DÉVELOPPEMENT DES POMMIERS ET SÉCHERESSE
(G. Chouinard)

En date du 7 juin, les fruits du cultivar ‘McIntosh’ ont un diamètre moyen d’environ 20 mm en Montérégie et d’environ 10 mm dans la région de Québec. La chute de juin est en cours dans les régions les plus hâtives. La croissance du feuillage est presque terminée (bourgeon terminal en formation sur plusieurs pousses).

Le manque d’eau à ce stade-ci de la saison est préoccupant pour l’ensemble des régions pomicoles et des signes de stress hydrique sont rapportés, en particulier pour les producteurs qui ne sont pas équipés pour irriguer. Parmi les conséquences possibles figurent une chute physiologique des fruits plus forte qu’à l’habitude et la réduction du nombre de bourgeons floraux pour l’an prochain.

LE SOLEIL ET LE BOURGEON TERMINAL SONT LES MEILLEURS OUTILS POUR ARRÊTER LES MALADIES 
(V. Philion)

Tavelure: En pratique, la pluie du 3 juin a mis fin à la période des infections primaires de la tavelure en 2021. Cette année, la fin des éjections est à peu près synchronisée avec la fin du cycle de croissance dans plusieurs vergers. L’épuisement de la réserve de spores et le ralentissement de l’apparition des nouvelles feuilles diminuent fortement le risque de propagation de cette maladie. Dans les vergers où il n’y a pas de taches apparentes et où le traitement pour l’infection du 3 juin est fiable, les traitements peuvent arrêter. Dans les vergers où des taches sont apparentes, la propagation est possible sur les pousses en croissance lors des pluies.

Mise à jour: ascospores tenaces. Lors du comptage des éjections d’ascospores cet après-midi nous avons observé un niveau d’éjection plus élevé qu’anticipé par RIMpro. Le logiciel a vraisemblablement 3-4 jours d’avance (trop rapide) par rapport à la réalité biologique. Il faudra donc attendre à la prochaine averse pour déclarer la fin des éjections dans les régions les plus chaudes du Québec. D’un point de vue agronomique, la fin de la croissance suffit à elle seule à arrêter la tavelure puisque seules les nouvelles feuilles des pousses en croissance peuvent être infectées.

Blanc: Dans les vergers où le blanc du pommier est un problème, la propagation reste possible sur les pousses en croissance. Les traitements dans les vergers où la croissance est terminée ne sont pas utiles.

Feu: Quelques cas de feu bactérien sont rapportés principalement dans des parcelles biologiques ou non traitées durant la floraison. Cependant, les états voisins rapportent des cas plus graves. Lorsque les symptômes ne sont pas trop nombreux, l’élimination rapide des pousses affectées reste l’intervention la plus appropriée. Cependant, l’apparition du bourgeon terminal demeure le meilleur frein à cette maladie. La fiche 105 peut vous aider à identifier la maladie et un outil décisionnel a été produit pour guider vos interventions. La fiche 106 peut servir de complément d’information. Le feu bactérien est une maladie communautaire, soyez vigilants et responsables.

 

INSECTES ET ACARIENS
(G. Chouinard et F. Pelletier)

Ravageurs:

  • Bien que la période de ponte du charançon de la prune soit sur le point de se terminer, quelques dégâts récents ont été observés dans les sites avec de fortes populations. Les soirées chaudes consécutives des derniers jours sont en cause. Dans la région de Québec, l’activité du charançon de la prune de même que celle du charançon de la pomme ont été rapportées par plusieurs collaborateurs du Réseau.
  • Les captures de carpocapses de la pomme sont encore faibles en général (à l’exception de quelques sites). Toutefois, selon le modèle prévisionnel, le pic de vol de la 1ère génération de papillons devrait être observé la semaine prochaine. Dans les régions les plus hâtives, on se situe actuellement au début des éclosions d’oeufs (correspond à environ 20% de la ponte). Voir le sommaire en fin de communiqué pour les prévisions par région.
  • Les premières captures de papillons de tordeuses à bandes obliques (TBO) ont été réalisées en Montérégie, au sud-ouest de Montréal et dans les Laurentides. Le pic de captures devrait être atteint dans la semaine du 14 juin dans les régions les plus chaudes. La ponte et l’éclosion s’étaleront sur une longue période (voir le sommaire par région à la fin de ce communiqué).
  • Les populations de tétranyques sont en augmentation, mais restent généralement sous les seuils d’intervention.
  • À la faveur des températures chaudes, les captures de sésie du cornouiller devraient commencer cette semaine dans les régions les plus chaudes du Québec, soit un peu à l’avance par rapport à son cycle habituel de développement.
  • La présence de spongieuse est encore signalée dans les secteurs boisés de quelques régions (Montérégie, sud-ouest de Montréal, Laurentides)

Espèces utiles:
Les populations d’ennemis naturels sont également en augmentation. Plusieurs collaborateurs rapportent la présence en grand nombre de coccinelles, de syrphes, de punaises de la molène et d’autres punaises prédatrices. Ces espèces se nourrissent de pucerons, d’acariens et de chenilles (selon les espèces). Pour plus de détails, consultez les fiches 96 et 97 du Guide de référence en production fruitière intégrée (Guide de PFI).

Stratégies d’intervention PFI

Charançon
La période critique de surveillance pour cet insecte est terminée en Montérégie, mais pas encore dans les autres régions. Demeurez vigilant jusqu’à la mi-juin et si des pulvérisations sont nécessaires, intervenez uniquement de façon localisée (ex. bordures). Le seuil d’intervention est de 2 % de dommages frais.

Carpocapse

  • Si vous n’utilisez pas la confusion sexuelle et qu’une intervention est nécessaire : selon les produits utilisés, l’application pourra viser les œufs ou les jeunes chenilles. Dans le premier cas, il faudra intervenir avant le début de l’éclosion (vérifier s’il n’est pas trop tard dans votre région). Dans le deuxième cas, il faudra intervenir avec un larvicide au pic d’éclosion des œufs (actuellement prévu à la fin juin dans les sites chauds de la Montérégie).
  • Si vous utilisez la confusion sexuelle : le seuil d’intervention recommandé sous confusion est de 0,5 % de fruits attaqués. Pour plus de détails, consultez la fiche 76 du Guide de PFI ou la fiche spéciale sur les traitements insecticides pour les utilisateurs de la confusion sexuelle.

