Qui est-ce à gauche?

Il s’agit non pas du charançon de la prune, mais du charançon de la pomme. Mais malgré son nom,  le charançon de la prune (à droite) est beaucoup plus commun et de très loin le plus problématique des deux dans les vergers de pommiers du Québec. Le charançon de la pomme a un rostre (bec) beaucoup plus  long et il est plus petit que son cousin tant redouté. Les deux espèces ont un cycle de vie similaire.

 

La température pendant la période suivant l’éclosion des fleurs est un facteur déterminant du risque d’infection par le feu bactérien. Les éclosions du 15 au 19 mai dans les régions autour de Montréal ont eu lieu dans des conditions peu propices à la maladie. Quand le risque est très faible, les fleurs ne sont mêmes pas représentées sur le graphique de RIMpro. La saison des infections sur fleurs n’est pas terminée pour autant. Dans les vergers où des nouvelles fleurs ouvrent demain le 20 mai, restez à l’affût d’une possible infection vers le 22 ou 23 mai.

DÉVELOPPEMENT DES POMMIERS
(F. Pelletier)

En date du 17 mai, les derniers stades observés (cultivar ‘McIntosh’) dans les différentes régions pomicoles sont les suivants :
  • La « pleine floraison » a été atteinte le 14 mai en Montérégie et le 15 mai dans les autres régions les plus hâtives (sud-ouest, Missisquoi, Laurentides).
  • Le stade « bouton rose avancé » a été atteint le 15 mai en Estrie dans les sites les plus chauds et la floraison a débuté le 16 mai.
  • Le « bouton rose » a été atteint le 17 mai dans les sites les plus chauds de la région de Québec.
Avec la vague de chaleur de la semaine dernière, la floraison se déroule en accéléré. Le stade « calice » est prévu pour le 20 mai dans les sites les plus chauds en Montérégie et entre le 21 et 24 mai dans les autres régions où la floraison est en cours. Dans la région de Québec, la floraison devrait débuter à la fin de la semaine (voir le sommaire en fin de communiqué pour l’ensemble des prévisions et observations par région).

Image Agri-Réseau

Apparition du stade calice sur les premiers bouquets de ‘McIntosh’, le 17 mai à Saint-Bruno. G. Chouinard, agr. (IRDA)

 

SURVIE DES ASCOSPORES SUR FEUILLAGE SEC 
(V. Philion)

Les ascospores de tavelure éjectées à la fin des pluies peuvent subsister un certain temps à la surface du feuillage qui sèche. Le temps de survie sur le feuillage a longtemps été sous-estimé. On sait maintenant qu’une proportion des spores peut survivre 24 h ou plus et que le retour de la pluie peut permettre leur infection. Le modèle RIMpro représente la mortalité des spores par une baisse graduelle du « nuage blanc » de spores en attente d’infection. Quand l’inventaire des spores survivantes n’est pas à zéro au moment d’une nouvelle pluie, la ligne rouge qui augmente reflète l’infection des spores restantes. L’infection des spores arrivées avec la nouvelle pluie commence plus tard et la ligne rouge augmente plus rapidement au moment où ça arrive.

Comme pour tous les modèles, l’approximation de la survie n’est pas mauvaise, mais n’est pas parfaite. Lors de grosses éjections, la fraction des spores qui restent actives peut générer une infection avec une valeur RIM assez élevée, mais probablement aussi un peu exagérée. Ne pas considérer la survie prolongée des spores peut mener à des cas de tavelure inexpliqués, mais exagérer la survie augmente le nombre de traitements. Dans l’exemple présenté ci-dessous, quelques spores éjectées le 17 mai en soirée survivent jusqu’au 19 mai au matin. Ce portrait est probablement trop conservateur et seules les spores du 19 mai sont à craindre.

 

COCKTAIL CRÉATIF NON RECOMMANDÉ : BICARBONATE + CUIVRE
(V. Philion)

Le mélange de bicarbonate (B2K) et de cuivre réduit l’efficacité en protection du cuivre, réduit l’efficacité en postinfection du bicarbonate et augmente la roussissure. Les différences de pH entre les deux produits expliquent probablement l’inefficacité de cette approche.

