SITUATION DANS LES VERGERS (POMMIERS, INSECTES ET ACARIENS)
(F. Pelletier et G. Chouinard)

Les températures froides ont fortement ralenti le développement des pommiers. Pour le cultivar McIntosh, les derniers stades observés dans les différentes régions pomicoles sont les suivants :

  • Le « bouton rose » a été atteint le 26 avril dans quelques sites plus hâtifs, dans la région de Missisquoi et en Montérégie, mais la majorité des sites sont encore au stade pré-bouton rose.
  • Le « pré-bouton rose » a été atteint le 26 avril dans les Laurentides et sera atteint possiblement aujourd’hui (28 avril) dans les secteurs les plus chauds de l’Estrie.
  • Le débourrement avancé est tout juste atteint dans les sites les plus hâtifs de la région de Québec.

Selon les prévisions des prochains jours, le stade bouton rose avancé est prévu pour le 3 mai dans les sites les plus hâtifs de la Montérégie, et la floraison vers la fin de la semaine prochaine (8 mai) dans ces mêmes sites. Voir le sommaire en fin de communiqué pour l’ensemble des prévisions et observations par région.

Des épisodes de gel ont été observés dans l’ensemble des régions, durant la nuit du 21 au 22 avril, avec des températures minimales sous la barre des -5 oC, notamment en Estrie, Missisquoi et au sud-ouest de Montréal (voir le sommaire). Des dommages de gel ont été observés par les collaborateurs du Réseau dans certains sites. En général, le pourcentage de bourgeons floraux endommagés est inférieur à 5-10 %, mais quelques sites peuvent être plus affectés.

Le temps froid des derniers jours a été peu favorable à l’activité des insectes ravageurs. L’activité de la punaise terneest demeurée faible dans l’ensemble des régions. Quelques dommages de chenilles printanières ont été observés, mais à des niveaux qui demeurent généralement faibles.

Aucune observation d’éclosion d’œufs de tétranyque rouge n’a encore été observée par les collaborateurs du Réseau. Selon le modèle de prévision, l’éclosion devrait être amorcée dans les régions les plus hâtives (Montérégie, Missisquoi, Sud-Ouest) et devrait débuter dans les prochains jours en Estrie et dans les Laurentides (voir le sommaire).

Peu d’interventions contre les insectes sont nécessaires dans les conditions actuelles. Consultez les précédents communiqués pour les interventions possibles contre les acariens et la punaise terne.

 

TAVELURE : LA GROSSE INFECTION DE L’ANNÉE ?
(V. Philion)

La pluie prévue entre ce soir (mercredi 28 avril) et samedi le 1er mai va permettre l’éjection de près de 25 % des ascospores de la saison 2021. C’est lors des infections à risque élevé (RIM attendu >1000) qu’on met à l’épreuve les stratégies d’intervention et qu’on constate les lacunes dans la qualité de la pulvérisation. Selon la propreté de votre verger (historique de tavelure) et sa sensibilité à la maladie, un seul traitement en protection avant la pluie ne pourra pas venir à bout de toutes les spores qui seront éjectées.

Vous devez penser à au moins 3 facteurs dans votre prise de décision :

  1. Combien de feuilles sont apparues entre le traitement et l’arrivée des spores. Les spores qui atterrissent sur des feuilles qui se sont déployées après votre traitement ne sont pas tuées. Aucun fongicide n’est capable de protéger correctement les feuilles enroulées (cigares non déployés). Le nombre de nouvelles feuilles qu’on peut « tolérer » dépend de la propreté de votre verger, de la tolérance du cultivar et des conditions d’infection. La sortie d’une feuille en moyenne par pousse est comparable à une baisse d’efficacité de 33 % environ. C’est tolérable sur HoneyCrisp, mais ça peut devenir une catastrophe dans un verger souvent tavelé.
  2. La pluie peut lessiver tous les fongicides, incluant les systémiques. La vitesse de lessivage dépend de la force de la pluie (orage vs pluie légère) et du produit, mais le lessivage est rarement la cause principale des échecs. Une nouvelle feuille déployée AVANT le lessivage est protégée à 0 % alors que les feuilles partiellement délavées restent partiellement protégées.
  3. Est-ce que les nouvelles spores arrivées sur des feuilles déployées après le traitement, ou après lessivage, auront le temps d’infecter les feuilles? Les éjections du premier jour de pluie sont souvent les plus dangereuses; elles sont plus nombreuses et ont un maximum de temps de mouillure pour infecter. Cependant, lors des pluies prolongées par temps chaud, les éjections restent à des niveaux élevés plus longtemps, et le temps d’infection est plus court. Le logiciel RIMpro peut vous aider à cibler le moment où vous jugez que la croissance (ou le lessivage) depuis votre dernier traitement dépasse votre seuil personnel de tolérance. C’est alors facile de visualiser si les ascospores à venir sont assez nombreuses et si le temps d’infection qui reste justifie une nouvelle intervention.

