Auteurs de la première édition : Gérald Chouinard, Yvon Morin et Francine Pelletier
Auteurs de la mise à jour 2023 : Audrey Charbonneau et Gérald Chouinard
Dernière mise à jour par les auteurs : 13 avril 2023

 

Bien que la PFI soit un incontournable en pomiculture, elle n’est pas parfaitement adaptée à toutes les situations. Les jeunes vergers sans production n’ont pas besoin, par exemple, de suivi pour certains ravageurs. Les producteurs qui choisissent de produire des dérivés de la pomme tels que le cidre ou qui optent pour la production biologique, suivront plutôt les lignes directrices d’un programme de traitement minimal ou d’un programme de production biologique, respectivement. D’autres qui veulent réduire drastiquement voire éliminer complètement l’usage de pesticides pourront opter pour la production sous filets. Le texte qui suit vous donnera quelques renseignements de base sur ces quatre alternatives à la PFI. Notez que ces alternatives ne sont pas incompatibles avec la PFI, elles sont simplement mieux adaptées à des conditions particulières de production et de mise en marché.

Programme pour le verger non en production 

Bien qu’il n’offre encore aucune récolte à protéger, le jeune verger est vulnérable à certaines attaques. Les interventions suivantes ont pour but de lui assurer un démarrage rapide. Toutes les interventions phytosanitaires sont assujetties aux dispositions sur la Loi sur les produits antiparasitaires  (voir la fiche sur L’utilisation des pesticides (homologation, vente, entreposage et application) et la loi) et donc les produits utilisés doivent être homologués.

Lutte contre les mauvaises herbes

Entretenez soigneusement les rangs de pommiers de façon à empêcher la compétition entre les mauvaises herbes et les jeunes pommiers. Utilisez des herbicides ou un paillis (de plastique, de carton ou de copeaux de bois, par exemple). La répression des mauvaises herbes va aussi aider à contrôler le campagnol et la saperde et à maintenir le point de greffe bien au sec. Cette dernière précaution réduit les problèmes de faux-broussin (racines aériennes ou burr-knot en anglais), qui sont des portes d’entrée pour la sésie du cornouiller et certaines maladies. Si un paillis est utilisé, surveillez bien le campagnol qui pourrait y trouver refuge et grignoter les pommiers. Pour plus de détails sur la lutte contre les mauvaises herbes, voir la fiche sur Les mauvaises herbes.

Lutte contre la tavelure

La meilleure façon de contrôler la tavelure d’un bloc de pommiers non en production consiste à appliquer les mêmes traitements fongicides que dans les parcelles en production (en ajustant la dose, voir la Fiche 61 Réglage et étalonnage du pulvérisateur). Cependant, la répression complète de la tavelure n’est pas nécessaire pour assurer la croissance des arbres et des programmes de lutte plus économiques peuvent être utilisés. Voir la section Programme de traitement minimal ci-après.

Lutte contre les insectes, les acariens et les petits rongeurs

Les ravageurs à surveiller sont les tétranyques, les pucerons, la cécidomyie du pommier, les cicadelles (dont la cicadelle la pomme de terre) et certains autres ravageurs (cérèse buffle, chenille, saperde et sésie) qui peuvent occasionnellement causer des problèmes. Utilisez de la moustiquaire de métal pour protéger la base de vos pommiers contre le campagnol, la sésie et la saperde du pommier. Évitez l’utilisation de plastique troué qui constitue une cachette idéale pour la sésie et qui favorise l’humidité dont raffolent les champignons parasites! Pour prévenir l’attaque de la sésie, appliquez du latex blanc sur la base du tronc des jeunes pommiers, tel que décrit à la fiche sur La sésie du cornouiller et les autres ravageurs du bois.

Néanmoins, si des traitements s’avéraient nécessaires, utilisez préférablement :

  • BIOPROTEC, DIPEL, (Bt), CONFIRM (tébufénozide) ou INTREPID (méthoxyfénozide) contre les chenilles libres sur le feuillage;
  • ASSAIL (acetamipride) contre les mineuses, les pucerons et les cicadelles;
  • HUILE SUPÉRIEURE contre les tétranyques.

Autres mesures

Une protection contre le cerf de Virginie est souvent souhaitable et devient indispensable dans les régions à forte densité de cerfs. Pour obtenir plus d’information, consultez la fiche sur Le cerf de Virginie.

Brûlure du sud-ouest 

L’écorce des jeunes pommiers est sensible aux fluctuations de température pendant l’hiver. Elle se réchauffe à la faveur du soleil pendant le jour et gèle brusquement à la tombée de la nuit. L’application de peinture au latex (en mélange avec de l’eau dans une proportion de 50:50) sur la face sud-ouest du tronc des jeunes pommiers constitue un remède efficace. Pour une résistance optimale, l’appliquer à une température supérieure à 10 °C, par temps sec.

Programme de traitement minimal

Ce genre de programme peut être utilisé en cas de revers de fortune, comme lorsque le verger est atteint par une forte grêle, ou pour les productions particulières comme celles du cidre, des produits transformés ou des aliments pour bébés. Dans le cas de ces productions, les producteurs peuvent se permettre une plus grande tolérance aux ravageurs ou bien s’interdire l’utilisation de certains produits. La localisation du verger est alors encore plus cruciale que s’il s’agissait d’une production « classique ». De fait, si ces producteurs sont prêts à subir plus de dégâts sur leur culture, il leur est toutefois défendu par la Loi sur la protection sanitaire des cultures (voir la Fiche sur Le « droit de produire » et la Loi) de causer un préjudice aux vergers environnants. Ainsi, un producteur de pommes à jus pourrait, par exemple, être soumis à l’obligation légale de traiter son verger si une épidémie apparaissait au cours d’une saison donnée. Le bon voisinage entre cultures particulières et classiques peut donc être parfois difficile, mais le dialogue et l’ouverture d’esprit permettront de développer des solutions acceptables pour ce genre de cohabitation.

Lutte contre les insectes

Dans le cadre de productions particulières, le traitement insecticide du stade calice est le plus important de tous. Les autres traitements insecticides peuvent souvent être évités. Le dépistage de la mouche de la pomme et du carpocapse demeure cependant inévitable. Certaines années, des interventions doivent être entreprises afin d’éviter que les populations de ces insectes ne deviennent intolérables et que la récolte entière ne finisse par être touchée, ou encore que le verger de votre voisin n’en souffre!

Lutte contre les maladies

En ce qui concerne la lutte contre la tavelure, les principes de traitement restent les mêmes, mais les seuils de tolérance sont ajustés en fonction des cultivars, du niveau d’inoculum de la parcelle et de la gravité des infections (indice RIM, voir la fiche sur La tavelure : traitements contre les infections primaires). Pour les cultivars modérément sensibles (ex. : Cortland, Empire) ou encore très sensibles (ex. : McIntosh, Gingergold), une protection doit être assurée pendant toute la période des infections primaires. Les intervalles entre les traitements peuvent être augmentés dans les vergers à faible inoculum quand la gravité des infections ne dépasse pas 100 à l’échelle de RIM.

Pour les cultivars moins sensibles (ex. : Paulared, Spartan, Golden Russet, Honeycrisp), un programme pouvant aller jusqu’à trois ou quatre interventions (ciblées sur les infections dont le risque dépasse 300 à l’échelle de RIM) peut être suffisant si la tavelure n’a pas causé de problèmes importants l’année précédente. Consultez la Fiche 101 La tavelure : stratégies générales de lutte pour obtenir plus d’information sur les stratégies générales de lutte à la tavelure et la fiche sur La tavelure : traitements contre les infections primaires et la fiche sur La tavelure : traitements d’été pour les façons de vous ajuster aux circonstances selon les conditions météo.

Lutte contre les acariens 

Généralement, si aucun pesticide à large spectre (ex. pyréthrinoïdes, néonicotinoïdes, organophosphorés, carbamates) n’est utilisé, les acariens de même que les pucerons ne causeront aucun problème sérieux, car il y aura suffisamment de prédateurs et de parasitoïdes. Cependant, il peut arriver à l’occasion que des interventions soient nécessaires selon le seuil de tolérance du producteur. Un dépistage doit donc être effectué de temps à autre et un acaricide sélectif peut être appliqué si les populations le justifient.

Programme de production biologique

Un verger dont la « gestion » consiste simplement à laisser aller la nature n’est pas un verger biologique, mais un verger abandonné!

La culture biologique est plutôt définie comme un mode de production qui exclut l’application de produits (pesticides, fertilisants, amendements, etc.) n’étant pas d’origine naturelle. Les cultures biologiques sont réglementées par des organismes de certification qui inspectent régulièrement les champs afin de s’assurer du respect des normes en vigueur. Tous les produits utilisés en production biologique doivent être homologués comme les produits conventionnels, mais être également certifiés pour usage en production biologique. Il ne faut pas confondre production biologique avec lutte biologique, ni penser que production « biologique » égale production « écologique », « environnementale » ou « intégrée » ; ces trois derniers termes qualifient des modes de production non réglementés qui cherchent aussi à rationaliser l’usage des produits chimiques, mais pas nécessairement à les interdire.

Dans un verger, la production biologique n’est donc pas à prendre à la légère. Les ennemis du pommier comme la tavelure et le charançon peuvent être extrêmement difficiles à réprimer si on ne veut pas recourir aux produits de synthèse. Pour la tavelure, l’emploi de cultivars résistants facilite la gestion de cette maladie, mais ne dispense pas de tous les traitements. L’arrivée du bicarbonate de potassium a grandement amélioré l’accessibilité de la production bio au Québec, mais pour obtenir une répression comparable à celle obtenue avec les fongicides de synthèse, il est nécessaire de bien cibler les traitements et le plus souvent d’augmenter le nombre d’applications. Il est également nécessaire d’utiliser toutes les techniques connues visant à réduire l’inoculum (source d’infection) de tavelure, comme le broyage des feuilles à l’automne et/ou au printemps avant le débourrement et l’élimination de tous les « réservoirs » extérieurs de tavelure (pommiers abandonnés, sauvageons, etc.).

Pour lutter contre les insectes ravageurs, quelques produits insecticides sont acceptés en production biologique (ex. : DIPEL, BIOPROTEC, VIROSOFT, ISOMATE, GF-120, ENTRUST, MAD-X, SURROUND, XENTARI). Cependant, tous les produits ne sont pas acceptés par tous les organismes de certification. En cas de doute, mieux vaut s’informer auprès de son certificateur. En contrepartie, plusieurs méthodes sont utilisables afin de réduire la pression des insectes : récolte mécanique des fruits infestés, introduction de prédateurs, etc. Tout bon producteur biologique sait qu’il doit aussi se montrer tolérant en ce qui concerne les dégâts d’insectes sur les fruits.

Les méthodes préventives de lutte aux insectes présentées dans ce guide ne sont pas à négliger. Rappelez-vous aussi que les organismes de certification biologique et les regroupements pour la culture biologique peuvent vous aider.

Programme de production par exclusion (filets)

Ce système est couvert par une capsule vidéo et est en démonstration dans une des vitrines de régie à moindres risque du Québec.

D’abord apparue en Europe, la production sous filets est en expansion partout dans le monde et est même devenue une façon classique de produire des pommes dans certaines régions de l’Italie, de la France et de l’Australie. Des études en cours au Québec depuis 2012 ont permis de proposer un système d’exclusion adapté aux conditions québécoises. Le système proposé par l’IRDA vise à empêcher l’entrée des principaux insectes ravageurs et à réduire les infections par les principales maladies du pommier. La production sous filet peut aussi s’avérer la seule option efficace de lutte dans les situations où les insecticides échouent. Les filets anti-insectes proposés ont une durée de vie de 10 ans ou plus et peuvent être admissibles à une aide financière du MAPAQ visant à réduire les risques posés par l’utilisation des pesticides.

 

Pour en savoir plus

Le Conseil des appellations réservées et des termes valorisants (CARTV) agit comme autorité compétente au nom du ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec en vue de:

  • conseiller le ministre sur la reconnaissance d’appellations réservées et l’autorisation de termes valorisants ;
  • tenir des consultations en lien avec la reconnaissance d’une appellation ou l’autorisation d’un terme valorisant ;
  • accréditer les organismes de certification aptes à certifier des produits d’appellation et de vérifier leur fonctionnement ;
  • surveiller l’utilisation des appellations réservées reconnues et des termes valorisants autorisés.

Organismes de certification biologique
Ces organismes certifient comme production « biologique » les pommes produites selon leurs cahiers des charges, conformément aux vérifications effectuées par leur personnel (ex. : vérifications régulières des registres d’épandage). Plusieurs organismes sont actifs au Québec, mais les suivants sont les plus présents en pomiculture. Ils sont reconnus par le Conseil des appellations réservées et des termes valorisants (CARTV) :

Écocert Canada (anciennement connu sous le nom GarantieBio)
510, rue Saint-Onésime
Lévis (Québec) G6V 5Z4
Téléphone : 1-306-665-9072

Québec Vrai
5365, boulevard Jean-XXIII, bureau 200A
Trois-Rivières (Québec)  G8Z 4A6
Téléphone : 819-693-4646

Courriel : info@quebecvrai.org

Centre d’expertise et de transfert en agriculture biologique et de proximité (CETAB+)

71 rue Bernier
Victoriaville (Québec) G6P 2P3
Téléphone : 819 758-6401 poste 2784
Courriel: info@cetab.org

Ce centre participe au développement d’une base de données documentaire accessible gratuitement sur Internet. La Biobase est la plus importante base de données francophone sur l’agriculture biologique. Le CETAB+ réalise également plusieurs projets de transfert technologique, de recherche appliquée et de services-conseils.

Filière biologique du Québec
1190B, rue de Courchevel, 4e étage
Lévis (Québec)  G6W 0M6
Téléphone : 581 319-2203

Courriel: info@filierebio.qc.ca

La Filière biologique du Québec est vouée au développement du secteur biologique québécois. QuébecBio est la filiale communication de la Filière biologique du Québec et agit comme éditeur et diffuseur sur le web des messages de la campagne Le Bio d’ici, on a raison d’en parler!

Table de développement de la production biologique du Québec
555, boulevard Roland-Therrien, bureau 100
Longueuil (Québec)  J4H 3Y9
Téléphone : 450-679-0530

Courriel: biologique@upa.qc.ca

Au sein de l’UPA, la Table de développement de la production biologique contribue au développement de l’offre québécoise de denrées biologiques et regroupe syndicats, fédérations et groupes spécialisés de producteurs de concert avec des organismes de soutien, d’éducation et les instances gouvernementales.

Fédération biologique du Canada
12-4475, boulevard Grand
Montréal (Québec)  H4B 2X7
Téléphone : 514-488-6192

Courriel: info@organicfederation.ca

Créée en 2006 par le Comité canadien de la réglementation des produits biologiques, la Fédération biologique du Canada (FBC) a pour but de rallier, consulter et promouvoir les intérêts de tous les acteurs liés à la production biologique.

Centre d’agriculture biologique du Canada
Dalhousie University-Campus des sciences de l’agriculture
C.P. 550
Truro (Nouvelle-Écosse)  B2N 5E3
Téléphone : 902-893-7256

Courriel : oacc@dal.ca

Le Centre d’agriculture biologique du Canada (CABC) mène des recherches sur l’agriculture biologique, assure le transfert de connaissances et fournit des services de vulgarisation pour les agriculteurs biologiques.