Acariens
Poursuivez le dépistage sur le feuillage et consultez la fiche 91 du Guide de PFI pour établir votre stratégie de lutte. N’oubliez pas de tenir compte de la présence des prédateurs et d’augmenter votre seuil de tolérance en leur présence, sauf si vos arbres sont stressés par le manque d’eau.

Sésie
Un seuil d’intervention précis n’est pas disponible pour cet insecte. Toutefois, si l’examen des faux broussins (avec un couteau) révèle la présence de larves, des interventions préventives ou curatives sont recommandées. La confusion sexuelle est aussi disponible! Les détails sont à la fiche 84 du Guide de PFI.

Note:
Ces recommandations sont d’ordre général et doivent être utilisés de concert avec un programme de dépistage.  Pour des  informations  détaillées  sur  les  produits  homologués  et  utilisables en période post-florale, consultez la plus récente affiche Production fruitière intégrée ou le site SAgE Pesticides. Utilisez l’onglet PFI de SAgE Pesticides pour comparer les effets principaux et secondaires des outils disponibles, trier les options selon le critère de votre choix,  protéger les espèces utiles de votre verger et protéger votre portefeuille en choisissant le produit le plus approprié à votre situation.

 

FERTILISATION: PAS D’AZOTE EN ÉTÉ
(V. Philion et E. Barriault)

La saison de croissance est en avance cette année. La phase de multiplication cellulaire dans les fruits (environ 28 jours suivant la floraison) est terminée dans les régions les plus chaudes pour plusieurs cultivars. D’ici à la récolte, les cellules des fruits prendront du volume, mais ne seront pas plus nombreuses. Les engrais foliaires qui aident à la multiplication cellulaire (ex: nitrate et autres formes d’azote) ne sont donc pas utiles à ce stade et peuvent même engendrer une longue liste de problèmes (coloration, fermeté, chute prématurée, liège, point amer, « scald », brunissement vasculaire, sénescence, gel hivernal). Ils peuvent aussi augmenter les problèmes de maladies et d’insectes. Les applications de sel d’Epsom (magnésium), bore et zinc peuvent être justifiées, mais l’azote est à proscrire. Les applications de calcium les plus efficaces sont celles appliquées pendant la multiplication cellulaire, mais des applications régulières en été restent utiles. Un calendrier des apports foliaires est intégré à la fin de la fiche sur la fertilisation et la phytoprotection (Fiche 37A du Guide de PFI).

OBSERVATIONS ET PRÉVISIONS DU RÉSEAU EN DATE DU 8 JUIN
(F. Pelletier)

Cliquez ici pour consulter le sommaire préparé chaque semaine pour les différentes régions pomicoles.

POUR EN SAVOIR PLUS
(G. Chouinard)

Cliquez ici pour les messages des conseillers du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ), les dernières prévisions et les observations en temps réel dans les vergers pilotes du Réseau-pommier.

Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides.

L’avertissement du RAP publié aujourd’hui a été rédigé avant que les résultats de comptage des éjections d’ascospores soient disponibles. Nous avons observé aujourd’hui un niveau d’éjection plus élevé qu’anticipé par RIMpro. Le logiciel a vraisemblablement 3-4 jours d’avance (trop rapide) par rapport à la réalité biologique. Il faudra donc attendre à la prochaine averse pour déclarer la fin des éjections dans les régions les plus chaudes du Québec. D’un point de vue agronomique, la fin de la croissance suffit à elle seule à arrêter la tavelure puisque seules les nouvelles feuilles des pousses en croissance peuvent être infectées.

 

Ascospores prêtes à l’éjection et leur cumul sur la saison.

Quelques rares symptômes déjà brunis de feu bactérien ont été observés à Saint-Bruno aujourd’hui. Compte tenu des fleurs touchées et l’âge des symptômes, ils correspondent à l’infection prédite par RIMpro le 17 mai sur les fleurs écloses le 13 mai. Les premiers symptômes de cette infection sont probablement apparents depuis la fin mai et leur apparition est probablement déjà terminée. Le temps chaud et sec que nous avons connu ne favorise pas la propagation du feu bactérien. La fin de la croissance est aussi extrêmement efficace pour arrêter la maladie. Les interventions ne sont pas utiles dans les parcelles où la croissance est arrêtée.

Symptômes brunis de feu bactérien et exsudat sur fruits. L’exsudat (liquide plein de bactérie) peut se propager rapidement.

 

GEL 
(F. Pelletier et G. Chouinard)
Image Agri-Réseau
Image Agri-Réseau

Cas extrêmes de gels observés dans l’ouest de la Montérégie à la suite du gel de la fin de semaine dernière. Photo : Club des producteurs du Sud-Ouest

Les nuits des 27, 28 et 29 mai ont été anormalement fraîches pour la saison et des températures gélives ont été enregistrées localement dans la plupart des régions. Les stades de développment des pommiers affectés allaient de « calice » à « nouaison 18 mm ». Des dommages sont rapportés dans certains sites sensibles aux gels (bas de pente, mauvaise circulation de l’air), principalement en Montérégie et au sud-ouest de Montréal. Dans les vergers touchés, l’importance des dommages est variable selon les secteurs et la variété, allant de 5 % à près de 100 % de fruits affectés.

TAVELURE : LES INFECTIONS PRIMAIRES NE SONT PAS TERMINÉES
(V. Philion)

 

Chaque semaine, des échantillons frais et représentatifs des vergers (qui ont donc subi la sécheresse de mai) sont soumis à une averse de pluie pour déterminer si les ascospores de la tavelure peuvent encore être éjectées. Les résultats des tests sont publiés deux fois par semaine. Ces tests démontrent que le champignon a bien survécu aux conditions printanières et que les éjections ne sont pas terminées. Cependant, les éjections achèvent. Le modèle RIMpro reflète bien les observations et indique que la pluie prévue demain dans plusieurs régions va marquer la fin des éjections importantes. La saison des infections primaires sera terminée dans une semaine environ.

