Fiche 78

Yvon Morin et Gérald Chouinard

 

Le puceron lanigère est réglementé en vertu de la Loi sur la protection sanitaire des cultures (Fiche 15) et les mesures nécessaires doivent être prises pour éviter la propagation aux cultures avoisinantes.

 

Description et comportement

Les pucerons sont des insectes piqueurs-suceurs qui se nourrissent de la sève des pommiers. Ils ont un petit corps mou en forme de poire (3 à 4 mm) et se distinguent des larves d’autres insectes de la même couleur par les deux cornicules qu’ils portent à l’arrière du corps. Ils se multiplient très rapidement et complètent plusieurs générations par année. Ils se retrouvent principalement sous les feuilles et au bout des pousses en croissance, en groupes composés souvent d’innombrables individus (colonies).

Généralement en PFI, il n’y a pas lieu de contrôler leurs populations, car de nombreux ennemis naturels s’occupent de maintenir leurs populations en échec. Des traitements peuvent cependant être nécessaires lorsque les populations explosent suite à l’utilisation d’insecticides à large spectre en période postflorale.

Il existe quatre espèces de pucerons dans les vergers : le puceron vert du pommier, le puceron de la spirée, le puceron rose et le puceron lanigère.

Pucerons verts

Il est difficile de distinguer le puceron vert du pommier (Aphis pomi) du puceron de la spirée (Aphis spiraecola). Les deux sont communément appelés « pucerons verts » (bien qu’occasionnellement les deux peuvent être jaunes!). L’adulte est généralement vert olive avec les pattes et les cornicules brun-noir. Les formes ailées ont cependant la tête et le thorax noirs. Il s’agit de ravageurs secondaires en PFI.

pucerons verts

Pucerons verts

Pucerons verts, dont un individu ailé – photo J. Moisan-De Serres, MAPAQ

Il ne faut pas confondre ces pucerons avec les pucerons des graminées (voir ci-après) qui se trouvent sur les bourgeons au débourrement des pommiers. Ces derniers migrent sur des graminées lors de l’épiaison (vers le stade calice du pommier) et ne sont pas nuisibles dans la très grande majorité des cas.

Les pucerons verts hibernent sous le stade d’œufs (0,5 mm) ovales, noirs et luisants à la base des bourgeons, des gourmands ou des cicatrices foliaires des pousses terminales. Généralement, ces œufs éclosent à partir du débourrement avancé. Les larves qui ont l’apparence d’adultes miniatures, sont vert foncé, mesurent 1,5 à 2 mm et se nourrissent de la sève des feuilles. Elles complètent quatre stades et deviennent adultes environ deux semaines plus tard. Tous ces adultes sont des femelles! Il n’y a donc ni accouplement ni ponte d’œuf, mais de 50 à 100 larves naissent de chaque femelle par le phénomène de la « parthénogénèse » (reproduction asexuée). Les larves deviennent majoritairement des femelles adultes aptères (sans ailes) en quelques jours.

Habituellement, il est possible d’apercevoir les colonies dès le mois de juin sur les jeunes pousses et les gourmands. Les populations sont à leur maximum entre la fin juillet et le début août. Les pucerons ailés se dispersent alors partout dans le verger pour former de nouvelles colonies.

À l’automne seulement apparaissent des pucerons mâles en plus des femelles. Ils s’accouplent pour que la femelle ponde des œufs qui hiberneront sur les pommiers.

Cycle de vie du puceron vert du pommier et du puceron de la spirée
illustration J. Veilleux / IRDA

Puceron lanigère

Le puceron lanigère (Eriosoma lanigerum) est un ravageur secondaire en PFI. Il a comme particularité de s’entourer de sécrétions blanches floconneuses ou laineuses. Sous cette couche, leur couleur varie du rouge brun au pourpre. Lorsqu’ils sont écrasés, leur corps mou libère un pigment caractéristique rouge sombre qui tache la peau et les vêtements.

pucerons lanigères

Pucerons lanigères

Pucerons lanigères – photo J. Moisan-De Serres, MAPAQ

Les premières colonies sont apparentes sur les racines et la base du tronc des pommiers. C’est au calice que les pucerons lanigères s’établissent sur les parties aériennes du pommier, principalement sur le tronc et les cicatrices des branches charpentières, mais aussi sur les chancres, les cicatrices de taille, à l’aisselle des feuilles, sur les pousses annuelles, dans les replis de l’écorce et occasionnellement aux extrémités du fruit. À partir de la mi-juin, ils migrent vers les branches fruitières. La reproduction se poursuit tout l’été et, si la saison est favorable, la population augmente rapidement. Du milieu à la fin de l’été, les colonies produisent quelques femelles, qui migrent vers le haut de l’arbre et y établissent d’autres colonies.

Ce ravageur est généralement contrôlé par un parasitoïde. Le perce-oreille est un excellent prédateur de puceron lanigère.

Au début de l’automne, des femelles ailées sont produites, lesquelles peuvent former de nouvelles colonies sur d’autres pommiers ou, si des ormes sont à proximité, donner naissance à des mâles et femelles sans ailes pour permettre la reproduction sexuée. Sur le pommier, une partie des femelles migre vers les racines à la fin de l’été, pour ensuite hiberner à cet endroit.

Cycle de vie du puceron lanigère – illustration J. Veilleux / IRDA

Puceron rose du pommier

pucerons roses

Pucerons roses du pommier

Le puceron rose (Dysaphis plantaginea) est un ravageur secondaire en PFI. Il est de couleur pourpre (2,5 mm), apparaît sur les bourgeons au stade débourrement avancé et se développe en colonies sur le pommier jusqu’en juillet. Il se retrouve principalement sur les pommiers en bordure des boisés et sur des cultivars tels que Cortland, ou encore dans les pommiers qui n’ont pas reçu de traitement préfloral avec un pyrèthre de synthèse. Il se développe surtout sur le plantain en fin d’été, mais revient pondre ses œufs sur le pommier à l’automne. Cet insecte est présent de façon sporadique, lors de printemps frais et pluvieux.

Puceron des graminées

pucerons des graminées

Les adultes et les stades immatures de ce puceron vert tendre portent trois bandes vert foncé sur le dos. Les œufs pondus sur le pommier éclosent au stade débourrement et les jeunes pucerons se nourrissent à même les bourgeons. Les populations sont rarement assez abondantes à cette époque pour nécessiter des traitements. Au stade calice apparaissent les formes ailées, qui migrent sur les plantes herbacées. Il ne faut pas le confondre avec le puceron vert du pommier, dont la taille est semblable mais qui est uniformément vert et qui apparaît un peu plus tard. Les bourgeons peuvent supporter de fortes populations sans qu’il y ait de pertes économiques. Les bourgeons ou les pousses sévèrement affectés peuvent prendre une apparence rabougrie.

 

Dommages

Lorsque les populations de pucerons sont importantes, du miellat sécrété par les pucerons tombe sur les pommes. Si des conditions humides s’ensuivent, un champignon noir, nommé la fumagine, se nourrit du miellat. C’est ce champignon qui affecte la récolte, car il est très difficile de nettoyer les pommes affectées.

La croissance des jeunes pommiers affectés par les pucerons est ralentie et les rameaux fortement infestés sont plus sensibles au gel hibernal.

Pucerons verts

Les pucerons verts colonisent surtout les pousses en pleine croissance et le feuillage tendre de celles-ci. Si les populations sont fortes, elles peuvent provoquer l’enroulement des jeunes feuilles et s’attaquer aux feuilles des bourgeons à fruits. Les pucerons peuvent aussi propager des maladies (virus, phytoplasmes) et contribuer à la dissémination du feu bactérien.

Puceron lanigère

Le puceron lanigère s’attaque aux parties ligneuses de l’arbre. Il provoque la formation de nodules sur les racines et les pousses sur lesquelles il se nourrit. Ces nodules sont des portes d’entrée idéales pour les chancres et d’autres maladies et entravent la circulation normale de la sève.

Puceron rose du pommier

Ce puceron s’attaque aux bourgeons à fruits et végétatifs ainsi qu’aux fruits. La toxine injectée lors des piqûres répétées de cet insecte provoque de fortes déformations des feuilles et des fruits affectés.

dégât de puceron rose

Dommage de pucerons roses du pommier sur fruit

 

Estimation du risque

Les méthodes de dépistage de ces ravageurs sont décrites au tableau-synthèse Dépistage par observation des fruits ou du feuillage de la fiche 65.

Pour les pucerons verts, les trois catégories d’infestation sont les suivantes :
Faible colonie = présence de pucerons sur les feuilles, feuillage non enroulé;
Colonie modérée = présence de pucerons sur les feuilles, feuillage enroulé et peu ou pas de pucerons sur la tige de la pousse;
Colonie dense = présence de pucerons sur les feuilles et sur la tige, feuillage enroulé.

