La montée de la température et la pluie prévue notamment ce soir vont probablement suffire pour franchir le seuil de risque d’infection par le feu bactérien dans certaines localités. Dans les vergers avec un antécédent récent de cette maladie où des fleurs étaient en éclosion le 26 mai, un traitement de streptomycine aujourd’hui ou demain pourrait être nécessaire. Si vous avez déjà traité (ex: Streptomycine, Kasumine, Blossom protect) après l’éclosion des fleurs à risque, aucun autre traitement n’est requis. Le régulateur de croissance Prohexadione-Ca (Apogee, Kudos) ne remplace pas la streptomycine, mais pourrait être une stratégie complémentaire.

Risques de feu bactérien:https://reseaupommier.irda.qc.ca/?p=12621

Stratégies de lutte: https://reseaupommier.irda.qc.ca/?p=6932

DÉVELOPPEMENT DES POMMIERS
(F. Pelletier et G. Chouinard)

Pour le cultivar McIntosh, les derniers stades observés (en date du 28 mai) dans les différentes régions pomicoles sont les suivants :

  • La pleine floraison a été atteint le 24 mai dans les sites les plus hâtifs au sud-ouest de Montréal et le 26 mai en Montérégie.
  • Le stade bouton rose avancé a été atteint le 27 mai en Estrie.
  • La floraison est à son début (quelques fleurs ouvertes) dans la région des Laurentides.
  • Les pommiers sont présentement au stade pré-bouton rose dans la région de Québec.

Selon le modèle prévisionnel, la pleine floraison est prévue pour le 30 mai (cv McIntosh) en Estrie et dans les Laurentides. Dans les régions les plus chaudes (sud-ouest de Montréal), le stade calice est prévu aujourd’hui (29 mai). Consultez le sommaire de la semaine pour l’ensemble des prévisions et des observations par région.

TAVELURE ET FEU BACTÉRIEN
(V. Philion)

Les plus récentes observations sur le développement de la tavelure  et les analyses de situation publiées récemment sur les premières taches de tavelure observées, les éjections de spores, les risques de feu bactérien et les modèles RIMpro sont disponibles en tout temps sur la plateforme PFI du Réseau-pommier (cliquez sur les liens pour y accéder).

INSECTES
(F. Pelletier et G. Chouinard)

En Montérégie, Estrie et Missisquoi, plusieurs vergers n’ont pas fait de traitement pré-floral car l’activité de la punaise terne est demeurée faible. De plus :

  • Quelques larves de tordeuses à bandes obliques ont été observées sur les pousses et bouquets mais une minorité de verger ont atteint le seuil d’intervention. La présence de diverses autres espèces de chenilles printanières est mentionnée par les collaborateurs (pique-bouton, arpenteuse, spongieuse, livrées).
  • En Montérégie (Est et Ouest) et dans la région de Missisquoi, seulement une minorité de vergers ont enregistré des captures d’hoplocampes alors que dans les Laurentides, plusieurs vergers ont déjà atteint le seuil d’intervention. En Estrie, les populations sont variables selon les secteurs et le début de l’activité de l’insecte est rapportée dans la région de Chaudière-Appalaches.
  • En Montérégie, des larves de punaises de la molène commencent à être observées sur les bouquets floraux.

Stratégie d’intervention globale en postfloral
Une seule application insecticide bien ciblée (ce qu’on appelle couramment letraitement du calice) est l’approche la plus profitable pour la gestion des insectes une fois la floraison terminée. C’est un traitement clé pour plusieurs ravageurs importants du pommier (charançon, punaise de la molène, tordeuses, cicadelles, hoplocampe, mineuses et cochenilles). Le moment exact de l’application (calice ou nouaison) dépendra toutefois des espèces présentes dans votre verger, déterminées par le dépistage. Consultez la fiche 69 du Guide de PFI pour les détails sur la stratégie à adopter. Les principes suivants s’appliquent toujours :

  • L’application de produits toxiques pour les espèces utiles doit être évitée après la floraison pour ne pas amplifier ou créer des problèmes d’acariens, de mineuses ou de pucerons.
  • Utilisez toujours la « dose minimale efficace » permettant de bien réprimer les ravageurs en minimisant l’impact sur les organismes utiles.

