DÉVELOPPEMENT DES POMMIERS
(F. Pelletier et G. Chouinard)

Selon les rapports des différents collaborateurs du Réseau, le diamètre des fruits (en date du 17 juin) pour le cultivar McIntosh varie entre 12 et 18 mm en Montérégie et entre 5 et 15 mm en Estrie. Des calibres d’environ 12 mm sont observés dans les Laurentides pour le même cultivar. Plusieurs observateurs rapportent que la nouaison est variable selon les sites, notamment dans les cultivars Empire et Spartan. Dans la région de Québec, le stade nouaison a été atteint le 16 juin dans les sites les plus chauds.

INSECTES ET ACARIENS
(F. Pelletier et G. Chouinard)

Les populations de carpocapse sont variables selon les vergers. Des captures parfois importantes ont été observées dans quelques sites et des interventions visant les œufs ont été recommandées. Selon le modèle prévisionnel, nous sommes actuellement au tout début de la ponte (<5 % des œufs pondus) dans les régions les plus hâtives et la ponte devrait s’étaler au-delà de la mi-juillet.  Aucun dommage sur fruits n’a encore été rapporté jusqu’à présent, les toutes premières éclosions devant débuter à la fin de la semaine dans les régions les plus chaudes. Consultez le sommaire de la semaine pour l’ensemble des prévisions et observations par région.

Peu de dommages récents de charançon de la prune ont été observés au cours de la dernière semaine à l’exception de quelques sites localisés. Plusieurs nuits favorables à l’activité de l’insecte sont à prévoir dans les prochains jours (19, 20, 23 et 24 juin) selon la région (consultez le sommaire de la semaine).

Aucune capture de papillons de tordeuse à bandes obliques n’a été rapportée jusqu’à présent par les collaborateurs du Réseau. Selon le modèle prévisionnel, les premiers adultes devraient être observés dans les prochains jours dans les régions les plus hâtives (sud-ouest et Montérégie).

Les premiers dégâts primaires de l’hoplocampe des pommes (cicatrice brune qui ressemble à un ruban liégeux) et dégâts secondaires (trous de sorties des larves) ont été rapportés au cours des derniers jours par des observateurs du Réseau, mais leur incidence est faible jusqu’à présent. À l’instar de plusieurs autres régions, peu de captures de cet insecte ont été rapportées cette année dans la région de Québec.

Dégât primaire (à droite) et secondaire (à gauche) de l’hoplocampe. Le dégât primaire est causé peu de temps après le calice, mais il est généralement remarqué plus tard, lorsque les fruits grossissent et développent leur spirale caractéristique. Le dégât secondaire apparait peu après la nouaison des fruits et ressemble à celui du carpocapse (mais à une période ou les larves de carpocapse ne sont pas encore présentes). Photo: IRIIS phytoprotection

Stratégies d’intervention

  • Charançon : la période critique de surveillance pour cet insecte n’est pas terminée et demeurez vigilant lors des journées favorables, jusqu’à la fin juin.
  • Employés bénévoles (espèces utiles) : le choix de produits non toxiques pour vos prédateurs et autres espèces utiles est crucial si vous voulez favoriser leur présence et épargner des traitements supplémentaires au courant de l’été. Consultez l’affiche Production fruitière intégrée, le tableau de la fiche 95 du Guide de référence en production fruitière intégrée (Guide de PFI) ou encore le site Web SAgE pesticides.
  • Carpocapse : consultez les communiqués précédents.

LES SPORES, C’EST ÉPUISANT
(V. Philion)

Le modèle RIMpro et les résultats des derniers tests d’éjection indiquent que le stock d’ascospores est épuisé pour 2019. La prochaine pluie n’est donc pas à risque pour une infection primaire dans la plupart des vergers du sud du Québec.

La fin de la période des éjections d’ascospores ne veut pas dire la fin des traitements. Les infections précédentes ne sont pas toutes apparentes et il est possible que des taches apparaissent d’ici les deux prochaines semaines environ. Les producteurs confiants et dépistés assidument peuvent adapter une stratégie allégée de traitements fongicides.

Les plus récentes observations microscopiques sur le développement de la tavelure et les dernières analyses de situation sont disponibles sur la plateforme PFI du Réseau-pommier (cliquez sur les liens pour y accéder).

