La température est trop froide pour s’inquiéter de la tavelure et du blanc du pommier . De plus, le blanc préfère le temps plus sec. Une application d’urée foliaire pourrait aggraver les dommages d’un gel prolongé. Les applications de fertilisants pendant les périodes de gel sont souvent mentionnées, mais les preuves d’efficacité sont rares

SITUATION DANS LES VERGERS (POMMIERS, INSECTES ET ACARIENS)
(F. Pelletier et G. Chouinard)

Avec l’arrivée de températures plus fraîches, le développement des pommiers se poursuit, mais plus lentement. Pour le cultivar McIntosh, les derniers stades observés dans les différentes régions pomicoles sont les suivants :

  • Le « prébouton rose » a été atteint le 19 avril en Montérégie et dans la région de Missisquoi, et le 20 avril au sud-ouest de Montréal.
  • Le « débourrement avancé » a été atteint le 14 avril, dans les Laurentides et en Estrie, dans les sites les plus hâtifs de ces régions.
  • Le « débourrement » est atteint dans les sites les plus hâtifs de la région de Québec.

Selon les prévisions des prochains jours, le stade « bouton rose » est attendu pour le 29 avril dans les régions les plus hâtives (voir le sommaire pour l’ensemble des prévisions et des observations par région).

L’activité de la punaise terne a été faible au cours des derniers jours. Le seuil d’intervention a été atteint localement dans quelques vergers seulement.

Selon le modèle de prévision, l’éclosion des œufs de tétranyque rouge devrait être amorcée dans les régions les plus hâtives (Montérégie, Missisquoi, Sud-Ouest), mais aucune observation d’éclosion n’est encore rapportée par les collaborateurs du Réseau-pommier. Dans les régions de l’Estrie et des Laurentides, le modèle prédit le début de l’éclosion à la fin de la semaine prochaine (voir le sommaire).

Les premières captures de mineuse marbrée sont rapportées dans la Montérégie et le Sud-Ouest de Montréal. Selon le modèle prévisionnel, les premières captures d’hoplocampe des pommes pourraient être observées à partir de la fin semaine de prochaine, dans les régions les plus chaudes (Montérégie, Missisquoi, Sud-Ouest).

Une première chenille de tordeuse à bandes obliques a été observée dans la région de Missisquoi. La présence occasionnelle de ravageurs mineurs (thrips du poirier, taupins, orcheste du pommier) a aussi été rapportée par quelques observateurs du Réseau-pommier.

 

TEMPÉRATURES GÉLIVES
(G. Chouinard)

Image Agri-RéseauNeige sur bourgeons, 21 avril 2021. Photo : F. Pelletier (IRDA)

Le débourrement hâtif des pommiers expose les bourgeons à des risques accrus de gels nocturnes. Des périodes de gel sont prévues pour les prochains jours dans la majorité des régions, mais elles devraient normalement rester en-deça des températures critiques. Ces températures sont indiquées dans le tableau ci-dessous en fonction des différents stades de développement du pommier.

Températures critiques en fonction des stades de développement du pommier
Stade phénologique Débourrement Débourrement avançé Prébouton rose Bouton rose Bouton rose avançé Pleine floraison Calice et plus
Metttant en péril
10% des bourgeons
-7,8 -5,0 -2,8 -2,2 -2,2 -2,2 -2,2
Tuant 10% des bourgeons -9,4 -6,7 -4,4 -3,9 -2,8 -2,2 -2,2
Mettant en péril
90% des bourgeons
-12,2 -9,4 -6,1 -3,9 -3,9 -3,9 -3,9
Tuant 90% des bourgeons -15,0 -12,2 -8,9 -6,7 -5,6 -5,0 -5,0

Source : Washington State University (températures mortelles) et University of Vermont (températures à risque).

 

LA TAVELURE PAR TEMPS FROID

(V. Philion)

Consultez les billets publiés sur la plateforme PFI: ici et ici.

 

INTERVENTIONS CONTRE LES INSECTES ET ACARIENS
(G. Chouinard)

Tétranyque rouge et cochenilles 
Trop tard pour appliquer l’huile? Pas pour les œufs de tétranyques. La période actuelle est théoriquement une période recommandable pour un traitement à l’huile supérieure; c’est la météo actuelle qui ne l’est pas! Lorsqu’appliquée dans de bonnes conditions, l’huile est très efficace autant sur les œufs que sur les premiers stades de développement du tétranyque. Pour plus de détails, consultez l’avertissement de la semaine dernière et la fiche 93 du Guide de PFI.

