Pour lutter efficacement contre la tavelure, il faut profiter des occasions. Un traitement rapide à tous les deux rangs avant le vent et la pluie est une option qui permet de s’ajuster aux besoins. Si le lessivage par la pluie ou la gravité de l’infection le justifie, il est possible de traiter les rangs omis lors du premier passage. La couverture des rangs alternés n’est pas parfaite, mais peut suffire selon les circonstances (inoculum faible, infection modeste, etc). Un bon pulvérisateur et une technique d’application optimale sont aussi gages de succès. Les portes ouvertes de l’IRDA cet été (9 juillet) présenteront les avantages des pulvérisateurs certifiés Aircheck.
L’urée foliaire appliqué tôt en saison est utile à l’arbre et aide à réprimer la tavelure.
La stratégie proposée pour en optimiser les bénéfices consiste à appliquer de l’urée à répétition entre le stade pré bouton rose et le stade calice à raison de 3 kg/ha par application pour un total d’environ 5 passages (15 kg/ha d’urée donnent environ 7 unités d’azote). Mélanger l’urée à vos traitements fongicides est probablement la meilleure approche pour y arriver. Le Solubor qui est recommandé dès le stade bouton rose est compatible en mélange avec l’urée. Aucune forme d’azote ne devrait être appliquée sur les arbres après le 1erjuin.
Pour plus de détails sur la fertilisation et la phytoprotection: https://reseaupommier.irda.qc.ca/?p=19671
Dans plusieurs régions, la pluie en cours a lessivé les traitements en place avant l’éjection de la plupart des spores de tavelure. Comme le vent limite fortement la possibilité de traiter aujourd’hui (traitement de germination), un traitement en cours d’infection ou après l’infection (post infection) sera nécessaire dans plusieurs vergers. Selon le moment de l’intervention, différents produits sont disponibles. Cependant à mesure que les spores germent et progressent sous la cuticule des feuilles, retarder le traitement diminue graduellement son efficacité.
La fenêtre pour intervenir avec le bicarbonate de potassium (en mélange avec du soufre) débute après les éjections, mais sera aujourd’hui retardée au moment où le vent permettra le traitement. La bouillie est mieux distribuée si elle est appliquée sur du feuillage humide, mais ce critère n’est pas essentiel à la réussite. Pour maximiser l’effet, le traitement devrait être terminé d’ici demain soir selon les localités.
La fenêtre d’intervention est plus longue pour le Syllit (dodine) (1.75L/ha), soit jusqu’à dimanche midi).
D’autres options restent efficaces plus longtemps en post infection, mais sont plus sujettes au développement de résistance. Il est préférable d’alterner entre les famille (FRAC)
Les autres produits usuels* selon la famille:
AP (Frac 9): Scala, Vangard
SDHI (Frac 7): ex: Aprovia, Fontelis, Sercadis
Mélange AP et IBS (Frac 9 et Frac 3): Inspire Super
Mélange SDHI et IBS (Frac 7 et Frac 3): Aprovia Top
Le modèle RIMpro est conçu pour visualiser en continu la progression de l’infection. * D’autres traitements que ceux mentionnés ici sont possibles, mais moins prisés parce que plus couteux et/ou moins efficaces et/ou plus toxiques pour la plante etc. Par exemple la fenêtre d’utilisation de la bouillie soufrée est similaire à celle du bicarbonate, mais plus cher et plus toxique.
DÉVELOPPEMENT DES POMMIERS
(G. Chouinard et F. Pelletier)
Pour le cultivar McIntosh, les derniers stades observés dans les différentes régions pomicoles sont les suivants :
- Le débourrement avancé a été atteint le 6 mai en Montérégie et dans Missisquoi.
- Le débourrement a été atteint les 4 et 5 mai dans l’ensemble des vergers de l’Estrie et des Laurentides
Le stade prébouton rose est prévu le 9 mai dans les sites les plus hâtifs (au sud-ouest de Montréal) et le stade débourrement, le 12 mai dans la région de Québec (voir le sommaire de la semaine pour l’ensemble des prévisions et observations par région).
Stratégie d’intervention
Pensez à réserver vos ruches! Les premières fleurs du cv. McIntosh devraient ouvrir dans deux semaines dans les sites chauds de la Montérégie-Ouest. La liste des apiculteurs qui offrent leurs services pour la pollinisation est disponible sur le site Web du CRAAQ. Pour des conseils sur la pollinisation (nombre de ruches, arbres pollinisateurs, protection des abeilles, etc.), consultez la fiche 42 et la fiche 95 du Guide de production fruitière intégrée(Guide de PFI.