 

GRÊLE et FEU BACTÉRIEN
(V. Philion)

Les épisodes de temps violent, et en particulier la grêle, transportent rapidement les bactéries et créent des blessures qui favorisent l’infection. Une application rapide de streptomycine (moins de 4 h suivant l’infection) est efficace pour limiter les dégâts. Quand ce traitement n’est pas possible, un traitement de APOGEE/KUDOS est une option à considérer.

Un traitement avec le régulateur de croissance APOGEE/KUDOS dans les jours suivant une tempête de grêle est recommandé pour trois raisons : pour ralentir la progression du feu, limiter la poussée de croissance des arbres qui survient quand les arbres sont endommagés et ainsi limiter la perte des bourgeons floraux sur le bois de 2 ans. Ce dernier effet permet de régulariser la production dans l’année suivant la grêle.

 

INSECTES et ACARIENS
(F. Pelletier)

La punaise terne a encore été active dans certains sites lors des journées chaudes de la fin de semaine dernière. Selon le modèle prévisionnel du Réseau, le pic de captures a été atteint entre le 11 et le 13 mai dans la région de Québec alors que l’activité de l’insecte tire à sa fin dans les autres régions.

Après avoir été observée la semaine dernière en Montérégie, l’éclosion des œufs du tétranyque rouge devrait avoir débuté ces derniers jours également dans la région de Québec, selon le modèle prévisionnel. En Montérégie, la présence de tétranyques à deux points et de McDaniel (œufs et formes mobiles) ainsi que de leurs prédateurs naturels (agistèmes et phytoséiides) a aussi été rapportée par des collaborateurs du Réseau.

Les premières captures d’hoplocampe ont été observées au cours des derniers jours dans plusieurs régions (Montérégie-Est et Ouest, Laurentides, Estrie).

Les températures chaudes observées certaines nuits durant la dernière semaine ont permis au charançon de la pruned’amorcer sa migration printanière vers les pommiers. Un spécimen a été capturé en verger la semaine dernière en Montérégie-Ouest. Le charançon débute sa période de ponte au stade de la nouaison qui, selon les prévisions actuelles, serait atteint le 24 mai (cv. ‘McIntosh’) dans les régions les plus hâtives.
La présence de chenilles de tordeuse à bandes obliques et autres chenilles printanières (noctuelle du fruit vert, arpenteuse, livrée) sur les nouvelles pousses ou bourgeons est rapportée. Dans la plupart des cas, aucune intervention n’a encore été recommandée, mais quelques sites, notamment en régie biologique, ont atteint le seuil d’intervention.

Aucune capture de carpocapse n’est rapportée pour le moment, mais le début du vol des papillons devrait commencer dans la prochaine semaine dans les régions les plus hâtives.

 

STRATÉGIES POSTFLORALES CONTRE LES INSECTES ET LES ACARIENS
(G. Chouinard)

Stratégie d’intervention globale 

Une seule application d’insecticide bien ciblée (qu’on appelle couramment le « traitement du calice ») est l’approche la plus profitable pour la gestion des insectes, une fois la floraison terminée. C’est un traitement clé pour plusieurs ravageurs importants du pommier (charançon, punaise de la molène, tordeuses, cicadelles, hoplocampe, mineuses et cochenilles). Le moment exact de l’application (stades « calice » ou « nouaison ») dépendra toutefois des espèces présentes dans votre verger et déterminées par le dépistage. Consultez la fiche 69 du Guide de production fruitière intégrée (Guide de PFI) pour les détails sur la stratégie à adopter.

Les principes suivants s’appliquent toujours :

  • Pendant l’été, favorisez des insecticides sélectifs plutôt qu’à large spectre. Ces derniers sont également toxiques pour les prédateurs naturels. Leur utilisation doit donc être évitée autant que possible après la floraison, pour ne pas amplifier ou créer des problèmes d’acariens, de mineuses ou de pucerons.
  • Utilisez toujours la « dose minimale efficace » permettant de bien réprimer les ravageurs tout en minimisant l’impact sur les organismes utiles.