DU NOUVEAU DANS LE GUIDE DE RÉFÉRENCE EN PRODUCTION FRUITIÈRE INTÉGRÉE
(A. Charbonneau et D. Cormier)

Le Manuel de l’observateur – pommier publié en 1997 présentait la biologie ainsi que les méthodes de dépistage des principaux insectes, acariens, maladies, rongeurs et nématodes du pommier. Ce manuel, maintenant difficilement accessible, présentait aussi les cycles de développement des différents ravageurs sous forme d’illustrations d’artiste. Afin de rendre ces informations à nouveau disponibles, le Guide de PFI a été bonifié en y intégrant l’information présente dans le Manuel de l’observateur.

Exemple du cycle de vie du carpocapse de la pomme – illustration J. Veilleux / IRDA

  • L’information sur les insectes et acariens nuisibles a été actualisée;
  • Les cycles évolutifs en noir et blanc du Manuel ont été mis à jour et redessinés dans un nouveau format couleur (comme dans l’exemple ci-après) ;
  • Des photos de meilleure qualité ont été ajoutées.

Cette bonification a été effectuée dans 17 fiches du Guide de référence en PFI :

Fiche 70 : La punaise terne Fiche 80 : Les cochenilles
Fiche 71 : L’hoplocampe des pommes Fiche 81 : Les tordeuses occasionnelles
Fiche 72 : Le charançon de la prune Fiche 82 : La noctuelle du fruit vert
Fiche 73 : La mineuse marbrée Fiche 83 : Les punaises occasionnelles
Fiche 74 : La tordeuse à bandes obliques Fiche 84 : Les ravageurs du bois
Fiche 75 : Les cicadelles Fiche 92 : Le tétranyque rouge
Fiche 76 : Le carpocapse de la pomme Fiche 93 : Le tétranyque à deux points
Fiche 77 : La mouche de la pomme Fiche 94 : L’ériophyide du pommier
Fiche 78 : Les pucerons

Ce projet a été réalisé en vertu du volet 4 du programme Prime-Vert 2013-2018 et il a bénéficié d’une aide financière du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ) par l’entremise de la Stratégie phytosanitaire québécoise en agriculture 2011-2021. Le Guide de PFI est toujours accessible gratuitement, à reseaupommier.irda.qc.ca

 

POUR EN SAVOIR PLUS 

Cet avertissement a été préparé par Gérald Chouinard, agronome, Ph. D. et Vincent Philion, agronome, M. Sc. (IRDA). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter les avertisseurs du réseau Pommier ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d’en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.

Le modèle RIMpro et les résultats des derniers tests d’éjection indiquent que le stock d’ascospores est épuisé pour 2019. La prochaine pluie n’est donc pas à risque pour une infection primaire dans la plupart des vergers du sud du Québec. La fin de la période des éjections d’ascospores ne veut pas dire la fin des traitements. Les infections précédentes ne sont pas toutes apparentes et il est possible que des taches apparaissent d’ici les deux prochaines semaines environ. Les producteurs confiants et dépistés assidument peuvent adapter une stratégie allégée de traitements fongicides.

DÉVELOPPEMENT DES POMMIERS (F. Pelletier et G. Chouinard)

Pour le cultivar McIntosh, le stade nouaison est atteint en Montérégie et au sud-ouest de Montréal, avec des fruits ayant un diamètre moyen de 7-8 mm en date du 10 juin. Les collaborateurs du Réseau rapportent que la nouaison est très variable d’un verger à l’autre, variant de faible à très bonne. Le stade nouaison est tout juste atteint en Estrie et dans les Laurentides dans les sites les plus chauds. Dans la région de Québec, les pommiers sont en fin de floraison et le stade calice devrait être atteint aujourd’hui 12 juin dans les sites les plus chauds. Consultez le sommaire de la semaine pour l’ensemble des prévisions et observations par région.

Image Agri-Réseau

Nouaison sur Honeycrisp à Saint-Bruno, le 11 juin 2019

G. Chouinard

INSECTES ET ACARIENS (F. Pelletier et G. Chouinard)

Avec la chaleur des journées précédentes, les captures de carpocapse étaient à la hausse en début de semaine dans quelques vergers en Montérégie et au sud-ouest de Montréal. Les captures ont également débuté dans les Laurentides, en Estrie ainsi que dans la région de Québec.