TAVELURE
(V. Philion)
La première « vraie » infection de la tavelure du pommier est attendue avec la pluie qui est prévue demain, soit dans la nuit du 9 mai au 10 mai.
Selon l’heure du début de la pluie et le moment du séchage du feuillage, le risque pourrait varier grandement. Les éjections de spores sont fortement inhibées la nuit et les spores ne pourront pas toutes infecter le feuillage si ce dernier sèche rapidement. Vous pouvez évaluer la situation en continu avec le logiciel rimpro pour votre localité.
Selon les prévisions actuelles, une forte quantité de pluie est attendue, soit plus de 25mm en 12h. La pluie diminue graduellement l’efficacité de tous les traitements fongicides, même celle des produits en partie absorbés par le feuillage. La perte d’efficacité dépend de la quantité de pluie, son intensité et le produit utilisé. Les doses plus élevées résistent mieux au lessivage. Cependant, aucun produit n’est efficace sur les feuilles déployées après le traitement. La « redistribution » des produits est également marginale.
Trois stratégies d’intervention sont possibles :
- Protection: attendez la fenêtre la plus tardive possible avant la pluie pour bien couvrir les dernières feuilles qui seront présentes pendant l’infection. Si votre traitement est lessivé après l’arrivée des spores, il n’a a pas lieu de traiter à nouveau.
- Germination: attendez que toutes les spores soient éjectées et traitez sous la pluie avant que l’infection soit trop avancée. Il est préférable d’attendre un peu trop pour bien frapper toutes les spores éjectées, quittes à laisser les premières spores infecter le feuillage. Les produits de contact restent efficaces même un peu après l’infection.
- Post infection: attendez des conditions propices de traitement après le retour du beau temps. Cette stratégie permet d’atteindre toutes les feuilles, mais tous les produits utilisés pour cet usage perdent graduellement leur efficacité à mesure que la résistance aux fongicides progresse.
INSECTES
(G. Chouinard et F. Pelletier)
Avec le temps frais qui a perduré jusqu’à vendredi dernier, peu de captures et peu d’activité de punaises ternes ont été observées. De plus, le seuil d’intervention n’a pas été atteint dans aucun verger selon les observateurs du Réseau. Selon le modèle prévisionnel, on se situe actuellement, pour la plupart des régions, autour du pic d’activité de cet insecte.
Les premiers papillons de tordeuses à bandes rouges et de mineuses marbrées ont été capturés dans quelques vergers en Montérégie-Ouest cette semaine. Les premières chenilles de tordeuse à bandes obliques ont été observées dans la région de Missisquoi. Ces insectes posent généralement peu de problèmes dans les vergers en PFI. Le dépistage permet de déterminer s’il est nécessaire d’intervenir ou non contre ces ravageurs.
Des observateurs du Réseau ont rapporté la présence de taupins se nourrissant sur des bourgeons floraux dans certains sites notamment en Montérégie-Ouest et en Estrie. Il importe de noter que cet insecte cause très rarement des dommages économiques, même lorsque présent.
Stratégie d’intervention
Punaise terne. Alors que les piqûres faites jusqu’au pré-bouton rose entraînent l’avortement en partie ou en totalité des boutons floraux (qui s’apparente à un éclaircissage naturel), les piqûres faites à partir du bouton rose provoquent soit la chute du bourgeon, soit l’apparition de dommages sur fruit. Consultez l’affiche PFI pour les principales recommandations du Réseau. Pour la totalité des options de traitements homologuées, consultez la page suivante de SAgE pesticides.
ACARIENS
(F. Pelletier et G. Chouinard)
De belles conditions pour les applications d’huiles étaient présentes ces derniers jours. Selon le modèle prévisionnel du Réseau, l’éclosion des œufs du tétranyque rouge devrait débuter vers la fin de la semaine (10 mai) en Montérégie-Ouest et au début de la semaine prochaine dans les autres régions (voir le sommaire hebdomadaire pour les prévisions par région).
Stratégie d’intervention
Trop tard pour appliquer l’huile? Non. La période actuelle est théoriquement une période recommandable pour un traitement à l’huile supérieure. Lorsqu’appliquée dans de bonnes conditions, l’huile est très efficace autant sur les œufs que sur les premiers stades de développement du tétranyque. Pour plus de détails, consultez l’avertissement de la semaine dernière et la fiche 93 du Guide de PFI.
