La fin de la croissance du pommier en été (bourgeon terminal) réduit radicalement les risques de propagation des maladies comme le blanc, la tavelure et le feu bactérien. C’est pour favoriser la formation de ce bourgeon terminal que les applications contenant de l’azote (ex: WUXAL) qui sont parfois recommandées jusqu’à tardivement en juin devraient être éliminées de nos habitudes.

Dans les blocs où la croissance n’est pas terminée (ex: jeunes plantations), les risques de temps violent associés aux périodes caniculaires peuvent encore causer des dommages.

Quoi faire après la grêle et du temps violent?

  • Les traitements antibiotiques (streptomycine) sont recommandés dans les vergers avec un historique de feu bactérien suite aux orages de grêle en juin et tant que la croissance est active en juillet. Cette application est utile seulement si elle est faite dans les quatre heures suivant la grêle. Le traitement n’est pas nécessaire si la parcelle a déjà été traitée avec Apogee/Kudos où le régulateur de croissance diminue déjà grandement les risques de propagation.
  • Dans les vergers où Apogee/Kudos n’a pas été utilisé, un traitement avec le régulateur de croissance dans les jours suivants une tempête de grêle est recommandé pour trois raisons : Apogee peut ralentir la progression du feu, limiter la poussée de croissance des arbres qui survient quand les arbres sont endommagés et ainsi limiter la perte des bourgeons floraux sur le bois de 2 ans. Ce dernier effet permet de régulariser la production dans l’année suivant la grêle1.
  • À moins que les dommages au bois soient importants, les traitements fongicides sur pommiers sont souvent inutiles après une grêle au Québec. Dans les vergers où les chancres européens sont nombreux, un traitement au cuivre pourrait être utile pour éviter la propagation. Pour d’autres cultures fruitières, (ex : pêche, prune2) et dans les régions où la pourriture brune3 (Monilinia) ou d’autres pourritures comme la pourriture amère (Colletotrichum) est fréquente sur pommier, un traitement fongicide est parfois bénéfique dans les heures suivants la tempête. Dans certaines cultures comme la canneberge, les traitements ne sont pas utiles.4

Certaines maladies plus rares au Québec comme la pourriture amère ne sont pas arrêtées avec la fin de la croissance et prennent leur élan pendant les périodes de canicules et de temps orageux. Dans les vergers avec un antécédent de cette maladie (qui coïncident souvent avec les vergers avec un historique de feu bactérien) et dans les blocs de cultivars très sensibles (ex: Ginger Gold, HoneyCrisp) il serait peut-être utile de prévenir les problèmes:

Réduire le stress: irrigation, kaolin, éviter la taille d’été

Traitement fongicide: les traitements sont peu efficaces une fois la maladie déclarée. Un traitement de Captan avant la pluie pourrait atténuer la pression. En production biologique, la prévention est beaucoup plus efficace que les fongicides homologués.

  1. Rademacher, W. & Kober, R. Efficient Use of Prohexadione-Ca in Pome Fruits. European Journal of Horticultural Science 68, 101–107 (2003).
  2. MITRE, V., MITRE, I., SESTRAS, A. F. & SESTRAS, R. E. The Use of Plant Protection Products in Healing Wounds Caused by Hail in Plum. Bulletin of University of Agricultural Sciences and Veterinary Medicine Cluj-Napoca. Horticulture 68, (2011).
  3. Hellmann, M. Monilia fructigena – fruit rot in apple after artificial infraction of fruit skin in the summertime. Acta Horticulturae 149–154 (1998) doi:10.17660/ActaHortic.1998.466.25.
  4. Wells, L. D. & McManus, P. S. Effects of Simulated Hail Events and Subsequent Fungicide Applications on Cranberry Fruit Rot Incidence and Yield. Plant Disease 97, 1207–1211 (2013).

 

La fin de la croissance du pommier en été (bourgeon terminal) réduit radicalement les risques de propagation des maladies comme le blanc, la tavelure et le feu bactérien. C’est pour favoriser la formation de ce bourgeon terminal que les applications contenant de l’azote (ex: WUXAL) qui sont parfois recommandées jusqu’à tardivement en juin devraient être éliminées de nos habitudes.