Les premiers dommages sur fruits causés par le charançon de la prune ont été observés en début de semaine dans quelques vergers en Montérégie et dans le sud-ouest de Montréal. Selon les prévisions météorologiques actuelles, les soirées du 16 et 17 juin seront favorables à l’activité de cet insecte dans certaines régions (voir le sommaire de la semaine pour les détails).

Les premières chrysalides de tordeuse à bandes obliques (TBO) ont été observées en Montérégie-Est et Montérégie-Ouest.

Les collaborateurs du Réseau rapportent les premières observations de cicadelle de la pomme de terre, d’ériophyide du pommier, de puceron lanigère et de punaises pentatomides, certaines espèces de ces dernières étant toutefois prédatrices.

Stratégies d’intervention

  • TBO : le seuil d’intervention contre ce ravageur a été atteint localement dans quelques vergers en Montérégie, Missisquoi et dans les Laurentides. Toutefois, les interventions ne sont plus recommandées à ce stade en Montérégie, le stade protégé étant atteint. Dans les régions moins avancées, intervenir rapidement, mais uniquement si le seuil d’intervention est atteint afin de ne pas affecter inutilement votre portefeuille et vos travailleurs bénévoles (prédateurs et parasitoïdes)!
  • Charançon : si le verger comporte un historique de dégâts et qu’aucune intervention postflorale efficace contre cet insecte n’a encore été appliquée, prévoir une intervention à la faveur des prochaines journées favorables. Autrement, commencez le dépistage dès la nouaison afin de prévoir le besoin d’interventions additionnelles qui pourront être localisées.
  • Carpocapse : la période d’intervention possible avec des produits ovicides débute cette semaine dans le sud-ouest du Québec. Ceci n’est toutefois pas une recommandation de traiter cette semaine dans votre région. Le moment précis des applications dépend de la région et du type de produit utilisé, et la décision d’agir doit être justifiée par l’historique de dommages dans votre verger et doit chercher à limiter les applications annuelles à un nombre raisonnable. Soyez toutefois vigilant à partir de maintenant. Consultez le tableau sommaire et la fiche 76 du Guide de production fruitière intégrée (Guide de PFI) pour des détails supplémentaires. Retenez aussi :
    • Chaque période d’intervention « propice » a une date de début, mais aussi une durée qui peut être très longue dans le cas du carpocapse. Ainsi, selon les prévisions actuelles, l’éclosion des œufs de la première génération va s’étaler sur 7 semaines en Montérégie. Il importe donc de maximiser la durée d’action de chaque application d’un pesticide et de ne pas commencer les interventions dès le début d’une période propice, selon le produit utilisé et la météo.
    • Bien entendu, un verger hâtif ayant un important historique de dommages et une stratégie qui impose plusieurs interventions pourrait devoir commencer à être protégé dès la fin de semaine, si les conditions météo sont favorables à une bonne efficacité résiduelle.
    • Si vous avez aussi du petit carpocapse (fiche 85 du Guide de PFI), les produits efficaces contre le carpocapse réprimeront également son « petit » cousin (même si idéalement les applications pourraient être faites quelques jours plus tôt).
    • Les diffuseurs actuellement utilisés pour la confusion sexuelle du carpocapse sont aussi efficaces pour combattre le petit carpocapse.
  • Cicadelle, ériophyide, puceron lanigère et punaises pentatomides : ces espèces sont des ravageurs secondaires qui ne nécessitent pas d’intervention à ce stade, ou qui doivent être dépistées afin de déterminer s’il y a nuisibilité réelle. Le puceron lanigère, par exemple, est généralement contrôlé par des parasitoïdes et avec l’aide de perce-oreilles. Le seuil de tolérance de l’ériophyide est élevé et il sert de nourriture à vos acariens prédateurs. Les interventions contre les cicadelles doivent cibler les stades immatures, lorsque les populations dépassent 0,5 larve par feuille. Les punaises pentatomides peuvent être problématiques en fin de saison, mais très rarement à ce stade-ci.

MALADIES (V. Philion)

Les plus récentes observations microscopiques sur le développement de la tavelure et les dernières analyses de situation sont disponibles sur la plateforme PFI du Réseau-pommier (cliquez sur les liens pour y accéder).