POUR EN SAVOIR PLUS
(G. Chouinard et F. Pelletier)
- Messsages des conseillers du MAPAQ, prévisions et observations en temps réel : cliquez ici
- Sommaire de la semaine par région : cliquez ici
- Webcaméras : cliquez ici
DÉVELOPPEMENT DES POMMIERS
(G. Chouinard)
Pour le cultivar McIntosh, plusieurs régions pomicoles (Montérégie-Est, Sud-ouest de Montréal et Missisquoi) sont présentement au stade débourrement. En date du 30 avril, aucun verger pilote de ces régions n’avait atteint le débourrement avancé, mais ce stade sera atteint dans les prochains jours. Dans les Laurentides, bien que des bourgeons débourrés soient observés, le stade débourrement (75 % des bourgeons ouverts) devrait être atteint d’ici la fin de la semaine. Pour la région de Québec, selon les prévisions des cinq prochains jours et les normales de températures, ce stade ne devrait pas être atteint avant la fin de la semaine prochaine. Pour le tableau des détails dans chaque région, cliquez ici.
TAVELURE
(V. Philion)
Les informations les plus récentes sur le développement de la tavelure et la dernière analyse de la situation sont disponibles en tout temps sur la plateforme PFI du Réseau (cliquez sur les liens pour y accéder).
INSECTES ET ACARIENS
(F. Pelletier et G. Chouinard)
État de la situation
Quelques punaises ternes ont été capturées depuis la semaine dernière en Montérégie et dans la région de Missisquoi, mais avec les températures froides, l’activité de l’insecte sur les bourgeons est faible. Malgré ce temps frais, des captures de noctuelles du fruit vert ont été observées dans les vergers pilotes du Réseau-Pommier. Selon le modèle prévisionnel, on se situe actuellement près du pic de captures de cet insecte.
En général, la présence d’œufs de tétranyque rouge est plutôt faible dans les vergers dépistés jusqu’à présent, mais les seuils d’intervention pour l’huile sont atteints malgré tout dans certains blocs. Étant donné la plus grande présence de cochenilles cette année dans nombre de vergers (notamment dans les Laurentides), des interventions à l’huile ciblant l’un ou l’autre de ces ravageurs (ou les deux) ont déjà été recommandées dans plusieurs blocs.
Stratégies d’intervention PFI
Rappelez-vous qu’en production fruitière intégrée, l’intention est de se limiter à une intervention insecticide avant la floraison. Pour y parvenir, ciblez si nécessaire votre intervention préflorale sur l’espèce la plus problématique à cette période (souvent la punaise terne, mais pas toujours) et consultez la fiche 69 du Guide de production fruitière intégrée (Guide de PFI) de même que l’affiche « Production fruitière intégrée » pour plus de détails. Le dépistage est requis afin de déterminer la nécessité des traitements.
Noctuelle du fruit vert
C’est un ravageur mineur en PFI qui ne nécessite pas souvent d’interventions spécifiques. Consultez les méthodes de dépistage (fiche 65) et les stratégies de lutte dans le Guide de PFI.
Punaise terne
- Pour estimer le risque que représente ce ravageur, il faut tenir compte non seulement des captures sur les pièges (à installer maintenant si ce n’est déjà fait), mais aussi de l’activité observée sur les bourgeons, de l’historique de la parcelle, des variétés présentes, des conditions climatiques et du type de mise en marché (voir la fiche 70 du Guide de PFI).
- Pour les seuils basés sur les captures et les observations de punaises sur bourgeons, voir le Guide de PFI (fiche 65).
- Le moment de l’intervention est important et se situe le plus souvent entre le stade du débourrement avancé et du prébouton rose. Toutefois, des conditions favorables à l’activité de la punaise (peu ou pas de vent, température au-dessus de 15 °C et pas de pluie) déterminent le plus souvent le moment de l’intervention.
Tétranyque rouge
- Si ce n’est déjà fait, effectuez un comptage des œufs d’hiver : la méthode de dépistage est décrite dans le Guide de PFI (fiche 92). Si le seuil d’intervention est atteint, votre investissement en huile sera plus que rentable.
- N’appliquez pas l’huile avant le réchauffement des températures. L’huile a une efficacité redoutable contre les oeufs si elle est appliquée dans de bonnes conditions: température chaude (idéalement 18 °C ou plus), vents faibles et quantité suffisante de bouillie. Typiquement, l’application est effectuée entre les stades débourrement avancé et prébouton rose, mais des applications au débourrement ou au bouton rose peuvent s’avérer tout aussi, voire plus efficaces si les conditions météo sont favorables.
- Deux passages à demi-dose peuvent être nécessaires pour bien couvrir les arbres si vous utilisez un faible volume de bouillie.
- Attention à la phytotoxicité: ne pas utiliser du soufre ou du captane moins de 10 jours avant et après une application d’huile, et éviter d’appliquer si du gel est prévu dans les 2 jours qui suivent le traitement.