Projets pour une agriculture écologique / Ecological Agriculture Projects
Campus Macdonald de l’Université McGill
21 111, rue Lakeshore
Sainte-Anne-de-Bellevue (Québec)  H9X 3V9
Téléphone : 514-398-7771

Courriel : eapinfo@macdonald.mcgill.ca

Premier centre de documentation québécois sur l’agriculture biologique, on peut y consulter de nombreux dossiers sur les méthodes de lutte contre différents ravageurs des vergers. Plusieurs documents, notamment les synthèses Agro-Bio, sont également offerts en ligne.

Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ)
Les répondants en agriculture biologique du MAPAQ, répartis dans chaque région, peuvent aussi vous renseigner sur la production biologique. Vous trouverez les coordonnées du conseiller bio de votre région auprès de votre direction régionale.

Le guide Méthodes alternatives de protection des pommiers publié en 2013 par Nature-Action Québec dresse une revue des différentes techniques alternatives connues en pomiculture et applicables au Québec.

 

Cette fiche est une mise à jour de la fiche originale du Guide de référence en production fruitière intégrée à l’intention des producteurs de pommes du Québec 2015. © Institut de recherche et de développement en agroenvironnement. Reproduction interdite sans autorisation.

Auteurs de la première édition : Daniel Cormier et Gérald Chouinard
Auteurs de la mise à jour 2023 : Daniel Cormier et Francine Pelletier
Dernière mise à jour par les auteurs : 16 mai 2024

 

La production de pommes de qualité selon les principes de la production fruitière intégrée (PFI) nécessite une formation continue et requiert l’apport de services-conseils et d’autres ressources sur une base régulière afin de développer ses connaissances. Que ce soit au niveau local, national ou international, l’acquisition d’information est grandement facilitée par l’accès à Internet. Néanmoins, la formation par le biais des canaux traditionnels que sont les cours, les journées pomicoles et les journées de démonstration reste essentielle car elle permet des échanges plus directs. Enfin la participation d’un pomiculteur à titre de collaborateur à un projet de recherche ou à un réseau d’essais lui offre l’avantage d’être aux premières loges des nouvelles pratiques.

Outre le Guide de Référence en Production Fruitière Intégrée (que vous lisez actuellement), les ressources suivantes sont à votre disposition pour parfaire votre production :

Services de base

Services-conseils non liés 

Les services-conseils non liés (qui ne sont pas associés à d’autres intérêts commerciaux) sont disponibles auprès des réseaux Agriconseils. Ces services sont offerts par des agronomes, des clubs d’encadrement technique ou des clubs agroenvironnementaux.

Les frais de ces conseillers sont remboursés à des taux variables selon les régions et le type de service. Pour plus d’informations, consultez le conseiller du MAPAQ de votre région ou le site web d’Agriconseils.

 

Conseillers du MAPAQ

Les conseillers du MAPAQ offrent un service gratuit pour des conseils de tout genre reliés à la pomiculture : culture, protection, etc. Un conseiller pomicole est affecté par le MAPAQ dans chacune des principales régions pomicoles. Un système d’information saisonnier, soit par téléphone et/ou message écrit (déposé sur Agri Réseau- Arbres fruitiers), est offert par les conseillers du MAPAQ dans les six plus importantes régions pomicoles du Québec. Les messages téléphoniques et écrits du conseiller de chaque région sont mis à jour régulièrement en saison, quotidiennement pendant les périodes critiques. Ces messages sont conçus pour compléter les communiqués du Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP). Les numéros à composer sont publiés en début de saison dans les communiqués du RAP-pommier.  L’accès à une version écrite de ces messages est aussi disponible sur le site Agri-Réseau – Arbres fruitiers.

Communiqués du RAP 

Le RAP publie régulièrement des communiqués (avertissements et bulletins d’information) à l’intention des pomiculteurs durant la saison de croissance. Les avertissements comprennent :

  • des actualités pomicoles (nouvelles homologations, retraits de produits, journées de démonstration, cliniques, vitrines, etc.);
  • un état de la situation dans les différentes régions pomicoles;
  • des prévisions météo et des prévisions de risques pour les insectes, acariens et maladies;
  • des stratégies d’intervention à jour contre les ravageurs, compatibles avec la PFI.

Lorsqu’un sujet d’actualité demande un traitement plus détaillé, le RAP publie un bulletin d’information. Les communiqués du RAP sont diffusés par Internet sur deux plateformes, le portail Agriréseau et la plateforme PFI du Réseau-pommier. Pour être automatiquement informé de chaque parution, vous avez aussi deux choix selon la plateforme (les deux sont gratuits):

L’affiche annuelle Production fruitière intégrée 

Cette affiche couleur présente en détail une sélection de pratiques PFI et des tableaux sur l’efficacité, la toxicité et les effets des pesticides sur les ravageurs et la faune auxiliaire.

De plus, l’affiche contient un programme général de traitements antiparasitaires, lequel précise les noms des produits, les doses utilisables et les principaux conseils d’utilisation recommandés par le Comité de PFI du Réseau-pommier. C’est un outil de référence indispensable à tout pomiculteur!

À chaque année, une version papier de cette affiche est distribuée par courrier à chaque membre par Les Producteurs de pommes du Québec. Une version en ligne est aussi disponible en cliquant ici.

Affiche PFI (source : Agri-Réseau).

Les sites Internet du Réseau-pommier

  • La plateforme PFI – un site web gratuit dédié spécifiquement à la PFI – a été mise en ligne par l’IRDA pour diffuser l’intégralité du Guide de référence en production fruitière intégréeet d’autres contenus exclusifs;
  • Une section du site Agri-Réseau est destinée prioritairement aux pomiculteurs et intervenants québécois de la pomme.

Ces deux sites constituent le point de départ québécois pour la pomiculture et la PFI. Les sites du Réseau-pommier contiennent entre autres :

Le site internet Agrométéo Québec

Le site web Agrométéo Québec a ouvert ses portes à tous en 2015 et il offre depuis un accès additionnel aux prévisions de plusieurs des modèles du logiciel CIPRA ainsi qu’à divers autres outils pour un grand nombre de localités situées dans toutes les zones de production de pommes du Québec, en plus de celles des stations météorologiques du Réseau-pommier. Le site Agrométéo Québec sera remplacé par une nouvelle version disponible à l’adresse suivante : https://agrometeo.solutions-mesonet.org/.

Les informations suivantes sont disponibles sous l’onglet « Pommes » dans le menu « Météo Agricole » du site :

  • prévisions d’apparition, de pic et de fin d’activité pour 17 ravageurs  (tétranyque rouge, punaise terne, hoplocampe, carpocapse, mouche, mineuse,  tordeuses, etc.);
  • sommaires météo hebdomadaires et mensuels (température, précipitations, degrés-jours, et pour certaines stations, vents et humidité relative);
  • observations météo détaillées pour chaque site en temps réel;
  • phénologie de McIntosh pour les stades de développement du pommier.

Si vous visitez le site pour la première fois, ne manquez pas de consulter également les autres sections du site:

  • la section « Observations et prévisions », qui n’est pas dédiée aux pommiers, mais qui donne quand même accès aux observations et prévisions météorologiques pour jusqu’à 200 localités selon les fonctions;
  • l’Atlas agroclimatique, truffé de cartes et de statistiques agroclimatiques actuelles, de même que des projections jusqu’en 2070;
  • la section « Météo agricole », qui offre d’autres informations agrométérologiques d’intérêt.

Publications en format papier ou électronique

Guide d’identification des maladies, insectes et acariens nuisibles et utiles des arbres fruitiers 

Ce guide couleur facilite l’identification des différentes espèces nuisibles et utiles retrouvées dans les vergers. Disponible en version électronique sur la plateforme PFI  et en version papier auprès du CRAAQ.

Charte : Évaluer la maturité des pommes – Test de l’amidon

Cette charte universelle (pour tous les cultivars) est accompagnée de tous les renseignements nécessaires pour effectuer le test de l’amidon à la solution d’iode. La charte permet de suivre l’évolution de la maturation des pommes, d’interpréter les résultats de façon uniforme et de choisir le type d’entreposage le plus approprié pour obtenir des fruits de la meilleure qualité qui soit. La charte est disponible auprès du CRAAQ.

Évaluer la maturité des pommes / charte universelle de maturité des pommes

Brochure : Des haies brise-vent pour réduire la dérive des pesticides en verger (2011) 

Disponible en version électronique auprès des Producteurs de pommes du Québec.

Guide technique : L’implantation d’un verger de pommiers, 2e édition (2023) 

Constituée de 7 fascicules regroupant 12 chapitres et d’une nouvelle version des outils Profitabilité et Calculateur, cette nouvelle édition vise à faciliter la planification et la réalisation de tous les projets d’implantation ou de renouvellement de vergers, en cours et à venir au Québec. Elle met l’accent sur les nouvelles connaissances issues du Réseau d’essais de cultivars et porte-greffes de pommiers (RECUPOM). Cette édition met également en valeur l’évolution des besoins du marché et des connaissances techniques indispensables à la réussite de l’implantation de vergers à haute ou très haute densité. Enfin, on y décrit les modèles d’implantation tenant compte des nouveaux équipements et matériaux et les techniques modernes de conduite des pommiers permettant notamment la mécanisation des opérations.

Guide : Méthodes alternatives de protection des pommiers (2013) 

Disponible en version électronique auprès du Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec.

Références économiques – collection Pommes

La collection Pomme s’adresse à tous les producteurs qui souhaitent améliorer la rentabilité de leur verger ou qui veulent transformer leur verger de pommiers standards en verger moyenne ou haute densité.

La collection comprend les feuillets suivants :

  • Pommes – Budget d’exploitation
  • Pommes – Haute densité de conduite à fuseau étroit
  • Pommes – Rendements
  • Pommes de transformation – Prix minima négociés

Brise-vent naturels – Frais d’implantation (2008)

Document numérique disponible auprès du CRAAQ .

Guide de salubrité pour les fruits et légumes (CanadaGAP)

Guide d’identification des mauvaises herbes du Québec (1998)

Guide ontarien : Airblast 101

Un guide technique détaillé sur la pulvérisation pour les vergers. Le site web est en anglais mais vous pouvez télécharger la version 2016 en français.

Guide ontarien : Lutte intégrée contre les ennemis du pommier (2010)

Disponible auprès du Ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales de l’Ontario.

Autres sites Internet de référence

Une liste complète des autres sites d’intérêt pour la PFI serait beaucoup trop longue à dresser et à maintenir à jour. Nous vous présentons ci-dessous notre sélection des sites de référence les plus instructifs, qui contiennent également des liens vers d’autres ressources.

  • Réseau d’essais de cultivars et de porte-greffes de pommiers (RECUPOM) : Les rapport annuels et comptes rendus des projets et activités sont disponibles sur Agri-Réseau et la base de données contenant les résultats de plus de 20 ans d’essais du RECUPOM peut être consultée via le site des Producteurs de pommes du Québec à l’adresse suivante : Base de données RECUPOM.
  • Producteurs de pommes du Québec (PPQ): Vous y trouverez plusieurs documents incluant les différents communiqués concernant la mise en marché des pommes (prix minimum des pommes fraîches et transformées, les inventaires, des informations sur les marchés, les estimations de la récolte, etc). Le site abrite la base de données de RECUPOM qui est entièrement gratuite.

Vous désirez recevoir les infolettres afin d’être informés le plus rapidement possible des activités des PPQ? Contactez-les :

Catherine Dufour, technicienne administrative

450 679-0540 poste 8126

cdufour@upa.qc.ca

Les PPQ proposent aussi un portail grand public (http://www.lapommeduquebec.ca) qui contient, entre autres, une liste des 18 principaux cultivars de pommes disponibles au Québec. Pour chaque cultivar, une description des caractéristiques physiques et sensorielles, la date de maturité ainsi qu’un bref historique sont détaillés.

  • SAgE pesticides : Ce site fournit de l’information détaillée sur les usages agricoles des produits antiparasitaires homologués au Québec et sur les risques pour la santé et l’environnement. Il est possible d’effectuer une recherche à partir de divers paramètres tels que la culture concernée, le type de traitement, l’ennemi visé ou en sélectionnant le nom commercial ou la matière active d’un produit. Cet outil permet de comparer les risques associés aux différents pesticides homologués pour un même usage afin de faire un choix éclairé. Pour la culture de la pomme, les données sur la toxicité des produits sur les espèces utiles, sur leur efficacité potentielle contre les ravageurs ainsi que la classification PFI des produits sont également intégrées à SAgE pesticides et sont mises à jour périodiquement, par l’Institut de recherche et de développement en agroenvironnement (IRDA), en fonction des dernières données disponibles.

logo de SAgE pesticides

  • IRIIS phytoprotection :  ce site contient une banque d’images documentées sur les ennemis des cultures et les problèmes non parasitaires pouvant affecter les plantes cultivées au Québec.

Capsules vidéo

Différentes séries de capsules vidéos sont disponibles en ligne pour aider les producteurs dans leurs opérations :

Outils informatiques

Le logiciel CIPRA 

Ce logiciel permettant le suivi de la météo et la prévision des insectes et des maladies des cultures a été développé par l’équipe de bioclimatologie et modélisation du Centre de recherche et de développement en horticulture (CRDH) d’Agriculture et Agroalimentaire Canada à Saint-Jean-sur-Richelieu, en collaboration avec Environnement Canada et l’IRDA. Le module CIPRA pommier donne accès à des modèles prévisionnels pour plus d’une douzaine d’insectes/acariens, (carpocapse de la pomme, charançon de la prune, punaise terne, tordeuse à bandes obliques, etc.), maladies (tavelure et brûlure bactérienne), désordres physiologiques (brunissement vasculaire, échaudure superficielle, échaudure molle, tache amère, etc.) ainsi que pour la phénologie du pommier et les dates de récolte. Basés sur les données météorologiques en temps réel, ces modèles permettent d’évaluer les indices de risque des maladies, le développement des populations d’insectes ravageurs, les périodes d’éclosion des œufs, les pics d’activités, les périodes d’infection, etc. Les prévisions de plusieurs modèles générées par le logiciel CIPRA pour la culture de la pomme sont accessibles via la plate-forme PFI du Réseau-pommier ou via le site Agrométéo Québec.

Le logiciel RIMpro

Ce logiciel offre un outil de prévision et de gestion de la tavelure du pommier et du feu bactérien basé sur des données et des prévisions météorologiques qui permet aux producteurs d’optimiser la protection des pommiers contre les infections. Il a été développé par Marc Trapman de Bio Fruit Advies (Pays-Bas). Cet outil modélise les éjections d’ascospores conduisant ou non à des risques d’infection et identifie, quantifie et cible précisément les périodes à risque et celles pour optimiser l’efficacité des traitements. L’interface RIMpro tient aussi compte des caractéristiques propres au verger qui peuvent influencer les facteurs abiotiques. Si le verger en question n’a pas de station météorologique, les prévisions seront alors estimées via les stations météorologiques les plus près. Le logiciel offre également un nouveau modèle pour l’éclaircissage des fleurs et des fruits qui permet de prévoir l’intensité de l’éclaircissage qui doit être appliqué à une parcelle donnée en prenant en compte différents facteurs. Les prévisions de plusieurs modèles générées par le logiciel RIMpro pour différentes localités sont accessibles via la plate-forme PFI du Réseau-pommier.

