Le scénario annoncé dans l’avertissement de mercredi s’est révélé exact. Une infection a été rapportée par RIMpro ce matin sur certaines stations et d’autres sont prévues plus tard aujourd’hui au gré des averses.

En régie biologique, Blossom Protect doit être appliqué minimum 18 à 24 heures avant l’infection,  mais évidemment après l’éclosion des fleurs à risque. Donc comme seules les fleurs écloses le 12 ou 13 mai étaient à risque, un traitement le 14 mai a couvert toutes les fleurs qui devaient l’être.

En régie PFI, un traitement de streptomycine est encore possible aujourd’hui, mais ne tardez pas même si une bonne efficacité est possible jusqu’à 24 heures après l’infection.

Il ne sert à rien “d’exagérer” la vitesse de multiplication des bactéries: prétendre que les fleurs écloses après un traitement le vendredi 14 mai sont déjà à risque, au point d’exiger un nouveau traitement ce matin, ne fait qu’augmenter inutilement le nombre de traitements. Les traitements aux 48 heures sont très rarement justifiés.

Dans les vergers où un traitement a été fait en journée (hier) le samedi 15 mai, aucun traitement n’est requis avant le mardi 18 mai avec les températures prévues. Ceci s’applique autant au Blossom Protect qu’à la streptomycine. Les bactéries du Québec ne sont pas plus rapides qu’ailleurs dans le monde.

Dans les vergers où un traitement a été fait après l’éclosion de toutes les fleurs, aucun nouveau traitement n’est requis.

 

Dans les vergers avec un historique de blanc, des traitements spécifiques contre cette maladie sont parfois requis sur les cultivars très sensibles (ex: Ginger Gold, Cortland). Les traitements systémiques les mieux ciblés sont réalisés juste avant l’infection ou avant l’apparition de nouveaux symptômes. Le soufre et le bicarbonate sont très efficaces contre cette maladie. Le modèle RIMpro pour le blanc du pommier n’est pas aussi bien validé que les autres modèles, mais reflète bien que les conditions sont actuellement favorables à cette maladie.

Ce vieux proverbe attribué au statisticien George Box doit nous guider dans l’interprétation des prévisions faites en phytoprotection. Les limites de certains modèles (forces et faiblesses) sont bien connues. Dans le cas du feu bactérien, on sait que les modèles (Cougar, Maryblyt, RIMpro) ont tendance à surestimer les risques en général. La raison principale est que les modèles ne peuvent pas savoir si la bactérie est présente à proximité ou dans votre verger. Le modèle RIMpro utilisé par le réseau pommier fait en moyenne moins d’erreurs que Cougar ou Maryblyt, mais est loin d’être parfait. Par exemple, la première date d’infection prédite par RIMpro est quasiment toujours exagérée. C’est probablement encore le cas cette année. La raison est connue: le modèle prédit la contamination de “fleur en fleur” un peu vite par rapport à la réalité. Les différentes solutions envisagées ne sont pas assez fiables pour l’instant et on doit vivre avec cette “ambiguïté”. Le modèle Cougar évite ce problème, mais en provoque d’autres.

Dans les vergers avec un historique plus ancien de feu bactérien, il serait très étonnant que l’infection prédite le 16 mai (fleurs écloses le 12 mai) soit vraiment problématique. Comme toujours dans les décisions de traitement, les modèles peuvent servir de guide mais n’ont pas la vérité absolue.

Un traitement préventif à base de levure (Blossom Protect) appliqué entre 24 et 48 heures avant l’infection protège toutes les fleurs ouvertes au moment du traitement. Un traitement bactéricide (Streptomycine) sera efficace jusqu’à 24 h après l’infection.

Est-ce que ces traitements sont vraiment nécessaires cette année? Probablement pas, à moins que la floraison tardive soit sévèrement infectée (fleurs écloses à partir de maintenant)

Dans les vergers où aucun traitement n’est fait durant la floraison et où des symptômes apparaissent, il est possible de fortement freiner la propagation de la maladie en débutant des traitements de Apogee/Kudos DÈS l’apparition des symptômes (avant qu’ils virent bruns). Le feu bactérien ne doit pas être géré seulement avec cette bouée de secours, mais cette approche peut être utile dans où une légère infection florale a lieu.

 

DÉVELOPPEMENT DES POMMIERS
(F. Pelletier)
Pour le cultivar ‘McIntosh’, les stades observés, en date du 11 mai, dans les différentes régions pomicoles sont les suivants :
  • Le stade « pleine floraison » a été atteint le 10 mai dans les sites plus hâtifs, en Montérégie, et devrait être observé, le 12 ou le 13 mai, dans les régions de Missisquoi et du sud-ouest de Montréal.
  • Le stade « bouton rose avancé » a été atteint le 10 mai, dans les Laurentides, et devrait être atteint le 12 mai, en Estrie.
  • Le stade « pré-bouton rose » a été atteint le 7 mai dans la région de Québec.