L’infection prévue demain est importante et nécessite certainement une intervention.

INSECTES ET ACARIENS
(G. Chouinard et F. Pelletier)

Peu de dégâts récents du charançon de la prune ont été rapportés pour la dernière semaine. Quelques sites à risques ou en régie biologique présentent des niveaux de dommages plus élevés. Selon les prévisions météorologiques, plusieurs nuits favorables à l’activité de cet insecte sont prévues du 3 au 7 juin, dépendamment de la région (voir le sommaire par régions en fin de communiqué).

Les premières captures de carpocapses de la pomme ont eu lieu dans la région de Québec. Selon le modèle prévisionnel, les toutes premières éclosions devraient commencer la semaine prochaine dans les régions les plus hâtives. Cependant, la ponte et l’éclosion s’étaleront encore sur une longue période (voir le sommaire).

Les populations de pucerons roses sont en augmentation dans certains vergers mais demeurent généralement sous le seuil d’intervention.

Enfin, quelques observations de punaises de la molène et de cicadelles blanches sont rapportées par les collaborateurs du Réseau.

Stratégies d’intervention PFI

  • Charançon : Bien que nous soyons en avance sur une année dite normale et que le pic d’activité de ponte soit passé dans la majorité des régions, la période critique de surveillance pour cet insecte n’est pas terminée. Des réinfestations sont possibles en raison du retour des températures chaudes. Demeurez vigilants jusqu’à la mi-juin et intervenez au besoin de façon localisée en cas de réinfestations (seuil d’intervention : 2% de dommages frais)
  • Carpocapse : Vous n’utilisez pas la confusion sexuelle? Une, deux ou trois interventions pourront être nécessaires d’ici la fin juillet pour assurer une bonne protection des fruits. Si l’historique des dommages dans vos parcelles affectées l’an passé dépasse 3 %, trois applications de produits différents seront minimalement nécessaires. Les détails sont à la fiche 76 du Guide de production fruitière intégrée (Guide de PFI).

  • Puceron rose : Il s’agit d’un insecte à surveiller à cette période de l’année. Il peut passer inaperçu en période préflorale, mais causer d’importants dommages si les populations continuent à se développer lors de la formation des pommes. La méthode de dépistage est décrite à la fiche 65 du Guide de production fruitière intégrée (Guide de PFI), et la stratégie de lutte est détaillée à la fiche 78.

  • Punaise de la molène : La période critique où les fruits sont petits et susceptibles aux dommages est passée dans presque toutes les régions. N’oubliez pas que la punaise de la molène est un insecte 100 % utile en période estivale, car elle se nourrit de pucerons et d’acariens. Lisez la section suivante pour protéger cet insecte utile!

 

PROTECTION DE VOS EMPLOYÉS BÉNÉVOLES : LES ESPÈCES UTILES
(G. Chouinard)

apophua TBO.jpg

Cette larve de TBO en mauvais état est condamnée, car parasitée par Apophua sp., un ichneumon présent au verger de Saint-Bruno. Photo : Francine Pelletier (IRDA)

Le choix de produits non toxiques pour vos prédateurs et autres espèces utiles est crucial si vous voulez favoriser leur présence et vous épargner des traitements supplémentaires au courant de l’été.  Pour des informations détaillées sur les produits homologués et utilisables en période post-florale, consultez le plus récente affiche Production fruitière intégrée ou le site SAgE Pesticides. Utilisez l’onglet PFI de SAgE Pesticides pour comparer les effets principaux et secondaires des outils disponibles, trier les options selon le critère de votre choix,  protéger les espèces utiles de votre verger et protéger votre portefeuille en choisissant le produit le plus approprié à votre situation. Le tableau de la fiche 95 du Guide de PFI peut aussi être utilisé.

OBSERVATIONS ET PRÉVISIONS DU RÉSEAU EN DATE DU 1er JUIN
(F. Pelletier)

Cliquez ici pour consulter le sommaire préparé chaque semaine pour les différentes régions pomicoles.

POUR EN SAVOIR PLUS
(G. Chouinard)

Cliquez ici pour les messages des conseillers du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ), les dernières prévisions et les observations en temps réel dans les vergers pilotes du Réseau-pommier.

Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides.
DÉVELOPPEMENT DES POMMIERS
(F. Pelletier)

Pour le cultivar ‘McIntosh’, le stade « nouaison » est atteint dans l’ensemble des régions à l’exception de celle de Québec. La nouaison est bonne pour la majorité des sites et des cultivars. En raison de la chaleur des derniers jours, le calibre des fruits augmente rapidement. En date du 24 mai, un diamètre moyen de 8-10 mm est observé (cultivar ‘McIntosh’) dans les régions les plus chaudes. Dans la région de Québec, les pommiers sont au stade « calice » dans les sites les plus hâtifs, et le stade « nouaison » devrait être atteint autour du 1er juin.

TAVELURE ET FEU BACTÉRIEN : OUVREZ L’OEIL
(V. Philion)

Plusieurs conseillers régionaux rapportent l’apparition de taches de tavelure dans un grand nombre de vergers. La position des feuilles infectées indique que l’infection du 15 avril (indice RIM entre 100 et 500 selon la station, soit élevé) est à l’origine des taches.

Dans les vergers où des taches sont apparues malgré un traitement, l’important est de comprendre ce qui est arrivé pour mieux gérer cette maladie à l’avenir. Plusieurs causes sont possibles : un mauvais pulvérisateur, un mauvais réglage, des erreurs de manipulation, etc. L’achat de nouveaux équipements ou leur amélioration doivent être planifiés. Enfin, dans les vergers où la tavelure est visible, les traitements doivent continuer après la saison des infections primaires pour éviter la propagation aux fruits.

Les courtes pluies peuvent provoquer des éjections d’ascospores importantes, mais l’infection n’a pas lieu si le feuillage sèche assez rapidement. Cependant, les spores déposées sur le feuillage ne meurent pas instantanément. La survie des ascospores peut mener à des infections sournoises quand les averses s’accumulent. C’est le cas actuellement dans certains secteurs. La gravité du risque dépend du temps de séchage et de la durée des périodes de mouillure des feuilles cumulées. Dans l’exemple illustré, le risque cumulé (ligne rouge RIM) est bas, mais augmenterait certainement et rapidement si une autre averse survenait. Soyez prudents dans l’interprétation des modèles qui ne tiennent pas compte de la  survie des ascospores sur feuillage sec.