La « ceinture et les bretelles » pour le pire risque de l’année : une première ligne de défense avec un traitement de protection et une intervention vers la fin du risque pendant la pluie (germination) ou en post-infection peut être justifié. Un usage parcimonieux des produits systémiques SDHI (groupe 7) (ex.: APROVIA, SERCADIS) ou IBS (groupe 3) (ex.: INSPIRE, CEVYA) est certainement justifié en PFI. Ces produits n’ont pas besoin d’être appliqués en mélange s’ils sont intégrés dans une stratégie intégrée qui ne repose pas seulement sur la post-infection. Les produits « pré » mélangés ou les recommandations d’ajouter un fongicide de contact à chaque application augmentent les coûts, les risques pour l’environnement et les risques pour la santé, sans pour autant apporter de bénéfices.

 

COMPATIBILITÉ DE L’HUILE AVEC LES DIFFUSEURS À PHÉROMONES 
(D. Cormier)

Certains producteurs se demandent si, pour lutter contre le tétranyque rouge, les diffuseurs (ISOMATE CM/OFM TT) utilisés pour lutter contre le carpocapse de la pomme peuvent être installés avant l’application d’huile supérieure faite au printemps. Puisqu’aucune étude n’a encore évalué l’effet de l’huile supérieure sur la diffusion de phéromones du carpocapse de la pomme incluses dans les diffuseurs, nous ne recommandons pas cette pratique pour le moment. Il est à noter que cet aspect est présentement à l’étude dans le verger de l’IRDA et que les résultats seront analysés d’ici la saison prochaine. D’ici là, il est préférable, lorsque possible, d’installer les diffuseurs après avoir fait l’application d’huile supérieure.

RUCHES ET POLLINISATION
(G. Chouinard)

Les premières fleurs du cv. McIntosh pourraient ouvrir dès le 5 mai dans les sites chauds de la Montérégie. La liste des apiculteurs qui offrent leurs services pour la pollinisation est disponible ici. Pour des conseils sur la pollinisation (nombre de ruches, arbres pollinisateurs, protection des abeilles, etc.), consultez la fiche 42 et la fiche 95 du guide de référence en production fruitière intégrée, soit le Guide de PFI.

CLINIQUE D’ÉCLAIRCISSAGE LE 6 MAI
(E. Barriault)

Vous êtes invités à la clinique sur l’éclaircissage des pommiers et la gestion du feu bactérien, qui aura lieu jeudi 6 mai à 13 h. La pandémie limitant encore la possibilité de tenir des événements de groupe, la clinique sera en mode virtuel (via votre ordinateur, tablette ou téléphone intelligent).

Au programme : stratégies d’éclaircissages à la suite d’un gel printanier; les résultats du projet d’éclaircissage sans carbaryl; le modèle de bilan glucidique des pommiers et de croissance des tubes polliniques; le nouvel outil décisionnel pour la gestion du feu bactérien.

Bienvenue à tous! Aucune inscription nécessaire. Connectez-vous simplement quelques minutes avant l’heure prévue, en cliquant sur ce lien (application Teams nécessaire).

OBSERVATIONS ET PRÉVISIONS DU RÉSEAU EN DATE DU 27 AVRIL
(F. Pelletier)

Cliquez ici pour consulter le sommaire préparé chaque semaine pour les différentes régions pomicoles.

 

POUR EN SAVOIR PLUS
(G. Chouinard)

Cliquez ici pour les messages des conseillers du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ), les dernières prévisions et les observations en temps réel dans les vergers pilotes du Réseau-pommier.

 

Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides.

Dans les vergers où le blanc du pommier est un problème, les bouquets floraux infectés sont visibles très tôt dans la saison. Dans ces vergers, des traitements fongicides pendant les périodes propices à la propagation du blanc sont nécessaires pour casser le cycle de cette maladie. Dans les vergers où le blanc n’est pas un problème, les traitements contre le blanc sont inutiles. Dans les vergers avec un historique de blanc, les traitements devraient être ciblés quand les conditions sont propices à la maladie. Ce n’est pas le cas au cours des prochains jours.