Stratégies d’interventions spécifiques

  • Carpocapse : voir les communiqués précédents. Nous vous tiendrons informés des périodes propices pour les pulvérisations à partir de la semaine prochaine.
  • Charançon de la prune : il s’agit d’un redoutable ravageur et il importera d’intervenir avant l’apparition des dégâts, soit une première fois entre le calice et la nouaison et en applications localisées par la suite, selon les résultats du dépistage. La stratégie de dépistage est résumée à la fiche 65 du Guide de PFI et la stratégie de lutte à la fiche 72. Aucune nuit favorable à cet insecte n’est actuellement prédite par modèle du Réseau jusqu’au 3 juin. À partir de la semaine prochaine, notre tableau sommaire donnera les détails par région concernant ces risques; d’ici là consultez le modèle en direct au besoin.
  • Hoplocampe : Il est normal que vos pièges à hoplocampe soient peu efficaces durant la floraison. Continuez la suveillance jusqu’à la nouaison.
  • Punaise de la molène : Si les fruits n’ont pas encore atteint le stade 10 mm et que la punaise de la molène est présente, une intervention doit toutefois être envisagée si plus de 1 à 5 % des fruits sont attaqués. Toutefois, une fois que les fruits atteidront ce diamètre, la punaise de la molène perdra sa nuisibilité mais demeurera un excellent prédateur d’acariens, à protéger!
  • Tordeuse à bandes obliques : consultez les communiqués précédents.

ACARIENS ET PRÉDATEURS D’ACARIENS
(F. Pelletier et G. Chouinard)

Des larves de tétranyques rouges sont observées en petit nombre dans quelques vergers et la présence des premiers tétranyques à deux points a été rapportée. Selon le modèle prévisionnel, l’éclosion des œufs du tétranyque rouge dans la région de Québec devrait avoir débuté en début de semaine.

Les premières observations d’agistèmes et de phytoséiides sont rapportées par quelques collaborateurs du Réseau. Outre ces acariens prédateurs, la présence de coccinelles, punaises pentatomides prédatrices (oui ça existe!), syrphes et chrysopes est aussi mentionnée parmi la faune auxiliaire observée à cette période en verger.

Stratégies d’intervention

Il est maintenant trop tard pour l’application d’huile, et si vous deviez faire un traitement il est temps d’initier le dépistage sur feuillage. Les seuils d’intervention proposés dans le guide de PFI (fiche 65) peuvent être modulés en fonction du nombre d’œufs, de la vigueur des arbres, de l’importance de la récolte, et de tout stress hydrique ou climatique.

ÉCLAIRCISSAGE
(E. Barriault)

Les bénéfices (physiologiques et phytosanitaires) de l’éclaircissage sont bien connus (voir la fiche 43 du Guide de PFI) de même que les défis que cette opération peut représenter. Selon les cultivars, les traitements d’éclaircissage peuvent commencer dès le stade calice (bien que l’effet éclaircissant soit plus prononcé autour de 10 mm) et les cultivars difficiles à éclaircir, comme Gala et Honeycrisp, peuvent nécessiter plusieurs passages et différents produits. Consultez le tableau de la fiche 43  pour les principales suggestions.