Si différentes catégories de colonies sont observées simultanément, il faut considérer qu’une forte colonie équivaut à deux colonies modérées et qu’une colonie modérée équivaut à deux faibles colonies.

 

Stratégie d’intervention
Prévention

Les pucerons ont plusieurs prédateurs et parasitoïdes qui limitent leurs populations et des traitements insecticides sont rarement nécessaires (voir la fiche 97 et la fiche 98). Cependant, lorsque les pommiers sont trop vigoureux, ou que des insecticides toxiques aux prédateurs et parasitoïdes ont été utilisés, les pucerons peuvent se multiplier rapidement et atteindre des niveaux dommageables. Il importe donc de favoriser ce qui suit pour défavoriser le développement des pucerons :
• favoriser le développement des prédateurs de pucerons par l’utilisation d’insecticides sélectifs plutôt qu’à large spectre et par la réduction du nombre d’interventions insecticides après la floraison;
• éviter une forte fertilisation azotée;
• une taille d’été permettra d’enlever une partie des colonies de pucerons présents sur les gourmands et favorisera la pénétration des pulvérisations insecticides;
• utiliser des porte-greffes résistants au puceron lanigère lorsque pertinent;
• enlever les gourmands à la base des troncs sur lesquels les pucerons lanigères se développent avant de coloniser l’arbre;
• appliquer un enduit protecteur sur les blessures de taille afin de décourager l’installation du puceron lanigère.

Répression

À la date de publication de ce guide, il existe trois aphicides (produits s’attaquant spécialement aux pucerons) homologués en pomiculture, soit le MOVENTO, le BELEAF et le CLOSER. Les insecticides à large spectre les plus efficaces contre ces ravageurs sont des néonicotinoïdes. Les traitements devront être effectués uniquement sur les cultivars sensibles, en l’absence de prédateurs et avant que les feuilles ne s’enroulent, car celles-ci protégeront alors les colonies établies sur elles.

 

Cette fiche est une mise à jour de la fiche originale du Guide de référence en production fruitière intégrée à l’intention des producteurs de pommes du Québec 2015. © Institut de recherche et de développement en agroenvironnement. Reproduction interdite sans autorisation.

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Fiche 79

Yvon Morin, Franz Vanoosthuyse, Gérald Chouinard et Stéphanie Gervais

 

La cécidomyie du pommier (Dasineura mali) est un ravageur mineur en PFI. Autrefois une rareté, elle est maintenant présente dans la plupart des vergers du sud du Québec. Les adultes de ce ravageur ressemblent à un moustique (figures 1 et 2), mais les larves, asticots blanchâtres à orangés (figure 3) attaquent les pousses en croissance, ce qui entraîne une déformation des feuilles (figure 4). Ce ravageur complète deux à trois générations par année. Le dépistage des adultes ce fait à l’aide d’un piège Delta I ou Delta Scentry® LP avec phéromone à cécidomyie du pommier, Agralan® (Solida, QC, Canada) installé entre 50 et 70 cm de hauteur au plus tard au stade débourrement avancé. Les premiers symptômes apparaissent habituellement au stade calice. Pour le moment, certains insecticides à large spectre, principalement du groupe des pyréthrinoïdes, sont homologués contre ce ravageur mais les connaissances actuelles sont à l’effet que le pommier peut supporter de hautes populations sans que la récolte soit significativement affectée. Pour ces raisons aucun traitement n’est actuellement recommandé contre ce ravageur.  Cependant, dans le cas de nouvelles plantations,  lorsque la population de ce ravageur est très élevée et que la croissance  est affectée, le MOVENTO appliqué au stade du calice s’est avéré très efficace.

Pour en savoir d’avantage, voir la fiche technique La cécidomyie du pommier, Dasineura mali (Keif.): un nouveau ravageur des pommiers au Québec.

Figure 1. Cécidomyie du pommier adulte femelle – photo F. Vanoosthuyse, IRDA

Figure 2. Cécidomyie du pommier déposant un œuf – photo F. Vanoosthuyse, IRDA

Figure 3. Cécidomyie du pommier larves – photo F. Vanoosthuyse, IRDA

Figure 4. Dommages de cécidomyie du pommier – photo F. Vanoosthuyse, IRDA

 

Cette fiche est une mise à jour de la fiche originale du Guide de référence en production fruitière intégrée à l’intention des producteurs de pommes du Québec 2015. © Institut de recherche et de développement en agroenvironnement. Reproduction interdite sans autorisation.

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Fiche 80

Yvon Morin et Gérald Chouinard

 

La cochenille de San José et la cochenille virgule du pommier sont réglementées en vertu de la Loi sur la protection sanitaire des cultures (Fiche 15) et les mesures nécessaires doivent être prises pour éviter la propagation aux cultures avoisinantes.

Cochenille ostréiforme et cochenille de San José
Description et comportement

La cochenille ostréiforme (Quadraspidiotus ostreaeformis) et la cochenille de San José (Quadraspidiotus perniciosus) sont des ravageurs mineurs en PFI mais avec la réduction de l’utilisation de l’huile de dormance, elles se retrouvent plus fréquemment sur fruits à la récolte. Ces deux espèces hibernent au stade larvaire dans de petits boucliers circulaires (1-2 mm), de couleur blanc sale, visibles sur l’écorce des rameaux. La femelle est couverte d’un bouclier arrondi, de 2 mm de diamètre, de couleur grise, et surélevé au centre. Chez les mâles, le bouclier est ovale et mesure 1 mm.

Cochenilles de San José – photo J. Moisan-De Serres, MAPAQ

Le bouclier de la cochenille de San José comporte un mamelon central entouré d’anneaux circulaires tandis que pour la cochenille ostréiforme, le mamelon est décentré et on y distingue peu ou pas d’anneaux.

La cochenille de San José atteint normalement la maturité au moment de la floraison. Les mâles ailés, qui sont brun-rouge avec un abdomen effilé et de longues antennes, apparaissent et s’accouplent aux femelles qui sont aptères (sans ailes) et qui donneront naissance à de jeunes larves à la fin de juin.

Les larves des deux espèces (parfois appelées par leur nom anglais de « crawlers ») se déplacent sur l’écorce ou sur le fruit, environ un jour après leur naissance, et en sucent la sève. À ce moment, elles sont ovales et jaunâtres. Au moment de la mue, elles perdent leurs pattes ainsi que leurs antennes et elles se fixent à leur source de nourriture par les organes buccaux. Au fur et à mesure de leur croissance, les cochenilles sécrètent une substance cireuse qui durcit et forme un bouclier sous lequel elles vivront. Souvent, elles se fixent sur les fruits, de préférence dans la région du calice. Le bouclier est alors un peu plus foncé (brun grisâtre) avec un point rouge pourpre au centre.

 

Cochenilles sur pomme – photo B. Drouin, MAPAQ

Le cycle vital de la cochenille ostréiforme est semblable à celui de la cochenille de San José, toutefois la première complète une génération par année alors que la seconde en complète deux.

Cycle de vie de la cochenille de San José – illustration J. Veilleux / IRDA

Dommages

Si la cochenille virgule (décrite ci-après) cause très peu de problèmes dans les vergers commerciaux, les dégâts de la cochenille ostréiforme et de la cochenille de San José peuvent être beaucoup plus importants. Un arbre très infesté manque de vigueur et ses feuilles sont minces et tachetées de jaune. Il est aussi possible d’apercevoir de minuscules taches circulaires sur l’écorce et sur les fruits avec, au centre de chacune, une excroissance en forme de pic.

Estimation du risque

La méthode de dépistage de ce ravageur est décrite au tableau-synthèse Dépistage par observation des fruits ou du feuillage de la fiche 65.

Stratégie d’intervention
Répression

Les cochenilles sont généralement réprimées par les traitements habituels effectués dans les vergers. De fait, l’huile appliquée au printemps réprimera la majorité des œufs et le traitement insecticide au stade calice éliminera généralement les larves qui ont survécu à l’huile et qui se déplacent sur les rameaux. Des problèmes peuvent occasionnellement se présenter dans les vergers mal taillés.

 

Cochenille virgule
Description et comportement

La cochenille virgule (Lepidosaphes ulmi) est un ravageur mineur en PFI. Les œufs de cette espèce passent l’hiver protégé sous le bouclier de la femelle (2-3 mm) en forme de virgule collés à l’écorce des branches. Au printemps, chaque bouclier abrite entre 40 et 100 œufs ovales et blanchâtre qui éclosent au stade calice pour donner de petits insectes suceurs (« crawlers »).