Punaise terne 
Pour évaluer le risque posé par ce ravageur, il faut tenir compte non seulement des captures sur les pièges, mais aussi de l’activité observée sur les bourgeons, de l’historique de la parcelle, des variétés présentes, des conditions climatiques et du type de mise en marché (voir la fiche 65 du Guide de PFI pour les seuils d’intervention).  Le moment de l’intervention est important et doit coïncider avec les conditions favorables à l’activité de la punaise (peu ou pas de vent, température au-dessus de 15 °C et pas de pluie), ce qui se produit le plus souvent entre le « débourrement avancé » et le « prébouton rose ».

 

OBSERVATIONS ET PRÉVISIONS DU RÉSEAU EN DATE DU 20 AVRIL
(F. Pelletier)

Cliquez ici pour consulter le sommaire préparé chaque semaine pour les différentes régions pomicoles.

 

POUR EN SAVOIR PLUS
(G. Chouinard)

Cliquez ici pour les messages des conseillers du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ), les dernières prévisions et les observations en temps réel dans les vergers pilotes du Réseau-pommier.

 

Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides.

Lors des pluies froides, le rythme des éjections est ralenti. Dans ces conditions, même si la durée de mouillure des feuilles est suffisante pour une infection, le risque de la tavelure n’augmente pas parce que les spores éjectées sont peu nombreuses. Les spores éjectées jeudi le 15 avril pourront infecter lentement le feuillage d’ici la fin de la mouillure (samedi 17), mais en l’absence de nouvelles éjections le risque n’est pas accentué.  La simulation illustre bien que l’inventaire des spores matures est faible et qu’aucune éjection n’était prédite ce matin (vendredi 16). L’augmentation de la température prévue plus tard aujourd’hui favorise à nouveau les éjections. Mais ces spores peu nombreuses n’auront pas assez de temps de mouillure pour provoquer une “nouvelle” infection.

L’infection des spores éjectées jeudi sera complétée samedi matin. Actuellement, la germination (nuage blanc) et le début d’infection (orange) sont en cours. Il est encore temps de tuer l’infection aujourd’hui avec un traitement de bicarbonate en mélange avec du soufre. À mesure que le champignon se développe sous la cuticule des feuilles, il devient progressivement plus difficile à atteindre et seuls les fongicides de synthèse en sont capables. Les infections par temps froid sont idéales pour les traitements de germination, ou immédiatement après le début de l’infection, puisqu’elles laissent du temps pour agir.

 

Les traitements fongicides appliqués avant les infections (protection) ne résistent pas éternellement à la pluie. Même les produits pénétrants perdent graduellement leur efficacité avec l’accumulation d’eau. Doit-on pour autant traiter à nouveau dès qu’un produit est “lessivé”?

Tant que les feuilles sont relativement protégées au moment où les spores les atteignent, le traitement est efficace. Se précipiter pour renouveler un traitement ne sert à rien si les éjections sont terminées ou si les spores arrivées après le lessivage n’ont pas le temps de pénétrer le feuillage.

Pour la pluie en cours, les traitements réalisés en protection ne seront pas lessivés avant la fin des éjections. Selon les prévisions météorologiques actuelles, un traitement additionnel pour la pluie des prochains jours n’aura pas d’utilité parce que les éjections qui auront lieu après lessivage seront très faibles et ces spores n’auront pas de bonnes conditions d’infection.

Pour  une pluie qui s’étale pendant 4 jours, il est utile de comprendre que les seules ascospores “menaçantes” actuellement sont celles éjectées aujourd’hui. Un traitement appliqué après l’éjection (ce soir ou demain tôt) arrête quasiment tout le risque.

SITUATION DANS LES VERGERS (POMMIERS, INSECTES ET ACARIENS)
(F. Pelletier et G. Chouinard)

Avec le temps les températures chaudes observées ce début de saison, le développement des pommiers avance très rapidement. Pour le cultivar McIntosh, les derniers stades observés dans les différentes régions pomicoles sont les suivants :

  • Le débourrement avancé a été atteint le 11 avril en Montérégie et le 12 avril au sud-ouest de Montréal et dans la région de Missisquoi.
  • Le débourrement a été atteint le 9 avril dans les Laurentides et en Estrie pour les sites les plus hâtifs de ces régions.

Selon les prévisions des prochains jours, le stade pré-bouton rose est prévu pour le 15 avril dans les régions les plus hâtives et le stade débourrement, pour le 19 avril dans la région de Québec (voir le sommaire en fin de communiqué).