Saviez-vous que les doses de ces produits peuvent être ajustées en fonction du climat observé au moment du traitement ainsi que durant les jours suivants?En effet, un modèle bioclimatique qui prédit la réponse des pommiers aux traitements d’éclaircissage en fonction du bilan glucidique des arbres a été développé à l’Université Cornell (NY) par Alan Lakso et Terence Robinson. Ce modèle a fait l’objet de plus de 20 ans d’analyse et de suivi. Il tient compte de la météo des 2 jours précédents et des 4 jours qui suivent le traitement et de la possibilité pour les arbres d’accumuler des glucides par la photosynthèse. Depuis 2012, l’agronome Paul-Émile Yelle préparait les bilans glucidiques pour les principales régions pomicoles du Québec. Après un an d’absence, les bilans glucides sont de retour cette année. Ces derniers vous permettent d’estimer la sensibilité des arbres aux traitements d’éclaircissage après fleur et d’ajuster la dose des produits à base d’hormone en conséquence. Ces bilans seront mis à jour plusieurs fois par semaine et publiés sur Agri-réseau ICI. Les développeurs du modèle RIMpro ont également adapté une version qui est disponible en ligne ICI. Ces modèles, et les explications nécessaires, sont maintenant accessibles également via la page des données et prévisions de tous les modèles, sur la plateforme PFI du Réseau-pommier.

POUR EN SAVOIR PLUS 
(G. Chouinard et F. Pelletier)

Cet avertissement a été préparé par Gérald Chouinard, Ph. D., agronome, et Vincent Philion, M. Sc., agronome (IRDA). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter les avertisseurs du réseau Pommier ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d’en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.

L’apparition de la tavelure ne surprendra personne en 2019. Des observateurs du réseau rapportent ce matin la première tache sur les feuilles de rosette. Considérant le temps nécessaire à la tavelure pour apparaitre (incubation) et le stade phénologique au moment des nombreuses pluies, il n’est pas possible d’attribuer l’infection responsable des taches avec précision. Cependant, l’infection en lien avec le déluge du 10 mai est visée.

Selon RIMpro, l’apparition des taches devrait s’accélérer au cours des prochains jours. Si des taches apparaissent dans votre verger les avertissements en lien avec la gravité des infections primaires ne sont pas pertinentes. Vous devrez couvrir votre feuillage strictement en lien avec la croissance puisque chacune des pluies à venir provoquera jour et nuit la dispersion de nombreuses conidies qui provoquent les infections secondaires.

Dans les régions limitrophes à Montréal, environ 50% des spores responsables des infections primaires de tavelure ont été éjectées au cours des nombreuses pluies depuis le débourrement. Selon les régions, plusieurs de ces pluies ont mené à des risques graves d’infection et de multiples traitements en un court laps de temps. Malheureusement, les prévisions des prochains jours ne laissent présager aucun répit.

Gardez à l’esprit que le lessivage par la pluie n’est pas le critère déterminant pour le renouvellement des traitements. La plupart du temps, c’est le nouveau feuillage apparu depuis votre dernière application de fongicide qui devrait vous guider pour décider si un nouveau traitement est nécessaire. Ne comptez pas sur la pluie pour redistribuer vos traitements aux nouvelles feuilles. Ne comptez pas non plus sur l’effet pénétrant des produits pour protéger les feuilles en développement.

Après chaque pluie, demandez-vous si les spores éjectées ont pu atterrir sur une nouvelle feuille pas traitée. Si c’est le cas, est-ce que ces spores ont eu le temps d’infecter? Répondre à ces deux questions est possible seulement si vous suivez de près la croissance et en considérant le risque d’infection des spores qui ont pu atterrir sur ce feuillage. Le lessivage par la pluie des feuilles déjà traitées est un facteur mineur.

Comptez les feuilles et consulter RIMpro est plus rentable que se fier au pluviomètre. Au lieu de la règle du “pouce de pluie”, retenez cette règle “du pousse”: Une nouvelle feuille en moyenne = 33% d’efficacité perdue.

 

RIMpro est surtout utilisé pour prédire la tavelure du pommier et le feu bactérien. Or, plusieurs autres modèles sont disponibles. Par exemple, dans les vergers où le blanc (oïdium) est un problème les prévisions d’infection peuvent vous guider dans vos traitements. Choisissez “oïdium” dans la bandeau supérieur et cliquez sur votre localité sur la carte.  Les producteurs qui ont utilisé ce modèle rapporte de bons commentaires: traiter en lien avec les jours d’infection permet d’économiser plusieurs traitements avec succès.