Selon les prévisions des prochains jours, le stade « pleine floraison » (cultivar ‘McIntosh’) devrait être observé durant la fin de semaine, dans les Laurentides et en Estrie, alors que l’atteinte du stade « calice » est prévue pour le début de la semaine prochaine en Montérégie (voir le sommaire en fin de communiqué pour l’ensemble des prévisions et des observations par région).

Des températures sous le point de congélation ont de nouveau été observées au cours de la dernière semaine, dans les régions de l’Estrie et de Québec, et quelques épisodes isolés de grêle sont survenus, hier, en Montérégie et dans les Laurentides.

Image Agri-RéseauCultivar ‘McIntosh’, le 10 mai 2021, au verger du mont Saint-Bruno. Photo : F. Pelletier (IRDA)

INSECTES ET ACARIENS
(F. Pelletier)

L’activité des insectes (ce qui inclut les ravageurs, mais aussi les abeilles et autres pollinisateurs) a été limitée jusqu’à maintenant en raison du temps généralement frais :

  • L’activité de la punaise terne est demeurée faible dans la majorité des vergers, et plusieurs vergers en Montérégie n’ont pas nécessité d’intervention avec un insecticide préfloral.
  • L’éclosion des œufs de tétranyque rouge a été observée dans la majorité des sites, depuis la semaine dernière, en Montérégie et dans la région de Missisquoi. Selon le modèle prévisionnel, l’éclosion des œufs du tétranyque rouge devrait débuter ces jours-ci, dans la région de Québec.
  • Les captures d’hoplocampe ont débuté dans quelques sites pour l’ensemble des régions (sauf Québec), mais demeurent faibles jusqu’à présent.
  • Quelques observations de colonies de pucerons roses ont été rapportées la semaine dernière. Les premières punaises pentatomides et punaises de la molène ont également été observées.

Consultez le sommaire en fin de communiqué pour l’ensemble des prévisions et des observations par région.

STRATÉGIES POSTFLORALES CONTRE LES INSECTES ET ACARIENS
(G. Chouinard)

Stratégie d’intervention globale 
Une seule application d’insecticide bien ciblée (qu’on appelle couramment le « traitement du calice ») est l’approche la plus profitable pour la gestion des insectes, une fois la floraison terminée. C’est un traitement clé pour plusieurs ravageurs importants du pommier (charançon, punaise de la molène, tordeuses, cicadelles, hoplocampe, mineuses et cochenilles). Le moment exact de l’application (stades « calice » ou « nouaison ») dépendra toutefois des espèces présentes dans votre verger et déterminées par le dépistage. Consultez la fiche 69 du Guide de production fruitière intégrée (Guide de PFI) pour les détails sur la stratégie à adopter.

Les principes suivants s’appliquent toujours :

  • Pendant l’été, favorisez des insecticides sélectifs plutôt qu’à large spectre. Ces derniers sont également toxiques pour les prédateurs naturels. Leur utilisation doit donc être évitée autant que possible après la floraison, pour ne pas amplifier ou créer des problèmes d’acariens, de mineuses ou de pucerons.
  • Utilisez toujours la « dose minimale efficace » permettant de bien réprimer les ravageurs tout en minimisant l’impact sur les organismes utiles.

Stratégies d’interventions spécifiques 

  • Carpocapse : il est encore possible d’installer des diffuseurs pour la confusion sexuelle, bien qu’il soit plus difficile de le faire à cette période de l’année (voir les communiqués précédents). Pour ceux qui ne pratiquent pas la confusion sexuelle, nous vous tiendrons informés des périodes propices pour les pulvérisations estivales.
  • Charançon de la prune : aucun dommage n’est à craindre avant la nouaison. Comme il s’agit d’un redoutable ravageur, il est primordial d’intervenir avant l’apparition des dégâts, soit une première fois entre le stade « calice » et la nouaison, et en applications localisées par la suite, selon les résultats du dépistage. La stratégie de dépistage est résumée à la fiche 65 du Guide de PFI, et la stratégie de lutte à la fiche 72. Consultez le rapport Cipra, généré périodiquement sur notre page des modèles, pour suivre la situation en fonction des prévisions météo; vous pouvez aussi consulter le modèle en direct au besoin.
  • Hoplocampe : il est normal que vos pièges à hoplocampe soient peu efficaces durant la floraison. Continuez la surveillance jusqu’à la nouaison.
  • Tordeuse à bandes obliques : consultez le communiqué de la semaine précédente.