 

POUR EN SAVOIR PLUS 

Cet avertissement a été préparé par Gérald Chouinard, agronome, Ph. D. et Vincent Philion, agronome, M. Sc. (IRDA). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter les avertisseurs du réseau Pommier ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d’en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.

Même si dans le sud du Québec les infections primaires de tavelure se terminent souvent avec l’arrivée du mois de juin, nous prévoyons cette année que les infections vont s’étirer jusqu’à la mi juin. L’intensité des éjections a commencé à diminuer, mais une infection à risque élevé demeure possible.

Dans les secteurs où la floraison commence, les risques de feu bactérien augmenteront avec la montée de la température. C’est encore tôt, mais le modèle RIMpro laisse entrevoir des risques pour les fleurs qui seront en éclosion à partir du 7 juin dans la région de Québec. Soyez prêts à intervenir, mais attendez que les risques se confirment. Il est possible d’optimiser vos traitements en traitant le plus de fleurs possibles d’un coup, mais sans dépasser les délais. Les traitements à base de Blossom protect doivent être faits au minimum 24h avant l’infection. Les traitements avec les bactéricides peuvent être faits le jour de l’infection ou dans les heures suivants l’infection.

Plusieurs observateurs du réseau rapportent des symptômes de blanc du pommier. Les pousses malades actuellement visibles sont dues aux infections de l’an passé. Les pousses malades commencent normalement à être visibles dès le stade pré bouton rose et servent de source pour les nouvelles infections. Les traitements de cette année n’ont pas d’effet sur les pousses infectées l’an dernier, mais ont pour but de protéger les nouvelles pousses et casser le cycle. L’apparition des vieux foyers de blanc ne veut pas dire que les conditions sont propices à l’infection des nouvelles pousses. Le temps froid et pluvieux empêche naturellement la propagation.

Or, le retour du temps chaud à partir de demain (6 juin), marque le début d’une période propice au blanc. Selon le modèle intégré dans RIMpro, une période propice à l’infection est prévue dans plusieurs régions à partir du 8 juin. Dans les blocs où le blanc est problématique, un traitement en lien avec cette infection serait optimal.

DÉVELOPPEMENT DES POMMIERS
(F. Pelletier et G. Chouinard)

Pour le cultivar McIntosh, les derniers stades observés (en date du 4 juin) dans les différentes régions pomicoles sont les suivants :

  • Le stade calice a été atteint le 30 mai dans les sites hâtifs du sud-ouest de Montréal et le 31 mai en Montérégie.
  • Le stade pleine floraison a été atteint la fin de semaine dernière dans les Laurentides et en Estrie.
  • Les pommiers sont présentement au stade pré-bouton rose dans la région de Québec.

La floraison s’étale dans le temps cette année en raison des températures plutôt fraîches. L’activité des pollinisateurs a été plutôt faible au départ mais quelques bonnes périodes d’activité ont été observées plus récemment. La floraison semble plutôt bonne pour la majorité des cultivars à l’exception de quelques variétés (ex : Honeycrisp dans certains secteurs). Selon le modèle prévisionnel, le stade nouaison (cv McIntosh) devrait être atteint ces jours-ci (5-6 juin) dans les régions les plus hâtives (Sud-ouest et Montérégie). Consultez le sommaire de la semaine pour l’ensemble des prévisions et des observations par région.

Fleurs de pommier Honeycrisp à Saint-Bruno le 4 juin. Remarquer la légère frange brune sur certains pétales, qui peut être attribuable aux températures fraiches, ou aux mauvaises conditions de séchage de certaines pulvérisations (ou les deux!). Photo: W. Doyon, PPQ

Stratégies d’intervention

  • Éclaircissage chimique : un texte sur l’éclaircissage sans carbaryl a été publié cette semaine par Evelyne Barriault sur la plateforme PFI du Réseau-pommier. Consultez également au besoin les informations données dans le communiqué de la semaine précédente.
  • Éclaicissage manuel : Après avoir utilisé les agents ou les appareils éclaircissants, il faudra attendre la chute physiologique des fruits (fin juin à début juillet) pour évaluer les besoins d’éclaircissage manuel.

