une surdose  augmente vos coûts et la pression de sélection. Une dose insuffisante pourra vous forcer à intervenir une seconde fois, ce qui revient un peu au même!
  • Si les conditions météorologiques ne se prêtent pas à une intervention chimique pendant la période idéale,  rappelez-vous que les méthodes physiques de lutte (taille et éclaircissage manuel) pourront être utilisées en cours de saison, peu importe la température.
  • Consultez l’affiche «Production fruitière intégrée 2016» du Réseau-pommier pour un résumé des recommandations québécoises, incluant les doses recommandées.

Propriétés des produits utilisables au calice : Sage.

Hoplocampe:
Cessez le dépistage et évitez toute intervention contre l’hoplocampe à partir du stade nouaison (prévu le 29 mai pour la McIntosh dans les zones les plus hâtives).  Consultez la fiche 71 du guide de PFI pour des détails et les communiqués des semaines précédentes.

Tétranyque rouge et punaise terne:
Il est maintenant trop tard pour une application d’huile supérieure dans les régions pomicoles. Pour des détails sur le dépistage sur feuillage, consultez l’avertissement du 18 mai.

Charançon de la prune:
Même si les dégâts de charançon apparaissent rarement avant la nouaison des fruits, chaque femelle est un redoutable ravageur et il importe d’intervenir avant l’apparition des premiers dégâts.  À noter que qes traitements de bordure peuvent être utilisés en remplacement de traitements complets dans certaines situations. La stratégie de dépistage est résumée à la fiche 65 du guide de PFI et la stratégie de lutte à la fiche 72.

Utilisation du modèle prévisionnel. Un modèle mathématique développé par le réseau permet de prédire les « nuits favorables » pour l’activité du charançon (et donc pour les traitements). Ce modèle ne remplace pas le dépistage, mais il peut quand même vous aider. Pour ce faire, consultez la page web d’Agrometeo ou encore le rapport de prévisions des modèles sur la plateforme PFI. Dans ce dernier cas, faites dérouler la page jusqu’à « Pommier/Charançon de la prune », vous y verrez  la liste des nuits favorables pour chaque région. Recherchez les dates suivies d’un astérisque (*), qui identifient les calculs basés sur les prévisions météo des 5 prochains jours. Les dates suivies d’un “N” , identifient les calculs basés sur la normales pour la saison et sont surtout utiles pour des fin pédagogiques. Quant aux dates qui ne sont suivies ni d’un “*” ni d’un “N”, elles identifient les calculs pour les dates passées, et donc basés sur les véritables données météo enregistrées à la station.

Propriétés des produits utilisables au calice : Sage. Consultez aussi l’affiche Production fruitière intégrée 2016  pour un résumé incluant les doses recommandées.

 

CONFUSION SEXUELLE DU CARPOCAPSE À L’ÉCHELLE DU QUÉBEC : AVIS AUX PRODUCTEURS PARTICIPANTS

Dans plusieurs régions, nous achevons la période optimale de pose des diffuseurs. Ces derniers seront efficaces, durant toute la saison, contre le carpocapse de la pomme, le petit carpocapse ainsi que la tordeuse orientale du pêcher. Une fois les diffuseurs installés, il ne vous reste qu’à attendre le début du vol de la première génération de carpocapses. Pour les vergers à moyenne et à forte pression de carpocapses, un ou plusieurs traitements insecticides seront peut-être nécessaires afin de diminuer la population et de limiter les dégâts. Pour décider de la nécessité d’un traitement, il faut utiliser les relevés des pièges Delta, les modèles disponibles (agrométéo, CIPRA, Agropomme, etc) et surtout les résultats de l’observation hebdomadaire des dommages aux fruits.

Pour les producteurs qui n’ont pas encore commencé la pose des diffuseurs, nous vous recommandons de procéder rapidement aux étapes suivantes :

1.     Avant de débuter la pose de vos diffuseurs, ATTENDRE que :

a.     l’huile soit appliquée dans le verger, car l’effet de l’huile sur le taux de diffusion de la phéromone au travers les diffuseurs est inconnue pour le moment;

b.     la taille d’hiver soit terminée dans le verger.