Les tests réalisés au laboratoire de l’IRDA révèlent une grande quantité de spores qui seront prêtes à l’éjection quand la température de la pluie le permettra. Les éjections au laboratoire à la température pièce ne veulent pas dire que les spores sont éjectées actuellement dans votre verger. La neige empêche les éjections et les éjections sont quasiment nulles pendant les pluies près du point de congélation. La vitesse des éjections augmente graduellement à partir de 1°C et s’approche du maximum seulement vers 8°C. Cet effet est intégré dans le logiciel RIMpro.

La température est trop froide pour s’inquiéter de la tavelure et du blanc du pommier . De plus, le blanc préfère le temps plus sec. Une application d’urée foliaire pourrait aggraver les dommages d’un gel prolongé. Les applications de fertilisants pendant les périodes de gel sont souvent mentionnées, mais les preuves d’efficacité sont rares

SITUATION DANS LES VERGERS (POMMIERS, INSECTES ET ACARIENS)
(F. Pelletier et G. Chouinard)

Avec l’arrivée de températures plus fraîches, le développement des pommiers se poursuit, mais plus lentement. Pour le cultivar McIntosh, les derniers stades observés dans les différentes régions pomicoles sont les suivants :

  • Le « prébouton rose » a été atteint le 19 avril en Montérégie et dans la région de Missisquoi, et le 20 avril au sud-ouest de Montréal.
  • Le « débourrement avancé » a été atteint le 14 avril, dans les Laurentides et en Estrie, dans les sites les plus hâtifs de ces régions.
  • Le « débourrement » est atteint dans les sites les plus hâtifs de la région de Québec.

Selon les prévisions des prochains jours, le stade « bouton rose » est attendu pour le 29 avril dans les régions les plus hâtives (voir le sommaire pour l’ensemble des prévisions et des observations par région).

L’activité de la punaise terne a été faible au cours des derniers jours. Le seuil d’intervention a été atteint localement dans quelques vergers seulement.

Selon le modèle de prévision, l’éclosion des œufs de tétranyque rouge devrait être amorcée dans les régions les plus hâtives (Montérégie, Missisquoi, Sud-Ouest), mais aucune observation d’éclosion n’est encore rapportée par les collaborateurs du Réseau-pommier. Dans les régions de l’Estrie et des Laurentides, le modèle prédit le début de l’éclosion à la fin de la semaine prochaine (voir le sommaire).

Les premières captures de mineuse marbrée sont rapportées dans la Montérégie et le Sud-Ouest de Montréal. Selon le modèle prévisionnel, les premières captures d’hoplocampe des pommes pourraient être observées à partir de la fin semaine de prochaine, dans les régions les plus chaudes (Montérégie, Missisquoi, Sud-Ouest).

Une première chenille de tordeuse à bandes obliques a été observée dans la région de Missisquoi. La présence occasionnelle de ravageurs mineurs (thrips du poirier, taupins, orcheste du pommier) a aussi été rapportée par quelques observateurs du Réseau-pommier.

 

TEMPÉRATURES GÉLIVES
(G. Chouinard)

Image Agri-RéseauNeige sur bourgeons, 21 avril 2021. Photo : F. Pelletier (IRDA)

Le débourrement hâtif des pommiers expose les bourgeons à des risques accrus de gels nocturnes. Des périodes de gel sont prévues pour les prochains jours dans la majorité des régions, mais elles devraient normalement rester en-deça des températures critiques. Ces températures sont indiquées dans le tableau ci-dessous en fonction des différents stades de développement du pommier.

Températures critiques en fonction des stades de développement du pommier
Stade phénologique Débourrement Débourrement avançé Prébouton rose Bouton rose Bouton rose avançé Pleine floraison Calice et plus
Metttant en péril
10% des bourgeons
-7,8 -5,0 -2,8 -2,2 -2,2 -2,2 -2,2
Tuant 10% des bourgeons -9,4 -6,7 -4,4 -3,9 -2,8 -2,2 -2,2
Mettant en péril
90% des bourgeons
-12,2 -9,4 -6,1 -3,9 -3,9 -3,9 -3,9
Tuant 90% des bourgeons -15,0 -12,2 -8,9 -6,7 -5,6 -5,0 -5,0

Source : Washington State University (températures mortelles) et University of Vermont (températures à risque).