Image Agri-RéseauPunaise terne sur bourgeon de pommier, le 13 avril au verger de l’IRDA. Francine Pelletier

 

Plusieurs producteurs ont profité de la fenêtre d’application de la fin de semaine pour faire une application d’huile supérieure dans les sites où une intervention contre le tétranyque rouge et/ou les cochenilles était requise. Selon le modèle de prévision, l’éclosion des œufs débutera dans les prochains jours (15 avril) dans les régions les plus hâtives (Montérégie, Missisquoi, Sud-ouest).

Des captures de noctuelles du fruit vert ont été observées dans les vergers pilotes du Réseau. Selon le modèle prévisionnel, on se situe déjà au pic de captures de cet insecte dans l’ensemble des régions à l’exception de celles de Québec. Les captures de tordeuses à bandes rouges ont également débuté dans plusieurs vergers en Montérégie-Ouest.

Pour un suivi des prévisions en temps réel, consultez la page des modèles sur la plateforme PFI.

PREMIÈRE INFECTION DE LA TAVELURE DU POMMIER 
(V. Philion)

La pluie prévue demain en journée dans la plupart des régions pomicoles permettra l’éjection d’une bonne proportion des ascospores déjà à maturité. Si ces spores atterrissent sur des nouvelles feuilles non protégées, une infection est prévue parce que la pluie sera suffisamment longue pour permettre leur germination et ensuite la pénétration des spores dans la cuticule des feuilles.

La clef de la gestion optimale de la tavelure tout au long de la saison des infections primaires est d’estimer si le risque est plus important que l’intensité de votre intervention. Dans les vergers “propres”, l’apparition d’une nouvelle feuille entre votre traitement et la pluie est beaucoup moins problématique que dans un verger avec un historique de tavelure où la moindre feuille non traitée sera atteinte par une spore. De même, l’indice de risque des infections calculé par le logiciel RIMpro (RIM) vous permet de jauger si votre dernier traitement “est encore bon”. Un traitement partiellement lessivé suivi d’un RIM assez faible n’a pas de conséquence, alors que les infections avec un RIM élevé ne permettent pas de marge de manoeuvre. Encore cette année, RIMpro est disponible pour estimer le risque des infections. L’accès est réservé aux abonnés du Réseau Pommier, mais l’abonnement est gratuit.

Les traitements pour réprimer la tavelure peuvent être faits avant l’infection (protection), pendant la pluie (germination) ou après l’infection (post-infection). Pour tous les produits homologués, le feuillage qui apparait entre le traitement de protection et la pluie n’est jamais protégé. Attendre après l’infection force souvent l’utilisation de produits à risque pour la résistance.

 

CHANCRES 
(V. Philion)

Image Agri-RéseauExsudat bactérien à la surface d’un chancre de feu bactérien. Stade débourrement du pommier. Véronique Decelles Dura-club (10 avril 2021)

Les chancres porteurs du feu bactérien sont le lieu de survie hivernale de la maladie et la source de toutes les nouvelles infections au printemps. Dès que le temps se réchauffe, la multiplication bactérienne s’accélère à leur bordure et un exsudat spectaculaire nous rappelle parfois leur présence. Le rythme de multiplication des bactéries est lié à la température du bois. Lorsque les conditions sont ensoleillées, la température de l’écorce des arbres est supérieure à celle de l’air et cet effet est amplifié quand le bois du chancre est noirci.

L’écart de température entre l’air et le l’écorce est un phénomène dont tiennent compte certains modèles (ex: carpocapse) et qui pourrait aussi améliorer la prédiction des modèles du feu bactérien1.

Les traitements de cuivre au printemps tuent une portion des bactéries à la surface des chancres et constituent une première ligne de défense contre cette maladie.

 

INTERVENTIONS CONTRE LES INSECTES ET ACARIENS
(G. Chouinard)

Tétranyque rouge et cochenilles 
Surveillez les prévisions météo et préparez-vous pour une application d’huile supérieure (sauf si le dépistage des œufs vous indique qu’un traitement contre les œufs n’est pas nécessaire, il s’agit d’un cas moins fréquent mais possible). Consultez l’avertissement de la semaine dernière pour un résumé des conditions à respecter et la fiche 92 du guide de PFI pour les détails.

