Fiche 27

Isabelle Turcotte, Sara-Jeanne B.Croteau et Gérald Chouinard

 

Le maintien de la biodiversité est nécessaire à la stabilité de tous les écosystèmes incluant les écosystèmes agricoles. C’est un principe reconnu par plus de 168 pays qui ont signé la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique (https://www.cbd.int/convention/). Pour l’entreprise pomicole, une plus grande stabilité écologique va de pair avec des éclosions de ravageurs moins fréquentes et moins soudaines et avec une récolte de qualité et d’importance moins variables.

logo Convention sur la diversité biologique (ONU)

La préservation de la biodiversité va du simple respect des normes environnementales et des zones tampons, à l’aménagement de bandes riveraines, de haies brise-vent et de couvre-sols. Il est aussi possible d’aménager en habitat faunique les terres (ou les parties de terrain) non propices à la culture, à condition d’éviter de traiter les abords des boisés pour protéger la faune auxiliaire bénéfique.

 

Cette fiche est une mise à jour de la fiche originale du Guide de référence en production fruitière intégrée à l’intention des producteurs de pommes du Québec 2015. © Institut de recherche et de développement en agroenvironnement. Reproduction interdite sans autorisation.

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Fiche 28

Isabelle Turcotte, Sara-Jeanne B.Croteau, Robert Maheux, Yvon Morin et Gérald Chouinard

 

Les questions de salubrité à la ferme sont au cœur de la PFI et l’hygiène est probablement le plus important point à respecter en la matière, notamment en s’assurant de fournir aux travailleurs des installations sanitaires appropriées et un accès à de l’eau potable. Le Guide de salubrité pour les fruits et légumes produit et mis à jour régulièrement par CanAgPlus dans le cadre de son Programme de certification CanadaGAP présente de façon détaillée les normes à respecter. Ce guide de salubrité fait partie intégrante du programme de PFI, et doit obligatoirement être consulté et respecté par tout producteur de pommes engagé en PFI.

Les dernières versions ainsi que les révisions du guide peuvent être téléchargées gratuitement sur le site du programme CanadaGAP à http://www.canadagap.ca/fr/manuals/manualdownloads/.

 

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Fiche 29

Isabelle Turcotte, Sara-Jeanne B.Croteau, Robert Maheux, Yvon Morin et Gérald Chouinard

 

Il est de la responsabilité de l’employeur de s’assurer que ses employés exécutent sans risque les tâches qui leur sont confiées. Si vous êtes exploitant de verger, vous devez faire en sorte de donner des consignes de sécurité claires à vos employés et vous assurer qu’elles soient respectées.

 

Sources d’information disponibles sur les règles de sécurité

Le site internet SAgE (http://www.sagepesticides.qc.ca) renferme une foule d’informations à jour sur les pesticides : toxicité, persistance, entreposage, délai de réentrée, délai avant récolte, risques pour la santé et l’environnement, etc. Consultez-le afin de trouver rapidement l’information dont vous avez besoin.

Plusieurs fiches d’information ont également été produites par la CSST pour aider les producteurs à assurer leur sécurité et celle de leurs employés à la ferme, en voici quelques-unes :

Plusieurs autres documents de la CSST sont offerts en ligne à http://www.csst.qc.ca/publications/Pages/ListePublications.aspx.

 

Formation et certification requises pour l’utilisation des pesticides

Toute personne qui applique des pesticides de classe 1, 2 et 3 (usage commercial, agricole ou industriel) doit détenir un certificat d’utilisation. Il faut avoir réussi un examen portant sur l’utilisation sécuritaire des pesticides pour se procurer les certificats et les permis nécessaires auprès du ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MDDELCC). La Société de formation à distance des commissions scolaires du Québec (SOFAD) est mandatée par le MDDELCC pour offrir la formation et l’examen s’y rattachant. La formation n’est pas obligatoire, mais elle permet d’acquérir les connaissances nécessaires à la réussite de l’examen de certification. Le Règlement sur les permis et les certificats pour la vente et l’utilisation de pesticides est traité en détail à la fiche 12.

Modes de formation offerts :
  • Formation à distance auprès de la SOFAD, incluant les guides d’apprentissage, les devoirs, l’assistance d’un tuteur et les examens. Pour information ou inscription, consultez le site de la SOFAD : www.sofad.qc.ca/ssm.
  • Formation en classe donnée par des institutions d’enseignement publiques et privées ainsi que par des formateurs privés : www.sofad.qc.ca/ssm ou www.formationagricole.com.
  • Les agriculteurs peuvent aussi joindre les répondants régionaux de la formation agricole. Pour obtenir les coordonnées des répondants des collectifs régionaux en formation agricole, consultez le www.formationagricole.com.

Pour obtenir plus d’informations sur la certification, vous pouvez également contacter la direction régionale du MDDEFP au info@mddefp.gouv.qc.ca ou encore par téléphone au 1-800-561-1616.

 

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Fiche 30

Isabelle Turcotte, Sara-Jeanne B.Croteau, Robert Maheux, Yvon Morin et Gérald Chouinard

 

Tous les employeurs sont assujettis au respect de la Loi sur les normes du travail qui encadre les conditions de travail au sein de leur entreprise. Vous trouverez ci-dessous un aperçu des normes à respecter dans le cas d’une entreprise pomicole qui emploie des cueilleurs de pommes ou des travailleurs étrangers. Pour obtenir tous les renseignements concernant les normes du travail, les salaires, les horaires de travail, l’âge minimum requis et toute autre information essentielle au respect des droits des travailleurs, consultez le site de la Commission des normes du travail au http://www.cnt.gouv.qc.ca.

 

Salaire des cueilleurs de pommes

Les cueilleurs de pommes doivent être assurés de recevoir au moins le salaire minimum (exigence du Code du travail depuis 2010), mais la rémunération au rendement peut quand même être maintenue si elle ne contrevient pas au Code.

Si le salarié reçoit de son employeur des avantages ayant une valeur pécuniaire, comme l’usage d’une automobile ou d’un logement, cela ne doit pas abaisser son salaire sous le taux minimum.

Le travailleur agricole est toujours rémunéré à taux simple, même s’il travaille plus de 40 heures par semaine.

Pour vérifier le taux du salaire minimum, vous pouvez communiquer avec le service de renseignements de la Commission des normes du travail ou visitez le www.cnt.gouv.qc.ca/salaire-paie-et-travail/salaire/historique-du-salaire-minimum/index.html.