Stratégies d’intervention spécifiques 

  • Carpocapse : il est encore possible d’installer des diffuseurs pour la confusion sexuelle, bien qu’il soit plus difficile de le faire à cette période de l’année (voir les communiqués précédents). Pour ceux qui ne pratiquent pas la confusion sexuelle, nous vous tiendrons informés des périodes propices pour les pulvérisations estivales.
  • Charançon de la prune : aucun dommage n’est à craindre avant la nouaison. Comme il s’agit d’un redoutable ravageur, il est cependant primordial d’intervenir avant l’apparition des dégâts, soit une première fois entre le stade « calice » et la nouaison, et en applications localisées par la suite, selon les résultats du dépistage. La stratégie de lutte est résumée à la fiche 72 du Guide de PFI. Pour votre premier traitement, intervenez en postfloral lorsque des périodes favorables à l’activité sont prévues par le modèle (dès le 20 mai en Montérégie-Ouest, si la floraison est terminée). Pour les interventions suivantes, la stratégie de dépistage est résumée à la fiche 65. Consultez le rapport Cipra, généré périodiquement sur notre page des modèles, pour suivre la situation en fonction des prévisions météo; vous pouvez aussi consulter le modèle en direct au besoin.
  • Hoplocampe : il est normal que vos pièges à hoplocampe soient peu efficaces durant la floraison. Continuez la surveillance jusqu’à la nouaison.
  • Tordeuse à bandes obliques et acariens : consultez les communiqués précédents.

 

ÉCLAIRCISSAGE 
(G. Chouinard)

Les bénéfices (physiologiques et phytosanitaires) de l’éclaircissage sont bien connus (voir la fiche 43 du Guide de PFI), de même que les défis que cette opération peut représenter. Selon les cultivars, les traitements d’éclaircissage peuvent débuter dès le stade « calice », bien que l’effet éclaircissant soit plus prononcé lorsque les fruits atteignent un diamètre d’environ 10 mm. Les cultivars difficiles à éclaircir, comme ‘Gala’ et ‘Honeycrisp’, peuvent nécessiter plusieurs passages et différents produits. Consultez le tableau de la fiche 43 pour les principales suggestions.
Ajustement des doses d’agents éclaircissants en fonction de la météo 
Des modèles bioclimatiques de type « bilan glucidique » peuvent être utilisés pour prédire la réponse des pommiers aux traitements d’éclaircissage. Le bilan glucidique mesure la capacité des pommiers à accumuler de l’énergie par la photosynthèse. Le bilan glucidique des pommiers calculé à partir de la météo des quelques jours précédant et suivant la date du traitement peut indiquer le besoin d’ajuster la dose des agents éclaircissants appliqués. Le modèle disponible en 2022 ainsi que les explications nécessaires sont accessibles via la page des données et de prévisions, sur la plateforme PFI du Réseau-pommier. Si vous êtes près de la frontière américaine, vous pouvez aussi consulter des prévisions d’ajustement de doses pour des endroits comme Chazy, NY ou South Hero, VT, sur le site de NEWA, où les mises à jour sont en continu; vous devrez alors y inscrire les dates de débourrement et de floraison de votre région.

Éclaircissage sans carbaryl

Un texte d’Evelyne Barriault sur l’éclaircissage sans carbaryl est aussi disponible sur la plateforme PFI du Réseau-pommier.