Un mot sur la quantité d’eau à utliser: il est bien sûr nécessaire d’appliquer suffisamment d’eau pour bien couvrir les arbres, mais il n’est ni nécessaire ni recommandé n’appliquer plus d’eau que nécessaire: une bonne couverture peut être réalisée de bien des façons, par exemple avec une application à faible volume réalisée à basse vitesse. Le succès des pulvérisations à faible volume dans les vergers-vitrines est d’aillleurs éloquent à ce sujet. Quelques autres points à considérer :

  • les applications d’huile supérieure évitent le développement de problèmes de cochenilles;
  • lorsqu’elle est appliquée dans de bonnes conditions, l’huile est très efficace autant sur les œufs que sur les premiers stades du tétranyque;
  • pour éviter toute phytotoxicité :
    • ne pas utiliser de soufre, CAPTAN , MAESTRO  ou tout produit contenant du soufre à l’intérieur de 10-14 jours avant ou après une application d’huile;
    • ne pas appliquer l’huile lorsqu’il y a un risque de gel dans les 24 heures suivant l’application (48 heures pour les cultivars sensibles comme Empire, Gala et Délicieuse).
    • utiliser la moitié de la dose d’huile au stade « prébouton rose » (max. 30 l/ha) et le quart de la dose au « bouton rose » (15-20 l/ha). Cette dose réduite perdra cependant son efficacité contre les cochenilles.

Punaise terne 
Pour évaluer le risque posé par ce ravageur, il faut tenir compte non seulement des captures sur les pièges mais aussi de l’activité observée sur les bourgeons, de l’historique de la parcelle, des variétés présentes, des conditions climatiques et du type de mise en marché (voir la fiche 65 du Guide de PFI pour les seuils d’intervention).  Le moment de l’intervention est important et doit coïncider avec les conditions favorables à l’activité de la punaise (peu ou pas de vent, température au-dessus de 15 °C et pas de pluie), ce qui se produit le plus souvent entre le « débourrement avancé et le « prébouton rose ».

 

OBSERVATIONS ET PRÉVISIONS DU RÉSEAU EN DATE DU 13 AVRIL
(F. Pelletier)

Cliquez ici pour consulter le sommaire préparé chaque semaine pour les différentes régions pomicoles.

LES SERVICES DU RÉSEAU-POMMIER EN 2021
(G. Chouinard)

Cliquez ici pour la présentation annuelle des vergers pilotes, des membres du Réseau, de nos plus récentes publications et plus encore!

 

POUR EN SAVOIR PLUS

Cliquez ici pour les messages des conseillers du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ), les dernières prévisions et les observations en temps réel dans les vergers pilotes du Réseau-pommier.

 

Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides.

Les chancres porteurs du feu bactérien sont le lieu de survie hivernale de la maladie et la source de toutes les nouvelles infections au printemps. Dès que le temps se réchauffe, la multiplication bactérienne s’accélère à leur bordure et un exsudat spectaculaire nous rappelle parfois leur présence. Le rythme de multiplication des bactéries est lié à la température du bois. Lorsque les conditions sont ensoleillées, la température de l’écorce des arbres est supérieure à celle de l’air et cet effet est amplifié quand le bois du chancre est noirci.

L’écart de température entre l’air et le l’écorce est un phénomène dont tiennent compte certains modèles (ex: carpocapse) et qui pourrait aussi améliorer la prédiction des modèles du feu bactérien1.

Les traitements de cuivre au printemps tuent une portion des bactéries à la surface des chancres et constituent une première ligne de défense contre cette maladie.

 

Exsudat bactérien à la surface d’un chancre de feu bactérien. Stade débourrement du pommier. Crédit photo: Véronique Decelles Dura-club (10 avril 2021)

 

1 Rougerie-Durocher, Sébastien, Vincent Philion, et David Szalatnay. « Measuring and Modelling of Apple Flower Stigma Temperature as a Step towards Improved Fire Blight Prediction ». Agricultural and Forest Meteorology 295 (15 décembre 2020): 108171. https://doi.org/10.1016/j.agrformet.2020.108171.

DÉVELOPPEMENT DES POMMIERS 
(G. Chouinard)

En date du 8 avril, les sites les plus chaud ont atteint le stade débourrement dans le sud-ouest du Québec. Pour un suivi des prévisions en temps réel, consultez la page des modèles sur la plateforme PFI. Notre sommaire hebdomadaire sera disponible à partir de la semaine prochaine.

LE MÉNAGE DU PRINTEMPS
(V. Philion)

Les premières spores de  la tavelure du pommier sont prêtes à l’éjection dans toutes les régions pomicoles du Québec (aucun échantillon de la région de Québec). Cette année, les spores devancent légèrement l’ouverture des bourgeons mais l’absence de pluie va ralentir un peu la maturation des spores. Profitez de la prochaine semaine pour le ménage du printemps: urée au sol, chaulage, broyage des feuilles (en même temps que le bois de taille) et reboucher les ornières sont toutes des possibilités décrites dans la fiche 101 du guide PFI.