 

Les symptômes de feu bactérien issus des infections florales devraient apparaître d’ici peu. Sur les graphiques de RIMpro, la date à laquelle les premiers symptômes commencent à apparaître correspond au moment où la ligne rouge d’infection atteint la zone verte (voir graphique). La détection rapide des symptômes facilite la gestion de la maladie. La taille rapide des branches affectées est efficace quand la maladie n’est pas trop grave. Un programme de traitements d’urgence avec les régulateurs de croissance APOGEE et KUDOS 27.5 WDG, commencé immédiatement après l’apparition des premiers symptômes, limite fortement la progression de la maladie. Retardez de quelques jours vos applications de calcium pour maximiser l’absorption de l’hormone. Les traitements d’éclaircissage doivent être bonifiés dans les vergers traités.

 

INSECTES ET ACARIENS
(F. Pelletier)

Les premiers dommages de charançon de la prune ont été observés dans quelques sites à risque ou sous régie biologique en Montérégie, au sud-ouest de Montréal et dans la région de Missisquoi. Les conditions étaient favorables à l’activité de ce ravageur au cours de la dernière semaine, et des interventions ont été effectuées dans plusieurs vergers. Selon les prévisions météorologiques actuelles, la soirée du 26 mai sera de nouveau favorable à son activité dans certaines régions (voir sommaire en fin de communiqué).

Les populations d’hoplocampe des pommes ont dépassé le seuil d’intervention au courant de la semaine dernière, dans certains secteurs au sud-ouest de Montréal, dans les Laurentides et en Estrie.

Les captures de carpocapse de la pomme ont débuté dans l’ensemble des régions à l’exception de celle de Québec.

Image Agri-RéseauCarpocapses au fond d’un piège Multi-Pher, à Saint-Bruno, le 25 mai 2021. Photo : G. Tremblay (IRDA)

Les populations de larves de tordeuse à bandes obliques (TBO) ont dépassé le seuil d’intervention dans différents vergers, principalement en Montérégie, mais également dans quelques sites au sud-ouest de Montréal, dans la région de Missisquoi et dans les Laurentides. Les premières chrysalides ont été observées dans le verger du Réseau-pommier au Mont-Saint-Bruno. Selon le modèle prévisionnel, les premières captures de papillons sont prévues pour la fin de la semaine prochaine dans les régions les plus hâtives.

Le début de la ponte des tétranyques rouges a été observé par différents collaborateurs du Réseau, mais les populations sont faibles dans la majorité des vergers.

Le seuil d’intervention pour la punaise de la molène a été atteint dans un petit nombre de vergers, en Montérégie et dans la région de Missisquoi.

Autres observations d’intérêt :

  • Des chenilles de spongieuses ont été observées dans quelques secteurs au sud-ouest de Montréal et en Montérégie.
  • La présence localisée du charançon de la pomme est rapportée dans certains vergers et sur des poiriers.
  • Les premières pontes de punaises pentatomides ont été observées, à la fois celles des espèces phytophages (punaises brunes) et celles des espèces prédatrices (punaises soldats).

Stratégies d’intervention PFI

Charançon de la prune et carpocapse de la pomme
À surveiller! Consultez les communiqués des semaines précédentes pour les stratégies.

Punaise de la molène
Tant que les fruits n’ont pas encore atteint un diamètre de 10 mm, une intervention peut être envisagée si la punaise de la molène est présente et si plus de 1 à 5 % des fruits sont attaqués. Une fois que les fruits ont atteint ce diamètre, la punaise de la molène n’est plus nuisible. Elle demeure même un excellent prédateur d’acariens : il faut donc la protéger!

Punaise terne, hoplocampe et TBO
Il est trop tard pour intervenir contre les deux premiers insectes, une fois la nouaison atteinte : les stades dommageables ne seront pas de retour avant l’an prochain.

Concernant la TBO, il est aussi trop tard en Montérégie, car une fois les premières chrysalides observées, les interventions insecticides sont peu efficaces. La taille d’été est la première recommandation du Réseau pour la lutte contre cet insecte en période estivale. Nous vous reviendrons avec les recommandations dans quelques semaines.

Note
Ces recommandations sont d’ordre général. Pour des informations détaillées sur les produits homologués et utilisables en période postflorale, consultez la plus récente affiche Production fruitière intégrée ou le site SAgE pesticides (liens directs : charançon de la prunecarpocapse de la pomme, punaise de la molène). Utilisez l’onglet PFI de SAgE pour comparer les effets principaux et secondaires des outils disponibles, trier les options selon le critère de votre choix, et pour protéger les espèces utiles de votre verger (et votre portefeuille) en choisissant le produit le plus approprié à votre situation.

OBSERVATIONS ET PRÉVISIONS DU RÉSEAU EN DATE DU 25 MAI
(F. Pelletier)

Cliquez ici pour consulter le sommaire préparé chaque semaine pour les différentes régions pomicoles.

POUR EN SAVOIR PLUS
(G. Chouinard)

Cliquez ici pour les messages des conseillers du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ), les dernières prévisions et les observations en temps réel dans les vergers pilotes du Réseau-pommier.

Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides.

 

DÉVELOPPEMENT DES POMMIERS
(F. Pelletier)
Pour le cultivar ‘McIntosh’, les derniers stades observés dans les différentes régions pomicoles sont les suivants :
  • Le stade « calice » a été atteint le 16 mai, en Montérégie et dans Missisquoi, et quelques sites plus hâtifs sont au début du stade « nouaison ».
  • Le stade « pleine floraison » a été atteint le 15 mai, dans les Laurentides, et le 16 mai en Estrie.
  • Le « bouton rose avancé » a été atteint le 17 mai dans la région de Québec.