La vitesse de multiplication des bactéries sur les stigmates des fleurs dépend beaucoup de la température et de l’âge des fleurs. Les températures élevées favorisent les bactéries, mais font aussi “vieillir” les fleurs plus vite ce qui diminue les risques de la maladie. Les deux tendances opposées expliquent en partie pourquoi le feu bactérien est sporadique. De plus, le moindre écart entre la température prédite et la température observée modifie considérablement le risque. Le modèle RIMpro tient compte de tous ces facteurs, mais les prédictions du modèle peuvent beaucoup changer à mesure que les prévisions se confirment ou non.

Les températures froides jusqu’au 21 mai inclusivement n’étaient généralement pas très propices au feu pour les fleurs de poiriers, mais le réchauffement actuel et l’augmentation des risques pourrait coïncider avec la floraison du pommier. Selon les régions, les fleurs en éclosion à partir d’aujourd’hui pourraient être à risque d’infection lundi le 27 mai.

Les modèles sont utiles, mais ne sont pas parfaits. Tous les modèles de prédiction du feu bactérien ont une forte tendance à prédire des risque inexistants (faux positifs) et  parfois, peuvent omettre de prédire un “vrai” risque, notamment quand la rosée n’est pas détectée par la station. La première journée prédite “à risque” est souvent sans conséquence, alors que plusieurs jours consécutifs de risque le sont. Gardez aussi à l’esprit que la situation peut évoluer rapidement. La saison ne semble pas très à risque pour l’instant, mais elle ne fait que commencer.

 

 

DÉVELOPPEMENT DES POMMIERS
(F. Pelletier et G. Chouinard)

Pour le cultivar McIntosh, les derniers stades observés (en date du 21 mai) dans les différentes régions pomicoles sont les suivants :

  • Le stade bouton rose avancé a été atteint le 21 mai dans les sites les plus hâtifs au sud-ouest de Montréal.
  • Le stade bouton rose a été atteint le 19 mai en Montérégie-Est et le 20 mai dans la région de Missisquoi.
  • Le stade pré-bouton rose a été atteint le 18 mai dans la région de l’Estrie et le 19 mai dans la région des Laurentides.
  • Les pommiers sont présentement au stade débourrement avancé dans la région de Québec.

Dans les sites les plus chauds, certaines fleurs sont déjà ouvertes dans certaines variétés. En date du 22 mai, la pleine floraison pour le cultivar McIntosh est prévue à la fin de la semaine (24-25 mai) dans le sud-ouest de Montréal et en Montérégie, et pour la semaine prochaine dans les autres régions à l’exception de celle de Québec (voir le sommaire de la semaine pour l’ensemble des prévisions et des observations par région). Dans plusieurs régions, la croissance des pousses terminales est déjà amorcée.

Prévenir l’intoxication des abeilles
Tout utilisateur de pesticides a le devoir de prendre les mesures nécessaires pour ne pas intoxiquer les abeilles, ce qui inclut l’obligation légale de ne pas pulvériser un pesticide toxique aux abeilles dans un verger en fleurs, mais bien d’autres choses aussi, mentionnées à la fiche 95 du Guide de PFI. S’il est indispensable d’appliquer des pesticides pendant la floraison, se limiter aux produits peu toxiques ou inoffensifs, et le faire entre 19 h et 7 h, moment où les abeilles sont à la ruche. La toxicité des pesticides envers les abeilles est disponible sur le site Web de SAgE pesticides (sagepesticides.qc.ca) de même que sur l’affiche PFI.