Dans les blocs où la croissance n’est pas terminée (ex: jeunes plantations), la pluie des prochains jours et les risques de temps violent associés aux périodes caniculaires peuvent encore causer des dommages. Un traitement d’urgence à la streptomycine pourrait alors limiter les dommage du feu bactérien.

Certaines maladies plus rares au Québec comme la pourriture amère ne sont pas arrêtées avec la fin de la croissance et prennent leur élan pendant les périodes de canicules et de temps orageux. Dans les vergers avec un antécédent de cette maladie (qui coïncident souvent avec les vergers avec un historique de feu bactérien) et dans les blocs de cultivars très sensibles (ex: Ginger Gold, HoneyCrisp) il serait peut-être utile de prévenir les problèmes:

Réduire le stress: irrigation, kaolin, éviter la taille d’été

Traitement fongicide: les traitements sont peu efficaces une fois la maladie déclarée. Un traitement de Captan avant la pluie pourrait atténuer la pression. En production biologique, la prévention est beaucoup plus efficace que les fongicides homologués.

 

SÉCHERESSE
(F. Pelletier)

Le manque d’eau est préoccupant pour l’ensemble des régions pomicoles en particulier pour les producteurs qui ne disposent pas de moyen pour irriguer.  Plusieurs collaborateurs du Réseau ont observé une chute physiologique des fruits plus forte qu’à l’habitude, occasionnée par la sécheresse.

LA FIN DES INFECTIONS PRIMAIRES
(V.Philion)

Les observations du 25 juin au laboratoire montrent une chute remarquable du potentiel éjectable alors que le modèle RIMpro indique que la pluie de samedi 27 juin serait nécessaire pour épuiser les spores de 2020. L’écart de quelques jours (ou l’équivalent d’une pluie) entre les observations et le modèle s’explique probablement par les périodes sèches prolongées qui ne sont pas encore parfaitement modélisées dans RIMpro.

L’effet combiné de a) la fin de la croissance végétative qui limite le risque d’infection; b) la chute observée du potentiel éjectable; et c) le fauchage de la litière qui n’est pas reflété par nos outils de prédiction, nous porte à conclure que les infections primaires sont déjà terminées au sud du Québec. Par prudence, la pluie du 27 juin pourrait être considérée comme la dernière infection primaire de l’année. D’autres observations suivront demain et la semaine prochaine pour les échantillons manquants. La fin des infections primaires dans les régions comme Québec sera confirmée ultérieurement.

Par contre, les taches provenant des infections primaires continueront à apparaître pendant environ 2 à 3 semaines et les infections par les conidies sont à redouter. La quasi-totalité des taches « primaires » sont attendues d’ici le 7 juillet.

La fin des éjections ne signifie pas la fin des traitements, mais marque la fin des risques de nouvelles infections primaires dans les vergers. La transition vers une stratégie de traitement allégée pour l’été peut être entamée dans les vergers sans taches apparentes. Cependant, l’arrêt complet des traitements fongicides n’est pas recommandé d’ici la fin de la sortie des taches et/ou la fin complète de la croissance.  Dans les vergers où des taches sont déjà apparentes, les traitements doivent continuer pour limiter la progression des infections secondaires, notamment la contamination des fruits. Dans les vergers peu ou pas tavelés, des traitements à intervalle régulier de bicarbonate en mélange avec du soufre est une possibilité réaliste qui garantit l’absence de résidus de fongicides de synthèse à la récolte. Le mélange ralentit la tavelure, mais aussi le blanc et la suie-moucheture.

 

LE FEU DE LA SAINT-JEAN
(V.Philion)

Plusieurs observateurs du réseau rapportent encore des symptômes de feu bactérien, notamment sur les cultivars à floraison tardive. Les symptômes sont surtout présents sur les pommes issues des fleurs latérales, ce qui confirme une infection tardive. Dans les vergers où les symptômes sont frais et que la croissance n’est pas terminée, une application de APOGEE/KUDOS (Prohexadione-Ca) pourrait limiter la propagation des symptômes.