 

PULVÉRISATIONS À BAS VOLUME ET À FAIBLE DÉRIVE
(G. Chouinard et V. Philion)

Les pulvérisations à bas volume (< 350 l/ha) font de plus en plus d’adeptes en pomiculture. L’économie de temps qu’elles permettent est indéniable, mais qu’en est-il de leur efficacité? En fait, la qualité de la couverture du pesticide appliqué (c’est-à-dire la distribution de la bouillie sur la culture) est la principale chose à surveiller lorsqu’on abaisse le volume d’eau de la pulvérisation. Les producteurs qui observent une faible efficacité de leurs pulvérisations à bas volume (il y en a) doivent tout simplement s’assurer que leur pulvérisateur distribue la bouillie de façon équilibrée sur leurs pommiers, afin de rétablir l’efficacité de la pulvérisation. Rappelez-vous que même si appliquer plus d’eau (par exemple en traitant à plus basse vitesse) peut permettre de pallier partiellement une mauvaise couverture, l’eau n’est pas un pesticide. Vous ne devriez jamais chercher volontairement à utiliser une grande quantité d’eau pour vos pulvérisations. Le séchage plus lent des volumes élevés est même responsable d’une part des problèmes de phytotoxicité.

La réduction du volume de bouillie se réalise souvent en changeant les buses pour obtenir de très petites gouttelettes. Adopter cette approche sans tenir compte de la dérive est extrêmement dommageable pour l’environnement, pour la santé des humains en périphérie des vergers et pour l’image de l’industrie. Veillez plutôt à utiliser un pulvérisateur à distribution d’air optimisée, comme celui en démonstration dans les vergers vitrine, ou encore faites ajuster ou modifier votre pulvérisateur actuel, si possible. Vous bénéficierez alors de tous les avantages d’une pulvérisation comme elle devrait l’être : plus rapide, plus efficace, plus silencieuse et avec moins de dérive.

Vous aimeriez en savoir plus sur les pulvérisateurs de ce type (qu’on appelle aussi « Aircheck ») et peut-être en voir un en action? Des événements seront organisés à cette fin dans six vergers du Québec cet été : le 5 juillet à L’Islet, le 7 juillet à Sainte-Cécile-de-Milton, le 14 juillet à Mont-Saint-Grégoire, le 20 juillet à Oka, le 28 juillet à Hinchinbrooke et le 5 août à Compton. Mettez ces dates à votre agenda et surveillez votre courrier pour les détails, car en pomiculture, c’est en 2022 que ça se passe! 

 

OBSERVATIONS ET PRÉVISIONS DU RÉSEAU EN DATE DU 17 MAI
(F. Pelletier)

Cliquez ici pour consulter le sommaire préparé chaque semaine pour les différentes régions pomicoles.

 

POUR EN SAVOIR PLUS

Cliquez ici pour les messages téléphoniques des conseillers du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ), les dernières prévisions et les observations en temps réel dans les vergers pilotes du Réseau-pommier.

 

Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques.

Le mélange de bicarbonate (B2K) et de cuivre réduit l’efficacité en protection du cuivre, réduit l’efficacité en post infection du bicarbonate et augmente la roussissure. Les différences de pH entre les deux produits expliquent probablement l’inefficacité de cette approche.

Kunz S, Hinze M. Assessment of biocontrol agents for their efficacy against apple scab. In: Proceedings of the 16th International Conference on Organic Fruit Growing Internet 2014. Disponible sur :
https://www.ecofruit.net/wp-content/uploads/2020/04/9RP_Kunz_biocontrol_agents_p65-71-1.pdf

Les ascospores de tavelure éjectées à la fin des pluies peuvent subsister un certain temps à la surface du feuillage qui sèche. Le temps de survie sur le feuillage a longtemps été sous estimé. On sait maintenant qu’une proportion des spores peut survivre 24h ou plus et que le retour de la pluie peut permettre leur infection. Le modèle RIMpro représente la mortalité des spores par une baisse graduelle du “nuage blanc” de spores en attente d’infection. Quand l’inventaire des survivantes n’est pas à zéro au moment d’une nouvelle pluie, la ligne rouge qui augmente reflète l’infection des spores restantes. L’infection des spores arrivées avec la nouvelle pluie commence plus tard et la ligne rouge augmente plus rapidement au moment où ça arrive.