 

Âge minimum des travailleurs
  • Selon la Loi sur les normes du travail, un enfant est défini comme une personne ayant moins de 18 ans. Un enfant ne peut travailler pendant les heures de classe s’il a moins de 16 ans et n’a pas de diplôme de 5e secondaire.
  • Quand un employeur souhaite faire travailler un enfant de moins de 14 ans, il doit obtenir l’autorisation écrite d’un de ses parents ou de son tuteur.
  • L’employeur ne peut demander à un enfant de faire un travail qui dépasse ses capacités ou qui risque de compromettre son éducation, nuire à sa santé ou à son développement physique ou moral.
  • Un employeur ne peut non plus faire travailler un enfant entre 23 h et 6 h le lendemain, sauf si celui-ci n’est plus obligé de fréquenter l’école.

Pour plus d’information consultez:  http://www.cnt.gouv.qc.ca/salaire-paie-et-travail/travail-des-enfants/

 

Travailleurs étrangers

Un employeur doit offrir aux travailleurs étrangers au minimum 240 heures de travail sur une période de 6 semaines ou moins, pour une durée ne dépassant pas 8 mois entre le 1er janvier et le 15 décembre.

http://www.edsc.gc.ca/fra/emplois/travailleurs_etrangers/agricole/saisonniers/index.shtml

Chambre et pension

Si les conditions de travail obligent le salarié à prendre ses repas ou à loger à l’établissement ou au domicile de l’employeur, le montant maximum qui peut être exigé est de :

  • 2.06 $ par repas, jusqu’à concurrence de 26.79 $ par semaine;
  • 25.76 $ par semaine pour la chambre

http://www.cnt.gouv.qc.ca/fileadmin/pdf/publications/c_0267.pdf

Pour en savoir plus

Programme des travailleurs étrangers temporaires offert par le ministère Emploi et Développement social Canada (EDSC) : http://www.edsc.gc.ca/fra/emplois/travailleurs_etrangers/index.shtml.

Renseignements aux employeurs pour la rémunération des cueilleurs de pommes (Commission des normes du travail) : http://www.cnt.gouv.qc.ca/salaire-paie-et-travail/cueilleurs-de-fraises-de-framboises-ou-de-pommes/index.html.

Loi sur les normes du travail :   http://www2.publicationsduquebec.gouv.qc.ca/dynamicSearch/telecharge.php?type=2&file=/N_1_1/N1_1.html

 

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Fiche 31

Isabelle Turcotte, Sara-Jeanne B.Croteau, Robert Maheux, Yvon Morin et Gérald Chouinard

 

Le risque associé à l’utilisation d’un pesticide dépend de sa toxicité et de la probabilité d’y être exposé. L’exposition aux pesticides lors de la préparation des mélanges ou pendant et après l’application peut survenir par :

  • inhalation de vapeurs, de poudres ou de brouillards;
  • contact dermique avec des résidus;
  • contact oculaire avec des vapeurs, des poudres ou des brouillards;
  • contact oculaire par frottement des yeux avec la main, un gant ou un vêtement contaminé par des résidus de pesticide;
  • ingestion (manger, boire ou fumer sans se laver les mains auparavant ou manger des aliments contaminés).

Les précautions suivantes vous permettront de diminuer votre exposition et de protéger votre santé.

 

Délai de réentrée sécuritaire

Le délai de réentrée sécuritaire désigne la période minimale devant s’écouler entre l’application d’un pesticide sur un site et le moment où il est permis d’y reprendre les activités sans équipement de protection individuelle. Cette information figure sur l’étiquette de chaque produit. Pour une recherche rapide ou une comparaison des délais de réentrée parmi tous les pesticides homologués au Québec, vous pouvez également consulter SAgE à www.sagepesticides.qc.ca. Voir aussi le tableau sommaire des produits homologués dans la pomme plus loin sur cette fiche.

clipart de bonhomme qui plante un panneau

Pour la sécurité des travailleurs et de toute autre personne ayant accès au verger, un système d’affichage doit être installé afin de signaler l’application de pesticides dans toute zone de verger ainsi que le délai de sécurité à respecter avant la réentrée.

 

Équipement de protection individuelle

Lors de la préparation des pesticides, il est essentiel de porter des équipements de protection individuelle (EPI) appropriés. Le port de ces équipements est également nécessaire lors de pulvérisations (sauf si l’applicateur est situé dans une cabine étanche et dotée de filtres conformes) ou pour effectuer des travaux dans le verger avant la fin du délai de réentrée sécuritaire.

Reportez-vous aux informations figurant sur l’étiquette de chaque produit pour connaître de façon précise l’EPI à porter lors de l’utilisation d’un pesticide (voir le tableau ci-après pour des exemples). Selon le type de pesticide utilisé et le genre d’activités effectuées, différents équipements parmi les suivants seront recommandés :

Chemise à manches longues et pantalons longs. On conseille de porter des vêtements longs sous la combinaison de protection afin d’éviter tout contact direct du pesticide avec la peau en cas de perte d’efficacité de la combinaison. Selon la combinaison utilisée et la qualité de ses coutures, il est possible que certains pesticides (formulés avec solvant) traversent certains matériaux plus rapidement que d’autres.

symbole de sécurité: combinaison

Gants non doublés assez longs pour recouvrir une partie de l’avant-bras et résistants aux produits chimiques. Évitez les gants de coton, de laine, de cuir ou de latex; optez pour ceux fabriqués en nitrile ou en fluoroélastomère. De plus, les gants doivent toujours être portés sur des mains propres. Ceci permet de garder l’intérieur des gants propres et efficaces (sans résidus de contaminant).

symbole de sécurité: gants

Bottes résistantes aux produits chimiques ou bottes de travail recouvertes d’une membrane protectrice imperméable (couvre-chaussures). Attention : évitez le cuir, il absorbe les produits chimiques et il est impossible à décontaminer.

symbole de sécurité: bottes

Lunettes de protection ou visière complète.

symbole de sécurité: lunettessymbole de sécurité: visière complète

Chapeau à large rebord et imperméable.

chapeau à large rebordimperméable

Combinaison de protection, combinaison réutilisable en polyester munie d’une cagoule, combinaison jetable (ex. : combinaison en Tychem®) ou imperméable deux pièces. À noter : utiliser une combinaison contaminée par des pesticides est déjà un facteur de contamination donc, on doit toujours débuter une pulvérisation avec des combinaisons neuves (si à usage unique) ou propres et fonctionnelles (si elles sont réutilisables).

combinaison de protection

Masque respiratoire bien scellé avec filtres à cartouche approuvés par le NIOSH ou un casque à ventilation assistée pour l’application des pesticides (de type KASCO). Utilisez un masque adapté à votre visage et rappelez-vous qu’un masque ne protège pas efficacement lorsqu’il est porté sur une barbe.

symbole de sécurité: masque respiratoiresymbole de sécurité: masque respiratoiresymbole de sécurité: casque à ventilation assistée

Tablier de protection conçu spécialement pour la préparation de la bouillie : ceci permet d’éviter de souiller la combinaison de protection lors de la préparation de la bouillie, la même qui servira lors de la pulvérisation.