Selon les prévisions des prochains jours, la pleine floraison (cultivar ‘McIntosh’) devrait être observée le 20 mai, dans la région de Québec (voir le sommaire en fin de communiqué pour l’ensemble des prévisions et observations par région). Les collaborateurs du Réseau rapportent jusqu’à maintenant une belle floraison pour la majorité des cultivars. Plusieurs belles journées pour la pollinisation ont aussi été observées au cours de la dernière semaine.

Éclaircissage des fruits 
Evelyne Barriault a publié un complément d’information sur l’utilisation du modèle RIMpro pour l’aide à l’éclaircissage:  consultez le message Hortitel Montérégie Ouest du 19 mai 2021.

FEU BACTÉRIEN, TAVELURE, BLANC
(V. Philion)

Feu bactérien 
Dans les vergers où des fleurs continuent d’éclore, notamment dans les régions de production un peu plus froides, les risques de feu bactérien sont élevés. Surveillez l’éclosion des fleurs et considérez sérieusement un traitement, notamment dans les environs des vergers avec un historique de la maladie et sur les cultivars les plus durement touchés lors de l’infection florale.

Les fleurs ouvertes déjà traitées sont protégées et n’ont pas besoin d’une dose de rappel! L’infection peut survenir parfois sur des fleurs écloses depuis un peu moins de 48 heures, mais pas sur des fleurs écloses depuis 24 heures. Le feu bactérien est une maladie redoutable, mais les recommandations exagérées de traitement chaque jour ne servent pas l’industrie. RIMpro vous permet d’identifier le risque pour chaque jour tout au long de l’éclosion.

Tavelure
Les spores de tavelure à maturité sont abondantes et ne disparaîtront pas avec la canicule. La prochaine pluie va certainement permettre l’éjection d’une forte proportion d’ascospores. Selon la durée de cette pluie et de la durée d’humectation, la gravité du risque pourrait mettre à l’épreuve votre stratégie d’intervention. Dans les vergers tavelés, la moindre brèche non protégée sera à risque. Les stratégies « ceinture et bretelles » ne sont pas toujours justifiées, mais l’indice RIMpro est un excellent indicateur pour guider le nombre d’interventions.

Blanc
L’absence de pluie et la température élevée sont fortement favorables au blanc du pommier (oïdium). Dans les vergers avec un historique récent, des traitements spécifiques contre cette maladie peuvent être justifiés, mais seulement sur les cultivars les plus sensibles (ex.: ‘HoneyCrisp’, ‘Ginger Gold’) et seulement lorsque les conditions sont favorables à la propagation comme actuellement. Le soufre, à intervalles réguliers, est efficace, mais complètement inapproprié quand la température prévue au cours des prochains jours est élevée (> 29 °C). Les traitements doivent être renouvelés pour couvrir la nouvelle croissance quand le risque perdure.

INSECTES ET ACARIENS
(F. Pelletier)

Ravageurs

  • Peu de captures d’hoplocampes des pommes sont rapportées par les collaborateurs du Réseau jusqu’à présent. Elles demeurent sous les seuils d’intervention, à l’exception de la région des Laurentides où les seuils ont été atteints de façon localisée.
  • Les captures de carpocapse de la pomme ont débuté dans quelques vergers en Montérégie.
  • Une première observation de charançon de la prune a été rapportée dans un verger de la région de Missisquoi. Selon les prévisions météorologiques actuelles, plusieurs soirées seront favorables à l’activité de cet insecte ces prochains jours, selon la région. Consultez à cet effet le sommaire en fin de communiqué pour l’ensemble des prévisions par région.
  • Des larves de tordeuses à bandes obliques et quelques autres chenilles printanières (arpenteuses, spongieuses, noctuelles) sont observées sur les nouvelles pousses ou bourgeons, mais leur présence demeure faible dans la majorité des sites.
  • Les collaborateurs du Réseau ont rapporté les premières observations de cécidomyies du pommier, de petit carpocapse et de pucerons lanigères.

Espèces utiles

  • La présence de différents types d’acariens prédateurs (phytoséides, agistèmes et Balaustium sp.) est également rapportée.

Stratégies d’interventions spécifiques:

  • Hoplocampe et TBO
    Une fois le stade « nouaison » dépassé, il sera trop tard pour intervenir contre l’hoplocampe et la génération hivernante de TBO. Une autre fenêtre d’intervention contre la TBO s’ouvrira durant l’été, lorsque la prochaine génération de chenilles apparaîtra, si les seuils d’intervention sont atteints.
  • Charançon
    Si votre verger comporte un historique de dégâts et qu’aucune intervention postflorale efficace contre cet insecte n’a encore été appliquée, il faut prévoir une intervention à la faveur des prochaines journées (consultez le sommaire de la semaine pour connaître la situation par région). Autrement, commencez le dépistage dès la nouaison afin de prévoir le besoin d’interventions additionnelles qui pourront être localisées.
  • Cécidomyie, pentatomides et puceron lanigère
    Ces espèces sont des ravageurs secondaires qui ne nécessitent pas d’intervention à ce stade, ou qui doivent être dépistés afin de déterminer s’il y a nuisibilité réelle. Le puceron lanigère, par exemple, est généralement contrôlé par des parasitoïdes et avec l’aide de perce-oreilles. Les punaises pentatomides sont faciles à voir… mais si elles peuvent être problématiques en fin de saison; c’est très rarement le cas à ce stade-ci.
    Image Agri-RéseauPunaise brune, E. servus
    Photo : C. Pouchet (IRDA)
  • Carpocapse
    Les populations peuvent être difficiles à contrôler, car les œufs éclosent sur une longue période, et le développement de résistance aux insecticides a été démontré au Québec. Les insecticides recommandés viseront soit les œufs, soit les larves tout juste sorties des œufs. Votre historique de dommages est la donnée la plus importante pour estimer le risque. L’approche générale est décrite à la fiche 76 du Guide de PFI. Toutefois, le recours à la confusion sexuelle et/ou à des modèles prévisionnels et aux services-conseils spécialisés est suggéré pour les situations problématiques.