Bouclier abritant les œufs hibernants – photo J. Moisan-De Serres, MAPAQ

Bouclier abritant les œufs hibernants (face ventrale)
photo J. Moisan-De Serres, MAPAQ

Les jeunes larves ovales et de couleur jaune clair (stade rampant) se déplacent sur le bois pendant quelques heures, puis insèrent de façon définitive leurs pièces buccales dans l’écorce ou les pommes pour se nourrir. Quelques temps après, le revêtement cireux du bouclier leur recouvre le corps.

cochenille virgule (crawlers)

Jeunes larves de cochenille virgule

cochenille virgule

Cochenilles virgules fixées sur une pomme

Mâles et femelles atteignent la maturité vers la mi juillet. La femelle adulte, sans ailes, est d’un brun luisant traversé de lignes parallèles; elle mesure 3 mm (figure 7). Le mâle adulte est beaucoup plus petit et possède des ailes.

Après l’accouplement, la femelle dépose ses œufs sous son bouclier avant de mourir. Il n’y a qu’une génération par année.

cochenille virgule

Femelle adulte de cochenille virgule

Cycle de vie de la cochenille virgule – illustration J. Veilleux / IRDA

Dommages

Sous leurs boucliers, les cochenilles se nourrissent de la sève circulant sous l’écorce ou des liquides cellulaires sous la pelure des fruits. L’arbre infesté perd de sa vitalité. Lors de fortes infestations (situation rare), son feuillage prend une apparence tachetée et restera souvent de petite taille.

Estimation du risque

La méthode de dépistage de ce ravageur est décrite au tableau-synthèse Dépistage par observation des fruits ou du feuillage de la fiche 65.

Stratégie d’intervention

Voir sous « Cochenille ostréiforme et cochenille de San José », ci-dessus.

 

Cochenille de Comstock

cochenille de Comstock

La cochenille de Comstock (Pseudococcus comstocki) est un ravageur mineur en PFI. Cet insecte suceur a un corps mou (adulte : 2,5-5 mm), de forme ovale et portant de longs filaments. Contrairement aux autres cochenilles, celle-ci ne sécrète pas un bouclier, mais se recouvre graduellement de cire, ce qui lui donne une apparence floconneuse de couleur blanchâtre. Les jeunes stades peuvent se trouver par petits groupes, principalement sur les pousses terminales en juin, et plus tard aux jonctions des branches et sur les cicatrices de taille. Ces petites masses peuvent avoir l’apparence de légères colonies de pucerons lanigères, mais une simple observation à l’œil nu permettra d’identifier la cochenille, plus grosse que le puceron, sans coloration rouge et ne se développant pas en imposantes colonies. Une deuxième génération apparaît à la fin août. À cette époque, les cochenilles se regroupent soit sur les surfaces rugueuses ou irrégulières du bois, soit au calice du fruit ou dans toute autre cavité naturelle. Les mâles ailés (1 mm) sont difficiles à observer et ne causent pas de dommage.

 

Cette fiche est une mise à jour de la fiche originale du Guide de référence en production fruitière intégrée à l’intention des producteurs de pommes du Québec 2015. © Institut de recherche et de développement en agroenvironnement. Reproduction interdite sans autorisation.

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Fiche 81

Gérald Chouinard et Yvon Morin

 

Tordeuse à bandes rouges
Description et comportement

La tordeuse à bandes rouges (Argyrotaenia velutinana) est un ravageur mineur en PFI. Elle hiberne dans le sol à l’état de nymphe dans la litière sous les pommiers. Peu après le débourrement, les papillons émergent. L’adulte est un papillon de couleur gris-brun (8 mm) aux ailes antérieures ornées d’une bande oblique nuancée de rouge et de brun foncé. Les femelles déposent leurs œufs, en masses aplaties d’environ 50, en-dessous des branches. Ces œufs sont jaune pâle et ont un diamètre de 1 mm. L’éclosion survient habituellement au stade calice. Les larves sont des chenilles vert pâle (2-16 mm), ayant une tête jaune pâle ou verdâtre. Elles se nourrissent sous une toile blanchâtre sur la face inférieure de la feuille, près de la nervure principale. À la fin du mois de juin, elle nymphose pour ressortir sous forme adulte au début du mois de juillet. Les chenilles de la deuxième génération apparaissent en août et accolent habituellement une feuille au fruit pour grignoter irrégulièrement la pelure de celui-ci. Elle se transforme en nymphe en octobre ou un novembre.

tordeuse à bandes rouges

Adultes de tordeuse à bandes rouges

Larve de tordeuse à bandes rouges – photo J. Moisan-De Serres, MAPAQ

Cycle de vie de la tordeuse à bandes rouges – illustration J. Veilleux / IRDA

Dommages

La chenille de la tordeuse à bandes rouges se nourrit des feuilles du pommier et de la surface des fruits. Elle enroule les feuilles en tissant une toile et se cachent à l’intérieur de l’abris ainsi formé. Le dommage qu’elle cause à la pelure des fruits est moins étendu et plus superficiel (en dentelle) que celui de la tordeuse à bandes obliques. Il peut tout de même être difficile de différencier les dégâts de tordeuse à bandes rouges de celui des autres tordeuses lorsque la chenille n’est pas présente.

dégât de tordeuse à bandes rouges

Dommage de tordeuse à bandes rouges

Estimation du risque

La méthode de dépistage de ce ravageur est décrite aux tableaux-synthèses Dépistage par pièges à phéromone et Dépistage par observation des fruits ou du feuillage de la fiche 65.

Stratégie d’intervention

Cet insecte est généralement réprimé en même temps que le charançon de la prune par le traitement insecticide effectué au stade calice. Si la deuxième génération apparaît problématique, un traitement contre les jeunes larves peut être effectué en été (habituellement au début d’août) avec un insecticide organophosphoré.

 

Tordeuse du pommier
Description et comportement

La tordeuse du pommier (Archips argyrospilus) est un ravageur mineur en PFI. Les larves de cette tordeuse sont des chenilles (2-19 mm) vert jaunâtre à tête brun-noir; elles enroulent les feuilles. Elles apparaissent au stade bouton rose et se nourrissent de feuilles, de bourgeons et de fruits jusqu’à la fin juin. Autrefois la tordeuse la plus connue pour son potentiel important de dégâts dans les vergers, elle est aujourd’hui d’importance mineure, mais des populations appréciables peuvent se développer en quelques rares occasions.

tordeuse du pommier

Dommages

Une toile soyeuse réunit habituellement feuilles et jeunes fruits (jusqu’à 25 mm de diamètre) dont elle se nourrit. La majorité des fruits atteints tombent prématurément. Les feuilles et les fruits atteints qui demeurent sur l’arbre sont fortement déformés par l’activité printanière de cette tordeuse. Ils ressemblent à ceux affectés par la tordeuse à bandes rouges ou par la tordeuse à bandes obliques.

Stratégie d’intervention

Les larves de la tordeuse du pommier sont tenues en échec par les traitements insecticides normalement effectués au calice.

 

Pique-bouton du pommier
Description et comportement

Le pique-bouton (Spilonota ocellana) est un ravageur mineur en PFI. L’adulte pique-bouton est un petit papillon grisâtre (11 mm). Ses ailes antérieures sont ornées d’une large bande blanche en partie distale. Les larves sont de petites chenilles (11-13 mm) brun chocolat reprenant leurs activités au stade débourrement avancé. Elles perforent alors les bourgeons à l’intérieur desquels elles se dissimulent.

pique-bouton du pommier (larve)

Dommages

Au printemps, les chenilles se nourrissent des boutons à fruits. Après la floraison, elles s’alimentent des jeunes feuilles et les relient ensemble pour s’en faire des abris. En août, les nouvelles chenilles se nourrissent de l’épiderme inférieur et du parenchyme des feuilles. Elles peuvent aussi attaquer les fruits en pratiquant plusieurs petits trous assez rapprochés, entraînant typiquement la décoloration d’une zone en forme de triangle.

pique-bouton du pommier (larve et dégâts)

Stratégie d’intervention

Des interventions chimiques sont rarement nécessaires, mais des applications localisées peuvent occasionnellement être recommandées au stade débourrement contre les chenilles de la première génération.

 

Tordeuse du bouton du pommier
Description et comportement

La tordeuse du bouton du pommier (Platynota idaeusalis) est un ravageur mineur en PFI. Les œufs de couleur vert pomme de cet insecte sont pondus en masses de 100 à 125. La larve est une chenille (13-18 mm en fin de développement) à tête brune et au corps brunâtre, pouvant être présente tout l’été. Le papillon est grisâtre (12-15 mm).

Dommages

Les jeunes chenilles s’enrobent dans une toile sur la nervure centrale des feuilles et se nourrissent de leur surface inférieure. Les chenilles matures mangent en partie le pétiole de la feuille, la laissant pendre d’une façon caractéristique. Assez souvent, elles vont complètement détacher une feuille pour ensuite la fixer à un fruit dont elles se nourriront en causant des dommages s’apparentant à ceux de la tordeuse à bandes rouges, mais de façon moins étendue.