Cochenille
Si vous avez subi du déclassement de fruits par la cochenille l’an passé, une intervention à l’huile est recommandée même si le seuil du tétranyque rouge n’est pas atteint. Pour bien atteindre les cochenilles, l’huile doit être appliquée tôt, soit au stade du débourrement.
NOUVELLES IMPORTANTES AU SUJET DES PESTICIDES UTILISABLES EN POMICULTURE
Prescription agronomique maintenant requise pour appliquer certains insecticides
En vertu des nouvelles exigences du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC), depuis le 1eravril 2019, les producteurs de pommes qui souhaitent appliquer de la clothianidine (CLUTCH, CLOTHIANIDIN), de l’imidaclopride (ADMIRE, ALIAS ou GRAPPLE) ou du thiaméthoxame (ACTARA) ne peuvent le faire sans avoir préalablement obtenu les documents suivants signés par un agronome :
- Une prescription agronomique qui est nécessaire pour s’en procurer.
- Une justification agronomique qui est nécessaire pour les appliquer.
En pomiculture, ces produits (identifiés par le symbole « Rx » sur l’affiche PFI) sont les seuls actuellement visés par ces exigences; les autres néonicotinoïdes (acétamipride et thiaclopride) n’ont pas besoin de prescription ou de justification agronomiques. Pour plus d’information, visitez le site Web du MELCC.
Réévaluations de pesticides
L’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire (ARLA) poursuit sa réévaluation des pesticides utilisés en arboriculture fruitière et vient de publier sa décision concernant la clothianidine, l’imidaclopride et le thiaméthoxame (les trois insecticides néonicotinoïdes visés par la prescription agronomique du MELCC). Également, l’ARLA propose ou a confirmé le retrait de 11 des 16 matières actives dont nous avons suivi le processus dans la pomme. Le tableau résumant la situation est disponible ici.
Trois outils pour bien choisir le produit à utiliser dans toute situation
- Pour une information générale : le Guide de PFI contient plusieurs fiches d’information sur les pesticides et des stratégies d’intervention.
- Pour une information complète et détaillée : le site Web SAgE pesticides maintient à jour toute l’information officielle sur les produits utilisables au Québec, incluant les liens vers les étiquettes. Il contient également une section « PFI » qui présente les cotes d’efficacité des pesticides contre les ravageurs et leur toxicité envers les espèces utiles.
- Pour une affiche en couleurs : l’affiche « Production fruitière intégrée 2019 » présente les principales recommandations du Comité de PFI de même que la classification PFI, et les cotes de toxicité et d’efficacité des pesticides. Cette affiche a été distribuée au cours du mois d’avril à tous les producteurs membres des Producteurs de pommes du Québec. Elle est aussi disponible en version électronique.
C’est possible, avec l’outil gratuit en ligne de SAgE pesticides. Liste de pesticides préétablie, calculs automatisés, sauvegarde pour vos différents blocs, etc. Faites-en l’essai!
OBSERVATIONS ET PRÉVISIONS DU RÉSEAU EN DATE DU 30 AVRIL
(F. Pelletier)
- Cliquez ici pour consulter le sommaire préparé chaque semaine pour les différentes régions pomicoles.
- Nos webcaméras sont maintenant accessibles en ligne! Vous pouvez mesurer d’heure en heure le développement du feuillage et des bouquets à fruits dans les vergers de Saint-Bruno, de Franklin, de Compton et de L’Acadie sur la page des webcams de la plateforme PFI du Réseau-Pommier.
POUR EN SAVOIR PLUS
(G. Chouinard)
Cliquez ici pour les messages des conseillers du MAPAQ, les dernières prévisions et les observations en temps réel dans les vergers pilotes du Réseau.
Les tests au laboratoire réalisés aujourd’hui à l’IRDA partir des échantillons ramassés hier (25 avril) ont révélé quelques ascospores prêtes à l’éjection dans tous les sites au sud du Québec. Le modèle RIMpro pour toutes les stations sera donc ajusté en conséquence.
Tel qu’indiqué dans l’avertissement publié hier, les risques de tavelure demeurent faibles dans la grande majorité des vergers commerciaux: Dans les vergers propres l’inoculum est faible, Très peu de spores sont à maturité, la cible foliaire reste très petite et la température froide prévue ne facilitera pas l’éjection ou l’infection des spores, ni la maturation de nouvelles spores.
Cependant, c’est le signal de départ d’une nouvelle saison de tavelure.