 

TAVELURE ET FEU BACTÉRIEN
(V. Philion)
Tavelure
Les averses permettent l’éjection d’une grande quantité de spores. Quand le feuillage sèche avant l’infection, les spores meurent graduellement. Cependant, les spores peuvent survivre facilement 24 heures, selon les conditions météorologiques, et continuer l’infection à la prochaine averse. Le logiciel RIMpro est conçu pour calculer l’inventaire des spores qui survivent, et la ligne rouge de risque (indice RIM) reflète cette survie et l’infection qui continue. L’accumulation des averses mène souvent à des infections sournoises. L’image en lien avec cet article illustre des éjections avec des temps de mouillure des feuilles trop courts pour l’infection, mais qui se cumulent.
Image Agri-Réseau

Feu bactérien
Le temps froid prévalant depuis le début de l’éclosion des fleurs n’a pas été propice au feu bactérien. Cependant, il est possible que les fleurs écloses à partir d’aujourd’hui (12 mai) soient à risque d’infection vers le 16 mai. Un suivi de l’éclosion vous permet de déterminer le pourcentage des fleurs qui ouvrent chaque jour. Dans les blocs où quasiment toutes les fleurs sont déjà ouvertes, le feu bactérien ne sera pas un problème cette année. Ces fleurs seront trop vieilles au moment où la chaleur arrivera. Dans les blocs où l’éclosion des fleurs est toujours en cours, il est utile de connaître la dernière journée importante d’éclosion. Le risque pour chaque journée d’éclosion est calculé par RIMpro. Dans l’illustration jointe à cet article, toutes les fleurs écloses avant le 12 mai apparaissent regroupées, et la ligne de population bactérienne n’atteint jamais le seuil. Pour les éclosions à partir du 12 mai, la population bactérienne pourrait atteindre le seuil pour l’infection. Si l’infection du 16 mai est maintenue, un traitement le 15 mai protègerait toutes les fleurs écloses au moment du traitement. Le traitement suivant ne serait nécessaire que si les fleurs écloses le 16 mai (ou plus tard) sont nombreuses et que ces fleurs deviennent à risque.

Image Agri-Réseau

 

ÉCLAIRCISSAGE 
(G. Chouinard)

Les bénéfices (physiologiques et phytosanitaires) de l’éclaircissage sont bien connus (voir la fiche 43 du Guide de PFI), de même que les défis que cette opération peut représenter. Selon les cultivars, les traitements d’éclaircissage peuvent débuter dès le stade « calice », bien que l’effet éclaircissant soit plus prononcé lorsque les fruits atteignent un diamètre d’environ 10 mm. Les cultivars difficiles à éclaircir, comme ‘Gala’ et ‘Honeycrisp’, peuvent nécessiter plusieurs passages et différents produits. Consultez le tableau de la fiche 43 pour les principales suggestions.

Ajustement des doses d’agents éclaircissants en fonction de la météo 
Des modèles bioclimatiques de type « bilan glucidique » peuvent être utilisés pour prédire la réponse des pommiers aux traitements d’éclaircissage. Le bilan glucidique mesure la capacité des pommiers à accumuler de l’énergie par la photosynthèse. Le bilan glucidique des pommiers calculé à partir de la météo des quelques jours précédant et suivant la date du traitement peut indiquer le besoin d’ajuster la dose des agents éclaircissants appliqués. Le modèle disponible en 2021 ainsi que les explications nécessaires sont accessibles via la page des données et de prévisions, sur la plateforme PFI du Réseau-pommier. Si vous êtes près de la frontière américaine, vous pouvez aussi consulter des prévisions d’ajustement de doses pour des endroits comme Chazy, NY ou South Hero, VT, sur le site de NEWA, où les mises à jour sont en continu; vous devrez alors y inscrire les dates de débourrement et de floraison de votre région.

Éclaircissage sans carbaryl
Un texte d’Évelyne Barriault sur l’éclaircissage sans carbaryl est aussi disponible sur la plateforme PFI du Réseau-pommier.