Comme pour tous les modèles, l’approximation de la survie n’est pas mauvaise mais n’est pas parfaite. Lors de grosses éjections, la fraction des spores qui reste active peut générer une infection avec une valeur RIM assez élevée, mais probablement aussi un peu exagérée. Ne pas considérer la survie prolongée des spores peut mener à des cas de tavelure inexpliqués, mais exagérer la survie augmente le nombre de traitement. Dans l’exemple présenté, quelques spores éjectées le 17 mai en soirée survivent jusqu’au 19 mai au matin. Ce portrait est probablement trop conservateur et seules les spores du 19 mai sont à craindre.

Les épisodes de temps violent et en particulier la grêle transportent rapidement les bactéries et créent des blessures qui favorisent l’infection. Une application rapide de streptomycine (moins de 4h suivant l’infection) est efficace pour limiter les dégâts. La dose minimale utile dans ces cas est de 1 kg/ha.

Quand ce traitement n’est pas possible, un traitement de Apogee/Kudos est une option à considérer.

Tiré du guide PFI =

Apogee/Kudos

Un traitement avec le régulateur de croissance dans les jours suivants une tempête de grêle est recommandé pour trois raisons : pour ralentir la progression du feu, limiter la poussée de croissance des arbres qui survient quand les arbres sont endommagés et ainsi limiter la perte des bourgeons floraux sur le bois de 2 ans. Ce dernier effet permet de régulariser la production dans l’année suivant la grêle.

La pluie prévue samedi risque de provoquer à la fois une infection de tavelure et de feu bactérien dans les vergers où l’éclosion des fleurs est déjà entamée.

En PFI, la plupart des fongicides sont compatibles en mélange avec la streptomycine. Il n’y a donc pas d’enjeu particulier. La seule exception dont il faut tenir compte est que le bicarbonate (B2K) est incompatible avec la streptomycine. La meilleure stratégie serait d’appliquer la streptomycine demain et d’appliquer le bicarbonate après l’infection.

En BIO, le portrait est plus compliqué. Dans les vergers traités à l’huile, il est risqué de traiter avec du soufre. Comme le cuivre peut aussi être phytotoxique pendant la floraison, le B2K devient un choix incontournable. Malheureusement, le B2K est incompatible avec la levure Blossom Protect utilisée pour réprimer le feu bactérien. Une stratégie possible :

Vendredi = Blossom Protect (Sera efficace pour les infections de feu bactérien prévue samedi et dimanche). Dans les vergers où l’huile n’a pas été appliquée, le mélange Blossom Protect et de soufre (ex. : KUMULUS) est pourrait vous protéger d’une partie de l’infection de tavelure.

Dimanche midi = B2K pour combattre la tavelure. Le traitement de B2K affectera très peu la performance du Blossom Protect si le traitement B2K est fait 48h après la levure. Ne tardez pas trop le traitement contre la tavelure.

 

Une partie de la floraison des poiriers et des pommiers aura lieu cette année pendant une période propice au développement du feu bactérien. Au moment de l’ouverture des pétales, les bactéries sont toujours absentes des fleurs. Les insectes pollinisateurs contaminent les fleurs à mesure de leur éclosion, mais la population bactérienne de départ n’est pas suffisante pour causer une infection. Les bactéries doivent se multiplier et atteindre un seuil avant que le risque de feu soit appréciable.  Les bactéries sont favorisées par une température élevée, surtout la nuit quand l’humidité est élevée. Une pluie ou une rosée importante sont ensuite requis pour que les bactéries migrent dans la fleur pour causer une infection.

Comme les traitements (STREPTOMYCINE, BLOSSOM PROTECT) ne sont vraiment efficaces que sur les fleurs déjà écloses au moment du traitement, le moment du traitement devient rapidement un enjeu. Les traitements doivent avoir lieu après l’ouverture des fleurs à risque, mais maximum 24h avant l’infection (BLOSSOM PROTECT) ou le jour de l’infection (STREPTOMYCIN).

Pour éviter d’avoir à traiter chaque jour de nouvelles fleurs, il est bien de considérer que le temps minimum entre l’éclosion des fleurs et l’infection est de 36 h minimum.  Suivre les modèles et en particulier RIMpro permet d’espacer davantage les traitements. Les fleurs traitées sont protégées jusqu’à la fin de leur vie.