 

LA TAVELURE PAR TEMPS FROID

(V. Philion)

Consultez les billets publiés sur la plateforme PFI: ici et ici.

 

INTERVENTIONS CONTRE LES INSECTES ET ACARIENS
(G. Chouinard)

Tétranyque rouge et cochenilles 
Trop tard pour appliquer l’huile? Pas pour les œufs de tétranyques. La période actuelle est théoriquement une période recommandable pour un traitement à l’huile supérieure; c’est la météo actuelle qui ne l’est pas! Lorsqu’appliquée dans de bonnes conditions, l’huile est très efficace autant sur les œufs que sur les premiers stades de développement du tétranyque. Pour plus de détails, consultez l’avertissement de la semaine dernière et la fiche 93 du Guide de PFI.

Punaise terne 
Pour évaluer le risque posé par ce ravageur, il faut tenir compte non seulement des captures sur les pièges, mais aussi de l’activité observée sur les bourgeons, de l’historique de la parcelle, des variétés présentes, des conditions climatiques et du type de mise en marché (voir la fiche 65 du Guide de PFI pour les seuils d’intervention).  Le moment de l’intervention est important et doit coïncider avec les conditions favorables à l’activité de la punaise (peu ou pas de vent, température au-dessus de 15 °C et pas de pluie), ce qui se produit le plus souvent entre le « débourrement avancé » et le « prébouton rose ».

 

OBSERVATIONS ET PRÉVISIONS DU RÉSEAU EN DATE DU 20 AVRIL
(F. Pelletier)

Cliquez ici pour consulter le sommaire préparé chaque semaine pour les différentes régions pomicoles.

 

POUR EN SAVOIR PLUS
(G. Chouinard)

Cliquez ici pour les messages des conseillers du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ), les dernières prévisions et les observations en temps réel dans les vergers pilotes du Réseau-pommier.

 

Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides.

Lors des pluies froides, le rythme des éjections est ralenti. Dans ces conditions, même si la durée de mouillure des feuilles est suffisante pour une infection, le risque de la tavelure n’augmente pas parce que les spores éjectées sont peu nombreuses. Les spores éjectées jeudi le 15 avril pourront infecter lentement le feuillage d’ici la fin de la mouillure (samedi 17), mais en l’absence de nouvelles éjections le risque n’est pas accentué.  La simulation illustre bien que l’inventaire des spores matures est faible et qu’aucune éjection n’était prédite ce matin (vendredi 16). L’augmentation de la température prévue plus tard aujourd’hui favorise à nouveau les éjections. Mais ces spores peu nombreuses n’auront pas assez de temps de mouillure pour provoquer une “nouvelle” infection.

L’infection des spores éjectées jeudi sera complétée samedi matin. Actuellement, la germination (nuage blanc) et le début d’infection (orange) sont en cours. Il est encore temps de tuer l’infection aujourd’hui avec un traitement de bicarbonate en mélange avec du soufre. À mesure que le champignon se développe sous la cuticule des feuilles, il devient progressivement plus difficile à atteindre et seuls les fongicides de synthèse en sont capables. Les infections par temps froid sont idéales pour les traitements de germination, ou immédiatement après le début de l’infection, puisqu’elles laissent du temps pour agir.

 

Les traitements fongicides appliqués avant les infections (protection) ne résistent pas éternellement à la pluie. Même les produits pénétrants perdent graduellement leur efficacité avec l’accumulation d’eau. Doit-on pour autant traiter à nouveau dès qu’un produit est “lessivé”?

Tant que les feuilles sont relativement protégées au moment où les spores les atteignent, le traitement est efficace. Se précipiter pour renouveler un traitement ne sert à rien si les éjections sont terminées ou si les spores arrivées après le lessivage n’ont pas le temps de pénétrer le feuillage.

Pour la pluie en cours, les traitements réalisés en protection ne seront pas lessivés avant la fin des éjections. Selon les prévisions météorologiques actuelles, un traitement additionnel pour la pluie des prochains jours n’aura pas d’utilité parce que les éjections qui auront lieu après lessivage seront très faibles et ces spores n’auront pas de bonnes conditions d’infection.

Pour  une pluie qui s’étale pendant 4 jours, il est utile de comprendre que les seules ascospores “menaçantes” actuellement sont celles éjectées aujourd’hui. Un traitement appliqué après l’éjection (ce soir ou demain tôt) arrête quasiment tout le risque.