 

Tordeuse pâle du pommier
Description et comportement

La tordeuse pâle du pommier (Pseudexentera mali) est un ravageur mineur en PFI. Aussi appelées enrouleuses du pommier, les larves de cette tordeuse sont des chenilles blanc crème (10 mm en fin de développement) à tête ambrée, bien dissimulées dans les pousses terminales au stade bouton rose et se nourrissant de jeunes feuilles jusqu’à la mi-juin. L’adulte est un papillon gris terne, de la taille de l’adulte de la tordeuse à bandes obliques. Les œufs rosés sont pondus individuellement sur l’écorce des lambourdes et les brindilles. La tordeuse pâle du pommier se nourrit exclusivement sur le pommier; ne pas confondre avec la tordeuse du pommier, qui peut se développer sur plusieurs espèces d’arbres.

tordeuse pâle du pommier (adulte)

Dommages

La jeune chenille de cette tordeuse peut se nourrir de l’intérieur d’un bourgeon. Les chenilles plus âgées s’attaquent principalement aux jeunes feuilles des pousses terminales. Alors qu’elles s’alimentent, les chenilles sont continuellement et complètement dissimulées dans un abri compact fait de feuilles pliées et recroquevillées. Dans de rares cas, la tordeuse pâle se nourrit de jeunes fruits, creusant parallèlement au cœur et non vers lui.

 

Enrouleuse trilignée
Description et comportement

L’enrouleuse trilignée (Pandemis limitata) est un ravageur mineur en PFI. Les larves de cet insecte sont des chenilles en apparence identiques à celles de la tordeuse à bandes obliques, qui ont une biologie tout aussi semblable et qui sont actives aux mêmes périodes. Les adultes portent trois bandes pâles sur les ailes antérieures.

Dommages

Les dégâts causés par les larves de la génération printanière sont semblables à ceux de la tordeuse à bandes obliques, alors que les dégâts de la génération estivale sont semblables à ceux de la tordeuse à bandes rouges. L’enrouleuse trilignée a été répertoriée dans les années 1990 dans la région de Deux-Montagnes, où elle cohabite de façon minoritaire avec la tordeuse à bandes obliques.

 

Cette fiche est une mise à jour de la fiche originale du Guide de référence en production fruitière intégrée à l’intention des producteurs de pommes du Québec 2015. © Institut de recherche et de développement en agroenvironnement. Reproduction interdite sans autorisation.

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Fiche 82

Gérald Chouinard et Yvon Morin

 

Description de comportement

La noctuelle du fruit vert (Orthosia hibisci) est un ravageur mineur en PFI. Elle hiberne dans le sol sous forme de nymphe et l’adulte émerge avant le débourrement du pommier. L’adulte est un papillon gris-brun de bonne dimension (20 mm), de couleur assez terne. Chacune de ses ailes porte deux taches gris-pourpre.

Adulte de noctuelle du fruit vert – photo J. Moisan-De Serres, MAPAQ

À la suite de l’accouplement, la femelle pond ses œufs un par un sur les branches. Les chenilles éclosent à partir du stade du pré-bouton-rose jusqu’à la chute des pétales. La larve est une chenille vert pâle marquée de trois lignes blanches longitudinales. Sa tête est verte comme le reste de son corps. Elle passe par six stades larvaires et sa taille à maturité peut atteindre 40 mm; c’est la plus grosse parmi celles qui affectent habituellement le pommier. Les premiers stades larvaires enroulent quelque peu les feuilles à l’éclosion. Sa présence nuisible se fait remarquer davantage à partir du stade bouton rose, période propice pour une intervention lorsque nécessaire (voir la section Stratégie d’intervention). Les chenilles se développent graduellement en s’attaquant aux feuilles et en creusant des cavités profondes dans les petites pommes. Elles se trouvent souvent dissimulées sous une feuille.

Larve de noctuelle du fruit vert – photo J. Moisan-De Serres, MAPAQ

Vers la fin de juin, les larves descendent au sol et s’enfouissent à une profondeur d’environ 5 cm pour se transformer en nymphe et passer l’hiver. Il n’y a qu’une génération par année.

Cycle de vie de la noctuelle du fruit vert – illustration J. Veilleux / IRDA

 

Dommages

La larve de noctuelle du fruit vert creuse de gros trous traversant parfois presque toute la pomme et pouvant, lorsque le cœur est affecté, causer la chute du fruit. Ces dégâts sont faciles à identifier au printemps, mais il est plus difficile de distinguer, sur un fruit mature, si les profondes lésions galeuses ont été causés par la noctuelle ou par les tordeuses actives à ce moment.

Dommage de larve de noctuelle sur pommette – photo IRDA

dégât de noctuelle du fruit vert

Dommage sur fruit mature pouvant être causé par une larve de noctuelle

 

Estimation du risque

Les noctuelles sont habituellement dépistées en fonction de leurs dégâts sur fruit. La méthode de dépistage des chenilles externes est décrite au tableau-synthèse Dépistage par observation des fruits ou du feuillage de la fiche 65.

Stratégie d’intervention

Bien que fort nuisible, cet insecte est peu fréquent dans les vergers commerciaux et ses populations sont normalement tenues en échec par les interventions préflorales effectuées avec des insecticides à large spectre. La décision de traiter doit tenir compte de l’historique des dégâts à la récolte. Si votre choix est de traiter particulièrement contre cette espèce, il faut agir contre les jeunes larves, soit environ cinq à dix jours après le maximum des captures (normalement observé autour du stade bouton rose). L’application d’un pyréthrinoïde avant la floraison constitue un traitement des plus efficaces, mais plusieurs autres produits sont utilisables (Bt, ALTACOR, DELEGATE, SUCESS, etc.) Les interventions effectuées au stade calice avec des organophosphorés (ex. : IMIDAN) sont toutefois peu efficaces en raison de la résistance/tolérance de cet insecte à ces produits.

 

Cette fiche est une mise à jour de la fiche originale du Guide de référence en production fruitière intégrée à l’intention des producteurs de pommes du Québec 2015. © Institut de recherche et de développement en agroenvironnement. Reproduction interdite sans autorisation.

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Fiche 83

Gérald Chouinard et Yvon Morin

 

Punaise de la molène
Description et comportement

La punaise de la molène (Campylomma verbasci) est un ravageur mineur en PFI. Elle passe l’hiver à l’état d’œufs insérés dans l’écorce des jeunes tiges de pommier. L’éclosion a lieu durant la floraison. Deux fois plus petite (l’adulte mesure 3 mm) que la punaise terne, cette punaise vert grisâtre se distingue des autres punaises phytophages par la présence de points noirs sur ses pattes, observables sur les derniers de ses cinq stades larvaires ainsi qu’au stade adulte. Les larves de la punaise de la molène ressemblent un peu à des pucerons, mais elles sont beaucoup plus mobiles et ne possèdent pas de cornicules (présentes au bout de l’abdomen des pucerons). L’adulte et la larve sont principalement des prédateurs de pucerons et d’acariens. Pendant une courte période suivant la floraison (principalement au stade calice), les jeunes de la première génération peuvent aussi se nourrir de la sève des fruits en formation, principalement sur les cultivars d’été (Melba, Lodi), ainsi que sur les cultivars Délicieuse et Spartan. Les stades larvaires subséquents n’endommagent pas les pommes.

Les larves de la première génération sont présentes sur le pommier tout au long du mois de juin et celles de la seconde génération, de la mi-juillet à la mi-août. Durant l’été, on retrouve aussi les adultes de la punaise de la molène sur les plantes du couvre-sol, particulièrement sur la molène (Verbascum sp.). Les adultes présents dans le verger vont s’accoupler à la fin août, et les œufs passeront l’hiver sur le pommier. La ponte est plus fréquente dans les arbres où il y a abondance de tétranyques rouges, desquels la punaise se nourrit.

Consulter la fiche 96 pour une description de l’activité utile de la punaise de la molène en tant que prédateur d’acariens.

Larve de punaise de la molène – photo J. Moisan-De Serres, MAPAQ

Adulte de punaise de la molène – photo J. Moisan-De Serres, MAPAQ

Cycle de vie de la punaise de la molène – illustration J. Veilleux / IRDA

Dommages

La punaise de la molène est un insecte utile, puisqu’elle se nourrit de tétranyques, de pucerons et de cicadelles, mais lorsque les populations sont élevées et que les proies sont rares elle peut se nourrir de la sève et piquer les jeunes pommes en formation. De petites bosses de la taille d’une tête d’épingle, principalement sur les pommes situées dans le centre des arbres, sont caractéristiques du dégât de la punaise de la molène. Toutefois, une partie des dommages disparaîtra pendant la croissance du fruit et ne sera plus apparent à la récolte. Pour leur part, les pommes subissant des attaques sévères vont chuter prématurément ou développer des malformations au voisinage des piqûres. Cet insecte apprécie également la sève des tissus à croissance rapide; un flétrissement de l’apex est parfois observé sur certaines pousses terminales lors d’attaques sur des jeunes pommiers à forte croissance végétative.

dégât de punaise de la molène

Dommages sur pommettes causés par la punaise de la molène

Estimation du risque

Une méthode de dépistage par observation des fruits est disponible pour estimer le risque économique posé par la punaise de la molène. Cette méthode figure au tableau de la fiche 65.