DÉVELOPPEMENT DES POMMIERS (G. Chouinard)
En date du 24 avril, le débourrement (cv. McIntosh) est amorcé dans les sites les plus chauds du Québec, comme dans certains secteurs à Franklin. Ce stade devrait être atteint d’ici une semaine dans la plupart des autres régions pomicoles et dans environ deux semaines pour le secteur de Québec. Consultez le tableau sommaire pour des informations région par région.
TAVELURE TARDIVE CETTE ANNÉE (V. Philion)
Même si les pommiers ont commencé à débourrer à plusieurs endroits, la tavelure se fait attendre. Les premières spores de la tavelure du pommier (ascospores) ne sont pas encore prêtes à éjecter. Les tests d’éjection et les observations au microscope réalisées la semaine dernière (18 avril) et hier (24 avril) au laboratoire de l’IRDA n’ont révélé aucune spore prête à l’éjection. La pluie prévue cette semaine va rétablir graduellement l’équilibre, mais le risque d’infection dans les jours suivant le débourrement restera faible.
Comme la saison est retardée, profitez-en pour broyer les feuilles de la litière ou encore accélérer leur dégradation à l’aide d’une application d’urée. Différentes techniques sont possibles et près d’une dizaine sont décrites en détail dans le Guide de référence en production fruitière intégrée (Guide de PFI) (fiche 101). C’est aussi un bon moment pour finaliser la préparation de votre pulvérisateur.
Les messages des conseillers en pomiculture du MAPAQ diffusent de l’information urgente, comme les données météorologiques et les infections de tavelure, de même que des recommandations ciblées pour votre région. Ces messages sont un complément essentiel aux communiqués du RAP. Ils sont disponibles soit par téléphone ou sur Internet.
Version internet:
Disponible pour les cinq régions pomicoles. Cliquez sur une des régions qui apparaissent sur la page d’accueil d’Agri-Réseau Arbres fruitiers (cliquez ici) ou accédez-y par la plateforme PFI du Réseau-pommier (cliquez ici).
Version téléphonique:
Sera disponible sous peu dans les régions suivantes (d’ici là, consultez la version internet):
- Montérégie-est et Montérégie-ouest: 1 888 799-9599
- Estrie: 819 820-3001 ou 1 800 363-7461, poste 2
- Québec et Chaudière-Appalaches : 418 643-0033, poste 4
(E. Barriault et G. Chouinard)
Le MAPAQ porte à votre attention la possibilité de participer à un programme d’aide financière pour la réalisation d’essais à la ferme. Ce programme a pour objectif d’accroître l’adoption de pratiques agroenvironnementales en permettant aux entreprises agricoles de réaliser, sous leurs conditions et sur leurs terrains, des essais d’implantation de pratiques agroenvironnementales reconnues. Les producteurs agricoles sont ainsi à même de constater les résultats de pratiques favorables et d’en éprouver la mise en œuvre. L’entreprise doit être accompagnée par un conseiller spécialisé (agronome) dans la réalisation du projet. En pomiculture, deux méthodes de lutte sont admissibles à l’aide financière (jusqu’à 15 000 $ sur 3 ans) :
- Essais d’utilisation de bicarbonate de potassium contre la tavelure dans les vergers
- Essais d’utilisation de désherbage mécanique
Les critères d’admissibilité, les guides et les formulaires à remplir sont disponibles ici.
Vous savez combien la santé est précieuse, alors vous conviendrez qu’en ce qui a trait aux pesticides, la prévention est essentielle pour vous, votre famille et vos employés. Les Producteurs de pommes du Québec se sont associés à différents représentants de l’UPA et d’associations de producteurs, ainsi qu’aux principaux acteurs de la sécurité en la matière, afin de vous offrir une capsule vidéo détaillée sur l’utilisation sécuritaire des pesticides.
Ce webinaire, disponible en tout temps, vous donne accès à une foule d’outils simples et efficaces pour mieux vous protéger. Plusieurs conseils pratiques en lien avec les équipements de protection et les raisons de leur utilisation y sont abordés.
Cliquez ici pour voir ou revoir le webinaire (1 h 40) en tout temps : https://studiocast.ca/client/upa/event/6074/fr/
Les documents et la vidéo de présentation (9 minutes) sont disponibles sur le blogue de la formation : https://www.agrireseau.net/blogue/99110/protegez-vos-cultures-protegez-votre-sante-%E2%80%93-formation?page=2
LES VERGERS-VITRINE DU QUÉBEC, VOUS CONNAISSEZ? (G. Chouinard)
Il s’agit d’un réseau de cinq vergers commerciaux répartis à travers les régions pomicoles, dans lesquels sont concrètement mises en oeuvre différentes pratiques innovantes en pomiculture. Ces pratiques visent la lutte contre les mauvaises herbes, la tavelure, la mouche de la pomme, le carpocapse, les acariens et le feu bactérien, et ont les caractéristiques suivantes :
- Elles sont dites « à moindres risques » (pour la santé et/ou l’environnement).