Note au sujet des outils en ligne : la disponibilité d’outils informatiques est en pleine expansion. Si vous possédez toutefois un outil informatique pour gérer vos inventaires, assurer la traçabilité ou certifier votre récolte, veillez à ce que l’outil soit à jour et qu’un support soit disponible à cet effet. Certains logiciels (comme CIPRA et RIMpro) sont conçus d’abord pour les spécialistes qui offrent des services aux entreprises pomicoles. En faisant appel aux services de ces spécialistes, vous bénéficiez de leur expertise et des logiciels qu’ils utilisent – une très bonne idée!

Formation et innovation

Les journées pomicoles 

Les journées organisées annuellement par le MAPAQ, Les Producteurs de pommes du Québec et/ou certains services-conseils sont d’excellentes occasions de formation en matière de PFI. La journée pomicole provinciale est tenue annuellement lors des Journées horticoles et grandes cultures à Saint-Rémi, en Montérégie, et des journées de formation se tiennent, au besoin, dans différentes régions pomicoles. Dans chacun de ces événements, vous pourrez vous mettre au fait des dernières avancées de la recherche, parfaire vos connaissances et la gestion de votre entreprise pomicole, écouter des conférenciers du Québec ou de l’étranger, etc.

Les journées de démonstration et portes ouvertes

Les journées de démonstration sont offertes généralement par les centres de recherche comme l’IRDA, le CETAB+, le MAPAQ ou des conseillers du secteur privé. Le RECUPOM (Réseau d’essais de cultivars et de porte-greffes de pommiers du Québec) offre aussi des journées portes ouvertes dans différentes régions pour permettre aux pomiculteurs d’observer les parcelles d’essais en cours.

Les cours, cliniques et autres ateliers 

Des cours et cliniques de formation sont également offerts occasionnellement dans les principales régions pomicoles par le MAPAQ, l’UPA et d’autres intervenants en pomiculture. Parmi les thèmes abordés, qui peuvent varier d’une région à l’autre, vous retrouverez la gestion intégrée des insectes et des acariens, la prévention de la tavelure, la taille des pommiers, l’éclaircissage, la calibration des pulvérisateurs et l’utilisation sécuritaire des pesticides.

Les missions ou visites à l’étranger 

À chaque été, une tournée régionale de plusieurs journées organisée par l’International Fruit Tree Association (IFTA) a aussi lieu dans une région pomicole d’un pays hôte. C’est une excellente occasion d’être informé des pratiques inhérentes aux autres régions du globe et d’échanger avec des pomiculteurs étrangers. D’autres missions ou visites sont organisées sur une base irrégulière, par des intervenants du monde pomicole.

Les projets de recherche et réseaux d’essais

Plusieurs projets de recherche et de développement sont régulièrement réalisés dans les vergers commerciaux dans différentes régions du Québec. Souvent de concert avec les services-conseils, les équipes de l’IRDA et des autres institutions de recherche réalisent des projets en collaboration avec les pomiculteurs intéressés à participer à l’amélioration des pratiques PFI.

Comment participer à ces événements et activités de formation?

Pour être informé des événements disponibles, contactez le conseiller pomicole de votre région ou consultez les sources suivantes :

 

 

Cette fiche est une mise à jour de la fiche originale du Guide de référence en production fruitière intégrée à l’intention des producteurs de pommes du Québec 2015. © Institut de recherche et de développement en agroenvironnement. Reproduction interdite sans autorisation.

Auteur(e)s de la première édition : Gérald Chouinard, Vincent Philion et Sylvie Bellerose
Auteures de la mise à jour 2023: Francine Pelletier, Stéphanie Gervais et Audrey Charbonneau
Dernière mise à jour par les auteures : 6 juin 2023

 

Ravageurs primaires, secondaires et mineurs : en constant changement

Dans la liste des ravageurs des vergers québécois ci-dessous figurent 6 insectes et acariens ravageurs primaires, 16 ravageurs secondaires et de nombreux ravageurs mineurs.

Les ravageurs primaires sont présents presque partout où sont cultivés des pommiers. Ils occasionnent généralement des pertes appréciables (plus de 10 % en moyenne) à défaut de traitements appropriés.

Les ravageurs secondaires peuvent, selon les situations, causer des pertes en vergers. Par contre, les programmes habituels de traitement ne visent pas prioritairement à les contrôler. Des interventions spécifiques peuvent donc être nécessaires si les populations le justifient. Occasionnellement ou localement, ils peuvent quand même être très dommageables, alors la vigilance s’impose.

Les ravageurs mineurs sont habituellement considérés comme des curiosités, causant ordinairement des dégâts négligeables. Cependant, certaines années ou dans certaines conditions particulières, ils peuvent proliférer davantage et causer localement des pertes. Des méthodes de lutte ne sont pas disponibles pour tous ces ravageurs.

Insectes et acariens ravageurs (en rouge: ravageurs primaires en PFI)

NOM FRANÇAIS NOM LATIN NOM ANGLAIS
Arpenteuse du printemps Paleacrita vernata Spring cankerworm
Arpenteuse d’automne Alsophila pometaria Fall cankerworm
Arpenteuse du tilleul Erannis tiliaria Linden looper
Bupreste du pommier Chrysobothris femorata Flatheaded appletree borer
Carpocapse de la pomme Cydia pomonella Codling moth
Cécidomyie du pommier Dasineura mali Apple leaf (curling) midge
Cérèse buffle Stictocephala bubalus Buffalo treehopper
Chalcis du pommier Torymus varians Apple seed chalcid
Charançon de la pomme Tachypterellus quadrigibbus Apple curculio
Charançon de la prune Conotrachelus nenuphar Plum curculio
Charançon vert pâle Polydrusus impressifrons Pale green weevil
Chenille à bosse rouge Schizura concinna Redhumped caterpillar
Cicadelle blanche du pommier Typhlocyba pomaria White apple leafhopper
Cicadelle de la pomme de terre Empoasca fabæ Potato leafhopper
Cochenille de Comstock Pseudoccus comstocki Comstock mealybug
Cochenille de San José Quadraspidiotus perniciosus San Jose scale
Cochenille ostréiforme Quadraspidiotus ostreæformis European fruit scale
Cochenille virgule Lepidosaphes ulmi Oystershell scale
Enrouleuse trilignée Pandemis limitata Threelined leafroller
Pandemis lamprosana Woodgrain leafroller
Ériophyide du pommier Aculus schlechtendali Apple rust mite
Eupithécie rectangulaire Chloroclystis rectangulata  Green pug moth
Fausse-teigne des bourgeons Recurvaria nanella Lesser brown budworm
Grillon de Fulton Oecanthus fultoni Snowy tree cricket
Hoplocampe des pommes Hoplocampa testudinea European apple sawfly
Livrée d’Amérique Malacosoma americanum Eastern tent caterpillar
Livrée des forêts Malacosoma disstria Forest tent caterpillar
Lygide du pommier Lygidea mendax Apple red bug
Mineuse marbrée Phyllonorycter blancardella Spotted tentiform leafminer
Mineuse des bourgeons du pommier Blastodacna atra Apple pith moth
Mineuse du pommier Lyonetia speculella Apple leafminers
Mouche de la pomme Rhagoletis pomonella Apple maggot
Noctuelle du fruit vert Orthosia hibisci Speckled green fruit worm
Noctuelle d’automne Hyphantria cunea Fall webworm
Orcheste du pommier Orchestes pallicornis Apple flea weevil
Petit carpocapse de la pomme Grapholita prunivora Lesser appleworm
Phytopte du poirier Eriophyes pyri Pear leaf blister mite
Phyllobes Phyllobius sp. Leaf weevils
Pique-bouton bigarré Hedya nubiferana Green budworm
Hedya chionosema Twin-spotted budworm
White-spotted Hedya
Pique-bouton du pommier Spilonota ocellana Eyespotted bud moth
Porte-cases Coleophora sp. Cigar and Pistol casebearers
Psylle du pommier Cacopsylla mali Apple sucker
Puceron de la spirée Aphis spiraecola (citricola) Spirea aphid
Puceron des graminées Rhopalosiphum fitchii Apple grain aphid
Puceron lanigère du pommier Eriosoma lanigerum Woolly apple aphid
Puceron rose du pommier Dysaphis plantaginea Rosy apple aphid
Puceron vert du pommier Aphis pomi Green apple aphid
Punaise à quatre bosses Brochymena quadripustulata Four-humped stink bug
Punaise à trois taches Euschistus tristigmus luridus Dusky stink bug
Punaise brune du pommier Atractotomus mali Apple brown bug
Punaise brune Euschistus servus euschistoides. Brown stink bug
Punaise de la molène Campylomma verbasci Mullein bug
Punaise de la pomme Lygocoris communis Green apple bug
Punaise de l’aubépine Heterocordylus malinus Hawthorn dark bug
Punaise marbrée Halyomorpha halys Brown marmorated stink bug
Punaise terne Lygus lineolaris Tarnished plant bug
Punaise verte Chinavia hilaris Green stink bug
Pyrale du maïs Ostrinia nubilalis European corn borer
Saperde du pommier Saperda candida Roundheaded apple tree borer
Scarabée japonais Popillia japonica Japanese beetle
Scarabée du rosier Macrodactylus subspinosus Rose chafer
Scolyte des arbres fruitiers Scolytus rugulosus Shothole borer
Scolyte noir du Japon Xylosandrus germanus  Black stem borer
Sésie du cornouiller Synanthedon scitula Dogwood borer
Spongieuse Lymantria dispar Gypsy moth
Squeletteuses Psorosina sp. et Choreutis sp. Skeletonizers
Taupins Ctenicera sp. et Agriotes sp. Click beetles
Tenthrède de l’oseille Ametastegia glabrata Dock sawfly
Tétranyque à deux points Tetranychus urticae Twospotted spider mite
Tétranyque rouge (mite rouge) Panonychus ulmi European red mite
Thrips du poirier Taeniothrips inconsequens Pear thrips
Tordeuse à bandes obliques Choristoneura rosaceana Obliquebanded leafroller
Tordeuse à bandes rouges Argyrotaenia velutinana Redbanded leafroller
Tordeuse du bouton du pommier Platynota idaeusalis Tufted apple bud moth
Tordeuse du pommier Archips argyrospila Fruittree leafroller
Tordeuse européenne Archips rosana European leafroller
Tordeuse orientale du pêcher Grapholita molesta Oriental fruit moth
Tordeuse pâle du pommier Pseudexentera mali Pale apple leafroller

 

Maladies (en rouge: maladies primaires en PFI)

NOM FRANÇAIS AGENT CAUSAL NOM ANGLAIS
Alternariose Alternaria alternata Alternaria fruit rot
Alternaria mali Alternaria blotch
Alternaria sp., Cladosporium sp., Epicoccum sp. et autres Moldy core ou core rot
Blanc (oïdium) Podosphaera leucotricha Powdery mildew
Bois caoutchouc ou bois souple du pommier Phytoplasme probable du groupe 16Srlll-B Apple rubbery wood ou ARW
Brûlure bactérienne Erwinia amylovora Fire blight
Chancre européen Nectria galligena European canker
Chancre noir du pommier Botryosphaeria obtusa Black rot (blossom end rot, frogeye leaf spot)
Déclin du poirier Candidatus Phytoplasma pyri (16SrX-C) Pear decline ou PD
Dépérissement nectrien Nectria cinnabarina Nectria twig blight
Jaunisse de l’aster Phytoplasme du groupe 16Srl Aster yellows ou AY
Maladie du plomb Chondrostereum purpureum Silver leaf
Pourriture noire Physalospora obtusa Black rot ou blossom end rot
Pourriture du calice Sclerotinia sclerotiorum Calyx-end rot
Pourriture grise ou pourriture sèche de l’oeil Botrytis cinerea Dry eye rot ou gray mold
Pourriture du collet Phytophthora cactorum Collar rot
Tache ocellée Physalospora obtusa Frogeye leaf spot
Tavelure du pommier Venturia inaequalis Apple scab
Tumeur du collet Agrobacterium tumefaciens Crown gall
Armillaire couleur de miel Armillaria mellea Armillaria root rot
Chancre de l’anthracnose Pezicula malicorticis Apple anthracnose
Chancre nectrien Nectria galligena Nectria canker
Rouille-tumeur du genévrier Gymnosporangium juniperi-virginianae Cedar apple rust
Rouille-tumeur du cognassier Gymnosporangium clavipes Quince rust
Rouille-tumeur de l’aubépine Gymnosporangium globosum American hawthorn rust
Pourriture amère Colletotrichum acutatum Bitter rot
Colletotrichum gloeosporioides Glomerella leaf spot
Pourriture blanche Botryosphaeria dothidea White rot
Moucheture et tache de suie Schizothyrium pomi Flyspeck
Peltaster fructicola Sooty blotch
Leptodontium elatius Sooty blotch
Geastrumia polystigmatis Sooty blotch
Moisissure bleue Penicillium expansum Blue mold
Mucor piriformis Mucor rot

Mammifères nuisibles

NOM FRANÇAIS NOM LATIN NOM ANGLAIS
Campagnol des champs (mulot) Microtus pennsylvanicus pennsylvanicus Meadow vole ou field mouse
Cerf de Virginie (chevreuil) Odocoileus virginianus White-tailed deer
Lapin à queue blanche Sylvilagus floridanus Eastern cottontail
Lièvre d’Amérique Lepus americanus Snowshoe hare
Marmotte commune Marmota monax Woodchuck (Groundhog)
Porc-épic d’Amérique Erethizon dorsatum American porcupine

 

Virus
NOM FRANÇAIS AGENT CAUSAL NOM ANGLAIS
Virus de la mosaïque du pommier ApMV Apple mosaic virus
Virus de la nécrose du point de greffe du pommier TmRSV / ToRSV Apple union necrosis and decline virus
Virus des taches chlorotiques du pommier ACLSV Apple chlorotic leaf spot virus
Virus du bois strié du pommier ou virus du bois cannelé du pommier ASGV Apple stem grooving virus
Bois strié du pommier ASPV Apple stem pitting virus

Autres ravageurs

NOM FRANÇAIS NOM LATIN NOM ANGLAIS
Corneille d’Amérique Corvus brachyrhynchos American crow
Dindon sauvage Meleagris gallopavo Wild turkey
Durbec des sapins (gros-bec des pins) Pinicola enucleator Pine grosbeak
Étourneau sansonnet Sturnus vulgaris European starling
Gélinotte huppée (perdrix) Bonasa umbellus Ruffed grouse
Nématodes parasites des racines Pratylenchus sp. Root lesion nematodes

 

Cette fiche est une mise à jour de la fiche originale du Guide de référence en production fruitière intégrée à l’intention des producteurs de pommes du Québec 2015. © Institut de recherche et de développement en agroenvironnement. Reproduction interdite sans autorisation.