symbole de sécurité: tablier

Voici à titre d’exemple les équipements de protection individuelle (EPI) requis lors de l’utilisation de certains pesticides homologués en pomiculture

Produit DRT EPI applicateur EPI travailleur
MAESTRO 80 DF 2 à 24 j1 A, C, D, E, F, H, K A, C, D, E, F, H
DITHANE DG 75 12 h à 35 j1 A, C, D, E, F, H, K A, C, D, E, F
CALYPSO 480 SC 12 h A, C, D, E, F, H, J A, C, D, E, F
IMIDAN 50 W 7 j2 A, C, D, E, F, K A, C, E
MATADOR 120 EC 24 h A, C, D, E, F, H, J A, C, D, E, F
GRAMOXONE 24 h – 4 h3 A, C, D, E, F, H, K A, E
TOUCHDOWN TOTAL 24 h A, C, H A, E

Légende :
A : chemise à manches longues + pantalons longs
B : souliers de travail ou bottes de travail
C : gants résistants aux pesticides (nitriles)
D : combinaison avec capuchon résistante aux pesticides
E : bottes résistantes aux pesticides
F : chapeau résistant aux pesticides
G : chapeau de travail
H : lunette protectrice ou visière
I : simple masque respiratoire pour poussière et particules
J : masque respiratoire avec cartouches approuvées pour pesticides (NIOSH) avec préfiltre approuvé pour les pesticides (TC-3)
K : masque respiratoire avec filtre à poussière (N, R, P ou HE) approuvé NIOSH
DRT : délai de réentrée pour les travailleurs
EPI applicateur : EPI requis lors de la pulvérisation avec un tracteur sans cabine
EPI travailleur : EPI requis pour effectuer des travaux dans le verger avant la fin du DRT
1 : le délai varie selon l’activité qui doit être faire suite à l’application
2 : certaines activités sont interdites pour toute la saison après l’application

3 : attendre minimum 4 h après le traitement

 

Entretien et entreposage appropriés de l’équipement de protection

Les EPI offrent une protection efficace contre les pesticides mais il faut être conscient des limites de protection qu’ils peuvent nous offrir en fonction de leur entretien et du type utilisé (usage unique ou réutilisable).

Conseils généraux :
  • Une source d’eau propre et du savon doivent être présents sur les lieux où s’effectuent les manipulations de pesticides. Une douche devrait également se trouver à proximité. Ces équipements sont essentiels, non seulement en cas d’accident (voir la fiche 32), mais aussi pour bien se laver après chaque application de pesticides.
  • Les vêtements et équipements de protection doivent être placés à l’abri de tout risque de contamination dans un endroit séparé du lieu d’entreposage des pesticides.
  • Pour éviter les risques de contamination, retirez et rangez les vêtements de protection hors des aires de repos des employés et des aires d’habitation.
Vêtements :
  • Traitez tous les vêtements que vous avez portés pendant l’utilisation d’un pesticide comme s’ils étaient contaminés et manipulez les avec des gants résistants aux produits chimiques.
  • Si les vêtements ont été complètement saturés avec des pesticides en concentré (peu importe leur toxicité), ne les lavez pas, débarrassez-vous-en de façon sécuritaire.
  • Si possible et si vous désirez enlever le plus gros des contaminants, vous pouvez faire un pré-trempage dans une cuve extérieure avec de l’eau chaude et du savon.
  • Lavez les vêtements après chaque utilisation de pesticide séparément de toute autre lessive familiale et si possible dans une laveuse non utilisée pour la lessive familiale.
  • Utilisez de l’eau chaude et du détergent liquide pour grosse lessive, réglez la laveuse au niveau d’eau le plus élevé et au cycle de lavage le plus long incluant un cycle de pré-rinçage. N’utilisez pas d’eau de javel car elle est inefficace pour enlever les résidus de pesticides.
  • Si les vêtements sont très sales, lavez-les deux ou trois fois.
  • Une fois que le lavage est terminé, procédez à un cycle à vide avec du détergent pour enlever tout résidu de contaminants dans la laveuse.
  • Si possible, faites sécher les vêtements sur une corde à l’extérieur et non à la sécheuse. L’air extérieur aide à la décontamination des vêtements.
Cartouches et filtres :
  • Les filtres à cartouche de la cabine du tracteur ainsi que ceux des masques respiratoires ont une durée limitée. Pour prolonger leur durée de vie, rangez les cartouches dans un sac hermétique (de type Ziploc) après chaque utilisation, sinon ils continueront de réagir aux contaminants contenus dans l’air ambiant. Entre les traitements, remplacez les cartouches de la cabine du tracteur par des filtres à poussière, mais assurez-vous que les cartouches soient remises en place lorsqu’il y a risque d’exposition!
  • Remplacez régulièrement les cartouches et n’utilisez jamais une cartouche déjà déballée dont vous ne connaissez pas la date de début d’utilisation. Si vous notez une odeur, un goût suspect ou un symptôme d’irritation, remplacez les cartouches, peu importe leur âge.
Autres pièces de l’équipement de protection (casque, bottes, gants, etc.) :
  • Si votre équipement de protection est réutilisable, nettoyez-le après chaque utilisation avec de l’eau propre et du savon et laissez-le sécher avant de le remiser.
  • Inspectez régulièrement votre équipement et remplacez obligatoirement les pièces déchirées ou endommagées. Testez l’étanchéité des gants en les remplissant d’eau propre et en vérifiant s’il y a des fuites au bout des doigts ou ailleurs.

 

Pour plus d’informations

Fiche DS-1000 – Pesticides – Pratiques sécuritaires et équipements de protection individuelle (EPI) produite par l’IRSST. Disponible à http://www.irsst.qc.ca/media/documents/PubIRSST/DS-1000.pdf 

Fiche H114-19/4-2009F – Équipement de protection individuelle produite par Santé Canada, disponible à http://www.hc-sc.gc.ca/cps-spc/alt_formats/pdf/pubs/pest/_fact-fiche/protective-equipment-protection-fra.pdf.

Service d’informations sur la lutte antiparasitaire : posez vos questions, Santé Canada y répondra:

Consultez également la fiche 29.

 

Cette fiche est une mise à jour de la fiche originale du Guide de référence en production fruitière intégrée à l’intention des producteurs de pommes du Québec 2015. © Institut de recherche et de développement en agroenvironnement. Reproduction interdite sans autorisation.