Agir maintenant pour combattre la tavelure vous donnera une marge de manoeuvre quand viendra le temps d’appliquer vos traitements fongicides. Dans les vergers “propres”, il n’est pas nécessaire de renouveler les traitements à chaque fois qu’une infection s’aggrave, qu’une demi feuille se pointe, ou que le lessivage fait craindre que votre traitement soit inefficace.

À moins de circonstances exceptionnelles (verger à fort inoculum), aucun traitement ne devrait être nécessaire pour la pluie prévue dimanche (11 avril). Cependant, dans les vergers où la végétation est plus avancée, le premier traitement approche.

Le mélange de cuivre et d’huile est une “recette” classique pour combattre à la fois la tavelure et le feu bactérien pour commencer la saison. Mais le cuivre n’aura aucune utilité pour la tavelure si il n’est pas appliqué sur les feuilles ouvertes au moment de la pluie.

PUNAISE TERNE
(G. Chouinard)

Pour évaluer le risque posé par ce ravageur, il faut tenir compte non seulement des captures sur les pièges (à installer maintenant) mais aussi de l’activité observée sur les bourgeons, de l’historique de la parcelle, des variétés présentes, des conditions climatiques et du type de mise en marché (voir la fiche 70 du Guide de PFI). Seuils d’intervention : 2,5 à 4 captures par piège ou 10 à 15 % des bourgeons occupés par une punaise ou présentant de l’exsudat (jusqu’au stade « débourrement avancé »), 3 à 5 % au prébouton rose et 1 à 2 % au « bouton rose ». Le moment de l’intervention est important et doit coïncider avec les conditions favorables à l’activité de la punaise (peu ou pas de vent, température au-dessus de 15 °C et pas de pluie).

 

L’AFFICHE 2021 « PRODUCTION FRUITIÈRE INTÉGRÉE » EST ARRIVÉE

La version 2021 de l’affiche Production fruitière intégrée a été distribuée à la fin mars à tous les producteurs membres via un envoi postal des Producteurs de pommes du Québec.

Nouveautés cette année :

  • un résumé des nouvelles exigences réglementaires (fongicides et insecticides)
  • la base de données du RECUPOM pour vos choix de cultivars et porte-greffe
  • et plus encore… consultez l’affiche!

Veuillez noter:

  • l’insecticide ADMIRE ne peut plus etre utilisé même s’il n’a pas été retiré partout de l’affiche
  • les valeurs indiquées à la ligne “Bicarbonate de potassium+ soufre” du Tableau des fongicides sont pour le bicarbonate seulement.

Vous ne l’avez pas reçue?
Elle est téléchargeable gratuitement sur Internet.

NOUVELLES ET RAPPELS AU SUJET DES RÉÉVALUATIONS DE PESTICIDES 

L’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire (ARLA) réévalue maintenant les pesticides utilisables en arboriculture fruitière (et dans les autres cultures) sur une base régulière. Elle a récemment confirmé ou proposé le retrait de 8 des 15 matières actives dont nous suivons le processus dans la pomme. Nous avons résumé les principales modifications pour 2021 au haut de la nouvelle affiche PFI (voir la section précédente). Voici quelques outils pour vous aider à vous adapter à ces changements:

Quatre outils pour bien gérer vos pesticides dans toute situation

  1. Pour une information axée « pomiculture » : le Guide de référence en production fruitière intégrée (Guide de PFI) contient plusieurs fiches d’information sur les pesticides et des stratégies d’intervention.
  2. Pour une information axée « pesticides » : le site Web SAgE pesticides maintient à jour toute l’information officielle sur les produits utilisables au Québec, incluant les liens vers les étiquettes. Il contient également une section « PFI » qui présente les cotes d’efficacité des pesticides contre les ravageurs et leur toxicité envers les espèces utiles.
  3. Pour une affiche-couleur grand format : l’affiche « Production fruitière intégrée 2021 » présente les principales recommandations du Comité de PFI de même que la classification PFI, et les cotes de toxicité et d’efficacité des pesticides (voir la section précédente pour les détails).
  4. Pour un registre d’utilisation de pesticides tenu à jour sans douleur : essayez le registre gratuit en ligne IRPeQ-Express de SAgE pesticides. Liste de pesticides préétablie, calculs automatisés, sauvegarde pour vos différents blocs, etc.