Stratégie d’intervention
Répression

Les blocs à risque face à la punaise de la molène sont ceux qui :

  • comportaient de fortes populations de tétranyques rouges à la fin de l’été précédent;
  • comprennent des cultivars sensibles (Melba, Délicieuse, Spartan); il arrive toutefois que d’autres cultivars soient aussi affectés;
  • ont obtenu une excellente répression du tétranyque rouge avec de l’huile ou un autre traitement effectué avant la floraison;
  • ont subi des températures chaudes et sèches entre les stades calice et nouaison;
  • n’ont pas reçu de traitement avec un pyréthrinoïde au stade bouton rose.

Les néonicotinoïdes sont les produits recommandés en cas d’attaque sévère et ils doivent être appliqués peu après la floraison sur les premiers stades larvaires. Les dégâts les plus importants sont produits entre les stades calice et nouaison (10 mm), après quoi il est préférable de ne pas appliquer de produits toxiques pour cette punaise, afin qu’elle puisse exercer son action prédatrice (pour plus de détails, voir la fiche 96).

 

Punaises pentatomides

Voir la Fiche 83 a

 

Punaise de la pomme
Description et comportement

La punaise de la pomme (Lygocoris communis) est un ravageur mineur en PFI. Elle passe l’hiver à l’état d’œufs insérés dans l’écorce des jeunes tiges du pommier. Les jeunes stades larvaires de cet insecte, de couleur jaune à vert pâle, éclosent quelques jours avant la floraison et sont actives durant un mois. Ils extraient la sève des feuilles et des jeunes fruits en formation au cours de leur développement larvaire qui comprend cinq stades. L’adulte, mesurant 6 mm, est jaune brunâtre avec des lignes transversales et deux bandes foncées sur le thorax; il n’endommage pas les pommes. Les adultes apparaissent en même temps que ceux de la lygide (mi-juin) et sont présents jusqu’à la fin du mois de juillet. Ils ressemblent aux adultes de la punaise terne. Il n’y a qu’une génération par année.

punaise de la pomme (adulte)

Adulte de la punaise de la pomme

Cycle de vie de la punaise de la pomme – illustration J. Veilleux / IRDA

Dommages

Des gouttes de sève qui perlent peuvent être observées sur les fruits piqués. Une partie des fruits piqués subira une chute prématurée, mais ceux demeurant jusqu’à la récolte auront développé des cicatrices rugueuses surélevées de dimensions plus grandes que celles causées par la punaise de la molène et qui ne s’accompagnent pas de dépressions.
dégât de punaise de la pomme

Dommage de larve de punaise de la pomme

Stratégie d’intervention

La période optimale pour une intervention se situe au stade calice. Ces insectes ne causent pas de dommages dans les vergers où une intervention insecticide est effectuée en période préflorale ou postflorale avec un insecticide à large spectre.

 

Lygide du pommier
Description et comportement

La lygide du pommier (Lygidea mendax) est un ravageur mineur en PFI. Elle passe l’hiver à l’état d’œufs insérés dans l’écorce des jeunes tiges du pommier. La larve de cette punaise phytophage est allongée et rouge rubis; elle suce la sève des feuilles et des jeunes fruits en formation. L’adulte (7 mm), est poilu, rouge-orangé et la bordure postérieure de son thorax ainsi que le centre de son corps sont plus foncé; il n’endommage pas les pommes (contrairement aux larves). Les stades immatures et les adultes apparaissent aux mêmes périodes que la punaise de la pomme.

lygide du pommier (adulte)

Adulte de lygide du pommier

Cycle de vie de la lygide du pommier – illustration J. Veilleux / IRDA

Dommages

Comme avec la punaise de la pomme, de la sève perle des fruits piqués par les larves. Une partie des fruits piqués subira une chute prématurée, mais les fruits demeurant jusqu’à la récolte auront développé des cicatrices rugueuses et plates (non surélevées), semblablement aux dégâts causés par de la grêle survenue tôt en saison.
dégât de lygide du pommier

Dommage de larve de lygide du pommier

 

Punaise de l’aubépine
Description et comportement

La punaise de l’aubépine (Heterocordylus malinus) est un ravageur mineur en PFI. Le jeune adulte, noir et orné de marques rouge vif, est très semblable à celui de la lygide du pommier, mais il prend une couleur noire uniforme quelques jours après sa métamorphose en adulte. Les jeunes stades larvaires de cette punaise sont entièrement rouges et commencent à apparaissent au début de la floraison; ils se nourrissent de sève. Pendant les stades suivants, le thorax devient presque noir et l’abdomen prend une coloration rouge striée de bandes plus foncées. Les adultes (7 mm) n’endommagent pas les pommes. Sa biologie est très semblable à celle de la punaise de la pomme.

punaise de l'aubépine (jeune adulte)

Jeune adulte de punaise de l’aubépine

punaise de l'aubépine (adulte)

Adulte de punaise de l’aubépine

Cycle de vie de la punaise de l’aubépine – illustration J. Veilleux / IRDA

Dommages

Les piqûres sur le fruit provoquent des dépressions, à la manière de celles causées par la punaise terne, mais plus légères et disparaissant habituellement en cours de saison. Une partie des fruits piqués subira une chute prématurée.

 

Cette fiche est une mise à jour de la fiche originale du Guide de référence en production fruitière intégrée à l’intention des producteurs de pommes du Québec 2015. © Institut de recherche et de développement en agroenvironnement. Reproduction interdite sans autorisation.

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Fiche 84

Auteurs de la première édition: Gérald Chouinard, Yvon Morin et Franz Vanoosthuyse

Auteur de la mise à jour 2023: Marc-André Chaurette

Dernière mise à jour par l’auteur le 24 janvier 2023

 

La saperde du pommier et la sésie du cornouiller sont réglementés en vertu de la Loi sur la protection sanitaire des cultures (Fiche 15) et les mesures nécessaires doivent être prises pour éviter la propagation aux cultures avoisinantes.

 

Sésie du cornouiller
Description et comportement

La sésie du cornouiller (Synanthedon scitula) est un ravageur mineur en PFI. Les larves de la sésie sont des chenilles blanchâtres (15 mm) à tête brun-rougeâtre et ronde qui passent par six stades larvaires. La sésie hiberne à l’état de chenille dans une galerie d’alimentation qu’elle creuse sous l’écorce du tronc et des branches charpentières, au niveau des tissus conducteurs de la sève. Elle se transforme en nymphe entre la fin du mois de mai et le début du mois de juin. L’adulte est un papillon (longueur de 10 à 12 mm; envergure 18 à 22 mm). Ses ailes translucides et son corps noir marqué de bandes jaunes lui donnent un peu l’apparence d’une guêpe. L’émergence des adultes s’étend de la mi-juin à la mi-août, avec une intensité maximale vers le milieu de juillet. Les femelles déposent leurs œufs individuellement sur les surfaces d’écorce rugueuses, sur les plaies de chancre européen, sur les faux-broussains (« burr-knot », en anglais) ou sur d’autres blessures ou tissus mous de l’écorce.

Les jeunes chenilles se nourrissent peu avant d’entrer en hibernation. L’activité reprend au printemps suivant, et la majorité des chenilles complètent leur développement à la fin du mois de juin. Une partie de la population reste cependant sous forme larvaire une année additionnelle. Il y a une génération par année.

 

Larve de sésie du cornouiller – photo J. Moisan-De Serres, MAPAQ

 

Adulte de sésie du cornouiller – photo J. Moisan-De Serres, MAPAQ

Cycle de vie de la sésie du cornouiller – illustration J. Veilleux / IRDA

 

Dommages

Lorsqu’elle se nourrit, la chenille rejette à la sortie de ses galeries des amas de sciure rougeâtre ayant une apparence vermoulue. La sésie affecte principalement les arbres au niveau du bourrelet de greffe, particulièrement dans les plantations de pommiers nains sur porte-greffe M.26 et M9.D’autres porte-greffes nanifiant peuvent aussi s’avérer susceptibles comme le B.9. Au Québec, des données sur des portes-greffes sont désormais disponibles en ligne via la base de données du réseau d’essais de cultivars et porte-greffes de pommiers (RECUPOM). On peut consulter, entre autres, l’évaluation de l’incidence des faux-broussins selon différents porte-greffes. La base de données peut être consultée en ligne ici.