PULVÉRISATIONS À BAS VOLUME
(G. Chouinard, V. Philion et E. Barriault)

Les pulvérisations à bas volume (< 350 l/ha) ont leurs défenseurs et leurs détracteurs en pomiculture. L’économie de temps qu’elles permettent est souvent soulignée par les premiers, alors que leur efficacité est souvent mise en doute par les derniers. Or, si le premier argument est irréfutable, le deuxième est loin d’être solide. En fait, la qualité de la couverture du pesticide appliqué (c’est-à-dire la distribution de la bouillie sur la culture) est la seule chose qui ne doit pas se dégrader lorsqu’on abaisse le volume d’eau de la pulvérisation. Les producteurs qui observent une faible efficacité de leurs pulvérisations à bas volume (car il y en a) doivent tout simplement s’assurer que leur pulvérisateur distribue la bouillie de façon équilibrée sur leurs pommiers, afin de rétablir l’efficacité de la pulvérisation. Rappelez-vous que même si l’ajout d’eau (par exemple en ralentissant) peut permettre de pallier partiellement une mauvaise couverture, l’eau n’est pas un pesticide. Vous ne devriez jamais chercher volontairement à utiliser une grande quantité d’eau pour vos pulvérisations. Le séchage plus lent des volumes élevés est même responsable d’une part des problèmes de phytotoxicité.

La réduction du volume de bouillie se réalise souvent en changeant les buses pour obtenir de très petites gouttelettes. Adopter cette approche sans tenir compte de la dérive est extrêmement dommageable pour l’environnement, pour la santé des humains en périphérie des vergers et pour l’image de l’industrie. Veillez plutôt à utiliser un pulvérisateur à distribution d’air optimisée, comme celui en démonstration dans les vergers vitrine – ou encore faites ajuster ou modifier votre pulvérisateur actuel, si possible. Vous bénéficierez alors de tous les avantages d’une pulvérisation comme elle devrait l’être : plus rapide, plus efficace, plus silencieuse et avec moins de dérive.

OBSERVATIONS ET PRÉVISIONS DU RÉSEAU EN DATE DU 11 MAI
(F. Pelletier)

Cliquez ici pour consulter le sommaire préparé chaque semaine pour les différentes régions pomicoles.

POUR EN SAVOIR PLUS
(G. Chouinard)

Cliquez ici pour les messages des conseillers du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ), les dernières prévisions et les observations en temps réel dans les vergers pilotes du Réseau-pommier.

Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides.

Tavelure:  Trop s’inquiéter des facteurs mineurs (ex: éjections de nuit et/ou par temps froid, risque minimal d’infection, lessivage des fongicides avec moins de 10-15 mm de pluie, apparition de 0.1 feuilles) mène à des recommandations de traitements exagérées. Le logiciel RIMpro est conçu pour aider à bien cibler les périodes propices à la maladie et gérer le risque. Ce n’est pas toujours le cas avec les autres modèles qui accorde autant de poids à tous les facteurs. Si votre verger est “propre” et que vous traitez à chaque fois qu’il pleut, demandez-vous si c’est vraiment nécessaire. L’infection en cours aujourd’hui n’est pas négligeable selon les localités, mais méfiez-vous des perpétuelles recommandations de traitement “mur à mur” ou “sans faille” qui demandent à chaque fois plusieurs traitements.

Blanc: Les symptômes visibles actuellement sont liés aux infections qui ont eut lieu l’an passé. Les traitements ont pour but de limiter la propagation, pas d’effacer les symptômes de l’année passée. Comme les risques de propagation sont quasiment nuls actuellement, les traitements dirigés contre le blanc ne sont pas utiles.

Feu bactérien: Le risque pendant la floraison dépend de 4 ingrédients parfaitement réunis: 1) éclosion de fleurs, 2) contamination, 3) colonisation, 4) infection. L’éclosion est commencée et la contamination est possible dans les vergers avec un historique de feu. Cependant, la colonisation bactérienne n’est possible que lorsque la température est assez élevée pour permettre leur multiplication; ce n’est pas le cas. Aucune intervention n’est utile quand le risque est aussi faible.

DÉVELOPPEMENT DES POMMIERS
(F. Pelletier)

Avec le temps froid, le développement des pommiers progresse lentement. Les cultivars hâtifs comme ‘Gingergold’ ont commencé à fleurir (5 % de fleurs ouvertes dans certains sites, en Montérégie-Est).

Pour le cultivar ‘McIntosh’ :

  • La majorité des sites sont au stade « bouton rose » en Montérégie et dans la région de Missisquoi, mais quelques sites plus hâtifs ont atteint ou sont tout près d’atteindre le stade « bouton rose avancé ».
  • Le « bouton rose » a été atteint le 4 mai dans les Laurentides et sera atteint possiblement aujourd’hui (5 mai) dans les secteurs les plus chauds de l’Estrie.
  • Le débourrement avancé a été atteint, le 28 avril, dans la majorité des sites de la région de Québec.