 

TÉTRANYQUE ROUGE
(G. Chouinard)

Il est temps d’effectuer un comptage des œufs d’hiver de tétranyque rouge, lequel vous permettra de déterminer le besoin d’une application d’huile.  La méthode de dépistage est décrite dans le Guide de référence en production fruitière intégrée (Guide de PFI) (fiche 92). Si le seuil d’intervention est atteint n’hésitez pas, votre investissement en huile sera plus que rentable. Attention toutefois, l’efficacité du traitement à l’huile est hautement dépendante de la météo:

  • L’huile a une efficacité redoutable contre les œufs si elle est appliquée dans de bonnes conditions : température chaude (idéalement 18 °C ou plus), vents faibles et application soignée de façon à bien couvrir les bourgeons. Ces conditions sont rencontrées plus souvent entre les stades débourrement avancé et prébouton rose, mais des applications plus hâtives peuvent s’avérer tout aussi, voire plus efficaces, si les conditions météo sont plus favorables à ce moment que plus tard.
  • les belles condtions ne se présentent pas souvent en début de saison: si par exemple les prochains jours sont très favorables, demandez-vous si de telles conditions se représenteront avant l’éclosion des oeufs
  • Optez pour deux passages à demi-dose si vous voulez de profiter d’une première période d’application dans les prochains jours et vous garder la possbilité de compléter lors de la prochaine période favorable (le cas échéant).
  • Attention à la phytotoxicité : ne pas utiliser du soufre ou du captane moins de 10 jours avant et après une application d’huile, et éviter d’appliquer si du gel est prévu dans les 2 jours qui suivent le traitement.

 

LES VERGERS-VITRINE, TOUJOURS EN ACTIVITÉ
(G. Chouinard)

Les « vergers-vitrine », c’est un groupe de cinq vergers commerciaux répartis à travers le Québec, dans lesquels sont concrètement mises en oeuvre différentes pratiques innovantes en pomiculture. Ces pratiques visent principalement la lutte contre les mauvaises herbes, la tavelure, la mouche de la pomme, le carpocapse, les acariens et le feu bactérien. Elles ont les caractéristiques suivantes : 1) elles sont dites « à moindres risques » (pour la santé et/ou l’environnement); 2) elles sont « pour tous » et 3) elles sont éprouvées et très prometteuses, mais pas utilisées autant qu’elles le devraient ou le pourraient.

Pour en savoir plus, consultez la page dédiée aux vitrines sur la plateforme PFI du Réseau-pommier. Vous y trouvez de courts textes illustrés et des capsules vidéo sur les principales pratiques en démonstration dans les vitrines, par exemple :

  • pulvérisateur à distribution d’air optimisée (nouveauté: vidéo disponible);
  • bicarbonate contre la tavelure;
  • confusion sexuelle contre le carpocapse;
  • GF-120 contre la mouche de la pomme (nouveauté: vidéo disponible);
  • production sous filet, avec ou sans pesticides
  • et d’autres à venir!

Bien que la pandémie virale compromette encore la tenue d’événements de groupe sur les sites en 2021, nous sommes heureux de vous annoncer que les vitrines resteront en opération une année de plus que prévu (soit jusqu’en mars 2023). Nous tournons aussi depuis 2020 des capsules vidéo que nous rendrons disponibles sur la page des vitrines. Et SVP, restez connecté, car des événements seront organisés dès que cela redeviendra possible!

 

POUR EN SAVOIR PLUS

Messages téléphoniques des conseillers du MAPAQ (répondeurs):

  • Montérégie-Est et Montérégie-Ouest: 1-888-799-9599
  • Laurentides : pas de répondeur, messages sur internet seulement
  • Estrie : 819 820-3001, poste 2
  • Québec et Chaudière–Appalaches): 418 643-0033, poste 4

La version écrite des messages téléphoniques est aussi disponible pour la plupart des régions sur Agriréseau. Choissez une des régions qui apparaissent au haut de la page d’accueil de la section Arbres fruitiers (ici).

 

BON DÉBUT DE SAISON!

NOUVELLES HOMOLOGATIONS POUR LES VERGERS

(G. Chouinard)

 

VAYEGO (tetraniliprole): de la même famille que ALTACOR et EXIREL, cet insecticide à large spectre est efficace particulièrement contre les chenilles (carpocapse, TBO) et l’hoplocampe. Il a aussi une certaine efficacité contre le charançon de la prune et la mouche de la pomme. Relativement sélectif envers les espèces utiles (mais toxique pour les abeilles et les guêpes parasitoides). Activité systémique translaminaire (résistant au lessivage après l’assèchement du produit). Relativement persistant. Homologué seulement en post-floraison.