Les galeries de la sésie constituent une porte d’entrée pour les maladies, comme les chancres. De plus, dans le cas d’infestations prolongées, l’arbre perd de sa vigueur et son rendement diminue. Les impacts peuvent être d’autant plus importants pendant les cinq premières années de vie d’une plantation. Le contrôle de ce ravageur est nécessaire afin de ne pas nuire au plein potentiel de développement des arbres. Les pommiers standards et semi-nains établis peuvent aussi être attaqués par ce ravageur, sans toutefois en être affectés de façon importante.

dégât de sésie du cornouiller

Dommages de sésie du cornouiller

 

Estimation du risque

La phéromone utilisée pour dépister la sésie du cornouiller n’étant pas très sélective, il n’est pas rare de capturer des adultes d’autres espèces de sésies qui ne s’attaquent pas aux pommiers. Des inventaires réalisés à l’aide de cette phéromone dans les vergers de pommiers du Québec ont révélé qu’au moins 9 espèces différentes peuvent parfois être capturées en grand nombre dans les pièges à sésie du cornouiller:

Nom scientifique Nom commun
Synanthedon scitula Sésie du cornouiller
Synanthedon pyri Sésie du pommier
Synanthedon acerni Sésie de l’érable
Synanthedon exitiosa  Perceur du pêcher
Synanthedon pictipes Petit perceur du pêcher
Synanthedon acerrubri
Synanthedon fulvipes
Sesia tibialis
Podosesia syringae Sésie du frène/ sésie du lilas
Comment distinguer la sésie du cornouiller de ces autres espèces de sésie?

Silhouettes de trois espèces de sésies capturées dans les pièges de sésie du cornouiller – illustration F. Vanoosthuyse, IRDA

  1. La sésie du cornouiller ne dépasse pas 22 mm d’envergure
  2. Le bout de ses ailes antérieures n’est pas transparent
  3. Son abdomen se termine par une touffe anale de poils au lieu d’une pointe
  4. Si cette touffe anale porte des poils jaunes ou oranges, cette couleur est présente seulement sur les côtés de la touffe

 

Stratégie d’intervention
Prévention

La chenille de la sésie du cornouiller a besoin d’une porte d’entrée. Elle peut difficilement attaquer un tronc lisse et sain, mais la présence de chancres, de faux broussins ou de blessures lui facilitera la tâche. Un bon entretien du couvert végétal près du tronc (pour ralentir le développement de faux-broussins et pour encourager la prédation des chenilles par les oiseaux) aide à prévenir des dommages de l’insecte. Dans une jeune pommeraie (dès la 3e ou 4e feuillaison des pommiers nains), de bons résultats peuvent aussi être obtenus en grattant à l’aide d’un canif les zones attaquées par la sésie. On préfère gratter habituellement à partir du mois d’août jusqu’en post-récolte. La raison étant qu’une intervention trop tôt en saison peut engendrer des risques de feu bactérien étant donné les lésions qui sont causées par cette méthode. Si les arbres sont affectés sévèrement par les faux-broussins (on en retrouve par exemple tout le tour), on va intervenir uniquement sur une partie du tronc pour ne pas affecter négativement la montée de la sève. Le reste sera gratté l’année suivante. Afin de trouver des moyens de lutte préventive à adopter contre la sésie dans les vergers qui ne sont pas en production, veuillez consulter la fiche 8.

 

Les protecteurs à rongeur pleins comme les spirales blanches ont tendance à favoriser la présence de l’insecte comparativement aux treillis métalliques. Les spirales blanches procurent un abri pour le ravageur et peuvent limiter l’aération. Cette mauvaise aération peut engendrer la formation de faux-broussins et maintenir une écorce molle. Certains intervenants vont donc recommander l’utilisation du treillis métallique. Cependant si vous laissez votre treillis métallique se remplir de mauvaises herbes entre le pommier et le treillis, l’aération du point de greffe se fera difficilement.

 

Une couche de peinture d’intérieur au latex sur la base du pommier peut aider à prévenir des dommages. Si l’arbre est déjà infesté, la peinture rendra plus difficile l’émergence des nouveaux adultes. Lors de la plantation de jeunes pommiers, une application rapide de latex pâle (en mélange avec de l’eau dans une proportion de 50:50) peut être effectuée. À noter que la peinture de latex n’est pas autorisée en régie biologique. Des peintures de sources végétales ou à base de lait sont permises dans les normes biologiques canadiennes. Des mélanges à base de chaux et de bentonite peuvent aussi être autorisés (à valider avec votre organisme de certification). Cependant, les peintures peuvent être sensibles au lessivage (plus particulièrement les peintures biologiques) et des renouvellements fréquents peuvent être nécessaires.

 

 

Confusion sexuelle

La confusion sexuelle, une méthode de lutte très utilisée contre le carpocapse de la pomme (est aussi disponible commercialement pour la sésie (ISOMATE® DWB). Des essais menés au Québec ont récemment permis de valider son efficacité. Cette méthode de lutte, en complément des stratégies de lutte en prévention, permet d’obtenir un bon contrôle de la sésie. Elle sera mise en place uniquement dans les parcelles problématiques, et non à grandeur du verger. De plus cette méthode est autorisée en régie biologique.

Afin de tirer profit au maximum de cette méthode de lutte, suivre les recommandations suivantes :

  • La période d’installation est habituellement de début juin à maximum mi-juin, soit avant le vol des adultes.
  • La dose recommandée est de 375 diffuseurs par hectare.
  • Prévoir une bordure de 30m (100 pieds) où la dose sera augmentée à 500 diffuseurs par hectare. Les bordures servent à atténuer certains facteurs, comme l’effet des vents dominants qui peuvent déplacer les phéromones à l’extérieur de la zone qu’on souhaite traiter.
  • Contrairement à ceux pour le carpocapse, les diffuseurs s’installent à la hauteur des épaules. Ils se présentent sous forme d’attaches « twist » (comme une attache à pain). On les installe sur une branche en faisant attention de ne pas trop serrer pour éviter l’étranglement de celle-ci lorsqu’elle va grossir. Il est aussi possible de les installer sur les broches ou le bambou servant au tuteurage, tout en restant proche de l’arbre et de son feuillage.

Les diffuseurs seront bons pour toute la saison et il n’est pas nécessaire de les retirer en fin de saison. Cependant l’année suivante, les diffuseurs devront être installés de nouveau sans tenir compte des précédents. Idéalement, appliquer cette méthode de lutte pendant trois années consécutives. Ensuite, évaluer la population de l’insecte présente dans la parcelle afin de décider si la poursuite de la confusion est nécessaire ou non.

 

Répression

Dans le cas de vergers sévèrement atteints, les mesures préventives peuvent être accompagnées d’un traitement insecticide effectué lors du pic de captures des papillons (entre la fin juin et la mi-juillet) et répété au besoin 14 jours plus tard. Utiliser un insecticide résiduel et bien mouiller le tronc et les branches charpentières des arbres infestés à l’aide d’un pulvérisateur muni d’un fusil d’arrosage.

Des insecticides admissibles en PFI sont maintenant disponibles pour lutter contre cet insecte :

  • DELEGATE (spinétorame)
  • ALTACOR (chloratraniliprole)
  • RIMON (novaluron)
  • TROUNCE (pyréthrines/sel de potassium d’acide gras) : homologué en régie biologique

Ces produits doivent être appliqués en dirigeant le jet de façon à couvrir la base du tronc de l’arbre, particulièrement le point de greffe et les points d’émondage. Effectuer une à deux applications à intervalle de 14 jours, visant le premier stade larvaire (débutant autour de la mi-juillet dans le sud-ouest du Québec).

 

Saperde du pommier
Description et comportement

La saperde du pommier (Saperda candida) est un ravageur mineur en PFI. La larve (2,5 cm en fin de développement), parfois appelée « ver tarière à tête ronde », est blanc crème; elle possède une grosse tête noire et a la forme d’une massue. Pendant ses deux années de vie sous cette forme, la larve creuse des galeries dans le bois des pommiers, mais contrairement à la sésie, elle s’attaque aux tissus sains des jeunes arbres en santé.

saperde du pommier (adulte)

L’adulte, un insecte allongé (20 mm) portant de longues antennes, a un corps dur, rayé d’élégantes bandes blanches et brunes. La femelle dépose ses œufs dans l’écorce à la base du tronc des pommiers, principalement de la fin du mois de juin au milieu d’août.

 

Dommages

Les galeries sont localisées surtout dans les premiers 45 cm du tronc à partir du niveau du sol. Des amas de sciures rougeâtres sont alors visibles à l’entrée des galeries. À défaut d’intervention, ces galeries affaiblissent les jeunes pommiers des pépinières ou des vergers et les font souvent périr.