Les fleurs qui ouvrent aujourd’hui sont à risque d’infection samedi. Un traitement demain devrait couvrir les infections du 14 et du 15 mai. Le refroidissement prévu devrait atténuer le risque les jours suivants.

 

 

 

DEVELOPPEMENT DES POMMIERS 
(F. Pelletier)

En date du 10 mai, les derniers stades observés (cultivar ‘McIntosh’) dans les différentes régions pomicoles sont les suivants :

  • Le « prébouton rose » a été atteint le 8 mai dans les sites les plus chauds en Montérégie, le 9 mai dans la région de Missisquoi ainsi que le 10 mai dans les Laurentides. Ce stade sera atteint possiblement aujourd’hui (11 mai) dans les sites les plus hâtifs en Estrie.
  • Le « débourrement » a été atteint le 6 mai dans la région de Québec.

Le temps chaud accélère le développement des pommiers. Les prévisions du Réseau indiquent que le « bouton rose » sera atteint aujourd’hui (11 mai) et la pleine floraison dans 4-5 jours seulement (le 15 ou le 16 mai) dans les régions les plus hâtives et à la fin de la semaine prochaine en Estrie. Dans la région de Québec, le « débourrement avancé » devrait être atteint d’ici la fin de la semaine (voir le sommaire au bas de ce communiqué pour les prévisions et observations par région).

Le manque d’eau à ce temps-ci de la saison est préoccupant pour l’ensemble des régions pomicoles. Un manque d’eau à ce stade réduit la croissance et peut limiter non seulement le rendement potentiel pour cette année mais aussi celui de l’an prochain. Le guide L’implantation d’un verger de pommiers (disponible au CRAAQ) présente des informations complètes sur l’irrigation, la conception et la mise en place des systèmes de même que sur leur conduite.

INSECTES RAVAGEURS
(F. Pelletier)

L’activité de la punaise terne a été en hausse dans certains vergers ou secteurs de vergers particulièrement depuis le début de cette semaine et la hausse des températures. Des recommandations de traitements ont été faites pour quelques sites.

Les premières larves de tordeuses à bandes obliques (TBO) et autres chenilles printanières (noctuelle du fruit vert, arpenteuses, etc.) ont été observées par les collaborateurs du Réseau sur les nouvelles pousses ou bourgeons. À l’exception de quelques sites ayant atteint le seuil d’intervention, leur présence demeure à des niveaux faibles jusqu’à présent dans la majorité des vergers. Le début de l’éclosion des jeunes chenilles de spongieuses a également été observé au verger expérimental du Réseau à Saint-Bruno.

Aucune capture d’hoplocampe des pommes n’est rapportée pour le moment mais selon le modèle prévisionnel, les premières captures devraient être observées dans les prochains jours dans les régions les plus hâtives. Il est temps d’installer vos pièges à hoplocampe si ce n’est déja fait (fiche 68 du Guide de référence en production fruitière intégrée [Guide de PFI])!

La pose des diffuseurs pour la confusion sexuelle du carpocapse est complétée ou en cours dans plusieurs vergers.

Des populations de thrips du poirier sont observées dans les bourgeons floraux de nombreux vergers cette année. Les niveaux sont plus ou moins abondants selon le site. Les applications d’huile ont eu un effet sur les populations mais c’est un insecte à surveiller particulièrement dans les rangées de pommiers en bordure d’érablières.

Pour la punaise terne et l’hoplocampe, n’intervenez avant la floraison que si les seuils sont atteints. Pour les tordeuses, le dépistage des bourgeons floraux peut débuter au bouton rose, mais un traitement spécifique contre la TBO ne sera recommandé au calice que si le dépistage montre que le seuil d’intervention est dépassé. Pour la TBO seule, le seuil est de 3 % des bourgeons affectés. Consultez la fiche 74 du Guide de PFI.