2.     Fabriquer les perches nécessaires à l’installation des diffuseurs (lien vers la Fiche technique);

3.     Installer vos diffuseurs de façon efficace en utilisant les conseils des avertissements du 11 mai et du 18 mai.

OBSERVATIONS ET PRÉVISIONS DU RÉSEAU EN DATE DU 24 MAI
(F. Pelletier et A. Charbonneau)

Le tableau qui suit est un sommaire des observations et prévisions pour les principales régions du Québec, compilé à partir des données prises dans les vergers pilotes et des rapports des observateurs du Réseau.
t6(cliquez pour agrandir)

Comment lire ce tableau :

Sites : Les vergers pilotes considérés pour ce tableau sont: Québec (Sainte-Famille et Saint-Antoine-de-Tilly), Estrie (Compton), Montérégie (Rougemont, Mont-Saint-Grégoire, Saint-Paul, Saint-Hilaire, Saint-Bruno et Sainte-Cécile), Missisquoi (Dunham et Frelighsburg), Sud-ouest (Franklin et Hemmingford) et Laurentides (Oka et Saint-Joseph).

Prévisions : Les prévisions pour les ravageurs sont basées sur les modèles du Réseau, et les prévisions météo d’Environnement Canada des 7 prochains jours. Les normales sont utilisées pour compléter les prévisions. La date indiquée représente la plus hâtive des prévisions obtenues pour la région. Les prévisions ne doivent pas remplacer l’observation et le dépistage de votre verger!

Observations : informations rapportées par les observateurs du Réseau. La date indiquée représente la plus hâtive des observations rapportées pour la région.

Captures dans le verger du Réseau-pommier : captures moyennes par piège des 7 derniers jours, dans le bloc de pommiers sous gestion PFI du Réseau à Saint-Bruno.

Degrés-jours : Les degrés-jours base 5 °C sont cumulés depuis le 1er mars. La méthode Baskerville est utilisée par les modèles prévisionnels du Réseau en raison de sa plus grande précision, mais nécessite l’emploi d’outils informatiques (ex. : Cipra). La méthode standard nécessite uniquement de connaître la température maximale et la température minimale de chaque jour. Les deux méthodes ne sont pas interchangeables! Le débourrement du pommier, par exemple, correspond à 65 DJ5 « standards », mais à 79 DJ5 « Baskerville ».

Météo : Les données météo sont validées par Solutions Mesonet. Les DJ et les précipitations rapportées représentent la moyenne des valeurs obtenues pour tous les sites d’une région. Les flèches représentent l’écart à la normale pour cette région : ↑ = au-dessus de la normale; ↓ = au-dessous; ↔ = semblable.

POUR EN SAVOIR PLUS (cliquez sur les liens pour être redirigé)

Répondeurs téléphoniques du MAPAQ:

  • Montérégie : 1 888 799-9599
  • Estrie : 1 800 363-7461 ou 819 820-3001, poste 2
  • Québec : 418 643-0033, poste 4
  • Laurentides : 450 971-5110, poste 6556

Plateforme PFI (web2.irda.qc.ca/reseaupommier):
Guide de PFI, Guide d’identification, prévisions et modèles et accès prioritaire aux avertissements du RAP et à des messages supplémentaires des avertisseurs. Un abonnement est nécessaire (rabais de 60 % aux producteurs grâce au code promotionnel fourni par leur fédération).


Prévisions et observations en temps réel dans les vergers
:

Cette information est mise à jour une fois l’heure pour la tavelure, les stades phénologiques du pommier, les insectes et les acariens. Les sommaires météorologiques sont mis à jour une fois par jour et les prévisions météo trois fois par jour.

sagePour plus de détails sur les différents usages des pesticides agricoles et sur les risques qu’ils représentent pour la santé et l’environnement, vous êtes invité à consulter SAgE pesticides (www.sagepesticides.qc.ca).

logoqc_trans-2Pour un accès à davantage d’options en agrométéo, vous êtes invité à visiter Agrométéo Québec pour les pommiers (www.agrometeo.org).