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Fiche 32

Isabelle Turcotte, Sara-Jeanne B.Croteau, Robert Maheux, Yvon Morin et Gérald Chouinard

 

Un bon plan d’urgence permet de gagner un temps extrêmement précieux lorsqu’un accident survient. Le plan d’urgence comprend, entre autre, une description de chacune des procédures à suivre lors d’une situation d’urgence, la liste de l’équipement disponible pour intervenir ainsi que le lieu où il se trouve. Prenez le temps de réfléchir à ce que vous devez y ajouter en tenant compte de votre situation. Ces renseignements doivent se trouver sur des affiches apposées entre autres dans l’entrepôt des pesticides et au site de chargement du pulvérisateur. N’oubliez pas de mentionner à toutes les personnes concernées l’endroit où les affiches ont été posées et de leur faire connaître les directives à suivre pour intervenir adéquatement en cas d’urgence. Les mesures qui suivent sont générales et sont adaptées du guide Pesticides et agriculture : bon sens, bonnes pratiques produit aux Publications du Québec. Elles pourront vous guider dans l’élaboration de votre propre plan d’urgence.

 

Trousses de premiers soins

Le Règlement sur les normes minimales de premiers secours et de premiers soins (découlant de la Loi sur les accidents du travail et de la Loi sur la santé et la sécurité du travail) établit les obligations de l’employeur concernant les trousses de premiers soins.

  • Les employeurs sont tenus de munir leurs établissements et tous les véhicules qui sont destinés au transport ou à l’usage des travailleurs d’un nombre adéquat de trousses de premiers soins.
  • Les trousses doivent être situées dans un endroit facile d’accès, le plus près possible des lieux de travail et accessibles en tout temps.
  • Il ne suffit pas de mettre des trousses à la disponibilité des travailleurs, l’employeur doit s’assurer que celles-ci sont propres, complètes et en bon état.
Contenu minimal obligatoire de la trousse :
  • Un manuel de secourisme approuvé par la Commission de la santé et de la sécurité au travail (CSST)
  • 1 paire de ciseaux à bandage
  • 1 pince à écharde
  • 12 épingles de sûreté (grandeurs assorties)
  • 25 pansements adhésifs (environ 25 mm × 75 mm) stériles enveloppés séparément
  • 25 compresses de gaze (environ 10 cm × 10 cm) stériles enveloppées séparément
  • 4 rouleaux de bandage de gaze stérile (environ 5 cm × 9 m) enveloppés séparément
  • 4 rouleaux de bandage de gaze stérile (environ 10 cm × 9 m) enveloppés séparément
  • 6 bandages triangulaires
  • 4 pansements compressifs (environ 10 cm × 10 cm) stériles enveloppés séparément
  • 1 rouleau de diachylon (environ 25 mm × 9 m)
  • 25 tampons antiseptiques enveloppés séparément
Autres items minimalement recommandés :
  • solution isotonique (1 L)
  • 1 masque avec valve antiretour pour la respiration artificielle
  • 1 paire de gants de nitrile
Pour obtenir plus d’information sur le Règlement sur les normes minimales de premiers secours et de premiers soins :

http://www2.publicationsduquebec.gouv.qc.ca/dynamicSearch/telecharge.php?type=2&file=//A_3_001/A3_001R10.htm

 

Comment intervenir en cas de déversement ou autre accident
Premiers soins :
  • Protégez-vous d’abord, puis mettez les personnes intoxiquées en sécurité et prodiguez-leur les premiers soins (voir plus bas).
  • Éloignez les personnes qui se trouvent à proximité du site de déversement.
  • Appelez ou faites appeler de l’aide.
  • Portez l’équipement de protection requis et faites le nécessaire pour circonscrire le déversement, en élevant un remblai, par exemple.
  • En cas de déversement important, appliquez les mesures qui précèdent et contactez immédiatement les autorités locales (service de police ou des incendies) ou communiquez avec le système canadien ou québécois de signalement des urgences environnementales :URGENCE-ENVIRONNEMENT (24 heures par jour)
    1-866-694-5454
    Pendant les heures ouvrables (8h30 – 12h et 13h – 16h30), appelez également la direction régionale concernée du MDDELCC (liste au http://www.mddelcc.gouv.qc.ca/ministere/rejoindr/adr_reg.htm).CENTRE NATIONAL DES URGENCES ENVIRONNEMENTALES
    514-283-2333 ou 1-866-283-2333
Nettoyage des surfaces contaminées :

Matériel nécessaire à prévoir à l’avance :

  • 4 sacs de 25 kg de sable ou de tout autre produit absorbant (de la vermiculite, sinon de la terre, de la litière à chat ou de la tourbe)
  • des pelles à bout carré
  • des balais-brosses
  • un grand baril à déchets (205 L ou 45 gal) ou des sacs de plastique résistants

Pour le déversement de granules, de poudres et de poussières : humectez le plus tôt possible le produit s’il y a risque de dispersion par le vent mais évitez de saturer d’eau. Balayez ou pelletez le pesticide et mettez-le dans un baril ou dans des sacs de plastique.

Pour le déversement de liquide : recouvrez le produit déversé d’une couche suffisamment épaisse de matériaux absorbant et attendez que celui-ci s’imprègne de pesticide. N’utilisez pas d’eau. Balayez ou pelletez le pesticide et mettez-le dans un baril ou dans des sacs de plastique résistants.

Si le déversement s’est produit directement sur le sol : enlevez la terre contaminée jusqu’à une profondeur d’au moins 5 cm au-dessous de la limite de pénétration du pesticide. Mettez la terre dans des barils ou des sacs de plastique résistants.

Quel que soit le cas :

  • Travaillez autant que possible le dos au vent.
  • Assurez-vous que tous les récipients contenant de la terre ou des matériaux absorbants imprégnés de pesticides soient scellés et étiquetés, puis confiés à une entreprise spécialisée, désignée par la Direction régionale du MDDELCC.
  • Après avoir récupéré le pesticide, le lieu de déversement doit être décontaminé avec un solvant approprié. Consultez le service d’information du gouvernement fédéral pour connaître le solvant le plus approprié :CANUTEC (24 heures par jour)
    Information : 613-992-4624 (appels à frais virés acceptés)
    Urgence : 613-996-6666(appels à frais virés acceptés)
    Cellulaire : *666

 

Comment intervenir en cas d’incendie

Les incendies dans les dépôts de pesticides sont très dangereux, car plusieurs pesticides dégagent des vapeurs toxiques en brûlant. Pour réduire les risques :

  • Équipez votre entrepôt d’un extincteur de type « ABC » de 5 kg au minimum, pour pouvoir éteindre rapidement un début d’incendie.
  • Si le feu venait à prendre le dessus, alertez le service d’incendie et précisez qu’il s’agit de pesticides.
  • Évitez d’utiliser de l’eau pour combattre l’incendie, car le ruissellement de l’eau contaminée pourrait être difficile à maîtriser.