Auteur de la première édition : Gérald Chouinard et Sylvie Bellerose
Auteures de la mise à jour 2023 : Francine Pelletier, Stéphanie Gervais et Audrey Charbonneau
Dernière mise à jour par les auteures : 6 mai 2023

 

Principaux insectes prédateurs et parasites

NOM DU GROUPE EXEMPLES DANS LES VERGERS EFFICACITÉ PRINCIPALE CONTRE
Acariens phytoséiides Neoseilus (=Amblyseius) fallacis et Typhlodromus caudiglans Tétranyques et ériophyides
Acariens stigmaéides Agistemus fleschneri et Zetzellia mali Tétranyques et ériophyides
Autres acariens prédateurs Allothrombium sp. Acariens et pucerons
Balaustium sp. Acariens et cochenilles
Anystis baccarum Tétranyques et cicadelles
Araignées à toile Araniella displicata et Enoplognatha ovata Tétranyques et tordeuses
Araignées errantes Eris militaris, Xysticus punctatus et Philodromus praelustris Tétranyques et tordeuses
Cécydomyies Aphidoletes aphidimyza Pucerons
Feltiella sp. Acariens
Chrysopes Chrysoperla carnea Insectes et acariens variés
Hémérobes Hemerobius humilinus Insectes et acariens variés
Coccinelle à sept points Coccinella septempunctata Pucerons, chenilles, cochenilles et acariens
Coccinelle asiatique Harmonia axyridis Pucerons, chenilles, cochenilles et acariens
Coccinelle à quatorze points Propylea quatuordecimpunctata Pucerons
Coccinelle Stethorus Stethorus punctillum Acariens
Guêpes braconides Pholetesor sp. Mineuse marbrée
Macrocentrus linearis, Meteorus trachynotus Tordeuses (TBO)
Ascogaster carpocapsae Carpocapse de la pomme
Praon sp. Binodoxys sp, Ephedrus sp., Aphidius sp. Pucerons
Guêpes chalcides Sympiesis sp. Mineuses et pucerons
Aphelinus mali Puceron lanigère
Colpoclypeus florus Tordeuses (TBO)
Trichogramma sp. Tordeuses et carpocapse (œufs)
Telenomus sp Pentatomides (œufs)
Polynema sp Cérèse buffle (œufs)
Guêpes ichneumons Apophua sp, Itoplectis sp., Gambrus sp. Tordeuses et mineuses
Lathrolestes ensator Hoplocampe du pommier
Mouches tachinaires Actia interrupta, Nilea erecta Tordeuses
Istocheta aldrichi,   Scarabée japonais
Perce-oreille européen Forficula auricularia Insectes et acariens variés
Punaises anthocorides Anthocoris sp. et Orius sp. Acariens, pucerons, cochenilles et cicadelles
Punaises mirides prédatrices Hyaliodes vitripennis,Campylomma verbasci, Atractotomus mali et Acariens et pucerons
Pilophorus perplexus
Punaises pentatomides prédatrices Podisus maculiventris Tordeuses et punaises
Punaises assassines Sinea diadema, Zelus socius et Phymata pennsylvanica Insectes et acariens variés
Punaises demoiselles Nabicula subcoleoptrata Insectes et acariens variés
Syrphes / mouches à fleur Bacca, Syrphus, etc. Pucerons
Thrips prédateurs Leptothrips mali Acariens

 

 

Principaux micro-organismes bénéfiques

NOM DU GROUPE EXEMPLES DANS LES VERGERS EFFICACITÉ PRINCIPALE CONTRE
Bactéries entomopathogènes Bacillus thuringiensis var kurstaki Lépidoptères (chenilles)
Bacillus thuringiensis var aizawai
Bacillus sp. Espèces variées d’insectes
Champignons antagonistes Microsphaeropsis sp. et Athelia bombacina Tavelure du pommier
Champignons entomopathogènes Metarhizium anisopliae et Beauveria bassiana Insectes variés
Nématodes entomopathogènes Steinernema sp. et Heterorhabditis sp. Insectes variés
Virus entomopathogènes Granulose du carpocapse Carpocapse de la pomme
Polyhédrose de la tordeuse Tordeuse à bandes obliques

 

Oiseaux et mammifères utiles

NOM DU GROUPE EXEMPLES DANS LES VERGERS EFFICACITÉ PRINCIPALE CONTRE
Animaux de compagnie Chiens, chats, etc. Cerfs, campagnols et autres rongeurs
Chauves-souris Plusieurs espèces Insectes variés
Hirondelles Hirondelle noire, hirondelle bicolore et hirondelle des granges Insectes variés
Oiseaux de proie Hiboux, aigles, buses et faucons Petits mammifères (rongeurs)

 

Pollinisateurs

NOM FRANÇAIS EXEMPLES DANS LES VERGERS NOM ANGLAIS
Abeille domestique Apis mellifera Honey bee
Abeilles fouisseuses Andrena sp. Andrenid bees
Abeilles de la sueur Lasioglossum sp. Halictid bees
Bourdons Bombus sp. Bumble bees
Abeilles maçonnes Osmia sp. Mason bees
Abeilles découpeuses Megachile sp. Leafcutting bees
Abeilles plâtrières Colletes sp. Plasterer bees
Abeilles à longues antennes Melissodes sp. Digger bees
Syrphes / mouches à fleur Syrphidae Hover flies

 

Cette fiche est une mise à jour de la fiche originale du Guide de référence en production fruitière intégrée à l’intention des producteurs de pommes du Québec 2015. © Institut de recherche et de développement en agroenvironnement. Reproduction interdite sans autorisation.

Auteur de la première édition : Laurence Tétreault-Garneau, Isabelle Turcotte, Gérald Chouinard et Francine Pelletier
Auteures de la mise à jour 2024 : Laurence Tétreault-Garneau et Vicky Filion
Dernière mise à jour par les auteures : 22 octobre 2024

 

Mention légale : cette fiche offre un résumé d’articles de lois, de règlements et de normes qui touchent la production pomicole. L’information présentée est donnée à titre indicatif et n’a aucune valeur légale. La version intégrale des lois et des règlements est disponible sur les sites suivants :

Liens généraux des lois et règlements

Loi sur les produits antiparasitaires

Cette loi canadienne, et son règlement du même nom, vise à protéger la santé et la sécurité humaines, de même que l’environnement, en réglementant les produits utilisés pour la lutte antiparasitaire, tels que les herbicides, les insecticides, les acaricides et les fongicides. Elle régit tout ce qui touche au processus d’homologation des pesticides, à leur manipulation, utilisation, fabrication, importation et exportation ainsi qu’à leur stockage et distribution. Cette loi est appliquée par l’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire (ARLA) de Santé Canada. Elle est responsable de l’homologation des pesticides, de leur réévaluation ainsi que de la promotion de la lutte antiparasitaire durable. C’est donc cet organisme qui traite les demandes d’homologation des nouveaux produits et réévalue les pesticides déjà sur le marché afin de s’assurer qu’ils répondent toujours aux normes en vigueur. L’ARLA examine également les demandes d’extension des homologations comme l’ajout d’autres cultures ou de ravageurs aux étiquettes de produits déjà homologués.

Notons qu’en juin 2022 a pris fin un examen ciblé de la Loi sur les produits antiparasitaires (LPA), dont le but était de déterminer si des modifications législatives sont nécessaires, afin d’appuyer les efforts de l’ARLA visant à moderniser et renforcer le système de réglementation, ceci dans le processus plus large de transformation de L’ARLA. Ce processus de transformation vise principalement à renforcer la protection de la santé humaine et de l’environnement, à améliorer la transparence et l’accès aux informations et données concernant les pesticides et à accroître l’utilisation des données du monde réel et des conseils indépendants.

Des consultations ont donc eu lieu afin de recueillir l’avis des différentes parties prenantes (associations de fabricants de pesticides, utilisateurs, ONG, provinces et territoires, membres de la communauté universitaire, grand public, etc.) sur la nécessité d’apporter des modifications à la LPA. Pour obtenir des renseignements plus complets sur les points de vue et informations recueillis, vous pouvez consulter la Consultation sur le renforcement de la protection de la santé et de l’environnement: Examen ciblé de la Loi sur les produits antiparasitaires.

On y propose, entre autres, de passer d’une évaluation des pesticides en continu plutôt qu’aux 15 ans, et de clarifier ce qui a trait aux limites maximales de résidus (LMR) des fruits et légumes produits au Canada ou importés. Ainsi, cette consultation s’étant terminée récemment, des changements à la LPA sont potentiellement à prévoir une fois les travaux et analyses complétés.

En vertu de cette loi, il est interdit d’utiliser un pesticide qui n’est pas homologué au Canada pour la culture ou l’organisme ciblé ou d’utiliser un pesticide de manière non conforme aux indications contenues sur l’étiquette.

L’étiquette

L’étiquette des pesticides est la première source d’information officielle. Il est donc très important de toujours lire l’étiquette des produits avant de les employer afin de se conformer à la loi. La version française de l’étiquette peut parfois différer de la version anglaise à cause de la traduction. En cas de doute, il est probablement plus sage de se référer à la version anglaise.

Voici les informations qui apparaissent sur l’étiquette d’un produit :

  • matière active et concentration;
  • type de préparation (ex. : liquide, poudre);
  • instructions sur l’utilisation du produit (espèces visées, dose, nombre de traitements maximums, restrictions d’utilisation, );
  • équipement de protection individuelle (ÉPI) à porter lors de la manipulation;
  • délai de sécurité (période d’attente entre l’application et le retour au champ);
  • délai d’attente avant la récolte;
  • instructions sur la manutention du produit et sa conservation;
  • zone tampon sans pesticide adjacente à une zone sensible (ex. : lacs, zones résidentielles);
  • données toxicologiques;
  • instructions pour les premiers soins.

Il est possible de consulter les étiquettes de tous les pesticides homologués au Canada via l’outil offert par l’ARLA.

Il est également possible de consulter les différentes informations trouvées sur les étiquettes des produits via le site québécois SAgE pesticides. On y présente de façon visuelle tous les différents éléments retrouvés sur l’étiquette (tels que décrits dans la liste ci-dessus), mais on y retrouve également plusieurs autres informations telles que les indices de risques pour la santé et l’environnement (IRS et IRE), ainsi que différentes façons d’avoir accès à l’information (recherche par culture, matière active ou produit commercial, par exemple).

La Trousse d’information sur les pesticides : pour protéger l’environnement et la santé humaine du MAPAQ regroupe aussi plusieurs informations en lien avec cette loi, allant des risques des pesticides à leur entreposage, en passant par le registre des interventions phytosanitaires et le réglage des pulvérisateurs.

Loi sur les pesticides

Cette loi québécoise précise la Loi canadienne sur les produits antiparasitaires pour le Québec et s’étend à toutes les activités de distribution, de vente, d’entreposage, de transport et d’utilisation de pesticides ainsi qu’aux contenants et équipements employés pour ces différentes activités. Les deux principaux objectifs de cette loi sont, d’une part, d’éviter ou d’atténuer les atteintes à l’environnement et à la santé et, d’autre part, de réduire et de rationaliser l’usage des pesticides. Le Règlement sur les permis et les certificats pour la vente et l’utilisation des pesticides et le Code de gestion des pesticides, décrits ci-après, précisent les modalités de la Loi sur les pesticides. Les municipalités ont également le pouvoir d’établir une réglementation plus poussée, principalement quant à l’utilisation des pesticides en milieu urbain (qui concerne souvent les activités d’entretien des espaces verts ainsi que les corridors de transport d’énergie), en tenant compte de leurs particularités locales et en s’assurant que les dispositions qu’elles appliquent sont conciliables avec le règlement sur les permis et le code de gestion mentionnés plus haut.

En 2018, le Code de gestion des pesticides et le Règlement sur les permis et les certificats pour la vente et l’utilisation des pesticides ont été modifiés pour intégrer les justifications et prescriptions agronomiques. Celles-ci sont maintenant nécessaires pour acheter et appliquer un pesticide de la classe 3A ou un pesticide de la classe 1 à 3 contenants de l’atrazine, du chlorpyrifos, du clothianidine, de l’imidaclopride ou du thiaméthoxame. En pomiculture, les pesticides qui étaient parfois utilisés et qui contenaient ces matières actives ne sont plus homologués (février 2023). La liste des noms commerciaux des pesticides visés par une justification agronomique est disponible. Plus d’information sur les prescriptions agronomiques est aussi disponible. Le site de l’Ordre des agronomes offre aussi des informations sur les justifications et prescriptions agronomiques.

Règlement sur les permis et les certificats pour la vente et l’utilisation des pesticides

Ce règlement oblige les entreprises et les individus concernés qui vendent ou qui utilisent des pesticides à détenir un permis ou un certificat selon leur type d’activité. Il exige aussi que les titulaires de permis tiennent des registres d’achat, de vente et d’utilisation des pesticides. Pour obtenir un certificat il faut d’abord avoir réussi un examen lié au secteur d’activité de l’entreprise. Voir les Examens prescrits ou reconnus pour la certification relative à la vente ou à l’utilisation de pesticides pour obtenir plus d’information.

Une formation non obligatoire peut être suivie afin d’acquérir les connaissances nécessaires à la réussite de l’examen (voir la fiche sur la Formation sur l’utilisation sécuritaire de la machinerie, des équipements et des pesticides).

L‘Union des producteurs agricoles (UPA) offre aussi des formations sur le sujet.

On peut se procurer les permis et les certificats auprès du Ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP). Un permis est valide 3 ans et un certificat, 5 ans. Pour plus de détails sur les permis et les certificats ainsi que sur les types d’examens requis pour les obtenir, consultez : Certificat pour la vente et l’utilisation de pesticides.

Il existe plusieurs catégories et sous-catégories de permis et de certificats requis selon le type d’activité et les produits utilisés (classes de pesticides). Le certificat est délivré à une personne physique (un individu), tandis que le permis est délivré à une entreprise (soit une entreprise individuelle, une société de personnes ou une personne morale). Le certificat est requis pour vendre ou exécuter des travaux comportant l’utilisation de pesticides, mais également pour offrir de vendre ou d’exécuter des travaux d’application de pesticides. Un producteur agricole doit être titulaire d’un certificat.

Le tableau suivant présente les cas s’appliquant le plus souvent au domaine pomicole et basé sur le Guide de référence du Règlement sur les permis et les certificats pour la vente et l’utilisation des pesticides (version 2023):

CATÉGORIE D’UTILISATEUR CERTIFICAT ET/OU PERMIS REQUIS
APPLICATION DE PESTICIDES
Applicateur à forfait Certificat CD (application de pesticides) requis pour les pesticides des classes 1 à 4
(pour autrui et contre rémunération) CD5 application pour extermination avec applicateur certifié
CD8 pour une personne physique qui fait une application en vergers et qui travaille pour une entreprise avec permis C8
CD11 autres cas d’application*
Entreprise offrant le service à forfait  Permis C ** (travaux rémunérés) requis pour les pesticides des classes 1 à 4
(personne morale ou physique qui embauche l’applicateur à forfait) C1 pour les applications par aéronef avec pilote certifié CD1
C5 application pour extermination avec applicateur certifié CD5
C8 pour les applications sur les terres cultivées avec applicateur certifié CD8
C11 autres cas d’application * 
Agriculteur Certificat E (certificat d’agriculteur pour l’application de pesticides) requis pour les pesticides des classes 1 à 3A
(pour l’achat et l’utilisation de pesticides) E1 si l’entreprise est enregistrée au MAPAQ (carte de producteur)
dispensé de l’obligation d’être titulaire d’un permis E2  certificat de simple agriculteur
Doit être titulaire d’un certificat de catégorie E :  • l’agriculteur, quant aux travaux d’application de pesticides qu’il exécute, sans en faire commerce, à des fins agricoles, principalement sur les terres qu’il cultive, dans les bâtiments d’élevage qu’il exploite ou dans un boisé de ferme; • la personne autorisée à agir en son nom (par exemple, un membre de sa famille) ou son employé; • la personne qui assume la surveillance des activités sur les lieux où elles sont accomplies
VENTE DE PESTICIDES
Vente en gros Permis et certificat A requis pour les pesticides des classes 1 à 5
(personne physique ou morale qui effectue l’offre ou la vente de pesticides à des fins de revente)
Vente au détail Permis et certificat B pour les pesticides de classes 1 à 4
(personne physique ou morale qui effectue l’offre ou la vente de pesticides à des fins d’utilisation) B1 pour les pesticides des classes 1 à 3A
B2 pour les pesticides de classe 4

* par exemple, application d’un régulateur de croissance des plantes sur des denrées alimentaires en entrepôt, comme pour contrôler une maladie physiologique telle l’échaudure de la pomme)             

** Le titulaire d’un permis de catégorie C peut également exercer, à l’égard d’une sous-catégorie correspondante à son permis, les activités visées par le permis de catégorie D.