INSECTES ET ACARIENS
(G. Chouinard et F. Pelletier)

Le temps chaud et sec favorise les acariens. Plusieurs observateurs du Réseau rapportent la montée des formes mobiles de tétranyques à deux points dans les pommiers dans certains secteurs de vergers notamment après le fauchage ou une application d’herbicide, parfois au-delà du seuil d’intervention.

Selon le modèle prévisionel, on se situe actuellement près du pic de captures de carpocapse de la pomme (1ère génération) pour les régions les plus hâtives. Le nombre observé de captures est variable selon les vergers. Quelques premiers dégâts ont été observés en début de semaine en Montérégie. Toujours selon le modèle, on se situe actuellement à environ 15-20 % des éclosions d’oeufs pour les régions les plus avancées et le pic d’éclosion serait atteint dans une dizaine de jours (voir sommaire du RAP).

Le charançon de la prune a été encore actif ces derniers jours dans les différentes régions et quelques dégâts frais ont été observés dans quelques sites à risque. La période d’activité de ponte tire à sa fin mais, selon les prévisions météorologiques actuelles, quelques nuits favorables à l’activité de cet insecte sont encore prévues dans les prochains jours parmi les nuits du 25 au 27 juin, dépendamment de la région (voir le sommaire par régions).

Après la Montérégie la semaine dernière, les captures de papillons de tordeuses à bandes obliques ont débuté dans l’ensemble des régions, incluant celle de Québec. Dans les régions les plus chaudes, on se situe actuellement au pic de captures.

Les premières captures de sésies du cornouiller ont été observées dans plusieurs régions (Montérégie, sud-ouest, Québec).

Aucune capture de mouche de la pomme n’a encore été rapportée mais les captures sont possibles dès la fin juin dans les régions les plus hâtives et les vergers les plus affectés par cet insecte.

La présence en verger de plusieurs espèces utiles est également rapportée par les collaborateurs du Réseau : coccinelles, œufs et larves de cécidomyies du puceron et de Leucopis (prédateurs de pucerons), punaises prédatrices (pentatomides, assassines et de la molène), acariens (agistèmes et phytoséides) et thrips prédateurs de tétranyques.

Stratégies d’intervention:

  • Mouche de la pomme: il est temps de nettoyer vos sphères rouges et de débuter le dépistage.
  • Acariens : poursuivez le dépistage sur le feuillage et consultez la fiche 91 du Guide de référence en production fruitière intégrée (Guide de PFI) pour connaître la stratégie globale de lutte. N’oubliez pas de tenir compte de la présence des prédateurs et d’augmenter votre seuil de tolérance en leur présence.
  • Autres ravageurs : consultez les communiqués précédents pour plus d’information, ou encore le Guide de PFI.

 

OBSERVATIONS ET PRÉVISIONS DU RÉSEAU EN DATE DU 25 JUIN
(F. Pelletier)

Cliquez ici pour consulter le sommaire préparé chaque semaine pour les différentes régions pomicoles.

POUR EN SAVOIR PLUS EN PÉRIODE ESTIVALE

Avec la fin de la période critique pour la tavelure et la majorité des interventions de base ayant été effectuées en période préflorale et postflorale, la fréquence des avertissements sera réduite au cours des prochaines semaines. Le Réseau-pommier continue toutefois à suivre l’activité des insectes et des maladies, et nos sources d’information ci-après sont toujours mises à jour:

  • Messages des conseillers du MAPAQ, prévisions et observations en temps réel : cliquez ici
  • Sommaire de la semaine par région : cliquez ici
  • Webcaméras : cliquez ici

 

Note spéciale du RAP: En raison de la crise de la COVID-19, le Québec pourrait faire face à une perturbation de son approvisionnement d’équipements de protection individuelle (EPI) au cours de l’été 2020, laquelle perturbation pourrait mener à une pénurie. En toute circonstance, le respect des étiquettes des pesticides et le port d’EPI approprié sont obligatoires (article 36 du Code de gestion des pesticides). La meilleure protection contre l’exposition aux pesticides est de porter un équipement de protection individuelle. Si vous n’êtes pas en mesure de vous procurer un EPI :

  • Ne pas appliquer de pesticides sans les EPI appropriés. Assurez-vous de porter les protections prescrites sur l’étiquette.
  • Si possible, retardez les applications jusqu’à l’obtention des bons EPI.
  • Utilisez des produits à moindre risque pour la santé (consultez SAgE pesticides) pour connaître les IRS des produits) ou pensez aux solutions de rechange.
  • Utilisez, s’il y a lieu, des pesticides qui pourraient être appliqués avec des EPI actuellement disponibles ou réutilisables, comme des gants lavables et réutilisables.

Advenant un manque dans l’approvisionnement des EPI, veuillez contacter votre fédération régionale de l’UPA pour les informer de la situation. Des démarches sont en cours pour assurer la disponibilité des équipements.

 

Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides.

DÉVELOPPEMENT DES POMMIERS 
(F. Pelletier et G. Chouinard)

En date du 17 juin, le calibre des fruits (cv McIntosh) atteint 20-22 mm en Montérégie. Le diamètre moyen est de 18,5 mm dans la région du sud-ouest et de 16 mm en Estrie, pour les sites les plus chauds de cette région. La chute de juin a débuté dans les régions les plus hâtives combiné avec l’effet des traitements d’éclaircissage.

 

INSECTES ET ACARIENS
(G. Chouinard et F. Pelletier)

Les captures d’adultes du carpocapse sont variables selon les vergers avec quelques sites où un nombre élevé de captures a encore été observé au cours de la dernière semaine. Selon le modèle prévisionnel, le pic de captures pour la 1ère génération de papillons devrait être atteint la semaine du 22 juin dans les régions les plus chaudes. Les premières éclosions devraient débuter ces jours-ci dans ces régions mais la ponte et l’éclosion s’étaleront encore sur une longue période (voir le sommaire par régions en fin de communiqué).

Quelques dommages récents de charançon de la prune ont été observés au cours des derniers jours, limités principalement aux secteurs à risque. Bien que le pic d’activité de ponte soit passé dans la majorité des régions, l’activité de ponte peut se poursuivre un certain temps. Selon les prévisions météorologiques, plusieurs nuits favorables à l’activité de cet insecte sont prévues dans les prochains jours, certaines nuits du 17 au 22 juin, dépendamment de la région (voir le sommaire par régions en fin de communiqué).

Les premières captures d’adultes de la tordeuse à bandes obliques ont été observées à la fin de la semaine dernière en Montérégie.

Les captures de sésie du cornouiller devraient également débuter prochainement, tel qu’illustré par le cycle de développement qui suit, tiré de la fiche 84 du guide de PFI:

La présence de punaise de la molène est aussi rapportée par plusieurs collaborateurs du Réseau. Quelques dommages sur pommes ont été observés de façon localisée sur les cultivars les plus à risques mais la période critique où les fruits sont susceptibles aux dommages est passée dans toutes les régions. N’oubliez pas que la punaise de la molène est un insecte 100% utlile en période estivale: elle se nourrit de pucerons et d’acariens.

Stratégies d’intervention

  • Charançon : la période critique de surveillance pour cet insecte n’est pas terminée; demeurez vigilant lors des journées favorables, jusqu’à la fin juin.
  • Carpocapse : vous n’utlisez pas la confusion sexuelle? Une, deux ou trois interventions seront nécessaires d’ici la fin juillet pour assurer une bonne protection des fruits. Si l’historique des dommages dans vos parcelles afffectées l’an passé dépassse 3%, trois applications de produits différents seront minimalement nécessaires, avec des produits différents. Les détails sont à la fiche 76 du guide de PFI.
  • Sésie: un seuil d’intervention précis n’est pas disponible pour cet insecte, mais si l’examen des faux broussins (avec un couteau) révèle la présence de larves, des interventions préventives ou curatives sont recommandées. Les détails sont à la fiche 84 du guide de PFI.
  • Puceron rose et TBO: consultez les communiqués précédents.
  • Punaise de la molène: lire la section qui suit afin de veiller à sa protection!
EMPLOYÉS BÉNÉVOLES (ESPÈCES UTILES)
Image Agri-RéseauCette larve de TBO en mauvais état est condamnée, car parasitée par Apophua, un ichneumon présent au verger de Saint-Bruno. Francine Pelletier, IRDA

Le choix de produits non toxiques pour vos prédateurs et autres espèces utiles est crucial si vous voulez favoriser leur présence et épargner des traitements supplémentaires au courant de l’été. Consultez l’affiche Production fruitière intégrée, le tableau de la fiche 95 du Guide de référence en production fruitière intégrée (Guide de PFI) ou encore le site Web SAgE pesticides.

OBSERVATIONS ET PRÉVISIONS DU RÉSEAU EN DATE DU 16 JUIN
(F. Pelletier)

 

Cliquez ici pour consulter le sommaire préparé chaque semaine pour les différentes régions pomicoles.

POUR EN SAVOIR PLUS
(G. Chouinard)

Cliquez ici pour les messages des conseillers du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ), les dernières prévisions et les observations en temps réel dans les vergers pilotes du Réseau Pommier. Nos analyses de situation les plus récentes sur les maladies, les plus récentes observations sur les ascospores de tavelure et les prévisions des modèles RIMpro sont aussi disponibles en tout temps (cliquez sur les liens pour y accéder).

 

Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides.

 

Quelques observateurs du réseau rapportent l’apparition de feu bactérien dans certains vergers de quelques régions de production du sud du Québec. Les symptômes de feu ne sont pas toujours en lien avec une infection florale. Dans les vergers où on trouve des chancres actifs, les infections ont lieu sur des pousses à proximité des chancres à chaque année. Ces foyers d’infection sont localisés et beaucoup plus rares que ceux provoqués par les infections florales. L’arrachage systématique des pousses infectées reste la recommandation la plus utile dans ce cas, tant que des mesures raisonnables sont prises pour éviter que l’éradication des symptômes ne devienne source de contagion.

Par ailleurs, les symptômes d’infection florale devraient déjà être visibles dans la plupart des régions, sauf dans les Laurentides où l’apparition est prévue à partir de demain pour les fleurs écloses le 28 et infectées le 30 mai. Dans les régions plus froides, on prévoit une situation similaire: les symptômes seront bientôt visibles pour les fleurs écloses à la fin mai.

(Dans la version initiale de ce billet, la date d’infection a été mal lue sur le graphique. L’infection a eu lieu suite à la pluie dans la soirée du 30 mai et non du 31 mai.)

DÉVELOPPEMENT DES POMMIERS 
(F. Pelletier et G. Chouinard)

Selon les rapports des différents collaborateurs du Réseau, le diamètre moyen des fruits (en date du 8 juin) pour le cultivar McIntosh varie entre 8 et 15 mm dans les régions les plus avancées (Montérégie, sud-ouest de Montréal et Missisquoi). Le stade nouaison a été atteint dans l’ensemble des régions incluant celle de Québec. En Estrie, le calibre des fruits varie actuellement entre 6 et 12 mm et une bonne nouaison est observée dans la plupart des vergers et des cultivars.

TAVELURE
(V. Philion)

Les éjections inspirent l’interjection: “Oh!”
Les éjections d’ascospores de la tavelure du pommier continuent au laboratoire de battre des records; une situation partagée par d’autres chercheurs du Nord-Est des États-Unis. La pluie prévue demain pourrait encore provoquer une éjection massive de spores selon RIMpro. La fin des éjections n’aura pas lieu avant au moins une semaine dans les régions pomicoles au sud et pas avant la fin de juin dans les régions plus au nord jusqu’à Québec.

INSECTES ET ACARIENS
(G. Chouinard et F. Pelletier)

Le charançon de la prune a été actif durant la dernière semaine et la présence de quelques dégâts frais est rapportée par les observateurs du Réseau pour certains secteurs de verger. Dans la majorité des régions, on se situe actuellement dans la période du pic d’activité de ponte de l’insecte. Selon les prévisions météorologiques actuelles, la prochaine nuit serait favorable à son activité pour l’ensemble des régions.

Les captures de carpocapse de la pomme ont débuté dans la région de Québec. Les observateurs du Réseau rapportent des captures parfois importantes dans certains sites qui ne sont pas sous confusion sexuelle. Selon le modèle prévisionnel, nous sommes actuellement au tout début de la ponte (< 5 % des œufs pondus) dans les régions les plus hâtives et la ponte devrait s’étaler au-delà de la mi-juillet. Les toutes premières éclosions devraient débuter dans les prochains jours pour les régions les plus chaudes (voir le sommaire par région à la fin de ce communiqué).

Après une première mention la semaine dernière, des chrysalides de tordeuse à bandes obliques (TBO) continuent à être observées dans plusieurs régions (Montérégie, sud-ouest). Aucune capture de papillons n’a été rapportée pour le moment, mais selon le modèle prévisionnel, le vol des papillons devrait débuter la semaine prochaine dans les régions les plus chaudes (voir le sommaire par région à la fin de ce communiqué).

Image Agri-RéseauChenille de TBO s’apprêtant à passer au stade chrysalide le 4 juin dernier à Saint-Bruno. Francine Pelletier (IRDA)

Les collaborateurs du Réseau rapportent les premières observations de cicadelles, de punaises pentatomides et de pucerons verts et lanigères dans quelques vergers.

Stratégies d’intervention en PFI

  • TBO,  charançon de la prune et carpocapse : À surveiller! Consultez les communiqués des semaines précédentespour les stratégies.
  • Puceron rose : Insecte à surveiller à cette période de l’année. Il peut passer inaperçu en période préflorale, mais causer d’importants dommages si les populations continuent à se développer lors de la formation des pommes. La méthode de dépistage est décrite à la fiche 65 du Guide de production fruitière intégrée (Guide de PFI), et la stratégie de lutte est détaillée à la fiche 78.
  • Cicadelle, puceron vert et punaises pentatomides : Ces espèces sont des ravageurs secondaires qui ne nécessitent pas d’intervention à ce stade, ou qui doivent être dépistées afin de déterminer s’il y a nuisibilité réelle. Le puceron vert, par exemple, est généralement contrôlé par des prédateurs de toutes sortes. Les interventions contre les cicadelles doivent cibler les stades immatures, lorsque les populations dépassent 0,5 larve par feuille. Les punaises pentatomides peuvent être problématiques en fin de saison, mais très rarement à ce stade-ci.

OBSERVATIONS ET PRÉVISIONS DU RÉSEAU EN DATE DU 9 JUIN
(F. Pelletier)

Cliquez ici pour consulter le sommaire préparé chaque semaine pour les différentes régions pomicoles.

POUR EN SAVOIR PLUS
(G. Chouinard)

Cliquez ici pour les messages des conseillers du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ), les dernières prévisions et les observations en temps réel dans les vergers pilotes du Réseau Pommier. Nos analyses de situation les plus récentes sur les maladies, les plus récentes observations sur les ascospores de tavelure et les prévisions des modèles RIMpro sont aussi disponibles en tout temps (cliquez sur les liens pour y accéder).

 

Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides.

Les averses qui provoquent une éjection sans infection de tavelure (Tir à blanc) sont sournoises. Prétendre que quelques heures de séchage (humidité < 85%) suffisent pour tuer les spores à la surface du feuillage est risqué. Les études réalisées sur le sujet montrent bien que le cumul des périodes de mouillure peut mener à une infection.

RIMpro intègre ces connaissances et représente les spores encore vivantes comme un nuage blanc. Le logiciel permet de visualiser le nombre de spores encore aptes à l’infection et les intègre automatiquement au calcul d’infection quand une nouvelle pluie survient.

Dans les vergers où un traitement en protection est fait avant l’éjection, ces considérations ne sont pas tellement pertinentes puisque les spores sont déjà mortes. Mais dans les vergers où les traitements sont faits avec la stratégie des traitements de “germination” (traitement stop), une mauvaise appréciation du risque peut certainement mener à des taches.

Vincent Philion & Évelyne Barriault

À partir du  stade calice, il est temps de commencer les applications de calcium et penser aux dernières applications d’azote. Les applications d’azote au sol devraient être terminées et un dernier traitement d’azote foliaire pourra être fait à la nouaison.  Les apports tardifs d’azote (après la nouaison) favorisent la croissance  des pommiers et les rend plus sensibles aux maladies (ex: brûlure bactérienne) en plus de nuire à leur aoûtement. L’azote, c’est un peu comme une drogue: les pommiers en consomment autant qu’il y en a, mais ça peut nuire à leur santé !

Azote, Bore, Calcium est un excellent mélange au stade calice. Toutefois, si du magnésium est nécessaire, il est préférable ne pas le mélanger avec l’Urée et le chlorure de calcium.  Une proposition sur l’ABC de la fertilisation en lien avec la phytoprotection est disponible ICI

Le traitement du stade calice est souvent réalisé en mélange avec un fongicide et un insecticide. La compatibilité en mélange de tous les ingrédients n’est pas toujours garantie et ça peut valoir la peine de tester rapidement leur comptabilité physique avec le test de la jarre (Jar test).

 

La bactérie responsable du feu bactérien est très sensible à la température. Jusqu’à 28°C, la bactérie va de plus en plus vite. Mais passé cette température, l’effet est inversé. À 34°C (comme la météo le prévoit), la bactérie se multiplie à la même vitesse qu’à 20°C. C’est ce qui explique que les risques de feu bactérien baissent au cours des prochains jours.

Selon les prévisions actuelles, le risque d’infection pour les fleurs écloses aujourd’hui ne dépasse pas le seuil d’infection lors de la pluie prévue mercredi. Si la température réelle est plus BASSE que celle prédite, l’infection va certainement dépasser le seuil (si la pluie a lieu!).

Dans les blocs de vergers à risque où une éclosion importante a eu lieu aujourd’hui, soyez prêts à intervenir au plus tard demain avec du Blossom Protect ou à n’importe quel moment d’ici jeudi (24 h après l’infection) avec la streptomycine. Les traitements appliqués aujourd’hui couvrent le risque.

 

Suite au webinaire du vendredi 22 mai sur le feu bactérien (disponible pour visionnement en cliquant sur le lien “enregistrements”), nous avons reçu plusieurs questions rarement discutées:

  • Est-ce que la canicule arrête le feu:

R: La bactérie est certainement ralentie et même éventuellement arrêtée quand la température dépasse le seuil de 28°C. À 34°C la bactérie ne va pas plus vite qu’à 20°C. Le modèle RIMpro est conçu pour refléter cette réalité, mais ce n’est pas le cas pour tous les modèles.

  • Une fleur éclose ce matin peut-elle vraiment être infectée demain?

R: Entre l’éclosion, la visite par un insecte, la contamination de la fleur, la multiplication des bactéries à un niveau dommageable et enfin l’infection (rosée ou pluie), il faut du temps. Les bactéries sont très rapides, mais en 24 h les infections naturelles sont à peu près impossibles. C’est pourquoi on a jamais besoin de traiter tous les jours, même avec les outils biologiques comme Blossom Protect. Le temps minimum utile entre deux traitements est d’environ 48 h. Pour éviter un trou de plus de 48 h, il peut arriver que les traitements soient appliqués sur deux jours consécutifs (ex: Mardi matin et Mercredi soir  (36 h), pour éviter des mauvaises conditions d’application (ex: temps venteux jeudi matin). Ne pas tenir compte de la biologie mène à des recommendations couteuses qui n’ont pas d’utilité agronomique. Un nouveau traitement après 24 heures… ne sert qu’au bonheur des vendeurs.

  • Est-ce que la sécheresse arrête le feu:

R: En principe, oui. En pratique, la baisse de risque ne semble pas assez forte pour qu’on puisse en tirer un avantage. Si l’irrigation des arbres est nécessaire, leur donner le minimum d’eau nécessaire par goutte à goutte. L’irrigation par aspersion est une méthode extrêmement efficace pour lancer des épidémies de feu bactérien.

  • Est-ce que la chaleur tue la levure:

R: Les applications de Blossom Protect devraient être faites le soir pour éviter la canicule, mais la chaleur ne tuera pas la levure. Comme le feu est également fortement ralenti par la chaleur (> 28°C), le temps additionnel requis par la levure pour s’installer n’a pas de conséquence sur son efficacité.

  • Est-ce que la chaleur affecte la streptomycine

R: Plusieurs tests ont été réalisés aux USA à température élevée.