 

Comment intervenir en cas d’intoxication à un pesticide

Apprendre à reconnaître les signes et les symptômes d’une exposition à un pesticide est essentiel, car le traitement immédiat d’une personne intoxiquée par un pesticide peut faire la différence en ce qui concerne son rétablissement.

Voici quelques exemples de symptômes pouvant apparaître suite à une exposition à divers groupes de pesticides :

Insecticides organophosphorés et carbamates (ex. : SEVIN, IMIDAN) :

  • Maux de tête, étourdissements, transpiration, larmoiement, salivation excessive, vision trouble, serrements de poitrine.
  • Douleurs abdominales, nausées, vomissements, diarrhée, hypersécrétions bronchiques, troubles du rythme cardiaque, tremblements, faiblesse et fatigue.
  • Rétrécissement de la pupille, incontinence, confusion, œdème pulmonaire, respiration difficile, coloration bleutée, défaillance cardio-respiratoire, convulsions, perte de conscience et coma.

Insecticides pyréthrinoïdes (ex. : DECIS, RIPCORD, AMBUSH, POUNCE, MATADOR) :

  • Contact cutané ou oculaire : irritations et sensations de brûlures.
  • Ingestion d’une forte dose : salivation, douleur à l’estomac, nausées, vomissements, maux de tête, étourdissements, fatigue, convulsions, perte de conscience.

Herbicide GRAMOXONE :

  • L’inhalation du produit et l’exposition par voie cutanée ou oculaire résultent généralement en des irritations importantes.
  • Ulcère de la langue, de la gorge et de l’œsophage accompagné de saignements, douleurs musculaires généralisées, nausées, vomissements, diarrhée, atteintes rénales et hépatiques, dommages pulmonaires (fibrose) et insuffisance respiratoire.

Herbicides 2,4-D et SIMAZINE :

  • Gastroentérite, nausées, vomissements, diarrhée, étourdissement, faiblesse, anorexie, léthargie, raideurs ainsi que faiblesses et fibrillations musculaires, pouls irrégulier et complications respiratoires.

Herbicides ROUND-UP et DUAL :

  • Irritation de la peau, des yeux et parfois des voies respiratoires.

Fongicides dithiocarbamates (ex. : DITHANE, MANZATE) :

  • Irritant pour la peau, les yeux et les voies respiratoires.
  • Ingestion d’une forte dose : nausée, vomissements et diarrhée.
  • Combinée à une consommation d’alcool : rougeur de la figure, transpiration, troubles respiratoires, douleurs à la poitrine, vomissements et chute de tension artérielle.

Fongicides CAPTAN et MAESTRO :

  • Irritant pour la peau, les yeux et pour le système respiratoire.
  • Ingestion d’une forte dose : nausée, vomissements et diarrhée.

Composés de cuivre (ex. : sulfate de cuivre tribasique et bouillie bordelaise) :

  • Irritant pour la peau, les yeux et les voies respiratoires.
  • Peut causer la nausée, des vomissements et des douleurs intestinales.

Soufre :

  • Irritant pour la peau, les yeux et les voies respiratoires. Peut causer de la diarrhée.

Si vous avez besoin d’une aide médicale immédiate, appelez le 911.

Pour toute autre aide médicale ou si vous soupçonnez une intoxication par des pesticides, même mineure, contactez le Centre antipoison du Québec :

CENTRE ANTIPOISON (24 heures par jour) :
1-800-463-5060

Afin de pouvoir fournir l’information, ayez en main l’étiquette du produit ayant causé l’intoxication (le registre de traitements, s’il a été partiellement rempli au préalable, peut vous aider à déterminer quel produit peut être en cause si l’intoxication survient en cours d’application).

Si vous devez laisser seule une personne inconsciente pour un moment (pour appeler de l’aide) :

  • Placez la personne en position latérale de sécurité tel qu’illustré ci-après, étendue sur le côté avec le genou du dessus replié vers l’avant.

personne inconsciente en position latérale

En cas d’intoxication par contact cutané (par la peau) :

  • Enlevez rapidement les vêtements souillés en prenant des précautions, notamment en portant des gants.
  • Lavez abondamment la peau à l’eau et au savon.

En cas d’intoxication par inhalation :

  • Sortez la personne incommodée des lieux contaminés en prenant les précautions d’usage et en portant, si nécessaire, un masque respiratoire.
  • Pratiquez la respiration artificielle (bouche à bouche) si la personne présente des problèmes respiratoires (coloration bleutée des lèvres) en attendant l’arrivée d’un médecin ou le transport à l’urgence. Il peut être préférable d’utiliser un masque de poche muni d’une valve antiretour ou un ballon-masque de façon à éviter d’entrer en contact avec les substances chimiques ayant intoxiqué la victime dans le cas de pesticides très toxiques.

En cas d’intoxication par contact oculaire :

  • Dans le cas d’éclaboussures dans les yeux, laver abondamment avec de l’eau tiède (idéalement une solution isotonique) pendant au moins 15 minutes, en gardant les paupières ouvertes.
  • À cet effet, les travailleurs devraient avoir un accès rapide à une douche oculaire sur les lieux de travail.

En cas d’intoxication par ingestion :

  • Le Centre antipoison vous donnera les indications à suivre.
  • À moins que les professionnels du Centre antipoison ne vous l’indiquent, évitez de faire vomir la personne intoxiquée surtout si :
    • elle est somnolente, inconsciente ou en convulsions;
    • elle a absorbé une formulation de pesticide contenant des hydrocarbures (huile, solvant, etc.);
    • elle a absorbé un pesticide corrosif (squelette de la main sur l’étiquette du produit) ou un agent moussant (surfactant, savon, détergent, etc.)

 

Cette fiche est une mise à jour de la fiche originale du Guide de référence en production fruitière intégrée à l’intention des producteurs de pommes du Québec 2015. © Institut de recherche et de développement en agroenvironnement. Reproduction interdite sans autorisation.

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Fiche 33

Paul-Émile Yelle

 

nouvelle parcelle

L’implantation de nouvelles parcelles de verger, que ce soit dans de nouveaux sites ou en remplacement de parcelles arrachées, demande une excellente planification dont il ne faut négliger aucune étape. Les investissements sont importants, autant bien le faire! Comme la pomiculture est une production pérenne, les conséquences négatives de mauvaises décisions pourront hanter le pomiculteur durant des dizaines d’années. En contrepartie, la mise en place des meilleures pratiques permettra des bénéfices qui se répéteront année après année. En ce sens, les considérations reliées au site sont essentielles à la production fruitière intégrée, où la durabilité économique est indissociable de la durabilité environnementale.