Note : Le travailleur autonome qui se fait engager sur une ou plusieurs exploitations agricoles ou forestières doit détenir un certificat, mais n’a pas à détenir de permis.

L’organigramme Permis ou certificat relatif à la vente de pesticides ou aux travaux comportant l’utilisation de pesticides peut également aider à vous guider au niveau du type de permis ou de certificat à obtenir selon l’activité réalisée.

Classe de pesticides

En vertu de ce règlement, la classification des pesticides au Québec est effectuée selon cinq niveaux de risques pour l’environnement et la santé. Plus le risque est élevé, plus les exigences sont restrictives. Les exigences les plus sévères s’appliquent à la classe 1 et s’atténuent progressivement pour les autres classes. Le tableau suivant est tiré du Guide de référence sur le règlement sur les permis et les certificats pour la vente et l’utilisation des pesticides.

Classe 1

Tout pesticide qui est exempté de l’homologation (par exemple utilisé à des fins expérimentales) ainsi que tout pesticide constitué d’un mélange qui renferme un ou plusieurs des ingrédients actifs suivants : aldicarbe, aldrine, chlordane, dieldrine, endrine ou heptachlore. Aucun pesticide homologué en pomiculture ne fait partie de cette classe et les travaux comportant l’utilisation d’un produit renfermant les ingrédients actifs listés ici doivent obtenir une autorisation ministérielle, en vertu de l’article 298 du Règlement sur l’encadrement d’activités en fonction de leur impact sur l’environnement (REAFIE, voir la fiche sur La protection de l’environnement et la loi).

Classe 2

Pesticide à usage restreint qui n’est pas spécifiquement rattaché à la classe 1 ou à la classe 3 et dont le contenant porte la mention du terme RESTREINT (sur une étiquette ou une inscription, ou encore qui est accompagné d’un document portant cette mention).

Les produits antiparasitaires sont désignés « RESTREINTS » compte tenu de leurs risques sanitaires ou environnementaux et il est prévu de faire paraître des renseignements supplémentaires  sur l’étiquette en ce qui concerne les conditions essentielles relatives à la présentation, à la distribution ou aux limites d’emploi du produit, ou aux qualifications de ses utilisateurs (Règlement sur les produits antiparasitaires, art. 5). La classe 2 comprend seulement des pesticides à usage restreint, mais ne les comprend pas tous. Par exemple, ceux qui entrent dans la catégorie 1 ou 3 n’appartiennent pas à la classe 2.

Classe 3

Tout pesticide qui n’est pas spécifiquement rattaché à une autre classe et dont le contenant porte l’un des termes « COMMERCIAL », « AGRICOLE » ou « INDUSTRIEL » (sur une étiquette ou sur une inscription, ou qui est accompagné d’un document portant cette mention). La grande majorité des pesticides utilisés en pomiculture appartient à cette classe. On y compte plus de 3700 produits homologués au Canada, dont environ 1000 sont vendus au Québec.

Il existe également une classe 3A qui, à partir du 1er janvier 2025, regroupe toute semence d’avoine, de blé, de canola, de maïs fourrager, de maïs-grain, de maïs sucré, d’orge ou de soya enrobée d’un insecticide qui n’est pas un biopesticide.

Classe 4

Tout pesticide qui n’est pas spécifiquement rattaché à une autre classe et dont le contenant porte la mention « DOMESTIQUE » (sur une étiquette ou sur une inscription, ou qui est accompagné d’un document portant cette mention) ainsi que tout pesticide pour la pelouse mélangé ou imprégné à un fertilisant, sauf un mélange compris dans la classe 3.

Les produits entrant dans la catégorie DOMESTIQUE sont ceux qui sont principalement distribués au grand public pour usage personnel dans des lieux d’habitation. Règle générale, les produits domestiques qui ne sont pas de la classe 5 appartiennent à la classe 4 (regroupe des produits présentant plus de risques pour l’utilisateur). On retrouve entre autres dans la classe 4 des produits vendus sous forme concentrée, en format de plus d’un kg ou d’un litre (sauf les biopesticides), certains répulsifs à animaux et les préservateurs du bois.

Classe 5

Un pesticide dont le contenant porte la mention « DOMESTIQUE » (sur une inscription ou une étiquette) et qui présente certaines particularités : mis en marché sous une forme prête à l’emploi, dans un format de moins d’un litre ou 1 kg et visant uniquement des fonctions précises, comme par exemple un appât à fourmis, certains répulsifs à animaux ou chasse-moustiques.

Code de gestion des pesticides

Le Code de gestion des pesticides (CGP) impose des normes encadrant l’usage des pesticides (distribution, vente, fabrication, entreposage, transport et utilisation) afin de mieux prévenir les risques que ces produits suscitent pour la santé des êtres humains et des espèces vivantes ainsi que les impacts sur l’environnement.

Le CGP est entré en vigueur en 2003. Il a été modifié en 2018 principalement au regard des exigences en milieu agricole, en 2020 relativement aux digues et aux barrages et en 2022 relativement à l’agriculture pratiquée en littoral (voir à la fin de cette fiche). Le Guide de référence du Code de gestion des pesticides (publié en 2024) présente les normes sur l’usage des pesticides.

Voici résumées les principales dispositions du code s’appliquant aux pesticides utilisés en production pomicole :

En tout temps :

Il est interdit d’appliquer un pesticide à des fins agricoles (article 30) :

  • dans le littoral d’un lac ou d’un cours d’eau ou dans un milieu humide, ainsi qu’à l’intérieur d’une bande de 3 m de ceux-ci.

Notons que quelques exceptions peuvent s’appliquer dans le cas de milieux humides cultivés conformément à certains articles du REAFIE. Voir plus bas dans la fiche les informations concernant la culture en littoral (article 88.1).

  • dans un fossé et à l’intérieur d’une bande de 1 m de ce fossé.

La distance d’éloignement à respecter relativement à un lac, un cours d’eau ou un milieu humide se mesure horizontalement à partir de la limite du littoral. La distance relative au fossé se mesure à partir du haut du talus de celui-ci.

Avec les pulvérisateurs à jet porté ou pneumatique, la distance d’éloignement se mesure différemment selon la direction de la pulvérisation: si la pulvérisation est faite en direction du cours d’eau, la distance se mesure horizontalement de la limite du littoral jusqu’à la limite du patron de pulvérisation effectif, limite définie à la moitié de l’arbre traité, au centre du tronc; si la pulvérisation est faite dos au cours d’eau, la distance d’éloignement se mesure horizontalement de la limite du littoral jusqu’au pulvérisateur, soit jusqu’à la première buse qui pulvérise.

Schéma montrant la mesure de la distance d’éloignement (source : Guide de référence du Code de gestion des pesticides).

Articles 15, 35 et 50 :

  • Il est interdit d’entreposer ou de préparer un pesticide dans le littoral d’un lac ou d’un cours d’eau ou dans un milieu humide ainsi qu’à l’intérieur d’une bande de 30 m de ceux-ci.
  • Il est interdit d’entreposer, de préparer ou d’appliquer un pesticide à moins de 100 m d’un site de prélèvement d’eau de catégorie 1 ou 2 au sens des paragraphes 1 et 2 de l’article 51 du Règlement sur le prélèvement des eaux et leur protection (RPEP) ou d’un site de prélèvement d’eau destiné à la production d’eau de source ou minérale au sens du Règlement sur les eaux embouteillées.
  • Il est interdit d’entreposer, de préparer ou d’appliquer un pesticide à moins de 30 m d’un site de prélèvement d’eau de catégorie 3 au sens du paragraphe 3 de l’article 51 du RPEP ou de tout autre site de prélèvement d’eau souterraine.

Quelques exceptions s’appliquent, consultez les articles afin de savoir si certaines s’appliquent à votre situation.

La distance d’éloignement se mesure horizontalement de la limite du littoral jusqu’aux murs extérieurs du lieu d’entreposage. La distance d’éloignement à respecter relativement à un site de prélèvement d’eau se mesure du lieu d’entrée de l’eau jusqu’aux murs extérieurs du lieu d’entreposage. Consultez l’article pour plus de détails.

Selon le RPEP (également abordé dans la  ), on compte trois types de catégories de prélèvements en eau :

Catégorie 1 : un prélèvement d’eau effectué pour desservir le système d’aqueduc d’une municipalité alimentant plus de 500 personnes et au moins une résidence;

Catégorie 2 : un prélèvement d’eau effectué pour desservir :

  • le système d’aqueduc d’une municipalité alimentant 21 à 500 personnes et au moins une résidence;
  • tout autre système d’aqueduc alimentant 21 personnes et plus et au moins une résidence;
  • le système indépendant d’un système d’aqueduc alimentant 21 personnes et plus et au moins un ou des établissements d’enseignement, un ou des établissements de détention ou un ou des établissements de santé et de services sociaux au sens du Règlement sur la qualité de l’eau potable.

Catégorie 3 : un prélèvement d’eau effectué pour desservir :

  • le système indépendant d’un système d’aqueduc alimentant exclusivement un ou des établissements utilisés à des fins de transformation alimentaire;
  • le système indépendant d’un système d’aqueduc alimentant exclusivement une ou des entreprises, un ou des établissements touristiques ou un ou des établissements touristiques saisonniers au sens du Règlement sur la qualité de l’eau potable;
  • tout autre système alimentant 20 personnes et moins.

Pour obtenir plus d’information sur les catégories de prélèvement du RPEP, vous pouvez consulter le Guide d’application du règlement sur le prélèvement des eaux et leur protection (Q-2, R35.2) – Chapitre VI Protections accordée aux prélèvements d’eau effectués à des fins de consommation humaine ou de transformation alimentaire articles 50 à 75 et 96 à 100.

De plus, pour l’entreposage :

  • Les pesticides doivent être entreposés dans un endroit sécuritaire – c’est-à-dire un endroit où les conditions ambiantes (température, humidité, précipitations, etc.) n’altèreront ni le pesticide ni son contenant ou son étiquette et de façon à éviter qu’il ne se répande dans l’environnement (article 5).
  • Si la quantité de pesticides non préparés et non dilués entreposée pour plus de 15 jours dépasse 100 kg ou 100 L, l’entrepôt doit posséder un aménagement de rétention,par exemple une dalle de béton munie de rebords ou toute autre structure permettant de retenir et de récupérer des pesticides en cas de déversement et d’éviter la contamination de l’environnement. Cette exigence ne s’applique toutefois pas à des pesticides entreposés pour 15 jours ou moins (article 18).
  • Le lieu d’entreposage ne doit pas être situé à l’intérieur d’une zone inondable, sauf sous certaines conditions très précises (articles 16 et 17).
  • Celui qui entrepose, prépare ou charge un pesticide doit disposer, sur le lieu d’entreposage, de l’équipement ou du matériel adéquat pour faire cesser sans délai une fuite ou un déversement de pesticides et pour procéder au nettoyage (article 20).
  • Les numéros de téléphonedes services suivants doivent être affichés bien en vue près du lieu d’entreposage (article 21) :
    • Centre antipoison du Québec : 1-800-463-5060
    • Urgence-Environnement Québec : 1-866-694-5454
    • Centre canadien d’urgence transport de Transports Canada (CANUTEC) : 1-888-226-8832, 613-996-6666 (ou *666 pour un téléphone cellulaire)
    • Service de police et service d’incendie de la municipalité
    • Direction régionale du MELCCFP

Un modèle de l’affiche réglementaire à mettre à l’entrée du lieu d’entreposage des pesticides est disponible ici et un exemple est aussi inclus dans le document L’entreposage des pesticides de La Trousse d’information sur les pesticides du MAPAQ.

Pour la préparation des pesticides :

  • La préparation ou l’application d’un pesticide doit s’effectuer conformément aux instructions du fabricant inscrites sur l’étiquette de ce pesticide. En cas de conflit entre une instruction et une disposition du Code de gestion des pesticides, la plus contraignante s’applique (article 36). Ainsi, dans le cas où l’on souhaite faire un mélange en cuve, l’étiquette du produit doit contenir un énoncé qui permet ce mélange.
  • Le système de remplissage du réservoir du pulvérisateur doit être conçu de façon à empêcher le retour du pesticidevers la source d’approvisionnement en eau. Ceci signifie que le tuyau utilisé pour le remplissage ne doit pas tremper dans la bouillie à moins d’utiliser une valve antiretour ou d’emmagasiner l’eau dans un réservoir auxiliaire (article 37).

Pour l’application des pesticides :

  • Celui qui applique un pesticide doit, au moment de son application, s’assurer qu’aucune personne autre que celle participant à l’application ne soit présente sur le lieu d’application et ne soit exposée au pesticide (article 40).
  • L’agriculteur qui exécute, à des fins agricoles, des travaux comportant l’application d’un pesticide de classe 1 à 3A doit tenir un registre comportant les renseignements suivants : coordonnées, date, raison de l’application, nom du titulaire du certificat et numéro du certificat, identification de la parcelle et superficie, nom du produit et ses ingrédients actifs, quantité utilisée, numéro d’homologation en vertu de la Lois sur les produits antiparasitaires (LPA). L’agriculteur doit conserver le registre visé pour une période de 5 ans suivant la date de la dernière inscription (article 86.2).

La Trousse d’information sur les pesticides mentionnée plus haut dans cette fiche comprend également une fiche sur le registre des interventions phytosanitaires, qui inclut des liens vers différents modèles pouvant être utilisés.

Par ailleurs, l’article 52 du Code de gestion des pesticides (CGP) est très important à connaître en pomiculture, puisqu’il concerne les applications effectuées avec des pulvérisateurs à jet porté. Voici le résumé des différentes obligations et informations que l’on y retrouve :

  • Les applications faites avec un pulvérisateur à jet porté,tel qu’utilisé en verger, ou à assistance pneumatique, doivent s’effectuer à plus de 30 m d’un immeuble protégé lorsque la pulvérisation s’effectue en direction de cet immeuble et à plus de 20 m d’un immeuble protégé lorsque la pulvérisation s’effectue dos à cet immeuble.

Toutefois, cette obligation ne s’applique pas, dans les situations suivantes :

  • si le pulvérisateur est à rampe horizontale muni d’un jet de pulvérisation dirigé vers le bas ou muni d’un tunnel de pulvérisation, ou encore si l’application est faite par pulvérisateur à dos;
  • si l’application du pesticide est effectuée par le propriétaire de l’immeuble protégé ou par l’exploitant qui l’habite ou à la demande de l’un d’eux.