 

Image Agri-RéseauCultivar ‘Gingergold’ le 3 mai 2021, au verger du mont Saint-Bruno. Photo : G. Chouinard (IRDA)

Selon les prévisions des prochains jours, la pleine floraison (cultivar ‘McIntosh’) devrait être atteinte :

  • entre le 9 et le 12 mai, dans les régions les plus hâtives (Montérégie, Missisquoi, Sud-Ouest);
  • vers la fin de la semaine prochaine (15 mai), dans les Laurentides;
  • au début de la semaine suivante (17 mai), en Estrie.

INSECTES ET ACARIENS
(F. Pelletier)

Voici un résumé des principales observations cette semaine :

  • Il y a eu peu de captures et d’activité de la punaise terne pour l’ensemble des régions au cours de la dernière semaine.
  • L’éclosion des œufs de tétranyque rouge a débuté au cours des derniers jours, en Montérégie. Selon le modèle prévisionnel, l’éclosion des œufs du tétranyque rouge devrait s’être amorcée dans l’ensemble des régions, à l’exception de celle de Québec.
  • Les premières captures d’hoplocampe ont été observées en Montérégie. Selon le modèle prévisionnel, les captures devraient également débuter ces prochains jours dans les Laurentides et en Estrie.
  • Les premières observations de tétranyques à deux points (adultes et œufs) et de pucerons verts ont également été rapportées sur le feuillage des pommiers, par certains collaborateurs du Réseau.

Consultez le sommaire en fin de communiqué pour l’ensemble des prévisions et des observations par région.

TAVELURE, BLANC ET FEU BACTÉRIEN
(V. Philion)

Tavelure
Trop s’inquiéter des facteurs mineurs de développement de la tavelure (ex.: éjections de spores de nuit et/ou par temps froid, durée de mouillure minimale pour l’infection, lessivage des fongicides avec moins de 10-15 mm de pluie, très peu de développement de nouveau feuillage) mène à des recommandations de traitements exagérées. Le logiciel RIMpro est conçu pour aider à bien cibler les périodes propices au développement de cette maladie et à gérer le risque. Si votre verger est « propre » et que vous traitez chaque fois qu’il pleut, demandez-vous si c’est vraiment nécessaire. L’infection en cours aujourd’hui n’est pas négligeable selon les localités, mais méfiez-vous des recommandations de traitement « mur à mur » ou « sans faille » qui nécessitent chaque fois plusieurs traitements.

Blanc
Les symptômes visibles actuellement sont liés aux infections qui ont eu lieu l’an passé. Les traitements ont pour but de limiter la propagation, mais ne permettent pas d’effacer les symptômes de l’année précédente. Comme les risques de propagation sont quasiment nuls actuellement, les traitements dirigés contre le blanc ne sont pas utiles.

Feu bactérien
Le risque pendant la floraison dépend de quatre ingrédients parfaitement réunis : 1) éclosion de fleurs, 2) contamination, 3) colonisation, 4) infection. L’éclosion est commencée, et la contamination est possible dans les vergers avec un historique de feu bactérien. Cependant, la colonisation bactérienne n’est possible que lorsque la température est assez élevée pour permettre leur multiplication; ce n’est pas le cas. Aucune intervention n’est utile tant que le risque reste aussi faible.

RAPPEL: CLINIQUE D’ÉCLAIRCISSAGE LE 6 MAI À 13 H
(E. Barriault)

C’est demain, le jeudi 6 mai à 13 h, que se tiendra la clinique sur l’éclaircissage des pommiers et la gestion du feu bactérien de la Montérégie-Ouest, en compagnie d’Evelyne Barriault (MAPAQ), Vincent Philion (IRDA) et Gaétan Bourgeois (anc. AAC).

Pour le programme détaillé, veuillez cliquer ici.

Il s’agit d’une activité gratuite, offerte en webdiffusion via Teams. Connectez-vous simplement quelques minutes avant l’heure prévue, en cliquant sur ce lien.

LE TRAITEMENT INSECTICIDE PRÉFLORAL : PAS TOUJOURS NÉCESSAIRE
(G. Chouinard)

Les insectes sont peu actifs par temps froid, car leur activité est dépendante de la température. Lorsque les conditions météorologiques ne se prêtent pas beaucoup à leur activité, il peut être envisagé de « sauter » cette intervention, mais seulement si quelques autres conditions sont présentes, comme la possibilité de traiter en période postflorale. Le seul ravageur préfloral d’importance qui ne peut pas être contrôlé en post-floral est la punaise terne. Cette dernière doit donc être siurveillée en période préflorale. Pour plus d’information, consultez la section « Omission du traitement préfloral » de la fiche 69.