 

Un sol bien drainé

sol bien drainé

Le choix d’un site propice est le point de départ de la réussite. Il faut déterminer les bons sites notamment en fonction d’un bon égouttement. Les types de sols les plus propices aux pommiers, assez grossiers, ont tendance à bien s’égoutter naturellement. Des sols plus loameux, qui sont plus lourds, de même que certains sites à topographie irrégulière, pourront nécessiter un drainage supplémentaire. Pour en apprendre davantage, consultez le guide du CRAAQ L’implantation d’un verger de pommiers, aux sections « Le sol » et « Le drainage » dans les chapitres « Choix du site » et « La préparation du terrain », respectivement.

 

Des portes-greffes adaptés

L’utilisation de porte-greffes appropriés, c’est-à-dire adaptés au sol et au climat du site et au système de conduite envisagé (densité, système) est primordiale. La majorité des porte-greffes nains et semi-nains sont précoces, productifs et bien adaptés à notre climat; toutefois, certaines combinaisons porte-greffe/cultivar sont à éviter. De plus, la sensibilité, la tolérance ou la résistance des porte-greffes aux maladies telles la pourriture du collet ou la brûlure bactérienne doivent être considérées.Un chapitre complet du guide L’implantation d’un verger de pommiers est consacré aux porte-greffes; consultez-le pour des choix éclairés.

Il est aussi conseillé d’utiliser les techniques de plantation appropriées, comme la profondeur de plantation relativement au point de greffe : celui-ci doit être à 10-15 cm au-dessus du sol pour assurer une meilleure uniformité du gabarit des arbres.

profondeur de plantation

Pour plus de précision selon le type de plantation, voir le feuillet « La profondeur de plantation » du chapitre « La plantation » du guide L’implantation d’un verger de pommiers.

 

Une densité appropriée

densité de plantation

Établir la densité optimale d’une nouvelle plantation est une décision complexe. De plus, le choix final aura des conséquences importantes sur l’équilibre entre la croissance végétative et la production de fruits des arbres, ainsi que sur la durabilité et la rentabilité de la parcelle. Plusieurs facteurs sont à considérer, incluant la fertilité, la profondeur du sol et le climat. La vigueur varie d’un cultivar à l’autre et les plus vigoureux nécessitent plus d’espace. Il en va de même pour les porte-greffes.

L’expérience ainsi qu’une bonne connaissance des différents secteurs de son verger, incluant les résultats obtenus avec des plantations antérieures, donnent une très bonne indication des distances à prévoir. Les nouveaux systèmes de conduite, favorisant une précocité accrue et permettant des densités plus élevées, remettent en question des pratiques acquises dans des plantations âgées d’à peine plus de dix ans. Le but visé est d’obtenir des rendements supérieurs grâce à une utilisation optimale de la lumière. Cela est possible si les pommiers occupent rapidement l’espace prévu et produisent assez de fruits pour éviter une croissance excessive.

Les situations à éviter sont :

  • une densité trop faible où des espaces vides demeurent entre les arbres, amenant un gaspillage de main d’œuvre et d’intrants;
  • une distance insuffisante entre les pommiers, qui se traduira par une croissance excessive dans la tête des arbres ce qui réduira la pénétration de la lumière;
  • une densité trop élevée, qui nécessitera une taille excessive et répétée quand les arbres seront à maturité, réduisant la productivité et la qualité des fruits.

Des outils d’aide à la décision pour la densité se retrouvent dans le guide L’implantation d’un verger de pommiers :

  • les figures 4 et 5 et le tableau 1 du chapitre « Porte-greffes »;
  • la section « L’espacement » du chapitre « Les modes de conduite et l’espacement ».

 

De jeunes arbres de qualité

rangs de jeunes pommiers

Une attention particulière à la qualité agronomique et sanitaire des jeunes arbres à planter est de mise. Les critères pertinents au choix d’un arbre de qualité, notamment l’absence de maladie et la certification, sont décrits en page 3 du chapitre « La plantation » du guide L’implantation d’un verger de pommiers. Des informations pertinentes à l’impact et à la prévention des maladies racinaires et virales se retrouvent aux fiches 107 et 110.

 

La sensibilité à la tavelure

Il est conseillé d’éviter de planter une proportion importante de cultivars très sensibles à la tavelure, tels McIntosh, Lobo, Vista Bella ou Jersey Mac, dans le but de réduire le nombre de traitements fongicides. Des cultivars moins sensibles tels Spartan ou Honeycrisp, entre autres, nécessiteront moins de traitements. Pour plus d’informations pertinentes sur ce sujet, consultez la fiche 101.

 

La localisation des cultivars d’été

Les cultivars d’été seront plantés en bordure du verger pour faciliter le contrôle de certains ravageurs, tels le charançon de la prune ou la mouche de la pomme, ce qui permettra de réduire la pression des ravageurs dans le centre et de recevoir moins d’insecticides et acaricides. Des informations plus détaillées à ce sujet se retrouvent dans les fiches 63, 72 et 98.

 

La préparation du site

Les pommiers plantés dans un sol bien préparé sont généralement plus précoces et productifs. Il est recommandé de préparer les sites au moins un an à l’avance pour en améliorer entre autres la fertilité et la qualité microbiologique (ex. absence de nématodes et de pathogènes). Il est recommandé de consulter et de suivre les démarches recommandées au début du chapitre sur « La planification de la plantation », ainsi que dans le chapitre sur « La préparation de terrain » dans le guide L’implantation d’un verger de pommiers. Toutes les normes en vigueur pour les épandages telles que décrites dans la fiche 16 doivent être respectées lors de la préparation du site.

terrain en friche

 

L’écoulement de l’air froid

Sous notre climat, le froid est un facteur contraignant. Il peut se manifester entre autres par un gel tardif au printemps, avant ou pendant la floraison, ou par un gel hivernal des tissus, qui entraînent le dépérissement des arbres. L’écoulement de l’air froid devra être favorisé dans les nouveaux sites pour diminuer les risques de gel des parties aériennes. Pour obtenir plus d’informations à ce sujet, il est recommandé de voir le feuillet intitulée « La pente » ainsi que la figure 3 dans le chapitre sur « Le choix du site » du guide L’implantation d’un verger de pommiers.

 

L’évaluation des risques environnementaux

La fragilité environnementale de certains milieux ou de certains sites doit être prise en compte en évitant de planter dans des emplacements présentant des risques. Par exemple, même si ce n’est pas toujours spécifiquement interdit par une loi ou un règlement, il n’est pas recommandé de planter des pommiers près d’un milieu humide, d’un cours d’eau ou d’une nappe phréatique, car il y a un risque potentiel de contamination lors des traitements et des épandages. Il en va de même pour l’environnement humain en milieux habités.

L’étape de la plantation n’est pas la seule présentant un impact sur le milieu environnant. Lors d’un défrichage (là où c’est permis) ou d’arrachage de vergers existants dans le but d’une replantation, une évaluation des risques d’érosion doit se faire préalablement. Plusieurs aspects environnementaux sont réglementés et il faut se conformer à ces exigences qui sont décrites dans les fiches 12 et 16.