INSECTES RAVAGEURS
(F. Pelletier et G. Chouinard)

Les premières captures de carpocapse de la pomme ont été observées au cours des derniers jours en Montérégie et au sud-ouest de Montréal. Les captures de petit carpocapse de la pomme ont également débuté la semaine dernière dans la région du sud-ouest.

Un certain nombre de vergers ont atteint le seuil d’intervention de la tordeuse à bandes obliques (TBO), principalement en Montérégie dans des vergers sous confusion sexuelle. Les premières captures de papillons ne sont pas prévues avant la mi-juin dans les régions les plus chaudes.

Les captures de l’hoplocampe des pommes sont demeurées faibles jusqu’à présent pour l’ensemble des régions à l’exception des Laurentides, où plusieurs parcelles ont atteint le seuil d’intervention.

Des collaborateurs du Réseau ont rapporté les premières observations de pousses atteintes par la cécidomyie du pommier dans quelques vergers et quelques colonies de pucerons roses ont été observées dans un petit nombre de vergers en Montérégie.

Le charançon de la prune brille par son absence mais ne vous laissez pas berner!

 

Stratégies d’intervention

  • Charançon de la prune : Des nuits favorables à l’activité de cet insecte sont prévues en fin de semaine, alors que les pommes auront atteint le stade nouaison en Montérégie. Consultez le sommaire de la semaine pour connaitre la situation par région.
  • Hoplocampe et TBO : Une fois le stade nouaison dépassé, il sera trop tard pour intervenir contre l’hoplocampe et la génération hivernante de TBO. Une autre fenêtre d’intervention contre la TBO s’ouvrira durant l’été lorsque la prochaine génération de chenilles apparaîtra, si les seuils d’intervention sont atteints.
  • Cécidomyie et puceron rose : De ces deux ravageurs secondaires, c’est le puceron rose que l’on doit surveiller le plus à cette période de l’année. Il peut passer inaperçu en période préflorale, mais causer d’importants dommages si les populations continuent à se développer lors de la formation des pommes.La méthode de dépistage est décrite à la fiche 65 du Guide de PFI, et la stratégie de lutte est détaillée à la fiche 78.
  • Carpocapse : Les populations peuvent être difficiles à contrôler, car les œufs éclosent sur une longue période et le développement de résistance aux insecticides a été démontré au Québec. Les insecticides recommandés viseront soit les œufs, soit les larves tout juste sorties des œufs. Votre historique de dommages est une donnée essentielle pour estimer le risque. L’approche générale est décrite à la fiche 76 du Guide de PFI. Toutefois, le recours à la confusion sexuelle et/ou à des modèles prévisionnels et aux services-conseils spécialisés est suggéré pour les situations problématiques.
    • Si vous n’utilisez pas la confusion sexuelle et qu’une intervention est nécessaire: Selon les produits utilisés, l’application pourra viser les œufs ou les jeunes chenilles. Dans le premier cas, il faudra intervenir avant le début de l’éclosion de ces derniers (prévue autour du 21-24 juin dans les sites les plus chauds de la Montérégie, selon les prévisions actuelles du Réseau). Dans le deuxième cas, il faudra intervenir au pic d’éclosion des œufs (actuellement prévu la deuxième semaine de juillet dans les sites chauds de la Montérégie).
    • Si vous utilisez la confusion sexuelle: Le seuil d’intervention recommandé sous confusion est de 0,5 % de fruits attaqués. Plus de détails dans les fiches techniques sur la confusion, accessibles à partir de la fiche carpocapse du Guide de PFI.

INVITATION: PORTES OUVERTES DE L’IRDA À SAINT-BRUNO 
(G. Chouinard)

Un événement estival à ne pas rater, surtout qu’il ne survient qu’une fois à tous les 3 ans! L’Institut de recherche et de développement en agroenvironnement ouvre ses portes aux producteurs et intervenants du milieu de la pomme le 9 juillet prochain de 11h30 à 16h. La visite du verger comprendra 10 stations couvrant des initiatives actuellement en cours, animées par les équipes de recherche de l’IRDA (Gérald Chouinard, Daniel Cormier, Vincent Philion, Valentin Joubert, Mikaël Larose, Franz Vanoosthuyse, Francine Pelletier et Audrey Charbonneau) et leurs collaborateurs :  Evelyne Barriault (MAPAQ) et Jennifer Gagné (PPQ) :