INTERVENTIONS DURANT LA FLORAISON
(G. Chouinard)

Prévenir l’intoxication des abeilles
Tout utilisateur de pesticides a le devoir de prendre les mesures nécessaires pour ne pas intoxiquer les abeilles. Ceci inclut, notamment, l’obligation légale de ne pas pulvériser un pesticide toxique pour les abeilles dans un verger en fleurs, mais bien d’autres choses aussi, mentionnées à la fiche 95 du Guide de référence en production fruitière intégrée (Guide de PFI). S’il est indispensable d’appliquer des pesticides pendant la floraison, il faut se limiter aux produits peu toxiques ou inoffensifs, et le faire entre 19 h et 7 h, moment où les abeilles sont à la ruche. L’information sur la toxicité des pesticides envers les abeilles est disponible sur le site Web de SAgE pesticides, à la fiche 95 du Guide de PFI, de même que sur votre affiche PFI.

Destruction des réservoirs de ravageurs pendant la floraison 
Le début de la floraison est le temps idéal pour inspecter les abords de votre verger afin de déceler les pommiers, les pruniers sauvages et les autres plantes de la famille des rosacées qui sont en fleurs et faciles à repérer. La plupart servent de réservoir à des insectes nuisibles tels que l’hoplocampe des pommes, le charançon de la prune, la mouche de la pomme et plusieurs autres, sans compter les maladies. Pour en savoir plus, consultez la fiche 34 du Guide de PFI.

Les réservoirs à éliminer ne sont pas sur votre propriété? Vous pouvez déposer une plainte pour les organismes nuisibles réglementés par la Loi sur la protection sanitaire des cultures à l’aide d’un formulaire en ligne sur le site Web du MAPAQ.

Contrôle de la vigueur
Que vous utilisiez APOGEE pour contrôler la vigueur de vos arbres ou pour mieux gérer le feu bactérien, n’oubliez pas que la première application se fait généralement à la floraison.

Carpocapse
La floraison est le moment idéal pour installer votre ou vos pièges à carpocapse. Le dépistage est une nécessité économique. La méthode de dépistage est décrite à la fiche 65 du Guide de PFI. Rappel concernant la confusion sexuelle : l’installation des diffuseurs doit se faire au plus tard à la floraison. Consultez la fiche 76 du guide de PFI pour les détails.

Tordeuse à bandes obliques et autres tordeuses
Pour les tordeuses, le dépistage des bourgeons floraux peut commencer au stade « bouton rose ». Mais ce n’est qu’au stade « calice » qu’un traitement spécifique contre la tordeuse à bandes obliques (TBO) pourrait être recommandé, si le seuil d’intervention est dépassé selon le dépistage effectué. Pour la TBO seule, le seuil est de 3 % des bourgeons affectés. Consultez à cet effet la fiche 74 du Guide de PFI.

Acariens
Si vous n’avez pas pu ou ne prévoyez pas faire une application d’huile, il est temps de commencer le dépistage sur le feuillage. Les seuils d’intervention proposés dans le Guide de PFI (fiche 65) peuvent être modulés en fonction du nombre d’œufs, de la vigueur des arbres, de l’importance de la récolte et de tout stress hydrique ou climatique. Différentes stratégies sont possibles pour le choix des acaricides (voir la fiche 91).

OBSERVATIONS ET PRÉVISIONS DU RÉSEAU EN DATE DU 4 MAI
(F. Pelletier)

Cliquez ici pour consulter le sommaire préparé chaque semaine pour les différentes régions pomicoles.

 

POUR EN SAVOIR PLUS
(G. Chouinard)

Cliquez ici pour les messages des conseillers du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ), les dernières prévisions et les observations en temps réel dans les vergers pilotes du Réseau-pommier.

 

Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides.

Il y a quelques jours une erreur a été détectée en Italie dans la simulation de la tavelure calculée par la nouvelle version de RIMpro. Dans certaines circonstances, l’inventaire saisonnier des ascospores s’épuise plus rapidement qu’anticipé. Cette erreur n’a pas d’impact agronomique en début de saison et sera corrigée avant la fin de la saison des infections primaires. La cause précise du problème n’est pas encore connue, mais différentes solutions sont envisagées, incluant au besoin la remise en service d’une version antérieure de RIMpro.