- Elles sont « pour tous » (pas spécialement ciblées pour les producteurs « bio »).
- Elles sont éprouvées ou très prometteuses, mais pas utilisées autant qu’elles le devraient ou pourraient (par exemple, elles peuvent être mal connues).
Pour en savoir plus, consultez la page dédiée aux vitrines sur la plateforme PFI du Réseau-pommier (ici) et restez à l’affut des nouvelles qui vous parviendront par les communiqués du RAP de même que par votre conseillère ou conseiller pomicole. Des événements à ne pas rater y seront organisés au courant des prochaines années, à commencer par cet été!
Cet avertissement a été préparé par Gérald Chouinard, agronome-entomologiste, Ph. D., et Vincent Philion, agronome-phytopathologiste (IRDA). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter les avertisseurs du réseau Pommier ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d’en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.
TAVELURE : SAVIEZ-VOUS POUR L’URÉE? (V. Philion)
D’ici au débourrement, investissez dans l’intervention la plus rentable de l’année : la prévention des éjections. En effet, la stratégie la plus efficace pour réprimer la tavelure, mais aussi la plus négligée, est de prévenir une partie des éjections en éliminant la litière de feuilles au sol ou en favorisant sa dégradation. Différentes techniques sont possibles et près d’une dizaine d’entre elles sont décrites en détail dans le Guide de référence en production fruitière intégrée(Guide de PFI) (fiche 101). La plus populaire et la plus facile consiste à broyer autant que possible les feuilles mortes au moment du déchiquetage du bois de taille. L’application d’urée au sol est également préconisée en PFI, mais est interdite en production biologique. Toutes les mesures de réduction d’inoculum agissent comme une police d’assurance et réduiront le risque de voir apparaître la tavelure malgré votre programme de traitements réguliers.
Le traitement « classique » est fait avec une solution de 50 kg d’urée par hectare dans un volume d’eau suffisant pour dissoudre l’urée. Les Américains préconisent près de 1 000 litres d’eau par hectare (40 lbs d’urée dans 100 gallons par acre), mais il n’est pas nécessaire d’utiliser un volume aussi élevé. Il est possible de dissoudre 50 kg d’urée dans 75 litres d’eau à 0 °C, mais c’est plus facile avec les volumes usuels (ex. : 250 l/ha). Il n’y a donc pas de problème de préparation. L’efficacité est proportionnelle à la quantité d’urée appliquée. Donc diminuer la quantité d’urée par hectare diminue l’efficacité de la technique.
Pour les traitements au sol, vous pouvez l’appliquer avec votre pulvérisateur conventionnel de deux manières : soit en utilisant seulement les jets du bas ou, mieux encore, en branchant une simple rampe horizontale (style herbicide) avec des buses qui couvrent au mieux la largeur de la rangée. Il est également possible d’utiliser votre pulvérisateur d’herbicide conventionnel et de le modifier pour couvrir plus large. Cette dernière solution est moins intéressante à cause des volumes d’eau importants à transporter. L’objectif est de bien mouiller la zone où on trouve les feuilles en litière, souvent le long du rang. Utilisez 200-400 l/ha au maximum pour éviter le ruissellement. L’application d’urée après le déchiquetage donne les meilleurs résultats. Évitez d’appliquer l’urée juste avant une pluie. Comme l’urée est très soluble, elle serait alors rapidement éliminée par ruissellement. Cependant, le temps de contact requis entre l’urée et les feuilles de litières pour maximiser l’efficacité n’a pas été étudié spécifiquement. L’urée appliquée à la volée en granules n’est pas absorbée également par la litière et n’est donc pas aussi efficace.
CARPOCAPSE : AIDE FINANCIÈRE POUR LA CONFUSION SEXUELLE (A. Charbonneau et D. Cormier)
Les frais d’achat des diffuseurs et des pièges Delta sont subventionnés à 70 % par le volet 1 du Programme Prime-Vert. Une aide financière de 90 % est également possible pour les entreprises qui répondent à l’un des critères suivants : 1) l’intervention est liée à un projet d’approche de mobilisation collective reconnue par le Ministère; 2) un ou des producteurs de l’entreprise agricole sont de la relève agricole; 3) l’entreprise détient une précertification ou une certification biologique pour son verger ou un cahier des charges en matière de production durable reconnu par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ). Le programme permet une aide financière maximale de 12 000 $/année par exploitation agricole. Consultez les détails iciou parlez-en à votre conseiller pomicole.