  1. Kiosque d’information sur les équipements de protection individuelle
  2. Vitrines de régie à moindres risques dans la pomme: optimisation des pulvérisations et diversification des modes d’intervention pour la réduction de l’empreinte environnementale de la pomiculture québécoise
  3. La production sous filets: pour produire des pommes sans pesticides et à l’abri de la grêle
  4. Feu bactérien: des réponses aux questions brûlantes?
  5. Punaises puantes, pentatomides, diaboliques ou à bouclier: dépistage et lutte attracticide pour les vergers
  6. Lutte biologique à la tordeuse à bandes obliques et au carpocapse de la pomme
  7. Lutter contre le carpocapse de la pomme par confusion sexuelle
  8. Le verger de pommiers multi-axes : un pas de plus vers la qualité et la mécanisation des opérations
  9. Tavelure: comment la traiter sans se faire laver
  10. Traitements: pulvériser des records d’efficacité, une question d’environnement et d’argent.

L’événement est entièrement gratuit mais l’inscription est obligatoire. Cliquez ici afin de vous inscrire ou communiquez avec Nicole Adam au 450 653-7368, poste 102

…ET UNE INVITATION DU VOISIN!
(P. E. Yelle) 

L’IFTA (Association internationale d’arboriculture fruitière) fera sa tournée estivale en Ontario du 21 au 24 juillet prochain; on y visitera des vergers à la fine pointe des progrès technologiques, qui sauront vous inspirer pour développer votre propre entreprise. Ce sera aussi l’occasion de tisser des liens avec des collègues d’ailleurs au Canada, des États-Unis et même de partout dans le monde! Enfin vous verrez les zones privilégiées de production que sont les abords du lac Érié et le sud de la baie Georgienne. En bonus, profitez du temps des cerises…Les détails en bref :

  • Dimanche soir le 21 : réception de bienvenue à Hamilton.
  • Lundi 22 : Station de recherche de Simcoe, Verger Hedges, Les cerisesde Norfolk, les fermes Lingwood.
  • Mardi 23 : Verger Meaford, Vergers Apple Springs, Vergers T&K Ferri. Coucher à Collingwood .
  • Mercredi 24 : Verger Botden, Ferme de la famille Bamford, Verger Chudleigh.

Pour s’inscrire (avant le 21 juin) et avoir toutes les infos c’est ici

APPORTS EN CALCIUM
(V. Philion et G. Chouinard)

Le calcium ne sert pas seulement à déglacer les routes en hiver…il contribue à la fermeté des fruits tout en réduisant plusieurs problèmes phytosanitaires (point amer, brunissement, tavelure, blanc, etc.). Maintenant que la température s’éloigne du point de congélation et que l’été arrive (!), il est temps (stade calice) de débuter les applications de calcium, dont la première peut être faite en mélange avec du bore. C’est aussi le moment de penser à ranger l’azote et donc d’éviter le nitrate de calcium. Une proposition sur l’ABC de la fertilisation en azote, bore et calcium en lien avec la phytoprotection est disponible: la fertilisation sans nuire à la phytoprotection ainsi qu’un court billet : les minéraux, un trio en combo.

TAVELURE, BLANC ET FEU BACTÉRIEN
(V. Philion)

Les plus récentes observations microscopiques sur le développement de la tavelure  et les analyses de situation publiées récemment sur la tavelure, le blanc et le feu bactérien sont disponibles sur la plateforme PFI du Réseau-pommier (cliquez sur les liens pour y accéder).

POUR EN SAVOIR PLUS 
(G. Chouinard et F. Pelletier)

Cet avertissement a été préparé par Gérald Chouinard, Ph. D., agronome, et Vincent Philion, M. Sc., agronome (IRDA). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter les avertisseurs du réseau Pommier ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d’en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.

Complément au billet publié hier: Le stade calice marque la fin de la période recommandée pour l’urée foliaire. Toutes les formes d’azote, incluant l’azote caché dans certaines formes de calcium devraient être proscrites d’ici la récolte pour éviter des problèmes. Le stade calice est aussi le moment du dernier traitement de bore. À l’inverse, le calice marque le début de la saison pour les traitements de chlorure de calcium. Or, le mélange des trois engrais est possible et même bénéfique. Le calcium aide à l’absorption de l’azote et du bore. Cependant, résistez à la tentation d’ajouter du sel d’Epsom, c’est incompatible.