Destruction des réservoirs de ravageurs pendant la floraison 
Le début de la floraison est le temps idéal pour inspecter les alentours de votre verger afin de déceler les pommiers, les pruniers sauvages et les autres plantes de la famille des rosacées qui sont en fleurs et faciles à repérer. La plupart servent de réservoir à des insectes nuisibles tels que l’hoplocampe des pommes, le charançon de la prune, la mouche de la pomme et plusieurs autres, sans compter les maladies.  Pour en savoir plus consultez la fiche 34. Les réservoirs à éliminer ne sont pas sur votre propriété?  Vous pouvez déposer une plainte pour les organismes nuisibles réglementés par la Loi sur la protection sanitaire des cultures à l’aide d’un formulaire en ligne sur le site du MAPAQ.

Contrôle de la vigueur
Que vous utilisiez APOGEE pour contrôler la vigueur de vos arbres ou pour mieux gérer le feu bactérien, n’oubliez pas que la première application se fait généralement à la floraison.

TAVELURE
(V. Philion)

La dernière analyse de la situation et les informations les plus récentes sur le développement de la tavelure sont disponibles en tout temps sur la plateforme PFI du Réseau-pommier (cliquez sur les liens pour y accéder).

CARPOCAPSE DE LA POMME
(A. Charbonneau et G. Chouinard)

La floraison est le moment idéal pour installer votre ou vos pièges à carpocapse. Le dépistage est une nécessité économique! La méthode de dépistage est décrite à la fiche 65 du Guide de PFI.

Stratégies d’intervention

  • Rappel concernant la confusion sexuelle: l’installation des diffuseurs doit se faire au plus tard à la floraison. Consultez les communiqués précédents pour tous les détails.
  • Pour la lutte conventionnelle, aucune intervention n’est possible avant l’apparition des oeufs. Nous vous reviendrons au moment opportun.

 

AUTRES INSECTES
(F. Pelletier et G. Chouinard)

Les températures généralement fraîches du début de saison ne favorisent pas l’activité des insectes. Quelques signes d’activité et quelques adultes de punaise terne ont été observés lors des journées plus chaudes mais les seuils d’intervention ont été atteints dans une minorité de parcelles. Quelques larves de tordeuses à bandes obliques ou autres chenilles printanières (pique-bouton, noctuelle du fruit vert, chenilles forestières) ont été observées sur les nouvelles pousses ou bourgeons mais leur présence demeure faible en général. Les observateurs du Réseau ont rapporté les premières captures d’hoplocampes dans le sud-ouest de Montréal et dans la région des Laurentides.

Stratégies d’intervention 
Pour la punaise terne et l’hoplocampe, consultez les communiqués précédents et n’intervenez avant floraison que si les seuils sont atteints. Pour les tordeuses, le dépistage des bourgeons floraux peut débuter au bouton rose, mais un traitement spécifique contre la TBO ne sera recommandé au calice que si le dépistage montre que le seuil d’intervention est dépassé. Pour la TBO seule, le seuil est de 3 % des bourgeons affectés. Consultez la fiche 74 du Guide de PFI.

ACARIENS
(F. Pelletier et G. Chouinard)

Des larves de tétranyques rouges commencent à être observées sur le feuillage en Montérégie et quelques blocs qui n’ont pas reçu d’huile ont atteint le seuil d’intervention. Selon le modèle prévisionnel, l’éclosion des œufs est amorcée dans les régions de l’Estrie et des Laurentides et devrait débuter le 26 mai dans la région de Québec.

Stratégies d’intervention 

Il est maintenant trop tard pour l’application d’huile en Montérégie mais il n’est pas trop tard pour les autres. L’huile peut être appliquée avec succès contre les très jeunes stades du tétranyque rouge si toutefois les conditions météo sont idéales (plus de 20 ºC, peu de vent, pas de pluie dans les jours suivant l’application). De plus, pour éviter les risques de phytotoxicité, il est nécessaire de ne pas dépasser la moitié de la dose au pré-bouton rose (30 L/ha) et le quart de la dose au bouton rose (15-20 L/ha) de respecter les délais préconisés avec les applications de captane (ex. MAESTRO, CAPTAN). L’application à dose réduite perdra par contre son efficacité contre les cochenilles.