L’utilisation de la confusion sexuelle pour lutter contre le carpocapse de la pomme permet de réduire le nombre d’applications d’insecticides dans les vergers. La diminution moyenne du nombre d’applications d’insecticides visant le carpocapse de la pomme est respectivement de 31 % dès la première année d’utilisation, de 57 % deux ans après le début de l’utilisation et de 70 % à partir de la troisième année de l’utilisation de la confusion sexuelle. Au Québec, en 2018, cette méthode de lutte a été utilisée sur plus de 1 307 hectares de vergers.
La méthode de la confusion sexuelle contre le carpocapse de la pomme a été synthétisée dans 4 fiches techniques : Principes de base et aide financière disponible, Calcul du patron d’installation des diffuseurs, Installation des diffuseurs (ISOMATE®-CM/OFMTT) et Observation hebdomadaire et traitement insecticide. Une cinquième fiche technique explique Comment fabriquer soi-même les outils nécessaires à la pose des diffuseurs et des pièges Delta.
Ne manquez pas cette belle occasion de réduire votre utilisation d’insecticides et de protéger l’environnement et la santé! Commandez dès maintenant vos diffuseurs à phéromone pour lutter contre le carpocapse de la pomme!
L’AFFICHE 2019 « PRODUCTION FRUITIÈRE INTÉGRÉE » EST ARRIVÉE (G. Chouinard)
La version 2019 de l’affiche Production fruitière intégrée a été distribuée au début avril à tous les producteurs membres via un envoi postal des Producteurs de pommes du Québec.
Nouveautés cette année :
- la protection des acariens prédateurs est en vedette au haut de l’affiche;
- les produits nécessitant une justification et une prescription agronomiques sont identifiés;
- les cotes d’efficacité identifient les ravageurs spécifiquement homologués pour chaque produit
- et plus encore… consultez l’affiche!
Vous ne l’avez pas reçue? Elle est téléchargeable gratuitement sur Internet. Une version plus adaptée à la lecture sur ordinateur est également disponible dans le Guide de PFI, en particulier des tableaux sur les acaricides, les insecticides, les fongicides, les recommandations générales et les traitements particuliers.
Cet avertissement a été préparé par Gérald Chouinard, agronome-entomologiste, Ph. D., et Vincent Philion, agronome-phytopathologiste (IRDA). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter les avertisseurs du réseau Pommier ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d’en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.
LES NOUVEAUX VERGERS-VITRINE DU QUÉBEC :
VISITEZ CELUI DE VOTRE RÉGION DÈS LA SEMAINE PROCHAINE!
(G. Chouinard)
Vous en entendrez parler pendant les quatre prochaines années: grâce à un support financier du MAPAQ, l’IRDA a mis sur pied cette année un réseau de 5 vergers-vitrine à travers le Québec, chez un producteur de chacune des localités suivantes : Saint-Joseph, Mont-Saint-Grégoire, Sainte-Cécile-de-Milton, Oka et L’Islet. Les vitrines ont pour but de permettre à tous les producteurs de voir (d’où le nom de vitrines) les appareils et résultats de nouvelles méthodes de production de pommes dites “à moindre risque”.
Parmi les techniques, sélectionnées par les conseillers et experts du Réseau-pommier : pulvérisation à l’allemande (faible dérive et haute vitesse); lutte biologique contre les acariens; désherbage mécanique ; confusion sexuelle ; attracticides en remplacement des insecticides ; bicarbonate en remplacement des fongicides de synthèse, filets anti-insectes, broyeuse à feuilles, etc.
Pomiculteurs et pomicultrices, ne manquez pas le premier événement “vitrine” organisé durant la semaine du 21 octobre dans les cinq principales régions pomicoles: lisez l’invitation qui suit, choisissez votre site et venez faire du lèche-vitrine!
CLINIQUES D’INFORMATION ET DE DÉMONSTRATION
SUR L’UTILISATION D’UN PULVÉRISATEUR CERTIFIÉ AIRCHECK
(V. Philion)
L’Institut de recherche et de développement en agroenvironnement (IRDA), en collaboration avec les cinq entreprises pomicoles concernées, les conseillers pomicoles associés et le MAPAQ, vous invite à une des séances gratuites de formation offertes les 21, 22, 25 et 26 octobre. Durant ces séances de formation et de démonstration vous pourrez voir fonctionner le pulvérisateur en question et connaitre les avantages de cette nouvelle approche en pulvérisation, qui sera utilisée dans les vitrines jusqu’en 2022.