 

La proximité et la disponibilité des marchés

Les choix des cultivars et de la localisation des vergers doivent prendre en compte cette composante essentielle au succès d’une plantation. La rentabilité n’est pas seulement fonction de la productivité. Les fruits produits doivent posséder les qualités requises par les marchés actuels. De plus, les superficies envisagées pour différents cultivars et les volumes produits qui en découlent doivent tenir compte des excédents potentiels par rapport à la demande.

Par exemple une bonne stratégie est de privilégier les cultivars pour lesquels une demande à la hausse est anticipée à moyen terme, et de favoriser les porte-greffes précoces pour combler rapidement ces besoins. Pour la production destinée à l’emballage ou aux réseaux de grande distribution, des localisations trop périphériques sont à éviter pour épargner les frais de transport prohibitifs. Les considérations quant au marketing sont décrites au chapitre « La planification de la plantation » du guide L’implantation d’un verger de pommiers.

Ce contexte commercial est essentiel pour les ventes en vrac, mais il est tout aussi important pour la vente directe; pour de tels projets il faut anticiper de façon réaliste la période de vente et l’achalandage potentiel. Beaucoup de documents sont disponibles pour mieux orienter la planification de la vente directe. À signaler en particulier, le Pense-bête de l’agrotourisme à l’adresse : http://www.mapaq.gouv.qc.ca/fr/Productions/agrotourisme/Pages/pense_bete.aspx.

Pense-bête de l'agrotourisme

Plusieurs références, textes et présentations sont aussi accessibles sur le site d’Agri-Réseau sous le sujet « Vente en circuits courts » dans « Commercialisation et marketing » du domaine Marketing agroalimentaire, répertoriés à l’adresse suivante : http://www.agrireseau.qc.ca/Marketing-Agroalimentaire/navigation.aspx?sid=1847&pid=0&r&p=1.

 

La prise en compte du climat et la gestion des vents

Le climat des différentes régions ou localités est le principal facteur à considérer pour la localisation de nouveaux vergers. L’absence de vergers dans certaines régions reflète souvent des contraintes climatiques importantes. Le choix des cultivars et porte-greffes se fera lui aussi à la lumière des contraintes climatiques. Les chapitres sur « Les cultivars » et « Les porte-greffes » dans le guide L’implantation d’un verger de pommiers caractérisent la rusticité des différentes variétés et porte-greffes.

Lors de la planification d’une nouvelle plantation, il faut prévoir l’espace nécessaire à l’implantation d’une haie brise-vent. De plus, il est idéal de planter cette haie avant de planter les pommiers, afin que sa hauteur soit au moins égale à celle de la plantation. Un brise-vent en bordure du verger favorisera notamment l’activité des insectes pollinisateurs et réduira la dérive des bouillies de pulvérisation. Les nombreux bénéfices des brise-vents bien positionnés incluent :

  • une diminution de la chute prématurée des pommes, due à la diminution des vents;
  • une meilleure pollinisation, permettant aussi une meilleure conservation des fruits;
  • une protection contre le gel hivernal;
  • surtout, une efficacité accrue des applications de pesticides.

Le guide de la Fédération Des haies brise-vent pour réduire la dérive des pesticides en verger présente des recommandations sur la planification des installations des haies en verger. Celui-ci propose aussi des modèles ainsi que des exemples d’aménagement des haies et termine par quelques méthodes simples d’entretien pour une haie efficace.

Plusieurs conditions à respecter lors de l’implantation d’un brise-vent sont décrites au chapitre sur la « Préparation du terrain » du guide L’implantation d’un verger de pommiers. Parmi les contraintes à considérer, il faut choisir une orientation et une distance qui éviteront de porter ombrage aux pommiers. Le brise-vent devra également être assez poreux et planté à une bonne distance des pommiers pour éviter les accumulations excessives de neige.

Il faut éviter de localiser les brise-vents en bas des pentes, mêmes légères, où ils empêcheraient l’écoulement de l’air froid. La présence de boisés à proximité de la plantation peut aussi assurer un contrôle naturel du vent. Dans de telles situations, il faut toutefois faire l’éradication des arbres fruitiers sauvages présents (se référer à la fiche 65).

 

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Fiche 34

Paul Émile Yelle et Gérald Chouinard

 

Renouvellement continu des pommiers

Des pommiers bien entretenus et adaptés au climat peuvent demeurer productifs durant des décennies. Toutefois, le renouvellement des parcelles de verger va s’imposer pour d’autres raisons que leur âge.

pomme

Les variétés plantées depuis un certain temps peuvent devenir obsolètes et perdre la faveur des consommateurs. D’autres, très populaires et faciles à produire, peuvent présenter un excès de production. Une offre excessive d’un produit sur le marché entraîne à long terme une situation de bas prix récurrents. Souvent, ce sont les systèmes de production qui deviendront périmés. Par exemple, il sera de plus en plus difficile de répondre aux critères de couleur et de calibre avec des arbres trop vigoureux et mal adaptés à une disponibilité réduite de main-d’œuvre. Enfin, plus les années s’accumulent, plus les arbres auront enduré différents sévices hivernaux et attaques de maladies et autres ravageurs, réduisant ainsi leur productivité et accentuant leur mortalité.

Afin de ne pas se retrouver avec un trop grand nombre de parcelles en voie de désuétude, il faut prévoir un renouvellement régulier de celles-ci. Il est recommandé de viser un taux annuel moyen de 4 %. Idéalement, de 4 à 12 % des plantations doivent être renouvelées sur un cycle de un à trois ans. Les pomiculteurs qui demeurent à jour dans leurs plantations sont souvent ceux qui réussissent mieux dans un contexte difficile. Quelques références à ce sujet se retrouvent dans le chapitre « La planification de la plantation » du guide L’implantation d’un verger de pommiers.

 

Éradication des foyers potentiels de contamination phytosanitaire

Lors de l’implantation d’un nouveau site ou du renouvellement d’une parcelle, ou même pour des sites déjà en place, il est fortement recommandé d’éliminer les arbres et arbustes favorisant la présence de ravageurs. Il s’agit d’une mesure élémentaire de contrôle de plusieurs espèces d’insectes et de maladies. Par exemple, plusieurs espèces peuvent être atteintes par la brûlure bactérienne et, en l’absence de soins ou de traitements, celles-ci contribuent à la propagation de cette redoutable maladie.

Il faut donc s’assurer de l’absence ou de l’élimination (avec les autorisations appropriées) des espèces susceptibles. Il est préférable de limiter la présence de pommiers, pruniers, cerisiers, aubépines, sorbiers, amélanchiers ou des pommetiers non traités, idéalement sur une distance de 60 à 100 m autour du verger (ou tout au moins de 40 à 60 m dans une première approche avec votre voisin s’il y a lieu!) Des précisions additionnelles à ce sujet se retrouvent dans les fiches 65, 101 et 106.