Pour l’application de l’article 52, on entend par immeuble protégé* (article 1 du CGP) :

  • À l’intérieur du périmètre d’urbanisation : tout terrain bâti (que le bâtiment serve d’habitation ou non), sauf s’il est en zone industrielle.
  • Hors du périmètre d’urbanisation : un des bâtiments listés ci-dessous ainsi qu’une bande de 30 m au pourtour de ce bâtiment si elle appartient au propriétaire du bâtiment :
  • bâtiment servant d’habitation sauf s’il est situé dans une aire forestière et s’il est habité de façon périodique;
  • bâtiment utilisé ou destiné à être utilisé pour abriter ou recevoir des personnes ou des animaux (de compagnie ou d’élevage);
  • tout autre bâtiment administratif ou commercial;
  • un établissement d’hébergement touristique. Sont considérés comme unités d’hébergement touristique les établissements comportant un lit, une chambre, une suite, un appartement, ainsi qu’une maison, un chalet, un prêt-à-camper ou un site pour camper.

La bande de 30 m au pourtour de l’immeuble protégé se mesure à partir des murs extérieurs d’un des bâtiments mentionnés ci-haut (et non en son centre).

 

Schéma montrant la bande d’éloignement requise autour d’un immeuble (source : Guide de référence du Code de gestion des pesticides).

  • À l’intérieur et hors du périmètre d’urbanisation, l’immeuble protégé se définit également comme le terrain:
    • d’un centre récréatif, de loisirs, sportif ou culturel;
    • d’une base de plein air ou d’un centre d’interprétation de la nature;
    • d’un établissement de camping (prêt à camper ou sites pour camper constitués d’emplacements fixes pouvant accueillir tentes, VR, incluant des services);
    • d’un parc municipal ou d’une plage publique;
    • d’un club de golf;
    • d’une réserve écologique constituée en vertu de la Loi sur la conservation du patrimoine naturel;
    • d’un parc créé en vertu de la Loi sur les parcs nationaux du Canada.

*Pour confirmer si l’immeuble protégé est situé en périmètre urbain ou hors du périmètre urbain, référez-vous à votre MRC ou municipalité.

Comment calculer la distance à respecter conformément à l’article 52?

Noter que la présence d’une route municipale ne réduit pas la distance à respecter.

  • Si la pulvérisation se fait en directionde l’immeuble protégé (rangs parallèles à l’immeuble), la mesure est prise à partir de la limite de l’immeuble protégé jusqu’à la moitié de l’arbre traité (centre du tronc). Dans ce cas, une distance de 30 m doit être respectée.

 

Schéma de la distance à respecter lors d’une pulvérisation face à un immeuble (source : Guide de référence du Code de gestion des pesticides).

  • Si la pulvérisation est effectuée dos (en direction opposée) à l’immeuble protégé, la mesure est prise à partir de la limite de l’immeuble protégé jusqu’au pulvérisateur, à la buse la plus rapprochée de l’immeuble. Dans ce cas, une distance de 20 m doit être respectée.

 

Schéma de la distance à respecter lors d’une pulvérisation dos à un immeuble (source : Guide de référence du Code de gestion des pesticides).
  • Si la pulvérisation s’effectue de façon perpendiculaire à l’immeuble protégé, l’article 52 ne s’applique pas, mais SEULEMENT si la pulvérisation est arrêtée lorsqu’on arrive en bout de rang (les buses des deux côtés du pulvérisateur sont fermées lors du virage), sinon les mêmes distances d’éloignement s’appliquent.

Mesures transitoires relatives à l’article 52 du Code de gestion des pesticides

Pour les producteurs agricoles qui ne peuvent se conformer aux exigences actuelles de l’article 52, des mesures transitoires sont prévues. Ces mesures permettent de réduire les distances d’éloignement à respecter dans les cas suivants :

Selon la combinaison de ces différents éléments, on obtient une réduction de la dérive variant de 50 à 90 %, laquelle permet une réduction des distances d’éloignement à respecter de 10 m à 20 m pour les vergers (excluant les vergers de pommiers standards).

Pour connaître les conditions pour vous prévaloir de ces mesures transitoires ainsi que les équipements admissibles à une réduction des distances d’éloignement, vous pouvez consulter la note d’instructions ainsi que le document qui l’accompagne sur le site du MELCCFP.

Pour les techniques et équipements admissibles, consultez le document du Ministère sur les Techniques et équipements admissibles à une réduction des distances d’éloignement prévues à l’article 52 du Code de gestion des pesticides par rapport aux immeubles protégés.

Pour déposer un plan de réduction, vous pouvez aussi contacter les Producteurs de Pommes du Québec.

Garderies et établissements scolaires

Une distance d’éloignement de 30 m doit être respectée en tout temps à partir de la limite du terrain d’une garderie ou d’un établissement scolaire (article 50 du CGP) lorsque le pesticide est appliqué avec un pulvérisateur à jet porté ou pneumatique. Cette distance reste la même, que l’application soit effectuée à l’intérieur ou hors du périmètre d’urbanisation, ou selon qu’elle s’effectue en direction de ces établissements ou dos à ceux-ci. De plus, dans ce cas, le recours à des techniques, des équipements ou des mesures permettant de diminuer la dérive des pesticides ne permet pas de réduire les distances prévues.

Agriculture en littoral

L’agriculture en littoral consiste en la culture du sol ou le pâturage des animaux sur une superficie qui est située en tout temps ou en partie dans le littoral d’un lac ou d’un cours d’eau. Une superficie est susceptible de se retrouver dans le littoral si elle est fréquemment inondée (à n’importe quel moment de l’année, peu importe la durée) par la crue d’un lac ou d’un cours d’eau, soit environ une année sur deux. En 2022, le Régime transitoire de gestion des zones inondables, des rives et du littoral est entré en vigueur. Ce régime vise à protéger davantage les rives et les littoraux des lacs et des cours d’eau et détermine les conditions exigées des exploitants agricoles qui souhaitent poursuivre la pratique de l’agriculture en littoral.

Alors, conformément à l’article 30 du CGP (indiqué plus haut) l’application d’un pesticide à des fins agricoles est interdite dans le littoral d’un lac ou d’un cours d’eau ou dans un milieu humide, ainsi qu’à l’intérieur d’une bande de 3 m de ceux-ci. Le nouvel article 88.1 stipule que cette interdiction est levée pour la culture d’une superficie admissible à une déclaration de conformité et déclarée conforme au moins 30 jours avant le début de toute activité sur cette superficie, auquel cas, elle doit respecter des conditions de réalisation minimales relatives à la végétation, aux pesticides et aux matières fertilisantes. Plus de détails et schémas sont disponibles dans le Guide de référence du Code de gestion des pesticides dans l’article 88.1.

 

Pour en savoir davantage

Guide de référence sur le Règlement sur les permis et les certificats pour la vente et l’utilisation des pesticides

Guide de référence sur la Loi sur les pesticides

Étiquetage des mélanges en cuve : Document d’orientation de l’ARLA – Canada.ca

Agriculture en littoral | Gouvernement du Québec

Distances d’éloignement à respecter lors de l’entreposage, de la préparation et de l’application de pesticides à des fins agricoles

Pour plus d’informations sur l’application de la Loi sur les produits antiparasitaires, consultez l’ARLA aux coordonnées suivantes :

Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire (ARLA)
Service de renseignements sur la lutte antiparasitaire
2720, promenade Riverside
Ottawa (Ontario) K1A 0K9
Téléphone : 613-736-3799
Ligne sans frais : 1-800-267-6315
Courriel : pmra.info-arla@hc-sc.gc.ca
Site web : www.hc-sc.gc.ca/ahc-asc/branch-dirgen/pmra-arla/index-fra.php

Les risques des pesticides pour la santé et l’environnement

Comme mentionné plus haut dans cette fiche, il est possible d’obtenir un complément d’information à jour sur les pesticides (toxicité, risques pour la santé et l’environnement, pratiques de gestion rationnelle et sécuritaire, étiquettes, etc.) en consultant le site québécois SAgE pesticides à www.sagepesticides.qc.ca.

 

Cette fiche est une mise à jour de la fiche originale du Guide de référence en production fruitière intégrée à l’intention des producteurs de pommes du Québec 2015. © Institut de recherche et de développement en agroenvironnement. Reproduction interdite sans autorisation.

Auteurs de la première édition: Laurence Tétreault-Garneau, Gérald Chouinard et Francine Pelletier
Auteure de la mise à jour 2023: Laurence Tétreault-Garneau
Dernière mise à jour par l’auteure : 2 mars 2023

 

Mention légale : cette fiche offre un résumé d’articles de lois, de règlements et de normes qui touchent la production pomicole. L’information présentée est donnée à titre indicatif et n’a aucune valeur légale. La version intégrale des lois et des règlements est disponible sur les sites suivants (consultés en janvier 2024) :

Liens généraux des lois et règlements

Loi sur les aliments et les drogues

Santé Canada est responsable des normes qui touchent la salubrité et la qualité nutritionnelle de tous les aliments vendus au Canada, en vertu de la Loi sur les aliments et les drogues et son règlement du même nom. C’est l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) qui se charge d’appliquer toutes les normes découlant de ce règlement, tant au niveau de la santé et la sécurité, que dans plusieurs autres domaines tels : production, fabrication, emballage et étiquetage des aliments et autres produits d’usage essentiel. Elle s’occupe de la salubrité des aliments cultivés au Canada, mais également de ceux qui sont importés.

C’est l’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire (ARLA), une autre agence relevant de Santé Canada, qui est chargée de la réglementation des pesticides via la Loi sur les produits antiparasitaires (LPA). L’ARLA est responsable de l’homologation des pesticides, de leur réévaluation ainsi que de la promotion de la lutte antiparasitaire durable.

Notons qu’en juin 2022 a pris fin un examen ciblé de la Loi sur les produits antiparasitaires, dont le but était de déterminer si des modifications législatives étaient nécessaires. On y propose, entre autres, de passer d’une évaluation des pesticides en continue plutôt qu’aux 15 ans, et de clarifier ce qui a trait aux limites maximales de résidus (LMR) des fruits et légumes produits au Canada ou importés. Cette consultation s’étant terminée récemment, des changements à la LPA sont potentiellement à prévoir une fois les travaux et analyses complétés. Plus de détails sur la LPA sont disponibles dans la fiche sur L’utilisation des pesticides (homologation, vente, entreposage et application) et la loi. 

Actuellement, bien qu’elles soient fixées par L’ARLA, c’est donc l’ACIA qui, en vertu de la Loi sur les aliments et drogues, s’occupe de la surveillance des LMR via différents programmes de surveillance, dont le Programme national de surveillance des résidus chimiques, tels que les pesticides. Des échantillons issus de la production (ex. fruits) sont analysés selon les normes de salubrité établies par Santé Canada et diverses organisations internationales, dont la Commission du Codex Alimentarius. Si les aliments analysés dépassent les limites permises, des mesures telles que le retrait du produit des magasins d’alimentation, la saisie des stocks, un rejet des importations ou la poursuite des contrevenants pourraient être prises.

Afin de ne pas dépasser la limite de résidus permise* :

  • Ne dépassez pas la dose et le nombre d’applications maximales d’un produit ou matière active pour une saison.
  • Respectez les délais avant la récolte.
  • N’utilisez pas des produits non homologués pour la culture ou l’organisme nuisible visé.
  • Employez uniquement des produits homologués à la fois au Canada etdans le pays destinataire, si les fruits sont destinés à l’exportation.

* Ces informations sont disponibles sur l’étiquette des produits. Vous pouvez consulter les étiquettes des produits phytosanitaires sur le site de l’ARLA ou SAgE pesticides.

Exportation

Au niveau de l’exportation des aliments, en plus de la Loi sur les aliments et drogues et son règlement, intervient aussi le Règlement sur la salubrité des aliments au Canada, qui découle de la loi du même nom.  Plus de détails concernant l’exportation sont disponibles dans la fiche sur L’importation, l’exportation et la loi. Il est particulièrement important, tel que mentionné ci-dessus, de connaître les produits homologués et les LMR du pays importateur, car elles peuvent différer des LMR canadiennes.

Pour en savoir davantage

Pour de plus amples renseignements sur la salubrité et la qualité nutritionnelle des aliments, consultez la page Direction des aliments du Gouvernement du Canada.

  • La description de leur mandat;
  • La description des 6 bureaux;
  • Coordonnées pour les rejoindre.

Site web de l’ARLA : Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire – Canada.ca

Site web de l’ACIA : Agence canadienne d’inspection des aliments – inspection.canada.ca

Limites maximales de résidus (LMR) : Limite maximale de résidus, santé humaine et salubrité alimentaire – Canada.ca

  • Infographie sur les LMR au Canada;
  • Fixation des LMR;
  • LMR à l’étranger;
  • Consultations des communiqués et registre public.

Base de données des LMR : Recherche de limites maximales de résidus – Santé Canada

Codex alimentarius : Accueil | CODEXALIMENTARIUS FAO-WHO

 

 

Cette fiche est une mise à jour de la fiche originale du Guide de référence en production fruitière intégrée à l’intention des producteurs de pommes du Québec 2015. © Institut de recherche et de développement en agroenvironnement. Reproduction interdite sans autorisation.

Auteurs de la première édition : Laurence Tétreault-Garneau, Gérald Chouinard et Francine Pelletier
Auteure de la mise à jour 2023 : Laurence Tétreault-Garneau
Dernière mise à jour par l’auteure : 2 mars 2023

 

Mention légale : cette fiche offre un résumé d’articles de lois, de règlements et de normes qui touchent la production pomicole. L’information présentée est donnée à titre indicatif et n’a aucune valeur légale. La version intégrale des lois et des règlements est disponible sur les sites suivants (consultés en janvier 2023) :

Liens généraux des lois et règlements

Règlement sur le transport des marchandises dangereuses et règlement sur le transport des matières dangereuses

Ces deux règlements sont de compétences différentes et sont appliqués en étroite collaboration par les gouvernements canadien et québécois. Ils relèvent respectivement de la Loi sur le transport des marchandises dangereuses et du Code de la sécurité routière, et visent à ce que le transport des matières dangereuses, dont font partie les pesticides, s’effectue de façon sécuritaire, tant au niveau de la sécurité des personnes que de l’environnement et des biens.

On y trouve, entre autres, l’interdiction de transporter des matières dangereuses dans un véhicule routier à moins que toutes les marchandises ne soient arrimées ou immobilisées au moyen de structures adéquates. Des règles s’appliquent également pour le transport dans un tunnel ou un pont-tunnel. L’obligation d’être titulaire d’une autorisation ou d’un permis et de suivre une formation est aussi possible.

En cas d’urgence

En cas d’urgence impliquant des marchandises dangereuses, appelez CANUTEC au 1-888-CAN-UTEC (226-8832), 613-996-6666 ou composez le *666 à partir d’un téléphone cellulaire.

Urgence Environnement : 1 866 694-5454

Pour en savoir davantage

Guide sur le transport des matières dangereuses – édition 2019

 

Cette fiche est une mise à jour de la fiche originale du Guide de référence en production fruitière intégrée à l’intention des producteurs de pommes du Québec 2015. © Institut de recherche et de développement en agroenvironnement. Reproduction interdite sans autorisation.