SITUATION DANS LES VERGERS (POMMIERS, INSECTES ET ACARIENS)
(F. Pelletier et G. Chouinard)

Avec le temps les températures chaudes observées ce début de saison, le développement des pommiers avance très rapidement. Pour le cultivar McIntosh, les derniers stades observés dans les différentes régions pomicoles sont les suivants :

  • Le débourrement avancé a été atteint le 11 avril en Montérégie et le 12 avril au sud-ouest de Montréal et dans la région de Missisquoi.
  • Le débourrement a été atteint le 9 avril dans les Laurentides et en Estrie pour les sites les plus hâtifs de ces régions.

Selon les prévisions des prochains jours, le stade pré-bouton rose est prévu pour le 15 avril dans les régions les plus hâtives et le stade débourrement, pour le 19 avril dans la région de Québec (voir le sommaire en fin de communiqué).

Image Agri-RéseauPunaise terne sur bourgeon de pommier, le 13 avril au verger de l’IRDA. Francine Pelletier

 

Plusieurs producteurs ont profité de la fenêtre d’application de la fin de semaine pour faire une application d’huile supérieure dans les sites où une intervention contre le tétranyque rouge et/ou les cochenilles était requise. Selon le modèle de prévision, l’éclosion des œufs débutera dans les prochains jours (15 avril) dans les régions les plus hâtives (Montérégie, Missisquoi, Sud-ouest).

Des captures de noctuelles du fruit vert ont été observées dans les vergers pilotes du Réseau. Selon le modèle prévisionnel, on se situe déjà au pic de captures de cet insecte dans l’ensemble des régions à l’exception de celles de Québec. Les captures de tordeuses à bandes rouges ont également débuté dans plusieurs vergers en Montérégie-Ouest.

Pour un suivi des prévisions en temps réel, consultez la page des modèles sur la plateforme PFI.

PREMIÈRE INFECTION DE LA TAVELURE DU POMMIER 
(V. Philion)

La pluie prévue demain en journée dans la plupart des régions pomicoles permettra l’éjection d’une bonne proportion des ascospores déjà à maturité. Si ces spores atterrissent sur des nouvelles feuilles non protégées, une infection est prévue parce que la pluie sera suffisamment longue pour permettre leur germination et ensuite la pénétration des spores dans la cuticule des feuilles.

La clef de la gestion optimale de la tavelure tout au long de la saison des infections primaires est d’estimer si le risque est plus important que l’intensité de votre intervention. Dans les vergers “propres”, l’apparition d’une nouvelle feuille entre votre traitement et la pluie est beaucoup moins problématique que dans un verger avec un historique de tavelure où la moindre feuille non traitée sera atteinte par une spore. De même, l’indice de risque des infections calculé par le logiciel RIMpro (RIM) vous permet de jauger si votre dernier traitement “est encore bon”. Un traitement partiellement lessivé suivi d’un RIM assez faible n’a pas de conséquence, alors que les infections avec un RIM élevé ne permettent pas de marge de manoeuvre. Encore cette année, RIMpro est disponible pour estimer le risque des infections. L’accès est réservé aux abonnés du Réseau Pommier, mais l’abonnement est gratuit.

Les traitements pour réprimer la tavelure peuvent être faits avant l’infection (protection), pendant la pluie (germination) ou après l’infection (post-infection). Pour tous les produits homologués, le feuillage qui apparait entre le traitement de protection et la pluie n’est jamais protégé. Attendre après l’infection force souvent l’utilisation de produits à risque pour la résistance.

 

CHANCRES 
(V. Philion)

Image Agri-RéseauExsudat bactérien à la surface d’un chancre de feu bactérien. Stade débourrement du pommier. Véronique Decelles Dura-club (10 avril 2021)

Les chancres porteurs du feu bactérien sont le lieu de survie hivernale de la maladie et la source de toutes les nouvelles infections au printemps. Dès que le temps se réchauffe, la multiplication bactérienne s’accélère à leur bordure et un exsudat spectaculaire nous rappelle parfois leur présence. Le rythme de multiplication des bactéries est lié à la température du bois. Lorsque les conditions sont ensoleillées, la température de l’écorce des arbres est supérieure à celle de l’air et cet effet est amplifié quand le bois du chancre est noirci.

L’écart de température entre l’air et le l’écorce est un phénomène dont tiennent compte certains modèles (ex: carpocapse) et qui pourrait aussi améliorer la prédiction des modèles du feu bactérien1.

Les traitements de cuivre au printemps tuent une portion des bactéries à la surface des chancres et constituent une première ligne de défense contre cette maladie.