    • Si vous utilisez la confusion sexuelle:
      Le seuil d’intervention recommandé sous confusion est de 0,5 % de fruits attaqués. Plus de détails sont fournis dans les fiches techniques sur la confusion, qui sont accessibles à partir de la fiche 76 sur le carpocapse du Guide de PFI. Si vous avez aussi du petit carpocapse (fiche 85 du Guide de PFI), sachez que les diffuseurs actuellement utilisés pour la confusion sexuelle du carpocapse sont aussi efficaces pour combattre son « petit » cousin.
    • Si vous n’utilisez pas la confusion sexuelle et qu’une intervention est nécessaire:
      Selon les produits utilisés, l’application pourra viser les œufs ou les jeunes chenilles. Dans le premier cas, il faudra intervenir avant le début de l’éclosion de ces derniers (prévue autour du 12 juin dans les sites les plus chauds de la Montérégie, selon les prévisions actuelles du Réseau). Dans le deuxième cas, il faudra intervenir au pic d’éclosion des œufs (actuellement prévu la première semaine de juillet en Montérégie).
    • Retenez toutefois ceci si vous optez pour la protection par pulvérisations :
      • Chaque période d’intervention « propice » a une date de début, mais aussi une durée qui peut être très longue dans le cas du carpocapse. Ainsi, selon les prévisions actuelles, l’éclosion des œufs de la première génération va s’étaler sur 7 semaines en Montérégie. Il importe donc de maximiser la durée d’action de chaque application d’un pesticide et de ne pas commencer les interventions dès le tout début d’une période propice, toujours en tenant compte du produit utilisé et de la météo.
      • Bien entendu, un verger hâtif ayant un important historique de dommages pourrait devoir être protégé plus tôt et nécessitera un plus grand nombre d’applications pour couvrir la plus grande période de risque.
      • Les produits efficaces contre le carpocapse réprimeront également le petit carpocapse (même si les applications pourraient être faites quelques jours plus tôt dans le cas du petit carpocapse).

 

APPORTS EN CALCIUM 

Le calcium contribue à la fermeté des fruits tout en réduisant plusieurs problèmes phytosanitaires (point amer, brunissement, tavelure, blanc, etc.). Dès le stade calice,  il est temps de commencer les applications de calcium, dont la première peut être faite en mélange avec du bore. C’est aussi le moment de penser à ranger l’azote et donc d’éviter le nitrate de calcium. La fiche 37a du Guide de PFI vous présente l’ABC de la fertilisation en azote, bore et calcium, en lien avec la phytoprotection : La fertilisation sans nuire à la phytoprotection.

 

OBSERVATIONS ET PRÉVISIONS DU RÉSEAU EN DATE DU 18 MAI

(F. Pelletier)

Cliquez ici pour consulter le sommaire préparé chaque semaine pour les différentes régions pomicoles.

 

POUR EN SAVOIR PLUS
(G. Chouinard)

Cliquez ici pour les messages des conseillers du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ), les dernières prévisions et les observations en temps réel dans les vergers pilotes du Réseau-pommier.

Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides.

Le scénario annoncé dans l’avertissement de mercredi s’est révélé exact. Une infection a été rapportée par RIMpro ce matin sur certaines stations et d’autres sont prévues plus tard aujourd’hui au gré des averses.

En régie biologique, Blossom Protect doit être appliqué minimum 18 à 24 heures avant l’infection,  mais évidemment après l’éclosion des fleurs à risque. Donc comme seules les fleurs écloses le 12 ou 13 mai étaient à risque, un traitement le 14 mai a couvert toutes les fleurs qui devaient l’être.

En régie PFI, un traitement de streptomycine est encore possible aujourd’hui, mais ne tardez pas même si une bonne efficacité est possible jusqu’à 24 heures après l’infection.

Il ne sert à rien “d’exagérer” la vitesse de multiplication des bactéries: prétendre que les fleurs écloses après un traitement le vendredi 14 mai sont déjà à risque, au point d’exiger un nouveau traitement ce matin, ne fait qu’augmenter inutilement le nombre de traitements. Les traitements aux 48 heures sont très rarement justifiés.

Dans les vergers où un traitement a été fait en journée (hier) le samedi 15 mai, aucun traitement n’est requis avant le mardi 18 mai avec les températures prévues. Ceci s’applique autant au Blossom Protect qu’à la streptomycine. Les bactéries du Québec ne sont pas plus rapides qu’ailleurs dans le monde.

Dans les vergers où un traitement a été fait après l’éclosion de toutes les fleurs, aucun nouveau traitement n’est requis.

 

Dans les vergers avec un historique de blanc, des traitements spécifiques contre cette maladie sont parfois requis sur les cultivars très sensibles (ex: Ginger Gold, Cortland). Les traitements systémiques les mieux ciblés sont réalisés juste avant l’infection ou avant l’apparition de nouveaux symptômes. Le soufre et le bicarbonate sont très efficaces contre cette maladie. Le modèle RIMpro pour le blanc du pommier n’est pas aussi bien validé que les autres modèles, mais reflète bien que les conditions sont actuellement favorables à cette maladie.

Ce vieux proverbe attribué au statisticien George Box doit nous guider dans l’interprétation des prévisions faites en phytoprotection. Les limites de certains modèles (forces et faiblesses) sont bien connues. Dans le cas du feu bactérien, on sait que les modèles (Cougar, Maryblyt, RIMpro) ont tendance à surestimer les risques en général. La raison principale est que les modèles ne peuvent pas savoir si la bactérie est présente à proximité ou dans votre verger. Le modèle RIMpro utilisé par le réseau pommier fait en moyenne moins d’erreurs que Cougar ou Maryblyt, mais est loin d’être parfait. Par exemple, la première date d’infection prédite par RIMpro est quasiment toujours exagérée. C’est probablement encore le cas cette année. La raison est connue: le modèle prédit la contamination de “fleur en fleur” un peu vite par rapport à la réalité. Les différentes solutions envisagées ne sont pas assez fiables pour l’instant et on doit vivre avec cette “ambiguïté”. Le modèle Cougar évite ce problème, mais en provoque d’autres.

Dans les vergers avec un historique plus ancien de feu bactérien, il serait très étonnant que l’infection prédite le 16 mai (fleurs écloses le 12 mai) soit vraiment problématique. Comme toujours dans les décisions de traitement, les modèles peuvent servir de guide mais n’ont pas la vérité absolue.