État de la situation

La pluie tarde à arriver, mais la prochaine infection de tavelure risque d’être déterminante pour la saison. Dans certains vergers, les premières taches de tavelure de la saison 2016 sont apparues. Dans les vergers où des taches sont apparues, le modèle RIMpro perd de sa pertinence. RIMpro est conçu pour les ascospores (infections primaires) et non les conidies (infections secondaires). Les conidies sont éclaboussées jour et nuit sur les nouvelles pousses alors que les ascospores sont presque toutes éjectées durant le jour. La biologie du champignon est décrite en détails dans le guide PFI. (Fiche 100)

Stratégie d’intervention

Selon la quantité d’inoculum présente dans vos vergers, il est possible qu’un seul traitement avant la prochaine pluie ne suffise pas à réprimer l’infection à venir. Une stratégie combinée alliant la protection juste avant la pluie, un traitement pendant la germination des spores, ou éventuellement en post-infection pourraient être nécessaires pour bien réprimer l’infection. Les stratégies d’intervention sont décrites en détail dans le guide PFI (Fiche 102)

Deux antibiotiques (streptomycine et kasugamycine) sont homologués pour lutter contre le feu bactérien. Comme ces produits ne sont pas utilisés sur une base régulière, différentes questions reviennent annuellement:

  • J’ai traité hier et l’infection aura lieu aujourd’hui. L’éclosion des fleurs n’est pas terminée. Est-ce que les fleurs ouvertes depuis hier sont à risque?

Non. Les bactéries contaminent les fleurs seulement après l’éclosion et les bactéries doivent se multiplier et atteindre une population suffisante pour infecter. Selon la température, le temps nécessaire entre l’éclosion, la contamination et l’infection dépasse presque toujours 24h. Il n’y a donc pas d’avantage stratégique de traiter les dernières fleurs ouvertes. Par contre, les fleurs ouvertes 2 jours avant l’infection peuvent être à risque. Le modèle RIMpro-erwinia est précisément conçu pour cibler les fleurs qui doivent être traitées.

  • Est-ce que la streptomycine et la kasugamycine doivent être appliqués dans 1000 L/ha ?

Non. Les antibiotiques comme la plupart des produits peuvent être appliqués “en concentré”. C’est à dire que la quantité par hectare peut être traitée dans un volume de bouillie réduit. C’est le pulvérisateur qui détermine le volume de bouillie nécessaire. Les équipements modernes et bien calibrés permettent de traiter avec moins de 250 L/ha. Vous pouvez donc utiliser votre volume de bouillie “usuel”. Par exemple, 1 kg/ha de streptomycine dans 450 L/ha selon la dimension des arbres.

  • Est-ce que le temps de séchage après le traitement est un facteur déterminant?

Non. Selon les manufacturiers, tant que le feuillage a le temps de sécher avant la pluie, le produit sera absorbé. Selon le volume de bouillie appliquée et la météo, le feuillage est souvent sec en moins de 30 minutes.

  • Certains documents indiquent que la streptomycine se dégrade rapidement et ne protège les fleurs que quelques jours, faut-il vraiment traiter à nouveau?

Non. Même si effectivement la streptomycine se dégrade après quelques jours, les fleurs traitées restent bien protégées parce que les fleurs deviennent résistantes en vieillissant. Donc la durée d’efficacité de la streptomycine est généralement assez longue pour couvrir la période de sensibilité des fleurs. Cependant, quand les traitements ne sont pas appliqués selon les modèles et qu’ils sont appliqués trop tôt, il est possible que la dégradation du produit réduise l’efficacité.

  • Est-ce qu’on doit ajouter un adjuvant avec les antibiotiques?

Non. Certains adjuvants (ex: LI-700) améliorent l’efficacité des antibiotiques, mais d’autres peuvent nuire  (ex: SYLGARD). De plus, les adjuvants ne sont pas tous homologués en pomiculture.

Le Blossom Protect qui est homologué pour lutter contre le feu bactérien, contient une levure (champignon). Son mode d’action est très différent des antibiotiques et soulève plusieurs questions:

  • Est-ce que Blossom Protect doit absolument être traité AVANT que la bactérie arrive?

Non. En fait, Blossom protect doit être appliqué 24h avant l’INFECTION, mais pas nécessairement avant la CONTAMINATION. Entre l’arrivée de la bactérie (contamination ou colonisation) et l’infection, la bactérie doit se multiplier et atteindre une population suffisante pour infecter. Blossom Protect freine la bactérie pendant cette période, mais peut être appliqué sur les arbres après l’arrivée de la bactérie. Il n’y a pas d’avantage stratégique de traiter avant l’arrivée de la bactérie.

  •  Est-ce que Blossom Protect est transporté aux nouvelles fleurs par les abeilles?