LES SERVICES DU RÉSEAU-POMMIER EN 2019

Cliquez ici pour la présentation annuelle des vergers pilotes, des membres du Réseau , de nos plus récentes publications et plus encore!

Suite à la pluie qui a débuté lundi soir (13 mai) (variable selon les régions), le risque d’infection de tavelure est très inégal. Dans les secteurs où la pluie a débuté assez tôt en soirée, les éjections ont certainement donné lieu à une infection en cours de journée hier. Par contre, dans les sites où les éjections ont débuté seulement mardi matin les risques d’infection sont faibles, voire nuls. Même si les spores sont encore vivantes à la surface du feuillage, le séchage aujourd’hui et le soleil finiront par les achever avant la prochaine pluie.

Adaptez votre stratégie d’intervention à votre situation locale. Si vos traitements en place ont pu tuer les spores éjectées lundi soir, vous êtes couverts. Traiter à chaque pluie n’est pas rentable quand le risque ne le justifie pas. La prochaine pluie (prévue vendredi) est plus à craindre que celle qui se termine.

Vous pouvez visualisez votre situation à n’importe quel moment grâce à RIMpro

 

Le blanc du pommier est d’habitude un problème mineur. Cependant, certains producteurs font face à de graves problèmes de blanc sur les cultivars sensibles à la maladie (ex: Ginger Gold, Cortland). Dans ces cas, n’attendez pas une nouvelle “bordée de blanc” pour agir.

Arracher les pousses affectées est utile, mais n’est pas suffisant. Vos traitements fongicides doivent inclure des produits efficaces contre le blanc dès le stade pré bouton rose. Or les fongicides de contact usuels contre la tavelure (captan, mancozèbe) sont très peu efficaces contre le blanc.

Produits efficaces: Soufre, bouillie soufrée, bicarbonate. Seuls les fongicides SDHI recommandés en post infection pour la tavelure (ex: Fontelis, Aprovia, Sercadis) sont jugés utiles en PFI pour leur efficacité contre le blanc.

Stratégie de traitement suggérée: il est possible d’ajouter de 3 à 5 kg/ha de soufre avec les traitements foliaires usuels (insecticides et engrais). Comme ces traitements sont réalisés par beau temps, le soufre sera moins lessivé et risque d’être plus efficace pour réprimer le blanc. Les apports réguliers de chlorure de calcium recommandés à partir de la chute des pétales répriment aussi le blanc.

DÉVELOPPEMENT DES POMMIERS
(G. Chouinard et F. Pelletier)

Le temps froid persiste et ralentit le développement des pommiers et l’activité des insectes. Des épisodes de gel ont été enregistrés au cours de la dernière semaine dans plusieurs régions, mais peu de dommages de bourgeons ont été rapportés par les observateurs du Réseau.

Les derniers stades observés (cv. ‘McIntosh’) sont les suivants :

  • Le stade prébouton rose a été atteint le 8 mai dans les sites les plus hâtifs au sud-ouest de Montréal, le 12 mai en Montérégie-Est et le 13 mai dans la région de Missisquoi.
  • En date du 15 mai, les pommiers sont au stade débourrement avancé dans les régions de l’Estrie et des Laurentides.
  • Le débourrement a débuté le 8 mai dans les sites les plus chauds de la région de Québec et est maintenant atteint dans la majorité des vergers de cette région.

Le bouton rose est prévu pour le 16 mai dans les régions les plus chaudes (sud-ouest de Montréal) et au cours de la semaine prochaine dans la majorité des autres régions (voir le sommaire de la semaine pour l’ensemble des prévisions et des observations par région).