Stratégie d’intervention

Des interventions spécifiques sont rarement nécessaires dans les vergers commerciaux, mais des interventions localisées peuvent parfois l’être dans les vergers qui ne sont pas en production. Comme il n’existe pas de produits spécifiquement homologués contre cet insecte, les moyens culturaux et physiques de lutte sont fortement recommandés :

  • maintenir la base des troncs exempte de mauvaises herbes;
  • éviter l’utilisation de protecteurs en plastique blanc, qui procurent un abri idéal pour la ponte;
  • détruire les plantes hôtes autour du verger (pommiers négligés, cormiers ou sorbiers, cenelliers ou aubépines) dans un rayon de 300 m, si possible;
  • à la mi-juin, avant l’arrivée des adultes, encercler lâchement (sans serrer) les troncs avec de la moustiquaire ou de la jute sur une longueur de 30-60 cm (1-2 pieds) en partant du sol. Retenir le haut avec une corde et le bas en rechaussant avec de la terre. Retirer à la fin août, quand la période de ponte est terminée (cette méthode est proposée par les chercheurs de l’Université Cornell, dans l’état de New York).

Les pulvérisations de phosmet (IMIDAN) effectuées contre d’autres ravageurs (comme la mouche de la pomme, le carpocapse de la pomme ou les tordeuses) entre la mi-juin et la fin de juillet seront efficaces contre les adultes de la saperde. Jusqu’à trois applications peuvent cependant être nécessaires dans les vergers sérieusement affectés. Si les populations sont de faible densité, il est possible de détruire les larves à l’intérieur des galeries en y insérant un poinçon fin ou le bout d’un fil métallique. Faire deux ou trois inspections entre le début juillet et la mi-septembre.

 

Cérèse buffle
Description et comportement

La cérèse buffle (Stictocephala bisonia) est un ravageur mineur en PFI. Cet insecte suceur vert pâle, de moins de 1 cm, porte sur le dos une protubérance pyramidale caractéristique qui lui donne l’apparence d’un buffle miniature. Au début du mois d’août, les femelles adultes délaissent les plantes herbacées pour pondre leurs œufs dans l’écorce des jeunes pommiers. Les œufs hibernants déposés dans le bois de l’été précédent éclosent durant la première moitié de juin. Les stades immatures ne vivent pas sur le pommier; ils se déplacent sur les plantes de la famille des légumineuses (luzerne, trèfle, vesce jargeau, etc.) Par conséquent, ils sont favorisés par la présence de ces mauvaises herbes dans le verger nouvellement planté. Il n’y a qu’une génération par année.

Adulte de cérèse buffle de face – photo J. Moisan-De Serres, MAPAQ

 

Adulte de cérèse buffle de profil – photo J. Moisan-De Serres, MAPAQ

Œufs de cérèse buffle – photo AAC

Larve de cérèse buffle – photo J. Moisan-De Serres, MAPAQ

Cycle de vie de la cérèse buffle – illustration J. Veilleux / IRDA

Dommages

Les femelles adultes pratiquent des incisions sur l’écorce des jeunes pommiers pour y déposer leurs œufs. Ces incisions font lever l’écorce et la rendent très rugueuse. Lorsqu’elles sont nombreuses, ces blessures entravent la circulation de la sève et affaiblissent les jeunes pousses, qui peuvent en mourir.

cérèse buffle dégâts

Dommage de ponte du cérèse buffle – photo AAC

Estimation du risque

Les observations des adultes et des dégâts s’effectuent sur le jeune bois des nouvelles plantations au début du mois d’août. Il n’y a pas de seuil d’intervention disponible pour cet insecte.

Stratégie d’intervention
Prévention

Éliminer les plantes hôtes : les légumineuses recouvrant le sol à proximité des jeunes plantations.
Couper et brûler les branches renfermant des œufs durant l’hiver.

Répression

Aucun produit n’est actuellement homologué contre cet insecte.

 

Scolytes
Description et comportement

Les scolytes (Scolytus rugulosus) sont des ravageurs mineurs en PFI. Ces petits insectes (2 mm) noirs ont un corps dur. Au stade larvaire, ils se nourrissent en creusant des galeries sous l’écorce des branches d’arbres nains ou dépérissants.

Dommages

Les branches attaquées se dessèchent et peuvent laisser voir une série de petits trous rapprochés par lesquels ont émergé les adultes. En soulevant l’écorce, il est possible d’apercevoir les nombreuses galeries rayonnant d’une galerie centrale.

dégât de scolyte

Stratégie d’intervention

Pour prévenir les attaques, ne laissez pas le bois de taille traîner près du verger!

 

Cette fiche est une mise à jour de la fiche originale du Guide de référence en production fruitière intégrée à l’intention des producteurs de pommes du Québec 2015. © Institut de recherche et de développement en agroenvironnement. Reproduction interdite sans autorisation.

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Fiche 85

Yvon Morin, Gérald Chouinard et Stéphanie Gervais

 

Petit carpocapse de la pomme

Le petit carpocapse de la pomme (Grapholita prunivora) est un ravageur mineur en PFI. Ses œufs blancs sont déposés à l’unité. Les larves (6-8 mm en fin de développement), à tête brune et au corps rosé, ressemblent à s’y méprendre aux jeunes chenilles du carpocapse. L’adulte est un petit papillon foncé (6 mm) portant quelques écailles dorées sur les ailes antérieures.

Dégâts observables : Galeries superficielles (jusqu’à 6 mm de profondeur) sous la pelure du fruit, dans lesquelles s’accumulent des excréments semblables à ceux du carpocapse. Situés surtout près du calice ou du pédoncule du fruit, ces dégâts ont une étendue similaire à ceux causés par la tordeuse à bandes rouges. Le cultivar Cortland est particulièrement sensible au petit carpocapse. À la différence de la larve du carpocapse, celle du petit carpocapse gruge directement sous la pelure et forme un dégât faisant penser à une mine sur le fruit.

dégât de petit carpocapse de la pomme

Stratégie de lutte : La méthode de dépistage de ce ravageur est décrite au tableau-synthèse Dépistage par pièges à phéromone de la fiche 65.

Les insecticides efficaces contre le carpocapse répriment également le petit carpocapse. Le synchronisme est légèrement différent car la première génération de chenilles du petit carpocapse est un peu plus hâtive que celle du carpocapse, alors que la seconde génération est un peu plus tardive (voir la fiche 76).

 

Tordeuse orientale du pêcher

La tordeuse orientale du pêcher (Grapholita molesta) est nouvellement arrivée dans les vergers du Québec et un ravageur mineur en PFI. D’apparence semblable au carpocapse, l’adulte peut être distingué de ce dernier par sa taille légèrement plus petite et l’absence de taches dorées sur les ailes antérieures. Les larves sont également semblables à celles du carpocapse, mais légèrement plus petites. Elles peuvent être distinguées des larves de carpocapse, mais encore une fois, l’aide d’un entomologiste et d’un microscope est recommandée.

tordeuse orientale du pêcher (adulte)

tordeuse orientale du pêcher (larve)

Dégâts observables : Les larves de tordeuse orientale peuvent causer des dégâts aux fruits qui ressemblent à ceux du carpocapse, c’est-à-dire des tunnels dans la chair, mais sans atteindre le cœur. Elle peuvent aussi se loger dans les pousses terminales.

Stratégie de lutte : Cet insecte étant encore très peu présent et sa biologie étant assez proche de celle du carpocapse, une stratégie de lutte spécifique à la tordeuse orientale n’est pas encore nécessaire (voir la fiche 76).

 

Cette fiche est une mise à jour de la fiche originale du Guide de référence en production fruitière intégrée à l’intention des producteurs de pommes du Québec 2015. © Institut de recherche et de développement en agroenvironnement. Reproduction interdite sans autorisation.

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Fiche 86

Yvon Morin, Gérald Chouinard et Stéphanie Gervais

 

Le scarabée japonais (Popillia japonica) et le scarabée du rosier (Macrodactylus subspinosus) sont des ravageurs mineurs en PFI. Les adultes de ce groupe sont facilement reconnaissables à leur gros corps (10-12 mm) portant des ailes durcies à la façon d’une carapace. Celles du scarabée du rosier sont gris-brun avec des teintes jaunâtres, alors que celles du scarabée japonais, brunes et vertes, présentent des reflets métalliques. Les larves ont l’apparence de gros vers blancs et vivent dans le sol, se nourrissant de racines de graminées. Ces insectes commencent à apparaître à la mi-juin et leur activité se poursuit jusqu’à la fin juillet – début août. Ils peuvent s’attaquer à une grande diversité de plantes, dont ils grignotent les feuilles et occasionnellement les fruits. Le scarabée japonais affectionne particulièrement la variété Honeycrisp.

scarabée du rosier (adulte)

Dégâts observables : Défoliation des tissus tendres de la feuille. Les très rares cas de dommages observés sur des pommiers proviennent de populations exceptionnellement élevées (dans certains cas, les adultes attaquent également des fruits des cultivars Honeycrisp et Cortland) se développant en certaines situations difficiles à prévoir.