Auteurs de la première édition : Laurence Tétreault-Garneau, Gérald Chouinard et Francine Pelletier
Auteure de la mise à jour 2023 : Laurence Tétreault-Garneau
Dernière mise à jour par l’auteure : 2 mars 2023

 

Mention légale : cette fiche offre un résumé d’articles de lois, de règlements et de normes qui touchent la production pomicole. L’information présentée est donnée à titre indicatif et n’a aucune valeur légale. La version intégrale des lois et des règlements est disponible sur les sites suivants (consultés en janvier 2023) :  

Liens généraux des lois et règlements

Loi sur la protection sanitaire des cultures

La Loi sur la protection sanitaire des cultures, mise en application par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ), vise à protéger les végétaux cultivés à des fins commerciales contre les organismes nuisibles. Selon cette loi, toute personne doit prendre les mesures phytosanitaires nécessaires pour éviter que les végétaux, les substrats et les autres biens dont elle est propriétaire ou dont elle s’occupe, ne propagent un organisme nuisible réglementé à une culture commerciale.

En pomiculture, les organismes nuisibles suivants sont actuellement ciblés par cette loi et listés dans le Règlement sur la protection des plantes* :

INSECTES MALADIES
Charançon de la prune (Conotrachelus nenuphar) Brûlure bactérienne (Erwinia amylovora)
Cochenille de San José (Quadraspidiotus perniciosus) Tavelure du pommier (Venturia inaequalis))
Hoplocampe des pommes (Hoplocampa testudinae) Chancre européen du pommier (Nectria galligena)
Puceron lanigère du pommier (Erisoma lanigerum) Tumeur du collet (Agrobacterium tumefaciens.)
Sésie du cornouiller (Synanthedon scitula)
Cochenille virgule du pommier (Lepidosaphes ulmi)
Mouche de la pomme (Rhagoletis pomonella)
Saperde du pommier (Saperda candida)
Tordeuse à bandes obliques (Choristoneura rosaceana)

*Mentionnons également que le nodule noir, pouvant être retrouvé dans les pruniers et les cerisiers, et le perceur du pêcher pouvant être retrouvé dans les pruniers, les pêchers et les cerisiers, sont aussi ciblés par cette loi.

Ainsi, lorsqu’un producteur agricole constate la présence d’un foyer d’infestation par un organisme nuisible réglementé pouvant causer des préjudices à sa production, il peut demander au MAPAQ d’intervenir et déposer une plainte en vertu de la Loi sur la protection sanitaire des cultures.

Pour en savoir davantage, consultez le site du MAPAQ :

MAPAQ – ​​Organismes nuisibles réglementés

On retrouve sur ce site le fonctionnement pour le dépôt d’une plainte, le lien vers le formulaire à remplir et on y explique qu’à la suite de cette démarche, un inspecteur prendra contact avec le plaignant, se rendra sur les lieux afin d’évaluer la situation et si nécessaire, exigera des mesures de correction.

En ce qui concerne les plantes nuisibles, aucune n’est actuellement spécifiquement considérée par la loi. Si vous avez une plainte à formuler, il faut dans ce cas vous adresser directement à votre municipalité qui traitera le dossier selon la réglementation municipale en vigueur.

Par ailleurs, de concert avec l’ACIA (voir ci-dessous), le MAPAQ assure également une surveillance des espèces exotiques envahissantes (EEE). Dans le cadre de la Loi sur la protection sanitaire des cultures, une espèce exotique envahissante est définie comme un végétal, un animal ou un microorganisme qui est présent à l’extérieur de son aire de répartition naturelle et qui pourrait être susceptible de causer des dommages à une culture commerciale.  Ainsi, toute personne qui observe la présence d’une espèce exotique envahissante se doit d’en avertir les autorités compétentes, dans ce cas-ci le MAPAQ, ou déclarer sa présence sur l’outil de détection Sentinelle du ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP). Cet outil peut aussi servir à voir la localisation d’une EEE donnée.  Pour aider à l’identification d’une EEE, un échantillon peut être envoyé au Laboratoire de diagnostic en phytoprotection du MAPAQ. Le site Internet IRIIS phytoprotection peut également être utilisé.

Pour rejoindre le MAPAQ:

Région de la Capitale-Nationale : 418 380-2110
Ailleurs au Québec (sans frais) : 1 888 222‑MAPA (1 888 222-6272) https://www.mapaq.gouv.qc.ca

Loi sur la protection des végétaux

Cette loi canadienne, abordée également à la fiche sur L’importation, l’exportation et la loi, dans laquelle il est question d’importation et d’exportation de matériel, est appliquée par l’ACIA. Elle vise à empêcher l’importation, l’exportation et la propagation des ennemis végétaux en prévoyant des moyens de lutte et d’élimination, ainsi que la délivrance de certificats, afin de s’assurer de la protection de la vie végétale et des secteurs agricoles et forestiers. La liste des organismes nuisibles réglementés peut être consultée à l’adresse suivante : Liste des organismes nuisibles réglementés par le Canada – inspection.canada.ca

Quiconque constate la présence de ce qu’il croit être un organisme nuisible réglementé dans un verger ou dans une zone où celui-ci n’était pas connu auparavant, doit le signaler au plus tôt à un conseiller agricole ou à un agent de l’ACIA. Un échantillon de cet organisme peut être envoyé au laboratoire de diagnostic en phytoprotection du MAPAQ pour en confirmer l’identification (adresse ci-dessus)

Pour rejoindre l’ACIA :

1-800-442-2342

Agence canadienne d’inspection des aliments – inspection.canada.ca

Pour en savoir davantage

MAPAQ – Formulaire en ligne du Laboratoire d’expertise et de diagnostic en phytoprotection

  • Demande d’analyse pour soumettre au Laboratoire d’expertise et de diagnostic en phytoprotection un échantillon d’une culture, Modalités pour le prélèvement et tarification.

Sentinelle (outil de détection des espèces exotiques envahissantes (EEE))

  • d’obtenir des informations;
  • de transmettre une observation;
  • de consulter les observations transmises.

IRIIS phytoprotection

  • Pour rechercher et identifier symptômes et dommages sur les plantes, insectes et maladies, plantes et mauvaises herbes.

 

 

Cette fiche est une mise à jour de la fiche originale du Guide de référence en production fruitière intégrée à l’intention des producteurs de pommes du Québec 2015. © Institut de recherche et de développement en agroenvironnement. Reproduction interdite sans autorisation.

Auteur de la première édition : Laurence Tétreault-Garneau, Isabelle Turcotte, Audrey Charbonneau, Gérald Chouinard et Francine Pelletier
Auteures de la mise à jour 2023 : Laurence Tétreault-Garneau et Vicky Filion
Dernière mise à jour par les auteures : 4 octobre 2024

 

Mention légale : cette fiche offre un résumé d’articles de lois, de règlements et de normes qui touchent la production pomicole. L’information présentée est donnée à titre indicatif et n’a aucune valeur légale. La version intégrale des lois et des règlements est disponible sur les sites suivants (consultés en janvier 2023) :  

Liens généraux des lois et règlements

Loi sur la qualité de l’environnement et ses règlements

La Loi sur la qualité de l’environnement et ses règlements est la principale loi en matière de protection de l’environnement au Québec. Elle vise la protection de l’environnement ainsi que la sauvegarde des espèces qui y habitent, en considérant les enjeux liés à la protection de la santé, de la sécurité humaine, ainsi que les réalités des territoires et des collectivités qui y habitent. Elle vise à encadrer l’utilisation des ressources en eau afin d’en assurer une gestion durable, équitable et efficace. Elle favorise la réduction des émissions de gaz à effet de serre afin de répondre à l’urgence climatique et dans la perspective d’assurer une transition juste pour tous, qui tient compte des conséquences environnementales, économiques et sociales. Les objectifs fondamentaux de cette loi font que la protection, l’amélioration, la restauration, la mise en valeur et la gestion de l’environnement sont d’intérêt général. Ses dispositions assurent le respect des principes de développement durable, tels que définis dans la Loi sur le développement durable. De cette loi découlent de nombreux règlements : le Règlement sur les exploitations agricoles, le Règlement sur le prélèvement des eaux et leur protection ainsi que le Règlement sur l’encadrement d’activités en fonction de leur impact sur l’environnement étant les règlements touchant plus particulièrement le milieu agricole.

Règlement sur les exploitations agricoles (REA)

Ce règlement a comme objectif la protection de l’environnement, en particulier de l’eau et du sol, afin de limiter la pollution causée par certaines activités agricoles. Nombreux articles de ce règlement touchent les pomiculteurs de près :

  • L’obligation pour tous les producteurs qui cultivent des fruits et des légumes sur une superficie de plus de 5 ha de posséder un plan agroenvironnemental de fertilisation (PAEF). Le PAEF contient principalement la description de l’entreprise et de son milieu (champs, puits, cours d’eau, lacs, etc.), les recommandations de fertilisants pour les différentes parcelles ainsi que le bilan de phosphore de l’entreprise. Le PAEF doit être signé par un agronome et être mis à jour tous les ans (article 22).
  • L’obligation pour tous les producteurs qui cultivent des fruits et des légumes sur une superficie de plus de 5 ha de faire établir un bilan phosphore pour leur entreprise. Ce bilan compare la quantité maximale de phosphore pouvant être apportée dans chacune des parcelles par rapport à leur richesse, telle qu’établie par les analyses de sol qui doivent être prises tous les cinq ans. Le bilan phosphore doit être signé par un agronome et être transmis annuellement au Ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs(MELCCFP) au plus tard le 15 mai de chaque année (article 35).
  • L’obligation pour les producteurs devant posséder un PAEF de tenir et de conserver, pour chacune des parcelles de l’exploitation, un registre d’épandage des matières fertilisantes (dates d’application, doses, modes d’épandage, etc.).
  • L’obligation de respecter une zone tampon sans matières fertilisantes lors de l’épandage près des fossés et des cours d’eau. Les distances à respecter sont fixées respectivement à 1 m et à 3 m, sauf si définies différemment par un règlement municipal (article 30).
  • L’obligation de respecter certaines conditions dans le cas où un producteur désire appliquer du fumier dans son verger. Des amas au champ peuvent être faits sous les conditions suivantes : surveillance par un agronome, respect des distances minimales des zones sensibles, délai maximal d’utilisation, etc. (articles 9.1 à 9.3). Consultez le texte du règlement ou votre conseiller pomicole pour obtenir tous les détails. À noter que le stockage des fumiers en amas au champ se distingue du compostage de fumier, qui est considéré comme une activité de transformation des fumiers et dont l’encadrement est précisé dans le REAFIE, en fonction du risque (articles 274 et 279). Pour obtenir plus d’information sur la définition exacte de ce qui est considéré comme du compost ainsi que sur les normes et critères applicables (en particulier si un certificat d’autorisation doit être obtenu), consultez le Guide sur le recyclage des matières résiduelles fertilisantes et son addenda no 6.

Un guide explicatif du REA, détaillé et vulgarisé peut être consulté sur le Guide de référence du Règlement sur les exploitations agricoles.

Ce guide pouvant être mis à jour, il est important de s’assurer d’avoir la version la plus récente.

Règlement sur le prélèvement des eaux et leur protection (RPEP)

Le Règlement sur le captage des eaux souterraines a été remplacé par le Règlement sur le prélèvement des eaux et leur protection. Ce règlement a comme principal objectif d’assurer la protection des eaux prélevées à des fins de consommation humaine ou à des fins de transformation alimentaire en encadrant l’ensemble des activités susceptibles de porter atteinte à la qualité de ces eaux. Le chapitre VI du RPEP définit trois catégories de prélèvements, tant d’eau de surface que d’eau souterraine. Par exemple, un prélèvement d’eau effectué pour desservir un système alimentant 20 personnes et moins est un prélèvement de catégorie 3. Pour chacune des catégories, le RPEP définit des aires de protection immédiate, intermédiaire et éloignée et précise la méthode à utiliser pour évaluer la vulnérabilité des eaux. Voici quelques obligations mentionnées par ce règlement, touchant plus particulièrement le milieu pomicole.

L’épandage de fertilisants (déjections animales, compost, engrais minéraux, etc.) est interdit :

(art. 63 et 71)

  • dans l’aire de protection immédiate d’un prélèvement d’eau de surface de catégories 1 et 2;
  • dans l’aire de protection intermédiaire bactériologique d’un prélèvement d’eau souterraine lorsque son niveau de vulnérabilité est élevé;
  • dans l’aire de protection virologique d’un prélèvement d’eau souterraine lorsque la concentration en nitrates + nitrites est supérieure à 10 mg/l à 2 reprises ou plus sur une période de 2 ans;
  • dans les premiers 100 m de l’aire de protection intermédiaire bactériologique d’un site de prélèvement d’eau souterraine de catégorie 1 lorsque son niveau de vulnérabilité des eaux est moyen.

L’épandage de fertilisants doit être effectué conformément à la recommandation d’un professionnel s’il a lieu :

(art. 64)

  • dans l’aire de protection intermédiaire bactériologique d’un prélèvement d’eau souterraine lorsque son niveau de vulnérabilité est moyen;
  • dans l’aire de protection intermédiaire virologique d’un prélèvement d’eau souterraine lorsque la concentration en nitrates + nitrites est supérieure à 5 mg/l à 2 reprises ou plus sur une période de 2 ans.

La recommandation doit contenir les mesures à mettre en place pour minimiser les impacts sur la qualité des eaux, elle doit s’appuyer sur un bilan historique des cinq dernières années concernant les cultures et épandages effectués dans l’aire de protection immédiate et doit tenir compte du contexte hydrologique, de la texture, de la profondeur et de l’état de compaction des sols. La recommandation est jointe au PAEF, tel qu’énoncé dans le REA dont il est question plus haut.

Le stockage à même le sol (ex. : amas au champ) de fertilisants (déjections animales, compost de ferme, matières résiduelles fertilisantes, etc.) est interdit :

(art.59 et 71)

  • dans l’aire de protection immédiate d’un prélèvement d’eau de surface de catégories 1 et 2;
  • dans l’aire de protection intermédiaire bactériologique d’un prélèvement d’eau souterraine lorsque son niveau de vulnérabilité des eaux est moyen ou élevé;
  • dans l’aire de protection virologique d’un prélèvement d’eau souterraine lorsque la concentration en nitrates + nitrites de l’eau est supérieure à 5 mg/l à 2 reprises ou plus sur une période de 2 ans;
  • à moins de 100 m de l’aire de protection virologique d’un prélèvement d’eau souterraine de catégorie 3 situé sur une propriété voisine lorsque son niveau de vulnérabilité des eaux est moyen ou élevé.

Plusieurs exceptions à ce résumé sont toutefois prévues. Pour obtenir plus d’information sur le RPEP, consultez le Règlement sur le prélèvement des eaux et leur protection

Notez que le RPEP ne régit pas l’utilisation des pesticides, ceux-ci étant assujettis au Code de gestion des pesticides dont il est question dans la fiche sur L’utilisation des pesticides (homologation, vente, entreposage et application) et la loi.

Vous pouvez aussi consulter le Guide d’application du règlement sur le prélèvement des eaux et leur protection (prélèvements à des fins de consommation humaine ou de transformation alimentaire).

Les trois catégories de prélèvement d’eau destinée à la consommation humaine sont définies à l’article 51 et les aires de protection intermédiaire, bactériologique et virologique en fonction de la catégorie du prélèvement d’eau sont définies à l’article 57. L’approche à utiliser pour établir la vulnérabilité des eaux souterraines dans les aires de protection d’un prélèvement d’eau souterraine de catégorie 1, 2 ou 3 est définie à l’article 53. Les dispositions concernant l’aménagement d’une aire de compostage sont abordées dans l’article 60.