Un traitement préventif à base de levure (Blossom Protect) appliqué entre 24 et 48 heures avant l’infection protège toutes les fleurs ouvertes au moment du traitement. Un traitement bactéricide (Streptomycine) sera efficace jusqu’à 24 h après l’infection.

Est-ce que ces traitements sont vraiment nécessaires cette année? Probablement pas, à moins que la floraison tardive soit sévèrement infectée (fleurs écloses à partir de maintenant)

Dans les vergers où aucun traitement n’est fait durant la floraison et où des symptômes apparaissent, il est possible de fortement freiner la propagation de la maladie en débutant des traitements de Apogee/Kudos DÈS l’apparition des symptômes (avant qu’ils virent bruns). Le feu bactérien ne doit pas être géré seulement avec cette bouée de secours, mais cette approche peut être utile dans où une légère infection florale a lieu.

 

DÉVELOPPEMENT DES POMMIERS
(F. Pelletier)
Pour le cultivar ‘McIntosh’, les stades observés, en date du 11 mai, dans les différentes régions pomicoles sont les suivants :
  • Le stade « pleine floraison » a été atteint le 10 mai dans les sites plus hâtifs, en Montérégie, et devrait être observé, le 12 ou le 13 mai, dans les régions de Missisquoi et du sud-ouest de Montréal.
  • Le stade « bouton rose avancé » a été atteint le 10 mai, dans les Laurentides, et devrait être atteint le 12 mai, en Estrie.
  • Le stade « pré-bouton rose » a été atteint le 7 mai dans la région de Québec.

Selon les prévisions des prochains jours, le stade « pleine floraison » (cultivar ‘McIntosh’) devrait être observé durant la fin de semaine, dans les Laurentides et en Estrie, alors que l’atteinte du stade « calice » est prévue pour le début de la semaine prochaine en Montérégie (voir le sommaire en fin de communiqué pour l’ensemble des prévisions et des observations par région).

Des températures sous le point de congélation ont de nouveau été observées au cours de la dernière semaine, dans les régions de l’Estrie et de Québec, et quelques épisodes isolés de grêle sont survenus, hier, en Montérégie et dans les Laurentides.

Image Agri-RéseauCultivar ‘McIntosh’, le 10 mai 2021, au verger du mont Saint-Bruno. Photo : F. Pelletier (IRDA)

INSECTES ET ACARIENS
(F. Pelletier)

L’activité des insectes (ce qui inclut les ravageurs, mais aussi les abeilles et autres pollinisateurs) a été limitée jusqu’à maintenant en raison du temps généralement frais :

  • L’activité de la punaise terne est demeurée faible dans la majorité des vergers, et plusieurs vergers en Montérégie n’ont pas nécessité d’intervention avec un insecticide préfloral.
  • L’éclosion des œufs de tétranyque rouge a été observée dans la majorité des sites, depuis la semaine dernière, en Montérégie et dans la région de Missisquoi. Selon le modèle prévisionnel, l’éclosion des œufs du tétranyque rouge devrait débuter ces jours-ci, dans la région de Québec.
  • Les captures d’hoplocampe ont débuté dans quelques sites pour l’ensemble des régions (sauf Québec), mais demeurent faibles jusqu’à présent.
  • Quelques observations de colonies de pucerons roses ont été rapportées la semaine dernière. Les premières punaises pentatomides et punaises de la molène ont également été observées.

Consultez le sommaire en fin de communiqué pour l’ensemble des prévisions et des observations par région.

STRATÉGIES POSTFLORALES CONTRE LES INSECTES ET ACARIENS
(G. Chouinard)

Stratégie d’intervention globale 
Une seule application d’insecticide bien ciblée (qu’on appelle couramment le « traitement du calice ») est l’approche la plus profitable pour la gestion des insectes, une fois la floraison terminée. C’est un traitement clé pour plusieurs ravageurs importants du pommier (charançon, punaise de la molène, tordeuses, cicadelles, hoplocampe, mineuses et cochenilles). Le moment exact de l’application (stades « calice » ou « nouaison ») dépendra toutefois des espèces présentes dans votre verger et déterminées par le dépistage. Consultez la fiche 69 du Guide de production fruitière intégrée (Guide de PFI) pour les détails sur la stratégie à adopter.

Les principes suivants s’appliquent toujours :

  • Pendant l’été, favorisez des insecticides sélectifs plutôt qu’à large spectre. Ces derniers sont également toxiques pour les prédateurs naturels. Leur utilisation doit donc être évitée autant que possible après la floraison, pour ne pas amplifier ou créer des problèmes d’acariens, de mineuses ou de pucerons.
  • Utilisez toujours la « dose minimale efficace » permettant de bien réprimer les ravageurs tout en minimisant l’impact sur les organismes utiles.

Stratégies d’interventions spécifiques 

  • Carpocapse : il est encore possible d’installer des diffuseurs pour la confusion sexuelle, bien qu’il soit plus difficile de le faire à cette période de l’année (voir les communiqués précédents). Pour ceux qui ne pratiquent pas la confusion sexuelle, nous vous tiendrons informés des périodes propices pour les pulvérisations estivales.
  • Charançon de la prune : aucun dommage n’est à craindre avant la nouaison. Comme il s’agit d’un redoutable ravageur, il est primordial d’intervenir avant l’apparition des dégâts, soit une première fois entre le stade « calice » et la nouaison, et en applications localisées par la suite, selon les résultats du dépistage. La stratégie de dépistage est résumée à la fiche 65 du Guide de PFI, et la stratégie de lutte à la fiche 72. Consultez le rapport Cipra, généré périodiquement sur notre page des modèles, pour suivre la situation en fonction des prévisions météo; vous pouvez aussi consulter le modèle en direct au besoin.
  • Hoplocampe : il est normal que vos pièges à hoplocampe soient peu efficaces durant la floraison. Continuez la surveillance jusqu’à la nouaison.
  • Tordeuse à bandes obliques : consultez le communiqué de la semaine précédente.