Une recette usuelle: Chlorure de calcium (4kg/ha) + Urée (3kg/ha) + Bore (2.8kg/ha)

L’article sur la fertilisation et la phytoprotection a été mis à jour.

 

L’éclaircissage des pommiers est une étape importante de la production qui consiste à retirer une certaine quantité de pommes dans le but de maximiser la qualité des fruits et de stabiliser la production année après année. Les pommiers mal éclaircis produisent des pommes de petit calibre, moins colorées et moins goûteuses. Ils ont aussi tendance à produire une année sur deux, ce qui évidement n’est pas souhaitable en production commerciale.

L’éclaircissage chimique des fruits est la méthode la plus utilisée au Québec et dans la majorité des pays producteurs de pommes. Plusieurs produits à base d’hormones végétales sont utilisés à cet effet. Le carbaryl, un insecticide à large spectre, est également couramment utilisé en combinaison avec les produits à base d’hormone. Bien qu’il ait un effet éclaircissant, c’est surtout pour sa propriété d’améliorer l’efficacité des produits à base d’hormones que le carbaryl est utilisé.

Depuis la saison 2017, l’homologation du SEVIN, produit à base de carbaryl a été modifiée et son utilisation est plus contraignante. La dose de produit ne doit pas dépasser 3,22L dans les vergers en haute densité et 2,15L dans les autres types de vergers (soit respectivement, 1,5 kg et 1 kg de matière active par hectare par année) et au maximum 2 applications par année sont permises.  Les délais de réentrée ont également été augmentés selon la tâche qui est effectuée et le délai avant récolte est passé à 75 jours. Face à ces modifications, les pomiculteurs doivent s’adapter et trouver de nouvelles stratégies. L’éclaircissage sans carbaryl gagne également de l’intérêt chez les pomiculteurs qui travaillent en production fruitière intégrée à cause de ses effets négatifs sur les insectes bénéfiques et de ses risques pour la santé. Or le succès des traitements d’éclaircissage sans carbaryl est souvent décevant. Un article publié dans la revue Quarterly [1] proposait différentes stratégies. En voici un résumé.

Commencer tôt et utiliser plusieurs méthodes

Une bonne stratégie pour les variétés difficiles à éclaircir est d’utiliser toutes les fenêtres possibles d’éclaircissage.

  • On peut commencer dès la taille, en réduisant le nombre de bourgeons à fruit : en sélectionnant les branches fruitières et en frottant son bras sous les branches on peut éliminer des bourgeons qui se trouvent dans cette position.
  • On peut ensuite poursuivre durant la floraison avec des traitements d’éclaircissage mécanique (voir la fiche 43 du Guide de PFI)  dans les pommiers nains conduits en mur fruitier.
  • Certaines substances chimiques ont également pour effet de faire sécher les fleurs et de réduire la nouaison. C’est le cas de la bouillie sulfocalcique, utilisée en pomiculture biologique et de l’ammonium thiosulfate (ATS), un fertilisant foliaire composé d’azote et de soufre. Ces produits ont toutefois un effet limité et plusieurs précautions d’usage.
  • Des essais sont également en cours au Québec afin de d’homologuer l’usage du bicarbonate de potassium pour l’éclaircissage floral des pommiers.
  • L’Acide Naphtalène Acétique (FRUITONE) peut également être utilisé durant la floraison. Dans un article publié en 2016 dans la revue Quaterly, les spécialistes de Cornell recommandent jusqu’à trois traitements d’ANA pour les variétés difficiles à éclaircir en commençant par un traitement à 10ppm durant la floraison suivi d’un traitement d’ANA et de MAXCEL (benzyladenine) à la chute des pétales et d’un troisième traitement au stade 10-12 mm. Les variétés plus faciles à éclaircir pourraient quant à elle recevoir deux traitements: un premier à la chute de pétales et un second au stade 10-12 mm.

Faire plusieurs traitements répétés plutôt qu’un seul:

Les stratégies qui utilisent plusieurs méthodes dont de petites doses d’éclaircissant chimique sont recommandées car elles permettent d’obtenir de meilleurs calibres de fruits et réduisent les risques de sur éclaircissage. Une bonne stratégie pour les variétés difficiles à éclaircir est d’utiliser toutes les fenêtres possibles d’éclaircissage: à la pleine floraison pour réduire le nombre de fruits noués, à la chute des pétales et ensuite entre le stade 8 et 12mm des pommes selon les conditions météo.