Au programme
- Particularités des nouveaux pulvérisateurs
- Formation sur la méthode de pulvérisation allemande
- Vitesse d’avancement
- Vitesse du ventilateur
- Volume de bouillie à l’hectare
- Choix des buses
La formation sera donnée par monsieur Peter Triloff, consultant en protection des pommiers depuis 32 ans pour la plus grosse coopérative de pomiculteurs du Lac Constance, en Allemagne, (MABO, 120 000 tonnes par année). Monsieur Triloff est l’inventeur d’une technique de pulvérisation certifiée par les autorités allemandes (JKI Braunschweig) qui allie la réduction de la dérive, du temps de travail, de la consommation énergétique, du bruit, des doses et, donc, des coûts… tout en améliorant la couverture.
Formation en anglais
La formation sera offerte en anglais. Cependant, Vincent Philion, chercheur à l’IRDA, assurera au besoin une traduction sur place.
Pour inscription gratuite
Cette formation sera présentée dans cinq localités : cliquez sur le lien approprié ci-après pour vous inscrire en ligne ou communiquez avec Mathieu Bilodeau, responsable des communications : 418 643-2380, poste 203 (mathieu.bilodeau@irda.qc.ca)
- Verger Coeur de pomme – Oka (21 octobre),
- Cidrerie Milton – Sainte-Cécile-de-Milton (22 octobre),
- Verger Pierre Tremblay et Fils – Mont Saint-Grégoire (22 octobre),
- Vergers et Jardins Caouette – L’Islet (25 octobre)
- Cidrerie Verger Ferland – Compton (26 octobre)
L’ARLA POURSUIT SA RÉÉVALUATION DE PESTICIDES :
EST-CE QUE LA POMME EST CONCERNÉE ?
Soyons clairs: oui. La plus récente décision de l’ARLA à ce sujet est celle du 5 octobre concernant le mancozèbe (ex. DITHANE, MANZATE, PENNCOZEB). Il s’agit de la nouvelle version d’un projet de décision datant de 2013, mais ses conclusions sont inchangées: l’ARLA propose en gros d’abandonner toutes les utilisations de ce fongicide (sauf sur le tabac). L’ARLA recevra les commentaires sur cette proposition, par écrit ou par voie électronique, jusqu’au 2 janvier 2019. Tout le monde, grand public inclus, peut transmettre des commentaires, en mentionnant le numéro de publication: PRVD2018-17.
Pour un résumé des projets actuels de l’ARLA en matière de réévaluation et concernant la pomme, consultez le tableau-synthèse sur le site du Réseau-pommier.
ETAT DE LA RÉCOLTE
En date du début septembre, le calibre et la coloration des fruits étaient en général inférieurs à la moyenne dans les exploitations, mais les pluies reçues récemment et le rafraîchissement annoncé pourraient permettre à la situation de s’améliorer. Le volume estimé et la qualité de la récolte 2018 s’annoncent semblables à ceux des dernières années.
MOUCHE DE LA POMME
État de la situation
Avec le temps chaud qui persiste, certains redoutent une activité prolongée de la mouche de la pomme, cette inquiétude étant renforcée par les nombreuses captures dans certains vergers encore à la fin aout.
Stratégie d’intervention
Ne vous laissez pas berner par la mouche! L’activité des insectes étant entièrement déterminée par la température, il est normal que les captures soient plus importantes par haute température; toutefois, le risque à la récolte lui n’est pas plus élevé en cette période. En fait, selon une étude de Cornell, la quasi-totaliité des mouches femelles (celles qui causent les dégâts aux fruits) ne pondent plus d’oeufs à partir de la fin août et sont donc aussi inoffensives que les mâles. Il est donc tout-à-fait raisonnable de ranger son pulvérisateur en septembre, malgré les captures enregistrées sur les sphères rouges.
DÉCISIONS RÉCENTES ET À VENIR DE L’ARLA
CONCERNANT LES PESTICIDES AUTORISÉS EN POMICULTURE
En raison de l’impact important que pourraient avoir les dernières décisions de l’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire (ARLA) pour la culture de la pomme au Québec, la période dite “d’ouverture aux commentaires” face aux décisions proposées de l’Agence représente une opportunité cruciale pour faire entendre vos arguments auprès de celle-ci.
Une période de consultations sera bientôt ouverte au sujet d’une récente décision concernant le mancozèbe (DITHANE etc.). Consultez la dernière mise à jour du tableau synthèse des réévaluations actuelles de l’ARLA en pomiculture en cliquant ici.
POUR EN SAVOIR PLUS
- Cliquez ici pour le sommaire de la semaine, par région (observations et prévisions)
- Cliquez ici pour les les dernières prévisions et les observations en temps réel dans les vergers-pilotes du Réseau.
BONNE FIN DE SAISON À TOUS!