SITUATION DANS LES VERGERS (POMMIERS, INSECTES ET ACARIENS)
(F. Pelletier et G. Chouinard)

Les températures froides ont fortement ralenti le développement des pommiers. Pour le cultivar McIntosh, les derniers stades observés dans les différentes régions pomicoles sont les suivants :

  • Le « bouton rose » a été atteint le 26 avril dans quelques sites plus hâtifs, dans la région de Missisquoi et en Montérégie, mais la majorité des sites sont encore au stade pré-bouton rose.
  • Le « pré-bouton rose » a été atteint le 26 avril dans les Laurentides et sera atteint possiblement aujourd’hui (28 avril) dans les secteurs les plus chauds de l’Estrie.
  • Le débourrement avancé est tout juste atteint dans les sites les plus hâtifs de la région de Québec.

Selon les prévisions des prochains jours, le stade bouton rose avancé est prévu pour le 3 mai dans les sites les plus hâtifs de la Montérégie, et la floraison vers la fin de la semaine prochaine (8 mai) dans ces mêmes sites. Voir le sommaire en fin de communiqué pour l’ensemble des prévisions et observations par région.

Des épisodes de gel ont été observés dans l’ensemble des régions, durant la nuit du 21 au 22 avril, avec des températures minimales sous la barre des -5 oC, notamment en Estrie, Missisquoi et au sud-ouest de Montréal (voir le sommaire). Des dommages de gel ont été observés par les collaborateurs du Réseau dans certains sites. En général, le pourcentage de bourgeons floraux endommagés est inférieur à 5-10 %, mais quelques sites peuvent être plus affectés.

Le temps froid des derniers jours a été peu favorable à l’activité des insectes ravageurs. L’activité de la punaise terneest demeurée faible dans l’ensemble des régions. Quelques dommages de chenilles printanières ont été observés, mais à des niveaux qui demeurent généralement faibles.

Aucune observation d’éclosion d’œufs de tétranyque rouge n’a encore été observée par les collaborateurs du Réseau. Selon le modèle de prévision, l’éclosion devrait être amorcée dans les régions les plus hâtives (Montérégie, Missisquoi, Sud-Ouest) et devrait débuter dans les prochains jours en Estrie et dans les Laurentides (voir le sommaire).

Peu d’interventions contre les insectes sont nécessaires dans les conditions actuelles. Consultez les précédents communiqués pour les interventions possibles contre les acariens et la punaise terne.

 

TAVELURE : LA GROSSE INFECTION DE L’ANNÉE ?
(V. Philion)

La pluie prévue entre ce soir (mercredi 28 avril) et samedi le 1er mai va permettre l’éjection de près de 25 % des ascospores de la saison 2021. C’est lors des infections à risque élevé (RIM attendu >1000) qu’on met à l’épreuve les stratégies d’intervention et qu’on constate les lacunes dans la qualité de la pulvérisation. Selon la propreté de votre verger (historique de tavelure) et sa sensibilité à la maladie, un seul traitement en protection avant la pluie ne pourra pas venir à bout de toutes les spores qui seront éjectées.

Vous devez penser à au moins 3 facteurs dans votre prise de décision :

  1. Combien de feuilles sont apparues entre le traitement et l’arrivée des spores. Les spores qui atterrissent sur des feuilles qui se sont déployées après votre traitement ne sont pas tuées. Aucun fongicide n’est capable de protéger correctement les feuilles enroulées (cigares non déployés). Le nombre de nouvelles feuilles qu’on peut « tolérer » dépend de la propreté de votre verger, de la tolérance du cultivar et des conditions d’infection. La sortie d’une feuille en moyenne par pousse est comparable à une baisse d’efficacité de 33 % environ. C’est tolérable sur HoneyCrisp, mais ça peut devenir une catastrophe dans un verger souvent tavelé.
  2. La pluie peut lessiver tous les fongicides, incluant les systémiques. La vitesse de lessivage dépend de la force de la pluie (orage vs pluie légère) et du produit, mais le lessivage est rarement la cause principale des échecs. Une nouvelle feuille déployée AVANT le lessivage est protégée à 0 % alors que les feuilles partiellement délavées restent partiellement protégées.
  3. Est-ce que les nouvelles spores arrivées sur des feuilles déployées après le traitement, ou après lessivage, auront le temps d’infecter les feuilles? Les éjections du premier jour de pluie sont souvent les plus dangereuses; elles sont plus nombreuses et ont un maximum de temps de mouillure pour infecter. Cependant, lors des pluies prolongées par temps chaud, les éjections restent à des niveaux élevés plus longtemps, et le temps d’infection est plus court. Le logiciel RIMpro peut vous aider à cibler le moment où vous jugez que la croissance (ou le lessivage) depuis votre dernier traitement dépasse votre seuil personnel de tolérance. C’est alors facile de visualiser si les ascospores à venir sont assez nombreuses et si le temps d’infection qui reste justifie une nouvelle intervention.