Stratégie de lutte : depuis quelques années, un important parasitoïde du scarabée s’implante au Québec, avec des taux de parasitisme pouvant atteindre 60%. La mouche du scarabée (Istocheta aldrichi) pond ses œufs derrière la tête, au niveau du thorax, principalement sur les femelles scarabées au moment de l’accouplement: ces oeufs blancs de bonne dimension sont très faciles à observer. À défaut de l’action de ce parasitoïde, des interventions chimiques locales peuvent être possibles avec ALTACOR, EXIREL, CALYPSO et IMIDAN si les dommages sont importants.

scarabée japonais (adulte)

 

Cette fiche est une mise à jour de la fiche originale du Guide de référence en production fruitière intégrée à l’intention des producteurs de pommes du Québec 2015. © Institut de recherche et de développement en agroenvironnement. Reproduction interdite sans autorisation.

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Fiche 87

Yvon Morin, Gérald Chouinard et Stéphanie Gervais

 

Les chenilles de ce groupe sont des ravageurs mineurs en PFI. Elles se rencontrent dans les vergers qui avoisinent des boisés et leur présence est le plus souvent limitée aux pommiers situés en périphérie des vergers. Pour connaître les noms latins des principales espèces rencontrées en vergers, consultez la fiche 10.

 

Arpenteuses du printemps

Les œufs vert jaunâtre et ovales de ces arpenteuses (Paleacrita sp.) sont déposés pêle-mêle par groupe d’environ 50 dans les crevasses ou sous les vieilles écorces. Les larves qui en sortent sont des chenilles (2,5 cm en fin de développement) vert pâle à brun foncé, pourvues de bandes jaunes longitudinales sur les flancs; elles ont souvent l’apparence d’une brindille. Elles possèdent à leur extrémité postérieure deux paires de fausses pattes, dont elles se servent pour se déplacer typiquement en faisant un U renversé, ou pour se redresser le long d’une branche. Les adultes sont des papillons d’apparence très différente selon leur sexe : le mâle (3 cm) est gris avec des lignes sinueuses sur les ailes antérieures alors que la femelle (1 cm) ne possède que des moignons d’ailes gris-brun.

arpenteuse du printemps (larve)

Dégâts observables : Les chenilles dévorent les feuilles, ne laissant que les nervures et le pétiole. Elles peuvent aussi ravager quantité de bourgeons à fruits. Parfois, il y a confusion entre ce genre de dégâts et ceux du pique-bouton.

arpenteuse du printemps (larve et dégâts)

Stratégie de lutte : Des interventions chimiques sont rarement nécessaires contre les arpenteuses, mais des applications localisées peuvent occasionnellement être recommandées jusqu’à la mi-juin. Produit homologué : IMIDAN).

 

Chenille à bosse rouge

Cette chenille (Schizura concinna) de bonne taille, soit 25 mm en fin de développement, est ornée de rayures jaunes, blanches et noires. Le quatrième segment porte une grosse protubérance caractéristique qui, avec la tête, est rouge corail. Cette chenille se retrouve en colonies de plusieurs dizaines d’individus de la mi-août à la mi-septembre sur de nombreuses espèces d’arbres forestiers, ornementaux et fruitiers.

chenille à bosse rouge (larve)

Dégâts observables : Défoliation à la manière des squeletteuses. Cependant, le dommage peut être beaucoup plus extensif en raison du grand nombre de chenilles pouvant être présentes simultanément sur un seul arbre. Les dégâts sont habituellement limités à quelques arbres en bordure des boisés.

 

Livrée d’Amérique et livrée des forêts

Les masses d’œufs de ces papillons (Malacosoma americanum et Malacosoma disstria) prennent la forme d’anneaux noirs et lustrés fixés aux brindilles. Les larves sont des chenilles noires (5 cm en fin de développement), souvent appelées « chenilles à tente », munies de bandes étroites ou encore de taches blanches ou jaunes alignées sur les flancs. Seules les chenilles de la livrée d’Amérique tissent des tentes de soie, lesquelles leur servent d’abri pendant la nuit et lors de périodes de pluie. Ces tentes sont construites aux fourches des arbres par les jeunes chenilles qui apparaissent avec l’ouverture des bourgeons. Les chenilles des deux espèces atteignent leur maturité à la fin juin. Les adultes sont des papillons rouge-brun (25 mm) portant en travers des ailes deux bandes parallèles, blanches chez la livrée d’Amérique et brunes chez la livrée des forêts.

livrée d'Amérique (adulte)

livrée d'Amérique (larve)

livrée des forêts (adulte)

Dégâts observables : Lorsque de nombreuses masses d’œufs sont pondues sur un même arbre, les fortes populations qui en résultent (jusqu’à 5000 chenilles par pommier) peuvent défolier complètement un arbre en quelques jours. Heureusement, les épidémies sont peu fréquentes. De plus, les dégâts sont rarement d’importance économique; les fruits ne sont pas affectés.

Stratégie de lutte : Des interventions chimiques avec des insecticides à large spectre (ex. : IMIDAN) sont rarement nécessaires et sont peu efficaces car les chenilles sont protégées à l’intérieur de la toile. Une meilleure stratégie consiste à couper les branches affectées, au besoin, au stade débourrement, et à les brûler.

 

Spongieuse

L’adulte de spongieuse (Lymantria dispar) est un papillon de bonne taille et d’apparence assez différente selon qu’il s’agit d’un mâle ou d’une femelle. Le mâle (25 mm) porte des ailes de couleur brun foncé, ornées de lignes ondulées et de mouchetures noires. Il est agile au vol. La femelle, qui est plus grosse (30 mm), ne vole pas mais possède quand même des ailes blanchâtres, ornées de façon semblable à celles du mâle, dans des teintes plus pâles. Les larves (50 mm) sont de jeunes chenilles noirâtres à tête jaune et dont le corps est orné de nombreuses verrues et de longs poils noirs. Elles apparaissent autour du stade pré-bouton rose. Elles se nourrissent surtout la nuit, s’attaquant de préférence à la face supérieure des feuilles et sont actives jusqu’à la mi-juin. Les amas d’œufs sont caractéristiques : de forme ovale et couverts de poils beiges provenant du corps de la femelle, ils sont habituellement déposés sur les troncs. Ils peuvent contenir jusqu’à 1500 œufs chacun.

spongieuse (adulte)

Dégâts observables : Les chenilles de la spongieuse se nourrissent de plus de 300 espèces d’arbres et d’arbustes. Lors d’épidémies, tous les arbres et arbrisseaux de la région envahie sont défoliés. Cependant, les pommiers sont rarement atteints, leur prolifération dans les vergers étant rarissime.

spongieuse (larve et dégâts)

Stratégie de lutte : Brosser les amas d’œufs afin de les déloger ou retirer les branches infestées. Des interventions chimiques à la phosmet (IMIDAN) sont rarement nécessaires, mais des interventions localisées peuvent parfois être recommandées au stade bouton rose sur les arbres très sévèrement affectés.

 

Squeletteuses

La squeletteuse du pommier et la squeletteuse du cenellier (Psorosina sp. et Choreutis sp.) sont des ravageurs mineurs en PFI. Ces insectes sont aussi appelés teignes des feuilles du pommier. Leurs œufs vert pâle sont difficilement perceptibles. La chenille (14 mm en fin de développement) jaune ou vert pâle possède des pattes relativement longues et très mobiles, ainsi que de nombreuses verrues noires sur chaque segment du corps. Le papillon (12-13 mm) est trapu, brun rougeâtre avec deux lignes noires transversales sur chaque aile antérieure. Les chenilles confectionnent un fourreau blanc en repliant le bord de la feuille avec des fils de soie. Plusieurs générations se développent durant l’été.

squeletteuse (larve)

Dégâts observables : Les chenilles dévorent la partie supérieure du limbe de la feuille, ne laissant que les nervures et l’épiderme inférieur. L’apparence de ce squelette de feuille de couleur rouille est très caractéristique. Si les populations sont très fortes, les chenilles peuvent s’aventurer à grignoter l’épiderme des fruits, causant de la roussissure. Les dégâts apparaissent principalement en juillet.

dégât de squeletteuse

 

Stratégie de lutte contre les chenilles forestières

Retirer les branches infestées ou intervenir au besoin sur les arbres affectés.

 

Cette fiche est une mise à jour de la fiche originale du Guide de référence en production fruitière intégrée à l’intention des producteurs de pommes du Québec 2015. © Institut de recherche et de développement en agroenvironnement. Reproduction interdite sans autorisation.

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