Règlement sur l’encadrement d’activités en fonction de leur impact sur l’environnement (REAFIE)

Ce règlement a été élaboré suite aux changements apportés à la Loi sur la qualité de l’environnement afin d’adopter une approche fondée sur le niveau de risque environnemental et la concentration des efforts sur les projets dont les impacts sur l’environnement sont importants, en se dotant d’un régime d’autorisation se voulant clair et optimisé. Le REAFIE encadre les activités suivantes :

  • Activités à risque environnemental modéré pour lesquelles des autorisations ministérielles sont délivrées à la suite d’une analyse, telles qu’un prélèvement d’eau.
  • Activités à risque environnemental faible admissibles à une déclaration de conformité, comme par exemple certaines activités qui concernent les lieux d’élevage et les ouvrages de stockage en milieu agricole.
  • Activités à risque environnemental négligeable exemptées du régime d’autorisation. Plus d’une centaine de ces activités sont détaillées dans le REAFIE.

Notons qu’il existe aussi un quatrième niveau de risque, le risque élevé. Ce dernier est encadré par le Règlement relatif à l’évaluation et l’examen des impacts sur l’environnement (REEIE), de certains projets et entré en vigueur le 23 mars 2018.

Pour plus de détails, consultez le guide de référence Règlement sur l’encadrement d’activités en fonction de leur impact sur l’environnement (REAFIE).

La fiche informative La structure du Règlement sur l’encadrement d’activités en fonction de leur impact sur l’environnement (REAFIE) vous renseignerat sur la structure du règlement.

Vous pouvez aussi consulter le document explicatif sur les Eaux de lavage des fruits et légumes (articles 155 à 158) pour plus d’information.

Régime transitoire de gestion des zones inondables, des rives et du littoral

Depuis le 1er mars 2022, la pratique de l’agriculture dans le littoral des lacs et des cours d’eau est encadrée par un régime transitoire mis en œuvre à travers plusieurs règlements. L’ensemble de l’information relative à cet encadrement est disponible en allant sur la page suivante : Travaux et activités en milieu hydrique | Gouvernement du Québec.

Ce régime remplace la Politique de protection des rives, du littoral et des plaines inondables et il modifie l’application de la Loi sur la qualité de l’environnement dans les milieux hydriques. Les crues printanières de 2017 et 2019 ayant mis en lumière les limites de la Politique de protection des rives, le régime transitoire a été élaboré afin de resserrer l’encadrement des activités pouvant être réalisées en zone inondable. Il met en place un régime d’autorisation, ce qui signifie qu’une autorisation municipale ou ministérielle (du MELCCFP) doit être demandée pour effectuer certains types de travaux ou certaines activités en zone inondable, en rive ou en littoral. Le type d’autorisation nécessaire dépend des risques présentés par l’activité pour l’environnement, les personnes et les biens, ainsi que du milieu dans lequel elle sera réalisée. Lors de la mise à jour du présent guide, ce régime faisait l’objet d’une consultation et devait continuer de s’appliquer jusqu’à l’entrée en vigueur du cadre réglementaire en milieux hydriques modernisé.

Ce régime maintient l’interdiction de cultiver dans le littoral, à moins de respecter certaines conditions énumérées ci-dessous :

  • superficie cultivée au moins une fois au cours des saisons 2016 à 2021;
  • culture ne nécessitant pas de déboisement (arbres ou arbustes);
  • présence d’une bande végétalisée constituée de végétaux vivaces.

À noter qu’il a été proposé de reporter l’exigence relative à l’implantation de bandes de végétation élargies le long des cours d’eau et des fossés en littoral. Les distances minimales standards continuent de s’appliquer et sont décrites à la page suivante, en plus des distances qui seront à respecter à partir de 2027 : Mise en place d’une bande végétalisée en littoral.

Une déclaration de conformité doit être déposée, et ce, 30 jours avant le début de toute activité sur cette superficie. Le lien suivant vous permet de voir plus en détails quelles sont les conditions et les étapes à réaliser pour déposer une déclaration de conformité permettant de continuer l’agriculture en littoral, telles que la nécessité de mandater un agronome pour produire certains documents et la géolocalisation de la superficie relative à l’activité d’agriculture en littoral : Démarche pour poursuivre l’agriculture en littoral.

Pour en savoir plus

Loi sur la protection de l’environnement

Règlement sur le prélèvement des eaux et leur protection (RPEP)

Pour de l’information résumée concernant les trois catégories de prélèvements définies par le RPEP, consultez le point 5 du lien suivant : Foire aux questions sur le règlement sur le prélèvement des eaux et leur protection. Le même lien peut être consulté au point 6, pour de l’information concernant la façon dont le RPEP délimite les différentes aires de protection des prélèvements d’eau (sites de prélèvements souterrains ou de surface) effectués à des fins de consommation humaine ou de transformation alimentaire.

Pour en apprendre davantage sur le projet de modernisation du cadre réglementaire en milieux hydriques, vous pouvez visiter le site web de la consultation : Projet de modernisation du cadre réglementaire en milieux hydriques, dont les zones inondables, et de l’encadrement des ouvrages de protection contre les inondations – Consultation.

 

Cette fiche est une mise à jour de la fiche originale du Guide de référence en production fruitière intégrée à l’intention des producteurs de pommes du Québec 2015. © Institut de recherche et de développement en agroenvironnement. Reproduction interdite sans autorisation.

Auteurs de la première édition: Laurence Tétreault-Garneau, Gérald Chouinard et Francine Pelletier
Auteure de la mise à jour 2023: Laurence Tétreault-Garneau
Dernière mise à jour par l’auteure : 2 mars 2023

 

Mention légale : cette fiche offre un résumé d’articles de lois, de règlements et de normes qui touchent la production pomicole. L’information présentée est donnée à titre indicatif et n’a aucune valeur légale. La version intégrale des lois et des règlements est disponible sur les sites suivants (consultés en janvier 2023) :  

Liens généraux des lois et règlements

Basée sur l’information disponible sur les sites web consultés en février 2023, ainsi que certaines informations obtenues directement de l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA).

Tel que mentionné brièvement dans la fiche sur Les résidus de pesticides dans les aliments et la loi, c’est maintenant le Règlement sur la salubrité des aliments au Canada (RSAC), découlant de la loi du même nom et mis en application par l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA), qui établit les normes concernant les aliments importés, exportés et destinés au commerce interprovincial.  En tant qu’exportateur, vous devez vous assurer que les aliments que vous exportez sont conformes aux normes canadiennes, ainsi qu’à celles du pays importateur. Si le pays importateur n’a pas d’exigence, vous devez vous conformer aux lois canadiennes applicables.

Ainsi, avant d’exporter, plusieurs étapes sont à prévoir et de nombreuses exigences doivent être respectées. En premier lieu, les exportateurs doivent s’assurer que les aliments qu’ils exportent ont été fabriqués, transformés, traités, conservés, emballés ou étiquetés par une entreprise détenant une licence pour ce type d’activité. Et comme les exigences au niveau des certificats d’importation varient d’un pays importateur à un autre, il faut vérifier la nécessité de détenir un certificat avant d’expédier des produits. Une licence est alors nécessaire pour demander un certificat, puisque l’ACIA soumet les demandes aux pays étrangers ou émet des certificats seulement aux entreprises qui ont une licence ou un enregistrement valide. Pour déterminer si vous avez besoin d’une licence, un outil interactif est disponible en allant à l’adresse suivante : Outil interactif sur les licences – Règlement sur la salubrité des aliments au Canada.

En tant qu’exportateur, vous êtes tenu d’assurer la salubrité des aliments et aurez possiblement besoin d’un plan de contrôle préventif (PCP) si vous demandez un certificat d’exportation ou toute autre autorisation. Un PCP est un plan écrit qui sert à expliquer ce que vous faites pour vous assurer que les aliments sont sans danger, propres à la consommation humaine et qu’ils respectent les exigences en matière de protection des consommateurs. Il vise à prévenir ou éliminer les dangers associés aux produits alimentaires, ou à les réduire à un niveau acceptable et sécuritaire. L’application de ces PCP est une approche reconnue à l’échelle internationale et est fondée sur les principes généraux d’hygiène alimentaire du Codex Alimentarius, dont il est aussi question concernant les limites maximales de résidus (LMR), abordées dans la fiche sur Les résidus de pesticides dans les aliments et la loi. Pour déterminer si vous avez besoin d’un PCP et ce qu’il doit couvrir, vous pouvez consulter la page suivante : Plan de contrôle préventif (PCP) – inspection.canada.ca. On y retrouve, entre autres, un outil interactif qui permet de déterminer la nécessité de détenir un PCP, des guides ainsi que des modèles.

Vous devrez également conserver des registres clairs, conformément au RSAC, qui permettront de retracer la source de vos aliments ainsi que les personnes à qui ils ont été envoyés. La tenue de ces registres permet d’intervenir rapidement dans le cas où un produit fait l’objet d’un rappel. Pour déterminer les exigences en matière de traçabilité (registres requis et renseignements à y inclure), un outil est aussi disponible en consultant le lien suivant : Outil interactif sur la traçabilité – Règlement sur la salubrité des aliments au Canada.

Pour obtenir de l’information plus précise et les exigences des pays où sont envoyées plus fréquemment les pommes du Québec, vous pouvez consulter les liens suivants :

  1. Exigences de certification pour les exportations de pommes vers l’Union européenne et le Royaume-Uni – inspection.canada.ca

En plus des informations que vous retrouverez à l’adresse ci-dessus, il faut aussi savoir que les producteurs qui souhaitent exporter leurs pommes vers l’Union européenne et le Royaume-Uni sont tenus de mettre en œuvre un programme de surveillance et de contrôle pour certains insectes visés. Selon l’information fournie par un inspecteur de l’ACIA à l’hiver 2023*, les ravageurs suivants nécessitent un suivi et un contrôle :

  1. Rhagoletis pomonella (Fiche La mouche de la pomme).
  2. Grapholita prunivora = Enarmonia prunivora (Lesser appleworm moth, Petite pyrale de la pomme/Petit carpocapse de la pomme). Les mesures de surveillance et de contrôle pour Cydia pomonella (Fiche Le carpocapse de la pomme) sont suffisantes pour Grapholita prunivora = Enarmonia prunivora. De plus, la méthode de la confusion sexuelle utilisée pour lutter contre le carpocapse de la pomme contrôle aussi le petit carpocapse (ISOMATE® -CM/OFM TT).
  3. Anthonomus quadrigibbus = Tachypterellus quadrigibbus (Apple curculio, Charançon de la pomme). Les mesures de surveillance et de contrôle pour Conotrachelus nenuphar (Fiche sur Le charançon de la prune) sont suffisantes pour Anthonomus quadrigibbus = Tachypterellus quadrigibbus.

*Notez que ces informations sont sujettes à des modifications sans préavis et qu’il est important de contacter un inspecteur de l’ACIA afin de s’assurer que ces informations sont toujours applicables et à jour.

  1. États-Unis d’Amérique – Exigences relatives à l’exportation de fruits et légumes frais – inspection.canada.ca

Pour les États-Unis, selon les informations obtenues de l’ACIA, si les pommes proviennent du Québec, il n’y a pas d’exigences précises, mais il peut y avoir des directives particulières dépendamment de l’État où les pommes sont exportées. Tout comme pour les autres pays, l’exportateur doit donc vérifier les exigences de chaque État au préalable, incluant les limites maximales de résidus, car certains produits phytosanitaires utilisés au Canada sont interdits ou limités aux États-Unis.

Points à retenir :

  • En plus des différents documents et autorisations à détenir, il est important pour un pomiculteur de déterminer tôt en saison s’il souhaite exporter sa production , car certains produits phytosanitaires sont soit interdits dans d’autres pays, ou leur limite maximale de résidus (LMR) est différente de celle permise au Canada (voir la fiche sur Les résidus de pesticides dans les aliments et la loi portant sur les résidus de pesticides). Ces produits devront alors être évités ou limités en saison.
  • Certains ravageurs, qui peuvent être considérés comme des ravageurs secondaires ou peu problématiques en pomiculture au Québec, peuvent être des organismes contrôlés par le pays importateur (tels que le petit carpocapse de la pomme ou le charançon de la pomme, mentionnés plus haut dans le cas de l’exportation vers l’Union européenne ou le Royaume Uni). Des interventions phytosanitaires ciblées contre ces ravageurs pourraient être exigées, et l’ajout de pièges ou du dépistage seraient alors nécessaires. Certains insectes peuvent même avoir un seuil différent de celui habituellement utilisé dans la majorité des vergers au Québec, par exemple la mouche de la pomme, pour laquelle le seuil a été abaissé par mesure de précaution, dans le cas où les pommes sont exportées (voir la fiche sur les Grilles de dépistage pour les vergers).
  • Sachez également qu’à des fins d’exportation, l’ACIA peut exiger le registre de traitements phytosanitaires du producteur, en plus d’une lettre d’attestation de l’agronome conseiller concernant le dépistage et les recommandations contre les ravageurs en pomiculture.

Afin de s’y retrouver, les liens suivants vous seront également utiles :

Comprendre le Règlement sur la salubrité des aliments au Canada : Guide à l’intention des entreprises alimentaires – inspection.canada.ca

Fiche d’information : exportation d’aliments – inspection.canada.ca

Exportation d’aliments : Un guide par étapes – inspection.canada.ca

Guide de déclaration à l’intention des exportateurs (cbsa-asfc.gc.ca)

Accueil | CODEXALIMENTARIUS FAO-WHO

Loi sur la protection des végétaux

Cette loi et son règlement du même nom concernent cette fois non pas les aliments, mais bien les végétaux, tels que ceux destinés à la plantation. Elle vise à empêcher l’importation, l’exportation et la propagation des ennemis végétaux en prévoyant des moyens de lutte et d’élimination, ainsi que la délivrance de certificats, afin de s’assurer de la protection de la vie végétale et des secteurs agricoles et forestiers. Tout comme pour le RSAC, le Règlement sur la protection des végétaux est appliqué par l’ACIA, qui est responsable des différents programmes d’inspection et de la délivrance des documents nécessaires à l’importation ou l’exportation.

Un producteur qui désire exporter ou importer des produits végétaux doit contacter directement un inspecteur de l’ACIA afin d’obtenir les autorisations nécessaires et de s’assurer de bien comprendre les exigences phytosanitaires. Pour l’exportation, l’inspecteur pourra vous indiquer si un certificat phytosanitaire est requis selon les exigences du pays destinataire et le processus d’inspection qui s’applique. Le certificat phytosanitaire atteste que les végétaux ont été inspectés, sont exempts d’organismes nuisibles et sont conformes à la réglementation phytosanitaire en vigueur dans le pays importateur.

Pour rejoindre l’ACIA : Contactez-nous – Agence canadienne d’inspection des aliments – inspection.canada.ca

Pour en savoir plus

Mesures de protection des végétaux en territoire canadien – inspection.canada.ca

Procédures pour l’importation de végétaux – inspection.canada.ca

Exportation des végétaux – inspection.canada.ca

 

Cette fiche est une mise à jour de la fiche originale du Guide de référence en production fruitière intégrée à l’intention des producteurs de pommes du Québec 2015. © Institut de recherche et de développement en agroenvironnement. Reproduction interdite sans autorisation.