 

INTERVENTIONS CONTRE LES INSECTES ET ACARIENS
(G. Chouinard)

Tétranyque rouge et cochenilles 
Surveillez les prévisions météo et préparez-vous pour une application d’huile supérieure (sauf si le dépistage des œufs vous indique qu’un traitement contre les œufs n’est pas nécessaire, il s’agit d’un cas moins fréquent mais possible). Consultez l’avertissement de la semaine dernière pour un résumé des conditions à respecter et la fiche 92 du guide de PFI pour les détails.

Un mot sur la quantité d’eau à utliser: il est bien sûr nécessaire d’appliquer suffisamment d’eau pour bien couvrir les arbres, mais il n’est ni nécessaire ni recommandé n’appliquer plus d’eau que nécessaire: une bonne couverture peut être réalisée de bien des façons, par exemple avec une application à faible volume réalisée à basse vitesse. Le succès des pulvérisations à faible volume dans les vergers-vitrines est d’aillleurs éloquent à ce sujet. Quelques autres points à considérer :

  • les applications d’huile supérieure évitent le développement de problèmes de cochenilles;
  • lorsqu’elle est appliquée dans de bonnes conditions, l’huile est très efficace autant sur les œufs que sur les premiers stades du tétranyque;
  • pour éviter toute phytotoxicité :
    • ne pas utiliser de soufre, CAPTAN , MAESTRO  ou tout produit contenant du soufre à l’intérieur de 10-14 jours avant ou après une application d’huile;
    • ne pas appliquer l’huile lorsqu’il y a un risque de gel dans les 24 heures suivant l’application (48 heures pour les cultivars sensibles comme Empire, Gala et Délicieuse).
    • utiliser la moitié de la dose d’huile au stade « prébouton rose » (max. 30 l/ha) et le quart de la dose au « bouton rose » (15-20 l/ha). Cette dose réduite perdra cependant son efficacité contre les cochenilles.

Punaise terne 
Pour évaluer le risque posé par ce ravageur, il faut tenir compte non seulement des captures sur les pièges mais aussi de l’activité observée sur les bourgeons, de l’historique de la parcelle, des variétés présentes, des conditions climatiques et du type de mise en marché (voir la fiche 65 du Guide de PFI pour les seuils d’intervention).  Le moment de l’intervention est important et doit coïncider avec les conditions favorables à l’activité de la punaise (peu ou pas de vent, température au-dessus de 15 °C et pas de pluie), ce qui se produit le plus souvent entre le « débourrement avancé et le « prébouton rose ».

 

OBSERVATIONS ET PRÉVISIONS DU RÉSEAU EN DATE DU 13 AVRIL
(F. Pelletier)

Cliquez ici pour consulter le sommaire préparé chaque semaine pour les différentes régions pomicoles.

LES SERVICES DU RÉSEAU-POMMIER EN 2021
(G. Chouinard)

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POUR EN SAVOIR PLUS

Cliquez ici pour les messages des conseillers du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ), les dernières prévisions et les observations en temps réel dans les vergers pilotes du Réseau-pommier.

 

Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides.

Les chancres porteurs du feu bactérien sont le lieu de survie hivernale de la maladie et la source de toutes les nouvelles infections au printemps. Dès que le temps se réchauffe, la multiplication bactérienne s’accélère à leur bordure et un exsudat spectaculaire nous rappelle parfois leur présence. Le rythme de multiplication des bactéries est lié à la température du bois. Lorsque les conditions sont ensoleillées, la température de l’écorce des arbres est supérieure à celle de l’air et cet effet est amplifié quand le bois du chancre est noirci.

L’écart de température entre l’air et le l’écorce est un phénomène dont tiennent compte certains modèles (ex: carpocapse) et qui pourrait aussi améliorer la prédiction des modèles du feu bactérien1.

Les traitements de cuivre au printemps tuent une portion des bactéries à la surface des chancres et constituent une première ligne de défense contre cette maladie.

 

Exsudat bactérien à la surface d’un chancre de feu bactérien. Stade débourrement du pommier. Crédit photo: Véronique Decelles Dura-club (10 avril 2021)

 

1 Rougerie-Durocher, Sébastien, Vincent Philion, et David Szalatnay. « Measuring and Modelling of Apple Flower Stigma Temperature as a Step towards Improved Fire Blight Prediction ». Agricultural and Forest Meteorology 295 (15 décembre 2020): 108171. https://doi.org/10.1016/j.agrformet.2020.108171.