La « ceinture et les bretelles » pour le pire risque de l’année : une première ligne de défense avec un traitement de protection et une intervention vers la fin du risque pendant la pluie (germination) ou en post-infection peut être justifié. Un usage parcimonieux des produits systémiques SDHI (groupe 7) (ex.: APROVIA, SERCADIS) ou IBS (groupe 3) (ex.: INSPIRE, CEVYA) est certainement justifié en PFI. Ces produits n’ont pas besoin d’être appliqués en mélange s’ils sont intégrés dans une stratégie intégrée qui ne repose pas seulement sur la post-infection. Les produits « pré » mélangés ou les recommandations d’ajouter un fongicide de contact à chaque application augmentent les coûts, les risques pour l’environnement et les risques pour la santé, sans pour autant apporter de bénéfices.

 

COMPATIBILITÉ DE L’HUILE AVEC LES DIFFUSEURS À PHÉROMONES 
(D. Cormier)

Certains producteurs se demandent si, pour lutter contre le tétranyque rouge, les diffuseurs (ISOMATE CM/OFM TT) utilisés pour lutter contre le carpocapse de la pomme peuvent être installés avant l’application d’huile supérieure faite au printemps. Puisqu’aucune étude n’a encore évalué l’effet de l’huile supérieure sur la diffusion de phéromones du carpocapse de la pomme incluses dans les diffuseurs, nous ne recommandons pas cette pratique pour le moment. Il est à noter que cet aspect est présentement à l’étude dans le verger de l’IRDA et que les résultats seront analysés d’ici la saison prochaine. D’ici là, il est préférable, lorsque possible, d’installer les diffuseurs après avoir fait l’application d’huile supérieure.

RUCHES ET POLLINISATION
(G. Chouinard)

Les premières fleurs du cv. McIntosh pourraient ouvrir dès le 5 mai dans les sites chauds de la Montérégie. La liste des apiculteurs qui offrent leurs services pour la pollinisation est disponible ici. Pour des conseils sur la pollinisation (nombre de ruches, arbres pollinisateurs, protection des abeilles, etc.), consultez la fiche 42 et la fiche 95 du guide de référence en production fruitière intégrée, soit le Guide de PFI.

CLINIQUE D’ÉCLAIRCISSAGE LE 6 MAI
(E. Barriault)

Vous êtes invités à la clinique sur l’éclaircissage des pommiers et la gestion du feu bactérien, qui aura lieu jeudi 6 mai à 13 h. La pandémie limitant encore la possibilité de tenir des événements de groupe, la clinique sera en mode virtuel (via votre ordinateur, tablette ou téléphone intelligent).

Au programme : stratégies d’éclaircissages à la suite d’un gel printanier; les résultats du projet d’éclaircissage sans carbaryl; le modèle de bilan glucidique des pommiers et de croissance des tubes polliniques; le nouvel outil décisionnel pour la gestion du feu bactérien.

Bienvenue à tous! Aucune inscription nécessaire. Connectez-vous simplement quelques minutes avant l’heure prévue, en cliquant sur ce lien (application Teams nécessaire).

OBSERVATIONS ET PRÉVISIONS DU RÉSEAU EN DATE DU 27 AVRIL
(F. Pelletier)

Cliquez ici pour consulter le sommaire préparé chaque semaine pour les différentes régions pomicoles.

 

POUR EN SAVOIR PLUS
(G. Chouinard)

Cliquez ici pour les messages des conseillers du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ), les dernières prévisions et les observations en temps réel dans les vergers pilotes du Réseau-pommier.

 

Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides.

Dans les vergers où le blanc du pommier est un problème, les bouquets floraux infectés sont visibles très tôt dans la saison. Dans ces vergers, des traitements fongicides pendant les périodes propices à la propagation du blanc sont nécessaires pour casser le cycle de cette maladie. Dans les vergers où le blanc n’est pas un problème, les traitements contre le blanc sont inutiles. Dans les vergers avec un historique de blanc, les traitements devraient être ciblés quand les conditions sont propices à la maladie. Ce n’est pas le cas au cours des prochains jours.

Les tests réalisés au laboratoire de l’IRDA révèlent une grande quantité de spores qui seront prêtes à l’éjection quand la température de la pluie le permettra. Les éjections au laboratoire à la température pièce ne veulent pas dire que les spores sont éjectées actuellement dans votre verger. La neige empêche les éjections et les éjections sont quasiment nulles pendant les pluies près du point de congélation. La vitesse des éjections augmente graduellement à partir de 1°C et s’approche du maximum seulement vers 8°C. Cet effet est intégré dans le logiciel RIMpro.