TAVELURE ET BLANC
(V. Philion)
Consultez la plateforme PFI du Réseau-pommier pour les informations les plus récentes sur le développement de la tavelure et les dernières analyses de la situation (celle du 13 mai et celle du 15 mai). Une analyse sur l’oïdium en date du 15 mai est aussi disponible.
INSECTES ET ACARIENS
(G. Chouinard et F. Pelletier)

L’activité de la punaise terne est demeurée faible dans la plupart des régions et peu de vergers ont atteint le seuil d’intervention, à l’exception de la région du sud-ouest de Montréal et de quelques parcelles dans la région de Missisquoi. Le début de l’éclosion des œufs du tétranyque rouge a été rapporté par les collaborateurs du Réseau en Montérégie et dans la région de Missisquoi. Selon le modèle prévisionnel, l’éclosion devrait débuter en début de semaine prochaine dans les régions de l’Estrie et des Laurentides. Le début des captures pour l’hoplocampe des pommes est prévu dans les prochains jours en Montérégie-Ouest (17 mai) et à partir de la semaine prochaine dans les autres régions. La présence sur le feuillage et les bourgeons floraux de quelques chenilles printanières (noctuelles du fruit vert, tordeuses à bandes obliques, livrées e tarpenteuses) est rapportée localement par les observateurs du Réseau.

Stratégies d’intervention

  • Punaise terne : consultez les communiqués des semaines précédentes.
  • Hoplocampe : il est temps d’installer vos pièges. Le dépistage est nécessaire afin de déterminer la nécessité et le moment des interventions. Consultez la fiche 65 du Guide de production fruitière intégrée (Guide de PFI) pour la méthode de dépistage. Consultez vos outils habituels pour les stratégies de lutte, et les recommandations du Réseau. Pour les options de traitements homologués contre l’hoplocampe, consultez la page suivante sur le site Web de SAgE pesticides.
  • Carpocapse : préparez-vous au dépistage et/ou à la confusion sexuelle. La méthode de dépistage du carpocapse est décrite à la fiche 65 du Guide de PFI et la confusion sexuelle à la fiche 76. Si vous utilisez la confusion sexuelle, procurez-vous vos diffuseurs, car la pose doit se faire avant la floraison. La fiche 76 du Guide de PFI a subi une mise à jour complète ce printemps! Vous y retrouverez, entre autres, les principes de base et l’aide financière disponible, la méthode de calcul du patron d’installation des diffuseurs, la technique d’installation des diffuseurs, comment fabriquer soi-même les outils nécessaires à la pose, les observations hebdomadaires et les traitements insecticides à effectuer.
  • Tordeuse à bandes obliques (TBO) : le dépistage des bourgeons floraux peut débuter au bouton rose, mais un traitement spécifique contre la TBO ne sera recommandé au calice que si le dépistage montre que le seuil d’intervention est dépassé. Pour la TBO seule, le seuil est de 3 % des bourgeons affectés. Consultez la fiche 74 du Guide de PFI.
  • Acariens : si vous n’avez pas pu ou ne comptez pas appliquer d’huile, ou si vous désirez mesurer le succès de votre intervention, vous devez initier le dépistage dès l’éclosion des oeufs de mite rouge. Les seuils d’intervention proposés dans le Guide de PFI (voir la fiche 65) peuvent être modulés en fonction du nombre d’œufs, de la vigueur des arbres, de l’importance de la récolte et de tout stress hydrique ou climatique.
LE TRAITEMENT INSECTICIDE PRÉFLORAL : PAS TOUJOURS NÉCESSAIRE
(G. Chouinard)

Les insectes sont peu actifs par temps froid, car leur activité est dépendante de la température. Les conditions météorologiques actuelles ne se prêtant pas beaucoup à leur activité, il peut être avisé de « sauter » cette intervention si quelques autres conditions sont présentes, comme la possibilité de traiter en postfloral. Le seul ravageur d’importance qu’un traitement insecticide postfloral ne peut contrôler, et donc à cibler en période préflorale, est la punaise terne. Pour plus d’information, consultez la section « Omission du traitement préfloral » de la fiche 69.

POUR EN SAVOIR PLUS
(G. Chouinard et F. Pelletier)

Cet avertissement a été préparé par Gérald Chouinard, agronome, Ph. D., et Vincent Philion, agronome, M. Sc. (IRDA). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter les avertisseurs du réseau Pommier ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d’en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.