ACARIENS
(G. Chouinard)

Le début de l’éclosion des œufs du tétranyque rouge a été rapporté par des collaborateurs du Réseau pour quelques sites en Montérégie. Selon le modèle prévisionnel, l’éclosion a débuté ou débutera d’ici jeudi dans la plupart des régions (sauf pour la région de Québec où l’écolsion est prévue en début de semaine prochaine).  Voir le sommaire en fin de communiqué pour l’ensemble des prévisions et observations par région.
Il n’est pas trop tard pour l’application d’huile. L’huile peut être appliquée avec succès contre les très jeunes stades du tétranyque rouge si toutefois les conditions météo sont idéales (plus de 20 ºC, peu de vent, pas de pluie dans les jours suivant l’application). De plus, pour éviter les risques de phytotoxicité, il est nécessaire de ne pas dépasser la moitié de la dose au prébouton rose (30 L/ha) et le quart de la dose au bouton rose (15-20 l/ha) et de respecter les délais préconisés avec les applications de captane (ex. : MAESTRO et CAPTAN). L’application à dose réduite perdra par contre son efficacité contre les cochenilles.

BLANC DU POMMIER : POUR NE PAS BROYER DU NOIR 
(V. Philion)

Consultez le dernier billet de V. Philion publié le 10 mai sur la plateforme PFI.

NOUVEAUTÉ : DES VIDÉOS SUR LES « NOUVEAUX » OUTILS DE LUTTE CONTRE LA TAVELURE
(G. Chouinard)

Ne manquez pas de visionner ces capsules qui démystifient trois pratiques à moindre risques : l’utilisation du bicarbonate de potassium, d’un broyeur à feuilles et d’un pulvérisateur à pression d’air optimisée. Produites par l’IRDA, ces capsules présentent les équipements nécessaires et les commentaires de producteurs, conseillers et experts du Québec. Ces outils ne sont peut-être pas véritablement ou entièrement nouveaux, mais ils sont assurément sous-utilisés. À ne pas manquer!

Image Agri-Réseau

RUCHES ET POLLINISATION
(G. Chouinard)

Les premières fleurs du cv. ‘McIntosh’ pourraient ouvrir dès le 13 mai dans les sites chauds de la Montérégie. La liste des apiculteurs qui offrent leurs services pour la pollinisation est disponible ici. Pour des conseils sur la pollinisation (nombre de ruches, arbres pollinisateurs, protection des abeilles, etc.), consultez la fiche 42 et la fiche 95 du Guide de PFI.

OPÉRATIONS DURANT LA FLORAISON
(G. Chouinard)

Prévenir l’intoxication des abeilles
Tout utilisateur de pesticides a le devoir de prendre les mesures nécessaires pour ne pas intoxiquer les abeilles. Ceci inclut notamment l’obligation légale de ne pas pulvériser un pesticide toxique aux abeilles dans un verger en fleurs, mais bien d’autres choses aussi, mentionnées à la fiche 95 du Guide de PFI. S’il est indispensable d’appliquer des pesticides pendant la floraison, il faut se limiter aux produits peu toxiques ou inoffensifs et le faire entre 19 h et 7 h, moment où les abeilles sont à la ruche. La toxicité des pesticides envers les abeilles est disponible sur l’affiche PFI, à la fiche 95 du Guide de PFI de même que sur le site Web de SAgE pesticides.

Destruction des réservoirs de ravageurs pendant la floraison 
Le début de la floraison est le temps idéal pour inspecter les alentours de votre verger afin de déceler les pommiers, les pruniers sauvages et les autres plantes de la famille des rosacées qui sont en fleurs et faciles à repérer. La plupart servent de réservoir à des insectes nuisibles tels que l’hoplocampe des pommes, le charançon de la prune, la mouche de la pomme et plusieurs autres, sans compter les maladies.  Pour en savoir plus, consultez la fiche 34 du Guide de PFI.

Les réservoirs à éliminer ne sont pas sur votre propriété?  Vous pouvez déposer une plainte pour les organismes nuisibles réglementés par la Loi sur la protection sanitaire des cultures à l’aide d’un formulaire en ligne sur le site Web du MAPAQ.