DANITOL (fenpropathrine):  cet insecticide de la famille des pyréthrinoïdes de synthèse est disponible et utilisé depuis longtemps dans les vergers aux États-Unis.  Homologué contre le carpocapse, la mouche de la pomme, le scarabée japonais, les mineuses et tordeuses, mais efficace contre plusieurs autres espèces. Comme toutes les pyrèthres, il est très toxique pour les abeilles et pour les insectes utiles sans exception.

 

NOUVEAUX EVENEMENTS VIRTUELS GRATUITS POUR LES PRODUCTEURS DE POMMES

(G. Chouinard)

 

Pandémie oblige, les événements virtuels foisonnent sur l’internet. Nous en avons sélectionné quelques uns pour vous dans un tableau que nous maintenons à jour ici. Parmi les ajouts intéressants de la semaine, mentionnons une journée de formation sur l’éclaircissage offerte par nos cousins français du CTIFL, qui nous y invitent gentiment – et gratuitement (attention, heure de Paris sur l’invitation, heure de Montréal dans notre tableau).

 

N’oubliez pas non plus nos webinaires de demain  18 février!

  • la révision des homologations de pesticides pour les vergers (E. Fortier, APMQ)
  • le choix des porte-greffes et cultivars avec l’aide des données du RECUPOM (J. Gagné, PPQ)

Pour vous inscrire, consultez notre tableau.

 

RAVAGEURS DE FIN DE SAISON 
(F. Pelletier et G. Chouinard)

Les captures de mouches de la pomme étaient en hausse au cours des deux dernières semaines, et plusieurs vergers ou secteurs de vergers ont atteint le seuil d’intervention. Un petit nombre de parcelles ont atteint le seuil pour un deuxième traitement au cours des derniers jours, en Montérégie. Selon le modèle prévisionnel, on a passé le pic de capture dans les régions les plus hâtives, alors qu’il devrait être observé, ces jours-ci, en Estrie et dans la région de Québec (voir le sommaire en fin de communiqué). Les populations de mouches devraient donc baisser graduellement au cours du mois d’août. Les traitements ne seront plus nécessaires à partir de la fin août, même si des captures sont présentes, car la ponte dans les fruits cesse graduellement à partir de la mi-août.

Le vol de la 2e génération de carpocapse a débuté dans certains sites, mais les captures demeurent faibles pour le moment et, en général, peu de nouveaux de dommages sont rapportés par les collaborateurs du Réseau, à l’exception de quelques sites, notamment dans la région de l’Estrie.

Plusieurs observateurs du Réseau rapportent la présence localisée de scarabées japonais, avec une proportion importante de scarabées parasités (petits œufs blancs pondus sur l’insecte par la mouche Istocheta aldrichi). Les dommages observés sont principalement sur feuilles. Seuls quelques collaborateurs ont rapporté la présence de dommages sur fruits, dans des secteurs localisés, notamment dans les cultivars Sunrise ou Honeycrisp.

La présence localisée de punaises pentatomides, et quelques dommages sur fruits sont également rapportés par différents observateurs du Réseau.

Image Agri-RéseauPunaise pentatomide, dite la « punaise brune » (Euschistus servus euschistoides). Attention, il ne s’agit pas de la punaise marbrée tant redoutée! Source : F Pelletier (IRDA)

Pour tous ces ravageurs, LA question en ce moment est de déterminer s’il y a un réel besoin d’intervenir, car les populations varient d’un verger à l’autre, la faune auxiliaire (espèces utiles) est très active, la date de la récolte approche et certains insectes commencent à réduire leur activité. Le dépistage est donc essentiel et critique pour le carpocapse, les acariens et la mouche de la pomme. De plus, des seuils d’intervention sont disponibles pour chacun de ces ravageurs. Pour les détails sur le dépistage, consultez la fiche 65 du Guide de production fruitière intégrée (Guide de PFI). Regardez également les communiqués des semaines précédentes et les fiches spécifiques du Guide sur les espèces présentes chez vous, et consultez la section suivante.

 

TAILLE D’ÉTÉ ET LUTTE AUX RAVAGEURS SECONDAIRES

La taille d’été est la première recommandation du Réseau pour la lutte contre la tordeuse à bandes obliques (TBO) en période estivale. Nécessaire afin d’augmenter la qualité des fruits et l’équilibre des arbres trop vigoureux, la taille d’été constitue aussi une très bonne méthode de lutte contre la TBO et les pucerons verts. La période idéale pour cette opération débute au moment où les pousses annuelles terminent leur croissance, et elle peut se prolonger jusqu’à 15 jours avant la récolte. Vous pouvez effectuer un dépistage des chenilles sur les pousses afin de déterminer s’il est temps d’entreprendre l’élagage des gourmands pour la répression des tordeuses.