 

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Fiche 35

Paul Émile Yelle

 

Prévention de la compaction

Une des importantes composantes de la qualité d’un sol est sa structure. Une structure adéquate du sol comporte une bonne agrégation des particules qui le composent et favorise l’aération et l’égouttement du sol. Les autres bénéfices d’une bonne structure sont de faciliter le développement du système racinaire et de permettre un meilleur mouvement capillaire de l’eau vers la surface et les racines. L’apport et le maintien de la matière organique contribuent de manière importante à une bonne structure de sol. Pour de plus amples informations, se référer à la rubrique « Les amendements organiques » du chapitre « Préparation du terrain » dans le guide L’implantation d’un verger de pommiers.

Le maintien d’un couvert végétal favorise la conservation de cette matière organique et favorise aussi directement la structure du sol, par son système racinaire. Toutefois, l’absence de travail du sol une fois le verger implanté peut jouer dans les deux sens. D’une part, le risque de détériorer la structure du sol est limité; par contre, il devient difficile d’améliorer un sol dégradé en utilisant des pratiques d’aération par le travail du sol.

La compaction, définie comme le tassement des particules de sol au détriment de la présence de l’air, est le phénomène qui menace le plus la bonne structure des sols dans un verger. La circulation dans le verger avec des équipements relativement lourds à des moments où le sol est humide favorise cette détérioration. Les types de sols plus lourds, c’est-à-dire les sols argileux et loameux, y sont plus vulnérables que les sols graveleux et sableux.

Les risques de compaction peuvent être réduits en utilisant les chemins de ferme au lieu des allées du verger pour le déplacement des machineries lourdes. Aussi, lorsque le sol du verger est imbibé d’eau, il n’est pas recommandé de remplir le réservoir du pulvérisateur à plus de la moitié de sa capacité. Enfin, lors d’une replantation, le passage d’une sous-soleuse pour aérer ou décompacter le sol, particulièrement sous les allées, est recommandé. Pour plus d’informations à ce sujet, consultez le chapitre « Préparation du terrain » du guide L’implantation d’un verger de pommiers.

 

Réduction de l’érosion

L’érosion se produit lorsque les couches superficielles du sol, les plus riches en matière organique et les plus fertiles, sont perdues soit sous l’effet du ruissellement ou sous l’effet du vent.

Différentes méthodes peuvent être utilisées pour réduire l’érosion du sol. Les méthodes suivantes sont détaillées dans la fiche 33 :

  • dans les zones exposées aux vents dominants : implanter un brise-vent;
  • dans les blocs en préparation : éviter de laisser les sols en jachère à nu pendant l’hiver;
  • dans les zones de forte pente : laisser s’établir un couvert végétal sous les pommiers avant l’arrivée de l’hiver, en limitant les traitements herbicides sur le rang à partir de la mi-saison.

Toutefois, une des principales façons de contrôler l’érosion est d’implanter et de maintenir des allées engazonnées. Établir un couvert végétal dans les entre-rangs facilite également les passages avec la machinerie, contrôle l’humidité et la température du sol et réduit la présence de mauvaises herbes comme le plantain et le trèfle (qui sont des foyers de propagation pour les tétranyques à deux points), le pissenlit (qui attire les abeilles au détriment des fleurs du pommier) et plusieurs espèces envahissantes qui peuvent ensuite coloniser l’espace sous le rang et y soutirer l’eau et les éléments nutritifs du sol.

allée engazonnée

Les mélanges de graminées sont particulièrement recommandés. Des mélanges à croissance limitée (50 % de ray-grass vivace, 30 % de fétuque dressée et 20 % de fétuque rouge) peuvent être favorisés pour réduire les besoins de fauchage. Il importe de respecter certaines conditions afin de permettre l’implantation du couvre-sol :

  • La germination des semences à gazon est meilleure en sol humide et sous des températures fraîches.
  • Les périodes idéales pour semer sont donc de la fin avril à la mi-mai et de la fin août à la mi-septembre.
  • L’avoine peut être utilisée comme plante-abri lors du semis afin de limiter l’établissement de mauvaises herbes indésirables et difficiles à réprimer, tels le chiendent et le jargeau.
  • Il est recommandé d’éviter la présence de légumineuses (trèfles, luzerne) dans le mélange de semences. Quoique leur capacité à fixer l’azote présente un attrait, elles sont susceptibles de favoriser la présence de certains ravageurs, comme la cicadelle de la pomme de terre et la cérèse buffle.

Plus d’informations sur l’engazonnement sont disponibles au chapitre « La plantation » du guide L’implantation d’un verger de pommiers.

 

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Fiche 36

Paul Émile Yelle

 

Système d’irrigation

L’enracinement de faible profondeur des porte-greffes nanisants utilisés dans les plantations à moyenne ou haute densité limite la réserve d’eau à laquelle ils ont accès dans le sol. De surcroît, les sols légers recherchés pour les vergers (voir la fiche 33) ont une capacité de rétention d’eau limitée.

Compte tenu de ces contraintes, la mise en place d’un système d’irrigation permet un meilleur développement des jeunes arbres et un meilleur calibre des fruits. Les systèmes d’irrigation positionnés au sol utilisent l’eau de façon plus efficace que les systèmes par aspersion et sont donc ceux recommandés en PFI dans les nouvelles parcelles de pommiers nains ou semi-nains. Ces systèmes assureront une croissance régulière des arbres et des fruits durant toute la saison, indépendamment des épisodes de sécheresse.

irrigation

 

Appareils de mesure et détermination des besoins en eau

Les besoins réels en eau d’irrigation peuvent être déterminés par deux méthodes différentes, qui doivent idéalement être utilisées toutes les deux :

  • le maintien d’un taux d’humidité minimal dans le sol, mesuré à l’aide de différents types d’appareils, tels les tensiomètres et autres sondes électriques;
  • le calcul du bilan hydrique, qui comptabilise les précipitations et l’évapotranspiration.

tensiomètre

Tensiomètre

 

Prévention de contamination de la source d’eau

Les systèmes d’irrigation peuvent être utilisés pour acheminer des engrais dans la zone racinaire. Dans ce cas, il faudra que le système d’irrigation soit doté d’un dispositif anti-refoulement pour prévenir la contamination de la source d’eau par les engrais (voir le règlement sur les exploitations agricoles dans la fiche 16).

Le chapitre « L’irrigation » du guide L’implantation d’un verger de pommiers présente des informations complètes sur l’irrigation, la conception et la mise en place des systèmes de même que sur leur conduite.

 

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