Augmenter la dose : oui mais pas trop!

Lorsqu’ils sont utilisés sans carbaryl, les doses des produits à base d’hormone (FRUITONE et MAXCEL) doivent être augmentées d’environ 50% pour obtenir des résultats semblables. Attention! Des doses trop élevées d’ANA (FRUITONE) peuvent causer un arrêt de croissance et avoir un impact négatif sur la taille finale des fruits. Il est préférable de ne pas dépasser 10ppm (bien que des doses allant jusqu’à 20ppm puissent produire plus d’effet). Il est ainsi préférable d’appliquer 2 traitements à 10ppm plutôt qu’un seul traitement à 20ppm.

Combiner les hormones…

Les produits à base de cytokinine tel que MAXCEL(benzyladenine) et CILIS (benzylaminopurine) sont moins utilisés puisqu’ils sont plus couteux et que leur effet éclaircissant est moins puissant. De plus ils ne conviennent pas à toutes les variétés. Dans une étude réalisée sur l’éclaircissage sans carbaryl par l’équipe de Terence Robinson à l’université Cornell, la combinaison de FRUITONE (7,5ppm) et MAXCEL (75ppm) a donné d’excellents résultats sur 10 des 12 variétés testées. En effet, les variétés Braeburn, Cortland, Empire, Gala Gingergold, Jonagold, Jonamac, Liberty, McIntosh et Sansa ont bien réagi. Par contre ce mélange a stoppé la croissance des fruits des variétés Délicieuse et Fuji. En plus de leur effet écaircissant, les produits à base de cytokinine ont aussi la faculté de stimuler la division cellulaire, particulièrement lorsqu’ils sont utilisés tôt, c’est-à-dire après la chute des pétales – dans les premiers stades de développement des fruits.    Cette combinaison est particulièrement recommandée pour les variétés qui ont tendance à faire de petits fruits tel que Gala et Empire.

Utiliser des modèles

Un modèle bioclimatique qui prédit la réponse des pommiers aux traitements d’éclaircissage en fonction du bilan glucidique des arbres a été développé à l’Université Cornell (NY) par Alan Lakso et Terence Robinson. Ce modèle a fait l’objet de plus de 20 ans d’analyse et de suivi. Il tient compte de la météo des 2 jours précédents et des 4 jours qui suivent le traitement et de la possibilité pour les arbres d’accumuler des glucides par la photosynthèse. Depuis 2012, l’agronome Paul-Émile Yelle préparait les bilans glucidiques pour les principales régions pomicoles du Québec. Après un an d’absence, les bilans glucides sont de retour en 2019. Ces derniers vous permettent d’estimer la sensibilité des arbres aux traitements d’éclaircissage après fleur et d’ajuster la dose des produits à base d’hormone en conséquence. Ces bilans seront mis à jours plusieurs fois par semaine et publiés sur agri-réseau ICI. Les développeurs du modèle RIMpro ont également adapté une version qui est disponible en ligne ICI

Faire le suivi de vos traitements

En terminant, il est important de faire le suivi de vos traitements d’éclaircissage et de réagir rapidement si des traitements supplémentaires sont nécessaires. Philipp Schwalier de l’université du Michigan a développé un modèle de prédiction de la nouaison. Les outils sont disponibles en ligne ICI.   

  1. Sazo, M.M., Francescatto, P., Sanahuja,J.L., Robinson, T. L. , <Mechanical Blossom Thinning followed by 6-BA Shows promise as an alternative to thinning without carbaryl.pdf>.New York Fruit Quaterly, 2016. 24(4): p. 6.

 

Maintenant que la température s’éloigne du point de congélation et que l’été arrive (!), il est temps (stade calice) de débuter les applications de calcium, qui peuvent débuter en mélange avec du bore. C’est aussi le moment de penser à ranger l’azote. Une proposition sur l’ABC de la fertilisation en azote, bore et calcium en lien avec la phytoprotection est disponible ici: https://reseaupommier.irda.qc.ca/?p=19671