Contrôle de la vigueur
Que vous utilisiez APOGEE pour contrôler la vigueur de vos arbres ou pour mieux gérer le feu bactérien, n’oubliez pas que la première application se fait généralement à la floraison.

Carpocapse
La floraison est le moment idéal pour installer votre ou vos pièges à carpocapse. Le dépistage est une nécessité économique. La méthode de dépistage est décrite à la fiche 65 du Guide de PFI. Rappel concernant la confusion sexuelle: l’installation des diffuseurs doit se faire au plus tard à la floraison. Consultez le communiqué du 20 avril 2022 pour les détails.

Tordeuse à bandes obliques et autres tordeuses
Pour les tordeuses, le dépistage des bourgeons floraux peut commencer dès le stade « bouton rose », mais un traitement spécifique contre la tordeuse à bandes obliques (TBO) ne sera recommandé au stade « calice » que si le seuil d’intervention est dépassé selon le dépistage effectué. Pour la TBO seule, le seuil est de 3 % des bourgeons affectés. Consultez la fiche 74 du Guide de PFI.

Dépistage des acariens sur feuillage
Si vous n’avez pas pu ou ne prévoyez pas faire une application d’huile, il sera bientôt temps de commencer le dépistage sur le feuillage. Les seuils d’intervention proposés dans le Guide de PFI (fiche 65) peuvent être modulés en fonction du nombre d’œufs, de la vigueur des arbres, de l’importance de la récolte et de tout stress hydrique ou climatique.

ÉCLAIRCISSAGE : ÇA COMMENCE DÈS LA FLORAISON!
(E. Barriault)

Pour bien réussir votre éclaircissage des variétés difficiles à éclaircir (Paulared, Gingergold, Gala, Honeycrips, Spartan, Empire, etc.) il est recommandé de faire plusieurs traitements et d’utiliser toutes les fenêtres d’opportunités disponibles, en commençant dès la floraison. En effet, des traitements mécaniques avec des appareils comme Darwin ou des traitements chimiques avec l’ANA (FRUITONE) sont possibles dès le stade 20 à 50% de la pleine floraison (1 à 2 fleurs ouvertes). Les traitements de fertilisation foliaire à base d’azote avec ATS ont également un effet éclaircissant. Dans le cadre du projet de verger vitrine, nous avons obtenu de très bons résultats même sans l’usage du carbaryl (SEVIN), en commença dès la floraison.   Pour plus d’information sur l’éclaircissage floral, consultez l’article : RIMpro, un nouvel outil pour planifier l’éclaircissage et la fiche 43 du Guide de PFI pour plus d’information sur l’éclaircissage mécanique et chimique.

OBSERVATIONS ET PRÉVISIONS DU RÉSEAU EN DATE DU 10 MAI
(F. Pelletier)

Cliquez ici pour consulter le sommaire préparé chaque semaine pour les différentes régions pomicoles.

POUR EN SAVOIR PLUS
(G. Chouinard)

Cliquez ici pour les messages téléphoniques des conseillers du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ), les dernières prévisions et les observations en temps réel dans les vergers pilotes du Réseau-pommier.

Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques.

Dans plusieurs vergers avec antécédents du blanc du pommier, les premiers signes de la maladie devraient être visibles. Les bourgeons affectés l’an passé commencent à libérer des spores qui peuvent infecter les nouvelles feuilles de l’année. Contrairement à la tavelure, le blanc n’est pas favorisé par la pluie. Par contre, cette maladie a besoin d’une humidité élevée pour s’installer. L’humidité prédite au cours des prochains jours est donc parfaite pour la maladie. Le modèle RIMpro a tendance à sous estimer les périodes favorables à l’infection. Plusieurs stations indiquent actuellement soit des risques d’infections ou sont proches du seuil. Quand le modèle prédit une infection de blanc, comme actuellement, c’est qu’elle est grave!   Un traitement dirigé maintenant contre le blanc peut être nécessaire selon l’historique du verger et la sensibilité du cultivar.