Oui. Les insectes pollinisateurs peuvent transporter un peu de levure, mais ce mode d’application n’est pas suffisant. La levure doit être appliquée sur les fleurs ouvertes avec le pulvérisateur parce que le tampon d’acide citrique (Composant B) en mélange, modifie le pH de la fleur, ce qui aide la levure à bien s’installer.

  • Est-ce qu’il faut beaucoup d’eau pour appliquer le produit?

Non. Le produit est régulièrement appliqué avec moins de 200 L/ha. Cependant, il faut un pulvérisateur adapté aux traitements à faible volume. La dose des deux composantes  (ex: 6 kg de Buffer Protect NT + 1.5 kg de Blossom Protect) est donc diluée dans le volume que vous utilisez normalement par hectare.

  • Combien de traitements?

Comme le Blossom Protect peut causer de la roussissure sur les fruits de certains cultivars (Golden, Idared, Jonagold, Santana, etc), il est important d’attendre le bon moment avant de traiter et ainsi limiter les traitements à 2 applications. Pour les cultivars moins sensibles (Gala, Topaz, Pinova), jusqu’à 4 applications sont possibles sans risque. Cependant, il est possible d’optimiser les traitements et donc réduire les couts.

  • Est-ce que le Blossom Protect peut vraiment causer de la roussissure (rugosité) sur Gala?

Des dizaines de tests ont été réalisés avec le Blossom Protect sur différents cultivars dans le seul but de vérifier les risques de provoquer de la rugosité sur fruits. La Gala N’EST PAS classée à risque avec le Blossom Protect.

  • Est-ce qu’on doit traiter selon un modèle de risque?

Non. Les traitements peuvent être appliqués en fonction de l’ouverture des fleurs, mais cette approche n’est pas optimale. Pour bien couvrir toutes les fleurs de la première à la dernière, il n’est pas rare que 4 applications soient nécessaires. Les traitements en fonction des modèles permettent presque toujours de limiter les traitements à 1 ou 2 applications par bloc de verger.

  • Est-ce grave si je traite trop vite avant l’infection?

Si il fait chaud, Oui. Comme les fleurs doivent être traitées pour être protégées, les applications réalisées 3-4 jours avant l’infection n’atteignent pas les dernières fleurs ouvertes. Ce n’est pas un problème si la température est plus fraiche et que la population bactérienne n’a pas le temps d’atteindre les seuils critiques. Mais quand la floraison est rapide (parce qu’il fait chaud), les traitements trop hâtifs laissent à découvert des fleurs sur lesquelles la bactérie pourra se multiplier. Le modèle RIMpro permet de bien visualiser les fleurs à risque et de s’assurer que les traitements atteignent les bonnes fleurs.

  • Est-ce que je peux terminer mon traitement seulement demain?

Non. Le mélange doit être appliqué moins de 8 heures après sa préparation et la température de l’eau ne doit jamais dépasser 25°C. De plus, l’agitation en cuve doit être constante. Comme la levure se multiplie, les résidus laissés dans le réservoir peuvent bloquer les buses si le pulvérisateur n’est pas vidé entièrement.

  • Est-ce que les fongicides peuvent tuer la levure?

Oui. Plusieurs fongicides peuvent affecter l’efficacité de Blossom Protect. Les mélanges en cuve avec la plupart des produits sont proscrits. Par contre, le soufre et le Scala sont compatibles en mélange. Les traitements avec la plupart des autres fongicides moins de 24h AVANT Blossom protect ou moins de 48h APRÈS Blossom Protect diminuent l’efficacité de la levure. Les restrictions pour le cuivre sont encore plus sévères à cause des risques de phytotoxicité liés au pH très bas du mélange.

  • Est-ce que mon produit de l’an passé est encore bon?

Si le produit est maintenu réfrigéré, il peut être gardé pour 2.5 ans après l’achat. À la température pièce, 1 an. Mais si le produit a chauffé dans un endroit mal ventilé, ne pas l’utiliser.

Traiter toutes les fleurs est couteux. Par exemple, les fleurs sur le bois d'un an éclosent plus tard. Visez donc les fleurs selon le risque.

Traiter toutes les fleurs est couteux. Par exemple, les fleurs sur le bois d’un an éclosent plus tard. Visez donc les fleurs selon le risque.

Toutes les informations de ce bulletin ont été validées directement auprès de Stefan Kunz, chercheur à l’origine du Blossom Protect.