  • Élaguez tous les gourmands ainsi que les rameaux semi-dressés qui sont en surnombre, mais en conservant un nombre suffisant de rameaux pour le renouvellement de la récolte.
  • Attention : selon son degré de sévérité, la taille d’été peut diminuer de façon importante la vigueur de l’arbre! Évitez d’affaiblir davantage des pommiers qui manquent déjà de vigueur.
  • Profitez de la taille d’été pour supprimer les fruits en surnombre (voir la fiche 43 du Guide de PFI pour les méthodes d’éclaircissage manuel), ce qui permettra de réduire encore plus les dégâts de tordeuses et d’augmenter la qualité de votre production.

Vous voyez des cicadelles? Lorsque celles-ci occupent uniquement les gourmands, aucune perte économique n’est à craindre (c’est souvent le cas de la cicadelle de la pomme de terre). Si les cicadelles sont présentes sur les feuilles de plusieurs autres pousses, un décompte sur 100 feuilles (3 à 5 feuilles par arbre) peut être fait. Le seuil d’intervention suggéré est en moyenne une cicadelle par feuille (excluant les gourmands). Attention, les produits efficaces contre les cicadelles peuvent décimer les populations d’acariens prédateurs, sans être très efficaces sur les cicadelles adultes!

Vous voyez des scarabées ou des punaises pentatomides? Consultez les communiqués précédents ou le Guide de PFI pour des recommandations.

CALCIUM ET PROTECTION PHYTOSANITAIRE

Même si les applications de calcium à cette période-ci sont moins efficaces pour réprimer le point amer que celles effectuées plus tôt, les apports foliaires en août et en septembre peuvent rehausser le niveau de cet élément dans les fruits, si les conditions d’absorption sont bonnes. De toutes les formulations de calcium, le chlorure (CaCl2) sous forme de flocons (77 % CaCl2, soit 28-29 % Ca) est la plus efficace et la moins chère. En bonus, le chlorure de calcium (mais pas les autres formes de calcium) réprimera en partie la tavelure (feuilles et fruits), le blanc, la suie-moucheture et la pourriture amère. Évitez la forme « nitrate » sur les fruits si vous souhaitez améliorer leur fermeté. Attention : le chlorure de calcium est toutefois délicat à appliquer en fin de saison! Il est incompatible avec le sel d’Epsom, le POLYRAM (métirame), le bicarbonate de potassium et le soufre de type « poudre mouillable ». Pour réduire les risques de phytotoxicité, ne pas l’appliquer lors de conditions de séchage très lentes, lorsque la température dépasse 26-27 °C ou que le feuillage est déjà fragilisé par des ravageurs (ex. : acariens). Ajustez alors la dose de chlorure de calcium à la baisse et attendez que la température diminue en soirée, avant de traiter.

  • Pour plus d’information sur le calcium en phytoprotection, cliquez ici.
  • Consultez également la fiche 117 du Guide de PFI pour plus de détails sur les applications de FRUITONE et de RETAIN à effectuer afin de minimiser les pertes à la récolte.
  • Profitez-en aussi pour consulter la fiche 118 sur le suivi de la maturité et de la qualité des fruits.

POMMES AU SOL

Ne laissez pas de fruits au sol pour une période prolongée. Tout fruit laissé au sol favorise le développement de ravageurs dans votre verger et augmente le risque de devoir intervenir davantage l’an prochain contre les insectes suivants :

  • La mouche de la pomme, car les fruits au sol mûrissent rapidement et dégagent des arômes qui attirent cet insecte dans le secteur en question.
  • Le carpocapse et les tordeuses, car les chenilles ou les vers présents dans les fruits en question pourront compléter facilement leur cycle de développement et réapparaître la saison prochaine, dans le verger.

OBSERVATIONS ET PRÉVISIONS DU RÉSEAU EN DATE DU 4 AOÛT

(F. Pelletier)
Cliquez ici pour consulter le sommaire hebdomadaire préparé pour les différentes régions pomicoles.
POUR EN SAVOIR PLUS EN PÉRIODE ESTIVALE
Avec la fin de la période critique pour la tavelure et la majorité des interventions de base ayant été effectuées en période préflorale et postflorale, la fréquence des avertissements est réduite.

Le Réseau-pommier continue toutefois de suivre l’activité des insectes et des maladies, et nos sources d’information ci-après sont toujours mises à jour :

  • Messages des conseillers du MAPAQ, prévisions et observations en temps réel : cliquez ici.
  • Sommaire de la semaine par région : cliquez ici.
Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides.