Archive d’étiquettes pour : Lutte aux insectes

Auteurs de la première édition : Daniel Cormier, Yvon Morin et Gérald Chouinard
Auteurs de la mise à jour 2023 : Daniel Cormier et Stéphanie Gervais
Dernière mise à jour par les auteurs : 16 mai 2024

 

Description et comportement

La cicadelle blanche du pommier (Typhlocyba pomaria) est un ravageur secondaire en PFI. De couleur blanc crème, elle mesure de 1 à 3 mm de longueur et son corps allongé est effilé aux deux extrémités. Elle est généralement observée sur la face inférieure des feuilles.

Cet insecte hiberne au stade d’œufs sous l’écorce de jeunes branches de pommier. Le début de l’éclosion a lieu un peu avant la floraison et se termine à la chute des pétales. Les larves sont de couleur blanche ou jaunâtre et complètent cinq stades de développement. Les deux premiers stades sont petits (1 mm), n’ont pas d’ailes et ont les yeux rouges. C’est durant ces deux premiers stades que l’insecte est le plus sensible aux insecticides. Les stades larvaires 3 à 5 possèdent une ébauche d’ailes et prennent graduellement une teinte beige pâle en se développant. Les adultes mesurent environ 3 mm et apparaissent à la fin juin. Ils sont ailés, très mobiles et peu sensibles aux insecticides. Chaque femelle pond de 50 à 60 œufs sur les pétioles et les nervures inférieures des feuilles. Ces œufs donnent naissance aux larves de la deuxième génération vers la fin juillet, puis aux adultes vers la mi-août. Les femelles déposent leurs œufs sous l’écorce des jeunes branches et l’activité des adultes se poursuit jusqu’aux premiers gels de l’automne.

La cicadelle de la pomme de terre (Empoasca fabae) peut aussi être présente dans les vergers. Elle se distingue de la cicadelle blanche par sa couleur plutôt verdâtre, par ses déplacements latéraux et par l’absence de stades larvaires avant le mois de juillet.

Larve et adulte de cicadelle blanche du pommier (source : Joseph Moisan-De Serres, MAPAQ).

Cycle de vie de la cicadelle blanche du pommier (source : Jonathan Veilleux, IRDA).

Dommages

Les dommages sont causés par les adultes et les larves qui se nourrissent du contenu des cellules des feuilles (contrairement à la cicadelle de la pomme de terre qui, elle, se nourrit de la sève des pommiers).

Le feuillage infesté pâlit et une tache pâle se développe au site de chaque piqûre, ce qui donne aux feuilles une apparence mouchetée. Lors de fortes infestations, non seulement l’arbre perd de la vigueur, mais la qualité des fruits et l’aoûtement des pommiers peuvent être affectés.

dégât de cicadelle blanche

Dommages de nutrition (source : IRDA).

Par ailleurs, les excréments laissés sur les pommes au mois d’août peuvent être la cause principale de pertes, car les fruits affectés peuvent être déclassés s’ils ne sont pas bien brossés.

Lorsqu’ils sont présents en grand nombre à la récolte, les adultes peuvent aussi déranger les cueilleurs.

Estimation du risque

Plusieurs études ont démontré que les seuils d’invention sont souvent conservateurs et pourraient être ajustés à la hausse en l’absence d’autres facteurs causant du stress pour l’arbre, comme la gravité de la sécheresse et la présence d’autres ravageurs. L’âge et la vigueur de l’arbre sont également des facteurs à considérer lors de l’ajustement du seuil d’intervention en favorisant davantage ou non l’effet des dommages sur le pommier1,2,3.

La méthode de dépistage de ce ravageur est décrite au tableau-synthèse Dépistage par observation des fruits ou du feuillage de la fiche Grilles de dépistage pour les verger .

Au stade du calice

Lors de la première génération, il y a de fortes probabilités d’obtenir le seuil d’intervention dans les vergers avec un historique de dommages, si aucun traitement n’a été fait contre cet insecte.

Un traitement est recommandé lorsque le seuil d’intervention de 0,5 individu par feuille est atteint. Il vise les jeunes larves de la première génération.

L’utilisation du carbaryl (SEVIN) lors de l’éclaircissage aura un impact sur la première génération de cicadelle blanche, si la couverture est adéquate, et un insecticide supplémentaire visant la cicadelle blanche pourrait ne pas être requis. Cependant, le SEVIN est très toxique à plusieurs espèces d’acariens prédateurs et son utilisation n’est pas toujours nécessaire ou souhaitable.

En août

Il peut arriver également qu’un traitement soit nécessaire à cette période contre la deuxième génération, lorsqu’aucun traitement n’a été appliqué au stade calice, ou qu’il n’a pas été efficace. Le seuil d’intervention proposé est d’un individu par feuille, en combinaison avec au moins un des facteurs de stress suivants :

  • une quantité importante de mines (plus de une à deux mines par feuille) provoquées par la mineuse marbrée du pommier;
  • une décoloration importante du feuillage en raison de la présence d’acariens;
  • de la grêle importante qui a endommagé les feuilles;
  • des pommiers chétifs dus à la sécheresse ou à un gel.

Stratégie d’intervention

Lutte naturelle

Le parasitoïde Anagrus sp. s’attaque et tue les œufs de la cicadelle blanche du pommier, autant ceux de la première que de la deuxième génération. Cependant, tout comme la majorité des parasitoïdes, il est très sensible aux insecticides de synthèse utilisés dans le verger.

Répression

Le traitement de la première génération de larves est toujours plus efficace car mieux synchronisé avec les premiers stades larvaires. La période se situant entre les stades calice et nouaison est le meilleur moment pour intervenir.

Le carbaryl (SEVIN), qui est utilisé lors de l’éclaircissage chimique des pommes, est très efficace pour contrôler ce ravageur. S’il n’est pas utilisé, les autres insecticides efficaces sont principalement les néonicotinoïdes tels que le thiaclopride (CALYPSO/THEME) et l’acétamipride (ASSAIL/ACETA), L’abamectine (AGRI-MEK) est également efficace dans une moindre mesure.

Pour les interventions en août, certains insecticides, par exemple les néonicotinoïdes, utilisés à cette époque pour lutter contre d’autres ravageurs, contribuent à diminuer suffisamment les populations de cicadelles.

À noter que des résistances aux organophosphorés ont été notées dans certaines régions du monde.

Références

  1. Beers, E. H., Elsner, E.A & Drake, S.R. White apple leafhopper (Homoptera: Cicadellidae) effect on fruit size, quality, and return bloom of apple. J. of econ. entomo. 88(4), 973-978 (1995).
  2. Welker, R. M., Marini, R. P., & Pfeiffer, D. G. Influence of first-generation white apple leafhopper (Homoptera: Cicadellidae) and leaf-to-fruit ratio on apple fruit size and quality. J. of econ. entomo. 88(4), 959-964 (1995).
  3. Sconiers, W. B., & Eubanks, M. D. Not all droughts are created equal? The effects of stress severity on insect herbivore abundance. Arthropod-Plant Interactions. 11(1), 45-60 (2017).

 

Cette fiche est une mise à jour de la fiche originale du Guide de référence en production fruitière intégrée à l’intention des producteurs de pommes du Québec 2015. © Institut de recherche et de développement en agroenvironnement. Reproduction interdite sans autorisation.

Auteurs de la première édition : Daniel Cormier, Yvon Morin et Gérald Chouinard
Auteurs de la mise à jour 2023: Daniel Cormier et Stéphanie Gervais
Dernière mise à jour par les auteurs : 16 mai 2024

 

Voyez le carpocapse sur YouTube! La capsule vidéo de sept minutes dresse un portrait du ravageur, montre ses caractères distinctifs, identifie les conditions qui influencent son développement, et vous plonge dans l’action du dépistage et des méthodes d’intervention recommandées en production fruitière intégrée.

Description et comportement

Le carpocapse (Cydia pomonella) est non seulement un ravageur primaire en PFI, c’est présentement l’insecte ravageur numéro 1 des vergers de pommiers. En vergers commerciaux, des adultes de carpocapse peuvent être trouvés à partir de la floraison jusqu’à la fin septembre, mais l’activité la plus intense est observée entre la mi-juin et la fin juillet.

Le carpocapse complète une génération par année et certains individus auront une deuxième génération lors de saisons chaudes ou dans des régions plus chaudes. Cet insecte passe l’hiver au dernier stade larvaire dans un cocon logé sous l’écorce du tronc et c’est entre 30 et 60 cm du sol qu’on en trouve le plus grand nombre. Les larves se transforment en chrysalides entre la mi-avril et la fin mai et les premiers adultes émergent durant la floraison. En verger commercial, la majorité des adultes de première génération émergent entre la mi-juin et la mi-juillet, alors que les adultes de deuxième génération sont principalement observés en août.

Ce sont des papillons faciles à reconnaître. Ils mesurent 12 mm et sont de couleur grise et brune. Les ailes antérieures portent d’étroites lignes transversales et sont marquées à leur extrémité d’une tache brune entourée de deux raies bronzées à reflet métallique.

carpocapse de la pomme (adulte)

Adulte du carpocapse de la pomme (source : Franz Vanoosthuyse).

Quelques jours après leur émergence les adultes sont prêts à s’accoupler, ce qu’ils feront si la température est supérieure à 12 °C durant la période crépusculaire, mais particulièrement dans les premières heures après le coucher du soleil. La femelle est prête à pondre environ deux jours après l’accouplement, si la température est supérieure 14 °C durant la période crépusculaire (quelques heures avant et après le coucher du soleil). La ponte sera accentuée si la température est plus chaude (optimum autour de 25 °C) et si les conditions sont peu ou pas venteuses durant cette période.

Chaque femelle, dont la durée de vie est d’environ deux semaines, peut pondre une centaine d’œufs localisés principalement sur la face supérieure des feuilles et sur les fruits, s’ils sont présents. Ces œufs, d’environ 1 mm de diamètre, blancs et aplatis, vont éclore après une période de 9 jours (à une température moyenne de 20 °C) à 18 jours (à une température moyenne de 15 °C), soit après accumulation de 88 degrés-jours base 10 °C (DJ10).

larve émergeant d'un oeuf carpo_2016

Larve émergeant d’un œuf (source : IRDA).

Aux premiers stades larvaires, les larves sont blanches avec une tête noire. Elles prennent graduellement une couleur rose au fur et à mesure qu’elles se développent et elles atteignent 13 à 19 mm à leur plein développement, au cinquième stade. Le développement complet dans le fruit nécessite une accumulation moyenne de 320 DJ10, soit environ un mois sous des températures de saison.

Les larves se laissent ensuite tomber au sol et se dirigent vers le tronc du pommier, les branches principales ou les branches charpentières. Elles s’y tissent un cocon épais et soyeux. Une proportion de ces larves entrera en diapause alors que d’autres continueront à se développer pour former la seconde génération.

carpocapse de la pomme (larve)

Larve du carpocapse de la pomme (source : Joseph Moisan-De Serres, MAPAQ).

La seconde génération d’adultes émerge des chrysalides en août et en septembre. Lorsque les interventions contre la première génération ont été efficaces, les niveaux de population de cette deuxième génération sont généralement moins importants. Toutefois, lors de longues saisons chaudes, la proportion d’adultes de deuxième génération est souvent plus importante. De plus, il a été observé qu’une seconde génération plus élevée serait liée à une apparition plus hâtive des dégâts en saison.

Les larves de deuxième génération se nourrissent de pommes jusqu’à ce qu’elles atteignent leur dernier stade, soit entre la fin août et le mois d’octobre. Elles quittent alors les fruits pour se cacher sous l’écorce des pommiers et s’entourer d’un cocon pour passer l’hiver. Au printemps suivant, ces larves deviennent des chrysalides, puis des adultes, qui émergeront à partir de la floraison.

Cycle de vie du carpocapse de la pomme (source : Jonathan Veilleux, IRDA).

Dommages

Ce sont les larves qui endommagent les pommes et les poires en se nourrissant de la chair du fruit, creusant des tunnels souvent jusqu’au cœur. Les points d’entrée des jeunes chenilles à la surface du fruit sont marqués par des amas d’excréments secs brun-rougeâtres caractéristiques, semblables à de la sciure de bois. Parfois confondu avec le dégât secondaire de l’hoplocampe qui apparaît en juin, le dégât du carpocapse apparaît plus tard en juillet.

 

Dégât causé par une jeune larve; généralement présence d’excrément sec (source : IRDA).

Dégât causé par une larve âgée; présence d’excrément sec (source : Audrey Charbonneau, IRDA et Gaëlle Charpentier, Agropomme).

Estimation du risque

Historique de dommages

L’historique de dommages est une donnée essentielle pour estimer le risque, pour deux raisons :

  • Premièrement, il n’existe actuellement pas de consensus parfait au Québec sur les seuils d’intervention à utiliser.
  • Deuxièmement, les seuils sont basés sur la présence de larves, d’adultes ou de dégâts, et ne permettent pas d’intervenir efficacement contre les œufs.

Si pour quelque raison vous ne pouvez vérifier l’historique de dommages du carpocapse dans votre verger, vous pouvez l’estimer à partir de la situation qui prévaut dans les vergers de votre entourage immédiat, ou de votre région.

Seuils d’intervention basés sur les captures d’adultes dans les pièges à phéromones :

La méthode générale de dépistage de ce ravageur est décrite au tableau-synthèse Dépistage par piège à phéromone de la fiche Grilles de dépistage pour les verger . La méthode et le seuil d’intervention associé différeront toutefois si un programme de confusion sexuelle est en place contre cet insecte dans le verger, tel que décrit ci-après. Pour en savoir plus sur la confusion sexuelle, voir plus bas à la section « Stratégies d’intervention ».

Vergers n’utilisant pas la confusion sexuelle : Le piège Multi-Pher 1 appâté de la phéromone standard Trécé est utilisé pour dépister le carpocapse de la pomme. Les pièges devront être installés dans les vergers conformément aux bonnes pratiques de PFI (voir la fiche sur les Méthodes de dépistage recommandées en PFI)  et relevés hebdomadairement de la floraison jusqu’à la fin août. Pour les vergers avec antécédents de dégâts, placez de 1 à 3 pièges, ou paires de pièges, par section de 12 ha de verger. Si des paires sont utilisées, considérez uniquement les captures des 3 pièges ayant capturé le plus d’adultes. Pour les autres vergers, utilisez un piège par verger. Des seuils d’intervention ont été déterminés pour chacune des générations de carpocapses. À noter qu’il n’existe pas de consensus parfait sur ces seuils pour le carpocapse. Les seuils d’intervention sont les suivants :

  • Si les captures de première génération (mi-mai à mi-juillet) dépassent 10 adultes par piège par semaine pendant deux semaines consécutives, le risque est accru.
  • Si les captures de deuxième génération (début août à fin septembre) dépassent 15 à 20 adultes par piège pour un site avec historique de dommages, et 25 à 30 captures par piège pour un verger sans historique de dommages, par semaine pendant deux semaines consécutives, le risque est accru.

Vergers sous confusion sexuelle : Les pièges Multi-Pher 1 et la phéromone standard Trécé, tels qu’utilisés habituellement pour dépister le carpocapse de la pomme (voir méthode décrite ci-haut), peuvent servir à évaluer l’efficacité de la lutte par confusion sexuelle dans le verger. Toutefois, pour estimer l’activité des carpocapses dans les vergers sous confusion sexuelle, on utilise plutôt les pièges Delta et un second type d’appât (Pherocon® CM-DA COMBO™). Cet appât consiste en un mélange d’une concentration élevée de la phéromone sexuelle du carpocapse et d’un ester de poires et cette combinaison attire à la fois les mâles et les femelles. Ces pièges sont plus efficaces que les pièges Multi-Pher pour la capture de papillons dans un verger sous confusion sexuelle. Il est préférable d’installer les pièges Delta dans les zones problématiques ou en bordure (5e ou 6e rangée). À l’aide d’une perche, on les installe dans le tiers supérieur de l’arbre mais plus bas que les diffuseurs à phéromone et, si possible, dans un arbre qui ne contient pas de diffuseur. Placez les pièges de manière à éviter l’obstruction à l’entrée des carpocapses par des branches ou des feuilles. Un seuil économique de 4 à 6 captures par piège par semaine est considéré lorsqu’on utilise le piège Delta appâté. Il est toutefois opportun de ne pas baser la décision de traiter ou non uniquement sur l’atteinte du seuil de captures. En effet, dans certaines parcelles, des dégâts sur fruits ont déjà été vus alors qu’aucune capture n’avait été enregistrée. À l’inverse, des captures peuvent être enregistrées sans qu’aucun dommage ne soit observé sur les fruits. L’utilisation du seuil d’intervention basé sur les captures doit être appuyé par l’observation des dégâts sur fruits (voir la section plus bas). En fait, le dépistage des dégâts devrait être la principale méthode de suivi de l’efficacité de la confusion sexuelle et le piégeage peut venir appuyer ce dépistage.

Seuils d’intervention basés sur les dégâts sur fruits :

La méthode générale de dépistage de ce ravageur est décrite au tableau-synthèse Dépistage par observation visuelle des fruits de la fiche Grilles de dépistage pour les verger . Le dépistage et le seuil d’intervention associé différeront toutefois si un programme de confusion sexuelle est en place contre cet insecte dans le verger, tel que décrit ci-après. Pour en savoir plus sur la confusion sexuelle, voir plus bas à la section « Stratégies d’intervention ».

Vergers n’utilisant pas la confusion sexuelle : L’observation des fruits doit débuter à la mi-juin et se poursuivre jusqu’à la récolte. Observez hebdomadairement 100 fruits par bloc (10 par arbre) en notant ceux qui portent des marques de carpocapse. Il est toutefois déconseillé d’attendre des dégâts sur fruit avant de penser à intervenir. La stratégie dépendra de l’historique des dégâts et des captures dans les pièges à phéromone. Le dépistage des dégâts servira à valider l’efficacité de votre stratégie : les seuils varieront de 0,1 à 1 % selon vos objectifs personnels.

Vergers sous confusion sexuelle : L’observation des fruits devrait être la méthode principale de dépistage car dans les vergers sous confusion sexuelle, les accouplements et les pontes sont retardés comparativement aux vergers qui ne sont pas sous confusion sexuelle. Ainsi, les dégâts sur fruits apparaîtront plus tard dans les vergers sous confusion sexuelle comparativement aux vergers qui n’utilisent pas cette méthode de lutte. Seul le dépistage des fruits vous indiquera le début et l’intensité des éclosions et le moment d’intervenir. L’observation des dommages sur fruits doit être réalisée hebdomadairement pour déterminer la nécessité d’assister la lutte par confusion sexuelle avec une ou des applications d’insecticides. Examinez au minimum 200 fruits par secteur ainsi que dans les zones à risque et la bordure. Inspectez hebdomadairement les fruits et plus attentivement à partir de l’émergence des premières larves (mi-juin). On recommande une inspection d’un minimum de 1 000 fruits par verger. Le seuil d’intervention est de 0,5% de pommes fraîchement endommagées (1 pomme sur 200). Si le seuil est atteint uniquement en bordure du verger, un traitement de la bordure peut être envisagé. De même, des traitements localisés peuvent aussi être envisagés uniquement aux endroits à forte infestation.

Stratégie d’intervention

Prévention

Semblable aux autres ravageurs, par contre à un plus haut niveau d’importance dans le cas du carpocapse, la première étape de prévention consiste à réduire les populations au sein du verger (par exemple, en ramassant les fruits affectés ou en utilisant des bandes-pièges pour récupérer une partie des chenilles hibernantes sur les troncs) et à éliminer les foyers d’infestation à proximité du verger, particulièrement les pommiers abandonnés et les arbres de la famille des Rosacées (ex. : pommetiers et cerisiers sauvages, aubépines, etc). S’il est possible pour le carpocapse de se développer autour du verger, aucune stratégie de lutte ne sera suffisamment efficace pour prévenir les dégâts de deuxième génération. Et si vous ne voulez pas retrouver des larves vivantes de carpocapse dans vos fruits à la récolte, il est essentiel de bien lutter contre la première génération! La confusion sexuelle est la méthode de lutte préventive à privilégier après avoir utilisé les méthodes précitées.

Confusion sexuelle

Depuis plusieurs années, de plus en plus de pomiculteurs québécois se basent sur la confusion sexuelle pour lutter contre le carpocapse de la pomme. En 2022 plus de 2 292 ha de verger étaient sous confusion sexuelle contre le carpocapse au Québec. Sa popularité provient des bons résultats enregistrés jusqu’à ce jour dans les vergers et de l’aide financière octroyée par le programme Prime-Vert du MAPAQ. La confusion sexuelle est une méthode de lutte préventive car elle réduit les accouplements résultant en une diminution des pontes et des dégâts sur fruits. Cette méthode lutte contre le carpocapse dès l’installation des diffuseurs dans le verger et jusqu’à la fin de la saison, beau temps, mauvais temps. Une seule pose par année, faite avant la floraison, couvrira toute la saison. Ce moyen de lutte permet d’éliminer le recours aux insecticides lorsque les densités de population de carpocapses sont faibles et de réduire le nombre d’applications lorsque les densités de population sont modérées ou élevées. Il offre le double avantage de protéger les espèces utiles et d’être plus durable, puisque les carpocapses peuvent difficilement développer de la résistance à ce produit.

Diffuseur à phéromone pour lutter contre le carpocapse de la pomme (source : IRDA).

La méthode de la confusion sexuelle contre le carpocapse de la pomme est décrite en détail dans 4 fiches synthèses, complémentaires à la présente fiche: « Principes de base et aide financière disponible », « Calcul du patron d’installation des diffuseurs », « Installation des diffuseurs (ISOMATE®-CM/OFM TT) » et « Observation hebdomadaire et traitement insecticide ». Une cinquième fiche explique Comment fabriquer soi-même les outils nécessaires à la pose des diffuseurs et des pièges Delta ». Il est essentiel de lire ces fiches pour quiconque désire utiliser la méthode de la confusion sexuelle contre le carpocapse de la pomme.

Les recommandations suivantes sont importantes pour réussir à bien « confondre » le carpocapse :

  • Sauf en cas de populations faibles ou moyennes, il est recommandé de conserver son programme habituel de traitements contre ce ravageur lors de la première année sous confusion sexuelle. Durant les années subséquentes, le nombre d’applications pourra être abaissé en fonction des dégâts sur fruits observés ou non durant la saison.
  • La parcelle de pommiers sous confusion doit avoir une forme plutôt carrée avec une superficie minimum de 3 ha, des pommiers de gabarit semblable n’excédant pas 4 m de hauteur et très peu d’arbres manquants.
  • Plus la superficie traitée sous confusion sexuelle est importante, meilleurs seront les résultats. Une approche favorisant le regroupement de producteurs partageant des vergers contigus est donc à privilégier. D’excellents résultats ont été obtenus dans plusieurs régions du Québec pour les producteurs qui ont initié de tels regroupements.
  • Le verger sous confusion sexuelle doit être à une distance de plus de 100 m de pommiers non traités.
  • Les diffuseurs doivent être installés à chaque année dans le tiers supérieur des pommiers, avant le début de vol des papillons, soit avant la floraison, à raison de 500 diffuseurs à l’hectare pour ceux de type ISOMATE CM/OFM-TT.Lorsque les populations deviennent faibles et que peu de dégâts sont observés sur les fruits, une diminution du nombre de diffuseurs à l’hectare peut être envisagée.
  • Les diffuseurs doivent être répartis uniformément dans le verger en prenant soin de doubler la quantité sur les pommiers périphériques du verger et dans les zones à fortes infestations.
  • Un accompagnement professionnel est souhaitable durant les premières années.

Répression

Les insecticides tels que l’acétamipride (ASSAIL/ACETA) et le phosmet (IMIDAN) recommandés au stade calice et/ou nouaison contre d’autres ravageurs ont une efficacité sur le carpocapse et permettent de retarder le premier traitement. Un tel insecticide appliqué lors d’une soirée chaude peut réduire la population d’adultes de carpocapse et laisser des résidus qui tueront les premiers œufs pondus ou les premières larves qui émergeront, ce qui les empêchera de pénétrer le fruit.

La date d’application des traitements spécifiques contre le carpocapse dépendra des facteurs climatiques (température, pluie, vent, etc.) et du mode d’action de l’insecticide utilisé, mais aussi de l’historique de dommages et du marché visé pour votre production.

La lutte contre le carpocapse basée exclusivement sur les insecticides est difficile car il y a beaucoup de décalage entre l’apparition des premières et des dernières larves. Ainsi, lorsque la population est élevée, des applications répétées sont nécessaires car un seul traitement ne peut en atteindre un nombre suffisant.

Les insecticides recommandés en PFI pour lutter contre cet insecte visent les œufs (ovicides) et/ou les larves (larvicides).

  • Les ovicides suivants sont recommandés pour application avant la ponte : novaluron (RIMON) et méthoxyfénozide (INTREPID).
  • Les ovicides suivants sont recommandés pour application après la ponte : acétamipride (ASSAIL/ACETA).
  • Les larvicides suivants sont recommandés pour application tout juste après l’éclosion des œufs : chlorantraniliprole (ALTACOR MAX), spinétoram (DELEGATE), acétamipride (ASSAIL/ACETA), méthoxyfénozide (INTREPID) et cyantraniliprole (EXIREL).

Les organophosphorés comme le phosmet (IMIDAN) ont été utilisés contre les larves pendant plusieurs décennies mais des études réalisées récemment au Québec ont démontré que les populations de carpocapses sont de plus en plus résistantes à cette catégorie d’insecticides. Pour ces populations, une résistance peut aussi être observée avec le méthoxyfénozide (INTREPID) car de la résistance croisée a déjà été observée. Ces insecticides pourront être utilisés uniquement sur recommandation de votre conseiller.

Dans tous les cas, l’important est d’intervenir avant que la larve ne pénètre dans le fruit car, pour être efficaces, ces produits doivent entrer en contact (par contact direct ou par ingestion) avec le carpocapse (œufs ou larves). Pour maximiser la probabilité de contact, il est essentiel d’avoir une bonne couverture lors de l’application et ceci est particulièrement vrai pour les œufs, qui ne se déplacent pas! Pour obtenir une bonne couverture, il faut que les arbres soient bien taillés de manière à favoriser la pénétration de la bouillie et il est préférable de ralentir la vitesse lors de l’application (1000 L/ha sont nécessaires pour un verger de pommiers standards). Le tableau ci-bas montre quelques caractéristiques des insecticides recommandés en PFI contre le carpocapse.

PRODUIT EFFET SUR ŒUFS EFFET SUR LARVES1
APPLICATION AVANT LA PONTE APPLICATION APRÈS LA PONTE
RIMON ++++ +
INTREPID +++ + +++
ALTACOR MAX + + ++++
ASSAIL/ACETA + +++ ++
DELEGATE ++++
IMIDAN +++
EXIREL ++++

1 L’efficacité des larvicides sera augmentée s’ils sont appliqués pendant la période d’éclosion des œufs
– = aucune efficacité
+ = faible efficacité
++ = efficacité moyenne
+++ = bonne efficacité
++++ = excellente efficacité

Moment du traitement

Pour permettre de mieux synchroniser les interventions, plusieurs modèles de prédiction du comportement et de l’activité du carpocapse ont été développés à travers le monde. Ces modèles basent leurs calculs principalement sur les températures enregistrées dans le verger. Aucun modèle ne peut toutefois prédire parfaitement le comportement du carpocapse dans votre verger! Les modèles de CIPRA (gratuit) et d’Agropomme (payant) basés sur des données québécoises sont les plus représentatifs de la situation dans nos vergers. Cependant, les modèles sont moins représentatifs dans les vergers sous confusion sexuelle car les accouplements et les pontes sont retardés et n’obéissent plus aussi bien aux calculs des températures.

Voici quelques approches suggérées en fonction de l’historique de dommages et du marché visé pour votre production :

Verger commercial avec un historique de dommage élevé (> 3 %) : 

  • Vergers n’utilisant pas la confusion sexuelle: Normalement trois traitements seront nécessaires pour bien réprimer la première génération :
    • La première application peut être un ovicide (RIMON) appliqué avantla ponte, habituellement vers la mi-juin (plus précisément estimé à 100 DJ10  après les premières captures ou encore 300 DJ10 après le 1er mars), suivie d’un larvicide (ALTACOR MAX, EXIREL ou DELEGATE), environ 2 ½ semaines plus tard (500 DJ10).
    • Une autre approche consiste à appliquer un ovicide-larvicide surles œufs (INTREPID ou ASSAIL/ACETA) après la mi-juin (350 à 400 DJ10), suivi d’un larvicide (ALTACOR MAX ou DELEGATE), environ deux semaines plus tard (500 DJ10 pour l’ALTACOR MAX ou EXIREL ; 550-600 DJ10 pour le DELEGATE).
    • Le dernier traitement (ASSAIL/ACETA ou IMIDAN), appliqué entre deux et trois semaines plus tard, est efficace également contre la mouche de la pomme, qui est souvent présente à cette période. Les néonicotinoïdes (ASSAIL/ACETA) sont toutefois particulièrement toxiques pour les phytoséiides, des prédateurs de tétranyques, souvent présents en fin de saison.
  • Pour les vergers débutant la confusion sexuelle avec un historique de dommage élevé, nous recommandons de maintenir le programme habituel de traitements contre le carpocapse afin d’abaisser rapidement les populations à un faible niveau. Utilisez alors les degrés-jours cumulés lors des interventions des années précédentes pour cibler vos traitements pendant la première année sous confusion sexuelle. À partir de la deuxième année consécutive sous confusion sexuelle, la décision de traiter ou non reposera sur l’observation hebdomadaire des dommages aux fruits, appuyée ou non par les données de captures enregistrées dans les pièges Delta (voir les seuils décrits plus haut à la section « Estimation du risque »).

Verger commercial avec un historique de dommage faible ou modéré :

  • Pour les vergers n’utilisant pas la confusion sexuelle,généralement, une seule application d’un larvicide (vers le début juillet à 500 DJ10) est recommandée mais si le dépistage indique une problématique, on pourra recourir à un second traitement qui pourra également lutter contre la mouche de la pomme (ASSAIL/ACETA, IMIDAN).
  • Pour les vergers sous confusion sexuelle, il est possible qu’aucun traitement insecticide ne soit nécessaire dès la première année de la lutte par confusion sexuelle et les années suivantes. Cependant, il est très important d’observer hebdomadairement les dommages aux fruits pour décider de la nécessité de traiter ou non. Il est à noter que lorsque les populations de carpocapse de la pomme sont faibles ou modérées, la méthode de lutte par confusion sexuelle peut réprimer seule ce ravageur sans l’assistance d’insecticides.

Verger commercial sans historique de dommage :

Aucun traitement, sauf si les captures de carpocapse dépassent le seuil ou que la présence de dégâts de carpocapse est détectée durant la saison.

Verger pour la transformation avec un historique de dommage élevé :

Si vous êtes dans ce cas et que votre verger est dans une région pomicole, il constitue une nuisance agricole pour vos voisins pomiculteurs. Au moins deux traitements sont alors recommandés pour lutter contre la première génération. Normalement un ovicide suivi d’un larvicide offre une suppression suffisante, mais l’option de deux larvicides appliqués un peu plus tard est également valable. Des traitements additionnels peuvent être nécessaires en fonction des captures d’adultes et du dépistage des dégâts. Il pourrait aussi être judicieux d’envisager le recours à la méthode de confusion sexuelle qui abaissera le niveau de population des adultes et des dommages.

Verger pour la transformation avec un historique de dommage faible ou modéré :

Aucun traitement, sauf si les captures d’adultes dépassent le seuil ou que la présence de dégâts de carpocapse est détectée. Dans ce type de vergers, le seuil de captures d’adultes peut aussi être augmenté. Le recours à la méthode par confusion sexuelle peut également être une alternative à envisager.

 

 

Cette fiche est une mise à jour de la fiche originale du Guide de référence en production fruitière intégrée à l’intention des producteurs de pommes du Québec 2015. © Institut de recherche et de développement en agroenvironnement. Reproduction interdite sans autorisation.

Auteurs de la première édition : Daniel Cormier, Yvon Morin et Gérald Chouinard
Auteurs de la mise à jour 2023 : Daniel Cormier et Stéphanie Gervais
Dernière mise à jour par les auteurs : 16 mai 2024

 

Cet ennemi du pommier est réglementé en vertu de la Loi sur la protection sanitaire des cultures (voir la fiche sur Le « droit de produire » et la Loi) et les mesures nécessaires doivent être prises pour éviter la propagation aux cultures avoisinantes. La mouche de la pomme est aussi réglementéee pour les exportations en vertu des Exigences de certification pour les exportations de pommes vers l’Union européenne et le Royaume-Uni. Les producteurs enregistrés sont tenus de mettre en œuvre un programme obligatoire de surveillance et de contrôle de ce ravageur tout au long de la saison de croissance.

Voyez la mouche de la pomme sur Youtube! La capsule vidéo de 5 minutes dresse un portrait du ravageur, montre ses caractères distinctifs, identifie les conditions qui influencent son développement, et vous plonge dans l’action du dépistage et des méthodes d’intervention recommandées en production fruitière intégrée.

Description et comportement

La mouche de la pomme (Rhagoletis pomonella) est un ravageur primaire en PFI, le second ravageur en importance en été après le carpocapse. Ce ravageur est en augmentation ces dernières années dans les vergers québécois. Plusieurs hypothèses tentent d’expliquer cette tendance, tel l’abandon partiel de l’utilisation des organophosphorés contre le carpocapse.

La mouche de la pomme est plus petite (5 à 6 mm) que la mouche domestique. Son corps est noir et sa tête ainsi que ses pattes sont jaunes. Un point blanc distinctif est présent sur son dos, à la pointe inférieure du thorax.

La femelle est généralement plus grosse que le mâle et possède quatre lignes blanches transversales sur l’abdomen, tandis que le mâle en a trois. Les ailes des deux sexes portent des bandes noires en forme de « F » inversé, caractéristique à l’espèce.

Adulte de la mouche de la pomme (source : Joseph Moisan-De Serres, MAPAQ).

Deux autres mouches très semblables  à la mouche de la pomme, mais non nuisibles, peuvent être observées en verger : la trypète noire des cerises (Rhagoletis fausta) et la trypète des cerises (Rhagoletis cingulata). Il est possible de les différencier grâce à leurs motifs sur les ailes (figure ci-dessous). Des photographies de ces espèces se trouvent dans le Guide d’identification des ravageurs du pommier et de leurs ennemis naturels.

Espèces de mouches semblables à Rhagoletis pomonella (source : Franz Vanoosthuyse).

Une troisième espèce, la mouche du bleuet (Rhagoletis mendax) est presque identique à la mouche de la pomme. Toutefois, elle n’est pas habituellement observée en verger mais pourrait l’être si des bleuets se trouvent à proximité. Seule la couleur de la face antérieure du fémur est différente entre les deux espèces : elle est entièrement jaune chez la mouche du bleuet et brune chez la mouche de la pomme.

Les premiers mâles émergent du sol vers la fin juin et le début juillet. Les femelles émergent quelques jours plus tard et commencent à pondre lorsqu’elles deviennent matures, soit cinq à dix jours après leur sortie du sol.

Les œufs, à peine visibles à l’œil nu, sont fusiformes et de couleur crème. Ils sont insérés un à la fois sous la pelure du fruit, en juillet et août. Les femelles sont attirées par la forme ronde et l’odeur dégagée par le fruit mûr. Chaque femelle peut pondre jusqu’à 300 œufs en 30 jours. Les œufs éclosent quelques jours après la ponte.

Les asticots blancs, parfois jaunâtres, sont dépourvus de pattes et d’yeux. Ils pénètrent la pomme en se nourrissant de la chair, jusqu’à ce qu’ils atteignent 7 à 8 mm de long. Ils quittent alors le fruit et s’enfoncent dans le sol, à une profondeur de 3 à 8 mm pour y passer l’hiver sous forme de pupe. L’émergence des adultes est reliée à une bonne humidité du sol. Une partie des adultes émergent de ces pupes l’été suivant, les autres restent dormantes de deux à cinq ans avant qu’un adulte en émerge. Les adultes vivent en moyenne 3 à 4 semaines, parfois plus.  Il n’y a qu’une génération par année.

Larve et pupes de la mouche de la pomme (source : Joseph Moisan-De Serres, MAPAQ et IRDA).

Cycle de vie de la mouche de la pomme (source : Jonathan Veilleux, IRDA).

Dommages

Le premier dommage est causé par l’introduction de l’œuf dans la pomme, qui provoque l’apparition subséquente d’un petit point rougeâtre sur la pelure, parfois accompagné d’un dépôt blanc. Les piqûres de ponte sont de la grosseur d’une aiguille et peuvent parfois passer inaperçues. Le deuxième dommage est fait par l’asticot qui se nourrit de la chair de la pomme en y creusant des galeries à partir de la surface du fruit. Les galeries deviennent plus larges et plus visibles à mesure que la larve se développe.

Dommage de ponte de la mouche de la pomme (source : IRDA).

Dommages causés par les larves de mouche de la pomme (source : IRDA).

Estimation du risque

La méthode de dépistage de ce ravageur, à l’aide de sphères rouges engluées, est décrite au tableau-synthèse Dépistage par pièges visuels de la fiche Grilles de dépistage pour les verger .

Pour que le seuil soit valide, les sphères ne doivent pas être appâtées avec les produits attractifs vendus à cette fin dans le commerce. La sphère rouge, qui imite le fruit, attire les adultes prêts pour l’accouplement et les femelles prêtes à pondre.

Ne pas tenir compte des mouches capturées pendant les 7 à 10 jours qui suivent un traitement, à moins que de fortes pluies (plus de 25 mm) surviennent après l’application.

Le seuil d’intervention est abaissé lorsque les pommes sont destinées à l’exportation selon les exigences de l’ACIA. Pour plus d’informations, voir la fiche Grilles de dépistage pour les vergers.

sphère rouge engluée (piège)

Sphère rouge engluée (source : Yvon Morin).

Stratégie d’intervention

Prévention

Pour éviter les réinfestations répétées, coupez tous les pommiers abandonnés de même que les arbres de la famille des Rosacées (ex. : pommetiers, aubépines et cerisiers sauvages) autour du verger, dans un rayon de 100 m.

Ramassez régulièrement les fruits affectés afin d’éviter que les asticots ne complètent leur cycle dans le verger (au moins une fois par semaine pour la pomme d’automne).

Répression

La mouche de la pomme est très sensible aux insecticides et si un organophosphoré (IMIDAN) est utilisé en juillet et/ou en août contre le carpocapse, elle sera bien contrôlée. Cependant, l’utilisation de l’IMIDAN comporte plusieurs restrictions tels que l’interdiction de faire l’éclaircissage manuel si la parcelle a reçu une application de ce produit, de même que de longs délais de réentrée et de récolte à respecter. D’autres produits moins restrictifs que l’IMIDAN peuvent être utilisés contre la mouche de la pomme, dont EXIREL et ASSAIL/ACETA qui ont aussi une bonne efficacité, quoique moindre que celle des organophosphorés.

Une approche à privilégier autant en régie PFI qu’en régie biologique est l’attracticide GF-120. Cette méthode de lutte à moindre risque pour l’environnement et pour la santé donne de bons résultats avec peu de restrictions. Le produit est cependant très sensible au délavage et doit être appliqué régulièrement, ce qui peut en faire un choix plus dispendieux, mais plus écologique.

Pour de plus amples informations sur la méthode de lutte GF-120 consultez :

 

 

Cette fiche est une mise à jour de la fiche originale du Guide de référence en production fruitière intégrée à l’intention des producteurs de pommes du Québec 2015. © Institut de recherche et de développement en agroenvironnement. Reproduction interdite sans autorisation.

Auteurs de la première édition : Daniel Cormier, Yvon Morin et Gérald Chouinard
Auteurs de la mise à jour 2023 : Daniel Cormier et Stéphanie Gervais
Dernière mise à jour par les auteurs : 16 mai 2024

 

Le puceron lanigère est réglementé en vertu de la Loi sur la protection sanitaire des cultures (voir la fiche sur Le « droit de produire » et la Loi) et les mesures nécessaires doivent être prises pour éviter la propagation aux cultures avoisinantes.

Description et comportement

Les pucerons sont des insectes piqueurs-suceurs qui se nourrissent de la sève des pommiers. Ils ont un petit corps mou en forme de poire (3 à 4 mm) et se distinguent des larves d’autres insectes de la même couleur par les deux cornicules qu’ils portent à l’arrière du corps. Ils se multiplient très rapidement et complètent plusieurs générations par année. Ils se retrouvent principalement sous les feuilles et au bout des pousses en croissance, en groupes composés souvent d’innombrables individus (colonies).

Généralement en PFI il n’y a pas lieu de lutter contre leurs populations car de nombreux ennemis naturels s’occupent de maintenir leurs populations en échec. Des traitements peuvent cependant être nécessaires lorsque les populations explosent suite à l’utilisation d’insecticides à large spectre en période postflorale.

Il existe quatre espèces de pucerons dans les vergers : le puceron vert du pommier, le puceron de la spirée, le puceron rose et le puceron lanigère.

Puceron vert

Il est difficile de distinguer le puceron vert du pommier (Aphis pomi) du puceron de la spirée (Aphis spiraecola). Les deux sont communément appelés « pucerons verts » (bien qu’occasionnellement les deux peuvent être jaunes!). L’adulte est généralement vert olive avec les pattes et les cornicules brun-noir. Les formes ailées ont la tête et le thorax noirs. Il s’agit de ravageurs secondaires en PFI.

pucerons verts

Pucerons verts (source : Franz Vanoosthuyse, IRDA).

Pucerons verts, dont un individu ailé (source : Joseph Moisan-De Serres, MAPAQ).

Il ne faut pas confondre ces pucerons avec les pucerons des graminées (Rhopalosiphum fitchii) (voir ci-après) qu’on observe parfois sur les bourgeons au débourrement des pommiers. Ces derniers migrent sur des graminées lors de l’épiaison (vers le stade calice du pommier) et ne sont pas nuisibles dans la très grande majorité des cas.

Les pucerons verts hibernent sous le stade d’œufs (0,5 mm) ovales, noirs et luisants à la base des bourgeons, des gourmands ou des cicatrices foliaires des pousses terminales. Généralement ces œufs éclosent à partir du débourrement avancé. Les larves, qui ont l’apparence d’adultes miniatures, sont vert foncé, mesurent 1,5 à 2 mm et se nourrissent de la sève des feuilles. Elles complètent quatre stades et deviennent adultes environ deux semaines plus tard. Tous ces adultes sont des femelles! Il n’y a donc ni accouplement ni ponte d’œuf, mais de 50 à 100 larves naissent de chaque femelle par « parthénogénèse » (reproduction asexuée). Les larves deviennent majoritairement des femelles adultes aptères (sans ailes) en quelques jours. Les formes ailées, responsables de la dispersion, sont plus abondantes en juin.

Habituellement, il est possible d’apercevoir les colonies dès le mois de juin sur les jeunes pousses et les gourmands. Les populations sont généralement à leur maximum entre la fin juin et la mi-juillet. Pendant les journées chaudes où les températures avoisinent les 25-30°C, les générations peuvent se succéder aux deux semaines. Les pucerons ailés se dispersent alors partout dans le verger pour former de nouvelles colonies. C’est seulement à l’automne qu’apparaissent des pucerons mâles. Ils s’accoupleront aux femelles, lesquelles pondront les œufs qui hiberneront sur les pommiers.

Cycle de vie du puceron vert du pommier et du puceron de la spirée (source : Jonathan Veilleux, IRDA).

Puceron lanigère

Le puceron lanigère (Eriosoma lanigerum) est un ravageur secondaire en PFI. Il a comme particularité de s’entourer de sécrétions blanches floconneuses ou laineuses. Sous cette couche, sa couleur varie du rouge brun au pourpre. Lorsqu’il est écrasé, son corps mou libère un pigment caractéristique rouge sombre qui tache la peau et les vêtements.

Pucerons lanigères (source : Franz Vanoosthuyse et Joseph Moisan-De Serres, MAPAQ).

Le puceron lanigère se développe sur deux plantes-hôtes : l’orme et le pommier. Sur le pommier, il passe l’hiver sous forme d’adulte ou de larve sur les racines et la base du tronc. C’est au calice que les pucerons lanigères s’établissent sur les parties aériennes du pommier, d’abord sur le tronc ou sur les cicatrices des branches charpentières. À partir de la mi-juin, ils migrent vers les zones périphériques et on observe alors des colonies aussi sur les branches secondaires. La reproduction se poursuit tout l’été et, si la saison est favorable, les populations peuvent augmenter rapidement. On le retrouve notamment sur les chancres, les cicatrices de taille, à l’aisselle des feuilles, sur les pousses annuelles, dans les replis de l’écorce et occasionnellement aux extrémités du fruit.

Ce ravageur est généralement contrôlé par le parasitoïde Aphelinus mali. Le perce-oreille est aussi un excellent prédateur de pucerons lanigères.

À la fin de l’été, une partie des femelles migrent vers les racines, pour ensuite hiberner à cet endroit. Si des ormes sont à proximité, certaines formes ailées vont quitter le pommier pour se diriger vers cet hôte et donner naissance à des mâles et femelles sans ailes pour permettre la reproduction sexuée. Une autre espèce, E. herioti, ayant comme hôte l’orme, peut aussi se développer sur le pommier.

Cycle de vie du puceron lanigère (source : Jonathan Veilleux, IRDA).

Puceron rose du pommier

Le puceron rose (Dysaphis plantaginea) est un ravageur secondaire en PFI. Il est de couleur pourpre,mesure (2,5 mm, apparaît sur les bourgeons au stade débourrement avancé et se développe en colonies sur le pommier jusqu’en juillet. Il se retrouve principalement sur les pommiers en bordure des boisés et sur des cultivars tels que Cortland, ou encore dans les pommiers qui n’ont pas reçu de traitement préfloral avec un pyrèthre de synthèse. Il se développe surtout sur le plantain en fin d’été, mais revient pondre ses œufs sur le pommier à l’automne. Cet insecte est présent de façon sporadique, lors de printemps frais et pluvieux.

Pucerons roses du pommier (gauche) et pucerons roses du pommier ailés (droite)(source : IRDA et Yvon Morin).

Le puceron rose (Dysaphis plantaginea) est un ravageur secondaire en PFI. Il est de couleur pourpre (2,5 mm), apparaît sur les bourgeons au stade débourrement avancé et se développe en colonies sur le pommier jusqu’en juillet. Il se retrouve principalement sur les pommiers en bordure des boisés et sur des cultivars tels que Cortland, ou encore dans les pommiers qui n’ont pas reçu de traitement préfloral avec un pyrèthre de synthèse. Il se développe surtout sur le plantain en fin d’été, mais revient pondre ses œufs sur le pommier à l’automne. Cet insecte est présent de façon sporadique, lors de printemps frais et pluvieux.

Puceron des graminées

Le puceron des graminées (Rhopalosiphum fitchii) est présent très tôt en verger. Les œufs pondus sur le pommier éclosent au stade débourrement et les jeunes pucerons se nourrissent à même les bourgeons. Les populations sont rarement assez abondantes à cette époque pour nécessiter des traitements. Les jeunes larves nouvellement écloses sont de couleur vert foncé puis deviennent plus pâles. Les stades matures portent trois bandes vert foncé sur le dos. Au stade calice apparaissent les formes ailées, qui migrent sur les plantes herbacées. Il ne faut pas le confondre avec le puceron vert du pommier, dont la taille est semblable mais qui est uniformément vert et qui apparaît un peu plus tard. Les bourgeons peuvent supporter de fortes populations sans qu’il y ait de pertes économiques. Les bourgeons ou les pousses sévèrement affectés peuvent prendre une apparence rabougrie.

Individus aptères et ailés de pucerons des graminées et colonies présentes sur les bourgeons au débourrement (source : MAPAQ et Francine Pelletier).

Dommages

Lorsque les populations de pucerons sont importantes, du miellat sécrété par les pucerons tombe sur les pommes. Si des conditions humides s’ensuivent, un champignon noir, nommé la fumagine, se nourrit du miellat. C’est ce champignon qui affecte la récolte, car il est très difficile de nettoyer les pommes affectées.

La croissance des jeunes pommiers affectés par les pucerons est ralentie et les rameaux fortement infestés sont plus sensibles au gel hivernal.

Croissance de fumagine sur le feuillage en présence fortes populations de pucerons (source : Francine Pelletier).

Pucerons verts

Les pucerons verts colonisent surtout les pousses en pleine croissance et le feuillage tendre de celles-ci. Si les populations sont fortes, elles peuvent provoquer l’enroulement des jeunes feuilles et s’attaquer aux feuilles des bourgeons à fruits. Les pucerons peuvent aussi propager des maladies (virus, phytoplasmes) et contribuer à la dissémination du feu bactérien.

Puceron lanigère

Le puceron lanigère s’attaque aux parties ligneuses de l’arbre. Il provoque la formation de nodules sur les racines et les pousses sur lesquelles il se nourrit. Ces nodules sont des portes d’entrée idéales pour les chancres et d’autres maladies et entravent la circulation normale de la sève.

Puceron rose du pommier

Ce puceron s’attaque aux bourgeons à fruits et végétatifs ainsi qu’aux fruits. La toxine injectée lors des piqûres répétées de cet insecte provoque de fortes déformations des feuilles et des fruits affectés.

Dommage de pucerons roses du pommier sur fruit (source : Francine Pelletier).

Estimation du risque

Les méthodes de dépistage de ces ravageurs sont décrites au tableau-synthèse Dépistage par observation des fruits ou du feuillage de la fiche Grilles de dépistage pour les verger .

Pour les pucerons verts, les trois catégories d’infestation sont les suivantes :

  • Faible colonie = présence de pucerons sur les feuilles, feuillage non enroulé;
  • Colonie modérée = présence de pucerons sur les feuilles, feuillage enroulé et peu ou pas de pucerons sur la tige de la pousse;
  • Colonie dense = présence de pucerons sur les feuilles et sur la tige, feuillage enroulé.

Si différentes catégories de colonies sont observées simultanément, il faut considérer qu’une forte colonie équivaut à deux colonies modérées et qu’une colonie modérée équivaut à deux faibles colonies.

Différentes catégories de colonies (faible, modérée, dense) utilisées lors du dépistage des pucerons verts en fonction du niveau d’infestation (colonies faible, modérée et dense) (source : IRDA).

Stratégie d’intervention

Prévention

Les pucerons ont plusieurs prédateurs et parasitoïdes qui limitent leurs populations et des traitements insecticides sont rarement nécessaires (voir la fiche sur la Description et efficacité des prédateurs de pucerons  et la fiche Description et efficacité des parasitoïde ). Cependant, lorsque les pommiers sont trop vigoureux, ou que des insecticides toxiques aux prédateurs et parasitoïdes ont été utilisés, les pucerons peuvent se multiplier rapidement et atteindre des niveaux dommageables. Pour limiter leur développement, il importe donc de :

  • Favoriser la présence des prédateurs et des parasitoïdes de pucerons par l’utilisation d’insecticides sélectifs plutôt qu’à large spectre et par la réduction du nombre d’interventions insecticides après la floraison;
  • Éviter une forte fertilisation azotée;
  • Effectuer une taille d’été qui permettra d’enlever une partie des colonies de pucerons présents sur les gourmands et favorisera la pénétration des pulvérisations insecticides;
  • Utiliser des porte-greffes résistants au puceron lanigère, lorsque pertinent;
  • Enlever les drageons gourmands à la base des troncs sur lesquels les pucerons lanigères se développent avant de coloniser l’arbre;
  • Appliquer un enduit cicatrisant sur les blessures de taille afin de décourager l’installation du puceron lanigère.

Répression

Il existe actuellement trois aphicides (produits s’attaquant spécialement aux pucerons) homologués en pomiculture, soit le MOVENTO, le BELEAF et le CLOSER. Les insecticides à large spectre les plus efficaces contre ces ravageurs sont des néonicotinoïdes. Les traitements devront être effectués uniquement sur les cultivars sensibles, en l’absence de prédateurs et de parasitoïdes et avant que les feuilles ne s’enroulent, car celles-ci protégeront alors les colonies établies sur elles.

 

Cette fiche est une mise à jour de la fiche originale du Guide de référence en production fruitière intégrée à l’intention des producteurs de pommes du Québec 2015. © Institut de recherche et de développement en agroenvironnement. Reproduction interdite sans autorisation.

Auteurs de la première édition : Yvon Morin, Franz Vanoosthuyse, Daniel Cormier et Gérald Chouinard
Auteurs de la mise à jour 2023 : Daniel Cormier, Stéphanie Gervais et Francine Pelletier
Dernière mise à jour par l’auteure : 12 mars 2024

 

La cécidomyie du pommier (Dasineura mali) est un ravageur mineur en PFI. Originaire d’Europe, sa présence au Canada a été rapportée pour la première fois en 1964.  Au Québec, les populations de ce ravageur ont commencé à augmenter après les années 2000 et elle est maintenant présente dans la plupart des vergers du Québec. Les adultes ressemblent à un petit moustique mesurant entre 1,5 et 2,5 mm de longueur. Les œufs, de couleur orangée, sont pondus au creux et au pourtour des feuilles en croissance sur les pousses végétatives. Les larves sont de petits asticots blanchâtres à orangés qui attaquent les pousses en croissance, ce qui entraîne une déformation des feuilles.

La cécidomyie du pommier 1
La cécidomyie du pommier 2

Cécidomyie du pommier adulte (gauche) et femelle déposant un œuf (droite) (source : Franz Vanoosthuyse).

Œufs de cécidomyie du pommier (source : Franz Vanoosthuyse).

Cécidomyie du pommier au stade larvaire (gauche) et nymphe (droite)(source : Franz Vanoosthuyse).

Ce ravageur complète deux à trois générations par année. Il passe l’hiver sous forme de nymphe dans le sol. Les premiers adultes apparaissent tôt au printemps (fin avril/début mai). Les femelles pondent peu de temps après l’émergence. Les œufs éclosent généralement dans les 3 à 5 jours suivant la ponte. Les larves se développent ensuite durant 2 à 3 semaines en se nourrissant sur les feuilles. Plusieurs dizaines de larves peuvent être présentes sur une même feuille. Au dernier stade, la majorité d’entre elles quittent la feuille pour former leur nymphe au sol. Ce stade dure environ 1 à 2 semaines puis les adultes émergent pour compléter une deuxième génération et ensuite une troisième génération. Le pic de vol de 1ère génération se produit généralement à la fin mai. La 2e génération est présente de la mi-juin à la fin-juillet et la troisième, si elle a lieu, du mois d’août à la fin septembre.

Dégâts observables
Les premiers symptômes apparaissent habituellement au stade calice. Les feuilles attaquées vont d’abord s’enrouler étroitement autour des larves et ont tendance à se recroqueviller. L’alimentation des larves cause également la formation d’une galle ou un épaississement du feuillage qui prend progressivement une couleur rouge, violacée ou brune et qui devient cassant. L’insecte attaque principalement les jeunes feuilles des pousses terminales mais de nouveaux dommages en marge de vieilles feuilles peuvent parfois être observés (surtout en août lorsqu’il n’y a plus de nouvelles feuilles).

 

Dommages des larves de cécidomyie du pommier (source : Franz Vanoosthuyse).

Stratégie de lutte

Pour le moment, certains insecticides à large spectre, principalement du groupe des pyréthrinoïdes, sont homologués contre ce ravageur mais les connaissances actuelles sont à l’effet que le pommier bien développé peut supporter de hautes populations sans que la récolte soit significativement affectée. Pour cette raison, aucun traitement n’est actuellement recommandé contre ce ravageur.  Cependant, dans le cas de nouvelles plantations, lorsque la population de ce ravageur est très élevée et que la croissance est affectée, le MOVENTO appliqué au stade du calice pour cibler la première génération de larves s’est avéré très efficace. Par ailleurs, étant donné que les larves sont difficiles à atteindre une fois le feuillage enroulé et les galles bien formées, les traitements insecticides auront une meilleure efficacité s’ils sont effectués au moment où elles sont plus vulnérables.

Il est possible de suivre la phénologie de cet insecte par piégeage. Le dépistage des adultes se fait à l’aide d’un piège Delta I ou Delta Scentry® LP avec une phéromone spécifique pour la cécidomyie du pommier, Agralan® (Solida, QC, Canada), installé entre 50 et 70 cm de hauteur au plus tard au stade débourrement avancé. Les données ainsi recueillies permettent de connaître le moment où les différentes générations d’adultes commencent à émerger de même que la pression despopulations dans un verger donné. Toutefois, bien qu’une relation existe entre le nombre de captures et le nombre de dommages, aucun seuil d’intervention n’est établi actuellement prenant en considération l’impact potentiel de la population suivie en lien, notamment avec l’âge de la plantation.

Piège utilisé pour suivre l’émergence des adultes de cécidomyies du pommier et mâle capturé sur la plaque engluée (source : Franz Vanoosthuyse).

Un modèle phénologique a été développé pour ce ravageur à partir des données de captures recueillies dans différents vergers au Québec. Cet outil peut aider à cibler les périodes appropriées pour protéger les pommiers dans les jeunes plantations ayant un historique de dommages. Le modèle exprime assez bien les prévisions pour le 1er vol d’adultes mais pour les générations estivales, des variations peuvent davantage être observées et sont susceptibles d’affecter la précision du modèle. Par exemple, une période de pluies peu abondantes peut retarder la sortie des larves avant la nymphose et modifier la phénologie de l’insecte.

Il existe plusieurs espèces d’insectes qui s’attaquent à la cécidomyie du pommier et qui peuvent contribuer à réduire ses populations. Parmi celles-ci, les coccinelles ainsi que la punaise de la molène et la punaise anthocoride du genre Orius spp. sont des prédateurs généralistes présents en vergers qui peuvent se nourrir des œufs et des larves de la cécidomyie du pommier (voir la fiche sur la Description et efficacité des prédateurs de pucerons pour une description de ces espèces). Des guêpes parasitoïdes sont également d’importants ennemis naturels de ce ravageur. Au Québec, l’espèce Lyrcus nigroaeneus a été recensée, un ectoparasitoïde indigène qui s’attaque aux larves. Des introductions de différentes espèces de parasitoïdes exotiques dont la présence a été observée ces dernières années dans plusieurs provinces au Canadaont également été réalisées dans les années 1990 dans l’est du Canada.

 

Cette fiche est une mise à jour de la fiche originale du Guide de référence en production fruitière intégrée à l’intention des producteurs de pommes du Québec 2015. © Institut de recherche et de développement en agroenvironnement. Reproduction interdite sans autorisation.

Auteurs de la première édition : Yvon Morin et Gérald Chouinard
Auteurs de la mise à jour 2023 : Daniel Cormier, Stéphanie Gervais et Francine Pelletier
Dernière mise à jour par les auteurs : 12 mars 2024

 

La cochenille de San José et la cochenille virgule du pommier sont réglementées en vertu de la Loi sur la protection sanitaire des cultures (voir fiche sur Le « droit de produire » et la Loi)  et les mesures nécessaires doivent être prises pour éviter la propagation aux cultures avoisinantes.

Cochenille ostréiforme et cochenille de San José

Description et comportement

La cochenille ostréiforme (Quadraspidiotus ostreaeformis) et la cochenille de San José (Quadraspidiotus perniciosus) sont des ravageurs mineurs en PFI mais avec la réduction de l’utilisation de l’huile de dormance, elles se retrouvent plus fréquemment sur fruits à la récolte. Ces deux espèces hibernent au stade larvaire dans de petits boucliers circulaires (1-2 mm), de couleur blanc sale, visibles sur l’écorce des rameaux. La femelle est couverte d’un bouclier arrondi de 2 mm de diamètre, de couleur grise, et surélevé au centre. Chez les mâles, le bouclier est ovale et mesure 1 mm.

Cochenilles de San José (source : Joseph Moisan-De Serres, MAPAQ).

Le bouclier de la cochenille de San José comporte un mamelon central entouré d’anneaux circulaires tandis que pour la cochenille ostréiforme, le mamelon est décentré et on n’y distingue peu ou pas d’anneaux.

La cochenille de San José complète son développement larvaire généralement au moment de la floraison. Les mâles ailés, qui sont brun-rouge avec un abdomen effilé et de longues antennes, apparaissent et s’accouplent aux femelles qui sont aptères (sans ailes). Elles donneront naissance à de jeunes larves à la fin de juin.

Chez les deux espèces, les jeunes larves de premier stade (parfois appelées par leur nom anglais de « crawlers ») se déplacent sur l’écorce ou sur le fruit et en sucent la sève. À ce moment, elles sont ovales et jaunâtres et ont environ la même taille qu’un tétranyque. Au moment de la mue, elles perdent leurs pattes ainsi que leurs antennes et elles se fixent à leur source de nourriture par les organes buccaux. Au fur et à mesure de leur croissance, les cochenilles sécrètent une substance cireuse qui durcit et forme un bouclier sous lequel elles vivront. Souvent, elles se fixent sur les fruits, de préférence dans la région du calice. Le bouclier est alors un peu plus foncé (brun grisâtre) avec un point rouge pourpre au centre.

Cochenilles sur pomme (source : B. Drouin, MAPAQ).

Le cycle vital de la cochenille ostréiforme est semblable à celui de la cochenille de San José, toutefois la première complète une génération par année alors que la seconde en complète deux.

Cycle de vie de la cochenille de San José (source : Jonathan Veilleux, IRDA).

Dommages

Si la cochenille virgule (décrite ci-après) cause très peu de problèmes dans les vergers commerciaux, les dégâts de la cochenille ostréiforme et de la cochenille de San José peuvent être beaucoup plus importants. Un arbre très infesté manque de vigueur et ses feuilles sont minces et tachetées de jaune. De minuscules taches circulaires sont présentes sur l’écorce et sur les fruits avec, au centre de chacune, une excroissance en forme de pic.

Estimation du risque

La méthode de dépistage de ce ravageur est décrite au tableau-synthèse Dépistage par observation des fruits ou du feuillage de la fiche  . Les fruits seront déclassés s’il y a trop de cochenilles visibles sur la pelure. Le dépistage des fruits infestés effectué au moment de la récolte permet de déterminer la nécessité d’une intervention au printemps suivant.

Stratégie d’intervention

Répression

Les cochenilles sont généralement réprimées par les traitements habituels effectués dans les vergers. De fait, l’huile appliquée au débourrement réprimera la majorité des œufs et le traitement insecticide au stade calice éliminera généralement les larves qui ont survécu à l’huile et qui se déplacent sur les rameaux. Des problèmes peuvent occasionnellement se présenter dans les vergers mal taillés.

Cochenille virgule

Description et comportement

La cochenille virgule (Lepidosaphes ulmi) est un ravageur mineur en PFI. Cette espèce passe l’hiver au stade d’œufs collés à l’écorce des branches et protégés sous un bouclier protecteur (2-3 mm) en forme de virgule, produit par la femelle la saison précédente. Au printemps, chaque bouclier peut abriter entre 40 et 100 œufs ovales et blanchâtres. L’éclosion des œufs a lieu au stade calice.

Bouclier abritant les œufs hibernants face dorsale (gauche) et face ventrale (droite) (source : Joseph Moisan-De Serres, MAPAQ).

Après l’éclosion, les jeunes larves (0,3 mm) de forme ovale et de couleur jaune clair (stade rampant ou «crawlers») se déplacent sur le bois pendant quelques heures, puis insèrent de façon définitive leurs pièces buccales dans l’écorce ou les pommes pour se nourrir. Quelque temps après, le revêtement cireux du bouclier leur recouvre le corps.

Jeunes larves de cochenille virgule (gauche) et cochenilles virgules fixées sur une pomme (droite) (source : IRDA et Yvon Morin).

Les adultes apparaissent vers la mi-juillet. La femelle, sans ailes, est d’un brun luisant traversé de lignes parallèles et mesure 3 mm. Elle ne se déplace pas et demeure sous son bouclier. Le mâle adulte est beaucoup plus petit et possède des ailes. Il quittera son bouclier à la recherche des femelles pour s’accoupler.

La femelle dépose ses œufs sous son bouclier avant de mourir. Il n’y a qu’une génération par année.

Femelle adulte de cochenille virgule (source : Franz Vanoosthuyse).

Cycle de vie de la cochenille virgule (source : Jonathan Veilleux, IRDA).

Dommages

Sous leurs boucliers, les cochenilles se nourrissent de la sève circulant sous l’écorce ou des liquides cellulaires sous la pelure des fruits. Lors de fortes infestations (situation rare), l’arbre infesté perd de sa vitalité. Son feuillage peut prendre une apparence tachetée et restera souvent de petite taille.

Estimation du risque

La méthode de dépistage de ce ravageur est décrite au tableau-synthèse Dépistage par observation des fruits ou du feuillage de la fiche  . Les fruits seront déclassés s’il y a trop de cochenilles visibles sur la pelure.

Stratégie d’intervention

Voir sous « Cochenille ostréiforme et cochenille de San José », ci-dessus.

Cochenille de Comstock

cochenille de Comstock

La cochenille de Comstock (Pseudococcus comstocki) est un ravageur mineur en PFI. Appartenant au groupe des cochenilles farineuses, cet insecte au corps mou se nourrit de sève sur les tissus verts. La femelle adulte (2,5-5,5 mm) et les larves ont une apparence similaire. Elles sont de forme ovale et aplatie et les femelles aptères portent de longs filaments. Les mâles ailés sont très petits (1 mm) et ont une courte durée de vie de sorte qu’ils sont rarement observés. Contrairement aux autres cochenilles, la cochenille de Comstock ne sécrète pas de bouclier, mais se recouvre graduellement de cire, ce qui lui donne une apparence floconneuse de couleur blanchâtre. L’insecte passe l’hiver au stade d’œuf. Les jeunes stades peuvent être observés en juin, par petits groupes, principalement sur les pousses terminales, et plus tard aux jonctions des branches et sur les cicatrices de taille. Ces regroupements peuvent avoir l’apparence de petites colonies de pucerons lanigères, mais une simple observation à l’œil nu permettra d’identifier la cochenille, plus grosse que le puceron, sans coloration rouge et ne se développant pas en imposantes colonies. Une deuxième génération apparaît à la fin août. À cette époque, les cochenilles se regroupent soit sur les surfaces rugueuses ou irrégulières du bois, soit au calice du fruit ou dans toute autre cavité naturelle. L’insecte peut laisser des traces cireuses sur le tronc et sécrète du miellat pouvant favoriser le développement de fumagine.

 

Cette fiche est une mise à jour de la fiche originale du Guide de référence en production fruitière intégrée à l’intention des producteurs de pommes du Québec 2015. © Institut de recherche et de développement en agroenvironnement. Reproduction interdite sans autorisation.

Auteurs de la première édition : Gérald Chouinard et Yvon Morin
Auteures de la mise à jour 2023 : Ly-Anne Hamel et Francine Pelletier
Dernière mise à jour par les auteures : 2 février 2023

Les tordeuses constituent une importante famille d’insectes comptant plusieurs espèces pouvant s’attaquer au pommier. Selon l’espèce, elles peuvent s’alimenter sur les bourgeons, le feuillage, les fruits ou à l’intérieur des pousses. La présente fiche décrit celles pouvant être rencontrées sur le feuillage et s’alimenter occasionnellement sur les pommes. Dépendamment de leur préférence alimentaire et de leur phénologie, elles n’ont pas toutes le même potentiel de causer des dommages aux fruits. Au Québec, la tordeuse à bandes obliques (Choristoneura rosaceana) (TBO) est la principale espèce de tordeuse communément présente en verger et causant des dommages économiques (voir . Parmi les autres espèces, le type de dommage causé sera influencé, entre autres, par le nombre de générations qu’elles complètent par année ainsi que par le stade de développement sous lequel elles passent l’hiver, qui déterminent à quelles périodes les stades les plus nuisibles (larves matures) sont présents. Un tableau récapitulatif listant certaines caractéristiques des différentes espèces décrites ci-dessous est présenté à la fin. La fiche actuelle décrit les principales espèces associées au pommier (hôte primaire) mais d’autres tordeuses ayant une vaste gamme d’hôtes peuvent occasionnellement utiliser le pommier comme hôte secondaire. Les tordeuses qui s’attaquent aux pommes en creusant des galeries internes plutôt qu’en s’alimentant à la surface du fruit sont décrites dans la fiche sur Le carpocapse de la pomme et la fiche sur Les vers occasionnels du fruit.

Tordeuse à bandes rouges

Description et comportement

La tordeuse à bandes rouges (Argyrotaenia velutinana) est un ravageur mineur en PFI. Elle hiberne dans le sol à l’état de chrysalide dans la litière sous les pommiers. Peu après le débourrement, les adultes émergent sous forme de papillons gris-brun (8 mm). Leurs ailes antérieures sont ornées d’une bande  dont l’envergure atteint 12-16 mm. Il peut exister une certaine variation d’un individu à l’autre au niveau du patron et de l’intensité de coloration des ailes. Généralement,une marque foncée en forme de diamant est visible dorsalement lorsque les ailes sont repliées.

Adultes de tordeuse à bandes rouges (source : Laboratoire d’expertise et de diagnostic en phytoprotection, MAPAQ et IRDA).

Au stade bouton rose, les femelles déposent leurs œufs, en masses aplaties d’environ 50, en dessous des branches ou directement sur les troncs. Ces œufs (1 mm) sont jaune pâle et éclosent habituellement au stade calice Les larves sont des chenilles vert pâle ayant la tête jaune ou brun clair, atteignant jusqu’à 17 mm de longueur chez les derniers stades. On peut donc facilement les distinguer des larves de tordeuses à bandes obliques (TBO) dont la tête est brun-noir et qui peuvent faire jusqu’à 25 mm de longueur. Outre par leur apparence, les deux espèces peuvent également être différenciées par le fait qu’on ne retrouve généralement pas les mêmes stades aux mêmes périodes. Les premières larves de tordeuses à bandes rouges ne sont pas présentes avant la fin mai et seuls de très jeunes   sont observés à cette période.

Les jeunes larves se déplacent généralement vers les pousses de l’année et se nourrissent sous une toile blanchâtre à la face inférieure de la feuille, près de la nervure principale. Outre par leur apparence, elles peuvent également être différenciées des chenilles de TBO par le fait qu’on ne retrouve généralement pas les mêmes stades aux mêmes périodes. Elles forment leur chrysalide vers la fin du mois de juin dans une feuille enroulée avant de ressortir sous forme adulte au début du mois de juillet. Les femelles accouplées pondent alors directement sur le feuillage. Les chenilles de la deuxième génération apparaissent en août et accolent habituellement une feuille au fruit afin de grignoter la pelure de celui-ci. Certains individus peuvent initier une 3e génération dépendamment de la photopériode. Elles se transforment en chrysalides brun foncé en octobre ou en novembre.

Larves de tordeuse à bandes rouges (source : Laboratoire d’expertise et de diagnostic en phytoprotection, MAPAQ).    

Cycle de vie de la tordeuse à bandes rouges (source : Jonathan Veilleux).

Dommages

La chenille de la tordeuse à bandes rouges se nourrit des feuilles du pommier et de la surface des fruits. La première génération de larves se nourrit principalement de feuillage. Les dommages sur fruit sont surtout occasionnés par la deuxième génération puisque les fruits sont alors plus développés, donc plus vulnérables.  Le dommage causé à la surface des pommes apparaît d’abord sous forme de petits trous, mais progresse jusqu’à constituer une galerie irrégulière, souvent située près du pédoncule. Il est couramment caché sous une feuille collée par de la soie ou entre deux pommes d’un même bouquet. Ce dommage est moins étendu et plus superficiel (en dentelle) que celui de la tordeuse à bandes obliques. Il peut tout de même être difficile de différencier les dégâts de tordeuse à bandes rouges de ceux des autres tordeuses lorsque la chenille n’est pas présente.

dégât de tordeuse à bandes rouges

Dommage de tordeuse à bandes rouges (source : IRDA).

Estimation du risque

La méthode de dépistage de ce ravageur est décrite aux tableaux-synthèses Dépistage par pièges à phéromone et Dépistage par observation des fruits ou du feuillage de la fiche Grilles de dépistage pour les vergers.

Stratégie d’intervention

Les stratégies d’intervention préventives contre La tordeuse à bandes obliques  contribuent généralement à limiter aussi la présence des autres tordeuses.

Concernant la lutte chimique, la TBR est généralement réprimée en même temps que le charançon de la prune par le traitement insecticide effectué au stade calice. Un contrôle adéquat de la première génération permet de limiter la population de la deuxième génération dont les dommages sont plus critiques. Au besoin, les insecticides à base de Bacillus thuringiensis constituent une bonne option contre les jeunes larves, étant plus sélectifs et moins toxiques sur la faune auxiliaire. L’insecticide ALTACOR (chlorantraniliprole) peut également être une alternative efficace.

Si la deuxième génération apparaît problématique, un traitement contre les jeunes larves peut être effectué en été (habituellement au début d’août) avec un insecticide organophosphoré ou à base de Bacillus thuringiensis. À noter qu’il existe un parasitoïde naturel de la TBR, soit la guêpe Trichogramma minutum. Si vous voulez favoriser sa présence, portez une attention particulière aux produits phytosanitaires utilisés afin de ne pas nuire à son activité.

Pique-bouton du pommier

Description et comportement

Le pique-bouton (Spilonota ocellana) est un ravageur mineur en PFI. Cette espèce produit une génération par année. Les larves sont de petites chenilles (11-13 mm) brun chocolat dont la tête est noire et lustrée. Elles passent l’hiver au 3e stade larvaire (comme la TBO) dans leur cocon de soie, à la base d’un dard ou d’un rameau, et reprennent leur activité au stade débourrement avancé. Elles perforent alors les bourgeons fruitiers à l’intérieur desquels elles se dissimulent pour s’alimenter. Lorsque le développement du feuillage est plus avancé, les larves se construisent un abri en rassemblant du feuillage partiellement grignoté, des bourgeons floraux ou des fleurs. Ces nids sont souvent composés d’une ou de quelques feuilles mortes, puisque les larves du pique-bouton ont tendance à sectionner le pétiole des feuilles formant l’abri.

Larve du pique-bouton du pommier (source : Laboratoire d’expertise et de diagnostic en phytoprotection, MAPAQ et IRDA).

Les chrysalides sont formées à l’intérieur des abris ayant servis de site d’alimentation dans le feuillage. Le vol des adultes débute à la mi-juin. Ces derniers sont de petits papillons grisâtres (6-8 mm) aux ailes antérieures ornées d’une large bande blanche qui couvre la partie centrale des ailes. Une forme claire et une forme plus foncée peuvent être observées. La présence d’une marque noire distinctive sur le dos dans la partie distale de l’aile aide à reconnaître l’espèce parmi les différents patrons de coloration.

Adulte du pique-bouton du pommier forme grise (gauche) et forme claire (droite) (source : Laboratoire d’expertise et de diagnostic en phytoprotection, MAPAQ).

Les femelles déposent les œufs individuellement sur le feuillage. Les nouvelles larves seront actives à partir de la mi-juillet. À cette période, les sites d’alimentation privilégiés des larves sont à la face inférieure des feuilles dans un abri formé de soie, à l’intersection de deux feuilles ou à la jonction d’une feuille et d’un fruit. Lorsqu’elles atteignent le 3e stade larvaire, elles quittent leur site d’alimentation et forment un cocon dans lequel elles passeront l’hiver.

Abri formé par les nouvelles larves du pique-bouton du pommier en août lorsqu’elles se nourrissent à la face inférieure des feuilles (source : Francine Pelletier, IRDA).    

Dommages

Au printemps, les chenilles peuvent se nourrir des bourgeons floraux. Toutefois, à moins d’une population très importante, ces dommages ne sont pas problématiques puisque le nombre de fleurs est souvent excessif par rapport aux besoins. Les larves printanières peuvent aussi parfois s’attaquer aux jeunes fruits. La majorité des fruits attaqués tomberont et ceux encore présents à la récolte porteront un dommage similaire à ceux causés par les tordeuses et autres chenilles actives dans les premières semaines suivant la floraison (profondes déformations liégeuses).

En août, les nouvelles chenilles peuvent s’attaquer aux fruits en pratiquant plusieurs petits trous assez  rapprochés. Toutefois, comme ces chenilles cesseront leur activité d’alimentation au 3e stade larvaire, à partir de la mi-août environ, les dommages causés aux fruits en été sont généralement peu intenses mais suffisant pour déclasser les fruits endommagés.

pique-bouton du pommier (larve et dégâts)

Dommages occasionnés aux fruits en été par les larves du pique-bouton du pommier (source : Geneviève Legault).

Une autre chenille (Famille : Géléchidés) qui n’est pas une tordeuse mais d’apparence très similaire, ressemble beaucoup au pique-bouton et peut occasionnellement être observée en grand nombre sur le pommier où peu de traitements insecticides sont appliqués. Il s’agit de la fausse-teigne des bourgeons. Son cycle de développement est semblable à celui du pique-bouton et elle se nourrit de façon similaire sur le feuillage au printemps. Comme le pique-bouton, la larve est brunâtre mais un peu plus petite (6 mm en fin de développement) et un peu plus pâle (légèrement violacée/rosée). Le dernier stade peut même ressembler à une TBO car elle prend une coloration verte. Son hôte préféré est le pommier mais elle n’attaque pas les fruits.

Larves de la fausse-teigne des bourgeons (source : Francine Pelletier, IRDA).

 

Stratégie d’intervention

Des interventions chimiques visant le pique-bouton sont rarement nécessaires, mais des applications localisées peuvent occasionnellement être recommandées contre les chenilles printanières si la population est importante. Le dépistage peut être réalisé entre les stades pré-bouton rose et calice, en même temps que celui de la noctuelle du fruit vert (voir la fiche Grilles de dépistage pour les vergers).  Si une intervention est nécessaire, privilégiez les insecticides sélectifs à base de Bacillus thuringiensis, qui sont moins toxiques pour la faune auxiliaire et peuvent être appliqués pendant la floraison. Autrement, les pyrèthres pré-floraux sont l’alternative la plus efficace, justifiant pourquoi l’insecte est généralement contrôlé par les interventions ciblant d’autres ravageurs du verger. Son incidence peut toutefois être plus élevée dans les vergers biologiques, ces derniers n’utilisant pas de produits de synthèse.

Enrouleuse trilignée

Description et comportement

L’enrouleuse trilignée (Pandemis limitata) est un ravageur mineur en PFI. Elle cohabite de façon minoritaire avec la tordeuse à bandes obliques (TBO) dans plusieurs vergers du Québec. Les deux espèces sont d’ailleurs très similaires, autant dans leur apparence que leur biologie, leur phénologie, leurs dommages et les stratégies d’intervention à leur égard. Une autre espèce appartenant au même genre que l’enrouleuse trilignée, Pandemis lamprosana, peut également être observée en verger. Cette dernière est toutefois univoltine et a donc peu de potentiel de causer des dommages aux fruits contrairement à l’enrouleuse trilignée qui, comme la TBO, produit deux générations par année. Les papillons Pandemis sp (9-12 mm) portent trois bandes obliques sur les ailes antérieures comme la TBO mais leur bordure est plus nettement définie par des lignes claires. Les mâles de TBO ont également un repli en bordure de l’aile (« costal fold ») qui n’est pas présent chez les papillons Pandemis sp.

Adultes de l’enrouleuse trilignée, Pandemis limitata (gauche), de Pandemis lamprosana (centre) et de tordeuse à bandes obliques (droite). Des individus Pandemis sp peuvent occasionnellement être rencontrés. Sur la photo de droite, la flèche montre le « costal fold » présent chez le mâle de TBO (source : Francine Pelletier, IRDA).

Les larves Pandemis sp hivernent dans des cocons de soie sur le pommier dissimulés sous l’écorce. Ce sont des chenilles au corps vert et à la tête brun clair. Il est difficile de différencier les larves de l’espèce P. limitata de celles de P. lamprosana. On peut toutefois facilement les distinguer des larves de TBO qui ont la tête brune ou noire. Au printemps, les larves Pandemis sp. peuvent se nourrir des bourgeons à fruit, puis éventuellement des fleurs, des feuilles et des jeunes fruits. Elles forment leur chrysalide à l’intérieur d’une feuille enroulée. Le vol des adultes se produit environ à la même période que celui de la TBO, en juin et juillet.

Larves de l’enrouleuse trilignée, Pandemis limitata (gauche) et de Pandemis lamprosana (centre) (source : Francine Pelletier, IRDA).

Dommages

Les dégâts causés par les larves de la génération printanière sont semblables à ceux de la tordeuse à bandes obliques, alors que les dégâts de la génération estivale de l’enrouleuse trilignée sont semblables à ceux de la tordeuse à bandes rouges. Bien que certains attaquent le fruit, la majorité des individus semble préférer se nourrir sur les pousses terminales en croissance.

Stratégie d’intervention

Cet insecte cause généralement peu de problèmes. Les interventions contre la TBO (voir la fiche sur La tordeuse à bandes obliques)  contribuent à lemaintenir en échec.

Tordeuse pâle du pommier

Description et comportement

La tordeuse pâle du pommier (Pseudexentera mali), aussi appelée enrouleuse du pommier, est un ravageur mineur en PFI. Les larves de cette tordeuse sont des chenilles blanc crème mesurant 10 mm en fin de développement. Chez les jeunes larves, la tête est noire alors que chez les larves plus âgées, la tête est brun clair. L’espèce est univoltine et passe l’hiver dans le sol sous forme de chrysalide. Les adultes émergent au tout début de la saison, dès que la température atteint 10 oC. Ce sont des papillons gris terne de forme allongée mesurant 6-8 mm. Les œufs rosés sont pondus individuellement sur l’écorce des lambourdes et les brindilles. La ponte est généralement pratiquement complétée avant même le débourrement avancé.

Adulte de la tordeuse pâle du pommier (source : Leo-Guy Simard, AAC).

Tordeuses occasionnelles du fruit (source : IRDA).

 

Les jeunes chenilles font leur apparition autour du stade bouton rose. Elles se nourrissent bien dissimulées dans le feuillage des bourgeons floraux et des pousses terminales. Elles poursuivent leur activité d’alimentation jusqu’à ce qu’elles aient complété leur développement larvaire, environ deux à trois semaines après la floraison. C’est donc vers la mi-juin qu’elles se déplacent au sol où elles construisent un cocon sous la surface du sol, à 2,5 cm de profondeur. Elles se transforment en chrysalides à la fin de la saison et passent l’hiver sous cette forme. À noter que la tordeuse pâle du pommier se nourrit exclusivement du pommier; à ne pas confondre avec la tordeuse du pommier (décrite ci-dessous), qui peut se développer sur plusieurs espèces d’arbres.

Dommages

Les jeunes chenilles de la tordeuse pâle du pommier peuvent se nourrir de l’intérieur des bourgeons en tout début de saison. Les chenilles plus âgées s’attaquent principalement aux jeunes feuilles des pousses terminales. Durant leur alimentation, les larves sont complètement dissimulées dans un abri compact de feuilles recroquevillées. Dans de rares cas, la tordeuse pâle se nourrit de jeunes fruits. Lorsque cela se produit, le dommage se distingue généralement de ceux causés par les autres espèces de tordeuses s’attaquant plus communément aux fruits, tels que la tordeuse du pommier, par le fait qu’elle creuse habituellement ses galeries parallèlement au cœur plutôt qu’en direction de celui-ci.

Dommages sur feuilles  de la tordeuse pâle du pommier (source : Leo-Guy Simard, AAC).

Stratégie d’intervention

Cet insecte cause cause généralement peu de problèmes. En cas d’infestation majeure, voir la stratégie d’intervention contre le pique-bouton du pommier.

Tordeuse du pommier

Description et comportement

La tordeuse du pommier (Archips argyrospilus) est un ravageur mineur en PFI. Elle n’a qu’une seule génération par année et passe l’hiver et une grande partie de la saison au stade d’œuf. Les masses d’œufs sont pondues sur l’écorce et recouvertes d’une substance gélatineuse qui sèche pour former une matière lisse et dure. Elles sont de couleur brune durant la saison et deviennent plus pâles au cours de l’hiver de sorte qu’au printemps, les masses d’œufs grisâtres sont facilement visibles sur l’écorce plus foncée. L’éclosion débute au débourrement avancé et peut s’étaler sur 10 à 14 jours. Les larves sont des chenilles vert jaunâtre à tête brun-noir. Elles sont difficiles à différencier des larves de tordeuses à bandes obliques (TBO), qui sont également vertes avec une tête foncée. Elles sont toutefois plus petites (19 mm en fin de développement) et les chenilles observées au printemps sont à un stade de développement un peu moins avancé que la TBO qui, quant à elle, passe l’hiver au 2e ou 3e stade larvaire. Comme la plupart des tordeuses, elles enroulent les feuilles pour s’y alimenter. Elles se nourrissent de feuilles, de bourgeons et de fruits jusqu’à la fin juin. Contrairement à la TBO, leur présence est limitée aux premiers mois de la saison chaude. Le vol des papillons est observé à partir de la fin juin et en juillet. À la sortie de la chrysalide, l’adulte (8-12 mm) est de couleur fauve ou rouille avec un patron tacheté. La majorité des individus ont deux taches pâles contrastantes sur le bord antérieur (costa) de chaque aile. Au début du siècle passé, cette espèce était la plus connue pour son potentiel important de dégâts dans les vergers. Depuis l’utilisation plus intensive des pesticides, elle est aujourd’hui d’importance mineure mais des populations appréciables peuvent se développer en quelques rares occasions. Une autre espèce appartenant au même genre, la tordeuse européenne (Archips rosana) peut également être présente en verger au Québec. Elle a un cycle de développement très semblable et les larves ont aussi une apparence similaire.

Adulte de la tordeuse du pommier (source : Lina Breton ).

Dommages

Une toile soyeuse réunit habituellement les feuilles et les jeunes fruits dont elle se nourrit.  complètent leur développement avant que le fruit n’ait atteint 25 mm de diamètre, c’est donc exclusivement sur les jeunes fruits que cette espèce peut occasionner des dommages. La majorité des fruits endommagés tombent prématurément. Les fruits moins sévèrement atteints demeurent sur l’arbre, mais sont alors fortement déformés par l’activité printanière de cette tordeuse. Ces dommages ressemblent aux dommages printaniers pouvant être occasionnés par les autres espèces de tordeuses présentes en début de saison.  En cas d’infestations importantes (ce qui est rare), elles peuvent aussi affecter sévèrement le feuillage.

Stratégie d’intervention

Les larves de la tordeuse du pommier sont normalement tenues en échec par les traitements insecticides à large spectre effectués au stade calice. Les interventions contre la TBO et la TBR permettent également de limiter son action (ex. : taille des gourmands). En cas de forte présence au printemps, une intervention à base de Bacillus thuringiensis peut être efficace si les chenilles sont encore petites (moins de 13 mm). Le dépistage des amas d’œufs dans les sites avec historique permet de faire un suivi de l’éclosion et d’intervenir au moment approprié. L’insecte n’ayant qu’une seule génération par année, intervenir après une défoliation importante est généralement inutile puisque les chenilles se transformeront sous peu en chrysalides.

Tordeuse du bouton du pommier

Description et comportement

La tordeuse du bouton du pommier (Platynota idaeusalis) est un ravageur mineur en PFI.  ions par année dans le sud de son aire de répartition (Pennsylvanie) mais elle est possiblement univoltine dans les conditions du Québec. Elle hiverne dans la litière du sol au stade larvaire. Les adultes sont des papillons d’apparence mouchetée (12,5 mm) dont le rostre est allongé. La base des ailes est généralement grisâtre alors que leur extrémité est plutôt brune, parfois accompagnée de quelques touffes d’écailles à la surface. Les larves (13-18 mm en fin de développement) sont des chenilles au corps brun clair ou brun grisâtre et à la tête marron. Des rayures longitudinales peuvent être présentes dorsalement chez les derniers stades larvaires.

Les informations sur son cycle de développement sous nos conditions sont fragmentaires. Les larves hibernantes complètent leur développement en début de saison sur les drageons et les herbes au sol puis se transforment en chrysalides. Les papillons qui en émergent pondent sur le feuillage du pommier des masses d’œufs de couleur vert pomme contenant plus d’une centaine d’œufs. Les nouvelles larves se développent et s’alimentent sur le pommier jusqu’à ce qu’elles atteignent le 2e ou 4e stade de développement,  puis tombent au sol pour y passer l’hiver.

Dommages

Lorsqu’elles se nourrissent sur le pommier en été, les jeunes chenilles s’enroulent dans une toile sur la nervure centrale des feuilles et se nourrissent de leur surface inférieure. Les chenilles matures ont la particularité de sectionner partiellement le pétiole de la feuille, laissant pendre celle-ci d’une façon caractéristique. Elles peuvent également choisir de détacher complètement la feuille pour la fixer à un fruit dont elles se nourrissent. Le dommage causé s’apparente alors à celui du pique-bouton du pommier (S. ocellanea), soit la présence de petits trous ou de galeries irrégulières à la surface du fruit. Enfin, les larves peuvent occasionnellement s’attaquer au calice et pénétrer jusqu’à la loge carpellaire.

Stratégie d’intervention

Cet insecte cause rarement des problèmes sous nos latitudes. L’espèce était un ravageur d’importance économique principalement dans le sud de son aire de répartition mais avec l’introduction de nouveaux insecticides au début des années 2000, il est maintenant plus rare qu’elle y cause des niveaux importants de dommage.

Au besoin, voir la stratégie d’intervention contre le pique-bouton du pommier. Outre la lutte chimique, il est également avantageux de tailler les drageons au printemps, ainsi que d’éliminer les gourmands et les mauvaises herbes à feuilles larges sous la canopée qui peuvent servir de niches.

Pique-bouton bigarré

Description et comportement

Le pique-bouton bigarré (Hedya nubiferana) est un ravageur mineur en PFI. Le papillon ressemble un peu au pique-bouton mais est de taille légèrement plus grande (9-10 mm). Ses ailes sont brun noirâtre avec une large bande blanche dans la partie postérieure. Différents motifs plus foncés peuvent être présents à l’extrémité des ailes. La larve mature (15-16 mm) est vert grisâtre avec une série de points noirs bien visibles et a la tête noir brillant. Les stades moins âgés peuvent ressembler à la TBO car les points noirs y sont moins apparents et la chenille a une coloration beaucoup moins sombre.

Adulte et larve du pique-bouton bigarré (source : Francine Pelletier, IRDA).

L’espèce complète une génération par année et passe l’hiver au 3e stade larvaire. Les principaux dommages se font au printemps par l’alimentation des larves sur les bourgeons floraux. Il est toutefois peu commun que les populations soient suffisamment importantes pour que cela occasionne des dommages économiques. Le vol des papillons débute à la fin mai, soit un peu avant celui de la TBO. Les œufs sont pondus de façon isolée, généralement à la face inférieure des feuilles. Les larves de la nouvelle génération se nourrissent principalement à la face inférieure des feuilles, à l’abri, sous la soie qu’elles produisent.

Dommages

Comme les autres espèces univoltines qui passent l’hiver sous forme de larve immature, elle cause généralement peu de dommage sur les fruits d’autant plus que, dans le cas du pique-bouton bigarré, la période d’alimentation des nouvelles larves (avant qu’elles n’entrent en diapause) est très courte.

Une seconde espèce,   chionosoma, appartenant au même genre que le pique-bouton bigarré et ayant un cycle de développement similaire peut également être présente occasionnellement dans les vergers du Québec. L’espèce n’est toutefois pas connue pour se nourrir des fruits. Le papillon est facilement reconnaissable grâce à la marque blanche à la marge de ses ailes. La larve (10-12 mm) est une petite chenille vert clair ayant la tête brun clair.

Adulte et larve de l’espèce Hedya chionosoma (source : Laboratoire d’expertise et de diagnostic en phytoprotection, MAPAQ).

Tordeuse à bandes grises

Description et comportement

La tordeuse à bandes grises (Argyrotaenia mariana) est un ravageur mineur en PFI. Elle appartient au même genre que la tordeuse à bandes rouges (TBR). Comme cette dernière, elle hiberne au stade de chrysalide mais ne produit qu’une seule génération par année. Les larves ressemblent à celles de la TBR mais sont légèrement plus grosses (17-23 mm en fin de développement). Elles ont le corps vert clair et la tête jaune verdâtre. Le papillon (8-10 mm) est principalement blanc ou gris pâle avec différentes marques brun-noir.

Adulte et larve de tordeuse à bandes grises (source : Laboratoire d’expertise et de diagnostic en phytoprotection, MAPAQ).

Les papillons émergent des chrysalides au printemps. Le vol des adultes se produit en mai et en juin. Les femelles pondent des masses d’œufs à la face supérieure des feuilles et sur l’écorce lisse des branches. Le développement des larves est relativement lent et les larves peuvent être observées sur le feuillage de juin à septembre. Elles forment leurs chrysalides à la fin de la saison.

Dommages

Les jeunes larves s’alimentent à la face inférieure des feuilles, généralement près de la nervure centrale, et «squelettisent» le dessous de la feuille. Les larves plus âgées enroulent les feuilles et peuvent s’alimenter sur les fruits, abritées sous une feuille accolée à un fruit. Le dommage causé ressemble à celui causé par la seconde génération de tordeuse à bandes rouges.

Abondance et potentiel de dommages sur fruits des principales espèces de tordeuses présentes sur le feuillage dans les vergers au Québec :

ESPÈCE NOM COMMUN NOMBRE DE GÉNÉRATIONS STADE (HIVER) SITE D’HIBERNATION DOMMAGE SUR FRUIT ABONDANCE
Choristoneura rosaceana Tord. à bandes obliques 2 Larve Pommier ++++ ++++
Argyrotaenia velutinana Tord. à bandes rouges 2 + Chrysalide Sol +++ +++
Argyrotaenia mariana Tord. à bandes grises 1 Chrysalide Sol ++ +
Pandemis limitata Enrouleuse trilignée 2 Larve Pommier +++ ++
Pandemis lamprosana 1 Larve Pommier + ++
Archips argyrospila Tord. du pommier 1 Œufs Pommier + < 25mm* +
Archips rosana Tord. européenne 1 Œufs Pommier + < 25mm* +
Pseudoxentera mali Tord. pâle du pommier 1 Chrysalide Sol + < 15mm* ++
Platynota idaeusalis Tord. bouton du pommier 1 Larve Sol ++ +
Spilonota ocellana Pique-bouton 1 Larve Pommier ++ +++
Hedya nubiferana Pique-bouton bigarré 1 Larve Pommier + ++
Hedya chionosema 1 Larve Pommier +
Recurvaria  nanella** Teigne des bourgeons 1 Larve Pommier +

Potentiel de dommage sur fruit / Abondance au Québec:

 + = faible ; ++++ = élevé

* Calibre maximum des fruits attaqués

**  Famille des Géléchidés

 

Pour en savoir plus

Tortricids of Agricultural Importance

IRIIS phytoprotection – Fiche technique, Tordeuse à bandes rouges

Redbanded Leafroller [fact sheet] | Extension

Redbanded leafroller – Integrated Pest Management

Leafrollers | WSU Tree Fruit | Washington State University

Fruittree leafroller – Integrated Pest Management

Leafrollers on Ornamental and Fruit Trees Management Guidelines–UC IPM

Eyespotted Bud Moth – Ministry of Agriculture – British Columbia

IRIIS phytoprotection – Fiche technique, Pique-bouton du pommier

Eyespotted Budmoth | WSU Tree Fruit | Washington State University

Eyespotted Bud Moth / Apple / Agriculture: Pest Management Guidelines / UC Statewide IPM Program (UC IPM)

Tufted Apple Bud Moth | NC State Extension Publications

Tree Fruit Insect Pest -Tufted Apple Bud Moth

Tufted Apple Bud Moth

Tufted apple bud moth – Integrated Pest Management

Pests | BC Tree Fruit Production Guide

 

Références

Chapman, P. J. & Lienk, S. E. Totricid Fauna of Apple in New York. N. Y. State Ag. Exp. Station. 122. (1971).

 

Cette fiche est une mise à jour de la fiche originale du Guide de référence en production fruitière intégrée à l’intention des producteurs de pommes du Québec 2015. © Institut de recherche et de développement en agroenvironnement. Reproduction interdite sans autorisation.

Auteurs de la première édition : Gérald Chouinard et Yvon Morin
Auteure de la mise à jour 2023 : Ly-Anne Hamel
Dernière mise à jour par l’auteure : 2 février 2023

 

Description de comportement

La noctuelle du fruit vert (Orthosia hibisci) est un ravageur mineur en PFI. Elle hiverne dans le sol sous forme de chrysalide et l’adulte émerge avant le débourrement du pommier. L’adulte est un papillon gris-brun de bonne dimension (25-40 mm), de couleur assez terne et d’apparence pelucheuse. Chacune de ses ailes porte deux taches gris-pourpre.

Adulte de noctuelle du fruit vert (source : Joseph Moisan-De Serres, MAPAQ).

À la suite de l’accouplement, la femelle pond ses œufs un par un sur les branches jusqu’à concurrence de quelques centaines d’œufs par individu. De couleur gris-blanchâtre, les œufs ont des nervures distinctives visibles au microscope. Ils éclosent à partir du stade du pré-bouton rose jusqu’à la chute des pétales. Les chenilles sont généralement vert pâle, marquées de trois lignes blanches ou jaunâtres longitudinales et parsemées de minuscules points blancs. Sa tête est verte comme le reste de son corps. À noter qu’il existe également des formes plus foncées de la larve de noctuelle.

Chaque chenille traverse six stades larvaires et sa taille à maturité peut atteindre 40 mm; c’est la plus grosse chenille parmi celles qui affectent habituellement le pommier. Les premiers stades larvaires enroulent quelque peu les feuilles à l’éclosion pour s’y alimenter. Leur nuisibilité se fait davantage remarquer à partir du stade bouton rose, période propice pour une intervention lorsque nécessaire (voir la section Stratégie d’intervention ci-bas). Les chenilles se développent graduellement en s’attaquant successivement aux feuilles, aux bourgeons, aux fleurs et finalement aux petites pommes. Elles se trouvent souvent dissimulées sous une feuille.

Larve de noctuelle du fruit vert (Joseph Moisan-De Serres, MAPAQ).

Vers la fin de juin, les larves descendent au sol et s’enfouissent à une profondeur d’environ 5 cm pour se transformer en chrysalide et passer l’hiver. Il n’y a qu’une génération par année.

Cycle de vie de la noctuelle du fruit vert (source : Jonathan Veilleux, IRDA).

Dommages

Les dommages d’alimentation causés par les larves de noctuelle du fruit vert sont généralement bénins jusqu’à la floraison, puisqu’elles causent alors des dommages superficiels au feuillage et éclaircissent les fleurs. Or, lorsque les larves deviennent matures, elles creusent de gros trous ronds et symétriques traversant parfois presque toute la pomme et pouvant causer sa chute lorsque le cœur est affecté. D’ailleurs, près de 70% des fruits endommagés se retrouveront au sol après la chute physiologique de juin. Ces dégâts sont faciles à identifier au printemps, mais il est plus difficile de distinguer, sur un fruit mature, si les profondes lésions galeuses ont été causées par la noctuelle ou par les tordeuses actives à ce moment. Les larves de noctuelles s’attaquent généralement à un seul fruit, mais leur appétit peut s’étendre à plus d’une douzaine de pommes.

Dommage de larve de noctuelle sur pommette (source : IRDA).

dégât de noctuelle du fruit vert

Dommage sur fruit mature pouvant être causé par une larve de noctuelle (source : B. Drouin).

Estimation du risque

Les noctuelles sont habituellement dépistées en fonction de leurs dégâts sur fruit. La méthode de dépistage des chenilles externes est décrite au tableau-synthèse Dépistage par observation des fruits ou du feuillage de la fiche Grilles de dépistage pour les vergers.  Toutefois, puisque les noctuelles débutent leur activité avant la formation des fruits, leur présence dans le verger peut également être confirmée par le dépistage des symptômes d’alimentation entre les stades pré-bouton rose et calice. Examinez 5 pousses terminales et 5 bouquets floraux sur 10 pommiers éparpillés dans la parcelle pour un total de 50 boutons et 50 bouquets floraux. Le seuil d’intervention est alors de 12 à 15 larves sur les 100 sites d’observation.

Stratégie d’intervention

Bien que fort nuisible, cet insecte est peu fréquent dans les vergers commerciaux et ses populations sont normalement tenues en échec par les interventions pré-florales effectuées avec des insecticides à large spectre. La décision de traiter doit tenir compte de l’historique des dégâts à la récolte et de la présence de l’insecte lors du dépistage au printemps. Si votre choix est de traiter contre cette espèce en particulier, il faut agir contre les jeunes larves, soit environ cinq à dix jours après le maximum des captures (normalement observé autour du stade bouton rose). L’application d’un pyréthrinoïde avant la floraison constitue un traitement des plus efficaces, mais plusieurs autres produits sont utilisables (Bt, ALTACOR, ASSAIL, etc.) À noter que les dommages surviennent parfois tout juste après la formation du fruit, avant la chute des pétales. Puisque l’utilisation de la majorité des insecticides est interdite pendant la fleur, les produits à base de Bacillus thuringiensis sont alors particulièrement intéressants (BIOPROTEC PLUS), étant inoffensifs pour les abeilles. Enfin, les interventions effectuées au stade calice avec des organophosphorés (ex. : IMIDAN) sont peu efficaces en raison de la résistance/tolérance de la noctuelle à ces produits.

Pour en savoir plus

Green Fruitworm | NC State Extension Publications

Speckled green fruitworm : New England Tree Fruit Management Guide : UMass Amherst

Pest alert: green fruitworm, rosy apple aphid – Fruit Growers News

Green Fruitworms | Entomology

 

Cette fiche est une mise à jour de la fiche originale du Guide de référence en production fruitière intégrée à l’intention des producteurs de pommes du Québec 2015. © Institut de recherche et de développement en agroenvironnement. Reproduction interdite sans autorisation.

Auteurs de la première édition : Gérald Chouinard et Yvon Morin
Auteures de la mise à jour 2023: Francine Pelletier et Stéphanie Gervais
Dernière mise à jour par les auteures : 29 février 2024

 

Les mirides forment la plus grande famille de punaises. On y retrouve des espèces phytophages qui s’alimentent en aspirant la sève des tissus végétaux et aussi des espèces prédatrices qui s’alimentent de pucerons, d’acariens et d’autres proies de petite taille. Certaines dites « zoophytophages » jouent les deux rôles, comme la punaise de la molène : elles peuvent causer des dommages aux fruits mais, en revanche, elles sont également d’utiles prédatricess. Parmi les espèces de mirides présentes en verger au Québec, seule la punaise terne est considérée comme un ravageur prépondérant du pommier. Les populations des autres espèces sont généralement maintenues à des niveaux assez bas par les applications visant les autres ravageurs présents en période pré ou post-florale.

Punaise de la molène

Description et comportement

La punaise de la molène (Campylomma verbasci) est un ravageur mineur en PFI. Deux fois plus petite (3 mm) que la punaise terne, cette punaise vert grisâtre ou brun se distingue des autres punaises phytophages par la présence de points noirs sur ses pattes, observables sur les derniers de ses cinq stades larvaires ainsi qu’au stade adulte. Les larves de la punaise de la molène ressemblent un peu à des pucerons, mais elles sont beaucoup plus mobiles et ne possèdent pas de cornicules (appendices présents au bout de l’abdomen des pucerons).

L’adulte et la larve sont principalement des prédateurs de pucerons et d’acariens. Pendant une courte période suivant la floraison (principalement au stade calice), les jeunes larves de la première génération peuvent aussi se nourrir de la sève des fruits en formation, principalement sur les cultivars d’été (Melba, Lodi), ainsi que sur les cultivars Délicieuse, Spartan et, selon les conseillers du réseau pommier, Gala. Les stades larvaires subséquents n’endommagent pas les pommes.

Elle passe l’hiver à l’état d’œufs insérés dans l’écorce des jeunes tiges de pommier et produit deux générations par année. L’éclosion a lieu durant la floraison. Les larves de la première génération sont présentes sur le pommier tout au long du mois de juin et les premiers adultes apparaissent environ à la mi-juin. Durant l’été, la majorité des adultes se déplacent sur les plantes du couvre-sol, particulièrement sur la molène (Verbascum sp.), pour y compléter la seconde génération de larves. Certains peuvent aussi être observés en cours de saison sur les pommiers où ils se nourrissent de pucerons et d’acariens. Les adultes retournent en verger à la fin août pour s’accoupler et, à l’automne, les femelles déposent leurs œufs sur le pommier, principalement sur les arbres où il y a abondance de tétranyques rouges, desquels la punaise se nourrit.

Consultez la fiche sur la Description et efficacité des prédateurs d’acariens pour une description de l’activité utile de la punaise de la molène en tant que prédateur d’acariens.

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Larve (gauche) et adulte (droite) de punaise de la molène (source : Joseph Moisan-De Serres, MAPAQ).

Cycle de vie de la punaise de la molène (source :  Jonathan Veilleux, IRDA).

Dommages

La punaise de la molène est un insecte utile puisqu’elle se nourrit de tétranyques, de pucerons et de cicadelles, mais lorsque les populations sont élevées et que les proies sont rares, elle peut se nourrir de la sève et piquer les jeunes pommes en formation, notamment lors de conditions chaudes et sèches. De petites bosses de la taille d’une tête d’épingle, principalement sur les pommes situées dans le centre des arbres, sont caractéristiques du dégât de la punaise de la molène. Toutefois, dépendamment du cultivar, une partie des dommages disparaîtra pendant la croissance du fruit et ne sera plus apparent à la récolte. D’autre part, la plupart des fruits ayant subi des attaques sévères (nombreuses piqûres) vont chuter prématurément en juin. Parmi celles qui resteront dans l’arbre, certaines présenteront à la récolte de petites cicatrices liégeuses surélevées parfois accompagnées de malformations. Cet insecte apprécie également la sève des tissus à croissance rapide, un flétrissement de l’apex est parfois observé sur certaines pousses terminales lors d’attaques sur des jeunes pommiers à forte croissance végétative.

dégât de punaise de la molène

Apparence initiale des dommages sur pommettes causés par la punaise de la molène (source : omafra).

Dommages sur pommette causés par la punaise de la molène (source : Olivier Aubry).    

Malformations résultant de piqûrespiqres causées par la punaise de la molène en début de saison (source : Olivier Aubry).

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Petites cicatrices liégeuses résultant de piqûres causées par la punaise de la molène en début de saison (source : Olivier Aubry).

Estimation du risque

Une méthode de dépistage par observation des bouquets floraux et des fruits est disponible pour estimer le risque économique posé par la punaise de la molène. Cette méthode figure au tableau de la fiche Grilles de dépistage pour les vergers.

Stratégie d’intervention

Répression

Les blocs à risque face à la punaise de la molène sont ceux qui :

  • comportaient de fortes populations de tétranyques rouges à la fin de l’été précédent;
  • comprennent des cultivars sensibles (Melba, Délicieuse, Spartan, Gala); il arrive toutefois que d’autres cultivars soient aussi affectés;
  • ont obtenu une excellente répression du tétranyque rouge avec de l’huile ou un autre traitement effectué avant la floraison;
  • ont subi des températures chaudes et sèches entre les stades calice et nouaison;
  • n’ont pas reçu de traitement avec un pyréthrinoïde au stade bouton rose.

Les néonicotinoïdes sont les produits recommandés en cas d’attaque sévère et ils doivent être appliqués peu après la floraison sur les premiers stades larvaires. Les dégâts les plus importants sont produits entre les stades calice et nouaison (10 mm), après quoi il est préférable de ne pas appliquer de produits toxiques pour cette punaise afin qu’elle puisse exercer son action prédatrice (pour plus de détails, voir la fiche sur la Description et efficacité des prédateurs d’acariens).

Punaise de la pomme

Description et comportement

La punaise de la pomme (Lygocoris communis) est un ravageur mineur en PFI. L’adulte (6 mm) est jaune brunâtre avec deux bandes foncées sur le thorax (derrière la tête); il ressemble à la punaise terne mais n’est pas présent en début de saison lorsque les adultes hivernants de celle-ci sont présents sur le pommier. Les larves sont de couleur jaune à vert pâle avec un point jaune sur le 3e segment de l’abdomen.

La punaise de la pomme passe l’hiver à l’état d’œufs insérés dans l’écorce des jeunes tiges du pommier et ne produit qu’une seule génération par année. Les larves éclosent quelques jours avant la floraison et sont actives durant un mois. Ce sont principalement les jeunes stades qui occasionnent les dommages aux fruits. Les adultes apparaissent à la mi-juin en même temps que ceux de la lygide et sont présents jusqu’à la fin du mois de juillet. Ils ne causent pas de dommages aux pommes.

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Adulte (gauche) et larve (droite) de la punaise de la pomme (source : B. Drouin et Francine Pelletier, IRDA).    

Cycle de vie de la punaise de la pomme (source : Jonathan Veilleux, IRDA).

Dommages

Lorsque le dommage est récent, des gouttes de sève qui perlent peuvent être observées sur les jeunes fruits piqués. Une partie de ces fruits subira une chute prématurée, mais ceux demeurant jusqu’à la récolte développeront des cicatrices rugueuses et surélevées de dimensions plus grandes que celles causées par la punaise de la molène. La punaise de la pomme peut également causer une dépression circulaire similaire à celle associée aux autres espèces de mirides phytophages.

Exsudations résultant de piqûres d’une larve de punaise de la pomme (source : Francine Pelletier, IRDA).

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Dommages de larve de punaise de la pomme (source : B. Drouin et C. Fecteau).

Stratégie d’intervention

La période optimale pour une intervention se situe au stade calice. Ces insectes ne causent pas de dommages dans les vergers où une intervention insecticide est effectuée en période préflorale ou postflorale avec un insecticide à large spectre.

Lygide du pommier

Description et comportement

La lygide du pommier (Lygidea mendax) est un ravageur mineur en PFI. La larve de cette punaise phytophage est rouge rubis et de forme allongée. L’adulte (7 mm), est pubescent et de couleur rouge-orangé alors que la bordure postérieure de son thorax ainsi que le centre de son corps sont plus foncés.

Cette punaise passe l’hiver à l’état d’œufs insérés dans l’écorce des jeunes tiges du pommier et ne produit qu’une génération par année. L’éclosion a lieu quelques jours avant la floraison.  Les larves piquent le feuillage et les jeunes fruits en formation pour se nourrir de sève. Les adultes apparaissent aux mêmes périodes que la punaise de la pomme (mi-juin) et n’endommagent pas les fruits.

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Adulte (gauche) et larve (droite) de lygide du pommier (source : B. Drouin).    

Cycle de vie de la lygide du pommier (source : Jonathan Veilleux, IRDA).

Dommages

Comme avec la punaise de la pomme, de la sève perle des fruits piqués par les larves. Une partie des fruits piqués par la lygide subira une chute prématurée, mais les fruits demeurant jusqu’à la récolte développeront habituellement des cicatrices rugueuses et plates (non surélevées), parfois allongées. La lygide peut également causer une dépression circulaire similaire à celle associée aux autres espèces de mirides phytophages.

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Dommages de larve de lygide du pommier (source : B. Drouin).

Punaise de l’aubépine

Description et comportement

La punaise de l’aubépine (Heterocordylus malinus) est un ravageur mineur en PFI. Le jeune adulte (7 mm) est noir avec des marques rouge vif sur le thorax et le dos mais ces dernières disparaissent après quelques jours et  l’insecte prend une couleur noire uniforme. Les premiers stades larvaires de cette punaise sont entièrement rouges alors que chez les stades suivants, le thorax est presque noir et l’abdomen est rouge striée de bandes plus foncées.

Sa biologie est très semblable à celle de la punaise de la pomme et de la lygide. Elle passe l’hiver à l’état d’œufs. Il n’y a qu’une génération par année.  Les larves apparaissent quelques jours après la floraison et peuvent piquer les feuilles et les fruits pour s’en nourrir. Les adultes sont présents à partir de la mi-juin et n’endommagent pas les pommes.

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Jeune adulte (à gauche) et adulte de quelques jours (à droite) de punaise de l’aubépine (source : AAC et B. Drouin).    

Larve de derniers stades de punaise de l’aubépine (source : AAC).    

Cycle de vie de la punaise de l’aubépine (Jonathan Veilleux, IRDA).

Dommages

Cette espèce cause peu de dommage aux pommes. Les piqûres sur le fruit provoquent de légères dépressions qui disparaissent habituellement pendant la croissance du fruit. Une partie des fruits piqués subira une chute prématurée.

Punaise brune du pommier

Description et comportement

La présence de la punaise brune du pommier (Atractotomus mali) au Québec a été rapportée pour la première fois en 2014. À l’instar de la punaise de la molène, il s’agit d’une espèce zoophytophage originaire d’Europe qui peut se nourrir des boutons floraux et des jeunes fruits mais qui peut également s’attaquer à de petites proies tels que les pucerons et les acariens.

L’adulte (3-4 mm) est brun noir avec une pubescence blanchâtre alors que la larve est rouge foncé. Tous deux ont un des segments à la base de leur antenne qui est hypertrophié ce qui permet de les reconnaître facilement. Au Québec, cette punaise produit une génération par année. Elle passe l’hiver au stade d’œufs et l’éclosion a lieu à la fin du mois de mai. Les adultes sont présents de la mi-juin au début août.

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Adulte (gauche) et larve (droite) de punaise brune du pommier (source : Laboratoire d’expertise et de diagnostic en phytoprotection, IRIIS phytoprotection).

Dommages

Aucun dommage attribuable à cette espèce n’a encore été rapporté au Québec mais dans certaines régions productrices de pommes, notamment en Nouvelle-Écosse, des dommages sur fruits semblables à ceux causés par la punaise de la molène ont été observés certaines années. Les dommages seraient occasionnés par les jeunes larves durant la courte période où les pommettes sont sensibles. Après cette période, la présence de cette punaise ne peut qu’être utile par sa prédation sur les œufs d’acariens et les pucerons.

 

Cette fiche est une mise à jour de la fiche originale du Guide de référence en production fruitière intégrée à l’intention des producteurs de pommes du Québec 2015. © Institut de recherche et de développement en agroenvironnement. Reproduction interdite sans autorisation.

Auteurs de la première édition : Gérald Chouinard, Yvon Morin et Franz Vanoosthuyse
Auteur de la mise à jour 2023 : Marc-André Chaurette
Dernière mise à jour par l’auteur : 24 janvier 2023

 

La saperde du pommier et la sésie du cornouiller sont réglementés en vertu de la Loi sur la protection sanitaire des cultures (voir la fiche sur Le « droit de produire » et la Loi et les mesures nécessaires doivent être prises pour éviter la propagation aux cultures avoisinantes.

Sésie du cornouiller

Description et comportement    

La sésie du cornouiller (Synanthedon scitula) est un ravageur mineur en PFI. Les larves de la sésie sont des chenilles blanchâtres (15 mm) à tête brun-rougeâtre et ronde qui passent par six stades larvaires. La sésie hiberne à l’état de chenille dans une galerie d’alimentation qu’elle creuse sous l’écorce du tronc et des branches charpentières, au niveau des tissus conducteurs de la sève. Elle se transforme en nymphe entre la fin du mois de mai et le début du mois de juin. L’adulte est un papillon (longueur de 10 à 12 mm; envergure 18 à 22 mm). Ses ailes translucides et son corps noir marqué de bandes jaunes lui donnent un peu l’apparence d’une guêpe. L’émergence des adultes s’étend de la mi-juin à la mi-août, avec une intensité maximale vers le milieu de juillet. Les femelles déposent leurs œufs individuellement sur la surface d’écorces rugueuses, sur les plaies de chancre européen, sur les faux-broussins (« burr-knot », en anglais) ou sur d’autres blessures ou tissus mous de l’écorce.

Les jeunes chenilles se nourrissent peu avant d’entrer en hibernation. L’activité reprend au printemps suivant, et la majorité des chenilles complètent leur développement à la fin du mois de juin. Une partie de la population reste cependant sous forme larvaire une année additionnelle. Il y a une génération par année.

Larve (gauche) et adulte (droite) de sésie du cornouiller (source : Joseph Moisan-De Serres, MAPAQ).

Cycle de vie de la sésie du cornouiller (Jonathan Veilleux, IRDA).

Dommages

Lorsqu’elle se nourrit, la chenille rejette à la sortie de ses galeries des amas de sciure rougeâtre ayant une apparence vermoulue. La sésie affecte principalement les arbres au niveau du bourrelet de greffe, particulièrement dans les plantations de pommiers nains sur porte-greffe M.26 et M9. D’autres porte-greffes nanifiants peuvent aussi s’avérer susceptibles comme le B.9. Au Québec, des données sur des porte-greffes sont désormais disponibles en ligne via la base de données du réseau d’essais de cultivars et porte-greffes de pommiers (RECUPOM). On peut consulter, entre autres, l’évaluation de l’incidence des faux-broussins selon différents porte-greffes. La base de données peut être consultée en ligne ici.

Les galeries de la sésie constituent une porte d’entrée pour les maladies, comme les chancres. De plus, dans le cas d’infestations prolongées, l’arbre perd de sa vigueur et son rendement diminue. Les impacts peuvent être d’autant plus importants pendant les cinq premières années de vie d’une plantation. Le contrôle de ce ravageur est nécessaire afin de ne pas nuire au plein potentiel de développement des arbres. Les pommiers standards et semi-nains établis peuvent aussi être attaqués par ce ravageur, sans toutefois en être affectés de façon importante.

dégât de sésie du cornouiller

Dommages de sésie du cornouiller (source : IRDA).

Estimation du risque

La phéromone utilisée pour dépister la sésie du cornouiller n’étant pas très sélective, il n’est pas rare de capturer des adultes d’autres espèces de sésies qui ne s’attaquent pas aux pommiers. Des inventaires réalisés à l’aide de cette phéromone dans les vergers de pommiers du Québec ont révélé qu’au moins 9 espèces différentes peuvent parfois être capturées en grand nombre dans les pièges à sésie du cornouiller:

NOM SCIENTIFIQUE NOM COMMUN
Synanthedon scitula Sésie du cornouiller
Synanthedon pyri Sésie du pommier
Synanthedon acerni Sésie de l’érable
Synanthedon exitiosa  Perceur du pêcher
Synanthedon pictipes Petit perceur du pêcher
Synanthedon acerrubri
Synanthedon fulvipes
Sesia tibialis
Podosesia syringae Sésie du frène/ sésie du lilas
Comment distinguer la sésie du cornouiller de ces autres espèces de sésie?

Silhouettes de trois espèces de sésies capturées dans les pièges de sésie du cornouiller (source : Franz Vanoosthuyse, IRDA).

  1. la sésie du cornouiller ne dépasse pas 22 mm d’envergure;
  2. le bout de ses ailes antérieures n’est pastransparent;
  3. son abdomen se termine par une touffe anale de poils au lieu d’une pointe;
  4. si cette touffe anale porte des poils jaunes ou oranges, cette couleur est présente seulement sur les côtés de la touffe.

Stratégie d’intervention

Prévention

La chenille de la sésie du cornouiller a besoin d’une porte d’entrée. Elle peut difficilement attaquer un tronc lisse et sain, mais la présence de chancres, de faux broussins ou de blessures lui facilitera la tâche. Un bon entretien du couvert végétal près du tronc, pour ralentir le développement de faux-broussins et pour encourager la prédation des chenilles par les oiseaux, aide à prévenir des dommages de l’insecte. Dans une jeune pommeraie (dès la 3e ou 4e feuillaison des pommiers nains), de bons résultats peuvent aussi être obtenus en grattant à l’aide d’un canif les zones attaquées par la sésie. On préfère gratter habituellement à partir du mois d’août jusqu’en post-récolte, la raison étant qu’une intervention trop tôt en saison peut engendrer des risques de feu bactérien étant donné les lésions causées par cette méthode. Si les arbres sont affectés sévèrement par les faux-broussins (on en retrouve par exemple tout le tour), on va intervenir uniquement sur une partie du tronc pour ne pas affecter négativement la montée de la sève. Le reste sera gratté l’année suivante. Afin de trouver des moyens de lutte préventive à adopter contre la sésie dans les vergers qui ne sont pas en production, veuillez consulter la fiche sur Les méthodes alternatives à la PFI.

Les protecteurs à rongeur pleins, comme les spirales blanches, ont tendance à favoriser la présence de l’insecte comparativement aux treillis métalliques. Les spirales blanches procurent un abri pour ce ravageur et peuvent limiter l’aération. Cette mauvaise aération peut engendrer la formation de faux-broussins et maintenir une écorce molle. Certains intervenants vont donc recommander l’utilisation du treillis métallique. Cependant, si vous laissez votre treillis métallique se remplir de mauvaises herbes entre le pommier et le treillis, l’aération du point de greffe se fera difficilement.

Une couche de peinture d’intérieur au latex sur la base du pommier peut aider à prévenir des dommages. Si l’arbre est déjà infesté, la peinture rendra plus difficile l’émergence des nouveaux adultes. Lors de la plantation de jeunes pommiers, une application rapide de latex pâle (en mélange avec de l’eau dans une proportion de 50:50) peut être effectuée. À noter que la peinture de latex n’est pas autorisée en régie biologique. Des peintures de sources végétales ou à base de lait sont permises dans les normes biologiques canadiennes.Des mélanges à base de chaux et de bentonite peuvent aussi être autorisés (à valider avec votre organisme de certification). Cependant, les peintures peuvent être sensibles au lessivage, plus particulièrement les peintures biologiques, et des renouvellements fréquents peuvent être nécessaires.

Confusion sexuelle

La confusion sexuelle, une méthode de lutte très utilisée contre le carpocapse de la pomme (voir la fiche sur Le carpocapse de la pomme), est aussi disponible commercialement pour la sésie (ISOMATE® DWB). Des essais menés au Québec ont récemment permis de valider son efficacité. Cette méthode de lutte, en complément des stratégies de lutte en prévention, permet d’obtenir un bon contrôle de la sésie. Elle sera mise en place uniquement dans les parcelles problématiques, et non à la grandeur du verger. De plus, cette méthode est autorisée en régie biologique.

Afin de tirer profit au maximum de cette méthode de lutte, suivez les recommandations suivantes :

  • La période d’installation est habituellement de début juin à maximum mi-juin, soit avant le vol des adultes*.
  • La dose recommandée est de 375 diffuseurs par hectare.
  • Prévoyez une bordure de 30 m (100 pieds) où la dose sera augmentée à 500 diffuseurs par hectare. Les bordures servent à atténuer certains facteurs, comme l’effet des vents dominants qui peuvent déplacer les phéromones à l’extérieur de la zone qu’on souhaite traiter.
  • Contrairement à ceux pour le carpocapse, les diffuseurs s’installent à la hauteur des épaules. Ils se présentent sous forme d’attaches « twist » (comme une attache à pain). On les installe sur une branche en faisant attention de ne pas trop serrer pour éviter l’étranglement de celle-ci lorsqu’elle va grossir. Il est aussi possible de les installer sur les broches ou le bambou servant au tuteurage, tout en restant proche de l’arbre et de son feuillage.

Les diffuseurs seront bons pour toute la saison et il n’est pas nécessaire de les retirer en fin de saison. Cependant l’année suivante, les diffuseurs devront être installés de nouveau sans tenir compte des précédents. Idéalement, appliquez cette méthode de lutte pendant trois années consécutives. Ensuite, évaluez la population de l’insecte présente dans la parcelle afin de décider si la poursuite de la confusion est nécessaire ou non.

* Selon les données de CBC America, le taux de diffusion durant la saison est plutôt constant et un diffuseur installé à la mi-mai offre une protection jusqu’à la mi-septembre.

Répression

Dans le cas de vergers sévèrement atteints, les mesures préventives peuvent être accompagnées d’un traitement insecticide effectué lors du pic de captures des papillons (entre la fin juin et la mi-juillet) et répété au besoin 14 jours plus tard. Utilisez un insecticide résiduel et mouillez bien le tronc et les branches charpentières des arbres infestés à l’aide d’un pulvérisateur muni d’un fusil d’arrosage.

Des insecticides admissibles en PFI sont disponibles pour lutter contre cet insecte :

Ces produits doivent être appliqués en dirigeant le jet de façon à couvrir la base du tronc de l’arbre, particulièrement le point de greffe et les points d’émondage. Effectuez une à deux applications à intervalle de 14 jours, visant le premier stade larvaire (débutant autour de la mi-juillet dans le sud-ouest du Québec).

Saperde du pommier 

Description et comportement

La saperde du pommier (Saperda candida) est un ravageur mineur en PFI. La présence de l’insecte peut par contre augmenter dans un contexte de pommiers abandonnés à proximité du verger, dans de jeunes plantations recevant peu de traitements ou en régie biologique.

La saperde du pommier est un coléoptère qui a un cycle d’activité de 2 à 3 ans. L’adulte, qui peut atteindre plus de 2 cm, est caractérisé par un corps dur et brun, deux bandes blanches longitudinales et de longues antennes. La première année du cycle, la femelle va déposer ses œufs dans l’écorce à la base du tronc des pommiers, principalement du mois de juin au milieu d’août.

La larve (2,5 cm en fin de développement), parfois appelée « ver tarière à tête ronde », est blanc crème; elle possède une grosse tête noire et a la forme d’une massue. Pendant ses deux à trois années de vie sous cette forme, la larve creuse des galeries dans le bois des pommiers, mais contrairement à la sésie, elle s’attaque aux tissus sains des jeunes arbres en santé.

Larve (gauche) et adulte (droite) saperde du pommier (source : AAC et MAPAQ).

Dommages

Les galeries sont localisées surtout dans les premiers 45 cm du tronc à partir du niveau du sol. À défaut d’intervention, ces galeries affaiblissent les jeunes pommiers des pépinières ou des vergers et les font souvent périr.

Au début, le développement larvaire s’effectue essentiellement au niveau de l’écorce et du cambium. Des zones noircies, affaissées, humides et pourries vont être observées. Par la suite, à l’année 2 et 3, la larve va s’enfoncer dans le bois du pommier pour former une galerie. On pourra observer des déjections rougeâtres au sol et/ou à l’entrée de la galerie.

Dommages causés par la saperde du pommier (source : Agropomme).

Stratégie d’intervention

Comme il n’existe pas de produit spécifiquement homologué contre cet insecte, les moyens culturaux et physiques de lutte sont fortement recommandés :

  • maintenir la base des troncs exempte de mauvaises herbes;
  • éviter l’utilisation de protecteurs en plastique blanc, qui procurent un abri idéal pour la ponte;
  • détruire les plantes hôtes autour du verger (pommiers négligés, cormiers ou sorbiers, cenelliers ou aubépines) dans un rayon de 300 m, si possible;
  • dès début juin, avant l’arrivée des adultes, encercler lâchement (sans serrer) les troncs avec de la moustiquaire ou du jute sur une hauteur de 60 cm (2 pieds) en partant du sol. Retenir le haut avec une corde et le bas en rechaussant avec de la terre. Retirer à la fin août, quand la période de ponte est terminée (cette méthode est proposée par les chercheurs de l’Université Cornell, dans l’État de New York).
  • dès début juin, peinturer la base des arbres sur une hauteur de 60 cm (2 pieds) avec un mélange de peinture de latex et d’eau (50 :50). Comme mentionné précédemment pour la sésie du cornouiller, selon la pluviométrie, des renouvellements sont à prévoir afin de maintenir l’efficacité du traitement.
  • insérer un fil métallique flexible (environ 15 cm) dans l’entrée de la galerie afin d’aller tuer les larves. Méthode qui doit être répétée de 2 à 3 reprises par saison. On peut utiliser cette méthode si les populations sont de faible densité. Sinon, on doit idéalement la conjuguer avec une autre méthode comme les moustiquaires ou la peinture.

Les pulvérisations de phosmet (IMIDAN) effectuées contre d’autres ravageurs (comme la mouche de la pomme, le carpocapse de la pomme ou les tordeuses) entre la mi-juin et la fin de juillet seront efficaces contre les adultes de la saperde. Jusqu’à trois applications peuvent cependant être nécessaires dans les vergers sérieusement affectés.

Cérèse buffle

Description et comportement

La cérèse buffle (Stictocephala bisonia) est un ravageur mineur en PFI. Cet insecte suceur vert pâle, de moins de 1 cm, porte sur le dos une protubérance pyramidale caractéristique qui lui donne l’apparence d’un buffle miniature. Au début du mois d’août, les femelles adultes délaissent les plantes herbacées pour pondre leurs œufs dans l’écorce des jeunes pommiers. Les œufs hibernants déposés dans le bois de l’été précédent éclosent durant la première moitié de juin. Les stades immatures ne vivent pas sur le pommier, ils se déplacent sur les plantes de la famille des légumineuses (luzerne, trèfle, vesce jargeau, etc.) Par conséquent, ils sont favorisés par la présence de ces mauvaises herbes dans le verger nouvellement planté. Il n’y a qu’une génération par année.

Adulte de cérèse buffle de face (gauche) et de profil (droite) (source : Joseph Moisan-De Serres, MAPAQ).

Œufs (gauche) et larve (droite) de cérèse buffle (source : AAC et Joseph Moisan-De Serres, MAPAQ).

Cycle de vie de la cérèse buffle (source : Jonathan Veilleux, IRDA).

Dommages

Les femelles adultes pratiquent des incisions sur l’écorce des jeunes pommiers pour y déposer leurs œufs. Ces incisions font lever l’écorce et la rendent très rugueuse. Lorsqu’elles sont nombreuses, ces blessures entravent la circulation de la sève et affaiblissent les jeunes pousses, qui peuvent en mourir.

cérèse buffle dégâts

Dommage de ponte du cérèse buffle (source : AAC).    

Estimation du risque

Les observations des adultes et des dégâts s’effectuent sur le jeune bois des nouvelles plantations au début du mois d’août. Il n’y a pas de seuil d’intervention disponible pour cet insecte.

Stratégie d’intervention

Prévention

Éliminer les plantes hôtes : les légumineuses recouvrant le sol à proximité des jeunes plantations.
Couper et brûler les branches renfermant des œufs durant l’hiver.

Répression

Aucun produit n’est actuellement homologué contre cet insecte.

Scolytes

Description et comportement

Les scolytes (Scolytus rugulosus) sont des ravageurs mineurs en PFI. Ces petits insectes (2 mm) noirs ont un corps dur. Au stade larvaire, ils se nourrissent en creusant des galeries sous l’écorce des branches d’arbres nains ou dépérissants.

Dommages

Les branches attaquées se dessèchent et peuvent laisser voir une série de petits trous rapprochés par lesquels ont émergé les adultes. En soulevant l’écorce, il est possible d’apercevoir les nombreuses galeries rayonnant d’une galerie centrale.

Dommages de scolyte (source : IRDA et Agropomme).

Stratégie d’intervention

Pour prévenir les attaques, éliminez le bois mort ou mourant et ne laissez pas le bois de taille traîner près du verger!

 

Pour en savoir plus

Base de données RECUPOM

Options pour la gestion estivale de la sésie du cornouiller | ontario.ca

Dogwood borer – Integrated Pest Management

Dogwood Borer and Apple Trees – Apples

MAPAQ – Saperde du pommier

Borers : New England Tree Fruit Management Guide : UMass Amherst

Roundheaded Apple Tree Borer – Cooperative Extension in Piscataquis County – University of Maine Cooperative Extension

Borers in New Hampshire Apple Trees [fact sheet] | Extension

 

Cette fiche est une mise à jour de la fiche originale du Guide de référence en production fruitière intégrée à l’intention des producteurs de pommes du Québec 2015. © Institut de recherche et de développement en agroenvironnement. Reproduction interdite sans autorisation.