 

TAVELURE ET FEU BACTÉRIEN
(V. Philion)
Tavelure
Les averses permettent l’éjection d’une grande quantité de spores. Quand le feuillage sèche avant l’infection, les spores meurent graduellement. Cependant, les spores peuvent survivre facilement 24 heures, selon les conditions météorologiques, et continuer l’infection à la prochaine averse. Le logiciel RIMpro est conçu pour calculer l’inventaire des spores qui survivent, et la ligne rouge de risque (indice RIM) reflète cette survie et l’infection qui continue. L’accumulation des averses mène souvent à des infections sournoises. L’image en lien avec cet article illustre des éjections avec des temps de mouillure des feuilles trop courts pour l’infection, mais qui se cumulent.
Image Agri-Réseau

Feu bactérien
Le temps froid prévalant depuis le début de l’éclosion des fleurs n’a pas été propice au feu bactérien. Cependant, il est possible que les fleurs écloses à partir d’aujourd’hui (12 mai) soient à risque d’infection vers le 16 mai. Un suivi de l’éclosion vous permet de déterminer le pourcentage des fleurs qui ouvrent chaque jour. Dans les blocs où quasiment toutes les fleurs sont déjà ouvertes, le feu bactérien ne sera pas un problème cette année. Ces fleurs seront trop vieilles au moment où la chaleur arrivera. Dans les blocs où l’éclosion des fleurs est toujours en cours, il est utile de connaître la dernière journée importante d’éclosion. Le risque pour chaque journée d’éclosion est calculé par RIMpro. Dans l’illustration jointe à cet article, toutes les fleurs écloses avant le 12 mai apparaissent regroupées, et la ligne de population bactérienne n’atteint jamais le seuil. Pour les éclosions à partir du 12 mai, la population bactérienne pourrait atteindre le seuil pour l’infection. Si l’infection du 16 mai est maintenue, un traitement le 15 mai protègerait toutes les fleurs écloses au moment du traitement. Le traitement suivant ne serait nécessaire que si les fleurs écloses le 16 mai (ou plus tard) sont nombreuses et que ces fleurs deviennent à risque.

Image Agri-Réseau

 

ÉCLAIRCISSAGE 
(G. Chouinard)

Les bénéfices (physiologiques et phytosanitaires) de l’éclaircissage sont bien connus (voir la fiche 43 du Guide de PFI), de même que les défis que cette opération peut représenter. Selon les cultivars, les traitements d’éclaircissage peuvent débuter dès le stade « calice », bien que l’effet éclaircissant soit plus prononcé lorsque les fruits atteignent un diamètre d’environ 10 mm. Les cultivars difficiles à éclaircir, comme ‘Gala’ et ‘Honeycrisp’, peuvent nécessiter plusieurs passages et différents produits. Consultez le tableau de la fiche 43 pour les principales suggestions.

Ajustement des doses d’agents éclaircissants en fonction de la météo 
Des modèles bioclimatiques de type « bilan glucidique » peuvent être utilisés pour prédire la réponse des pommiers aux traitements d’éclaircissage. Le bilan glucidique mesure la capacité des pommiers à accumuler de l’énergie par la photosynthèse. Le bilan glucidique des pommiers calculé à partir de la météo des quelques jours précédant et suivant la date du traitement peut indiquer le besoin d’ajuster la dose des agents éclaircissants appliqués. Le modèle disponible en 2021 ainsi que les explications nécessaires sont accessibles via la page des données et de prévisions, sur la plateforme PFI du Réseau-pommier. Si vous êtes près de la frontière américaine, vous pouvez aussi consulter des prévisions d’ajustement de doses pour des endroits comme Chazy, NY ou South Hero, VT, sur le site de NEWA, où les mises à jour sont en continu; vous devrez alors y inscrire les dates de débourrement et de floraison de votre région.

Éclaircissage sans carbaryl
Un texte d’Évelyne Barriault sur l’éclaircissage sans carbaryl est aussi disponible sur la plateforme PFI du Réseau-pommier.

PULVÉRISATIONS À BAS VOLUME
(G. Chouinard, V. Philion et E. Barriault)

Les pulvérisations à bas volume (< 350 l/ha) ont leurs défenseurs et leurs détracteurs en pomiculture. L’économie de temps qu’elles permettent est souvent soulignée par les premiers, alors que leur efficacité est souvent mise en doute par les derniers. Or, si le premier argument est irréfutable, le deuxième est loin d’être solide. En fait, la qualité de la couverture du pesticide appliqué (c’est-à-dire la distribution de la bouillie sur la culture) est la seule chose qui ne doit pas se dégrader lorsqu’on abaisse le volume d’eau de la pulvérisation. Les producteurs qui observent une faible efficacité de leurs pulvérisations à bas volume (car il y en a) doivent tout simplement s’assurer que leur pulvérisateur distribue la bouillie de façon équilibrée sur leurs pommiers, afin de rétablir l’efficacité de la pulvérisation. Rappelez-vous que même si l’ajout d’eau (par exemple en ralentissant) peut permettre de pallier partiellement une mauvaise couverture, l’eau n’est pas un pesticide. Vous ne devriez jamais chercher volontairement à utiliser une grande quantité d’eau pour vos pulvérisations. Le séchage plus lent des volumes élevés est même responsable d’une part des problèmes de phytotoxicité.

La réduction du volume de bouillie se réalise souvent en changeant les buses pour obtenir de très petites gouttelettes. Adopter cette approche sans tenir compte de la dérive est extrêmement dommageable pour l’environnement, pour la santé des humains en périphérie des vergers et pour l’image de l’industrie. Veillez plutôt à utiliser un pulvérisateur à distribution d’air optimisée, comme celui en démonstration dans les vergers vitrine – ou encore faites ajuster ou modifier votre pulvérisateur actuel, si possible. Vous bénéficierez alors de tous les avantages d’une pulvérisation comme elle devrait l’être : plus rapide, plus efficace, plus silencieuse et avec moins de dérive.

OBSERVATIONS ET PRÉVISIONS DU RÉSEAU EN DATE DU 11 MAI
(F. Pelletier)

Cliquez ici pour consulter le sommaire préparé chaque semaine pour les différentes régions pomicoles.

POUR EN SAVOIR PLUS
(G. Chouinard)

Cliquez ici pour les messages des conseillers du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ), les dernières prévisions et les observations en temps réel dans les vergers pilotes du Réseau-pommier.

Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides.